3 janvier 2009

« Perte toxique » derrière la piraterie somalienne





Quelques pirates fonctionnant outre de la réclamation de la côte de la Somalie pour agir en tant que gardes-côte [GALLO/GETTY]

Les pirates somaliens ont accusé les sociétés européennes de mettre à la décharge la perte toxique outre de la côte somalienne et exigent une rançon de $8m pour le retour d'un bateau ukrainien qu'ils ont capturé, dire l'argent ira vers nettoyer la perte.

La demande de rançon est des moyens de la « réaction à la perte toxique qui a été continuellement vidée sur les rivages de notre pays pendant presque 20 années », Januna Ali Jama, un porte-parole pour les pirates, basé dans la région semi-autonome de Puntland, a dit.

« Le littoral somalien a été détruit, et nous croyons que cet argent n'est rien comparé à la dévastation que nous avons vue sur les mers. »

Les pirates tiennent le système mv Faina, les réservoirs de transport d'un bateau ukrainien et le matériel militaire, outre de la côte nordique de la Somalie.

Selon le bureau maritime international, 61 attaques par des pirates ont été rapportées puisque le début de l'année.

Tandis que l'argent est le premier objectif des hijackings, des réclamations de la destruction environnementale continue outre de la côte de la Somalie ont été en grande partie ignorées par les autorités maritimes des régions.

Dumping des allégations

Ahmedou Ould-Abdallah, le délégué de l'ONU pour la Somalie confirmé à Al Jazeera le corps du monde a « l'information fiable » que les compagnies européennes et asiatiques vident la perte toxique, y compris la perte nucléaire, outre du littoral somalien.

« Je dois soumettre à une contrainte cependant, ce gouvernement de non a approuvé cet acte, et ce seuls temporaires d'entreprises privées anonymes et d'individus sont responsables, » il a dit

Les pirates tiennent le système mv Faina outre de la côte nordique de la Somalie [Reuters]
Les allégations du dumping de la perte toxique, aussi bien que la pêche illégale, ont circulé depuis le début des années 90.

Mais l'évidence de telles pratiques est littéralement apparue sur les plages de la Somalie nordique quand le tsunami de 2004 a frappé le pays.

Le programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a rapporté que le tsunami avait lavé vers le haut des récipients de rouillement de perte toxique sur les rivages de Puntland.

Nick Nuttall, un porte-parole de PNUE, dit Al Jazeera que quand les barils étaient ouverts heurté par la force des vagues, les récipients ont exposé « une activité effrayante » qui avait continué pour plus que la décennie.

La « Somalie a été employée comme dépotoir pour des déchets dangereux commençant au début des années 90, et continuant par la guerre civile là, » il a dit.

« Les compagnies européennes l'ont trouvée pour être très bon marché pour se débarasser de la perte, calcul des coûts aussi peu que $2.50 par tonne, où les coûts d'évacuation des déchets en Europe sont quelque chose comme $1000 une tonne.

« Et la perte est beaucoup de différentes sortes. Il y a les déchets radioactifs en uranium. Il y a plomb, et métaux lourds comme le cadmium et le mercure. Il y a également perte industrielle, et il y a des pertes d'hôpital, pertes de produit chimique - vous nom il. »

Nuttall a également indiqué que depuis que les récipients sont venus à terre, les centaines de résidants sont tombées malades, souffrant de la bouche et le saignement abdominal, les infections de peau et d'autres maux.

« Nous [le PNUE] avions prévu de faire une évaluation scientifique appropriée et détaillée sur l'importance du problème. Mais en raison des niveaux élevés de l'insécurité onshore et outre de la côte somalienne, nous ne pouvons pas effectuer une évaluation précise de l'ampleur du problème, » il a dit.

Cependant, Ould-Abdallah réclame la pratique continue toujours.

« Ce qui est le plus alarmant ici est que la perte nucléaire est mise à la décharge. La perte radioactive d'uranium qui tue potentiellement Somalis et détruit complètement l'océan, » il a dit.

Perte toxique

Ould-Abdallah a refusé d'appeler quelles compagnies sont impliquées dans le dumping de rebut, citant des raisons légales.

Mais il a dit le carburant d'aides de pratique la guerre civile de 18 ans en Somalie comme les compagnies payent les ministres du gouvernement somaliens pour mettre à la décharge leur perte, ou a fixé des permis et des contrats.

« Il n'y a aucun contrôle du gouvernement… et il y a peu de personnes avec la base morale élevée… [et] oui, les gens en positions élevées sont épongés, mais en raison de la fragilité du TFG [gouvernement fédéral transitoire], certaines de ces compagnies ne demandent maintenant plus les autorités - elles mettent à la décharge simplement leur perte et partent. »

Ould-Abdallah a indiqué qu'il y a des questions morales à considérer parce que les compagnies sont en pourparlers des contrats avec un gouvernement qui est en grande partie divisé le long des lignes tribales.

« Comment pouvez vous être en pourparlers ces rapport d'affaires avec un pays à la guerre et avec un gouvernement luttant pour rester approprié ? »

En 1992, un contrat pour fixer le dumping de la perte toxique a été fait par Swiss et les associés et le Progresso d'Achair de sociétés d'expédition d'Italien, avec Nur Elmi Osman, un ex-fonctionnaire ont nommé au gouvernement d'Ali Mahdi Mohamed, un de beaucoup de chefs de milice impliqués dans évincer du barre de Mohamed Siad, l'ancien président de la Somalie.

Sur demande des gouvernements suisses et italien, le PNUE a examiné la question.

Les deux sociétés avaient nié conclure n'importe quel accord avec des chefs de milice au début de la guerre civile somalienne.

Osman également nié signant tout contrat.

« Participation de Mafia »

Cependant, Mustafa Tolba, ancien directeur exécutif de PNUE, dit Al Jazeera qu'il a découvert les sociétés ont été installés en tant que compagnies factices par de plus grandes sociétés industrielles pour avoir des déchets dangereux.

« Alors, lui senti comme nous avions affaire avec la Mafia, ou une certaine sorte de groupe de crime organisé, fonctionnant probablement avec ces sociétés industrielles, » il a dit.

Les nations l'ont trouvé difficile à aborder
le problème de la piraterie [AFP]
« Elle était très ombreuse, et tout à fait sous terre, et je serais d'accord avec les réclamations d'Ould-Abdallah sur lesquelles elle va toujours… Malheureusement la guerre n'a pas permis aux groupes environnementaux d'étudier ceci entièrement. »

La Mafia d'Italien commande des 30 pour cent environ de compagnies de l'évacuation des déchets de l'Italie, y compris ceux qui traitent la perte toxique.

En 1998, Famiglia Cristiana, un magasin hebdomadaire italien, réclamé que bien que la majeure partie du gaspiller-dumping ait eu lieu après que le début de la guerre civile en 1991, l'activité ait commencé réellement dès 1989 sous le gouvernement de barre.

Au delà de la question morale de l'essai de fixer un accord de déchets dangereux dans un pays instable aimez la Somalie, la tentative alléguée par Swiss et les sociétés d'Italien pour vider la perte en Somalie violeraient les traités internationaux auxquels les deux pays sont des signataires.

Ramifications légales

La Suisse et l'Italie ont signé et ont ratifié la convention de Bâle sur la commande des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et de leur disposition, qui sont entrés en vigueur en 1992.

Les Etats membres d'UE, comme 168 autres pays ont également signé l'accord.

La convention interdit le commerce de rebut entre les pays qui ont signé la convention, aussi bien que les pays qui n'ont pas signé l'Accord à moins qu'un accord bilatéral ait été négocié.

Il est interdit également l'expédition des déchets dangereux à une zone de guerre.

Abdi Ismail Samatar, professeur de géographie à l'université du Minnesota, a indiqué Al Jazeera que parce qu'une coalition internationale des vaisseaux de guerre a été déployée au Golfe d'Aden, on doit avoir observé le dumping allégué de la perte.

Dommage causé à l'environnement

« Si ces actes continuent, puis sûrement ils doivent avoir été vus par quelqu'un impliqué dans des opérations maritimes, » il a dit.

« La cargaison visée est-elle une certaine destination plus importante que des activités illégales de surveillance dans la région ? La piraterie n'est pas le seul problème pour la Somalie, et je pense qu'elle est irresponsable de la part des autorités pour donner sur cette issue. »

Mohamed Gure, Président du groupe de souci de la Somalie, a dit que les conséquences sociales et sur l'environnement seront senties pendant des décennies.

« Le littoral somalien employé pour soutenir des centaines de milliers de personnes, comme source de nourriture et de vies. Une grande partie est maintenant presque détruite, principalement aux mains de ces soi-disant ministres qui ont vendu leur nation pour remplir leurs propres poches. »

Ould-Abdallah a indiqué que la piraterie n'empêchera pas le dumping de rebut.

« Les intentions de ces pirates ne sont pas concernées par protéger leur environnement, » il a dit.

« Ce qui est finalement nécessaire est un fonctionnement, le gouvernement efficace qui obtiendra son acte ensemble et prendra la commande de ses affaires. »


Source : Al Jazeera PERMALINK

Le grand mensonge des « guerres propres »

De la réalité des armes à l’uranium appauvri

Golfe, Kosovo, Afghanistan : de guerre en guerre, l’armée américaine perfectionne ses armes à l’uranium appauvri. Dont le danger pour les êtres humains et la nature devient de plus en plus évident, malgré le black-out organisé par le Pentagone.

Par Robert James Parsons

« Le souci immédiat pour les professionnels de la médecine, pour les représentants des organisations d’entraide humanitaire et pour les employeurs d’expatriés sur le terrain reste la menace d’une vaste contamination par l’uranium appauvri en Afghanistan. » C’est ce qu’on lit dans les conclusions du rapport, long de quelque 130 pages, de M. Dai Williams, chercheur indépendant et psychologue britannique spécialiste des conditions de travail. Intitulé Mystery Metal Nightmare in Afghanistan ? - « Cauchemar de métal mystérieux en Afghanistan ? » (1) -, ce texte est le fruit de plus d’un an de travail acharné sur la question de l’uranium appauvri (UA) et les effets de son utilisation sur les êtres humains qui en subissent les conséquences.

S’appuyant sur des sites Internet d’associations et spécialisés (2) ainsi que sur ceux des fabricants d’armes, M. Williams a pu déceler des informations précieuses, les découper inlassablement et les comparer avec les armes dont l’utilisation pendant la guerre a été signalée, voire vantée, par le Pentagone. Il en ressort une vision de la guerre - tant celle d’Afghanistan que les prochaines - qui surprend et effraie à la fois.

Depuis 1997, les Etats-Unis retravaillent et « améliorent » leur arsenal de missiles et de bombes guidées et « intelligentes ». Si des prototypes de ces armes ont été testés dans les montagnes du Kosovo en 1999, un contingent bien plus important a fait ses preuves en Afghanistan. Or l’« amélioration » en question repose sur le remplacement d’une ogive conventionnelle par une ogive en « métal lourd dense » (3). En calculant le volume et le poids de ce métal mystérieux, on arrive à deux conclusions possibles : il s’agit soit de tungstène, soit d’uranium appauvri.

