30 avril 2010

Le dessous des cartes L’INTERNET EST-IL GÉOPOLITIQUE ? 1/2

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Recherches et écriture: LEPAC / Jean-Christophe Victor
Réalisation : Didier Ozil
Graphisme : Frédéric Lernoud

Tout le monde s’en sert tous les jours, mais savons-nous réellement ce qui se cache derrière Internet ? Voyage en cartes au cœur de ce nouvel acteur des relations internationales, dont les réseaux matériels et immatériels dessinent une nouvelle géographie du monde.

29 avril 2010

La Publicité, le conditionnement au quotidien

par Agir pour l’Avenir (son site) mardi 27 avril 2010

Depuis des dizaines d’années, la publicité conditionne la population en l’exposant quotidiennement à des centaines, des milliers de messages de toutes natures.

Et l’on peut considérer aujourd’hui que ce conditionnement intensif a produit les effets attendus. Les citoyens se sont changés en consommateurs, la consommation est devenue une norme fondamentale de notre société.

Il en va de la survie de ce système productiviste qui n’a guère trouvé de meilleur moyen pour vendre des produits inutiles que de créer des besoins artificiels.
Ainsi, malgré la crise systémique, malgré l’endettement, malgré les frustrations artificielles, la consommation tient bon, alimente le système et pérennise le cercle vicieux du conditionnement.

Mais j’ai observé ces derniers temps une poussée publicitaire d’une intensité rare. En effet, tout les artifices possibles semblent être employés afin d’intensifier et d’alimenter les frustrations des consommateurs.

Le façonnage psychique des français semble prendre une nouvelle dimension.
La superficialité des publicités est utilisée en arguments par ces mêmes publicités.

Les annonceurs n’hésitent plus à s’affranchir de ce qui leur restait de conscience morale et nous offrent des publicités dont les constructions, les slogans, sont dignes de romans d’anticipation d’Orwell ou d’Huxley.

Voici une petite sélection de publicités m’ayant particulièrement interpellé.

Tout d’abord, une publicité pour un 4×4, le Honda CRV qui pose une question existentielle : ” Etre ou paraître ? ” Leur réponse ? “Là n’est plus la question”.
Car “son luxe discret n’est-il pas la meilleure des réponses à toutes vos questions ?” Ainsi, le paraître est érigé en valeur suprême, au-dessus de l’Etre. Après tout, être soi-même, affirmer son authenticité, sa personnalité propre autrement que par la consommation et l’ostentation, c’est inutile : ça se voit moins qu’un pare-buffle chromé.

Une autre publicité a attiré mon attention, une publicité de Vichy pour cosmétique, donc dirigée vers des cibles (les Femmes) plus facilement persuasives selon les manuels psychologico-publicitaires, et qui vante les mérites d’un produit liftant avec ce slogan : “La santé est belle”. Un slogan tout en ambiguïté, en sous-entendus.
Si la santé est belle, la beauté est santé ? Par conséquent, une femme ne répondant pas au canons esthétiques actuels, une femme non-définie comme “belle”, serait-elle en mauvaise santé ?

Une ride, est-ce le signe d’une pathologie cachée ? Ou faut-il pousser le raisonnement plus loin en envisageant que si elle a cette ride, c’est qu’elle ne doit pas utiliser le produit Vichy, donc que si elle n’est pas en bonne santé, c’est parce qu’elle ne consomme pas ce produit ?

En clair, ne chercherait-on pas à faire comprendre que le refus de consommer, c’est être non seulement anormal mais, qui plus est, malade ? Je vous laisse imaginer à quel genre de dérives tout ces sous-entendus pourraient aboutir…

J’ai ensuite eu la joie d’avoir affaire à deux publicités des 3 Suisses, qui là encore sont extrêmement révélatrices du climat ambiant. La première s’intitule “Fauchées mais fashion !”, ou comment enlever aux jeunes consommatrices leurs derniers relents thésauristes, et les déculpabiliser de dépenser des sommes de plus en plus élevées dans l’unique but de satisfaire le besoin de paraitre et de consommer.

