"Que sert d’être habile à parler ? Ceux qui reçoivent tout le monde avec de belles paroles, qui viennent seulement des lèvres, et non du cœur, se rendent souvent odieux ..." ( Confucius )
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27 mars 2014
23 mars 2014
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3 mars 2014
Fukushima : vers une contamination planétaire ?
Source : http://www.france3.fr
Trois ans après la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi, une autre catastrophe se profile. Sanitaire celle là. Les premiers cas de cancer sont apparus. 26 déjà, tous chez des enfants de 0 à 18 ans. Plus d’une trentaine de cas sont suspects, et des dizaines de milliers d’enfants n’ont pas encore été testés. Le gouvernement tente de minimiser l’ampleur du drame. Mais les familles s’angoissent, et des mères sont en colère. La contamination s’étend, au-delà du Japon.
Tous les jours, des centaines de tonnes d’eau hautement contaminée sont déversées dans le Pacifique. Sur les plages de Californie les chercheurs, témoins de l’arrivée quotidienne de déchets du tsunami sur leurs plages, tentent par tous les moyens d’alerter les autorités. Les scientifiques du monde entier redoutent les effets incalculables sur la santé des populations si les poissons du pacifique continuent à être consommés sans aucun contrôle : un laboratoire d’analyses suisse vient de découvrir du césium 131 et 134 dans des barquettes de poisson dans un supermarché, ou dans du thé vert venant du Japon !!
Quelle est l’ampleur réelle de la contamination, humaine et environnementale ? Les contrôles sont-ils efficaces ? Sommes-nous au bord d’une catastrophe sanitaire à l’échelle mondiale ?
Enquête sur le premier scandale nucléaire de l’ère de la mondialisation.
Un documentaire de 52'
de Lionel de Coninck
Une production Code 5
avec la participation de France 3
Trois ans après la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi, une autre catastrophe se profile. Sanitaire celle là. Les premiers cas de cancer sont apparus. 26 déjà, tous chez des enfants de 0 à 18 ans. Plus d’une trentaine de cas sont suspects, et des dizaines de milliers d’enfants n’ont pas encore été testés. Le gouvernement tente de minimiser l’ampleur du drame. Mais les familles s’angoissent, et des mères sont en colère. La contamination s’étend, au-delà du Japon.
Tous les jours, des centaines de tonnes d’eau hautement contaminée sont déversées dans le Pacifique. Sur les plages de Californie les chercheurs, témoins de l’arrivée quotidienne de déchets du tsunami sur leurs plages, tentent par tous les moyens d’alerter les autorités. Les scientifiques du monde entier redoutent les effets incalculables sur la santé des populations si les poissons du pacifique continuent à être consommés sans aucun contrôle : un laboratoire d’analyses suisse vient de découvrir du césium 131 et 134 dans des barquettes de poisson dans un supermarché, ou dans du thé vert venant du Japon !!
Quelle est l’ampleur réelle de la contamination, humaine et environnementale ? Les contrôles sont-ils efficaces ? Sommes-nous au bord d’une catastrophe sanitaire à l’échelle mondiale ?
Enquête sur le premier scandale nucléaire de l’ère de la mondialisation.
Un documentaire de 52'
de Lionel de Coninck
Une production Code 5
avec la participation de France 3
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23 février 2014
Fukushima Daiichi, quelques nouvelles d’une catastrophe toujours en cours
Par B. Chareyron
02/2014
Source : http://www.criirad.org/pdf
English : Fukushima Daiichi, some news of a disaster still
La CRIIRAD reste très attentive à ce qui se passe à Fukushima et nous alerterions nos adhérents et le grand public en cas de nouveaux rejets massifs dans l’atmosphère.
L’objet de ce court article est de vous donner quelques nouvelles de la situation à Fukushima. Passée la phase de réorganisation interne de la CRIIRAD et la gestion du déménagement nous reviendrons plus longuement sur ce dossier.
Inquiétude sur la situation à la centrale accidentée de TEPCO à Fukushima
La situation reste extrêmement préoccupante en ce début d’année 2014 :
incertitudes sur la localisation du corium, risques liés aux assemblages combustibles de la piscine du réacteur N°4 sur certains desquels TEPCO a détecté des fissures, découverte de nouvelles fuites (par exemple dans la chambre de surpression du réacteur N°2, ou au rez-de-chaussée du réacteur N°3), fuites permanentes dans les eaux souterraines (plusieurs millions de becquerels par litre mesurés dans certains puits) et dans l’océan, difficultés pour la mise en place de la station de traitement des eaux (ALPS) qui n’est toujours pas au point alors que l’entreposage des eaux contaminées dépasse les 400 000 m3, etc.
Inquiétude pour les travailleurs
TEPCO a publié le suivi dosimétrique de 30 904 travailleurs engagés dans les travaux d’urgence à Fukushima Daiichi sur la période mars 2011 à novembre 2013, dont 26 839 sous-traitants. Selon ces données, 6 travailleurs de TEPCO ont reçu plus de 250 milliSieverts (la valeur maximale annoncée est de 678,8 milliSieverts). Ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de précaution puisqu’ils émanent de l’entreprise elle-même. Entreprise qui brille par les dissimulations et autres approximations.
Il est avéré par exemple que TEPCO a sous-estimé les débits de dose mesurés àproximité des réservoirs d’effluents contaminés du fait de la non prise en compte des rayonnements X. De nombreuses questions se posent également sur l’évaluation de l’exposition interne (par exemple par inhalation des gaz rares radioactifs et du tritium).
On peut êtreinquiets pour l’avenir de ces travailleurs d’autant que certaines entreprises en charge de la décontamination de la zone interdite n’hésitent pas à faire appel à des SDF et à des déficients mentaux.
Contamination du milieu marin
Le lessivage des sols contaminés sur plusieurs centaines de kilomètres le long des côtes japonaises et les fuites qui se poursuivent en mer à partir de la centrale accidentée constituent des apports permanents de substances radioactives dans le milieu marin. Sans compter les mécanismes d’accumulation des rejets de 2011 dans les sédiments, la flore et la faune marine.
Certains poissons restent fortement contaminés. Parmi les contrôles effectués par les laboratoires indépendants de CRMS, on notera des saumons à 2456 Bq/kg en césium radioactif (avril 2013 à Iitate, préfecture de Fukushima).
TEPCO a installé des filets dans le port devant la centrale pour que les poissons les plus contaminés ne puissent aller au large. Les mesures de TEPCO montrent une très forte contamination de certaines espèces. Pour la campagne de décembre 2013, 21 échantillons sur 67 dépassent 10 000 Bq/kg en césium 134 et 137 ; 5 dépassent 100 000 Bq/kg avec un maximum de 244 000 Bq/kg.
L’angoisse est planétaire
Le monde entier est conscient que le pire est peut être à venir. Et il est regrettable que l’on ne dispose toujours pas sur place d’un réseau de balises indépendant et fiable facilement consultable par le public, lorsque l’on s’inquiète par exemple des dégagements de vapeur constatés au dessus du réacteur N°3 en fin d’année 2013.
Mais l’inquiétude porte aussi sur la dispersion de la contamination marine. La mise en ligne par un internaute américain le 24 décembre 2013 d’une video montrant des mesures de radiation anormalement élevées sur une plage de Californie (en particulier sur des sables de couleur noire) a semé la panique. Sa video était titrée «Fukushima radiation hits San Francisco ! (Dec 2013) ».
Nous avons indiqué aux personnes qui nous ont contactés que ces données
ne permettaient absolument pas de conclure à une vague de contamination en provenance de Fukushima. Il nous paraissait plus plausible, compte tenu de l’aspect du sable, d’envisager les hypothèses d’une radioactivité naturelle due à l’accumulation de minéraux lourds (1) riches en uranium et thorium ou une pollution par des activités industrielles (2) locales.
Dans le cas de la plage californienne, les enquêtes effectuées début janvier 2014 ont confirmé qu’il s’agissait bien de radionucléides naturels (sans rapport avec Fukushima). Il ne faut cependant pas
banaliser l’impact de cette radioactivité (débit de dose de 1 μSv/h soit 10 fois le niveau naturel typique) et il est souhaitable que l’origine du phénomène soit rapidement élucidée.
Inquiétude pour les réfugiés et personnes vivant sur des territoires contaminés
Cecile Asanuma-Brice, chercheuse au centre de recherche de la Maison
Franco-Japonaise de Tôkyô nous a indiqué que le nombre de réfugiés est de 150 000 à 160 000 (dont 100 000 à l’intérieur du département de Fukushima).
Elle précise que ces chiffres sont à considérer avec prudence «car le système d’enregistrement des réfugiés nécessite que les personnes aillent s’enregistrer à la préfecture de Fukushima avant de partir, ce que peu d’entre elles ont fait, cela engendrant la perte de droits divers ».
Nous avions fait état en décembre (3) 2012 des attentes de la population concernant la mise en œuvre de la loi de juin 2012 appelée « Child Victim's Law ». Elle introduisait le concept de “Target support areas”, territoires où les habitants pourraient recevoir une aide en fonction de leur choix entre 3 possibilités : évacuer , rester ou revenir. Mais de nombreux aspects restaient à clarifier.
Un des plus importants était de préciser à partir de quel niveau de
dose un territoire pourrait être classé “Target support area”.
Malheureusement, et comme on pouvait s’y attendre, la clarification n’est pas allée dans le bon sens. Selon les informations transmises par Wataru Iwata (CRMS) le Ministère de la Construction japonais a annoncé que seulement 33 communes du département de Fukushima seraient concernées en dépit des requêtes de ceux qui ont conçu cette loi et qui demandaient qu’elle couvre tous les territoires où la dose additionnelle excèdait 1 milliSievert par an, ce qui est le cas de nombreuses (4) autres communes y compris dans d’autres départements.
C’est d’autant plus grave que, parmi les personnes concernées, nombreuses sont celles qui ont déjà subi une forte irradiation et contamination interne, en particulier au cours des premières semaines après la catastrophe. Les laisser vivre en territoire contaminé augmente encore chaque jour la probabilité qu’elles souffrent un jour de graves conséquences sanitaires.
Pire, le gouvernement japonais fait tout pour inciter les citoyens à revenir vivre en territoire contaminé.
Cécile Asanuma Brice témoigne (5) :
« Une incitation au retour est mise en place via une politique de communication impressionnante, notamment sur l’expression d'une nécessité du retour au pays natal, l'éloignement de celui-ci étant déterminé comme cause des dépressions conduisant au suicide des personnes dans les logements provisoires (ce qui est en grande partie faux, la cause de leur suicide provenant essentiellement du fait qu'ils sont enfermés dans ces logements depuis trois ans sans espoir de pouvoir aller vivre ailleurs car rien ne leur est proposé, sinon le retour dans des zones invivables (une grande partie de l’ancienne zone d’évacuation ayant été réouverte en mai 2013) ».
La main mise de l’AIEA
En ce qui concerne l’évaluation des conséquences sanitaires, on est en droit d’être inquiets. Il se passe à Fukushima ce qui s’est passé pour Tchernobyl, la prise en main des données sanitaires par le lobby nucléaire à travers l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) qui a signé en fin d’année 2013 un protocole d’accord avec l’Université Médicale de Fukushima. Ce protocole précise en son article 8 que les 2 signataires vont garantir « The confidentiality of information classified by the other Party as restricted or confidential ».
Si l’AIEA décide que des données ne doivent pas être publiées, elles
ne le seront pas.
Rédaction : B. Chareyron, responsable du laboratoire
Notes :
1/ Comme ce que le géologue André Paris et la CRIIRAD ont mis en évidence sur certaines plages de Camargue en 2000.
2/ Voir par exemple la contamination des plages de La Rochelle mise en évidence par la CRIIRAD en 1987. Il s’agissait de l’impact des rejets de l’usine Rhône Poulenc qui traitait des minerais riches en uranium et thorium pour extraction de terres rares.
3/ Voir le Communiqué de presse commun CRIIRAD-CRMS sur http://www.criirad.org/actualites/dossier2012/fukushima/12-11-05CRIIRADF.pdf
4/ Voir le dossier sur l’interprétation des cartes des retombées dans le TU 54 ou sur le site http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon_bis/infos_japon/TU54.pdf
5/ E-Mail à B. Chareyron le 15 janvier 2014. Ecouter aussi l’intervention de Cécile Asanuma Brice au salon Marjolaine : https://www.youtube.com/watch?v=Zry1Bg0yCk8
02/2014
Source : http://www.criirad.org/pdf
English : Fukushima Daiichi, some news of a disaster still
La CRIIRAD reste très attentive à ce qui se passe à Fukushima et nous alerterions nos adhérents et le grand public en cas de nouveaux rejets massifs dans l’atmosphère.
L’objet de ce court article est de vous donner quelques nouvelles de la situation à Fukushima. Passée la phase de réorganisation interne de la CRIIRAD et la gestion du déménagement nous reviendrons plus longuement sur ce dossier.