Le tungstène, cependant, pose des problèmes. Son point de fusion élevé (3 422 °C) le rend très difficile à travailler ; il coûte cher ; il est produit surtout par la Chine ; et il ne brûle pas.

Pyrophore, l’UA, lui, brûle en impact ou si l’on y met le feu. Avec un point de fusion de 1 132 °C, il est bien plus facile à travailler. Déchet nucléaire, il est fourni gratuitement aux fabricants d’armements. De surcroît, le fait qu’on puisse l’utiliser dans toute une panoplie d’armes permet de réduire sensiblement le problème de la conservation des déchets nucléaires.

Ce genre d’arme peut pénétrer, en quelques secondes, des dizaines de mètres de béton armé ou de rocher. Munie d’un détonateur réglé par un ordinateur qui mesure la densité du matériel pénétré, l’ogive en UA devenue charge explosive est déclenchée à une profondeur préétablie ou une fois qu’elle arrive au « vide ». Tout ce qui se trouve dans ce « vide » est réduit, en quelques secondes, à l’état de fine poudre noire par la combustion de l’UA. Mais celui-ci, du même coup, se transforme en une poudre d’oxyde d’uranium. Si 30 % seulement de l’UA d’un « pénétrateur » de 30 millimètres sont oxydés, celui d’un missile peut, lui, s’oxyder à 100 %. Et la plupart des poussières ainsi produites mesurent moins de 1,5 micron : elles sont donc respirables.

Pour une petite poignée de chercheurs dans ce domaine, la controverse suscitée par l’utilisation d’armes à l’UA pendant la guerre de Kosovo s’était égarée. Au lieu de se demander quelles armes auraient été utilisées sur la majorité des cibles (souterraines en montagne) admises par l’OTAN, elle s’est focalisée sur la question des pénétrateurs antichars de 30 mm admis par l’OTAN, mais sans effet contre les installations souterraines durcies/renforcées.

Mais tant que le débat se limitait à ces pénétrateurs antichars, on parlait d’engins dont même les plus lourds (de 120 mm) ne dépassent pas les cinq kilos. Or les charges explosives en UA des systèmes de bombes guidées utilisées en Afghanistan vont jusqu’à une tonne et demie d’UA dans le cas du bunker buster (GBU-28) fabriqué par Raytheon (4).

A Genève, où se concentrent les organisations d’entraide humanitaire actives en Afghanistan, le rapport de M. Dai Williams a suscité des réactions très diverses. Si les porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies (HCR) pour les réfugiés et de l’Office pour la coordination des affaires humanitaires se sont donné la peine de le diffuser, les principaux dirigeants n’ont pas semblé inquiets. Seuls Médecins sans frontières et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) craignent, à terme, une catastrophe sanitaire et environnementale.

Contamination durable

Le PNUE et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont publié, respectivement en mars et en avril 2001, des rapports importants. Ceux-ci sont abondamment cités par les tenants du caractère inoffensif de l’UA, à commencer par le Pentagone, qui soulignent que les deux organisations sont indépendantes et neutres. Pourtant, l’étude du PNUE est au mieux boiteuse, et celle de l’OMS carrément peu fiable.

La visite au Kosovo à partir de laquelle le PNUE a élaboré son analyse s’organisa sur la base de cartes fournies par l’OTAN, dont des troupes accompagnaient les chercheurs afin de les protéger des munitions non explosées, y compris les sous-munitions des bombes à fragmentation. Spelon toute probabilité, celles-ci étaient - a découvert M. Williams - porteuses de charges creuses à l’UA. Ces troupes auraient donc fini par empêcher toute rencontre de l’équipe avec ces sous-munitions et ont ainsi empêché celle-ci d’en découvrir l’existence.

D’autant - on le sait maintenant - que, pendant les seize mois qui précédèrent la visite du PNUE, le Pentagone envoya sur le terrain au moins dix équipes de contrôle et fit des efforts considérables de nettoyage (5). Sur les 8 112 « pénétrateurs » antichars tirés sur les sites visités, le PNUE n’en a récupéré que 11, malgré un taux de non-explosion plutôt élevé. Et la quantité de poussières repérées directement sur les points censés avoir été touchés par ces armes, dix-huit à vingt mois après leur utilisation, fut bien faible.

Quant à l’OMS, elle n’entreprit aucune étude épidémiologique digne de ce nom, mais une simple étude académique. Cédant aux pressions de l’Agence internationale pour l’énergie atomique, elle se contenta de recherches sur l’UA comme métal lourd contaminant chimiquement. Avertie, en janvier 2001, de la publication imminente d’un article de fond mettant en cause l’inaction de l’OMS (6), celle-ci tint une conférence de presse pour annoncer la création d’un fonds de deux millions de dollars - et, à terme, vingt millions - pour la recherche sur l’UA. Selon le docteur Michael Repacholi, le rapport à ce sujet, en chantier depuis le mois d’août 1999 et confié au géologue britannique Barry Smith, devait être étendu à la question de la contamination radioactive. Les études préalables, expliqua-t-il, comporteraient des analyses d’urine de personnes exposés à l’UA, menées de manière à établir le niveau d’exposition.

Mais la « monographie » en question, rendue publique une dizaine de semaines plus tard, n’était qu’un survol d’une sélection de la littérature existante. Sur les centaines de milliers de monographies publiées depuis la fin de la guerre de 1939-1945 qui auraient dû être épluchées, le rapport ne retenait - à quelques exceptions près - que celles consacrées à la contamination chimique. La poignée d’articles consultés consacrés à la contamination radioactive émanaient soit du Pentagone, soit de la Rand Corporation, boîte à idées du Pentagone. On ne s’étonnera pas, dans ces conditions, que ce texte n’ait inquiété personne.

Enfin, les recommandations des deux rapports relevaient du bon sens et ne déviaient guère des conseils déjà exprimés par l’OMS - et répétés continuellement par les organisations humanitaires actives sur le terrain - depuis la fin de la guerre. Il s’agissait par exemple du marquage des sites connus, du ramassage des pénétrateurs dans la mesure du possible, d’une attention particulière vouée aux enfants pour les empêcher de s’approcher des sites contaminés, d’une surveillance éventuelle de l’eau de certains puits, etc.

L’essentiel du problème se résume en deux points-clés :

- la radiation émise par l’UA menace le corps parce que, une fois les poussières inhalées, elle est de source interne. Or les normes de protection internationale contre la radiation - sur lesquelles les « experts » se fondent pour affirmer que l’UA est inoffensif - ne traitent que de la radiation de source externe ;

- la question de l’« uranium sale », que le rapport du PNUE a le mérite d’avoir soulevée. L’uranium des centrales nucléaires retraité pour utilisation comme munition contient en effet toutes sortes d’éléments hautement toxiques, par exemple le plutonium, dont 1,6 kg suffirait à tuer huit milliards de personnes. Plutôt que d’uranium appauvri, il serait plus juste de parler d’« uranium plus ».

Dans un documentaire diffusé par Canal+ en janvier 2001 (7), une équipe de chercheurs français présente le résultat d’une enquête auprès de l’usine de retraitement de Paducah, dans le Kentucky. Selon l’avocat des quelque 100 000 plaignants, actuels et anciens ouvriers, tous contaminés du fait du non-respect flagrant des normes de sécurité élémentaires, l’usine entière est irrévocablement contaminée ainsi que toute sa production. D’après les enquêteurs, c’est précisément de cette installation que semble provenir l’UA des missiles largués sur la Yougoslavie, l’Afghanistan et l’Irak (8).

Ces armes représentent beaucoup plus qu’un nouvel instrument des guerres modernes. Le programme de réarmement américain, lancé par le président Ronald Reagan, reposait sur la conviction que le vainqueur des nouveaux conflits serait celui qui détruirait le plus efficacement les centres de commande et de communication de l’ennemi. Or ceux-ci se trouvent presque toujours enterrés dans des bunkers renforcés.

Certes, un bombardement nucléaire pourrait avoir raison du béton armé, mais il produirait des radiations que même le Pentagone reconnaît comme effrayantes, sans compter un champignon redoutable pour les relations publiques, dans un monde de plus en plus sensible aux dangers de la guerre nucléaire. A l’inverse, le recours à une ogive à l’UA paraît propre : elle ne déclenche qu’un incendie peu comparable aux suites d’une explosion nucléaire, mais d’une puissance destructrice tout aussi forte.

Les informations recueillies par M. Dai Williams indiquent qu’après des tests sur ordinateur en 1987 (9), les Etats-Unis ont effectué leurs premiers essais grandeur nature contre Bagdad en 1991. Puis la guerre au Kosovo leur a donné la possibilité d’expérimenter, sur des cibles d’une dureté impressionnante, les prototypes des armes à l’UA et même certaines déjà en production. L’Afghanistan permettra à la fois une amplification et une prolongation de ces essais.

Mais, même au Pentagone, tout n’est pas clair. M. Dai Williams cite plusieurs articles parus dans la presse début décembre (10), qui évoquent des équipes NBC (nucléaire-biologique-chimique) déployées sur le terrain pour contrôler toute contamination éventuelle. Celle-ci, selon les Etats-Unis, serait imputable aux talibans, mais, dès octobre 2001, des médecins afghans, évoquant des morts rapides apparemment dues à des troubles internes, accusaient la coalition d’utiliser des armes chimiques et radioactives. Les symptômes cités (hémorragies, constrictions respiratoires, vomissements) pourraient résulter d’une contamination radioactive.

Le 5 décembre 2001, quand une bombe touche malencontreusement des soldats de la coalition, les représentants des médias sont tous immédiatement enlevés et enfermés dans un hangar. Selon le Pentagone, il s’agissait d’une GBU-31, armée d’une ogive BLU-109. Dans le documentaire de Canal+, on voit un représentant d’un fabricant d’armes à une foire internationale aux armes à Dubaï, le 14 novembre 1999, après la guerre au Kosovo. Celui-ci présente l’ogive BLU-109 et décrit ses capacités de pénétration contre les cibles souterraines dures et renforcées, précisant qu’elle vient d’être testée dans une guerre...

Le 16 janvier 2002, le secrétaire américain à la défense, M. Donald Rumsfeld, avoue que les Etats-Unis ont trouvé des traces de radioactivité en Afghanistan (11). Mais ce ne sont, assure-t-il, que des ogives à l’UA, censées appartenir à Al-Qaida, sans expliquer comment celle-ci aurait pu les lancer sans avions. Sur ce point, M. Willliams confirme que, même si la coalition ne s’est pas du tout servi d’armes à l’uranium appauvri, les armes qu’aurait utilisées le groupe de M. Oussama Ben Laden représenteraient à elles seules une source importante de contamination, surtout si elles proviennent de Russie : cet UA pourrait même être plus « sale » que celui de Paducah.

Suite à ses enquêtes dans les Balkans, le PNUE a créé une unité d’évaluation après conflit, dont le directeur Henrik Slotte se déclare prêt à intervenir sur le terrain en Afghanistan dès que possible, à condition que la sécurité soit suffisante, l’accès aux sites concernés garanti et l’opération convenablement financée. L’OMS, quant à elle, s’est murée dans un mutisme total. Aux questions adressées à M. Jon Lidon, porte-parole de la directrice générale Gro Harlem Brundtland, sur l’état du fonds pour la recherche sur l’UA, l’organisation n’a pas daigné répondre.