Quand la publicité encourage l’endettement, et exalte ouvertement la consommation irrationnelle.

La seconde publicité de la même marque, est dans le même ton, mais s’attaque cette fois-ci aux valeurs même de notre République, avec le slogan suivant “Liberté, Egalité, Mode !”.

Ou comment substituer la mode à la Fraternité, comment transformer la devise de la République en slogan marketing. Et ériger à un même niveau, la Liberté, l’Egalité, et la mode.

Là encore ouvertement, la publicité opère la fusion entre le Citoyen et le consommateur, avec ces injonctions contradictoires, la mode étant en effet opposée à la Liberté et à l’Egalité, puisqu’elle oblige à adopter un comportement et une attitude pour coller à la norme (ce qui est naturellement une atteinte fondamentale à la Liberté), le tout en se basant sur une “pseudo-concurrence” entre les consommateurs qui doivent adopter le plus rapidement possible la nouvelle norme et en profiter au passage pour stigmatiser celui qui ne l’a pas encore fait, soit le contraire de l’ Egalité.

Bref, une publicité tout simplement révoltante et cynique.

Tout ces exemples résument assez bien la situation dans laquelle s’enferme cette société. Les valeurs fondamentales de notre pays sont purement et simplement niées, quand elles ne sont pas détournées par une marque dans un slogan.
Ce conditionnement quotidien est un enjeu majeur, révélateur d’un processus inhérent au capitalisme qui vise à annihiler l’ensemble des normes et valeurs qui pourraient entraver la marche funeste du capitalisme.

Voila quelle est la réelle menace de notre Identité nationale et républicaine.
La publicité est une machine qui broie les personnalités individuelles, qui normalise des comportements absurdes, qui érige la consommation (donc l’aliénation) en valeur universelle, et qui, ce faisant, affaiblit encore davantage les fondements de ce qui reste de notre République.

Je conclurai en citant une dernière publicité pour la nouvelle Peugeot 308 RCZ, qui résume là encore cyniquement le coeur même du processus en cours :

“Vous l’achetez, mais c’est elle qui vous possède”.

Vincent Vauclin

IBM : un logiciel qui "prédit" les crimes

En 1956, Philip K. Dick écrivait une nouvelle du nom de Minority Report, adaptée au cinéma par Steven Spielberg en 2002. L'auteur y imaginait un moyen de prédire les crimes pour arrêter les coupables avant même qu'ils agissent.

Plus de 50 ans plus tard, la réalité semble bel et bien rattraper la fiction, même si les précogs du roman sont aujourd'hui remplacés par un simple logiciel, qui devrait être utilisé prochainement par le Florida State Department of Juvenile Justice.

Le logiciel, conçu par IBM, réaliserait un suivi des « jeunes délinquants » qui, selon le dossier de l'enfant et une série de variables déterminées à l'avance, pourrait calculer les risques de récidive. Les jeunes identifiés comme « à risques » pourraient ainsi être placés dans des programmes spécifiques pour les aider à sortir de la délinquance.

Selon IBM, ce logiciel, nommé Predictive Analytics, peut donner aux gouvernements du monde entier un « moyen pour créer des communautés plus sûres via l'identification, la prévision, l'intervention et la prévention des activités criminelles ».

Deepak Advani, vice-président du projet, ajoute que le programme « donne au système de justice pénale la possibilité de puiser dans les bases de données riches pour détecter les tendances, faire des projections fiables, et prendre des mesures appropriées en temps réel pour combattre le crime et protéger les citoyens ».

IBM a profité de l'occasion pour annoncer que le Royaume-Uni testait actuellement le même logiciel à l'heure actuelle, mais sur les adultes cette fois : le ministère de la Justice du pays s'en sert en effet pour évaluer la probabilité de récidive des détenus après leur libération.