Inquiétude sur la situation à la centrale accidentée de TEPCO à Fukushima
La situation reste extrêmement préoccupante en ce début d’année 2014 :
incertitudes sur la localisation du corium, risques liés aux assemblages combustibles de la piscine du réacteur N°4 sur certains desquels TEPCO a détecté des fissures, découverte de nouvelles fuites (par exemple dans la chambre de surpression du réacteur N°2, ou au rez-de-chaussée du réacteur N°3), fuites permanentes dans les eaux souterraines (plusieurs millions de becquerels par litre mesurés dans certains puits) et dans l’océan, difficultés pour la mise en place de la station de traitement des eaux (ALPS) qui n’est toujours pas au point alors que l’entreposage des eaux contaminées dépasse les 400 000 m3, etc.
Inquiétude pour les travailleurs
TEPCO a publié le suivi dosimétrique de 30 904 travailleurs engagés dans les travaux d’urgence à Fukushima Daiichi sur la période mars 2011 à novembre 2013, dont 26 839 sous-traitants. Selon ces données, 6 travailleurs de TEPCO ont reçu plus de 250 milliSieverts (la valeur maximale annoncée est de 678,8 milliSieverts). Ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de précaution puisqu’ils émanent de l’entreprise elle-même. Entreprise qui brille par les dissimulations et autres approximations.
Il est avéré par exemple que TEPCO a sous-estimé les débits de dose mesurés àproximité des réservoirs d’effluents contaminés du fait de la non prise en compte des rayonnements X. De nombreuses questions se posent également sur l’évaluation de l’exposition interne (par exemple par inhalation des gaz rares radioactifs et du tritium).
On peut êtreinquiets pour l’avenir de ces travailleurs d’autant que certaines entreprises en charge de la décontamination de la zone interdite n’hésitent pas à faire appel à des SDF et à des déficients mentaux.
Contamination du milieu marin
Le lessivage des sols contaminés sur plusieurs centaines de kilomètres le long des côtes japonaises et les fuites qui se poursuivent en mer à partir de la centrale accidentée constituent des apports permanents de substances radioactives dans le milieu marin. Sans compter les mécanismes d’accumulation des rejets de 2011 dans les sédiments, la flore et la faune marine.
Certains poissons restent fortement contaminés. Parmi les contrôles effectués par les laboratoires indépendants de CRMS, on notera des saumons à 2456 Bq/kg en césium radioactif (avril 2013 à Iitate, préfecture de Fukushima).
TEPCO a installé des filets dans le port devant la centrale pour que les poissons les plus contaminés ne puissent aller au large. Les mesures de TEPCO montrent une très forte contamination de certaines espèces. Pour la campagne de décembre 2013, 21 échantillons sur 67 dépassent 10 000 Bq/kg en césium 134 et 137 ; 5 dépassent 100 000 Bq/kg avec un maximum de 244 000 Bq/kg.
L’angoisse est planétaire
Le monde entier est conscient que le pire est peut être à venir. Et il est regrettable que l’on ne dispose toujours pas sur place d’un réseau de balises indépendant et fiable facilement consultable par le public, lorsque l’on s’inquiète par exemple des dégagements de vapeur constatés au dessus du réacteur N°3 en fin d’année 2013.
Mais l’inquiétude porte aussi sur la dispersion de la contamination marine. La mise en ligne par un internaute américain le 24 décembre 2013 d’une video montrant des mesures de radiation anormalement élevées sur une plage de Californie (en particulier sur des sables de couleur noire) a semé la panique. Sa video était titrée «Fukushima radiation hits San Francisco ! (Dec 2013) ».
Nous avons indiqué aux personnes qui nous ont contactés que ces données
ne permettaient absolument pas de conclure à une vague de contamination en provenance de Fukushima. Il nous paraissait plus plausible, compte tenu de l’aspect du sable, d’envisager les hypothèses d’une radioactivité naturelle due à l’accumulation de minéraux lourds (1) riches en uranium et thorium ou une pollution par des activités industrielles (2) locales.
Dans le cas de la plage californienne, les enquêtes effectuées début janvier 2014 ont confirmé qu’il s’agissait bien de radionucléides naturels (sans rapport avec Fukushima). Il ne faut cependant pas
banaliser l’impact de cette radioactivité (débit de dose de 1 μSv/h soit 10 fois le niveau naturel typique) et il est souhaitable que l’origine du phénomène soit rapidement élucidée.
Inquiétude pour les réfugiés et personnes vivant sur des territoires contaminés
Cecile Asanuma-Brice, chercheuse au centre de recherche de la Maison
Franco-Japonaise de Tôkyô nous a indiqué que le nombre de réfugiés est de 150 000 à 160 000 (dont 100 000 à l’intérieur du département de Fukushima).
Elle précise que ces chiffres sont à considérer avec prudence «car le système d’enregistrement des réfugiés nécessite que les personnes aillent s’enregistrer à la préfecture de Fukushima avant de partir, ce que peu d’entre elles ont fait, cela engendrant la perte de droits divers ».
Nous avions fait état en décembre (3) 2012 des attentes de la population concernant la mise en œuvre de la loi de juin 2012 appelée « Child Victim's Law ». Elle introduisait le concept de “Target support areas”, territoires où les habitants pourraient recevoir une aide en fonction de leur choix entre 3 possibilités : évacuer , rester ou revenir. Mais de nombreux aspects restaient à clarifier.
Un des plus importants était de préciser à partir de quel niveau de
dose un territoire pourrait être classé “Target support area”.
Malheureusement, et comme on pouvait s’y attendre, la clarification n’est pas allée dans le bon sens. Selon les informations transmises par Wataru Iwata (CRMS) le Ministère de la Construction japonais a annoncé que seulement 33 communes du département de Fukushima seraient concernées en dépit des requêtes de ceux qui ont conçu cette loi et qui demandaient qu’elle couvre tous les territoires où la dose additionnelle excèdait 1 milliSievert par an, ce qui est le cas de nombreuses (4) autres communes y compris dans d’autres départements.
C’est d’autant plus grave que, parmi les personnes concernées, nombreuses sont celles qui ont déjà subi une forte irradiation et contamination interne, en particulier au cours des premières semaines après la catastrophe. Les laisser vivre en territoire contaminé augmente encore chaque jour la probabilité qu’elles souffrent un jour de graves conséquences sanitaires.
Pire, le gouvernement japonais fait tout pour inciter les citoyens à revenir vivre en territoire contaminé.
Cécile Asanuma Brice témoigne (5) :
« Une incitation au retour est mise en place via une politique de communication impressionnante, notamment sur l’expression d'une nécessité du retour au pays natal, l'éloignement de celui-ci étant déterminé comme cause des dépressions conduisant au suicide des personnes dans les logements provisoires (ce qui est en grande partie faux, la cause de leur suicide provenant essentiellement du fait qu'ils sont enfermés dans ces logements depuis trois ans sans espoir de pouvoir aller vivre ailleurs car rien ne leur est proposé, sinon le retour dans des zones invivables (une grande partie de l’ancienne zone d’évacuation ayant été réouverte en mai 2013) ».
La main mise de l’AIEA
En ce qui concerne l’évaluation des conséquences sanitaires, on est en droit d’être inquiets. Il se passe à Fukushima ce qui s’est passé pour Tchernobyl, la prise en main des données sanitaires par le lobby nucléaire à travers l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) qui a signé en fin d’année 2013 un protocole d’accord avec l’Université Médicale de Fukushima. Ce protocole précise en son article 8 que les 2 signataires vont garantir « The confidentiality of information classified by the other Party as restricted or confidential ».
Si l’AIEA décide que des données ne doivent pas être publiées, elles
ne le seront pas.
Rédaction : B. Chareyron, responsable du laboratoire
Notes :
1/ Comme ce que le géologue André Paris et la CRIIRAD ont mis en évidence sur certaines plages de Camargue en 2000.
2/ Voir par exemple la contamination des plages de La Rochelle mise en évidence par la CRIIRAD en 1987. Il s’agissait de l’impact des rejets de l’usine Rhône Poulenc qui traitait des minerais riches en uranium et thorium pour extraction de terres rares.
3/ Voir le Communiqué de presse commun CRIIRAD-CRMS sur http://www.criirad.org/actualites/dossier2012/fukushima/12-11-05CRIIRADF.pdf
4/ Voir le dossier sur l’interprétation des cartes des retombées dans le TU 54 ou sur le site http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon_bis/infos_japon/TU54.pdf
5/ E-Mail à B. Chareyron le 15 janvier 2014. Ecouter aussi l’intervention de Cécile Asanuma Brice au salon Marjolaine : https://www.youtube.com/watch?v=Zry1Bg0yCk8
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9 janvier 2014
(Fukushima) La pollution de l’Océan Pacifique s’étend inexorablement
Source : http://www.vivre-apres-fukushima.fr
30/12/2013
English : (Fukushima) Pollution of the Pacific Ocean is spreading inexorably
Résumés d’une série d’Articles concernant la pollution de l’océan pacifique présentés par ENENEWS
Hirokai Kurosaki, economiste, 25 Dec. 2013:
Russian Experts: La pollution de Fukushima se
disperse partout sur la terre; clairement, une grande quantité de
poissons, de fruits de mer et autres produits de la mer ont été pollués.
Ces produits représentent un grand danger pour l’espèce humaine lorsque
ils sont consommés en grande quantité par les gens.
Maxim Shingarkin, vice-président du Comité de la Douma d’État de Russie pour les ressources naturelles, le 26 décembre 2013: “Les courants dans l’océan mondial sont ainsi faits que les zones de pêche près de la côte Nord Ouest des US on plus de probabilités de contenir des produits radioactifs que la mer d’Okhotk qui est bien plus près du Japon. Ces produits sont le principal danger pour l’humanité parce qu’ils peuvent se retrouver dans les assiettes des gens en grandes quantités. [...] Les émissions dans l’air n’ont pas été projetées dans la mer D’Okhotsk, ni à Sakhalin, ni loin vers l’Est, ni dans les îles Kouriles. Donc, le transport aérien de marchandises ne semble pas dangereux pour autant. Je veux dire à ce jour parce que tout le combustible nucléaire pas a été retiré des unités de production d’électricité. Ceci signifie que des émissions radioactives dans l’atmosphère sont possibles en cas de surchauffe.
Vladimir Slivyak, Co-président du groupe de l’écologie international Ecodefence, le 26 décembre 2013: « Le gouvernement russe prévu de limiter la pêche dans l’Extrême-Orient. Pour autant que je sache, aucune de ces restrictions n’a été mise en patique à ce jour. Néanmoins, il est possible que certaines mesures seront prises. [...] Il a fallu des années après Tchernobyl pour en tirer des conclusions détaillées sur l’ampleur de la pollution nucléaire. Nous avons une situation similaire avec Fukushima [...] Nous saurons probablement les conséquences de cet accident dans 10-15 ans. Il est clair qu’une grande quantité de poissons, algues et tout ce que l’océan contient ont été pollués. Il est clair que la pollution se répand sur toute la terre. Il est clair que de vastes territoires ont été pollués au Japon même. Tout cela est généralement clair. Mais nous avons besoin de recherche afin de fournir plus de détails et cela prendra beaucoup de temps « .
En savoir plus sur Arnie Gundersen sur le site de son organisation
Sur la côte pacifique des USA et du Canada, il y a des phénomènes
jamais vus auparavant: forte mortalité des étoiles de mer, poissons
décolorés, comportements anormaux de populations entières… il se passe
quelque chose dans le pacifique et les chercheurs ne savent pas quoi.
Serait-ce la pollution radioactive ? nul ne le sait. Aux dernières
nouvelles des Aigles de cette région souffriraient maintenant d’une
maladie jamais vue qui les empèche de marcher et voler…
On peut voir aussi sur les cartes que la pollution s’infiltre dans le détroit de Bering. Ce détroit donne sur l’océan atlantique.
[...] Atomic Energy Authority (AEA): Le Coordinateur National du Projet, Directeur des Sciences de la Vie , Wijeya A. Waduge a déclaré qu’une étude avait été menée selon les techniques de l’Autorité de l’énergie atomique (AIEA).
Grâce à cette étude, ils ont établi des données de référence pour la radioactivité marine autour du Sri Lanka [~ 4,300 miles de Fukushima, Japon]. Le Sri Lanka n’est pas atteint par la zone de danger de radiation, mais il est temps pour toutes les parties prenantes d’ être sur le qui-vive (..) Waduge dit que les niveaux de rayonnement, en particulier dans les produits de la mer importés du Japon, avaient sensiblement augmenté. [...] Ces niveaux de rayonnement étaient en dessous du niveau de 100 Becquerel [Bq / kg] de danger, avec des résultats variant entre 15 et 20 [...]
