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Quel est le pays développé qui a connu la plus forte croissance des inégalités et du taux de pauvreté au cours des dernières années (selon la très sérieuse OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques]) ? Laissez-moi deviner : vous hésitez entre le Royaume-Uni « en déclin » et les Etats-Unis d’après George W. Bush. Raté : il s’agit d’un pays de la zone euro. Et, dernier indice, les travailleurs y perçoivent certaines des rémunérations les plus faibles d’Europe occidentale. Facile, direz-vous : la Grèce, le Portugal ou l’un de ces pays en proie à la crise de l’euro ? Pas du tout : il s’agit de l’Allemagne.
(« Which is the No 1 problem economy in Europe ? », 8 août.)
Dans le combat [des puissances émergentes sur le continent noir], New Delhi n’entend pas jouer les figurants. Ainsi, ce ne sont pas moins de 5 milliards de dollars qui ont été prévus dans leur portefeuille pour le continent africain. Et ce dans des domaines aussi variés que le transport, les mines... Avec cette somme, le Sénégal compte bien tirer son épingle du jeu. Récemment, au cours d’une rencontre entre [le président Abdoulaye] Wade et le premier ministre indien Manmohan Singh, ce dernier avait annoncé la mise à la disposition du Sénégal d’un financement de 75 milliards de francs CFA [près de 115 millions d’euros] pour la deuxième phase du programme de mécanisation de l’agriculture sénégalaise. Avec pour cibles la vallée du fleuve Sénégal et la Casamance, deux zones de riziculture.
(« Afrique-Inde : Delhi vante son modèle de coopération », 22 août.)
Le mécanisme de la sous-traitance peut se détraquer de mille et une façons. Il arrive que les sociétés exercent une telle pression sur leurs prestataires que ces derniers n’ont d’autre choix que de rogner sur la qualité ; un problème particulièrement aigu dans l’industrie automobile, où une poignée d’entreprises imposent leurs conditions à plus de quatre-vingt mille fabricants de pièces détachées. Parfois, les vendeurs promettent plus qu’ils ne sont en mesure de fournir, de façon à obtenir un contrat. (…) Il arrive également que des sociétés affaiblissent leur stratégie d’ensemble en délaissant, de façon peu judicieuse, la responsabilité de certaines activités. Les sociétés de service, par exemple, sous-traitent les plaintes à des centres d’appel étrangers, et s’interrogent après cela sur les raisons pour lesquelles leurs clients les détestent.
(« The trouble with outsourcing », 30 juillet.)
Chaque société a besoin d’un projet exaltant et de dirigeants forts pour mobiliser. Or ce gouvernement semble sans tête. Il semble n’avoir ni les mots ni la politique pour se ressaisir, et il se laisse guider au fil des événements, en tablant sur le fait que les partis d’opposition, eux-mêmes en difficulté, ne sont pas en mesure de menacer électoralement son pouvoir.
(« Reign of the Tin Men », Tehelka, 27 août.)
Les enquêtes réalisées indiquent que, parmi ceux qui avaient participé au scrutin en 2008, les démocrates furent deux fois plus susceptibles que les autres de ne pas voter en 2010. Par conséquent, les électeurs de 2010 eurent un profil très différent de celui de deux ans plus tôt : ils furent plus vieux, plus blancs, plus marqués idéologiquement sur les questions économiques et sociales - et plus fermement républicains. Si le corps électoral de 2010 avait voté en 2008, John McCain serait aujourd’hui président des Etats-Unis.
(« The Next Election : The Surprising Reality », 18 août.)
Une étude conduite par des chercheurs de l’Université de Queensland (Australie) a mesuré l’impact de la télévision sur l’espérance de vie.
Le visionnage prolongé de la télévision a des répercussions défavorables en matière de mortalité, notamment au niveau cardiovasculaire. (…) Les personnes qui regardent en moyenne 6 heures de télévision par jour au cours de leur existence peuvent s’attendre à vivre 4,8 années de moins que les autres. Dans l’ensemble, chaque heure passée devant la télévision réduit l’espérance de vie de près de 22 minutes.
(« Television viewing time and reduced life expectancy : a life table analysis », sur le site du British Journal of Sport Medecine, 15 août.)
Modèle rhénan
Journaliste au quotidien britannique The Guardian, Aditya Chakrabortty propose un quiz à ses lecteurs.
Quel est le pays développé qui a connu la plus forte croissance des inégalités et du taux de pauvreté au cours des dernières années (selon la très sérieuse OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques]) ? Laissez-moi deviner : vous hésitez entre le Royaume-Uni « en déclin » et les Etats-Unis d’après George W. Bush. Raté : il s’agit d’un pays de la zone euro. Et, dernier indice, les travailleurs y perçoivent certaines des rémunérations les plus faibles d’Europe occidentale. Facile, direz-vous : la Grèce, le Portugal ou l’un de ces pays en proie à la crise de l’euro ? Pas du tout : il s’agit de l’Allemagne.