La fiabilité d'un tel logiciel reste encore à prouver, et il y a fort à parier qu'un tel fichage des données personnelles des citoyens ne se fera pas sans heurt. IBM, de son côté, semble croire fermement à ce projet, puisque la firme a investi 12 milliards de dollars dans son département analyse, qui intègre les travaux sur Predictive Analytics.

Les USA, le Canada et le Mexique arment l’ALENA

par Stephen Lendman*, Laura Carlsen*, Constance Fogal*

Plusieurs articles, primés par Projet Censuré en 2009, ont mis en évidence la militarisation de la zone de libre échange d’Amérique du Nord. Ce programme essentiel de l’administration Bush a été passé sous silence par les médias dominants. Et pour cause : il sert les intérêts de quelques multinationales, incluant des consortium de presse. Bien que durant sa campagne électorale présidentielle Barack Obama ait publiquement émis des réserves sur la poursuite de l’ALENA, son administration n’a rien changé au dispositif.

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Le président mexicain Vincente Fox, le président des Etats-Unis George W. Bush et le Premier ministre du Canada Paul Martin, lors du sommet de Waco (Texas, 31 mars 2005) au cours duquel ils ont scellé le pacte tripatite SPP.

Des dirigeants du Canada, des Etats-Unis et du Mexique ont tenu des réunions secrètes visant à élargir l’Accord de libre échange d’Amérique du Nord (ALENA) (en anglais : North American Free Trade Agreement —NAFTA). Ce bloc commercial qui fixe une zone de libre échange est entré en vigueur en janvier 1994 avec l’« intégration approfondie » d’une force trinationale et poursuit des objectifs de militarisation au nom de la « sécurité intérieure ».

La Société dite « de sécurité et de prospérité » (SPP) qui a pris corps sous ces gouvernements, dans le plus grand secret et en dehors de toute considération d’ordre public —elle a établi ses bureaux centraux à Washington—, se propose de regrouper les trois pays en un seul bloc politique, économique et militaire.

La SPP a été créée lors d’une réunion entre les présidents George W. Bush (USA), Vicente Fox (Mexique) et le Premier ministre Paul Martin (Canada) à Waco, au Texas, le 31 mai 2005. Le site Web officiel des Etats-Unis décrit la SPP comme « une initiative entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique dirigée par la Maison-Blanche pour renforcer la sécurité et accroître la prospérité… » La SPP n’est le fruit ni d’une loi, ni d’un traité, ni d’un d’accord. N’importe laquelle de ces définitions exigerait une discussion publique, et la participation de parlementaires.

La SPP a vu le jour sous l’ère de la « guerre contre le terrorisme », et traduit le souci excessif de la sécurité, tel que l’interprète le Département US de la sécurité de la Patrie. Ses accords autorisent des actions militaires frontalières, l’entraînement de policiers, la modernisation de l’équipement et l’adoption de nouvelles technologies, le tout dans la logique de la croisade contre le terrorisme menée par les Etats-Unis. La secrétaire à la Sécurité de la Patrie, la secrétaire d’Etat et le secrétaire aux Finances sont les trois hauts fonctionnaires désignés pour assister aux conférences ministérielles de la SPP.

Les mesures destinées à coordonner la sécurité ont exercé une pression sur le Mexique pour l’obliger à militariser sa frontière sud. Les forces militaires US qui opèrent déjà au Mexique, ainsi que les effectifs de la DEA (Drug Enforcement Administration) et du FBI, organisent des programmes d’entraînement pour l’armée mexicaine (actuellement impliquée dans la guerre contre les drogues), la police fédérale et les unités de renseignement. Le journaliste Stephen Lendman explique qu’une page du manuel d’instruction du Pentagone suggère une invasion de ce pays par les Etats-Unis en cas de déstabilisation, ou si le gouvernement mexicain se trouvait menacé d’un renversement provoqué par un « chaos économique et social généralisé », susceptible de compromettre les investissements des Etats-Unis, l’accès au pétrole, le fonctionnement mondial du commerce, et de déclencher une émigration massive vers le Nord.