30/12/2013
English : (Fukushima) Pollution of the Pacific Ocean is spreading inexorably
Résumés d’une série d’Articles concernant la pollution de l’océan pacifique présentés par ENENEWS
Concernant la pêche à proximité de Fukushima Dai Ichi (traduits de l’anglais)
Aleksey Yaroshevsky, RT reporter, 25 Dec. 2013 :
“Au port de SOMA (~45 km de Fukushima Dai ichi) quoiqu’ il soit juste quelques Km des zones contaminées par la radioactivité, des produits de la mer de toutes sortes et de toutes tailles sont amenés plusieurs fois par jour. C’est préoccupant… «Réponse (indirecte) de Akihisa Sato, travailleur au laboratoire, 25 Dec. 2013:
“Nous prenons des échantillons de chaque prise et si nous trouvons la plus petite trace de contamination, nous détruisons la totalité de la prise…. Ce poisson est sûr.Autre avis:
Hirokai Kurosaki, economiste, 25 Dec. 2013:
“La plus grande partie du poisson pêché dans un rayon de 30 km est jeté aux ordures car contaminé. Et Tepco indemnise les pêcheurs locaux; ainsi ils sont contents et gardent le silence. Certain poissons sont commercialisés mais seulement localement.
En Russie on se préoccupe également:
Maxim Shingarkin, vice-président du Comité de la Douma d’État de Russie pour les ressources naturelles, le 26 décembre 2013: “Les courants dans l’océan mondial sont ainsi faits que les zones de pêche près de la côte Nord Ouest des US on plus de probabilités de contenir des produits radioactifs que la mer d’Okhotk qui est bien plus près du Japon. Ces produits sont le principal danger pour l’humanité parce qu’ils peuvent se retrouver dans les assiettes des gens en grandes quantités. [...] Les émissions dans l’air n’ont pas été projetées dans la mer D’Okhotsk, ni à Sakhalin, ni loin vers l’Est, ni dans les îles Kouriles. Donc, le transport aérien de marchandises ne semble pas dangereux pour autant. Je veux dire à ce jour parce que tout le combustible nucléaire pas a été retiré des unités de production d’électricité. Ceci signifie que des émissions radioactives dans l’atmosphère sont possibles en cas de surchauffe.
Vladimir Slivyak, Co-président du groupe de l’écologie international Ecodefence, le 26 décembre 2013: « Le gouvernement russe prévu de limiter la pêche dans l’Extrême-Orient. Pour autant que je sache, aucune de ces restrictions n’a été mise en patique à ce jour. Néanmoins, il est possible que certaines mesures seront prises. [...] Il a fallu des années après Tchernobyl pour en tirer des conclusions détaillées sur l’ampleur de la pollution nucléaire. Nous avons une situation similaire avec Fukushima [...] Nous saurons probablement les conséquences de cet accident dans 10-15 ans. Il est clair qu’une grande quantité de poissons, algues et tout ce que l’océan contient ont été pollués. Il est clair que la pollution se répand sur toute la terre. Il est clair que de vastes territoires ont été pollués au Japon même. Tout cela est généralement clair. Mais nous avons besoin de recherche afin de fournir plus de détails et cela prendra beaucoup de temps « .
Aux États Unis
Arnold Gundersen s’élève contre la politique du secret que pratique le gouvernement américain
De Portland au sud, à Vancouver au nord, il y a eu localement d’importants dépôts de particules chaudes. L’un des scientifiques avec qui nous travaillons avait des filtres à air à Seattle, contrôlant l’air en continu; nous pourrions montrer clairement que l’individu moyen à Seattle a inhalé environ 10 particules chaudes par jour dans ses poumons. Quoi que vous fassiez, vous ne pouvez pas expulser ça: la taille des particules est telle qu’une fois inspirée, elle se dépose dans votre poumon [...] Ce que les gens à Seattle auraient pu faire était de mettre des masques à air, mais bien sûr, le temps que nous ayons les données et qu’elles soient analysées, on était en mai et le plus gros du nuage était déjà passé. Les autorités savaient cependant. Je suis absolument convaincu que les autorités savaient et ont choisi de nous garder tous dans l’ignorance. A Seattle le gouvernement a annoncé qu’il allait faire voler des hélicoptères le long de la côte tout au long de la région de Seattle. Ils ont dit qu’ils faisaient la surveillance du rayonnement de fond, et que c’était juste une pure coïncidence qu’ils fassent cela seulement 90 jours après Fukushima Daiichi. Je ne le crois pas. Je pense que ces hélicoptères étaient à la recherche de particules chaudes et on ne nous a pas donné le résultat de ces enquêtes. Ils ont dit que c’était un secret de sécurité nationale. Donc, les autorités savaient et ne nous ont pas avertis [...]
En savoir plus sur Arnie Gundersen sur le site de son organisation
On peut voir aussi sur les cartes que la pollution s’infiltre dans le détroit de Bering. Ce détroit donne sur l’océan atlantique.
Les chinois ont de leur côté mis l’embargo sur certains produits de la mer en provenance du japon.
Sri Lanka
The Island, le 25 décembre 2013: Les produits de mer des importations en provenance du Japon indiquent une contamination radioactive
[...] Atomic Energy Authority (AEA): Le Coordinateur National du Projet, Directeur des Sciences de la Vie , Wijeya A. Waduge a déclaré qu’une étude avait été menée selon les techniques de l’Autorité de l’énergie atomique (AIEA).
Grâce à cette étude, ils ont établi des données de référence pour la radioactivité marine autour du Sri Lanka [~ 4,300 miles de Fukushima, Japon]. Le Sri Lanka n’est pas atteint par la zone de danger de radiation, mais il est temps pour toutes les parties prenantes d’ être sur le qui-vive (..) Waduge dit que les niveaux de rayonnement, en particulier dans les produits de la mer importés du Japon, avaient sensiblement augmenté. [...] Ces niveaux de rayonnement étaient en dessous du niveau de 100 Becquerel [Bq / kg] de danger, avec des résultats variant entre 15 et 20 [...]
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12 décembre 2013
Tritium à la mer : L’AIEA encourage Tepco à rejeter l’eau radioactive à l’océan
Source : http://www.vivre-apres-fukushima.fr
05/12/2013
English : IAEA recommends discharging Fukushima radioactive water to the sea
Tepco se trouve avec d’énormes quantités d’eau radioactive qui vont croissant et dont il ne sait que faire.
L’AIEA, après une visite sur place recommande d’envisager de rejeter cette eau radioactive à la mer. Bien sur, ce serait après « traitement » de décontamination et de façon « contrôlée ».
Mais ils avouent quand même qu’ils ne savent pas retenir le Tritium.
A supposer que la décontamination pour les autres substances radioactives soit efficace, ce serait donc de l’eau tritiée qui finirait dans la poubelle collective « océan Pacifique ».
Allison Macfarlane, à la tête de la NRC, l’autorité de sûreté
nucléaire américaine, en visite au Japon, a déclaré de même que l’eau
partiellement décontaminée par ALPS, mais contenant toujours beaucoup de
tritium, devrait être rejetée en mer, après avoir été diluée, car il
n’y a pas d’autre solution.
- Rejeter à la mer, c’est tous les riverains et habitants du Pacifique, tous les poissons et autres habitants de l’océan qui vont en être contaminés. Progressivement la contamination va s’étendre à l’ensemble des mers.L’industrie nucléaire, incapable de gérer ses déchets en est toujours au stade de « l’océan poubelle »; et ce sont les populations qui vont en subir les conséquences.
Comme l’hydrogène « normal », il s’unit à l’oxygène et forme ainsi une eau radioactive sous différentes formes.
Pur, il est très radioactif.
Dans l’environnement on le trouve sous une forme très diluée dans l’eau normale appelée eau tritiée.
Il se désintègre en émettant un rayonnement Beta- , de faible énergie
Sa demi-vie est de 12,32 ans (il faut donc 120 ans pour qu’il ne persiste plus que 1/1000 de la radioactivité initiale).
Il est rare dans l’environnement naturel
Il est fabriqué et émis dans l’environnement par:
Comme l’organisme ne le distingue pas de l’hydrogène normal, le tritium s’incorpore dans tous les tissus animaux et végétaux.
Il est difficile à stocker, il traverse aciers et béton.
Il n’existe pas de méthode industrielle pour le piéger; ce qui fait que la totalité du Tritium fabriqué par l’industrie nucléaire est libérée dans l’environnement…(ASN)
05/12/2013
English : IAEA recommends discharging Fukushima radioactive water to the sea
Tepco se trouve avec d’énormes quantités d’eau radioactive qui vont croissant et dont il ne sait que faire.
L’AIEA, après une visite sur place recommande d’envisager de rejeter cette eau radioactive à la mer. Bien sur, ce serait après « traitement » de décontamination et de façon « contrôlée ».
Mais ils avouent quand même qu’ils ne savent pas retenir le Tritium.
A supposer que la décontamination pour les autres substances radioactives soit efficace, ce serait donc de l’eau tritiée qui finirait dans la poubelle collective « océan Pacifique ».
Un article en anglais de l’Asahi Shimbun
Note:
- Tepco laisse filer déjà chaque jour à l’océan quelque 400m3 d’eaux contaminées, de façon incontrôlée.- Rejeter à la mer, c’est tous les riverains et habitants du Pacifique, tous les poissons et autres habitants de l’océan qui vont en être contaminés. Progressivement la contamination va s’étendre à l’ensemble des mers.L’industrie nucléaire, incapable de gérer ses déchets en est toujours au stade de « l’océan poubelle »; et ce sont les populations qui vont en subir les conséquences.
Qu’est-ce que le Tritium ?
Le tritium est l’isotope radio actif de l’Hydrogène (symbole: 3H ou T)Comme l’hydrogène « normal », il s’unit à l’oxygène et forme ainsi une eau radioactive sous différentes formes.
Pur, il est très radioactif.
Dans l’environnement on le trouve sous une forme très diluée dans l’eau normale appelée eau tritiée.
Il se désintègre en émettant un rayonnement Beta- , de faible énergie
Sa demi-vie est de 12,32 ans (il faut donc 120 ans pour qu’il ne persiste plus que 1/1000 de la radioactivité initiale).
Il est rare dans l’environnement naturel
Il est fabriqué et émis dans l’environnement par:
- les explosions d’armes nucléaires
- l’industrie nucléaire: les centrales, la fabrication des armes atomiques et surtout les centres de retraitement des combustibles
- Ses usages:
- en premier lieu: « améliorer le rendement des armes thermonucléaires »
- il est un élément de base des réacteurs ITER
- traceur en biologie, exploration pétrolière, gaz de schiste etc…
Comme l’organisme ne le distingue pas de l’hydrogène normal, le tritium s’incorpore dans tous les tissus animaux et végétaux.
Il est difficile à stocker, il traverse aciers et béton.
Il n’existe pas de méthode industrielle pour le piéger; ce qui fait que la totalité du Tritium fabriqué par l’industrie nucléaire est libérée dans l’environnement…(ASN)
10 novembre 2013
A Fukushima, les autorités prescrivent un retour au « pays natal »
Par Thierry Ribault est co-auteur avec Nadine Ribault de « Les Sanctuaires de l’abîme : chronique du désastre de Fukushima » aux éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, Paris, 2012. (Economiste au CNRS )
Par Cécile Asanuma Brice est chercheur associée à la Maison franco-japonaise de Tokyo.
7/11/2013
Source : http://www.rue89.com
English : At Fukushima, the authorities require a return to the "homeland"
Les administrateurs du désastre de Fukushima – Etat, réseaux interlopes, scientifiques, experts, contre-experts, mouvements citoyens et organisations non gouvernementales – sont devenus les cogestionnaires de dégâts en chaîne, chacun œuvrant au nom d’un intérêt supérieur hautement revendiqué : protéger.
Que s’agissait-il de protéger cependant lorsque, en mai 2013, les décideurs ont achevé la réouverture des zones interdites ? Que protège-t-on en incitant les populations à revenir vivre sur des terres contaminées où le seuil d’inacceptabilité, fixé à 20 milliesieverts par an, est quatre fois supérieur à celui fixé à Tchernobyl – sans compter les « points-chauds » à plus de 50 millisieverts – et vingt fois plus élevé que le seuil internationalement recommandé ?
Que protège-t-on en appelant à retrouver une « vie normale » à proximité d’un complexe nucléaire hautement dangereux : inondations, fuites d’eau contaminée, démarrage imminent d’opérations d’extraction des 400 tonnes de combustibles de la piscine du réacteur n°4, dont les produits de fission représentent 14 000 fois ceux de la bombe de Hiroshima ?
Quelle est donc la nature de cette « protection » ici mise en œuvre par l’ensemble de la société ?
Quelles relations incestueuses la lient pour longtemps à la soumission ?
Les « All Stars Demo », avec à leur tête le haut du panier de la contestation anti-nucléaire nobélisée, usent plus les semelles de la piétaille manifestante que les nerfs du gouvernement. Les associations de victimes, qui mènent Tepco et l’Etat devant les tribunaux, viennent d’être déboutées. Les agriculteurs avouent ne pas consommer les aliments irradiés qu’ils mettent cependant sur le marché.
Quant aux populations restées sur place, tétanisées par la propagande qui les condamne, incapables de décider de sauver leur vie, elles attendent une mort déclarée statistiquement probable, mais non certaine, et se font les cobayes d’une « science » eugéniste et radio-négationniste, puisque niant les effets de la radioactivité, pourtant, préalablement et scientifiquement, établies.