Pourtant, des études épidémiologiques devraient commencer immédiatement, selon M. Williams, sinon les victimes des expositions extrêmes seront toutes mortes, leur décès étant attribué à la rigueur de l’hiver dans ce pays sortant de plus de deux décennies de guerres.

Dans le comté de Jefferson (Indiana), le Pentagone a fermé le champ de tir de quelque 80 hectares où il testait autrefois les obus à l’UA. Le devis le moins élevé pour le remettre en état se monte à 7,8 milliards de dollars - sans compter le stockage pour toujours d’une épaisseur de six mètres de terre et la végétation à enlever. Estimant ce prix trop élevé, l’armée a cherché d’autres solutions et finalement décidé d’offrir le terrain au service des parcs nationaux afin d’y créer une réserve naturelle, offre que celui-ci a refusée. On parle maintenant de classer l’ex-champ de tir en « zone nationale de sacrifice » et d’en interdire l’entrée pour l’éternité ! Voilà qui donne une idée de l’avenir réservé aux diverses zones de la planète où les Etats-Unis ont utilisé et utiliseront des armes à l’uranium appauvri.

Robert James Parsons.

(1) Lire l’article.
(2) Les sites Internet de Janes Defense Information, de la Federation of American Scientists, du Centre for Defense Information.
(3) Voir le Hard and/or Deeply Buried Target Defeat Capability (HDBTDC) Program sur le site de la FAS.
(4) Voir les « missiles intelligents » sur le site de la FAS et la présentation du Bunker Buster sur le site de USA Today.
(5) Chronology of environmental sampling in the Balkans ; voir aussi le site du PNUE.
(6) « Loi du silence sur l’uranium appauvri », Le Monde diplomatique, février 2001.
(7) La Guerre radioactive secrète, de Martin Meissonnier, Roger Trilling, Guillaume d’Alessandro et Luc Hermann, diffusé en février 2000, actualisé et rediffusé en janvier 2001 sous le titre L’Uranium appauvri ; nous avons retrouvé l’usine contaminée, de Roger Trilling et Luc Hermann.
(8) Lire Naïma Lefkir Lafitte et Roland Lafitte, « Armes radioactives contre l’« ennemi irakien » », Le Monde diplomatique, avril 1995.
(9) The Use of Modeling and Simulation in the Planning of Attacks on Iraqi Chemical and Biological Warfare Targets
(10) Lire notamment « New Evidence is Adding to US Fears of Al-Qaida Dirty Bomb », International Herald Tribune, 5 décembre 2001 ; « Uranium Reportedly Found in Tunnel Complex », USA Today, 24 décembre 2001.
(11) U.S. Says More Weapons Sites Found in Afghanistan, Reuters, 16 janvier 2002

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Internet à l’assaut de la dernière frontière

Vint Cerf, l’un des papas d’Internet et l’un des vice-présidents de Google, dit qu’il bosse sur de nouveaux protocoles destinés à produire un réseau spatial de communications suffisamment solide sur le modèle d’Internet ici-bas.

Il y a quelques années, V. Cerf dessinait les protocoles ayant permis de vous apporter Internet. Il veut désormais aller sur la lune, pensant qu’il est temps d’avoir un vrai système de communications dans l’espace, au lieu de liaisons radio qui inhibent l’interopérabilité et qui doivent être redéfinies à chaque nouvelle mission.

Vint Cerf s’est acoquiné avec le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA et MITRE Corporation basée à Washington DC, une organisation sans but lucratif de ressources technologiques. Leur projet commun s’appelle Interplanetary Internet.

Leur projet de développement de standards de communications, qui consiste à jeter les bases techniques d’un support dans l’espace de liaisons à large bande, sera testé à bord de l’ISS (International Space Station) l’an prochain. Si tout va bien, Vint Cerf espère que les missions spatiales pourront utiliser les protocoles dès 2010.

En réponse à une interview du magazine Technology Review du MIT, V. Cerf indique que les premiers problèmes à surmonter impliquent les délais imputés à la distance et la rotation des planètes, cause d’interruptions des lignes de communications.

Pour y parer, Vint Cerf dit que le projet est de développer un réseau DTN (disruption-tolerant networking) qui stocke l’information quand le réseau est indisponible et la transmet quand le réseau est de nouveau disponible, sur le même design que le protocole TCP/IP.

Vint Cerf précise que le protocole TCP/IP serait toujours utilisé à la surface des planètes et dans les vaisseaux, tandis que les protocoles DTN seraient réservés aux communications interplanétaires.

Les problèmes de sécurité ne sont évidemment pas absents et V. Cerf fait remarquer que de grands soins ont été apportés à la sécurité des nœuds de communication capables d’identifier les autres nœuds auxquels ils sont connectés.

“Des méthodes solides d’authentification seront employées, des méthodes de cryptographie, pour s’assurer que les intervenants sont autorisés à communiquer”, explique V. Cerf en précisant que les noeuds de communication pourront refuser de transmettre l’information en cas de non reconnaissance.

Vint Cerf espère que ce système servira un jour de base aux communications robotisées et humaines dans toute la galaxie. Enterprise, fin de transmission.

L’Inq
Technology Review

Traduction et adaptation d’un article de Sylvie Barak pour INQ.

Par : Cyril Fussy - Lundi 27 octobre 2008 à 18:56

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Conflits militaires, or et crises de change

Les guerres de l’or

Conflits militaires, or et crises de change

Les guerres de l’or
Conférence donnée par Ferdinand Lips (1) à l’Université de St-Gall le jeudi 24 juin 2004 dans le cadre de la série intitulée «International Finance & Security»

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de remercier les organisateurs, Messieurs Graf et Brunner, de m’avoir invité. Avoir choisi un sujet aussi brûlant que celui de l’or les honore. Ils font ainsi preuve de courage. En effet, le mot «or» était tabou jusqu’il y a peu. Le prononçant, on risquait de passer pour un original. Ils ont pris une sage décision. Nous verrons bientôt à quel point, dès l’origine de la civilisation, l’or a joué un rôle essentiel et positif dans l’histoire de l’humanité. Je prouverai que, sans monnaie-or, il n’est que crises et guerres dans le monde. Le XXe siècle et le début du XXIe en témoignent. Je prouverai également ou affirmerai tout au moins que, sans étalon-or, le monde retombera dans un nouveau moyen-âge. Je ne sais pas quel en est la signification, mais le calendrier de l’ancien peuple des mayas se termine en 2012. D’ici là, le système financier actuel – ou plutôt le non-système – aura fini d’exister, à mon avis. Comme vous le savez, il se fonde sur un mensonge et une accumulation gigantesque de dettes, qui ne peuvent plus être honorées. Il est probable que cette montagne de dettes recouvrira tout finalement.

Toutefois, j’entends aussi vous donner de l’espoir en vous racontant qu’il y avait autrefois de meilleurs systèmes financiers qu’aujourd’hui. De plus, ma conférence est un appel. Elle vise à inciter les jeunes à s’occuper de l’or en tant que monnaie. Faites de l’archéologie monétaire. Examinez l’étalon-or. Vous seuls pouvez sauver le monde, personne ne le fera à votre place.

Situation actuelle, après la renonciation à l’étalon-or

Tous les facteurs négatifs que l’on discerne actuellement dans le monde résultent de deux événements particuliers. Ceux-ci sont la cause de nos plus grands soucis au XXe siècle et maintenant, au début du XXIe siècle, à savoir les crises politiques, les guerres, les crises monétaires et économiques, la pauvreté, le rassisme, l’holocauste, l’immigration et les migrations de peuples ainsi que le terrorisme. La majorité de ces fléaux s’expliquent par ces deux événements.

Le premier événement est l’abandon de l’étalon-or en 1914, au début de la Première Guerre mondiale, et le deuxième est la fondation du Système fédéral de réserve des Etats-Unis en 1913. L’histoire du monde prouve qu’il y a une corrélation étroite entre ordre monétaire et guerre et paix. L’histoire économique démontre que les marchés financiers ne fonctionnent parfaitement que sous le régime de l’étalon-or.

Elle démontre aussi qu’il y a une étroite corrélation entre l’ordre monétaire et l’éthique et la morale.

Le XIXe siècle a été, fait peu connu, une période de prospérité et de croissance sans inflation. On croit parler d’un conte de fées en constatant que les principales monnaies de l’époque sont restées longtemps stables. Le franc français l’est même resté pendant 100 ans. C’était l’époque de l’étalon-or.

Fonctionnement du système de l’étalon-or

La règle fondamentale du système de l’étalon-or était un prix fixe de l’or, chaque monnaie ayant un rapport fixe à une quantité déterminée d’or. Les monnaies étaient couvertes par de l’or et convertibles à tout moment en or. Les réserves monétaires des Etats consistaient uniquement en or. L’importation et l’exportation d’or étaient libres.

La durée de la fixation des monnaies (2) à l’étalon-or

Franc français 1814–1914 100 ans
Florin néerlandais 1816–1914 98 ans
Livre sterling 1821–1914 93 ans
Franc suisse 1850–1936 86 ans
Franc belge 1832–1914 82 ans
Couronne suédoise 1873–1931 58 ans
Mark allemand 1875–1914 39 ans
Lire 1883–1914 31 ans
Source: Pick’s Currency Yearbook 1977–1979

Tous les déficits des balances des paiements (balance des paiements: somme de toutes les transactions économiques entre un pays et l’étranger) étaient compensés par des exportations d’or. Ainsi, l’or assurait la discipline de l’économie. Il limitait les dépenses publiques. Il donnait au citoyen une monnaie qui conservait sa valeur et était reconnue sur le plan international. Si la hausse des prix dans le pays accroissait le déficit de la balance des paiements, l’or sortait automatiquement du pays, ce qui limitait sa mise à disposition de la circulation monétaire interne. Par conséquent, les prix restaient stables ou baissaient. Les exportations redevenaient compétitives et la balance des paiements s’améliorait. En revanche, si la balance des paiements était excédentaire, l’or était importé et l’économie connaissait l’expansion. Les réévaluations et dévaluations étaient inconcevables. La stabilité du système était préservée automatiquement. C’est pourquoi les politiciens n’aiment pas l’or. L’or oblige à équilibrer le budget.

Les monnaies stables de l’histoire

L’histoire nous livre de nombreux exemples de gouvernants qui n’ont procédé à la création de monnaie qu’avec une grande discipline. L’un d’eux est celui de la Grèce antique, où les premières monnaies ont été battues. En fait, le drachme a été la monnaie mondiale du monde civilisé de l’époque, en raison de sa teneur en or. Les cités grecques étaient alors prospères, le commerce s’épanouissait.

Byzance nous donne l’exemple le plus imposant d’une nation à la monnaie saine. Fidèle à l’ancienne tradition grecque de la monnaie stable, l’empereur Constantin a ordonné la frappe d’une nouvelle monnaie, nommée solidus. Pendant 800 ans, le solidus a été la monnaie mondiale, circulant de la Chine à la Grande-Bretagne, de la Mer baltique à l’Ethiopie.