L’influent département de la Défense nationale du Canada, avec son nouveau chef d’état-major de la défense et le ministre de la Défense sont également alignés sur cette position. Ils sont contraints d’accroître les dépenses militaires du pays et de suivre les USA dans leur « guerre contre le terrorisme »

La SPP a créé le Conseil pour la compétitivité d’Amérique du Nord (NACC) qui fonctionne comme un groupe officiel de travail trinational. Il réunit des représentants d’une trentaine de compagnies géantes d’Amérique du Nord, dont General Electric, Ford Motors, General Motors, Wal-Mart, Lockheed-Martin, Merck et Chevron.

Les recommandations du NACC sont axées sur la « participation du secteur privé », considérée comme « un facteur décisif pour améliorer la position concurrentielle des Etats-Unis sur les marchés du monde et comme un catalyseur de l’innovation et de la croissance ». Le NACC a insisté sur l’importance de la mise en place d’une politique destinée à maximiser les gains.

L’agenda fixé par les USA privilégie l’accès sans entrave des compagnies pétrolières aux ressources naturelles canadiennes et mexicaines, notamment au pétrole et à l’eau. Le Conseil de compétitivité US stipule que « la prospérité des Etats-Unis se base essentiellement sur un approvisionnement sûr en énergie importée ». La sécurité énergétique des USA est considérée comme une priorité absolue, si bien qu’on incite le Canada et le Mexique à autoriser la privatisation des entreprises gérées par l’Etat, comme la compagnie pétrolière publique du Mexique Pemex –Petroleos Mexicanos. En janvier 2008, Halliburton [la multinationale anciennement dirigée par le vice-président Dick Cheney] a signé un contrat avec Pemex d’un montant de 683 millions de dollars pour le forage de 58 nouveaux puits de pétrole dans les Etats de Chiapas et de Tabasco, ainsi que pour superviser l’entretien des oléoducs. Il s’agit du plus récent des contrats, pour un montant de 2 milliards de dollars, décroché par Halliburton avec Pemex sous les gouvernements de Calderon et de Fox, ce qui, de l’avis de l’opposition, n’est que la façade publique de la privatisation prônée par le capital monopoliste US [1]. La politique des Etats-Unis cherche aussi à s’assurer un accès illimité aux ressources hydriques du Canada.

Connie Fogal, du Parti Canadian Action, a déclaré : « Le SPP est une prise de possession franchement hostile de l’appareil du gouvernement démocratique… Un coup d’Etat dirigé contre les opérations des gouvernements du Canada, des USA et du Mexique ».

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Projet de super-voies de communications du NAFTA

Mise à jour de Stephen Lendman

La 4e Réunion de la SPP s’est tenue à la Nouvelle Orléans du 22 au 24 avril 2008 en présence de George Bush, du Premier ministre canadien Stephen Harper, et du président mexicain Felipe Calderon. Un groupe de manifestants a organisé ce qu’ils ont appelé le « Sommet du peuple », avec des meetings dans les rues et des ateliers de discussion dans les centre de travail pour informer les gens du caractère destructeur de la SPP, renforcer les liens organisationnels et les contacts, maintenir l’information en ligne sur ses activités, encourager les efforts pour rallier davantage de soutien et exprimer leur détermination de continuer de résister à une politique extrêmement répressive et financée par les sociétés corporatives.

Cette coalition a des alliés au Congrès. En janvier 2007, le représentant républicain Virgil H. Goode et ses six coparrains ont présenté la Résolution concurrente nº 40 de la Chambre des représentants, qui traduit « le sentiment du Congrès, selon lequel les Etats-Unis doivent s’abstenir de s’impliquer dans un système d’autoroutes [en établissant un NAFTA] ou d’entrer dans la NAU avec le Mexique et le Canada »

Le Sommet d’avril a confirmé les intentions de la SPP de créer une Amérique du Nord sans frontières, de dissoudre la souveraineté nationale, d’asseoir le contrôle des géants corporatifs et de réserver la meilleure part du gâteau aux grandes compagnies US. Il propose également de transformer l’Amérique du Nord en une forteresse par la militarisation du continent sous le commandement des Etats-Unis.

