22 septembre 2011

Le Dessous des Cartes - Turquie , Retour vers l'Orient ?


Bénéficiant d’une position géopolitique centrale, la Turquie a adopté une politique étrangère pragmatique. Sa posture pro-occidentale traditionnelle cohabite désormais avec une ouverture vers le Moyen-Orient. Ce qui n’est pourtant pas contradictoire avec son désir, ancien, de rentrer dans l’Union européenne.



Lectures

Istanbul, ville monde
Coordonné par Nil Deniz et Thierry Fabre Actes Sud / La pensée de midi n°29
Après Alger, Palerme, Athènes, Beyrouth et Tanger, voici, dans la série des “portraits de ville”, le nouveau numéro de la revue "La pensée de midi "consacré à Istanbul. Istanbul est une ville saturée de clichés. Minarets et mosquée Bleue, Bosphore et Corne d’Or, perle d’Orient et rêve d’Occident… Comment échapper à ces images toutes faites ? Comment se détacher du poids de l’histoire qui fait de cette ville une des rares mégapoles depuis plus de 2000 ans, à travers Byzance, Constantinople puis Istanbul ?... Poli, la ville par excellence ! Notre choix, dans ce dossier, a été de tenter d’approcher la ville d’aujourd’hui, dans ses facettes les plus contemporaines. Comment saisir cette ville monde, ville monstre qui laisse une empreinte durable, ville-aimant, qui s’entoure d’un halo de mystère et de brume, ville étendard de la Turquie contemporaine ?… Ce numéro propose un voyage au centre d’Istanbul, en dix-neuf escales, avec des textes de : Elif Safak, Kerem Öktem, Karin Karakasli, Ugur Tanyeli, Michel Peraldi, Senem Deviren, Altan Gökalp, Atilla Yücel, Tangör Tan, Orhan Esen, Cengiz Aktar, Korhan Gümüs, Pelin Tan, Feride Çiçekoglu, Derya Bengi, Nil Deniz, Timour Muhidine, Küçük Iskender et des photographies de Alp Sime. Une invitation à découvrir la multiplicité de cette ville “entre-mondes”, où quelque chose de singulier du XXIe siècle advient sous nos yeux… Un projet labellisé par Cultures France dans le cadre de la saison culturelle de la Turquie en France. La pensée de midi en quelques mots... La pensée de midi est une revue littéraire et de débats d’idées fondée en 2000 par plusieurs intellectuels et écrivains de la Méditerranée au nombre desquels Thierry Fabre, Jean-Claude Izzo, Bernard Millet... Avec ses trois parutions annuelles, coéditées avec Actes Sud, son ambition est de réunir, à partir de Marseille et pour un public qui se veut le plus large possible, les textes, les créations et les prises de paroles des mondes méditerranéens contemporains. “La pensée de midi” est une image, inventée par Camus, pour ouvrir l’horizon et s’opposer au nihilisme de la violence totalitaire et tracer des limites face à la démesure de son temps. Cette pensée est toujours fertile aujourd’hui, elle nous inspire et nous oriente, notamment dans la définition d’une autre relation entre l’Europe et la Méditerranée... www.lapenseedemidi.org/Revue-no29-Istanbul-ville-monde.html
Le mondial des nations
Sous la direction de João Medeiros, avec une préface de Jean-Baptiste Meyer Choiseul
Cet ouvrage est né d'un pari scientifique ambitieux, et même un peu fou : visiter un maximum de nations sur les cinq continents et cartographier l'identité nationale de chacune d'entre elles. Chercheurs, diplomates et journalistes, français et étrangers, ont ainsi interrogé le sentiment afghan, brésilien, marocain, israélien, chinois, yéménite, français... pour nous offrir un voyage insolite, passionnant et troublant. Le Mondial des nations se lit comme un grand livre de contes humains, définitivement originaux.
La tulipe du mal
Jörg Kastner. Traduction de Olivier Mannoni Éditions JC Lattès
"La tulipe et les Néerlandais Si les premiers oignons de tulipe arrivèrent aux Pays-Bas, en provenance de l'Empire ottoman, en 1562, ce fut plutôt le fruit d'un hasard. Ils se trouvaient à bord d'un navire de commerce, coincés, sans que l'on sache pourquoi, entre des ballots de tissu. Le marchand de drap, surpris, fit ce que l'on fait généralement avec des oignons : il demanda qu'on lui fasse revenir à la poêle une partie de cette marchandise qu'il n'avait pas commandée, et se les fit servir avec du vinaigre et de l'huile. Le plat lui parut tellement succulent qu'il fit planter le reste des bulbes dans la terre de son jardin, pour pouvoir en manger un plus grand nombre l'année suivante. Mais il n'en fit rien : le printemps venu, il découvrit que sa plate-bande brillait des vives couleurs de la tulipe. C'est du moins ce que raconte la légende. Ce qui est certain, c'est que la tulipe, originaire des territoires ottomans, arriva en Europe au cours du XVIe siècle et s'y répandit rapidement. On la vit à Augsbourg en 1570, à Vienne deux ans plus tard, en Angleterre en 1582 et à Francfort en 1593, en 1598 dans le sud de la France. Partout, la tulipe trouva des amis et des admirateurs, pas tant comme aliment - bien que le savant Charles de L'Escluse (Carolus Clusius) l'eût, dit-on, jugée excellente confite dans du sucre -, mais pour sa beauté. C'est la multiplicité de ses formes, et tout particulièrement de ses couleurs, qui avait séduit ses admirateurs, mais aussi et surtout le fait que les oignons produisaient parfois de tout nouveaux types de fleurs. Ce sont les Néerlandais qui s'entichèrent le plus de la tulipe, après que ce même savant, Charles de L'Escluse, nommé en 1593 professeur de botanique à l'université de Leyde, leur eut fait découvrir cette fleur. Les Hollandais, toujours prêts à faire des affaires, transformèrent leur passion en commerce, et au cours des décennies suivantes le commerce des oignons de tulipes prit des dimensions insoupçonnées. Une véritable « tulipomania » s'empara du pays. Pour un seul oignon de l'une des espèces rares, qui se caractérisaient par un dessin inhabituel, on paya bientôt mille, puis cinq mille, voire dix mille florins. Pour une somme pareille, on aurait pu avoir une belle maison au bord des grachten (des canaux) les mieux situés du cœur d'Amsterdam. Mais en 1637, la bulle spéculative sur les tulipes éclata brutalement lorsque la demande cessa de suivre l'offre. De plus en plus nombreux, des spéculateurs qui avaient pu s'enrichir en revendant les oignons avant même d'avoir la marchandise en main se retrouvèrent avec leurs collections achetées à prix d'or dans les bras. Grands et petits marchands de tulipes sombrèrent ainsi les uns après les autres dans la pauvreté. Et d'un seul coup, la tulipe eut mauvaise réputation. On continuait certes à trouver des amateurs pour en faire le commerce, mais désormais, leurs prix étaient régulés par la loi. La tulipe ne conduirait plus jamais les Pays-Bas au bord de la catastrophe. C'est du moins ce que l'on croyait.…" extrait