La législation byzantine était très stricte en matière monétaire. Avant d’être admis dans la corporation des banquiers, il fallait avoir des parrains. Ceux-ci devaient témoigner du caractère irréprochable du candidat. On voulait s’assurer qu’il ne falsifierait pas de monnaie. Si quelqu’un contrevenait à ces normes, on l’amputait de la main. Il est étonnant que l’empire byzantin ait prospéré pendant 800 ans comme centre commercial mondial. Durant cette époque, aucune dévaluation, aucune accumulation de dettes n’ont eu lieu. Ni l’antiquité, ni les temps modernes ne présentent de pareils exemples. Par sa monnaie, Byzance a contrôlé le monde civilisé comme le monde barbare de l’époque. Ce phénomène grandiose a pris fin quand l’empereur Alexius Commenus, qui avait contracté de fortes dettes de jeu, a dû dévaluer sa monnaie. 200 ans après, les Turcs sont arrivés et le miracle a pris fin.

Un autre exemple frappant du succès des monnaies d’or standardisées a été le dinar d’or de l’empire arabe. A son apogée, cet empire s’est étendu de Bagdad à Barcelone.

Seule une nouvelle monnaie-or, le florin d’or florentin, a permis l’essor des villes-Etats italiennes, telles Florence, Sienne, Venise et Gênes. Une monnaie-or stable et fiable a stimulé le négoce et procuré le bien-être aux villes-Etats italiennes et à larges régions de l’Europe occidentale. La monnaie-or a formé la base économique de la Renaissance. La culture ne s’épanouit que si le bien-être règne et non pas quand les gens sont pauvres. La puissance de l’or et la confiance qu’il suscite ont porté l’humanité à un niveau supérieur de civilisation.

Dans leur grande sagesse, les fondateurs des Etats-Unis ont prévu dans la Constitution que seuls l’or et l’argent auraient cours légal. Ils avaient horreur du papier-monnaie et d’une banque centrale. Aujourd’hui, ce fait est ignoré ou considéré comme anachronique.

L’étalon-or du XIXe siècle, conquête monétaire du monde civilisé

L’étalon-or n’a été conçu ni lors d’une conférence monétaire, ni par un cerveau génial: il était le résultat d’une expérience de plusieurs siècles. La Grande-Bretagne l’a lancé. A l’apogée de ce système, au début du XXe siècle, quelque 50 nations, à savoir tous les principaux pays industrialisés, lui étaient soumis. Ces nations formaient une grande communauté des paiements, qui fonctionnait.

En 1960, le professeur Melchior Palyi a écrit dans son livre «Währungen am Scheideweg» (3) (Les monnaies à un tournant décisif):

«Pour la première fois depuis l’épanouissement de Rome, le monde civilisé est parvenu à réaliser son unité monétaire. L’intégration commerciale et financière du monde a été effectuée sans empire militaire ni utopie. Cette unité monétaire est reconnue et acceptée aussi bien en théorie que dans la pratique. En raison des automatismes et de la discipline auxquels les autorités monétaires étaient liés, les fluctuations des changes étaient, sinon impossibles, tout au moins limitées. Tel était l’avantage inestimable de la monnaie-or. De même, le capital pouvait être affecté à des transactions à court ou à long terme. Le commerce et l’industrie pouvaient planifier leurs activités. Notamment les automatismes et les règles de bienséance monétaire rendaient la valeur de la monnaie indépendante de l’humeur des gouvernements. Sur le plan mondial, ils stabilisaient cette valeur dans une forte mesure. Malgré toutes les assurances des réformateurs monétaires, aucun succédané d’une valeur tant soit peu équivalente n’a été trouvé depuis lors.»

L’économiste Ludwig von Mises a écrit dans «Human Action»: (4)

«L’étalon-or a été l’étalon mondial au temps du capitalisme, de l’accroissement du bien-être, de la liberté et de la démocratie […] C’était l’étalon international dont le commerce international et les marchés mondiaux des capitaux avaient besoin […] Il a porté l’industrie, le capital et la civilisation occidentales dans les coins les plus reculés de la planète, créant des richesses inconnues jusqu’alors […] Il a accompagné un progrès inconnu jusqu’alors du libéralisme occidental, a uni tous les Etats en un ensemble de nations libres collaborant pacifiquement […] L’étalon-or n’atteint certainement pas la perfection. Dans le monde des hommes, rien n’est parfait d’ailleurs […] Mais personne n’a inventé de système plus satisfaisant que celui de l’étalon-or.»

Avant de vendre son âme, Alan Green-span (5),(6) a décrit l’étalon-or comme le garant de la prospérité et de la liberté. Selon ses déclarations d’alors, seul ce système monétaire peut empêcher que l’Etat-providence ne prolifère avec ses déficits budgétaires, que le monde financier ne commette sans cesse des excès de spéculation aboutissant à des dépressions. Il estimait alors que l’or et la liberté économique étaient inséparables. L’étalon-or est un instrument de l’économie libérale, l’un dépendant de l’autre. Sans or, il n’est pas d’économie libre liée à la division du travail.

L’époque de l’étalon-or, au XIXe siècle, était l’âge d’or de l’homme blanc et du Japon. Après la chute de Napoléon, cette époque n’a connu que huit guerres importantes.

Les guerres du XIXe siècle après la chute de Napoléon

1855 Guerre de Crimée
1861–65 Guerre civile des Etats-Unis
1866 Guerre entre la Prusse et l’Autriche, Königsgrätz
1870–71 Guerre franco-allemande
1877–78 Guerre russo-turque
1894–95 Guerre entre la Chine et le Japon
1900 Guerre des Boers, Afrique du Sud

De plus, il n’y avait pas de terrorisme comme actuellement.

Ma thèse

Ma thèse est la suivante: si le système de l’étalon-or avait subsisté et que les nations belligérantes avaient respecté ses règles, la Première Guerre mondiale aurait cessé rapidement. Les automatismes et les règles de bienséance appliquées alors auraient empêché tout financement de guerre à la Keynes. (L’historien suisse Jacob Burckhardt mentionne, outre Marx, Keynes comme un des grands destructeurs de l’histoire mondiale.) Peu après le début de la Première Guerre mondiale, le monde a commencé à se livrer à l’escroquerie monétaire. Les pressions politiques visant à financer la guerre par des emprunts rendaient une politique monétaire saine impossible et ont entraîné la ruine des monnaies. Sans déficit financier, la guerre aurait duré six mois au maximum. Sans la discipline qu’impose la monnaie-or, elle a duré 4½ ans finalement. Tout s’est transformé en cendres, et une génération de millions de jeunes gens a péri sur les champs de bataille.

Déclin de l’ancien ordre mondial à la suite du déclin de l’étalon-or

La catastrophe de la Première Guerre mondiale a coïncidé avec la chute de l’ancien monde. Voyez à ce sujet le livre de Stefan Zweig «Die Welt von Gestern» (7) (Le monde d’hier). Il montre à quel point le monde était beau alors. Le financement de la guerre a ruiné surtout l’Allemagne, qui était alors le pays le plus fort et le plus développé. La Reichsbank a financé une grande partie des dépenses de guerre à court terme et non pas par des emprunts de guerre à long terme, comme l’on fait les Anglais. Ce fait, ainsi que le traité de Versailles et ses paiements de réparation exorbitants, ont entraîné l’hyperinflation, l’anéantissement de la bourgeoisie et l’avènement d’Hitler, établissant ainsi les conditions de la Seconde Guerre mondiale. Regardez ce que les socialistes décadents ont fait du miracle économique grâce à leur Etat-providence: une Allemagne à pleurer.


La tragédie monétaire du XXe siècle

Il avait été décidé de revenir à l’étalon-or après la Première Guerre mondiale. Mais la force et la sagesse manquaient aux gouvernants. A la conférence de Gênes, tenue en 1922, le système de l’étalon de change-or a été instauré.

Considérez, Mesdames et Messieurs, que non pas la réintroduction de l’étalon-or, mais l’établissement d’un système immonde, celui de l’étalon de change-or, a été décidé. Il en résulte que les banques centrales pouvaient utiliser comme réserves, outre l’or, les monnaies des Etats vainqueurs, le dollar et la livre. Le dollar et la livre étaient subitement déclarés équivalents de l’or, ce qui est inflationniste. Ce que les alchimistes monétaires fabriquaient était inflationniste, car ces dollars et livres comptaient double, à savoir dans le pays d’émission et dans celui d’utilisation comme réserves. De surcroît, chacun aurait dû savoir que la diminution du pouvoir d’achat n’épargnait pas non plus ces monnaies, qui ne pouvaient donc pas servir d’étalon général et durable. L’or conserve toujours sa valeur, contrairement aux monnaies de papier. Une des décisions les plus catastrophiques de l’histoire monétaire a été celle du ministre britannique des finances de l’époque, Winston Churchill, de ne pas dévaluer la livre, mais de maintenir la parité-or au niveau de 1914, malgré l’inflation survenue depuis lors. Lorsqu’une légère dépression a eu lieu en 1927 aux Etats-Unis, le Système fédéral de réserve (la «Fed») a approvisionné excessivement le système bancaire en liquidités. De plus, il voulait aider ainsi la Banque d’Angleterre, qui perdait alors beaucoup d’or parce que la rémunération des placements à intérêt fixe était plus attrayante à l’époque aux Etats-Unis. Pour abaisser le niveau des taux d’intérêt, la Fed a injecté de nouvelles liquidités dans le système bancaire, qui les a déversées sur le marché des actions et a perdu complètement le contrôle de la situation en 1929. Lorsqu’on a voulu stopper l’expansion, il était déjà trop tard. L’économie américaine s’est effondrée, entraînant le monde dans la Grande Dépression des années trente. Aujourd’hui encore, les partisans de l’économie étatique rendent l’étalon-or responsable de cette débâcle. Or il n’y avait plus d’étalon-or. Et celui-ci avait fonctionné auparavant.

Les banques centrales, les banques et la guerre

Quand les gouvernements ont renoncé à l’étalon-or, les banques centrales ont constitué le dernier rempart, pour autant qu’elles aient conservé une certaine indépendance. Depuis lors, nous savons ce qu’il en est de ce soi-disant refuge de la stabilité. L’indépendance des banques centrales n’était qu’un leurre. Elles ont servi partout d’instrument complaisant des gouvernements. Ce sont justement les banques centrales et le système bancaire qui ont permis, par leur création de crédit, l’économie des déficits et de la guerre, et qui l’ont même stimulé souvent. Dans son livre «Debt and Delusion» (8) (Endettement et illusions), l’économiste anglais Peter Warburton rend surtout les banques centrales responsables de la détérioration de la politique économique et financière depuis le début des années quatre-vingt. L’or n’est plus là pour freiner les excès.