(« Which is the No 1 problem economy in Europe ? », 8 août.)
Opération de charme
Le quotidien sénégalais francophone Wal Fadjri se penche sur l’opération de séduction (économique et diplomatique) que mène actuellement l’Inde en Afrique.
Dans le combat [des puissances émergentes sur le continent noir], New Delhi n’entend pas jouer les figurants. Ainsi, ce ne sont pas moins de 5 milliards de dollars qui ont été prévus dans leur portefeuille pour le continent africain. Et ce dans des domaines aussi variés que le transport, les mines... Avec cette somme, le Sénégal compte bien tirer son épingle du jeu. Récemment, au cours d’une rencontre entre [le président Abdoulaye] Wade et le premier ministre indien Manmohan Singh, ce dernier avait annoncé la mise à la disposition du Sénégal d’un financement de 75 milliards de francs CFA [près de 115 millions d’euros] pour la deuxième phase du programme de mécanisation de l’agriculture sénégalaise. Avec pour cibles la vallée du fleuve Sénégal et la Casamance, deux zones de riziculture.
(« Afrique-Inde : Delhi vante son modèle de coopération », 22 août.)
Fausse bonne idée
L’hebdomadaire britannique The Economist suggère que les chefs d’entreprise hésiteraient désormais à sous-traiter certaines activités, les inconvénients l’emportant souvent sur les bénéfices.
Le mécanisme de la sous-traitance peut se détraquer de mille et une façons. Il arrive que les sociétés exercent une telle pression sur leurs prestataires que ces derniers n’ont d’autre choix que de rogner sur la qualité ; un problème particulièrement aigu dans l’industrie automobile, où une poignée d’entreprises imposent leurs conditions à plus de quatre-vingt mille fabricants de pièces détachées. Parfois, les vendeurs promettent plus qu’ils ne sont en mesure de fournir, de façon à obtenir un contrat. (…) Il arrive également que des sociétés affaiblissent leur stratégie d’ensemble en délaissant, de façon peu judicieuse, la responsabilité de certaines activités. Les sociétés de service, par exemple, sous-traitent les plaintes à des centres d’appel étrangers, et s’interrogent après cela sur les raisons pour lesquelles leurs clients les détestent.
(« The trouble with outsourcing », 30 juillet.)
Une Inde corrompue
Alors que l’ancien ministre indien des télécommunications est accusé d’avoir organisé le détournement de 28,5 milliards d’euros, un militant « apolitique », M. Anna Hazare, s’est lancé dans une grève de la faim pour obtenir une législation anticorruption. Son arrestation à la mi-août a suscité un tel émoi populaire que le gouvernement a dû le libérer. L’éditorialiste Shoma Chaudhury regrette les erreurs du gouvernement.
Chaque société a besoin d’un projet exaltant et de dirigeants forts pour mobiliser. Or ce gouvernement semble sans tête. Il semble n’avoir ni les mots ni la politique pour se ressaisir, et il se laisse guider au fil des événements, en tablant sur le fait que les partis d’opposition, eux-mêmes en difficulté, ne sont pas en mesure de menacer électoralement son pouvoir.
(« Reign of the Tin Men », Tehelka, 27 août.)
Effondrement démocrate
A l’issue d’une analyse très détaillée des scrutins de novembre 2008 et novembre 2010 publiée par la New York Review of Books, Andrew Hacker estime que la victoire écrasante de la droite républicaine lors des élections de mi-mandat s’explique moins par un changement de sentiment de l’électorat que par un effondrement de la participation aux urnes des groupes (jeunes, Hispaniques, Noirs, syndiqués) les plus susceptibles de voter démocrate. Entre 2008 et 2010, la proportion de ces électeurs a baissé d’un tiers.
Les enquêtes réalisées indiquent que, parmi ceux qui avaient participé au scrutin en 2008, les démocrates furent deux fois plus susceptibles que les autres de ne pas voter en 2010. Par conséquent, les électeurs de 2010 eurent un profil très différent de celui de deux ans plus tôt : ils furent plus vieux, plus blancs, plus marqués idéologiquement sur les questions économiques et sociales - et plus fermement républicains. Si le corps électoral de 2010 avait voté en 2008, John McCain serait aujourd’hui président des Etats-Unis.
(« The Next Election : The Surprising Reality », 18 août.)
La télévision tue
Le visionnage prolongé de la télévision a des répercussions défavorables en matière de mortalité, notamment au niveau cardiovasculaire. (…) Les personnes qui regardent en moyenne 6 heures de télévision par jour au cours de leur existence peuvent s’attendre à vivre 4,8 années de moins que les autres. Dans l’ensemble, chaque heure passée devant la télévision réduit l’espérance de vie de près de 22 minutes.
(« Television viewing time and reduced life expectancy : a life table analysis », sur le site du British Journal of Sport Medecine, 15 août.)
Édition imprimée — septembre 2011 — Page 2
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