Agenda

" Untitled (12e Biennale d'Istanbul), 2011"
Antrepo 3 - Istanbul - Turquie du 17 septembre au 13 novembre 2011 Journées professionnelles : 15 -16 septembre 2011 Istanbul Kültür Sanat Vakfi Adriano Pedrosa et Jens Hoffmann
Le magazine Beaux-Arts (BAM 327) a posé à Adriano Pedrosa et Jens Hoffmann, commissaires invités, la question de l'inscription de cette édition 2011 dans l'histoire de la biennale qui explore depuis plusieurs années les liens entre art et politique. Réponse : " Nous voulons maintenir cette préoccupation, mais en trouvant une approche nouvelle. À trop se préoccuper de questions militantes ou documentaires, on en arrive à négliger une interrogation sur les formes plastiques. Or, nous pensons que le visuel et le politique peuvent très bien s'articuler. Ce que nous démontrons notamment en prenant comme figure tutélaire de la biennale Felix Gonzalez-Torres , qui brasse des questions sociales et corporelles autant qu'esthétiques. Il sera comme une présence désincarnée au coeur de notre exposition, dont nous ne voulons pas dévoiler la liste des artistes, afin qu'elle ne soit pas "consommée" avant d'être vue." La 12e Biennale d'Istanbul va donc explorer la relation entre art et politique, en se concentrant sur les œuvres qui sont à la fois formellement innovant et politiquement franc-parler. Le travail de l'artiste américano-cubain Felix Gonzalez-Torres (1957-1996) est un exemple clair de ce type de pratique artistique et la source principale d'inspiration de la biennale. Le titre de la biennale :"Untitled (12e Biennale d'Istanbul), 2011", fait délibérément référence de la manière dont González-Torres nommée la plupart de ses œuvres : "Untitled" suivi d'une description entre parenthèses. La 12e Biennale d'Istanbul comprendra cinq expositions de groupe et quelques 45 présentations en solo. Chacune des expositions de groupe mettra en évidence un grand nombre d'œuvres d'artistes réunis sous un thème particulier : "Untitled" (passeport), "Untitled" (Ross), "Untitled" (Death by Gun), Untitled (Abstraction) et Untitled (Histoire). Ces thèmes se référent à des œuvres de Gonzalez-Torres. Pour réaffirmer le principe de l'exposition elle-même, la biennale sera en un espace unique privilégiant la présentation et la juxtaposition des œuvres d'art. Une attention particulière est accordée à l'architecture de l'exposition, conçue par Ryue Nishizawa des Sejima et Nishizawa et Associés (SANAA), Tokyo, avec une conception graphique développée en collaboration avec Jon Sueda of Stripe, de San Francisco. Le Festival du Film d'Istanbul (Avril 2011) avait était un préambule à la Biennale. Untitled (Film) présenta 10 des films qui se rapportent esthétiquement et politiquement aux 5 thèmes examinés par la biennale. Les noms des artistes présents seront gardés secrets jusqu’à l’inauguration de la Biennale dans le but de respecter le principe « Untitled » — sans nom.

De la Zambie à l’Ouganda : arbre chinois, forêt indienne

Par Alain Vicky
Pour http://blog.mondediplo.net

Le gagnant de l’élection présidentielle zambienne qui se tient le 20 septembre ? Le ressentiment à l’égard des investisseurs étrangers. « La plupart des investissements ne sont pas menés par des Zambiens mais par des entreprises étrangères, ce qui explique que les profits sont aussi externalisés », explique Euziah Bwalya, chauffeur pour une société de distribution à Lusaka, dans un radio trottoir réalisé à l’occasion de ces élections par le quotidien sud africain Mail and Guardian [1].

Depuis le milieu des années 2000, la Zambie, 13,3 millions d’habitants, apparaissait surtout comme l’une des nations africaines parmi les plus « hostiles » à l’encontre des entreprises chinoises venues s’installer dans sa copperbelt — l’expression « ceinture de cuivre » désigne la province la plus riche en gisements minéraux du pays. Pratiques de management calquées sur celles menées au pays, les Chinois de Zambie — une diaspora que certains estiment compter 80 000 personnes — étaient devenus les mauvais élèves de la Chinafrique. Bon client des médias occidentaux, M. Michael Sata, opposant historique et leader du Front patriotique, qui affronte une nouvelle fois le président sortant Rupiah Banda, avait d’ailleurs fait de cette rhétorique anti-chinoise l’une de ses thématiques clefs durant les campagnes de 2006 puis de 2008. Aujourd’hui, celui-ci a sérieusement adouci ses propos. Pour son collègue de parti, M. Given Lubinda, M. Sata n’a d’ailleurs « jamais dit qu’il était contre les investissements chinois ». Ce changement de ton pragmatique ne garantit pas pour autant la victoire pour ce candidat populiste de 74 ans que l’on surnomme King Cobra. Ni d’ailleurs une baisse du taux d’abstention. En trois ans de présidence Banda, élu après avoir dû remplacer au pied levé le défunt Levy Mwanawasa, l’opinion publique zambienne, avec à sa tête une nouvelle génération d’activistes et de bloggeurs [2], a eu en effet le temps de découvrir la réalité des grandes manœuvres internationales qui se poursuivent sur ses gisements de cuivre.

L’arbre des négligences chinoises — en premier lieu dans le domaine des libertés syndicales — cache en fait une forêt d’infractions tout aussi graves commises par des transnationales de l’extraction minière issues du Vieux Monde comme des pays émergents. Malgré les 7 % de croissance prévue pour 2011, tirée en premier lieu par les investissements dans le secteur du cuivre, 64 % de la population continue à vivre sous le seuil de la pauvreté. Etonnamment, ces pratiques de pirate ont été beaucoup moins relayées par la presse internationale que les méfaits du capitalisme chinois en Zambie.

Evasion fiscale et pluies acides : le dossier du Suisse Glencore [3], qui gère le site zambien de Mufulira, est-il jugé trop peu spectaculaire — contrairement à la mort d’une cinquantaine d’employés en 2005 dans une usine d’explosifs chinoise — pour demeurer hors des radars de la grande presse internationale ? Et quid des pratiques délictueuses des multinationales indiennes ?

Société fondée en 1976 à Bombay par Anil Agarwal, cotée à la Bourse de Londres depuis 2003, le géant Vedanta est une valeur bien établie dans la black list des transnationales de l’exploitation minière. Le combat remporté par une communauté de l’Etat de l’Orissa contre l’un de ses projets miniers eut des résonances planétaires [4]. Dans cette lutte à la Avatar, la tribu Dongria Kondh était allée jusqu’à faire appel au réalisateur de ce film, l’Américain James Cameron. Ce dernier pourrait se rendre en Zambie, vendue parallèlement comme un sanctuaire animalier alternatif au Zimbabwe encore trop défaillant. Là-bas, à Chingola, la filiale de Vedanta KCM (Konkola Copper Mine) s’est rendue responsable, en automne dernier, d’un nouvel acte de pollution de la rivière Kafue, affluent du fleuve Zambie [5]. Hasard de l’actualité, Vedanta était au même moment condamnée pour un autre acte de pollution commis en 2006, toujours dans la rivière Kafue. Des rejets dix fois supérieurs à la tolérance en cuivre, 770 fois supérieurs à celle en manganèse et cent fois à celle du cobalt y avaient été alors déversés. Pour cette atteinte à l’environnement, l’entreprise a écopé d’une amende de… 4 000 dollars [6].