Le Système fédéral de réserve

L’événement le plus funeste qui ait jamais eu lieu parmi les banques centrales a été l’instauration du Système fédéral de réserve des Etats-Unis en 1913. La Banque d’Angleterre et la Reichsbank d’Allemagne ont servi de modèle. Si l’adjectif funeste vous paraît excessif, je vous recommande la lecture de «The Creature from Jekyll Island – A Second Look at the Federal Reserve System» de G. Edward Griffin.(9) Prétendant protéger le pub-lic de krachs bancaires et viser à la stabilisation de la valeur de la monnaie, la banque centrale américaine, qui n’est pas du tout «federal», mais complètement «private», constitue un cartel qui tente de protéger ses membres de toute concurrence inopportune et de répercuter des pertes éventuelles sur les contribuables. Son institution est contraire à la constitution initiale du pays. Les présidents Thomas Jefferson et Andrew Jackson se sont constamment opposés à l’établissement d’une banque centrale. L’institution s’est effectuée perfidement, passant à la sauvette par le Parlement avant Noël 1913, alors que la plupart des députés étaient déjà retournés dans leur famille. L’établissement du Système fédéral de réserve est contraire à la Constitution, qui ne prévoit que l’or et l’argent comme monnaies légales.

Griffin recommande de dissoudre le Système fédéral de réserve pour les raisons suivantes:

1. La Fed ne peut pas réaliser l’objectif qu’elle s’est fixé, à savoir la stabilité de la valeur de la monnaie. Depuis sa fondation, la valeur du dollar a diminué de plus
de 95%.

2. Il s’agit d’un cartel contraire à l’intérêt public.

3. Elle est un excellent instrument pour promouvoir l’usure dans le système bancaire.

4. Elle crée une fiscalité très inéquitable.

5. Elle encourage la guerre.

6. Elle déstabilise l’économie.

7. Elle est un instrument du totalitarisme.

L’Etat ou plutôt l’Etat-providence

Wilhelm Röpke, l’un des auteurs du miracle économique allemand,(10) a écrit: «La connaissance s’impose qu’un gouvernement a rarement disposé de sa monnaie de manière illimitée sans en abuser. Aujourd’hui, à l’époque de l’Etat-providence, la probabilité d’un tel abus est plus forte que jamais.»

Actuellement, nous avons besoin de l’étalon-or plus que jamais, car l’expérience nous démontre que l’on ne peut pas se fier à la -politique. La structure politique actuelle résistera donc de toutes ses forces à chaque tentative de réinstaurer l’étalon-or, parce qu’il ne permettrait pas de maintenir l’Etat-providence. Celui-ci vit de l’escroquerie que le gouvernement commet en étant le principal responsable de la détérioration de la valeur de la monnaie.

Les décisions funestes prises à Bretton Woods en 1944

Le monde n’avait rien appris. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’institution de l’étalon dollar-or a été décidée. Les Etats-Unis ont ainsi le monopole effrayant de régler leurs dettes par du papier qu’ils avaient imprimé eux-mêmes. Un privilège exorbitant, comme le disait de Gaulle. Personne n’aurait pu résister à une telle tentation. Le premier résultat en a été l’inflation des années septante.

Veuillez bien faire la différence: après la Première Guerre mondiale, on est passé de l’étalon-or à l’étalon de change-or, les deux devises qui servent d’étalon étant la livre et le dollar; après la Seconde Guerre mondiale, on en est arrivé à l’étalon dollar-or. Entre-temps, la livre sterling avait perdu toute sa valeur et ne pouvait plus être utilisée comme réserve monétaire. Signe de la puissance économique des Etats-Unis, seul le dollar figurait maintenant à côté de l’or comme réserve monétaire.

Lorsque le Président Nixon a résilié unilatéralement cet ordre monétaire le 15 août 1971, il signait ainsi la déclaration de faillite des Etats-Unis. En 1973, on est passé aux changes flexibles, ce qui ouvrait définitivement les vannes d’une création de monnaie et de crédit, d’une économie déficitaire et d’une spéculation sans précédents. Nous ne parlerons pas aujourd’hui de l’institution funeste du FMI et de la Banque mondiale, bien qu’il n’y ait pas de doute qu’ils aient soutenu et encouragé tous deux le socialisme mondial.

Conséquence: l’ordre monétaire international actuel

Dans un discours prononcé le 7 août 2002, le Président Bush a déclaré: «Nous ne savons pas combien de guerres seront nécessaires pour assurer la paix de notre patrie» ou, en version originale: «There is no telling how many wars it will take to secure freedom in the homeland.» Par cette remarque, Monsieur Bush a annoncé qu’il n’y aura pas une seule guerre contre l’Irak, mais de nombreuses guerres sur toute la planète. Ce faisant, il n’a pas défini quand une guerre était gagnée et quand elle ne l’était pas. Il en résulte que ces guerres se poursuivront sans trêve et qu’elles seront financées par des déficits budgétaires ainsi que par le système bancaire. Toutes ces manipulations seraient impossibles sous le régime de l’étalon-or.

Comment les Etats-Unis peuvent-ils payer ces guerres? Car ils sont en faillite. Le déficit de leur balance commerciale va atteindre bientôt USD 600 milliards, celui de leur budget dépasse USD 500 milliards. Leur endettement envers l’étranger est énorme.

Mais ils sont déjà en faillite depuis le 15 août 1971. Ce jour-là, les Etats-Unis ont accentué leur guerre contre l’or. Comme une simple république bananière, ils n’ont plus fait face à leur obligation de convertir les dollars en or. Néanmoins, ils font la guerre et paient simplement avec du papier-monnaie sans couverture, pour ainsi dire avec de la fausse monnaie.

Et qui les aide à se comporter ainsi? Nous tous! Tel était déjà le cas lorsque Kennedy et Johnson faisaient la guerre au Vietnam. Le monde finance les déficits et les Etats-Unis font la guerre. Tel est le résultat effroyable de la renonciation à l’étalon-or. Mais personne ne le remarque ou personne ne veut l’avouer. C’est donc notre faute à tous.

Le XXe siècle et le début du XXIe siècle

Contrairement au XIXe siècle, caractérisé par une croissance solide, exempte d’inflation, une stabilité des changes à toute épreuve et peu de guerres, le XXe siècle s’est caractérisé par l’inflation, l’hyperinflation, les conflits des changes et du commerce, les vagues de spéculation et les guerres. Deux guerres mondiales, des centaines, voire des milliers de guerres locales, des centaines de millions de morts, l’éradication et l’anéantissement de peuples entiers, des migrations, l’avilissement des monnaies sur le plan mondial, la ruine économique, l’expansion des bidonvilles, le sida et, finalement, l’effondrement de la civilisation en ont été le résultat.


Pourquoi fait-on la guerre?

Il n’y a pas de doute que les raisons économiques ont joué le rôle le plus important parmi les séries de causes qui ont déclenché des conflits internationaux et, finalement, des guerres. De la préhistoire, avec ses luttes pour les terrains de chasse et les pâturages, les salins et les vallées fluviales fertiles, on est passé aux expéditions de pillage et de conquête des Etats maritimes et commerciaux pour aboutir aux combats modernes visant à s’assurer l’espace vital, les régions de vente et, raison la plus importante, le contrôle des matières premières. Toutefois, la politique intérieure a joué aussi un grand rôle. Souvent, des guerres ont été menées pour cacher à la population des difficultés internes.

Au Moyen-Orient, les Américains ont deux objectifs, à savoir

1. contrôler les réserves pétrolières de la région et

2. détourner l’attention de l’état du système financier américain.

Saddam Hussein n’était qu’un prétexte, puisqu’on l’avait armé et encouragé dans sa lutte contre l’Iran.

Cependant, une raison supplémentaire est l’arrogance incroyable des Américains. Les dirigeants américains connaissent maintenant le revers de la médaille. Ils ne peuvent pas gagner cette guerre, qui ruine leur monnaie encore davantage. En effet, les guerres ont toujours détruit le pouvoir d’achat de la monnaie. Alors qu’une monnaie d’or de l’époque d’Alexandre le Grand brille aujourd’hui comme jadis, le destin des monnaies de papier est de revenir tôt ou tard à leur valeur intrinsèque, soit à zéro.

Les Allemands s’y connaissent. Ils ont subi une perte totale après la Première Guerre mondiale, une perte totale après la Seconde et finalement, par l’institution du système monétaire européen et de l’euro, la perte du mark pour la troisième fois durant un siècle.

L’or, synonyme de liberté

Il y a corrélation non seulement entre monnaies couvertes par l’or et guerre, mais aussi entre monnaies couvertes par l’or et liberté. Monsieur Greenspan, président du Système fédéral de réserve des Etats-Unis, a écrit l’ouvrage célèbre intitulé «L’or et la liberté économique», (5) dans lequel il affirmait que l’étalon-or était le garant de la prospérité et de la liberté. Si nous nous rappelons que l’un des premiers actes de Lénine, de Mussolini, d’Hitler et de Roosevelt à leur prise de pouvoir a été d’interdire la détention d’or, la corrélation devient claire. Maintenant aussi, le cours de l’or est manipulé quotidiennement et maintenu bas. On veut, autant que possible, préserver la fiction de la fausse monnaie qu’est le dollar. J’ai décrit ces manipulations dans mon ouvrage intitulé «Gold Wars». (11)


Pourquoi l’or est-il manipulé?

L’or est manipulé quotidiennement par des malfaiteurs financiers sans scrupules. Le graphique ci-dessous indique l’évolution et la manipulation du cours de l’or en un jour. Vous y verrez ce qui se passe.

Normalement, le cours de l’or monte en Europe, puis est précipité vers le bas dès que la COMEX ouvre sa séance à New-York. Un jour davantage, un jour moins. Indépendamment des dommages que l’économie subit dans le monde entier.


Quel intérêt ont ces malfaiteurs financiers à manipuler le cours de l’or?

Dans toute discussion au sujet de l’avenir de l’or et de son cours, il faut considérer un point. L’or est un métal politique. En effet, l’or dans son rôle historique de monnaie n’est pas compatible avec le système financier moderne. Jusqu’au 15 août 1971, il n’y avait aucune période de l’histoire durant laquelle aucune monnaie n’était liée à l’or.

L’histoire monétaire mondiale foisonne de dévaluations, de détérioration des pièces de monnaie et de faillites. Pendant chaque période, on pouvait y échapper cependant en passant à des monnaies couvertes par de l’or. Depuis 1971, cela n’est plus possible, abstraction faite du franc suisse.

Toutes les catastrophes économiques, monétaires et financières des 30 dernières années sont dues à ce changement.

Le système actuel de papier-monnaie sans couverture est encore très récent. Il dépend uniquement de la croyance que les dettes sur lesquelles il se fonde seront remboursées un jour.

Le seul événement qui pourrait saper cette confiance et, partant, ébranler le système financier, est une forte hausse du prix de l’or en dollars. C’est la raison pour laquelle le cours de l’or est manipulé chaque jour.

Toutefois, l’histoire du pool de l’or des années soixante nous démontre que l’on ne peut pas manipuler le cours de l’or indéfiniment. A cette époque également, les banques centrales ont tenté de limiter le cours de l’or à USD 35. Le 17 mars 1968, le pool s’est effondré et cette misérable expérience a sombré dans le ridicule.

Les gouvernements du monde manipulant chaque jour le cours de l’or, ce métal est très bon marché actuellement.

Où en sommes-nous? Le monde en crise et en guerre

1. Nous passons par une guerre mondiale des monnaies et des dévaluations.

2. La monnaie de réserve, le dollar, est faible, car la situation financière des Etats-Unis est alarmante. On compte plus de USD 34 billions de dettes, USD 200 billions de produits dérivés et quelque USD 10 billions d’engagements hors budget. (Rappelons-nous que, en 1997, un seul Hedge Funds, Long Term Capital Management, dont le bilan se chiffrait à USD 3 milliards, a suscité la crainte que la structure financière mondiale ne s’effondre!)