Pendant ce temps-là, le 7 septembre 2013, à Buenos Aires, lors de son discours devant le Comité olympique international, le Premier ministre Shinzo Abe « donne la garantie absolue que les questions sanitaires ne constituent pas un problème jusqu’à présent, et qu’elles n’en constitueront pas plus à l’avenir. »
Représenter la réalité tel un enfer n’est pas suspect ; exhorter systématiquement à la fuir l’est. Voilà pourtant le premier fondement de la protection à l’œuvre, à Fukushima, aujourd’hui.
Ainsi Shinobu Goto, spécialiste des sciences de l’environnement à l’université de Fukushima, dénonce-t-il la partition entre d’un côté, des citoyens, qui ne seraient qu’irrationnels et émotifs, et de l’autre, des experts scientifiques dont le jugement serait le plus pertinent dans une situation comme celle de Fukushima.
De fait, on a vu, à travers l’exemple du désormais trop fameux professeur Shunichi Yamashita, médecin promptement nommé dès avril 2011 à la tête de l’enquête sanitaire menée par l’université de médecine de Fukushima et défenseur zélé de l’innocuité des radiations en deçà de 100 millisieverts par an, combien certains experts scientifiques savent établir des zones d’ignorance là où des certitudes avaient enfin fini par apparaître.
Pour le radiobiologiste Keith Baverstock, ancien responsable du programme de protection contre les radiations au bureau européen de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), une telle imposture renvoie précisément à la transformation de nombre de scientifiques en « experts » qui, sous couvert de s’inscrire dans le consensus établi par leur « communauté », évitent de véritables confrontations scientifiques avec leurs « pairs ».
Obligeant chacun à ralentir le pas pour paître en toute quiétude dans les prairies des dangers avérés, et gommant les désagréables rumeurs que font circuler quelques émotifs inquiets, parce que mal informés, on a laissé épandre une science de l’oubli dont l’objectif, tel un pesticide sélectif destiné à anéantir le souvenir, est de produire les conditions psychologiques censées améliorer le bien-être et la protection de tous, menant ainsi à un niveau jamais égalé la soumission volontaire.
Visant à réduire à néant une loi humaine qui veut que, paradoxalement, les contextes d’insécurité seuls permettent aux populations de penser, de décider et d’agir avec une relative liberté d’esprit, les autorités japonaises, encouragées en cela par les chœurs de l’internationale nucléariste, ont établi en pierre de touche la sécurité, quitte à lui faire prendre, dans le contexte de mise en auto-expérimentation qui caractérise désormais la situation à Fukushima, des allures d’inhumanité.
Juan Carlos Lentijo, directeur à l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) de la division Cycle du combustible et technologie des déchets – donc manifestement rompu aux questions de l’humain et de sa destinée dans la société nucléaire – rendait récemment les conclusions de sa mission, « encourageant les institutions japonaises à accroître leurs efforts de communication relative à l’acceptabilité d’une dose allant de 1 à 20 millisieverts par an, dose qui est en conformité avec les normes internationales ».
Trois jours plus tard, Olivier Isnard, de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), entonnait la même berceuse :
Protéger les populations psychologiquement défaites, en leur prescrivant un retour au « pays natal », indispensable à leur survie, tel est l’objectif. Ramenés à l’état de tragiques dépressifs, pris en charge à la va-comme-je-te-pousse, les habitants seront, à Fukushima, soulagés de pouvoir faire appel à une cellule de protection contre le suicide, pompeusement baptisée, dans le flot des grandes ambitions qui suivent les désastres, « Centre de soin pour l’esprit ».
C’est d’ailleurs au nom d’une protection tout aussi trébuchante que le seuil de 20 millisieverts par an « autorisant » le retour des populations évacuées, a été prescrit par le gouvernement en décembre 2011.
Un ministre d’Etat ayant participé aux réunions préparatoires à l’époque, confiait en mai 2013, qu’un seuil à 5 millisieverts – qui a prévalu à Tchernobyl – aurait impliqué l’évacuation d’une partie des deux plus grandes villes du département, Fukushima et Koriyama, plus de 300 000 habitants chacune, « rendant impossible le fonctionnement du département », sans compter « les inquiétudes relatives aux dédommagements supplémentaires ». Voilà qui a le mérite d’être clair.
Rappelons, d’autre part, qu’une partie des travailleurs de la centrale de Fukushima Daiichi était, avant l’accident, recrutée parmi les habitants qui l’avoisinaient. Or, depuis le 11 mars 2011, 29 000 personnes y ont officiellement travaillé, dont 87% pour le compte de 800 sous-traitants, payées entre 4 et 8 euros de l’heure, tandis que 20 000 autres intervenaient, comme nous l’avons dit, pour la décontamination à l’extérieur du site.
Ce pharaonique besoin de main-d’œuvre, qui ira croissant pour au moins le prochain demi-siècle, et la nécessité financière, pour Tepco, de ramener à leur niveau antérieur les salaires provisoirement relevés peu après l’accident, peuvent expliquer le recours à la noble, mais peu poétique, rhétorique du « retour au pays natal » qui, soudain, semble avoir bon dos.
Seriner aux gens de rentrer « chez eux » est en contradiction absolue avec ce que nombre d’entre eux réclament depuis plus d’un an. Dans le cadre de la Loi de protection des enfants et des autres victimes du désastre de Fukushima, votée en juin 2012, dont les décrets d’application n’ont pas encore vu le jour, la population exige un accès plus facile et moins coûteux aux examens médicaux, et la garantie du droit au refuge et à la migration, promu par le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Arnand Grover. Son rapport, présenté en avril dernier à Genève, a été superbement piétiné par un gouvernement japonais accaparé à mettre en œuvre un plan de protection des populations, d’une toute autre nature. Et pour cause.
Les cuves de stockage d’eau contaminée n’ont jamais été prévues pour durer au-delà de cinq ans et cela fera bientôt trois ans que personne ne l’ignore.
Dès le mois de décembre 2011, Tepco avait déclaré que, compte tenu des 200 à 500 tonnes d’eau affluant chaque jour dans les bâtiments qui abritent les réacteurs, la capacité maximale de stockage de l’eau contaminée – à l’époque 155 000 m3 – serait atteinte en mars 2012 et que l’entreprise serait alors contrainte d’effectuer des rejets massifs dans l’océan.
Dès avril 2011, Sumio Mabuchi, ministre de l’Aménagement du territoire, avait lancé un appel pour la construction d’un mur souterrain afin d’arrêter le flot d’eau sous la centrale.
Deux ans et demi plus tard, Tepco s’oriente, pour la rondelette somme de 340 millions d’euros, vers la construction d’une « barrière de glace » de 1 400 mètres dont la seule maintenance coûterait annuellement 10 millions d’euros (hors coûts de consommation massive d’électricité). Efficacité et faisabilité d’un tel projet désormais considérées comme douteuses par les spécialistes eux-mêmes, le responsable de l’entreprise la plus au fait des techniques de congélation des sols déclarait récemment :
Nombre d’entre eux reversent un tiers de leur paie journalière à l’un des cinquante gangs de yakuza qui sévissent dans le département et 68% de leurs employeurs inspectés entre janvier et juin 2013, ont été pris en flagrant délit de violation du code du travail.
Le « secrétariat d’Etat à la politique spéciale en matière d’eau contaminée », nouvelle trouvaille des autorités, aura sous peu, n’en doutons pas, des solutions à proposer.
L’administration du désastre de Fukushima achève de sceller l’unité inextricable de la soumission et de la protection dans les sociétés industrielles et fait de cette unité une nécessité objective contre laquelle chacun se croit impuissant. Ce désastre apporte la preuve criante que la part de soumission gigantesque qu’implique désormais la citoyenneté ne garantit en retour que d’une protection feinte.
A Fukushima, il en va désormais des hommes comme des cuves : on connaît leur durée de vie, mais on parie sur une relative élasticité de leur résistance, les uns comme les autres n’étant rien de plus que des ressources matérielles à disparition programmable, en attente de remplacement.
Avec la collaboration de Cécile Asanuma Brice, chercheur associée à la Maison franco-japonaise de Tokyo
Par Cécile Asanuma Brice est chercheur associée à la Maison franco-japonaise de Tokyo.
7/11/2013
Source : http://www.rue89.com
English : At Fukushima, the authorities require a return to the "homeland"
Les administrateurs du désastre de Fukushima – Etat, réseaux interlopes, scientifiques, experts, contre-experts, mouvements citoyens et organisations non gouvernementales – sont devenus les cogestionnaires de dégâts en chaîne, chacun œuvrant au nom d’un intérêt supérieur hautement revendiqué : protéger.
Que s’agissait-il de protéger cependant lorsque, en mai 2013, les décideurs ont achevé la réouverture des zones interdites ? Que protège-t-on en incitant les populations à revenir vivre sur des terres contaminées où le seuil d’inacceptabilité, fixé à 20 milliesieverts par an, est quatre fois supérieur à celui fixé à Tchernobyl – sans compter les « points-chauds » à plus de 50 millisieverts – et vingt fois plus élevé que le seuil internationalement recommandé ?
Que protège-t-on en appelant à retrouver une « vie normale » à proximité d’un complexe nucléaire hautement dangereux : inondations, fuites d’eau contaminée, démarrage imminent d’opérations d’extraction des 400 tonnes de combustibles de la piscine du réacteur n°4, dont les produits de fission représentent 14 000 fois ceux de la bombe de Hiroshima ?
Quelle est donc la nature de cette « protection » ici mise en œuvre par l’ensemble de la société ?
Quelles relations incestueuses la lient pour longtemps à la soumission ?
Associations de victimes déboutées
Soulignant les nuisances et les limites des sociétés industrielles à l’aube du XXIe siècle, ce désastre a démontré, si besoin était encore, à quel point l’Etat, qui ne peut plus gérer les accidents de son développement, délègue à d’autres le soin de le faire. A l’intérieur de ce cadre établi et à leur corps défendant, de multiples « mouvements citoyens » ont dû faire le constat de leur impuissance.Les « All Stars Demo », avec à leur tête le haut du panier de la contestation anti-nucléaire nobélisée, usent plus les semelles de la piétaille manifestante que les nerfs du gouvernement. Les associations de victimes, qui mènent Tepco et l’Etat devant les tribunaux, viennent d’être déboutées. Les agriculteurs avouent ne pas consommer les aliments irradiés qu’ils mettent cependant sur le marché.
Quant aux populations restées sur place, tétanisées par la propagande qui les condamne, incapables de décider de sauver leur vie, elles attendent une mort déclarée statistiquement probable, mais non certaine, et se font les cobayes d’une « science » eugéniste et radio-négationniste, puisque niant les effets de la radioactivité, pourtant, préalablement et scientifiquement, établies.
Les populations fuient hors de la réalité
Les populations, ainsi sommées de considérer la contamination radioactive telle une « mauvaise rumeur », tombent dans l’apathie, le découragement et fuient hors de la réalité. Pendant ce temps-là, ladite rumeur embauche 20.000 personnes pour la seule décontamination extérieure à la centrale, et, contrairement à ce qu’annoncent les pouvoirs publics, serait, dans ce même but, dans l’obligation de dépenser 210 milliards d’euros.Pendant ce temps-là, le 7 septembre 2013, à Buenos Aires, lors de son discours devant le Comité olympique international, le Premier ministre Shinzo Abe « donne la garantie absolue que les questions sanitaires ne constituent pas un problème jusqu’à présent, et qu’elles n’en constitueront pas plus à l’avenir. »
Représenter la réalité tel un enfer n’est pas suspect ; exhorter systématiquement à la fuir l’est. Voilà pourtant le premier fondement de la protection à l’œuvre, à Fukushima, aujourd’hui.
Une science d’ascenseur
Le second fondement a consisté en la mise en place insidieuse d’une science d’ascenseur qui s’est construite précisément par renvois entre ses protagonistes avec, pour principale visée, l’accès optimisé à de non moins ascendantes carrières. C’est à la science ce que la « musak » est à la musique : un ersatz apparemment insignifiant, aux finalités répressives.Ainsi Shinobu Goto, spécialiste des sciences de l’environnement à l’université de Fukushima, dénonce-t-il la partition entre d’un côté, des citoyens, qui ne seraient qu’irrationnels et émotifs, et de l’autre, des experts scientifiques dont le jugement serait le plus pertinent dans une situation comme celle de Fukushima.
De fait, on a vu, à travers l’exemple du désormais trop fameux professeur Shunichi Yamashita, médecin promptement nommé dès avril 2011 à la tête de l’enquête sanitaire menée par l’université de médecine de Fukushima et défenseur zélé de l’innocuité des radiations en deçà de 100 millisieverts par an, combien certains experts scientifiques savent établir des zones d’ignorance là où des certitudes avaient enfin fini par apparaître.
Des scientifiques transformés en experts
Les dix-neuf cas de cancer de la thyroïde jusqu’à présent officiellement détectés et opérés, parmi les enfants de Fukushima et les 25 autres cas en attente d’une intervention chirurgicale, sont ainsi considérés, par ces fossoyeurs de vérité, comme s’étant trop rapidement déclarés pour que l’on puisse considérer qu’ils aient un lien quelconque avec l’accident nucléaire.Pour le radiobiologiste Keith Baverstock, ancien responsable du programme de protection contre les radiations au bureau européen de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), une telle imposture renvoie précisément à la transformation de nombre de scientifiques en « experts » qui, sous couvert de s’inscrire dans le consensus établi par leur « communauté », évitent de véritables confrontations scientifiques avec leurs « pairs ».