Afin de « réhabiliter une réputation qui a été ternie par plusieurs allégations dans les domaines de l’environnement et des droits de l’homme », Vedanta vient de s’attacher les services de Senjam Raj Sekhar, l’un des meilleurs communicants indiens au service des entreprises indiennes [7]. Ce dernier a été arraché au premier opérateur indien en téléphonie, Bharti Airtel, qui s’est taillé ces deux dernières années de conséquentes parts de marché sur le continent africain. Vedanta vient au même moment de rallier « la ruée sur minerai qui est en cours en Afrique de l’ouest » en prenant la majorité, moyennant 91 millions de dollars versés en cash, d’une entreprise d’exploitation de minerai de fer libérienne, la Western Cluster LTD [8]. Vedanta rejoint dans cette région un autre géant indien, le groupe sidérurgique ArcelorMittal.
Le commerce Inde-Afrique représente près de 40 milliards de dollars, trois fois moins que celui que mène la Chine avec le continent. Ce qui n’est pas une raison de s’en désintéresser. Pour Alex Vines, directeur régional auprès du centre britannique en relations internationales de Chatham House, « L’Inde a jusqu’ici été l’objet de beaucoup moins d’attention rigoureuse que la Chine en ce qui concerne sa politique africaine. » A l’occasion du second sommet Chine-Afrique organisé fin mai 2011 à Addis Abeba, le premier ministre indien Manmohan Singh a répété que ce partenariat reposait sur trois piliers : la mise en valeur du potentiel africain et les transferts de compétences, le commerce et le développement des infrastructures [9]. Officiellement, l’Inde cherche en effet à « tisser des liens politiques et économiques de manière à se positionner différemment d’une Chine qui renvoie une image de nouvelle puissance impériale », note Brahma Chellaney, professeur au New Delhi Centre for Policy Research [10]. Mais dans la réalité, les entreprises indiennes font preuve de tout autant de pragmatisme sans pitié que leurs rivales chinoises, en premier lieu dans le secteur agricole. Plusieurs géants indiens de l’agro-alimentaire envisagent ainsi de participer aux « plus grands achats de terres agricoles africaines en l’espace de cinquante ans » : 2,5 milliards de livres britanniques d’investissements entre Ethiopie, Tanzanie et Ouganda [11].

D’autres Indiens ont des projets pour ce dernier pays. Le groupe agro-alimentaire Metha s’est associé dans une joint venture avec l’Etat ougandais : la Sugar Corporation of Uganda Limited. Le quart des 30 000 hectares de la forêt de Mabira pourrait être attribué à leur projet de culture de canne à sucre, en vue de produire du bio-ethanol. Or la forêt de Mabira est un écosystème sacré, seulement exploité par les tradipraticiens. En 2007, un premier projet initié par la même société indienne avait débouché à Kampala sur des manifestations de mécontentement, provoquant le lynchage d’un Indien. La nouvelle affaire de Mabira, rajoute non seulement de l’huile sur le feu de la question foncière [12] mais pressurise un peu plus le régime Museveni. Depuis sa réélection contestée, au printemps 2011, l’homme fort de Kampala, au pouvoir depuis 25 ans, est en effet confronté à un mouvement de résistance et de protestations pacifiques qui s’est déjà soldé par la mort de neuf manifestants.

Le ressentiment anti-asiatique qu’instrumentalisa sous son règne ubuesque le dictateur Idi Amin Dada, en expulsant d’Ouganda 40 000 Indiens, peut il ressurgir à Kampala ? Une chose est sûre, pour l’opposant Norbert Mao, président du Parti démocratique ougandais, et révélation des dernières présidentielles : « Je prévois des heurts violents lors des prochaines manifestations. »

Sur le radar


Chimurenga. Basée au Cap, cette exceptionnelle publication africaine (lire Alain Vicky, « Une arme pour le futur », septembre 2011) a été fondée en 2002 par le camerounais Ntone Edjabe. Consécration : elle vient de se voir décerner le Grand Prix 2011 de la Fondation Prince Claus « pour son rôle important dans la destruction des tabous sur le continent africain ».

E-déchets. Après Nollywood, le photographe sud africain Pieter Hugo a posé ses boîtiers parmi les petites mains de la décharge ghanéenne d’Agbobloshie, considérée comme l’un des principaux points de chute des déchets électroniques exportés par containers vers le continent africain. Réunissant les portraits pris sur ce site, son livre Permanent Error est publié aux éditions Prestel.

Cacao. Publié aux éditions Zed Books, Chocolate Nations est une enquête menée par la journaliste britannique Orlan Ryan entre Ghana et Cote d’Ivoire au sein de la filière cacao. Pour découvrir les coulisses, dessous et dossiers noirs — des petits producteurs précaires aux multinationales en passant par les limites du commerce éthique et l’affaire Guy André Kieffer — d’une industrie qui vend dans le monde pour plus de 75 milliards de dollars de chocolat par an.

 

Notes

 

[1] Louise Redvers, « Zambia’s election voices », Mail and Guardian, 9 septembre 2011.
[2] Voir entre autres le site Zambian Watchdog.
[3] Sophie Verney-Caillat, « Le docu “Zambie : à qui profite le cuivre ?” mouille l’Europe », Rue 89, 31 mai 2011.
[4] Antoine Guinard, « Un rapport officiel barre la route à Vedanta en Orissa », Aujourd’hui le monde, 19 août 2011.
[5] Kapembwa Sinkamba, « Vedanta : serial offending in Zambia too ? », Mines and communities, 28 décembre 2010.
[6] Lire « On achève bien les mineurs zambiens », Le Monde diplomatique, mai 2009.
[7] Arun Sudhaman, « Controversial mining giant Vedanta taps Senjam for new global comms role », Holmes Report, 6 juin 2011.
[8] Alex MacDonald, « Vedanta enters west africa with Liberia iron ore stake buy », Dow Jones Newswires, 8 août 2011.
[9] David Smith, « India starts trade talks with african countries in an effort to rival China, The Guardian, 23 mai 2011.
[10] Henry Foy, « India PM eyes trade, catch-up with China in Africa visit », Reuters, 23 mai 2011.
[11] John Vidal, « Indian agribusiness sets sights on land in east Africa », The Guardian, 24 août 2011.
[12] Lauriane Gay, « L’instrumentation politique des questions foncières en Ouganda » (PDF), Ceri, juin 2011, et Alain Vicky, « En Ouganda, les rois, l’Etat, la terre, Le Monde diplomatique, juillet 2001.