3. Accroissement dramatique de la masse monétaire aux Etats-Unis et dans le monde.

4. Actuellement, les Bourses sont des casinos; leur évaluation est trop forte et périlleuse. Chaque jour, la Working Group on Financial Markets, fondée en 1987 par le Président Reagan, manipule l’indice Dow Jones. Il n’y a plus de marchés libres. Les initiés évitent les marchés.

5. Des taux d’intérêt négatifs (inflation supérieure aux intérêts reçus) sont néfastes aux investissements et à la conjoncture en général.

6. La demande d’or est supérieure à la production, les banques centrales ont prêté entre un tiers et la moitié de leur or. L’or a disparu. Une panique pourrait s’ensuivre si les gens remarquaient que l’or est la seule sûreté et qu’une grande partie de l’or des banques centrales est vendue.

7. Accumulation de dettes historiquement élevée sur le plan mondial. La jeune génération devra verser des intérêts d’un montant insupportable et ne pourra s’acquitter de ses obligations. Il pourrait en résulter une panique, ou elle pourrait se débarrasser de ces dettes par l’inflation.

8. La détérioration monétaire actuelle est une catastrophe pour les salariés et les retraités. Elle aboutit à l’anéantissement de la classe moyenne. Dans le monde, un milliard de personnes vit dans des quartiers misérables. Bientôt, un tiers des citadins vivra dans des bidonvilles. Dans ces régions, la propension à se radicaliser croît. La haine augmente.

9. Ces dix prochaines années, l’économie mondiale passera par une phase de dépression dite de Kondratieff. Si l’humanité a toujours survécu aux crises, elle ne surmontera pas la crise actuelle sans graves conséquences, vu les moyens actuels de pollution monétaire.

10. La confusion politique s’accroît. La situation géopolitique est pire que jamais. Un seul coup d’Etat en Arabie saoudite pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’approvisionnement en pétrole et l’économie mondiale.

Le député au Congrès Howard Buffett, père de l’investisseur couronné de succès Warren Buffett, a déclaré en 1948:

«En raison de la vigueur économique des Etats-Unis, il peut s’écouler beaucoup de temps jusqu’à ce que l’expérience du papier-monnaie se termine. Mais si ce jour arrive, notre gouvernement de l’époque estimera sans doute qu’une guerre à l’étranger est plus sage qu’une discussion dans son propre pays. Tel est aussi la solution qu’Hitler et d’autres ont choisie en recourant à l’économie du papier-monnaie. Si la liberté doit survivre, il n’y a pas de défi plus important que le retour à une monnaie honnête, à savoir la réintroduction de l’étalon-or. C’est là le seul moyen de préserver les fruits de notre travail.»

Telles sont les corrélations entre liberté, monnaie et esprit, guerre et paix et or.

Mesdames, Messieurs

Je crois avoir livré assez d’arguments pour vous convaincre de la nécessité d’une monnaie saine, stable, basée sur l’or. La seule issue est le retour à une monnaie honnête, à l’étalon-or.

Ou comme l’a dit un jour Otto de Habsbourg: «Sur tous les plans, l’éthique et la morale demeurent la voie la plus sûre. («FAZ» 12.4.1988)» (12)

Pour terminer, je donnerai encore la parole à deux personnes dont la sagacité ne fait aucun doute.

Harry Schultz, l’expert en investissements connu dans le monde entier, nous a donné une des meilleures définitions de l’étalon-or: «Etalons (or et autres)»: (13)

«Durant les 38 dernières années, je l’ai écrit plusieurs fois et j’insiste sur ce point: je suis partisan de l’or, à quelque prix que ce soit! Je ne lutte pas pour l’or pour réaliser des bénéfices sur les actions de mines d’or, sur les barres ou les pièces d’or. L’importance de l’or a une source plus profonde, et il me serait désagréable de me prononcer pour l’or pour des raisons uniquement mercantiles. L’or est le point rotation et d’ancrage de notre liberté individuelle, et non d’un groupe et d’une nation. Facteur déterminant, l’or fait partie du système monétaire. Il nous faut retourner à l’étalon-or. Jadis, j’étais encore prêt au compromis, acceptais un étalon proche de l’or et une version modifiée du traité de Bretton Woods. Tel pourrait d’ailleurs être le résultat des débats. A mon avis, nous devrions toutefois lutter pour un pur étalon-or, pour la vieille forme qui a si bien fonctionné. Et pas seulement pour des raisons de politique financière. L’étalon-or a obligé les nations à limiter leurs dettes, leurs dépenses et leurs plans socialistes. Il en est résulté que des comportements raisonnables se sont formés en raison de ces limitations et que ces comportements se sont répercutés sur chacun. Les hommes étaient plus honnêtes, tenaient compte davantage de la morale et de la bienséance et étaient plus aimables, car le système était honnête et moral. Cause et effet. Actuellement, la cause et l’effet découlent d’un système inverse: aucune limite à l’action, au contrôle et à l’emprise des gouvernements; aucune limite à l’endettement de l’Etat, au bien-être ni aux plans socialistes. Il n’y a plus d’instance qui contrôle le gouvernement.

La population a adopté ce comportement, contractant des dettes et perdant le respect du système et de toute morale. S’en sont suivis davantage de divorces, d’escroqueries, de criminalité, d’enfants hors mariage, de ménages mal en point. Si la monnaie d’un pays n’a plus de base ni de couverture, il n’y a plus de norme pour aucun comportement. La monnaie fixe une norme qui s’étend à toute activité humaine. Pas de couverture de la monnaie, pas de morale. C’est pourquoi la monnaie sous forme de pièces d’or a fonctionné si bien, et les Etats-Unis n’ont évolué que lentement et prudemment en direction d’une monnaie de papier et ont couvert longtemps leur billet à 100% par de l’or. Lentement toutefois, à la manière d’un salami débité tranche par tranche, cette couverture a été supprimée, pour être finalement éliminée intégralement. Les effets de ce malaise se manifestent tous les jours.

Des films brutaux reflètent une société brutale qui, elle-même, correspond à un manque de respect à l’intérieur de la société. Nous sommes de plus en plus corrompus lorsque la monnaie perd sa sûreté. La bulle qui s’est formée sur les marchés des actions est une partie de cette situation, tout comme le seront le krach et la récession de demain. Le «grand frère» n’a pu se manifester qu’en l’absence de contrôles automatiques et après la disparition de la liberté individuelle, les changes n’étant plus convertibles. Dites-le autour de vous. Luttez pour l’or. Non pour réaliser un profit – même si les profits sont utiles et nous aident dans notre lutte pour la liberté individuelle –, mais pour assurer un avenir qui nous ramène à un esprit sain sur de nombreux plans. Un étalon-or nous procure un étalon humain or! Ces deux étalons sont indissociables. Tels sont l’effet et la cause ultimes.»

Le Président de Gaulle a fait à son pays le don le plus grand qu’il pouvait lui faire: il lui a redonné confiance.

Le 4 février 1965, il a déclaré:

«Le temps est venu de remettre le système financier international sur une base incontestable, qui ne porte pas le sceau d’une nation déterminée. Sur quelle base? Il est malaisé de s’imaginer un autre étalon que l’étalon-or. L’or, dont les propriétés ne changent pas; qui n’a pas de nationalité et qui est considéré depuis toujours et partout comme la monnaie par excellence, ne se modifiant pas». (14)

Par: Ferdinand Lips (décédé en septembre 2005)

Horizons et débats, numéro 27, semptembre 2004

Source: http://www.horizons-et-debats.ch/27/27_13.htm

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Notes

1 Lips, Ferdinand, Die Gold-Verschwörung, Rotenburg, Ed. Kopp, 2003

2 Lips, Ferdinand, Das Buch der Geldanlage, Dusseldorf, Ed. Econ, 1981

3 Palyi, Melchior, Währungen am Scheideweg, Francfort-sur-le-Main, Ed. Fritz Knapp, 1960

4 Mises, Ludwig von, Human Action, New Haven, CT: Yale University Press, 1949

5 Greenspan, Alan, «Gold and Economic Freedom», dans Capitalism: The Unknown Ideal, Ayn Rand éd., New York, NY: New American Library, 1967

6 Parks, Lawrence, What does Mr. Greenspan Really Think? New-York: Foundation for the Advancement of Monetary Education FAME, 2001

7 Zweig, Stefan, Die Welt von Gestern, Stockholm: Ed. Bermann-Fischer, 1944

8 Warburton, Peter, Debt and Delusion, Middlesex, Angleterre: Alan Lane The Penguin Press, 1999

9 Griffin, G. Edward, The Creature from Jekyll Island – A Second Look at the Federal Reserve System: Westlake Village, Californie, American Media, 1994

10 Röpke, Wilhelm, Jenseits von Angebot und Nachfrage, Erlenbach/Zurich, Ed. Eugen Rentsch, 1961

11 Lips, Ferdinand, Gold Wars – The Battle Against Sound Money as Seen From a Swiss Perspective, New-York, NY, Foundation for the Advancement of Monetary Education FAME, 2002

12 Habsburg, Otto von, Ethik und Moral des Geldes, Frankfurter Allgemeine Zeitung, supplément «Geist und Geld» du 18 avril 1988

13 Lips, Ferdinand, Die Gold-Verschwörung, Rottenburg, Ed. Kopp, 2003

14 Rueff, Jacques, New-York, NY, Macmillan,1972

Lundi 27 Octobre 2008
danyquirion@videotron.ca

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Agent Orange Vietnam

A Washington, le 6 octobre 2008, les victimes vietnamiennes ont déposé leur appel devant la Cour suprême des Etats-Unis d’Amérique.


Le Tribunal de première instance de New York Est a jugé - sous la pression du Département de la justice - irrecevable la plainte déposée par les victimes vietnamiennes de l’Agent Orange contre les compagnies chimiques ayant fabriqué les défoliants empoisonnés. La Cour d’appel fédérale de New York a confirmé cette irrecevabilité - le Gouvernement des Etats-Unis s’étant constitué amicus curiae, l’"ami de la cour". La Cour suprême des États-Unis, sommet du pouvoir judiciaire, est l’ultime tribunal. Conformément à son article III, la Cour suprême est compétente sur tous les cas relevant de la Constitution ou des lois des États-Unis et des traités conclus. Sa devise est "justice égale selon la loi". La non-recevabilité de l’affaire qui nous concerne porte bien sur l’interprétation d’une loi américaine : l’« Alien Tort Claims Act », instrument juridique permettant à une ou des victimes d’une violation grave des droits de l’homme de chercher réparation à travers une procédure civile devant les tribunaux américains.