Obligeant chacun à ralentir le pas pour paître en toute quiétude dans les prairies des dangers avérés, et gommant les désagréables rumeurs que font circuler quelques émotifs inquiets, parce que mal informés, on a laissé épandre une science de l’oubli dont l’objectif, tel un pesticide sélectif destiné à anéantir le souvenir, est de produire les conditions psychologiques censées améliorer le bien-être et la protection de tous, menant ainsi à un niveau jamais égalé la soumission volontaire.
Les chœurs de l’internationale nucléariste
A qui, à quoi s’agit-il exactement de se soumettre ?Visant à réduire à néant une loi humaine qui veut que, paradoxalement, les contextes d’insécurité seuls permettent aux populations de penser, de décider et d’agir avec une relative liberté d’esprit, les autorités japonaises, encouragées en cela par les chœurs de l’internationale nucléariste, ont établi en pierre de touche la sécurité, quitte à lui faire prendre, dans le contexte de mise en auto-expérimentation qui caractérise désormais la situation à Fukushima, des allures d’inhumanité.
Juan Carlos Lentijo, directeur à l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) de la division Cycle du combustible et technologie des déchets – donc manifestement rompu aux questions de l’humain et de sa destinée dans la société nucléaire – rendait récemment les conclusions de sa mission, « encourageant les institutions japonaises à accroître leurs efforts de communication relative à l’acceptabilité d’une dose allant de 1 à 20 millisieverts par an, dose qui est en conformité avec les normes internationales ».
Trois jours plus tard, Olivier Isnard, de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), entonnait la même berceuse :
« Dans cette étape intermédiaire, et selon les recommandations internationales en vigueur, on peut revivre dans la zone contaminée à condition que le niveau d’exposition externe et de contamination interne combinés n’excède par 20 millisieverts par an. »Le perroquet équilibriste de l’IRSN, toutefois, nous alerte :
« Près des maisons, les niveaux sont peut-être par endroits redevenus tolérables, mais inutile de songer à aller dans les bois cueillir des champignons alentour et les manger, car ce sont des éponges à radioactivité. »Autant dire – quand on sait que la périphérie de la zone de décontamination (cette dernière n’étant jamais définitive) n’excède pas les 20 mètres pour les habitations situées en bordure de forêt – que cette survie en zone contaminée, qui nous est, dans un premier temps, présentée comme « transitoirement » vivable, est dans les faits, à court comme à long terme, invivable, bien que recommandée par ceux qui prennent soin de laisser aux autres le risque de l’expérimenter.
Cellule de protection contre le suicide
Tout à leur recherche de la croissance perdue, les pouvoirs publics, faisant ample usage de l’oxymore du retour à la vie dans les zones contaminées, ne reculent devant rien pour établir, entre la protection et la soumission, un lien incestueux indestructible et incontournable. Ainsi, en guise d’explication aux cent suicides liés au désastre nucléaire dans les départements de Fukushima, d’Iwate et de Miyagi, entre juin 2011 et août 2013, notamment parmi les personnes habitant des logements provisoires, le ministère de l’Intérieur met en cause « la charge nerveuse que représente l’allongement de la période de refuge loin du pays natal ».Protéger les populations psychologiquement défaites, en leur prescrivant un retour au « pays natal », indispensable à leur survie, tel est l’objectif. Ramenés à l’état de tragiques dépressifs, pris en charge à la va-comme-je-te-pousse, les habitants seront, à Fukushima, soulagés de pouvoir faire appel à une cellule de protection contre le suicide, pompeusement baptisée, dans le flot des grandes ambitions qui suivent les désastres, « Centre de soin pour l’esprit ».
750 euros pour « préjudice psychologique »
Ne nous y trompons pas, cependant : chacun des 80 000 habitants des municipalités évacuées, proches de la centrale, pouvant prétendre à une allocation mensuelle de 750 euros pour « préjudice psychologique » – il convient de replacer cet apparent sursaut heidegerrien des autorités dans son contexte budgétaire.C’est d’ailleurs au nom d’une protection tout aussi trébuchante que le seuil de 20 millisieverts par an « autorisant » le retour des populations évacuées, a été prescrit par le gouvernement en décembre 2011.
Un ministre d’Etat ayant participé aux réunions préparatoires à l’époque, confiait en mai 2013, qu’un seuil à 5 millisieverts – qui a prévalu à Tchernobyl – aurait impliqué l’évacuation d’une partie des deux plus grandes villes du département, Fukushima et Koriyama, plus de 300 000 habitants chacune, « rendant impossible le fonctionnement du département », sans compter « les inquiétudes relatives aux dédommagements supplémentaires ». Voilà qui a le mérite d’être clair.
Rappelons, d’autre part, qu’une partie des travailleurs de la centrale de Fukushima Daiichi était, avant l’accident, recrutée parmi les habitants qui l’avoisinaient. Or, depuis le 11 mars 2011, 29 000 personnes y ont officiellement travaillé, dont 87% pour le compte de 800 sous-traitants, payées entre 4 et 8 euros de l’heure, tandis que 20 000 autres intervenaient, comme nous l’avons dit, pour la décontamination à l’extérieur du site.
Ce pharaonique besoin de main-d’œuvre, qui ira croissant pour au moins le prochain demi-siècle, et la nécessité financière, pour Tepco, de ramener à leur niveau antérieur les salaires provisoirement relevés peu après l’accident, peuvent expliquer le recours à la noble, mais peu poétique, rhétorique du « retour au pays natal » qui, soudain, semble avoir bon dos.
Seriner aux gens de rentrer « chez eux » est en contradiction absolue avec ce que nombre d’entre eux réclament depuis plus d’un an. Dans le cadre de la Loi de protection des enfants et des autres victimes du désastre de Fukushima, votée en juin 2012, dont les décrets d’application n’ont pas encore vu le jour, la population exige un accès plus facile et moins coûteux aux examens médicaux, et la garantie du droit au refuge et à la migration, promu par le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Arnand Grover. Son rapport, présenté en avril dernier à Genève, a été superbement piétiné par un gouvernement japonais accaparé à mettre en œuvre un plan de protection des populations, d’une toute autre nature. Et pour cause.
Des cuves et des hommes
Il règne à Fukushima une atmosphère d’obsolescence programmée.Les cuves de stockage d’eau contaminée n’ont jamais été prévues pour durer au-delà de cinq ans et cela fera bientôt trois ans que personne ne l’ignore.
Dès le mois de décembre 2011, Tepco avait déclaré que, compte tenu des 200 à 500 tonnes d’eau affluant chaque jour dans les bâtiments qui abritent les réacteurs, la capacité maximale de stockage de l’eau contaminée – à l’époque 155 000 m3 – serait atteinte en mars 2012 et que l’entreprise serait alors contrainte d’effectuer des rejets massifs dans l’océan.
Dès avril 2011, Sumio Mabuchi, ministre de l’Aménagement du territoire, avait lancé un appel pour la construction d’un mur souterrain afin d’arrêter le flot d’eau sous la centrale.
Deux ans et demi plus tard, Tepco s’oriente, pour la rondelette somme de 340 millions d’euros, vers la construction d’une « barrière de glace » de 1 400 mètres dont la seule maintenance coûterait annuellement 10 millions d’euros (hors coûts de consommation massive d’électricité). Efficacité et faisabilité d’un tel projet désormais considérées comme douteuses par les spécialistes eux-mêmes, le responsable de l’entreprise la plus au fait des techniques de congélation des sols déclarait récemment :
« La mise en place d’une telle technologie ne peut être envisagée avant l’horizon 2015. »
Une « situation de guerre »
L’expertise scientifique, occupée une fois de plus à faire le jeu de la soumission par la tranquillisation des populations voulue par les autorités politiques, plutôt qu’à prouver son intelligence, Paul Reuss, ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique, déclarait voici peu :« La mer est spontanément et naturellement radioactive, à cause de l’uranium qu’elle contient. Donc si on en rajoute un petit peu, évidemment ce n’est pas agréable, mais ce ne sont pas des quantités considérables. »Moins relativiste et sans doute spontanément et naturellement plus concerné, un officier des Forces japonaises d’auto-défense évoque une « situation de guerre », tandis qu’un éditorialiste compare les fuites radioactives aux plans de l’armée impériale lors de la bataille de Guadalcanal :
« 20 000 officiers et soldats ont péri de faim sur cette île du Pacifique, car ils ont été privés d’approvisionnement. »Sous-estimation des forces adverses, excès de confiance en soi, incapacité des officiers à comprendre la situation de terrain.
Pression inhumaine sur les ouvriers
Les décideurs sous-estimant les problèmes liés aux fuites d’eau contaminées, leur confiance dans des réservoirs de stockage et un système de décontamination dont on connaît toutes les défaillances depuis plus de deux ans, s’avérant excessive, les ouvriers de Fukushima se retrouvent à travailler sous une pression inhumaine.Nombre d’entre eux reversent un tiers de leur paie journalière à l’un des cinquante gangs de yakuza qui sévissent dans le département et 68% de leurs employeurs inspectés entre janvier et juin 2013, ont été pris en flagrant délit de violation du code du travail.
Le « secrétariat d’Etat à la politique spéciale en matière d’eau contaminée », nouvelle trouvaille des autorités, aura sous peu, n’en doutons pas, des solutions à proposer.
L’administration du désastre de Fukushima achève de sceller l’unité inextricable de la soumission et de la protection dans les sociétés industrielles et fait de cette unité une nécessité objective contre laquelle chacun se croit impuissant. Ce désastre apporte la preuve criante que la part de soumission gigantesque qu’implique désormais la citoyenneté ne garantit en retour que d’une protection feinte.
A Fukushima, il en va désormais des hommes comme des cuves : on connaît leur durée de vie, mais on parie sur une relative élasticité de leur résistance, les uns comme les autres n’étant rien de plus que des ressources matérielles à disparition programmable, en attente de remplacement.
Avec la collaboration de Cécile Asanuma Brice, chercheur associée à la Maison franco-japonaise de Tokyo
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10 octobre 2013
Le ventre de Tokyo
Source : http://www.arte.tv
Un état des lieux de cette mégapole de 36 millions d’habitants, dix-sept mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima. Des poissons au césium à la pollution tous azimuts, le bilan dressé par les habitants de Tokyo (poissonniers, éboueurs, employés du service des eaux…) est accablant.
DL , DL
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Un état des lieux de cette mégapole de 36 millions d’habitants, dix-sept mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima. Des poissons au césium à la pollution tous azimuts, le bilan dressé par les habitants de Tokyo (poissonniers, éboueurs, employés du service des eaux…) est accablant.
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27 mai 2013
Contamination des eaux après l’accident de Fukushima
Source : http://fukushima.over-blog.fr
01/05/2013
Blog auteur Pierre Fetet
English Water contamination after the Fukushima accident
Nous avons également prélevé des échantillons de terre du fond de la mer à 32 endroits différents, sur la côte. Le résultat des analyses: Plus de 2000 Bq/kg sur 1 km de côte, juste devant la centrale, avec par endroit 4520 Bq/kg.
25 ans après l’accident de Tchernobyl, le Centre National de Surveillance de la Radioactivité continue la recherche sur les poissons en eau douce contaminés en Ukraine
Leurs rapports montrent que les premières cinq années, le taux de césium dans les poissons avait baissé. Ensuite le taux ne diminue pas beaucoup. Il faudra attendre 30 ans, pour qu'il diminue de moitié.
Dans l’embouchure de la rivière Edo, un « point chaud » révèle 2 fois plus de césium qu’à 20 km au large de Fukushima !
Depuis août 2011, en collaboration avec Dr. YAMAZAKI Hideo de l’Université de Kinki, nous avons commencé à faire des analyses. A 10 m de profondeur, le fond de mer est stagnant et sombre, et recouvert de boues. Nous avons fait des relevés à 26 endroits.
Résultats :
Les taux de césium trouvés étaient peu importants. Ormis au fond de la baie et à l’embouchure de la rivière Edo ( Edogawa) et Arakawa, où il a été relevé jusqu'à 872 Bq/kg !
Conclusion :
D’après la simulation réalisée par le groupe de la Prévention aux Catastrophes de l’Université de Kyoto, cette contamination s’étendrait à une vitesse de 5 km / an. Et vers mars 2014, la contamination de la baie de Tokyo toucherait le niveau le plus élevé. Du fait que la forme de la Baie de Tokyo est un peu fermée, il sera possible que cette situation dure pendant un petit moment ...
01/05/2013
Blog auteur Pierre Fetet
English Water contamination after the Fukushima accident
Cet article a déjà été diffusé l’année dernière sur le blog Pensées pour Tohoku - Japon 11/3.
Parce que ce sujet reste totalement d’actualité, mais aussi parce que
les infos en français sont rares, nous l’éditons sur le blog de
Fukushima avec l’autorisation de l’auteure et traductrice, Junko Takase.