Appel à une « règle d’or » pour les pesticides

Par Marc Laimé
Pour  http://blog.mondediplo.net

La France est le troisième consommateur mondial de pesticides, avec 70 000 tonnes de produits toxiques utilisés chaque année. L’impact environnemental et sanitaire de leur dispersion massive dans l’environnement est catastrophique : pollution de l’eau et de l’air, cancers, maladies neurodégénérescentes… L’impact financier de leur usage est catastrophique pour les comptes publics et ceux de la sécurité sociale. Or, les pesticides bénéficient depuis 2000 d’un taux de TVA réduit de 5,5 %. A l’heure où une priorité absolue est accordée au « rabotage » des niches fiscales, l’application du taux de TVA « normal » de 19,6 % aux pesticides permettrait aux pouvoirs publics de récupérer plusieurs centaines de millions d’euros, qui pourraient être utilisés pour améliorer la qualité de l’eau et de l’air et promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
L’impact environnemental et sanitaire désastreux découlant d’un usage massif de pesticides, essentiellement à usage agricole, n’est plus à démontrer.
Plusieurs programmes d’action ont été adoptés ces dernières années, sous la pression du grand public et de la communauté scientifique.
Outre les multiples « engagements volontaires » successivement contractés par la profession agricole depuis une quinzaine d’années – des engagements qui ont mobilisé d’importants fonds publics sans que les résultats attendus apparaissent à la hauteur des attentes légitimes de la société –, l’adoption dans le cadre du Grenelle de l’environnement du plan « Ecophyto 2018 » implique de réduire de moitié la consommation de pesticides dans dix ans.

Mais cet accord, assorti de la réserve qu’il ne pourra être rempli qu’à condition que son impact n’excède pas « un coût raisonnable » pour la profession agricole, ne suffira pas à rétablir rapidement une situation environnementale et sanitaire satisfaisante.
Or, le temps presse. Les alertes se multiplient. Les atteintes à la santé publique sont désormais identifiées sans équivoque, et tournent parfois au drame.

Tout cela aggravé par les reculs constants du ministère de l’Agriculture face aux lobbies...
A l’heure où les « caisses sont vides », où la France « est en faillite », il est temps d’appliquer la « règle d’or » aux pesticides.

Selon les statistiques officielles de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), le chiffre d’affaires annuel de la vente de pesticides en France dépasse les 2 milliards d’euros. Un montant supérieur au total des redevances acquittées annuellement par les usagers de l’eau français en même temps qu’ils paient leur facture, redevances perçues par les Agences de l’eau, qui les redistribuent ensuite aux collectivités locales, aux industriels et aux agriculteurs, pour financer des travaux d’amélioration de la qualité de la ressource en eau.

En fait, ce sont à peine une centaine de millions d’euros qui sont réellement affectés chaque année par les Agences de l’eau à l’amélioration de la qualité des ressources en eau, comme l’attestent le rapport publié en 2010 par la Cour des comptes (« Les instruments de la gestion durable de l’eau »), ou celui du Commissariat général au développement durable en janvier 2011, intitulé « Le financement de la gestion des ressource en eau en France. Etude de cas pour un rapport de l’OCDE ».

L’analyse comparative du montant respectif des redevances perçues, tant pour les « pollutions d’origine non domestique » de l’eau que pour les « pollutions diffuses », au regard des sommes allouées par les Agences de l’eau à la préservation de la ressource, est particulièrement accablante.
En résumé, ce sont les usagers domestiques de l’eau qui supportent financièrement, par le biais de leur facture et dans une proportion de plus de 95 %, les actions de lutte contre la pollution de l’eau. Tant la profession agricole que les producteurs de pesticides, qui nous intéressent ici, échappent quasiment à toute imposition !

Le scandale du taux de TVA à 5,5 %
appliqué aux pesticides 

 

Or, dans ce contexte, depuis les années 2000, selon les explications apportées par le ministère de l’écologie à une question de la députée (PCF) de Nanterre, Jacqueline Fraysse :
« Le code des impôts (en son article 278 bis) prévoit une TVA au taux réduit de 5,5 % pour les engrais et les produits antiparasitaires à usage agricole. Ces produits antiparasitaires recouvrent à la fois des produits “phytopharmaceutiques” et des produits “biocides”. Les premiers visent à protéger les plantes des ravageurs, les seconds à détruire, repousser ou rendre inoffensifs des organismes nuisibles (hors utilisation de protection des plantes). Cette disposition, lorsqu’elle a été introduite, avait pour objectif d’aider le secteur agricole, en permettant aux exploitants d’acheter des produits à moindre prix pour protéger leurs récoltes et sécuriser les rendements. »

Le Conseil des prélèvements obligatoires
veut taxer les pesticides à 19,6 % 

 

Or, le Conseil des prélèvements obligatoires, dans son rapport d’octobre 2010 (« Entreprises et niches fiscales et sociales », PDF), préconise la suppression de cet avantage fiscal allant à l’encontre des objectifs de réduction de la consommation de ces produits et dont le coût est évalué à 60 millions d’euros par an…
Jacqueline Fraysse demandait donc, dans sa question précitée à madame la ministre de l’écologie « s’il était envisagé, comme le propose le Conseil des prélèvements obligatoires, de relever le taux réduit de TVA à 5,5 % applicable à certains engrais au niveau du taux normal de 19,6 % ».

En réponse, le ministre de l’Ecologie précisait :
« Il est vrai que cet objectif est aujourd’hui plus complexe et de nouvelles préoccupations doivent être prises en compte, telles la réduction de l’usage des pesticides, réaffirmée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Ce point est souligné dans le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires d’octobre 2010. Une réflexion est en cours au niveau gouvernemental, pour envisager dans quelle mesure certaines dispositions fiscales pourraient être revues à la lumière des engagements du Grenelle de l’environnement. La proposition du Conseil des prélèvements obligatoires de relever le taux réduit de TVA à 5,5 % à 19,6 % pour certains produits destinés à aider le secteur agricole, sera donc ainsi étudiée dans ce cadre. »

Une « règle d’or » pour les pesticides 

 

Le rapport précité du Conseil des prélèvements obligatoires chiffre donc à 60 millions d’euros les gains que représenterait pour l’Etat l’application du taux normal de TVA à 19,6 % à la vente des pesticides ; mais l’application d’une simple règle de trois au chiffre d’affaires annuel de 2 milliards d’euros de cette industrie fait apparaître un gain possible de 264 millions d’euros par an ! Même si le relèvement du taux causait une baisse importante des ventes, la différence est considérable… Davantage que les sommes utilisées chaque année par les six Agences de l’eau françaises pour financer les actions de reconquête de la qualité des eaux
Les sommes ainsi récupérées pourraient dès lors financer les actions de protection des 507 bassins d’alimentation de captages prioritaires fixées dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la conversion des agriculteurs au bio ainsi que l’adoption de nouvelles mesures agro-environnementales. Sans qu’il soit besoin d’attendre de très hypothétiques aménagements dans le cadre de la révision de la PAC.


  • permalien Marc Laimé :
    15 septembre @15h17   « »
    Des références scientifiques ?
    Voir entre mille autre exemples :
    « Le Roundup, l’embryon d’oursin, la division cellulaire et les mécanismes à l’origine de la cancérisation. »
    par Robert Bellé, Ronan Le Bouffant, Julia Morales, Bertrand Cosson, Patrick Cormier & Odile Mulner-Lorillon
    Centre National de la Recherche Scientifique, UMR 7150 Mer & Santé ; Université Pierre et Marie Curie-Paris 6,
    UMR 7150 ; Équipe Cycle Cellulaire et Développement, Station Biologique, Roscoff, F-29682 France
    Journal de la Société de Biologie, 201 (3), 317-327 (2007).