Si la Cour suprême ne décide en première instance que dans de rares cas - affaires engageant un des États de l’Union, un diplomate ou État étranger -, pour toute autre affaire, comme celle qui nous intéresse, elle a une compétence d’appel. Dans tous les cas, son jugement, lui, est sans appel. Elle se limite aux affaires les plus importantes - ce qui est quand même le cas de celle-là - et détermine si les lois des États-Unis ou celles des États fédéraux sont compatibles avec la Constitution dont elle est le traducteur final. Au début du siècle précédent, un gouverneur de l’État de New York déclarait au cours d’un discours officiel : « La Constitution est ce que la Cour suprême dit qu’elle est ». C’est donc elle qui définit en dernier ressort les droits fondamentaux des citoyens états-uniens, parfois de manière large, tantôt de façon limitative comme ça risque d’être le cas pour les victimes de l’Agent Orange, et les protège.

Ce pouvoir de contrôle de constitutionnalité est l’essentiel du rôle de la Cour suprême bien qu’il ne soit pas explicité dans la Constitution. La Cour se l’est attribué en 1803 dans son arrêt Marbury v. Madison souvent dénoncé comme une usurpation. Le président de l’époque, Thomas Jefferson, déclare que cette décision fait de la Constitution « un simple objet de cire dans les mains du pouvoir judiciaire ». Qu’on le reconnaisse comme légitime ou usurpé, de nos jours, ce pouvoir n’est plus remis en cause dans son principe. L’usage particulier que la Cour peut en faire en diverses occasions l’est davantage et, dans l’affaire qui nous concerne, c’est bien le cœur du problème compte tenu que le gouvernement des États-Unis est intervenu en Cour d’appel fédérale par le biais de l’amicus curiae, comme le Département de la justice avait fait pression sur le Tribunal de première instance de New York Est précédemment.

La constitutionnalité des lois aux Etats-Unis n’est faite qu’après sa promulgation et n’est donc, le cas échéant, examinée que dans le cadre d’une affaire particulière. Il est alors possible qu’une loi ou son utilisation soit jugée totalement ou partiellement inconstitutionnelle. La décision rendue par la Cour suprême s’applique aux parties de l’affaire jugée et n’abroge pas la loi en question. Cependant, elle constitue un précédent que les autres tribunaux doivent appliquer. Pour une loi fédérale, les appels font que la Cour suprême est amenée à se prononcer, comme dans le cas qui nous intéresse. On reproche aussi à cette Cour son poids sur les institutions fédérales américaines : "de gouvernement des juges". Depuis ses premiers arrêts, la Cour est restée un instrument donnant une interprétation de la Constitution fédérale favorable aux pouvoirs de l’État fédéral, accusation qui date de la lutte de Roosevelt contre la jurisprudence traditionnelle de la Cour qui refusait l’application des mesures nécessaires pour mettre fin à la crise de 1929. Le conflit s’était alors résolu par la mort fortuite de plusieurs juges, ce qui avait permis à Roosevelt de nommer des juges lui étant favorables. Ce qui en dit long.

Le Congrès fixe par la loi le nombre des juges siégeant à la Cour suprême : sept a l’origine, neuf depuis 1869, dont un président. Le président est appelé Juge en chef, les autres, Juges associés. Le protocole place le président en premier et les autres juges suivent par ordre d’ancienneté dans cette Cour. L’article III fixe leur mode de nomination et leurs privilèges, identiques à ceux des autres juges fédéraux : ils sont nommés par le président des Etats-Unis, avec le consentement du Sénat. Ils occupent leur fonction aussi longtemps qu’ils le souhaitent et leur traitement ne peut être diminué pendant cette durée. Ils peuvent seulement être destitués après jugement du Congrès selon la procédure d’impeachment qui s’applique au président des Etats-Unis, chose qui n’est jamais arrivée à un juge de la Cour suprême. La Constitution n’impose aucune contrainte sur la personne qui peut être nommée. Il s’agit généralement de juristes éminents, nommés à vie. Si les juges souhaitent prendre leur retraite, c’est à un grand âge, lorsqu’un président issu de leur parti occupe la Maison-Blanche. C’est dire.

Le Code des États-Unis, voté par le Congrès, organise le système judiciaire fédéral, en complément de la Constitution. Il donne les grandes lignes du fonctionnement de la Cour suprême, notamment sa composition, neuf juges, six d’entre eux formant un quorum : les deux tiers. Le code est complété par le règlement établi par la Cour elle-même.

Cette Cour exerce sa compétence d’appel de façon régalienne, acceptant ou refusant la délivrance d’un mandat qui enjoint la cour ayant jugé précédemment l’affaire de lui transmettre le dossier. La Cour précise dans son règlement sur quels critères elle accepte les appels : il faut que l’affaire contienne une question de droit importante portant sur la Constitution ou la loi des États-Unis et que cette question n’ait pas encore été tranchée, ou que la cour inférieure ait décidé en contradiction avec la jurisprudence antérieure - d’où l’intérêt états-unien d’avoir dédommagé à l’amiable les vétérans américains victimes de l’Agent Orange afin de ne pas créer un précédent faisant jurisprudence. L’appelant souhaitant faire appel à la Cour suprême y dépose une demande écrite pour lui demander de prendre l’affaire en appel, les victimes vietnamiennes y résumeront l’affaire et exposeront leurs arguments à l’encontre des décisions des cours inférieures. L’affaire sera acceptée seulement si quatre juges votent en ce sens. Sinon, l’arrêt de la cour inférieure sera confirmé - une fin de non-recevoir. La cour inférieure est normalement une cour fédérale d’appel, comme c’est le cas de l’affaire vietnamienne. Autrement dit, dans un premier temps, les juges de la Cour suprême devront voter la recevabilité de cet appel contestant les jugements d’irrecevabilité de la plainte vietnamienne par les cours inférieures précédentes.

Une fois l’appel accepté - une fin de non-recevoir serait honteuse -, l’affaire sera inscrite au rôle de la Cour. La Cour fixera elle-même l’ordre des auditions. Les parties impliquées dans l’affaire remettront alors leurs arguments par écrit. Une personne non partie à l’affaire, mais intéressée par la question fédérale en jeu pourra demander à soumettre en tant qu’amicus curiae (ami de la cour) et éventuellement, à plaider. Ce qui sera certainement le cas du gouvernement des États-Unis d’Amérique puisque celui-ci l’a déjà fait en Cour d’appel fédérale. La Cour peut de sa propre initiative solliciter des avis, souvent celui du gouvernement fédéral - dans le cas qui nous intéresse, il viendra de lui-même - représenté par le Département de la Justice, ou de certains États, notamment quand la validité de leurs lois est en jeu - et même lorsque de grands intérêts le sont aussi comme dans l’affaire qui nous concerne. Après étude des arguments, les juges fixeront la date de l’audience, généralement limitée à une heure - c’est vraiment très peu pour une affaire aussi imposante que celle des victimes de l’Agent Orange - au cours de laquelle les avocats des parties, et des amici curiae, présenteront leurs arguments et répondront aux questions des juges. Par la suite, les juges se réuniront à huis clos et, après discussion de l’affaire, procéderont à un vote. S’il y a égalité, l’arrêt de la cour inférieure sera confirmé comme si l’appel n’avait jamais existé. Sinon, celui des juges qui vient en premier dans l’ordre protocolaire et ayant voté avec la majorité désignera, parmi les membres de la majorité, celui qui rédigera le jugement. Cette opinion ne sera peut-être pas signée, on parlera alors d’opinion pour la Cour. L’opinion, qui rappellera l’affaire et détaillera le raisonnement légal conduisant au jugement, deviendra un précédent liant ensuite tous les tribunaux américains. Et l’arrêt sera publié.

Composition actuelle de la Cour :

John G. Roberts Jr., Juge en chef, nommé en 2005 par George W. Bush

John Paul Stevens, Juge associé, nommé en 1975 par Gerald Ford Antonin Scalia, Juge associé, nommé en 1986 par Ronald Reagan

Anthony Kennedy, Juge associé, nommé en1988 par Ronald Reagan David Souter, Juge associé, nommé en 1990 par George H. W. Bush

Clarence Thomas, Juge associé, nommé en 1991 par George H. W. Bush

Ruth Bader Ginsburg, Juge associé, nommé en 1993 par Bill Clinton

Stephen Breyer, Juge associé, nommé en 1994 par Bill Clinton

Samuel Alito, Juge associé, nommé en 2005 par George W. Bush


André Bouny, père adoptif d’enfants vietnamiens, président du "Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange et au procès de New York" (CIS).

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« La surveillance est une activité qui génère une architecture totalitaire »

D.R.

« Nous publions nos points de vue sur le monde et nous-même dans nos blogs, sur Flickr, Myspace et Youtube. De nombreux services estampillés web 2.0 sont basés sur la mise en réseau, l’échange et la révélation volontaire d’information privée », constate l’Ars Electronica, doyen des festivals consacrés aux arts électroniques qui s’ouvre aujourd’hui à Linz en Autriche. « Goodbye Privacy » (adieu, vie privée) est le thème du symposium cette année, qui se penche sur notre société de surveillance moderne, et sur la déconcertante facilité avec laquelle nous renonçons à un droit essentiel sous prétexte de fièvre sécuritaire et autre guerre contre la terreur.
La Grande-Bretagne est le numéro un mondial du déploiement de technologies de surveillance, avec la plus grande densité de caméras de vidéo-surveillance (CCTV). Manu Luksch, net-artiste et cinéaste viennoise basée à Londres, cofondatrice d’ambient.tv, présente à l’Ars son long métrage de science-fiction, FACELESS, produit exclusivement avec des images capturées par les caméras de vidéo-surveillance, selon les règles du Manifesto for CCTV Filmmakers. Cette charte imaginée par ambient.tv s’adresse à des cinéastes d’un nouveau genre qui ne tournent pas avec leur propre caméra mais utilisent les enregistrements des CCTV omniprésentes. Le manifeste s’appuie sur une loi britannique sur la protection des données qui permet aux personnes filmées de réclamer une copie de ces enregistrements. FACELESS se déroule dans une société sans passé, ni futur, où les humains sont dépourvus de visage. Une femme est prise de panique un matin lorsqu’elle retrouve son visage. Manu Luksch explique son projet.

La question de la surveillance est récurrente dans vos travaux. Le fait d’être basée à Londres joue-t-il un rôle ?
Manu Luksch : Je me souviens que lorsque j’ai déménagé à Londres à la fin des années 90, j’étais assez perplexe devant l’omniprésence et la large acceptation sociale des caméras de surveillance. Certainement, le fait d’avoir grandi à Vienne, où les CCTV n’étaient pas une pratique courante (seules les banques en étaient équipées), explique l’attention particulière que je leur portais et ma vive réaction. Je vivais à la City dans le quartier de la finance, pionnier dans cette surveillance technologique généralisée avant qu’elle ne s’étende à l’ensemble du pays. La plupart des Londoniens ont été témoins de cette densité croissance du réseau de caméras, qui allait de pair avec les Warguments sécuritaires, comme la prévention d’actes terroristes de l’IRA, la lutte contre la criminalité urbaine et finalement « la guerre contre la terreur ».

Mes précédents travaux abordaient les questions d’identité et d’espace public, et portaient une attention particulière aux espaces en réseau. De plus en plus, je pressentais qu’Internet n’était pas seulement l’outil « peer to peer » longtemps attendu qui allait donner de l’autonomie aux individus et aux communautés mais aussi une matrice dans laquelle nous sommes tous des points traçables à loisir. Un médium « do it yourself » comme Internet pouvait aussi bien servir d’outil de surveillance. La surveillance par définition est une activité qui génère une architecture totalitaire : si tout le monde regarde tout le monde, cela crée une pression sociale pour un comportement homogène, cela mène, pour utiliser les mots de Richard Sennett, à un « espace public mort ».