___________________
Contamination des eaux après l’accident de Fukushima
福島第1原発事故後の水の汚染
Rapport 1
Le 15 janvier 2012, la NHK a diffusé une émission
« Contamination de la Radioactivité - Rapport Urgent de la Mer »,
d’après le premier sondage fait au large de Fukushima N°1, jusqu’à la baie de Tokyo
( Cet enquête a été réalisée à partir de novembre 2011 )
******
1-1 ) Au large de Fukushima
1-1 ) Au large de Fukushima
福島県沖で
En novembre 2011, le professeur ISHIMARU
Takashi et KANDA Jota de l’Univ. de Tokyo Océanographie a réalisé une
enquête sur une zone de 20 km du large de Fukushima N.1, zone interdite
par l’Etat, avec la Coopérative de la Pêche de Hisanohama, 30 km au sud
de Fukushima. On y avait déjà trouvé des soles à 4500 Bq/kg de
radioactivité, soit presque 10 fois plus que la norme officielle*.
A Hisanohama, depuis, la coopérative a cessé la pêche.
* Au moment où NHK a réalisé cette émission, la norme
officielle était à 500 Bq/kg. Depuis avril 2012,
celle-ci est de 100 Bq/kg
Les taux de radioactivité de l’eau de la mer à 20km du large de Fukushima : 0.06 µsv/h Au même endroit à 13 m de profondeur de la mer : plus de 2 µsv/h. Nous avons également prélevé des échantillons de terre du fond de la mer à 32 endroits différents, sur la côte. Le résultat des analyses: Plus de 2000 Bq/kg sur 1 km de côte, juste devant la centrale, avec par endroit 4520 Bq/kg.
Ensuite, nous avons analysé les poissons dans la zone de 20 km, au large du sud-est.
Les résultats : mebaru 2300 Bq/kg, Ainame 1400 Bq/kg, kasubé 1700 Bq/kg
Les résultats : mebaru 2300 Bq/kg, Ainame 1400 Bq/kg, kasubé 1700 Bq/kg
L’analyse montre que la plupart des poissons du fond de mer avaient beaucoup plus de césium 137 que la norme. Quels sont les rapports entre ces poissons qui vivent au fond de la mer et la contamination de la terre ?
Dr.Ishimaru : « Au fond de la
mer, vivent le plancton et de tout petits poissons qui mangent les boues
contenant les substances radioactives.Ensuite, d'autres poissons
mangent ces poissons. Tant que la substance radioactive reste au fond de la mer, la contamination des poissons continue par la chaîne alimentaire. »
1-2 ) Jusqu’au au large de Chiba, à 200 km de Fukushima :
福島沖から200kmの千葉銚子まで
Le courant littoral tourne dans le sens des aiguilles d’une montre,
et le long de la côte du Pacifique, le courant tourne vers le sud.
Alors,
nous avons décidé de faire des prélèvements de terre du fond de mer sur
une distance de 200 km vers le sud de Fukushima.
A
80 km, au large de la ville de Takahagi de Ibaragi : le fond de mer
était du rocher dur, et la quantité de cesium relevée était très peu
élevée. Comme montre le tableau dessous, au nord de Ibaragi, il y avait peu de césium.
A 120 km, au large de Hitachinaka : On pensait que le taux de radioactivité allait baisser, alors que le résultat était étonnant, 380 Bq/kg ! Comme au large de Fukushima. En fait ici, le fond de mer est composé de boues dans lesquelles le césium se fixe facilement.
A 180 km, au large de la ville de Choshi de Chiba : 112 Bq/kg au lieu de 38 Bq/kg en octobre 2011A 120 km, au large de Hitachinaka : On pensait que le taux de radioactivité allait baisser, alors que le résultat était étonnant, 380 Bq/kg ! Comme au large de Fukushima. En fait ici, le fond de mer est composé de boues dans lesquelles le césium se fixe facilement.
Professeur KANDA de l’Université de Tokyo Océanographie dit que ces substances de radioactivité se déplacent selon le courant de mer et peuvent se poser là où il y a des couches sédimentaires avec boues.
1-3 ) Dans les lacs et étangs ... endroits fermés :
内陸の湖や沼で起こっていること
En plus d'une contamination de la mer, il y a actuellement 23 lacs et étangs
en eau douce avec présence de poissons contaminés.
Par
exemple à Akagi-Onuma (alt. 1340 m) à Gunma (situé à 200 km de
Fuku–shima). Le taux de radioactivité autour de ce lac n’est pas
important : 0.17 µsv/h (la norme officielle qui déclenche le nettoyage
est à 0.23 µsv/h)
Mais depuis le mois d’août 2011, nous
avons trouvé dans Wakasagi 640Bq/kg, et d’autres poissons avaient
dépassé la norme de 500 Bq/kg.
En décembre 2011, nous avons décidé de faire l’enquête sur ce lac
En décembre 2011, nous avons décidé de faire l’enquête sur ce lac
avec M. SUZUKI du laboratoire de pisciculture de Gunma.
Résultat :
Plancton du lac Akagi-Onuma : 296 Bq/kg
Pourtant, ils ne vivent pas plus longtemps que quelques semaines.
Les boues du fond de lac : 950 Bq/kg, et en plus, la couche qui contient le césium fait 20 cm de profondeur.
Les lacs qui se trouvent au milieu des montagnes sont fermés et l’eau stagne. Une fois que le césium s’installe au fond du lac, il y reste et continue à contaminer les poissons : les planctons mangent les boues, les poissons les mangent, les poissons morts tombent au fond du lac, les planctons se reproduisent et ... cercle vicieux.
Plancton du lac Akagi-Onuma : 296 Bq/kg
Pourtant, ils ne vivent pas plus longtemps que quelques semaines.
Les boues du fond de lac : 950 Bq/kg, et en plus, la couche qui contient le césium fait 20 cm de profondeur.
Les lacs qui se trouvent au milieu des montagnes sont fermés et l’eau stagne. Une fois que le césium s’installe au fond du lac, il y reste et continue à contaminer les poissons : les planctons mangent les boues, les poissons les mangent, les poissons morts tombent au fond du lac, les planctons se reproduisent et ... cercle vicieux.
******
25 ans après l’accident de Tchernobyl, le Centre National de Surveillance de la Radioactivité continue la recherche sur les poissons en eau douce contaminés en Ukraine
Leurs rapports montrent que les premières cinq années, le taux de césium dans les poissons avait baissé. Ensuite le taux ne diminue pas beaucoup. Il faudra attendre 30 ans, pour qu'il diminue de moitié.
1-4 ) A la Baie de Tokyo :
Un « Point Chaud », dans la Baie de Tokyo,
plus élevé qu'au large de Fukushima
Dans l’embouchure de la rivière Edo, un « point chaud » révèle 2 fois plus de césium qu’à 20 km au large de Fukushima !
Depuis août 2011, en collaboration avec Dr. YAMAZAKI Hideo de l’Université de Kinki, nous avons commencé à faire des analyses. A 10 m de profondeur, le fond de mer est stagnant et sombre, et recouvert de boues. Nous avons fait des relevés à 26 endroits.
Résultats :
Les taux de césium trouvés étaient peu importants. Ormis au fond de la baie et à l’embouchure de la rivière Edo ( Edogawa) et Arakawa, où il a été relevé jusqu'à 872 Bq/kg !
En amont de ces rivières, s’étend la ville de Tokyo.
Dr.
Koibuchi, chercheur de l’Université de Tokyo pense que la contamination
de la Baie de Tokyo va s'aggraver et que dans Edogawa, on peut touver
des endroits où le césium peut s’accumuler.
« Ces substances de radioactivité se déplacent dans le courant rapide de la rivière. Mais en approchant à l’embouchure où l’eau douce mélange avec l’eau de mer, l’agrégation se produit : le césium qui se déplacait avec la boue ne se mélange pas tout de suite à l’eau de mer salée. Mais le sel fait coller les boues et le césium se fixe au fond de la rivière.
Durant 2 mois, le Dr. Koibuchi a examiné les taux de césium au fond de Edogawa :
1623 Bq/kg à 8 km de l’embouchure !
« Ces substances de radioactivité se déplacent dans le courant rapide de la rivière. Mais en approchant à l’embouchure où l’eau douce mélange avec l’eau de mer, l’agrégation se produit : le césium qui se déplacait avec la boue ne se mélange pas tout de suite à l’eau de mer salée. Mais le sel fait coller les boues et le césium se fixe au fond de la rivière.
Durant 2 mois, le Dr. Koibuchi a examiné les taux de césium au fond de Edogawa :
1623 Bq/kg à 8 km de l’embouchure !
On peut imaginer que les
substances de radioactivités qui sont tombées sur la plaine, peuvent se
déplacer avec la pluie et s’accumuler dans toutes les rivières qui
versent à la baie de Tokyo.
Conclusion :
D’après la simulation réalisée par le groupe de la Prévention aux Catastrophes de l’Université de Kyoto, cette contamination s’étendrait à une vitesse de 5 km / an. Et vers mars 2014, la contamination de la baie de Tokyo toucherait le niveau le plus élevé. Du fait que la forme de la Baie de Tokyo est un peu fermée, il sera possible que cette situation dure pendant un petit moment ...
Comment les césiums peuvent-ils se déplacer ?
Qu’est-ce que l’agrégation ?
La substance radioactive comme le césium qui descend de la montagne à la plaine, arrive à la rivière ou au fleuve. Ensuite, le césium, de charge électrique positive, est pris par une particule argileuse de charge électrique négative, et ils se déplacent bien attachés désormais ensemble.
Quand cette particule se mélange avec l’eau salée de mer, leur densimétrie devient alors plus lourde ( agrégation ) et la particule peut s’entasser au fond de l’eau.
Qu’est-ce que l’agrégation ?
La substance radioactive comme le césium qui descend de la montagne à la plaine, arrive à la rivière ou au fleuve. Ensuite, le césium, de charge électrique positive, est pris par une particule argileuse de charge électrique négative, et ils se déplacent bien attachés désormais ensemble.
La densimétrie de cette
particule (argile + césium) est légère, donc ne reste pas dans le
courant rapide. Tandis que là où le courant est plus lent, notamment en
aval de la rivière, elle se pose tout doucement au fond.
Quand cette particule se mélange avec l’eau salée de mer, leur densimétrie devient alors plus lourde ( agrégation ) et la particule peut s’entasser au fond de l’eau.
Rapport 2
Début de la contamination des rivières
河川汚染の始まり
Comment se passe la contamination des fleuves avant qu’ils se jettent dans la mer?
Dans
le rapport 1, nous avons parlé de la contamination au large de
Fukushima et de la Baie de Tokyo du mois d’août au novembre 2011.
D’après la recherche renouvelée au mois d’avril 2012 par l’équipe du Professeur YAMAZAKI Hideo de l’Université de Kinki dans la Baie de Tokyo, le taux de radioactivité s’est multiplié de 1.5 à 13 fois plus, depuis l’an dernier. C’est à dire ils ont vu la quantité de césium de la terre du fond de la mer à 1m : 7,305-27,213 Bq/m2, au lieu de 0,578-18,242 Bq/m2 en août 2011.
Ce
résultat prouve que les substances de radioactivité ont été
transportées par les rivières qui se jettent à la baie de Tokyo :
Edogawa, Tamagawa et Arakawa. Ces substances, proviennent à la fois de
la plaine et des montagnes.
Dans les chaînes de montagne de Okutama, la source de Tamagawa est bien polluée comme montre le tableau ci-dessous (partie bleu foncé et vert-bleu) :
A Tchernobyl, plus de 550,000 Bq était la zone d’évacuation obligatoire et 37,000 à 40,000 Bq/m2 était la zone de contrôle de radioactivité où on ne peuvait pas y aller facilement.
On peut dire la même chose pour Arakawa, l’autre rivière qui verse à la baie de Tokyo, dont la source est à Oku-Chichibu.
Les sources du Fleuve Toné, (principale réserve d'eau pour les habitants de Kanto), se situent dans les chaines de montagnes de plus de 2000 m qui se trouvent entre la frontière des préfectures de Gunma et de Niigata. La situation là-bas est encore pire que celle de Okutama.
Au cours supérieur Tonégawa, il y a le lac Okutoné, Naramata et Hujiwara, qui sont des lacs de barrage. Ici, la contamination sur des zones assez étendues peut atteindre de 60,000 à 100,000 Bq/m2. Ensuite, l’eau se déverse vers nos zones habitées.
Ces montagnes sont couvertes de neige durant l’hiver. Au printemps, peu à peu la neige fond, passe dans les ruisseaux et finit par se joindre à la rivière Katashina et le Fleuve Toné.
Normalement, on aime prendre dans les mains cette eau fraiche et se
laver le visage pour se rafraîchir.... mais aujourd’hui, ce geste est
trop risqué.
Le Fleuve Toné se jette dans le Pacifique, et avant, il se divise à Edogawa qui verse à la baie de Tokyo.
Dans tous les cas, la pollution par la radioactivité ne va pas s’arrêter. Ce n’est que le début.