    • permalien JBouchez :
      18 septembre @19h02   « »
      Les publications scientifiques avec comité de lecture et évaluation par les pairs sur les impacts des pesticides existent mais seulement, il faut savoir lire l’anglais qui est la langue de production de la science dans le monde, n’en déplaise aux unilingues francophones.
      Le meilleur moyen de s’en convaincre est de chercher soi-même.
      Ah zut, c’est vrai, il faut faire un effort de compréhension d’une autre langue que celle de Molière...
      Je précise qu’il existe également des sites de vulgarisation scientifique en français qui traitent de ces mêmes recherches.
      Bref : "open your mind"
      http://www.sciencepresse.qc.ca/arti...
      Cordialement,

Coupures de presse : Allemagne, Inde, sous-traitance, corruption, télévision

Pour http://www.monde-diplomatique.fr

Modèle rhénan

 

Journaliste au quotidien britannique The Guardian, Aditya Chakrabortty propose un quiz à ses lecteurs.
Quel est le pays développé qui a connu la plus forte croissance des inégalités et du taux de pauvreté au cours des dernières années (selon la très sérieuse OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques]) ? Laissez-moi deviner : vous hésitez entre le Royaume-Uni « en déclin » et les Etats-Unis d’après George W. Bush. Raté : il s’agit d’un pays de la zone euro. Et, dernier indice, les travailleurs y perçoivent certaines des rémunérations les plus faibles d’Europe occidentale. Facile, direz-vous : la Grèce, le Portugal ou l’un de ces pays en proie à la crise de l’euro ? Pas du tout : il s’agit de l’Allemagne.
(« Which is the No 1 problem economy in Europe ? », 8 août.)

Opération de charme

 

Le quotidien sénégalais francophone Wal Fadjri se penche sur l’opération de séduction (économique et diplomatique) que mène actuellement l’Inde en Afrique.
Dans le combat [des puissances émergentes sur le continent noir], New Delhi n’entend pas jouer les figurants. Ainsi, ce ne sont pas moins de 5 milliards de dollars qui ont été prévus dans leur portefeuille pour le continent africain. Et ce dans des domaines aussi variés que le transport, les mines... Avec cette somme, le Sénégal compte bien tirer son épingle du jeu. Récemment, au cours d’une rencontre entre [le président Abdoulaye] Wade et le premier ministre indien Manmohan Singh, ce dernier avait annoncé la mise à la disposition du Sénégal d’un financement de 75 milliards de francs CFA [près de 115 millions d’euros] pour la deuxième phase du programme de mécanisation de l’agriculture sénégalaise. Avec pour cibles la vallée du fleuve Sénégal et la Casamance, deux zones de riziculture.
(« Afrique-Inde : Delhi vante son modèle de coopération », 22 août.)

Fausse bonne idée

 

L’hebdomadaire britannique The Economist suggère que les chefs d’entreprise hésiteraient désormais à sous-traiter certaines activités, les inconvénients l’emportant souvent sur les bénéfices.
Le mécanisme de la sous-traitance peut se détraquer de mille et une façons. Il arrive que les sociétés exercent une telle pression sur leurs prestataires que ces derniers n’ont d’autre choix que de rogner sur la qualité ; un problème particulièrement aigu dans l’industrie automobile, où une poignée d’entreprises imposent leurs conditions à plus de quatre-vingt mille fabricants de pièces détachées. Parfois, les vendeurs promettent plus qu’ils ne sont en mesure de fournir, de façon à obtenir un contrat. (…) Il arrive également que des sociétés affaiblissent leur stratégie d’ensemble en délaissant, de façon peu judicieuse, la responsabilité de certaines activités. Les sociétés de service, par exemple, sous-traitent les plaintes à des centres d’appel étrangers, et s’interrogent après cela sur les raisons pour lesquelles leurs clients les détestent.
(« The trouble with outsourcing », 30 juillet.)

Une Inde corrompue

 

Alors que l’ancien ministre indien des télécommunications est accusé d’avoir organisé le détournement de 28,5 milliards d’euros, un militant « apolitique », M. Anna Hazare, s’est lancé dans une grève de la faim pour obtenir une législation anticorruption. Son arrestation à la mi-août a suscité un tel émoi populaire que le gouvernement a dû le libérer. L’éditorialiste Shoma Chaudhury regrette les erreurs du gouvernement.

Chaque société a besoin d’un projet exaltant et de dirigeants forts pour mobiliser. Or ce gouvernement semble sans tête. Il semble n’avoir ni les mots ni la politique pour se ressaisir, et il se laisse guider au fil des événements, en tablant sur le fait que les partis d’opposition, eux-mêmes en difficulté, ne sont pas en mesure de menacer électoralement son pouvoir.
(« Reign of the Tin Men », Tehelka, 27 août.)

Effondrement démocrate

 

A l’issue d’une analyse très détaillée des scrutins de novembre 2008 et novembre 2010 publiée par la New York Review of Books, Andrew Hacker estime que la victoire écrasante de la droite républicaine lors des élections de mi-mandat s’explique moins par un changement de sentiment de l’électorat que par un effondrement de la participation aux urnes des groupes (jeunes, Hispaniques, Noirs, syndiqués) les plus susceptibles de voter démocrate. Entre 2008 et 2010, la proportion de ces électeurs a baissé d’un tiers.

Les enquêtes réalisées indiquent que, parmi ceux qui avaient participé au scrutin en 2008, les démocrates furent deux fois plus susceptibles que les autres de ne pas voter en 2010. Par conséquent, les électeurs de 2010 eurent un profil très différent de celui de deux ans plus tôt : ils furent plus vieux, plus blancs, plus marqués idéologiquement sur les questions économiques et sociales - et plus fermement républicains. Si le corps électoral de 2010 avait voté en 2008, John McCain serait aujourd’hui président des Etats-Unis.
(« The Next Election : The Surprising Reality », 18 août.)

La télévision tue


Une étude conduite par des chercheurs de l’Université de Queensland (Australie) a mesuré l’impact de la télévision sur l’espérance de vie.

Le visionnage prolongé de la télévision a des répercussions défavorables en matière de mortalité, notamment au niveau cardiovasculaire. (…) Les personnes qui regardent en moyenne 6 heures de télévision par jour au cours de leur existence peuvent s’attendre à vivre 4,8 années de moins que les autres. Dans l’ensemble, chaque heure passée devant la télévision réduit l’espérance de vie de près de 22 minutes.

(« Television viewing time and reduced life expectancy : a life table analysis », sur le site du British Journal of Sport Medecine, 15 août.)

Édition imprimée — septembre 2011 — Page 2

19 septembre 2011

Le Dessous des Cartes - Mondes Arabes

Pour http://ddc.arte.tv






Depuis la vague de soulèvements qui traverse de nombreux pays méditerranéens et la péninsule Arabique depuis fin 2010, le « monde arabe » est souvent présenté par les médias comme une unité. Mais est-ce vraiment le cas ? En se dégageant d’une actualité qui ne cesse d’évoluer, le Dessous des Cartes présente la géométrie variable de cet ensemble pas si homogène, en proposant des clés de lectures multiples.