La SPP a un site Web montrant des « succès importants » depuis août 2007, mis en jour en date du 22 avril 2008. L’information est trop détaillée pour cette mise à jour, mais on se référera au document téléchargeable au bas de cette page.

Ce site offre une liste assez complète : principes adoptés, accords bilatéraux conclus, négociations engagées, évaluations d’études publiées, accords signés sur le « libre flux des informations », activités ayant trait à l’accomplissement de la loi, efforts liés à la propriété intellectuelle, au transport routier aux frontières et sur de longues distances, procédures pour les permis d’importation, affaires relatives à la sécurité des produits et de l’alimentation, thèmes liés à l’énergie (axée essentiellement sur le pétrole), développement de l’infrastructure, gestion des situations d’urgence, et bien d’autres informations. Le tout exposé sur un ton apparemment modéré pour bien dissimuler l’objectif continental : permettre une exploitation corporative améliorée dans la plus grande discrétion possible.

La militarisation concerne le Commandement Nord (Northcom), activé en octobre 2002, dont la zone d’opération comprend l’espace aérien, terrestre et maritime sur le continent sans que soient pris en compte les limites du Posse Comitatus, qui ne sont plus appliquées, ou les frontières souveraines qui sont facilement effaçables. Le département de la Sécurité de la Patrie (DHS) et le Bureau d’immigration et du contrôle des douanes (ICE) jouent également un rôle important. Tout comme le FBI, la CIA et toutes les agences d’espionnage des USA, la police locale et fédérale militarisée, les forces de la Garde nationale et les mercenaires paramilitaires en provenance de Blackwater USA. Ils sont dépêchés dans n’importe quel point du continent avec l’autorisation d’opérer aussi librement qu’en Irak ou dans la Nouvelle Orléans d’après le passage de l’ouragan Katrina. Ils pourraient transformer toutes les rues du continent en nouvelles versions de Bagdad et créer des conditions pour vivre sur la lune, le cas échéant.

Il existe d’autres processus de militarisation. Le 14 février 2008, les Etats-Unis et le Canada sont convenus d’autoriser la présence de troupes US au Canada. Les citoyens canadiens n’ont pas été mis au courant de cet accord, dont le brouillon a été rédigé en 2002. Le document n’a pas non plus été discuté au Congrès ni à la Chambre canadienne des Communes (Canadian House of Commons). L’accord prévoit l’« intégration bilatérale » des structures de commandement militaire pour l’immigration, la police et le renseignement, ou toute autre structure que le Pentagone ou Washington souhaiterait. En des termes plus généraux, il s’inscrit dans la « guerre contre la terreur » et la militarisation du continent. Pour le rendre « plus sûr » pour les affaires et faire face à toute forme d’opposition civile.

Le Mexique est un autre objectif, avec un « Plan Mexique » annoncé en octobre 2007. Il s’agit d’un plan de sécurité pour le Mexique et l’Amérique centrale baptisé « Initiative Mérida », qui se monte à 1,4 milliard de dollars en assistance. Le Congrès se prononcera bientôt sur cette initiative, probablement avant que cet article ne soit publié. Il s’agit « d’« une initiative de coopération en matière de sécurité régionale », semblable au « Plan Colombie » et présentée comme un effort pour lutter contre le trafic de drogue.

En réalité, l’Initiative Mérida fait partie de la militarisation du Mexique dirigée par la SPP et renforce l’emprise de Washington sur ce pays. La plupart de l’aide est destinée aux forces militaires et policières du Mexique, ainsi qu’aux entrepreneurs privés de la défense des Etats-Unis chargés du matériel, de l’entraînement et de l’entretien. La délicate question du déploiement de troupes des Etats-Unis pourra être contournée en utilisant des forces privées de sécurité des USA, autrement dit Blackwater et DynCorp.