En printemps 2012, dans la préfecture de Fukushima aussi, on a remarqué le même phénomène de multiplication des taux de radioactivités : on commence à trouver des points chauds dans la ville de Aizu (que l’on croyait jusque là non-contaminée). Et aussi dans la ville de Koriyama et de Fukushima.
2-1) Aux alentours de Tokyo
Tamagawa et Arakawa
Dans les chaînes de montagne de Okutama, la source de Tamagawa est bien polluée comme montre le tableau ci-dessous (partie bleu foncé et vert-bleu) :
Selon
le résultat de monitoring aérien du Ministère de Culture et des
Sciences, le taux de radioactivité à Okutama peut s’élèver de 60,000 jusqu'à 100,000 Bq/m2. Et malgré ce taux, il y a des gens qui y vivent, et qui y travaillent tous les jours.
A Tchernobyl, plus de 550,000 Bq était la zone d’évacuation obligatoire et 37,000 à 40,000 Bq/m2 était la zone de contrôle de radioactivité où on ne peuvait pas y aller facilement.
De ces zones hautement polluées,
la pluie descend dans la rivière et rejoint Tamagawa. Juste avant que
la rivière Hibara et Tamagawa se rejoignent, se situe le lac de Okutama,
principale réserve d'eau pour les habitants de Tokyo.
Edogawa, l’affluent du Fleuve Toné
Les sources du Fleuve Toné, (principale réserve d'eau pour les habitants de Kanto), se situent dans les chaines de montagnes de plus de 2000 m qui se trouvent entre la frontière des préfectures de Gunma et de Niigata. La situation là-bas est encore pire que celle de Okutama.
Au cours supérieur Tonégawa, il y a le lac Okutoné, Naramata et Hujiwara, qui sont des lacs de barrage. Ici, la contamination sur des zones assez étendues peut atteindre de 60,000 à 100,000 Bq/m2. Ensuite, l’eau se déverse vers nos zones habitées.
Le Fleuve Toné se jette dans le Pacifique, et avant, il se divise à Edogawa qui verse à la baie de Tokyo.
Dans tous les cas, la pollution par la radioactivité ne va pas s’arrêter. Ce n’est que le début.
2-2) A Fukushima
En printemps 2012, dans la préfecture de Fukushima aussi, on a remarqué le même phénomène de multiplication des taux de radioactivités : on commence à trouver des points chauds dans la ville de Aizu (que l’on croyait jusque là non-contaminée). Et aussi dans la ville de Koriyama et de Fukushima.
L’équipe
NHK a réalisé le rapport de mesure des taux de radioactivité de la
terre et de l’eau à plus de 200 endroits le long des deux fleuves
Abukuma et Agano.
Il y a le fleuve Abukuma qui part du sud de Fukushima et se jette dans le Pacifique traversant la préfecture de Miyagi, et le fleuve Agano qui part de Aizu et se verse dans la mer du Japon traversant la préfecture de Niigata.
En fait, c’est exactement comme
pour la Baie de Tokyo. Les rivières / fleuves peuvent transporter la
radioactivité, provenant de toute l’eau qui descend de la montagne, et
de l'eau des précipitations de pluies ou de neige, qui ruisselle sur les
routes et bâtiments des villes.
Le fleuve Abukuma est le lieu de production de l'Ayu, un poisson de rivière. On a relevé 2050 Bq/kg à l’endroit de ponte, et 1840 Bq/kg à l’affluent. L'Ayu se nourrit de boue et des algues du fond de la rivière. On peut parler ici d’un phénomène de concentration in vivo. Et on peut dire la même chose pour les autres poissons de ces rivières.
Le 19 juin 2012, le Journal de Fukushima ( Fukushima Minpo ) a publié que les poissons de ce fleuve Abukuma ont dépassé la norme, suite aux analyses des taux de radioactivité.
Dans des villes en province, il
est courant de trouver des réserves d’eau de pluie, en plein milieu de
quartiers d’habitation. Ces réserves d'eau peuvent être contaminées par
l'eau de pluie lorsqu'elle a ruisselé sur les toits des maisons ou sur
les routes.
Lorsque
l'eau d'un étang rejoint une rivière, souvent en passant par un canal,
nous avons constaté que des taux de radioactivités sont très élevés.
Puisque l'eau de l'étang est stagnante.
Au
moment de la saison des pluies ou des typhons, les rivières peuvent
sortir de leur lit et innonder. Une fois que l’eau s’est retirée, la
substance radioactive s'est déposée sur les terres inondées.
Le Japon est appelé Mizuho no Kuni, c'est à dire : pays de rizière, entouré par la mer et les rivières.
Mais cette eau, qui ruisselle depuis toujours chez nous, l’Homme l'a salie.
_______________________
Sources : Kaleidscope blog : 24 mai 2012, 6 juin 2012, 19 juin 2012, et NHK : émissions spéciales du 15 janvier 2012, 10 juin 2012 « Qu’est-ce qui se passe à la rivière ? »
http://kaleido11.blog111.fc2.com/blog-entry-1296.html
Conclusion :
Le Japon est appelé Mizuho no Kuni, c'est à dire : pays de rizière, entouré par la mer et les rivières.
La vie des Japonais est depuis toujours très proche de l'élément eau.
Mais cette eau, qui ruisselle depuis toujours chez nous, l’Homme l'a salie.
Pour combien de temps, on ne sait pas.
Le Mal s’est installé, on ne peut pas retourner en arrière.
Maintenant, l’Homme doit subir toute la conséquence de sa bêtise.
Sources : Kaleidscope blog : 24 mai 2012, 6 juin 2012, 19 juin 2012, et NHK : émissions spéciales du 15 janvier 2012, 10 juin 2012 « Qu’est-ce qui se passe à la rivière ? »
Liens vers le blog japonais :
http://kaleido11.blog111.fc2.com/blog-entry-1297.htmlhttp://kaleido11.blog111.fc2.com/blog-entry-1296.html
26 mai 2013
Centrales nucléaires, démantèlement impossible
Source : http://www.arte.tv
Voici quarante ans, les concepteurs des centrales nucléaires n'avaient pas prévu que, devenus trop vieux et donc dangereux, les réacteurs devraient être un jour démontés, et qu'il faudrait stocker leurs déchets hautement radioactifs. Un état des lieux alarmant sur les dangers de la déconstruction des sites nucléaires.
De la France aux États-Unis en passant par l'Allemagne, les pays qui ont misé sur l'énergie nucléaire se trouvent aujourd'hui confrontés à un nouveau défi : le démantèlement de leurs centrales vieillissantes ou définitivement mises à l'arrêt. Voici quarante ans, leurs concepteurs n’avaient pas prévu que, devenus trop vieux et donc dangereux, ces réacteurs devraient être un jour démontés, et qu'il faudrait stocker leurs déchets hautement radioactifs. Si les opérateurs et les autorités de la sûreté nucléaire assurent pouvoir maîtriser ce processus de démantèlement, la réalité est toute autre.
Voici quarante ans, les concepteurs des centrales nucléaires n'avaient pas prévu que, devenus trop vieux et donc dangereux, les réacteurs devraient être un jour démontés, et qu'il faudrait stocker leurs déchets hautement radioactifs. Un état des lieux alarmant sur les dangers de la déconstruction des sites nucléaires.
De la France aux États-Unis en passant par l'Allemagne, les pays qui ont misé sur l'énergie nucléaire se trouvent aujourd'hui confrontés à un nouveau défi : le démantèlement de leurs centrales vieillissantes ou définitivement mises à l'arrêt. Voici quarante ans, leurs concepteurs n’avaient pas prévu que, devenus trop vieux et donc dangereux, ces réacteurs devraient être un jour démontés, et qu'il faudrait stocker leurs déchets hautement radioactifs. Si les opérateurs et les autorités de la sûreté nucléaire assurent pouvoir maîtriser ce processus de démantèlement, la réalité est toute autre.
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1 mai 2013
Océans poubelles // Arctique, cimetière atomique
Source : http://www.arte.tv
Source : http://future.arte.tv
Immerger des fûts de matières irradiées en pleine mer semble aujourd’hui scandaleux, mais cette technique a été par le passé considérée comme une forme de stockage scientifiquement justifiée : la radioactivité des déchets déposés à plus de 4 500 mètres de profondeur était censée s’éliminer par dilution. Il est désormais admis qu’elle ne fait que se répandre de manière incontrôlée. Dans quel état sont aujourd’hui ces barils, dont même les autorités ne connaissent pas la localisation exacte ? Thomas Reutter et Manfred Ladwig partent à la recherche de ces déchets engloutis, guidés par un ancien militant écologiste qui, à l’époque, a tenté de barrer la route en Zodiac aux bateaux chargés de fûts. Ils rencontrent des responsables politiques, des membres de Greenpeace et des scientifiques, à qui ils soumettent les échantillons prélevés. Ils mettent ainsi au jour un phénomène nié ou dissimulé, dont les conséquences nous échappent largement. Une problématique d’autant plus actuelle qu’alors même que le stockage en mer est interdit depuis 1993, il est toujours légal d’y rejeter des eaux contenant des radionucléides.
Source : http://videos.arte.tv
Des milliers de caissons métalliques, dix-neuf navires chargés de déchets radioactifs, quatorze réacteurs, et, surtout, trois sous-marins nucléaires... : tous reposent au fond de l’océan Arctique - première zone de pêche au cabillaud du globe. Les parties métalliques rouillent, l’eau salée ronge le béton et des particules radioactives s’échappent des épaves. Pourtant, l’omerta est de mise. Pour avoir dénoncé l’état déplorable de la flotte russe et le risque d’accident nucléaire, un ingénieur et inspecteur de sous-marins a été emprisonné ; un autre militaire n’accepte de témoigner qu’anonymement. Un rapport remis en 2011 au Kremlin par le ministère russe de l’Environnement appelait à couler des sarcophages de béton autour de deux des trois sous-marins d’ici 2014 au plus tard - mais la recommandation est restée à ce jour lettre morte.
Source : http://future.arte.tv
Immerger des fûts de matières irradiées en pleine mer semble aujourd’hui scandaleux, mais cette technique a été par le passé considérée comme une forme de stockage scientifiquement justifiée : la radioactivité des déchets déposés à plus de 4 500 mètres de profondeur était censée s’éliminer par dilution. Il est désormais admis qu’elle ne fait que se répandre de manière incontrôlée. Dans quel état sont aujourd’hui ces barils, dont même les autorités ne connaissent pas la localisation exacte ? Thomas Reutter et Manfred Ladwig partent à la recherche de ces déchets engloutis, guidés par un ancien militant écologiste qui, à l’époque, a tenté de barrer la route en Zodiac aux bateaux chargés de fûts. Ils rencontrent des responsables politiques, des membres de Greenpeace et des scientifiques, à qui ils soumettent les échantillons prélevés. Ils mettent ainsi au jour un phénomène nié ou dissimulé, dont les conséquences nous échappent largement. Une problématique d’autant plus actuelle qu’alors même que le stockage en mer est interdit depuis 1993, il est toujours légal d’y rejeter des eaux contenant des radionucléides.
Déchets nucléaires, les clés pour comprendre
Source : http://videos.arte.tv
Des milliers de caissons métalliques, dix-neuf navires chargés de déchets radioactifs, quatorze réacteurs, et, surtout, trois sous-marins nucléaires... : tous reposent au fond de l’océan Arctique - première zone de pêche au cabillaud du globe. Les parties métalliques rouillent, l’eau salée ronge le béton et des particules radioactives s’échappent des épaves. Pourtant, l’omerta est de mise. Pour avoir dénoncé l’état déplorable de la flotte russe et le risque d’accident nucléaire, un ingénieur et inspecteur de sous-marins a été emprisonné ; un autre militaire n’accepte de témoigner qu’anonymement. Un rapport remis en 2011 au Kremlin par le ministère russe de l’Environnement appelait à couler des sarcophages de béton autour de deux des trois sous-marins d’ici 2014 au plus tard - mais la recommandation est restée à ce jour lettre morte.
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14 avril 2013
Fukushima : mesures truquées de la radioactivité
Source : https://japotexte.wordpress.com
Source : http://fukushima.over-blog.fr
English Fukushima: measures rigged radioactivity
En écho au précédent article publié sur les problèmes de thyroïde au Japon, voici un autre article paru au début du mois de mars 2013 qui fait état d’un scandale dont on a peu parlé jusqu’à maintenant : celui des mesures trafiquées de la radioactivité. Ce problème est récurrent au Japon depuis la catastrophe de 2011, et semble être devenu la norme. Nous avions déjà rapporté cette pratique sur le site nucléaire même de Fukushima Daiichi où les balises ont été entourées de murs pour faire baisser les taux. Par ailleurs, dans la zone interdite, les autorités prêtent aux visiteurs des radiamètres sous-calibrés qui indiquent des mesures deux fois moindres que la réalité. Ce n’est pas une rumeur, Janick Magne l’a constaté lors de son dernier passage à Futaba en février 2013.
Les bornes gouvernementales destinées à informer en continu la population de la radioactivité ambiante ont subi le même traitement, ce qui permet de faire croire que tout va bien. L’article dont quelques extraits sont reproduits ci-dessous en témoigne. Il est paru le 8 mars 2013 dans le journal japonais Friday, hebdomadaire d'information généraliste édité par Kodansha. Son auteur, Kirishima Shun, a réalisé une enquête et il en livre ici les résultats.