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Lectures

Le choc des révolutions arabes
Mathieu Guidère Autrement - Collection : frontières
Le 17 décembre 2010, un jeune tunisien désespéré s'immolait par le feu, marquant par ce geste tragique le début des " révolutions arabes ". Tel un tsunami, ces révolutions ont déclenché un raz-de-marée humain, du Golfe à l'Océan. Personne en Occident ne s'attendait à un tel bouleversement, surtout en un temps aussi rapide et pour des régimes aussi solides en apparence. La surprise a donc été à la mesure de la méconnaissance d'un monde vu et jugé suivant des grilles de lecture occidentales. Comment décrypter ces événements exceptionnels, qui chamboulent la donne géopolitique du monde entier ? Dans « Le choc des révolutions arabes », l'auteur explore pour chacun des vingt-deux pays de la Ligue arabe les événements récents, il analyse les rapports de force entre les tribus, les islamistes et les militaires, donnant les clés des dynamiques à l'oeuvre dans chaque pays. Cette vision unique de l'intérieur met en perspective les acteurs d'hier et d'aujourd'hui, qui, du Maroc au Yémen en passant par l'Égypte et la Syrie, seront les arbitres de demain. Mathieu Guidère est professeur d'islamologie à l'Université de Toulouse II. Agrégé d'arabe, ancien directeur de recherche à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et ancien professeur de veille stratégique à l'Université de Genève, il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont le dernier est paru aux éditions Autrement : « Les Nouveaux Terroristes », 2010.
Le rendez-vous des civilisations
Youssef Courbage, Emmanuel Todd Seuil - Collection : La république des idées
Le "Choc des civilisations" n'aura pas lieu. C'est au contraire un puissant mouvement de convergence qui se profile à présent à l'échelle planétaire. Le monde musulman n'échappe pas à la règle. Du Maroc à l'Indonésie, de la Bosnie à l'Arabie Saoudite, sa démographie en témoigne : hausse du niveau d'alphabétisation des hommes et des femmes, baisse de la fécondité, érosion de l'endogamie... Des bouleversements qui sont à la fois le signe et le levier d'une mutation en profondeur des structures familiales, des rapports d'autorité, des références idéologiques. Ce processus ne va pas sans générer crispations et résistances. Mais ces réactions sont moins des obstacles à la modernisation que les symptômes de son accélération. Youssef Courbage est démographe à l'Ined. Il a notamment publié « La Syrie au présent » (avec B. Dupret et Z. Ghazzal, Actes Sud, 2007), « Juifs et chrétiens dans l'islam arabe et turc » (avec Ph. Fargues, Fayard, 1992) et « Nouveaux horizons méditerranéens » (PUF, 1999). Emmanuel Todd est historien et anthropologue. Il a notamment publié « Après l'empire » (Gallimard, 2002), « L'Illusion économique » (Gallimard, 1998) et « Le Destin des immigrés » (Seuil, 1994).
L'Egypte au présent - Inventaire d'une société avant révolution
Vincent Battesti , François Ireton Actes Sud - Collection : la bibliothèque arabe
La "révolution du 25 janvier" ébranle un régime despotique qui domine depuis plusieurs décennies l'Egypte et annonce sûrement une nouvelle ère pour tous les peuples de la région. Il n'existait cependant en France aucun ouvrage de référence examinant à la fois les transformations profondes de la société égyptienne et les blocages institutionnels et politiques propres au régime de l'ex-président Moubarak. Pour combler cette lacune, quarante chercheurs et universitaires, qui comptent parmi les meilleurs spécialistes de l'Egypte, se proposent dans la présente somme d'analyser tous les aspects de la vie économique, sociale, politique et culturelle du pays et de tracer des pistes de réflexion permettant d'aborder les derniers événements dans leur véritable contexte, au-delà des préjugés et des clichés. On trouvera ainsi des chapitres substantiels sur : - les tensions démographiques et leur impact sur l'aménagement du territoire et l'environnement ; -  la situation politique et les mécanismes qui permirent le maintien, durant trente ans, du régime de Moubarak ; - les "réformes" économiques néolibérales qui ont contribué, entre autres effets, à l'institutionnalisation de la corruption et à l'exacerbation des inégalités sociales ; - la vie sociale au quotidien (la santé, l'éducation, l'emploi, les modes de consommation, les conditions des femmes et de la jeunesse, la justice) ; - la place de la religion dans la société ; les médias, anciens et nouveaux ; - enfin, la culture dans ses diverses expressions ainsi que la vie et les débats intellectuels. Vincent Battesti, anthropologue, chercheur au CNRS, est aujourd’hui en poste au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris. François Ireton, socioéconomiste, ingénieur au CNRS, est aujourd’hui en poste au SEDET, Université Paris-Diderot.
La révolution tunisienne - Dix jours qui ébranlèrent le monde arabe
Olivier Piot Editeur : Petits Matins (Les) - Collection: Essais
4 janvier 2011 : décès de Mohamed Bouazizi, le jeune homme qui s’est immolé par le feu à Sidi Bouzid. 14 janvier 2011 : fuite du président Ben Ali, et fin d’un régime autoritaire de 23 ans. Dès le 6 janvier, Olivier Piot, grand reporter, est sur place. Il y restera durant toute la durée des événements. Nous suivons avec lui cette révolution en marche, au fil de ses discussions avec de nombreux témoins, de son émouvante rencontre avec la famille du jeune Bouazizi, des incroyables mouvements de rue, de ses démêlés avec des policiers qui cherchent en vain la carte mémoire de son appareil photo, dissimulée dans son col. Au fil de ce reportage très vivant, nourri d’explications sur les ressorts de la révolte, apparaît une révolution avant tout populaire, née de la colère de marchands et de mineurs contraints à une précarité grandissante. Une colère qui, on le voit actuellement, ne cesse d’essaimer sous des formes différentes dans l’ensemble du monde arabe. Olivier Piot est grand reporter. Il publie régulièrement des reportages dans Le monde diplomatique, Géo, Ulysse, le National Geographic et Le monde.
Anatomie politique de la domination
Béatrice Hibou La Découverte
Qu'est-ce que la domination ? Comment s'exerce-t-elle ? Par quels mécanismes se reproduit-elle ? Quels sont les critères et les pratiques qui permettent aux pouvoirs de se légitimer ? Quelle part de consentement, voire de désir d'Etat, est nécessaire à son exercice ? De quelles manières y participons-nous ?... En relisant Marx, Weber, Gramsci ou, plus près de nous, Bourdieu ou Foucault, Béatrice Hibou s'affronte à son tour à l'une des questions centrales de la théorie politique et sociale, celle de l'exercice de la domination d'Etat. Dans cet ouvrage, l'auteure renouvelle cette problématique avec une approche alliant comparatisme, analyse du quotidien et économie politique. Elle met en évidence les dispositions, les compréhensions et les pratiques qui rendent la domination concevable, supportable, voire acceptable ou rassurante. Celle-ci apparaît d'autant plus insidieuse et indolore qu'elle renvoie souvent à la question du désir d'Etat. Pour mener à bien cette démonstration, Béatrice Hibou s'appuie sur une analyse de situations autoritaires ou totalitaires - en particulier sur la reprise des cas paradigmatiques du fascisme, du national-socialisme et du socialisme soviétique - qui nous permet aussi de saisir ce qu'est la domination dans le cadre démocratique actuel. Ce faisant, elle nous fournit les instruments nécessaires à l'élaboration d'une critique renouvelée des dérives du politique dans la cité contemporaine. Béatrice Hibou est directrice de recherches au CNRS (rattachée au Centre d'études et de recherches internationales - Sciences Po). Ses recherches sont consacrées à l'économie politique des réformes et de la domination en Afrique subsaharienne, au Maghreb et en Europe du Sud. Elle est l'auteure de plusieurs livres dont, à La Découverte, « La Force de l'obéissance ». « Economie politique de la répression en Tunisie » (2006), paru aussi en anglais chez Polity Press.