Sources

• Center for International Policy, 30 mai 2007
Titre : Deep Integration” – the Anti-Democratic Expansion of NAFTA
Auteur : Laura Carlsen
• Global Research, 19 juillet 2007
Titre : The Militarization and Annexation of North America
Auteur : Stephen Lendman
• Global Research, 2 août 2007
Titre : North American Union : The SPP is a “hostile takeover” of democratic government and an end to the Rule of Law
Auteur : Constance Fogal
• Etudiants chercheurs : Rebecca Newsome et Andrea Lochtefeld
• Tuteur : Ron Lopez, Ph.D

Documents joints

Key accomplishements since August 2007

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 Stephen Lendman

Chercheur associé au Centre for Research on Globalization.


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Laura Carlsen

Directrice du programme Amériques à l’International Relations Center (IRC).


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Constance Fogal

Juriste et ancien professeur. Ancien leader du Parti action canadienne (PAC).


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[1] “Mexican Farmers Protest NSFTA Hardships,” People’s Weekly World, Février 7, 2008

Au Nigeria, le retour du « génie du mal »

jeudi 15 avril 2010, par Jean-Christophe Servant

« La plupart des personnes arrêtées sont des mineurs qui ne peuvent pas légalement être soumis à de telles poursuites pénales. Bon nombre des suspects arrêtés disent qu’ils ont des commanditaires, mais en fin de compte, les commanditaires ne sont pas poursuivis et leurs noms ne sont pas révélés au public. » Propos terribles que ceux du Nigérian Shamaki Gad Peter, directeur d’une ONG basée à Jos : la League for Human Rights. Déclaration d’une grande banalité aussi, hélas. Recueillie par l’Irin (« Nigeria : Bringing Perpetrators of mass violence to book – or not »,13 avril 2010), elle confirme en effet ce que tous les Nigérians savent très bien depuis l’avènement d’une démocratie de façade, la « Democrazy », en 1999 : de Kano à Jos, de Kaduna à Lagos, les vrais responsables des conflits ethnico-religieux qui ont ensanglanté l’immense fédération depuis le retour des civils au pouvoir – plus de 13 000 victimes en dix ans – continuent à œuvrer, majoritairement impunis, dans les antichambres du pouvoir central.

Du siège des 36 gouvernorats de la Fédération, aux officines des 774 gouvernements locaux, ces hommes et ces femmes ayant tout sacrifié pour une carrière politique font en effet partie des principaux entremetteurs des séquences de violence qui ensanglantent régulièrement le pays, avec de meurtriers bilans à l’image de la taille démographique du géant d’Afrique : 150 millions d’habitants. Au Nigeria, la férocité des luttes politiques en vue de s’accaparer la meilleure part du gâteau national reste en effet la grille principale avec laquelle on doit continuer à décoder la moindre secousse ethnico-religieuse.

Le cas de Jos, capitale de l’état du Plateau, sur la ligne de front entre un monde haoussa-fulani musulman descendu du nord et un puzzle de minorités autochtones majoritairement christianisées, est un vrai cas d’école. Depuis les 1 000 morts de septembre 2001 – un drame passé totalement inaperçu alors que le monde avait les yeux tournés vers les ruines du World Trade Center –, la ville a été le théâtre de plusieurs répliques, dont celles de novembre 2008 et de l’hiver qui vient de s’écouler. Or, poursuit l’Irin, les différentes commissions d’enquête initiées pour juger les coupables « n’ont pas fait preuve de transparence, ont débouché sur peu de résultats concrets tout en perpétuant l’impunité ».

En ce qui concerne les nombreuses exécutions extrajudiciaires commises par les membres des forces de polices anti-émeutes (MOPOL) commissionnées sur place en novembre 2008 – 118 cas avérés –, l’ONG Human Rights Watch estime qu’elles n’ont débouché sur aucune condamnation (« Arbitrary Killings by Security Forces », 20 juillet 2009). Pour le chercheur Eric Guttschuss, chargé de ce rapport pour HRW, « Les commissions sont un moyen d’avoir l’air de réagir aux violences, mais à mesure que le temps passe et que les pressions incitant le gouvernement à agir diminuent, il y a de moins en moins de mesures concrètes visant à s’attaquer aux racines de la violence et à traduire en justice les auteurs [présumés] ».