Sur 38114 examens de la thyroïde dans la préfecture de Fukushima en 2011, 3 cancers déclarés, 7 cancers possibles.
Au comité d’Inspection de la Santé des Habitants de la Préfecture de Fukushima, formé le 13 février dans la ville de Fukushima, un rapport fit l’effet d’une bombe. Les anomalies ont été décelées sur des personnes de 15 ans de moyenne d’âge, habitant tous dans la même zone. Un cas de cancer de la thyroïde sur un million d’enfants est déjà considéré comme un taux élevé.
De plus, on ne connaît pas encore toute l’étendue des dégats. Yoshida Kunihiro, président de l’association à but non-lucratif Anshin-Anzen Project (Projet Confiance et Sécurité, ndt), qui s’occupe de collecter des informations sur les dégâts provoqués par l’accident de la centrale Daiichi, participe le 2 février à une inspection thyroïdienne à Fukushima-ville. Il pointe du doigt ces anomalies infantiles.
« Sur 80 personnes examinées, un adulte est en observation pour un possible cancer de la thyroïde, et des kystes ont été décelés chez 60% des autres personnes, enfants et adultes. Plus particulièrement chez les enfants qui font du sport dehors, et des garçons qui pratiquent le base-ball quotidiennement en avaient même plusieurs. Le médecin qui examinaient affirme lui-même: »jamais on ne constaterait autant de kystes en temps normal », craignant un lien de cause à effet avec l’accident nucléaire ».
Le pays a toujours soutenu qu’à l’écart de la centrale, les taux de radiation de la région sont bas et leur influence sur le corps humain est faible. Ce qui lui permet de maintenir cette affirmation, c’est, entre autre, la présence des »monitoring posts » (ci-dessous: »poste »), appareils de mesure de radiation à écran installés par le ministère de la recherche juste après l’accident dans chaque zone de la région. Les chiffres annoncés sur ces postes sont une sorte de certificat de vérité pour le pays.
Pourtant, ces mesures se révèlent mensongères. Le Colloque sur le Problème de l’Irridiation Interne des Citadins et Scientifiques, un groupe de chercheurs et de médecins, a effectué ses propres mesures à proximité de 117 postes sur les 570 placés dans la préfecture de Fukushima, et a ainsi indiqué une faiblesse anormale des données numériques officielles. Un membre du colloque, monsieur Yagasaki Katsuma, professeur émérite à l’Université des Ryukyu, explique:
« Entre août et octobre de l’année dernière, quand on tendait un de ces compteurs portables de haute précision utilisés par l’administration, entre autres, vers un poste, les mesures affichées par le compteur étaient très hautes, près du double de celles affichées publiquement. Une différence de 51% quand les alentours avaient été décontaminées, et de 56% quand elles ne l’avaient pas été. Avec une telle différence, impossible de prétendre qu’on était dans le domaine de la simple erreur. »
Quand on le lui a fait remarquer, le ministère s’est impatienté et a reconnu sans peine que les mesures étaient trop basses. Prétextant un problème de lieu où avaient été placés les postes, il a immédiatement entrepris des travaux de réglage sur 675 postes dans les préfectures de Fukushima et celles avoisinantes. Ces travaux se sont terminés fin janvier, ils ont coûté environ 150 millions de yens (un million 250 000 euros ndt). Les nouvelles valeurs données par les postes, selon le ministère, sont maintenant plus ou moins 10% au-dessus des valeurs réelles.
Irradiation interne de 10 mSv/an.
Les postes ainsi rénovés par le ministère de la recherche affichent-ils vraiment des valeurs corrigées fidèles à la réalité et non plus deux fois plus basses que celle-ci? Les 17 et 18 février, nous nous sommes rendus à Fukushima-ville et avons effectués nos propres mesures à l’aide d’un compteur ultra-précis semblable à celui de monsieur Yagasaki. Pour plus de précisions, nous avons confirmé chaque mesure deux fois pour chaque poste. Nous publions les résultats sous forme de tableau à gauche de cette page (ci-dessous sur ce blog, ndt).
Source : http://fukushima.over-blog.fr
English Fukushima: measures rigged radioactivity
En écho au précédent article publié sur les problèmes de thyroïde au Japon, voici un autre article paru au début du mois de mars 2013 qui fait état d’un scandale dont on a peu parlé jusqu’à maintenant : celui des mesures trafiquées de la radioactivité. Ce problème est récurrent au Japon depuis la catastrophe de 2011, et semble être devenu la norme. Nous avions déjà rapporté cette pratique sur le site nucléaire même de Fukushima Daiichi où les balises ont été entourées de murs pour faire baisser les taux. Par ailleurs, dans la zone interdite, les autorités prêtent aux visiteurs des radiamètres sous-calibrés qui indiquent des mesures deux fois moindres que la réalité. Ce n’est pas une rumeur, Janick Magne l’a constaté lors de son dernier passage à Futaba en février 2013.
Les bornes gouvernementales destinées à informer en continu la population de la radioactivité ambiante ont subi le même traitement, ce qui permet de faire croire que tout va bien. L’article dont quelques extraits sont reproduits ci-dessous en témoigne. Il est paru le 8 mars 2013 dans le journal japonais Friday, hebdomadaire d'information généraliste édité par Kodansha. Son auteur, Kirishima Shun, a réalisé une enquête et il en livre ici les résultats.
Succession d’anomalies thyroïdiennes chez les enfants: les vraies causes?!
Révélations exclusives: FUKUSHIMA, LES MESURES DE RADIATION OFFICIELLES ETAIENT DIVISEES PAR DEUX.
Au comité d’Inspection de la Santé des Habitants de la Préfecture de Fukushima, formé le 13 février dans la ville de Fukushima, un rapport fit l’effet d’une bombe. Les anomalies ont été décelées sur des personnes de 15 ans de moyenne d’âge, habitant tous dans la même zone. Un cas de cancer de la thyroïde sur un million d’enfants est déjà considéré comme un taux élevé.
De plus, on ne connaît pas encore toute l’étendue des dégats. Yoshida Kunihiro, président de l’association à but non-lucratif Anshin-Anzen Project (Projet Confiance et Sécurité, ndt), qui s’occupe de collecter des informations sur les dégâts provoqués par l’accident de la centrale Daiichi, participe le 2 février à une inspection thyroïdienne à Fukushima-ville. Il pointe du doigt ces anomalies infantiles.
« Sur 80 personnes examinées, un adulte est en observation pour un possible cancer de la thyroïde, et des kystes ont été décelés chez 60% des autres personnes, enfants et adultes. Plus particulièrement chez les enfants qui font du sport dehors, et des garçons qui pratiquent le base-ball quotidiennement en avaient même plusieurs. Le médecin qui examinaient affirme lui-même: »jamais on ne constaterait autant de kystes en temps normal », craignant un lien de cause à effet avec l’accident nucléaire ».
Le pays a toujours soutenu qu’à l’écart de la centrale, les taux de radiation de la région sont bas et leur influence sur le corps humain est faible. Ce qui lui permet de maintenir cette affirmation, c’est, entre autre, la présence des »monitoring posts » (ci-dessous: »poste »), appareils de mesure de radiation à écran installés par le ministère de la recherche juste après l’accident dans chaque zone de la région. Les chiffres annoncés sur ces postes sont une sorte de certificat de vérité pour le pays.
Pourtant, ces mesures se révèlent mensongères. Le Colloque sur le Problème de l’Irridiation Interne des Citadins et Scientifiques, un groupe de chercheurs et de médecins, a effectué ses propres mesures à proximité de 117 postes sur les 570 placés dans la préfecture de Fukushima, et a ainsi indiqué une faiblesse anormale des données numériques officielles. Un membre du colloque, monsieur Yagasaki Katsuma, professeur émérite à l’Université des Ryukyu, explique:
« Entre août et octobre de l’année dernière, quand on tendait un de ces compteurs portables de haute précision utilisés par l’administration, entre autres, vers un poste, les mesures affichées par le compteur étaient très hautes, près du double de celles affichées publiquement. Une différence de 51% quand les alentours avaient été décontaminées, et de 56% quand elles ne l’avaient pas été. Avec une telle différence, impossible de prétendre qu’on était dans le domaine de la simple erreur. »
Quand on le lui a fait remarquer, le ministère s’est impatienté et a reconnu sans peine que les mesures étaient trop basses. Prétextant un problème de lieu où avaient été placés les postes, il a immédiatement entrepris des travaux de réglage sur 675 postes dans les préfectures de Fukushima et celles avoisinantes. Ces travaux se sont terminés fin janvier, ils ont coûté environ 150 millions de yens (un million 250 000 euros ndt). Les nouvelles valeurs données par les postes, selon le ministère, sont maintenant plus ou moins 10% au-dessus des valeurs réelles.
Irradiation interne de 10 mSv/an.
Les postes ainsi rénovés par le ministère de la recherche affichent-ils vraiment des valeurs corrigées fidèles à la réalité et non plus deux fois plus basses que celle-ci? Les 17 et 18 février, nous nous sommes rendus à Fukushima-ville et avons effectués nos propres mesures à l’aide d’un compteur ultra-précis semblable à celui de monsieur Yagasaki. Pour plus de précisions, nous avons confirmé chaque mesure deux fois pour chaque poste. Nous publions les résultats sous forme de tableau à gauche de cette page (ci-dessous sur ce blog, ndt).
listes des postes / mesures publiques / mesures du journal. Remarque 1: les mesures sont données en uSv/h. Remarque 2: la valeur en gras est la plus haute mesurée par le journal.
D’abord, nous nous sommes rendus dans
l’est de la ville, sur le parking au début de la randonnée Hanamiyama,
quartier de Watari. Le poste qui s’y trouve affichait 0,693 uSv/h, mais
quand on approche le compteur, les chiffres augmentent rapidement pour
atteindre un maximum de 1,234 uSv/h. 56% de différence. Nous avons donc
mesuré près du double des mesures officielles. Ce chiffre de 0,693
uSv/h, donné par le gouvernement, dépasse déjà largement le seuil de
dangerosité de 0,23 uSv/h mis en place par ce même gouvernement. Si en
plus on multiplie cette pollution par deux, impossible qu’il n’y ait
aucune influence sur le corps humain. On calcule ainsi environ 10
mSv/an, 10 fois plus que la dose limite supportable pour un être humain
normalement constitué.
Les mesures données en uGy/h (gray) peuvent être considérées comme équivalentes à celles de notre compteur , uSv/h (sievert).
Peu après, nous nous sommes dirigés vers
le sud de la ville, à Tatsukoyama, un quartier ou les maternelles,
écoles primaires et collège sont nombreux. Le poste placé devant la
maternelle de Tatsuko indiquait 0,199 uSv/h. A proximité immédiate, nous
avons mesuré 0, 388 uSv/h.
Prise de dispositions ou mise en place d’un alibi.
A un mètre au-dessus de la route que
traverse les enfants à la sortie de l’école, notre compteur indique 0,5
uSv/h. Tout proche, de nombreux et énormes sacs de branchages et de
végétation coupée pour la décontamination ont été laissés sur place. Le
compteur augmente jusqu’à 2,802 uSv/h. Même en supposant que les valeurs
du poste soient justes, les enfants sont bel et bien exposés à de
fortes radiations. La mère d’un enfant de 8 ans, habitante de
Fukushima-ville, raconte, le visage inquiet:
« J’ai acheté mon propre compteur et je
mesure les radiations réelles. Je n’ai donc aucune confiance dans les
chiffres des postes. Mon enfant est cardiaque et je me fais du soucis.
S’il arrive quelque chose à sa thyroïde, on ne pourra pas utiliser de
médicament trop puissant. Je ne sais plus quoi faire, je suis perdue. »
Les radiations que nous avons constatées
par nous-mêmes sur 23 emplacements étaient pour la plupart le double de
celles indiquées par les postes, avec une différence de 56% en moyenne.
Il est très difficile de dire que les rectifications étatiques évoquées
par M. Yagasaki aient été faites correctement. Pourtant la cellule de
crise du ministère de la recherche se justifie ainsi: « nous avons
replacé les postes à des endroits optimaux. Ils ont subi des révisions
et leur batteries ont été changées. Nous les avons réglés pour qu’ils
affichent des valeurs 10% au-dessus de la réalité. C’est pourquoi nous
ne réfléchissons à aucune disposition supplémentaire pour le moment ».
Le professeur Yagasaki s’indigne de voir ainsi le ministère traiter les
choses avec une telle désinvolture:
« La plaque de métal qui se trouve entre
le sol et le poste ne pose-t-elle pas un problème de confinement
fondamental? Le fait d’engager de coûteux travaux et ne rien voir
changer n’est qu’un alibi pour pouvoir dire que des mesures ont été
prises. »
Tant que le gouvernement ne fera pas la
lumière sur les radiations, les dégâts s’étendront. Le danger continuera
de plomber la vie des enfants de Fukushima.
Kirishima Shun, Friday du 8 mars 2013, Kodansha.
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