Agenda

23e Festival International du photojournalisme
Perpignan Du 27 août au 16 septembre 2011
- Au programme de cette édition 2011 : L’actualité de l’année sur tous les continents : guerres, crises, politique, insolite, sport, culture, science… Mais rien, ou presque, sur les mariages princiers. Tunisie, Égypte, Syrie, Libye, Algérie, Yémen, Bahreïn… Soulèvements populaires et révolutions. Haïti, année électorale. Afghanistan, Irak, la guerre toujours. Il y a 10 ans, les attentats du 11 septembre aux États-Unis. Côte d’Ivoire, duel de Présidents sur fond de guerre civile. Grèce, la voix de la rue. Inde, industrialisation et exploitation minière. Exploration volcanique et sous-marine. Bangladesh, Népal, Pakistan, Mali, Ceuta et Melilla, Chine… Et puis le Japon… 25 ans après Tchernobyl, une catastrophe sans précédent. - L'éducation Pour l'Association Visa pour I'Image, l'éducation est un élément clé. L'an dernier, ce sont quelque 8 000 élèves ( étudiants, collégiens, lycéens ) venus de toute la France, mais aussi d'Espagne, qui ont visité les expositions commentées par des acteurs du monde de la photo. Cette année, une collaboration avec le CLEMI permet d'inviter les écoliers, collégiens et lycéens de la région à visiter les expositions, du 12 au 16 septembre. Ces visites seront animées par des professionnels de la photo, de la presse et de l'édition : Martina Bacigalupo, Matthias Bruggmann, Peter Dejong, Bertrand Gaudillère et Pierre Terdjman. La participation des établissements scolaires confirme l'ambition du festival Visa pour l'Image de devenir un outil pédagogique afin d'enseigner comment appréhender et déchiffrer les médias. Le CLEMI est un établissement du Ministère de l'Education nationale. Il a été créé en 1983, avec la mission « de promouvoir, notamment par des actions de formation, l'utilisation pluraliste des moyens d'information dans l'enseignement, afin de favoriser une meilleure compréhension par les élèves du monde qui les entoure, tout en développant leur sens critique. - Une trentaine d’expositions est prévue Parmi les Expositions : Martina Bacigalupo / Agence VU Prix Canon de la Femme Photojournaliste décerné par l’Association des Femmes Journalistes en 2010 et soutenu par Le Figaro Magazine. Je m’appelle Filda Adoch Entre l’armée ougandaise et l’Armée de résistance du Seigneur (la LRA), une guerre fait rage depuis plus de vingt ans, qualifiée de « pire crise humanitaire oubliée au monde ». Aujourd’hui, la Cour pénale internationale a été saisie pour enquêter sur les massacres de civils par la LRA. Je m’appelle Filda Adoch raconte la vie quotidienne d’une femme du district de Gulu et montre les souffrances du peuple du nord de l’Ouganda. C’est aussi l’histoire d’une résistance silencieuse et admirable. Jocelyn Bain Hogg / VII Network The Family Ce voyage en images de trois ans a démarré à la suite d’un sujet réalisé en 2008 sur le problème des crimes à l’arme blanche et à l’arme à feu commis au sein de la jeunesse britannique. Fort de sa connaissance de la pègre, qu’il a photographiée en 2001 pour The Firm, Jocelyn a décidé de s’intéresser à nouveau à ceux qui fournissent armes et drogue aux cités du Royaume-Uni. Joe Pyle senior et les jumeaux Kray, parrains « à l’ancienne », sont morts depuis. En 2008, il a trouvé des criminels britanniques divisés, peu ou mal organisés, sans véritables chefs, qui peinent à concurrencer leurs rivaux internationaux. Ce sont aujourd’hui les Russes, les Albanais, les Kosovars et les Turcs qui dirigent la pègre du Royaume-Uni, mais les « roués » et autres malfrats autochtones affichent toujours les signes de leur héritage. Jonas Bendiksen / Magnum Photos pour National Geographic Bangladesh Contre vents et marées. Le Bangladesh compte parmi les nations les plus vulnérables face au changement climatique. Une grande partie de ce pays très plat se situe à moins de cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. La pauvreté et la forte densité de population ne font qu’assombrir ce triste tableau. Si la bataille semble perdue d’avance, c’est compter sans la résilience et la créativité des Bangladais. Jonas Bendiksen examine les effets du changement climatique et les efforts de tout un peuple pour repousser la montée des marées. Valerio Bispuri Encerrados Voyage dans les prisons d’Amérique du Sud. En l’espace d’une décennie, Valerio Bispuri a sillonné l’ensemble du continent sud-américain. Des 74 établissements pénitentiaires dans lesquels il s’est rendu, il nous décrit les difficultés, la violence, la surpopulation, mais aussi la vie de tous les jours et le moral des détenus. Encerrados, véritable plongée dans l’univers carcéral et portrait de tout un continent. Chien-Chi Chang / Magnum Photos pour National Geographic Birmanie : au pays des ombres. En un demi-siècle, la Birmanie est passée du rang du pays le plus riche de l’Asie du Sud-Est à celui du plus pauvre, qu’elle occupe aujourd’hui ; c’est aussi devenu une des nations les plus isolées au monde. Les militaires au pouvoir tentent à présent de séduire les touristes et les investisseurs étrangers en ne leur montrant que les beaux temples et les sites pittoresques de ce pays profondément bouddhiste. Mais derrière la façade culturelle, le régime répressif qui a maintenu la prix Nobel et leader politique Aung San Suu Kyi en résidence surveillée pendant quinze ans monte la garde. Lorsque Chien-Chi Chang se faisait passer pour un touriste afin de prendre ces photos, il ne savait jamais qui était en train de le surveiller. Big Brother a de nombreux petits frères. Fernando Moleres / Panos / laif L’incarcération des jeunes en Afrique. En Afrique, des milliers d’enfants abandonnés à leur sort finissent en prison. Ils y vivent aux côtés de détenus adultes dans des conditions telles, que leur survie n’est pas toujours assurée. Surpopulation, violence, harcèlement sexuel, promiscuité, manque d’hygiène, maladies infectieuses et manque de soins : c’est là leur quotidien. La plupart des pays africains ont ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant de 1990, qui établit notamment les règles et conditions d’incarcération des jeunes de moins de 18 ans. Peter Dench Angleterre version non censurée : dix ans de photographie L’Angleterre n’a jamais été synonyme de glamour. Accoutrements grotesques, malbouffe et manque de savoir-vivre : aujourd’hui encore, beaucoup d’Anglais s’obstinent à se rendre ridicules. Angleterre version non censurée nous emmène dans un voyage convivial et humoristique à travers cette nation-trublion qu’est l’Angleterre du XXIe siècle. Loin des clichés de cartes postales, Peter Dench dresse un portrait détaillé et sans complaisance de ses compatriotes. Lu Nan / Magnum Photos Les oubliés État des services de psychiatrie chinois L’exposition dépeint la situation des patients psychiatriques en Chine, qu’ils vivent à l’hôpital, chez eux ou dans