Aujourd’hui, nous ne sommes plus seulement un corps physique mais également un corps de données. Nos mouvements, nos choix, nos communications sont consignés. Notre corps de données fait du shopping en utilisant des cartes de fidélité, fait des trajets quotidiens dans les transports publics enregistrés par les Oyster cards (carte de transport à Londres), passe des coups de fil permettant aux opérateurs mobiles de nous localiser, surfe sur le net et communique par e-mail... Il laisse des traces partout où il passe. Si les propriétaires de ces différents réseaux (espaces virtuels) compilent ces traces, ils réussissent à esquisser un portrait assez précis de la « personne réelle ».

Cela m’inquiète. J’y vois aussi une forte connexion avec la disparition de l’espace public et la croissance de l’espace privé, commercial. Nos droits civiques sont tronqués par des implémentations sécuritaires : par exemple, dans un centre commercial, contrairement à la place du marché autrefois, on n’a pas le droit de se rassembler ou de faire un discours. De la même façon, il est interdit de prendre des photos dans les rues privées de Londres comme Dockland ou Wapping.
La surveillance est l’opposé du dialogue. Le choix d’investir dans la surveillance technologique plutôt que dans les ressources humaines, dans un climat de tolérance, indique que la société a renoncé à relever le défi d’une co-existence pacifique et digne.

FACELESS était pour vous une manière d’attirer l’attention sur cette situation orwellienne ?
Mon précédent travail se penchait sur les traces de données et la manière de les visualiser et de les sonoriser en live. La plupart des gens envisagent encore la surveillance comme un homme avec un chapeau et un pardessus qui les épie à travers un trou dans son journal. Gageons qu’ils s’opposeraient à ce qu’une personne les fixe ainsi, mais le fait que les traces de leurs données sont épiées, reste une expérience trop abstraite et immatérielle. Nous voulons rendre ces traces de données visibles, audibles, pour permettre aux gens de mieux les saisir, de les imaginer comme une extension de leur propre personne.
La performance télématique Myriorama utilisait des données de localisation en live d’une personne à distance utilisant un téléphone portable, et Broadbandit Highway était un road movie fait à partir des images de webcams surveillant le trafic routier planétaire. Les flux vidéos étaient détournés par un programme et montés en live pour faire un film en temps réel qui s’autogénère 24 heures sur 24.

FACELESS poursuit ce même objectif de rendre nos traces de données visibles. Beaucoup de gens qui ont vu le film ont reconnu qu’il avait attiré leur attention sur l’omniprésence de ces caméras. Ceci dit, FACELESS essaie d’aller plus loin et de rendre compte également des qualités légales de ces images : tout le processus de production s’est approprié le cadre légal et a ainsi scruté son efficacité et sa fiabilité.


D.R.

L’esthétique low-tech de ces images vous intéresse-t-elle également ?
Les images CCTV sont généralement en basse résolution, les couleurs sont délavées et les perspectives distordues. S’il existe des équipements de pointe qui permettent de zoomer et même de lire le numéro de la carte de crédit de quelqu’un, la plupart des caméras en usage est datée et fournit des images d’une si mauvaise qualité qu’elles contreviennent aux règles définies par le Data Protection Act de 1998 (loi britannique sur la protection des données et de la vie privée). J’ai trouvé la faible qualité assez charmante et réconfortante en ce cens qu’elle sape le mythe des CCTV.
Toutefois, ce qui me fascine le plus c’est ce que cette esthétique raconte implicitement. On ressent l’authenticité de ces enregistrements vidéos, on sent qu’ils ont été générés par une machine qui regarde plutôt qu’un humain. Les spectateurs savent que ce sont des images dont la fonction est de surveiller et qu’elles ont été réappropriées dans une fiction. Plus important encore, ça situe l’histoire entre le réel et l’irréel. Nous voyons des enregistrements qui documentent notre vie quotidienne, nous reconnaissons notre monde présent dans ce film. L’intrigue de cette société sans visage, sans passé, ni futur, se déploie sur les bases de cette esthétique.
C’était également assez amusant et ça représentait un défi de travailler avec ces images totalement non spectaculaires. Plates, à distance, statiques et saccadées.

Avez-vous retravaillé ces images pour le film ? Est-ce vous qui avez apposé des points de couleurs sur les visages ?
En ce qui concerne l’absence de visages (ils ont été effacés ou découpés), j’ai coutume de plaisanter sur le fait que les opérateurs des systèmes de surveillance non seulement fournissent les grues et les équipements d’enregistrement, mais sont également chargés des effets spéciaux : animation image par image, time code et couleurs distordues sont déjà sur la pellicule. De surcroît, ils sont obligés de rendre les gens anonymes avant de fournir l’enregistrement vidéo. Et pour tous ces services, ils ne sont autorisés qu’à facturer des frais standards, soit 10 livres !
Si une personne en fait la demande, la loi oblige à lui fournir les enregistrements sur laquelle elle apparaît. Par ailleurs, ils doivent s’assurer que des tierces personnes apparaissant sur l’image ne puissent être identifiées afin de protéger leur droit à la vie privée. Or, nous avons constaté de nombreuses défaillances concernant cet aspect de la législation. J’ai reçu plusieurs films non traités.
Quoiqu’il en soit, j’ai commencé à utiliser leur style, leur façon de rendre les gens anonymes, et j’ai également effacé les visages de gens qui étaient bien trop loin pour qu’on puisse les reconnaître.
Le mot faceless ne signifie pas seulement sans visage mais aussi sans personnalité, sans identité. Et les foules sans visage dans ces enregistrements de surveillance reflètent fortement cette sensation de n’être qu’un point sur une matrice, un numéro dans une foule.
Le scénario du film est un ready-made légal, il reflète l’un des aspects légaux des images CCTV.

Est-ce qu’acquérir ces images a été laborieux ? Comment vous y êtes-vous prise ?
J’ai d’abord repéré les caméras, les endroits qu’elles couvrent et j’ai joué la comédie devant elles. Puis j’ai dû retrouver les contacts des contrôleurs de donnés. J’ai écrit une lettre standard pour ma requête, la seule chose qui me restait à faire, c’était de remplir le moment et l’endroit de l’enregistrement. Je devais ajouter une photo de moi et un chèque de 10 livres. J’ai fait toutes les demandes par écrit et réclamé mon image sur la base du Data Protection Act 1998, toute cette expérience je l’ai décrite en long dans Chasing the data shadow.

Ce film tourné sans caméra additionnelle se conforme aux règles que vous avez définies dans le Manifesto for CCTV filmmakers (manifeste pour les réalisateurs de films CCTV). Est-ce une sorte de nouveau « Dogma » ?
Les artistes conceptuels des années 60 utilisaient leur environnement comme médium pour l’art, c’était pour eux une manière de le questionner. Le cœur de mon travail avec les technologies de contrôle comme les CCTV, se situe dans les règlements attachés à leur usage et ce qu’ils nous disent sur notre société, plutôt que l’image, la représentation qu’ils produisent.
Il nous est apparu crucial de poser un ensemble de règles compilées dans ce manifeste. Les règles ont forgé l’histoire et toute la structure de la pièce. Le manifeste sert également d’outil d’instruction pour quiconque souhaiterait répéter ce processus. Vous pouvez le comparer aux règles des films Dogma mais on peut également remonter plus loin, aux années 60, à des pièces musicales de Steve Reich ou Alvin Lucier (deux influences majeures pour Mukul qui a composé la bande sonore de FACELESS) dont les compositions sont des instructions.

Avez vous écrit un scénario avant de vous lancer, comment avez-vous monté ce film ?
J’ai réussi à obtenir assez facilement quelques enregistrements, du coup, je me suis dit pourquoi ne pas faire carrément un long-métrage, un thriller SF.
Il s’est avéré que le processus a été très long. Et certaines scènes prévues dans le script s’avéraient difficile à obtenir. Du coup, j’écrivais et adaptais le scénario en fonction des vidéos de surveillance que j’avais réussi à obtenir, en utilisant ce qui se passait spontanément dans les images. Par exemple, on me demande souvent si l’homme dans le film qui me tire dessus était un acteur. En fait, ce qui s’est passé, c’est qu’il s’est approché pour me demander une adresse et m’a fait voir un bout de papier. Sur l’enregistrement, le bout de papier ressemble à un revolver et en masquant quelque peu ma propre personne, j’ai fait en sorte que ça ressemble à une tentative d’assassinat. Finalement, j’ai renversé le processus. Dès qu’un film arrivait, je poursuivais le script. C’est inspiré par La Jetée de Chris Marker. La partie fictionnelle du film est véhiculée par la voix off de la narratrice Tilda Swinton, qui donne cette touche étrange, et la fin ambivalente du film.

Est-ce que les performances du collectif new-yorkais Surveillance Camera Players ont été une source d’inspiration ?
La pratique des Surveillance Camera Players a sans aucun doute inspiré la conception de FACELESS. Bill Brown, le fondateur, dit dans une interview (Streets into Stages : an interview with Surveillance Camera Players’ Bill Brown by Erich W. Schienke) : « La société de surveillance continue de réifier une culture de la conformité publique et renforce de plus en plus cette dangereuse homogénéité de comportement à travers nos écologies sociales ».
Une position qui est également centrale dans mes travaux avec les technologies de surveillance. J’ai été inspirée par leurs interventions dans les rues quand ils interpellent avec force les passants sur l’omniprésence des CCTV, par la manière dont ils s’adressent directement à une audience invisible qui depuis des chambres de contrôle éloignées, posaient leur œil mécanique sur la vie dans la rue, sur vous.
Aux Etats-Unis, il n’y a pas de structure légale comparable à celle de l’European Data Protection Act qui vous autorise à accéder à des informations comme les images des caméras de vidéo-surveillance sur lesquels vous apparaissez.

Dans FACELESS, vous évoquez également « la tyrannie du temps réel ». Pouvez-vous expliquez ce sentiment ?
J’ai passé pas mal de temps dans la campagne thaïlandaise quand j’étais étudiante, c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience pour la première fois que ma façon de percevoir le temps comme quelque chose d’absolu et de linéaire n’était pas universelle. En fait, l’introduction de l’horloge mécanique est très liée aux débuts de la révolution industrielle et au capitalisme, comme moyen de contrôle des ouvriers. Le point faible de la culture occidentale est aussi ce manque chronique de temps. Les gens sont constamment sous pression à cause de la liste des choses à faire et ne savent plus apprécier le moment présent.
Ceci est en rapport avec la fragmentation de notre temps, par exemple une communication téléphonique qui s’insère dans une autre conversation. La perte de la présence est sans doute le prix à payer pour la perte de distance.
FACELESS dresse un portrait d’un monde sous surveillance temporelle. L’anxiété vis-à-vis du futur et la culpabilité envers le passé cause un profond désarroi, ainsi le nouveau système temporel consiste en une présence parfaite, symbolisée par le time code non chronologique.

par Marie Lechner

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Voir un extrait du film ici ou ici :



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