On doit à l’ancien homme fort nigérian Ibrahim Badamasi Babangida, au pouvoir entre 1985 et la 1993, l’opération de redécoupage électoral de 1991 qui rajouta une centaine de gouvernements locaux dans la carte électorale déjà complexe du Nigeria. « Cette réorganisation, précise le chercheur nigérian Philip Ostien, enseignant en droit à l’université de Jos, était essentiellement le résultat d’une manipulation concertée visant à favoriser les membres clefs de l’administration Babangida, tout comme ses principaux conseillers, supporters aux lobbyistes. »Jonah Jang and the Jasawa : Ethno-Religious Conflict in Jos, Nigeria » [PDF], août 2009).

Dans l’Etat de Jos, ce décret servit à diviser le gouvernement local de la capitale – tenu jusqu’alors par les Béroms christianisés – en deux circonscriptions, Jos Sud et Jos Nord, permettant alors à la communauté musulmane haoussa-fulani, jusqu’alors tenue à l’écart de la vie politique de l’Etat, de disposer d’une place forte et d’un représentant. Confrontant deux systèmes clientélistes autour d’une cité étendant son emprise urbaine sur le foncier environnant, ce clivage a largement contribué à accentuer le ressentiment interconfessionnel que l’on a vu se déchaîner à partir de 2001. « Selon les canons occidentaux, plus de gouvernements locaux devrait permettre à la démocratie de se rapprocher des organisations de base et d’être plus à l’écoute des revendications locales, note Philip Ostien. Mais dans la pratique, au Nigeria, cela n’a fait que contribuer à multiplier les malversations politiques et la violence. » « Le Nigeria du général Babangida a divisé le pays de façon cynique, institutionnalisant la corruption et avivant les rivalités entre les trois ethnies principales, les Yorubas, les Ibos et les Hausa-Fulani », rappellent Jean Claude Usunier et Gérard Verna, auteurs en 1994 de La Grande Triche. Corruption, éthique et affaires internationales, aux éditions La Découverte. Comme le soulignait à l’époque Didi Adodo, un leader syndicaliste nigérian : « Les colonialistes n’ont pas fait autant de mal à l’âme nigériane que n’en aura fait Babangida. »

« L’Afrique a besoin d’institutions fortes,
pas d’hommes forts »

Retiré du pouvoir depuis les désastreuses élections générales de 1993 qui volèrent la victoire au défunt milliardaire yoruba Moshood Abiola et permirent au kleptocrate Sani Abacha de s’installer au pouvoir jusqu’à sa mort en 1998, Ibrahim Badamasi Babangida, alias IBB, alias « The Evil Genius » (« le génie du mal »), n’a depuis jamais quitté la scène politique. Régulièrement consulté dans son palais de Minna, dans l’Etat nordiste du Niger, il est demeuré l’un des principaux « faiseurs de rois » nigérians, tout comme un garant de la stabilité de la Fédération. Une influence qui repose en premier lieu sur l’immense fortune accumulée durant son mandat, exercé en partie durant la crise pétrolière de la première guerre du Golfe : 12,4 milliards de dollars de recettes pétrolières auraient disparu des caisses de l’Etat nigérian entre 1990 et 1991.

Aujourd’hui, M. Babangida envisage sérieusement d’être investi par le parti au pouvoir depuis 1999, le PDP, le Parti démocratique populaire, afin de concourir aux cruciales élections générales de 2011 et de succéder au président par intérim Goodluck Jonathan. M. Jonathan s’est installé au palais d’Aso Rock, à Abuja, après six mois de crise constitutionnelle due à la longue maladie du chef de l’Etat en exercice, Umaru Yar’Adua. Interviewé par Christine Ananpour de la chaîne d’information américaine CNN, à l’occasion de son premier voyage officiel à l’étranger – en l’occurrence aux Etats-Unis –, M. Jonathan a occulté la question de sa participation aux élections de 2011 (« I won’t force myself to meet Yar’Adua says Johathan », 14 avril 2009).