la rue. En 1989 et 1990, Lu Nan a parcouru dix provinces et rencontré 14 000 malades mentaux dans 38 hôpitaux. Il a rendu visite à plus d’une centaine de patients psychiatriques chez eux, et il a également été en contact avec des malades sans abri. Un travail réellement exceptionnel. Shaul Schwarz / Reportage by Getty Images La culture narco « Qu’on se le dise, les héros d’aujourd’hui, ce ne sont pas les avocats ou les politiciens, ce sont ceux qui font circuler l’argent », explique Joel Vasquez, imprésario de musique narco, devant un club Narcocorrido de Los Angeles. « Le marché n’a jamais été aussi porteur. Nous pourrions avoir le même succès que le mouvement hip-hop à son époque. » Derrière les sombres statistiques du trafic de drogue que l’on ressasse ad nauseam, se cache une réalité sociale bien plus vaste, dont on parle peu alors qu’elle concerne des millions de Mexicains et Latino-Américains. Pour beaucoup ici, les narcos représentent l’unique modèle de réussite et de succès. De l’appât du gain, de la drogue et de la violence est née une nouvelle culture : la culture narco. Riccardo Venturi / Contrasto / Réa L’après-Haïti 12 janvier 2010. 16h53. La république d’Haïti est frappée de plein fouet par un séisme d’ampleur catastrophique. L’épicentre se situe à seulement 25 kilomètres de la capitale Port-au-Prince. Riccardo Venturi montre ce qu’il peut : la population, la destruction et toute l’horreur de cet évènement. Six mois plus tard, il y retourne et découvre la ville de Port-au-Prince métamorphosée en camp de réfugiés. En novembre, lors de son troisième voyage en Haïti, Venturi assiste au coup de grâce : l’épidémie de choléra. En mars 2011, l’Organisation mondiale de la santé recense quelque 252 640 personnes infectées et 4 672 décès. Brian Skerry / National Geographic Ocean Soul Ocean Soul est une histoire d’amour. Une histoire de découverte et d’espoir. Avec Ocean Soul, le photographe primé Brian Skerry nous montre un monde fait de beauté et de mystère, un monde menacé mais aussi porteur d’espoir, qui pourra retrouver sa santé pourvu que les soins nécessaires lui soient accordés. Ocean Soul présente une incroyable variété de faune marine baleines géantes, requins, phoques et poissons minuscules et d’habitats, situés dans des récifs de corail aussi bien que sous la banquise. Alvaro Ybarra Zavala / Reportage by Getty Images Colombie, l’éternel déchirement Plus de quarante ans de guerre civile et de violence ont divisé la Colombie et ont coûté bien trop de vies humaines dans ce merveilleux pays. Aujourd’hui, la guerre est dictée par des intérêts stratégiques et économiques qui n’ont plus guère de lien avec les valeurs idéologiques à l’origine de la crise. Le trafic de drogue, l’huile de palme, l’eau, et maintenant le marché de la compensation carbone sont autant de facteurs qui régissent le conflit. La violation des droits humains est devenue monnaie courante. Le nombre de déplacés internes est le plus élevé au monde : plus de trois millions de personnes. Pourtant, officiellement, il n’y a pas de guerre en Colombie." www.livresphotos.com/evenements-de-la-photo/visa-pour-l-image-2011,2329.html - Les prix Des directeurs photos de réputation internationale sélectionnent parmi tous les sujets vus dans l'année (publiés ou non) quatre noms pour le Visa d'or News et quatre noms pour le Visa d'or Magazine. Un deuxième jury se réunit à Perpignan pour désigner les lauréats. Les trophées sont une création des ateliers Arthus-Bertrand. Visa d'or catégorie Magazine : Olivier Jobard / Sipa Press pour Paris Match pour son dossier : Zarzis-Lampedusa, l'odyssée de l'espoir". Visa d'or catégorie News – Lauréat 2011 : Yuri Kozyrev / NOOR pour Time pour "le printemps arabe, les chemins de la révolution". Visa d'or – Presse Quotidienne – Lauréat 2011 : Shiho Fukada pour International Herald Tribune pour :"Tsunami au Japon". Des directeurs photo de magazines internationaux ont élu fin juin le lauréat du Prix du Jeune Reporter de la Ville de Perpignan pour la sixième année consécutive. Ils ont voté pour le jeune photographe Ed Ou / Reportage by Getty Images pour The New York Times, pour son travail sur les enfants soldats en Somalie, exposé dans le cadre de Visa pour l’Image : "Enfants des hommes" . Selon des associations des droits de l'homme somaliennes et des responsables des Nations unies, le gouvernement fédéral de transition somalien, qui dépend de l'aide occidentale pour survivre, envoie des centaines d'enfants sur les lignes de front, pour certains âgés de seulement 9 ans, afin de combattre les insurgés islamistes. Les enfants-soldats sont une réalité partout dans le monde, mais les sources onusiennes soutiennent que le gouvernement somalien fait partie des « contrevenants les plus constants » aux droits de l'enfant, notamment en les envoyant à la guerre, ce qui vaut à la Somalie de figurer sur une liste qui comprend également des groupes rebelles notoires tels que l'Armée de résistance du Seigneur. Ed Ou a passé quelque temps à Mogadiscio … Le travail de Ed Ou est exposé à Visa pour l’Image - Perpignan 2011. www.reportagebygettyimages.com/ed-ou/ Getty Images propose son septième programme de bourses annuel à l’occasion de cette 23e édition du festival l’Image. Initié en 2005, ce programme de bourses vise à donner aux photographes les moyens d’attirer l’attention sur des questions sociales et culturelles d’importance ainsi qu’à soutenir les prochaines étapes de leur œuvre créative. Les 5 récipiendaires sont : Alvaro Ybarra Zavala pour "Colombia : in the Eternity of Sorrow", Joan Bardeletti pour "The Kill (African Gays) Bill", Liz Hingley, pour : "The Jones Family", Walter Astrada pour "Violence Against Women - Norway" et enfin le projet du photographe, co-fondateur de la fondation Noor et meilleur livre de photographie de la célébre "Pictures of the Year International" pour "Black Passport", avec un projet documentaire intitulé : "The E-Waste Trail – China/Pakistan/Nigeria". imagery.gettyimages.com/getty_images_grants/default.aspx?isource=direct-entry_grants Pour la troisième année, FRANCE 24 et RFI organisent le Prix du Webdocumentaire. Il a récompensé, parmi 8 finalistes, « La Zone, une exploration de la zone interdite de Tchernobyl » de Bruno Masi et Guillaume Herbaut produit par David Coujard, Arnaud Colinart et Nicolas Blanc pour Agat Films & Cie - Boris Razon pour lemonde.fr www.lemonde.fr/week-end/visuel/2011/04/22/la-zone-retour-a-tchernobyl_1505079_1477893.html Catalina Martin-Chico est la lauréate 2011 du Visa d'or humanitaire du CICR. Les 10 membres du Jury de la première édition du VISA d'OR HUMANITAIRE du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont décerné, hier, à Paris et à l'unanimité, le prix à la photographe (Agence COSMOS) pour son photo-reportage intitulé « La révolution yéménite ».

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