Il est vrai qu’au nom du principe de « shift » nigérian – qui veut que l’on alterne tous les deux mandats entre un président issu du nord musulman et un chef d’Etat originaire du sud chrétien –, ce devrait être à nouveau à une figure politique musulmane de prendre la tête du pays. Or les aspirations de M. Babangida, qui a accepté de demeurer sur la touche depuis 1999 moyennant la garantie de son impunité, semblent d’ores et déjà avoir été entendues par Washington. Les observateurs, nigérians en premier lieu, ont en effet noté avec inquiétude que ce dernier a rencontré discrètement, le 24 février dernier, dans son refuge de Minna, deux relais de l’administration Obama : son sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires africaines, Johnny Carson, ainsi que l’ambassadeur américain au Nigeria, Robin Sanders. Rien n’a percé de cette rencontre, organisée alors que plusieurs autres figures américaines étaient présentes dans le pays : l’ancien président George W. Bush et son ancienne secrétaire d’Etat Condoleezza Rice.

S’agissait-il d’aborder la question de l’installation d’Africom au Nigeria ? De revenir sur la crise de gouvernance dont venait de sortir le pays ? De parler pétrole ? Ou d’envisager, tout simplement, l’avenir ? L’article de l’avocat nigérian Funmi Feyde-John, publié par le site Pambazuka News (« La crise constitutionnelle du Nigeria et l’ingérence américaine », 22 mars 2010), ébauche quelques pistes. Johnny Carson y déclare notamment : « Le Nigeria a besoin d’un dirigeant fort, efficace et en bonne santé afin de garantir la stabilité du pays et pour relever les nombreux défis politique, économique et de sécurité du Nigeria. » « L’Afrique a besoin d’institutions fortes, pas d’hommes forts », lui réplique Gerard LeMelle, directeur exécutif d’Africa Action, la plus vieille des organisations américaines de défense des droits humains dédiées au continent, sur le site du think-tank américain Foreign Policy In Focus (« Africa Needs Strong Institutions, Not Srongmen », 5 mars 2010). « Cette rencontre secrète, même organisée pour d’autres raisons, lie l’administration Obama à une cellule cancéreuse de la politique nigériane. Comment les Nigérians, spécialement ceux du Delta du Niger qui furent victimes du règne de Babangida, vont-ils juger ce nouveau développement ? Et que feriez-vous si vous étiez à leur place ? »

Dans une interview accordé à la BBC (« Nigeria ex-leader Babangida “will not buy presidency” »,13 avril 2010), M. Babangida, qui reconnaît être « le Nigérian vivant le plus surveillé de son pays, et sur lequel on a le plus enquêté », a déclaré qu’il n’achèterait pas la présidence… Pour Goodluck Jonathan, Ijaw originaire du Delta pétrolier, une première « ethnique » dans l’histoire du pays, le temps semble compté. Le président par intérim, qui vient de signer un partenariat stratégique avec les Etats-Unis, entend bien nommer un nouveau président de la très contestée commission électorale indépendante en vue de remplacer Maurice Iwu, dans la ligne de mire de Washington. M. Iwu fut en particulier chargé de diriger les élections générales de 2007, entachées d’irrégularités. Ce remplacement garantira-t-il la tenue d’élections crédibles ? Avec le retour de M. Babangida, le pays semble plutôt s’avancer vers une nouvelle zone de tempêtes. Et cette fois-ci, c’est à Lagos, chaudron yoruba, particulièrement hostile à IBB, qu’elle pourrait bien se déchaîner…

Lectures nigérianes

Inlassable pourvoyeur d’histoires, le Nigeria continue à imposer ses auteurs au rayon « Afrique » des librairies. Alors que vient de sortir le dernier Chris Abani (Le Corps rebelle d’Abigail Tansi, chez Albin Michel, 17 euros), roman sombre et violent qui comblera ceux qui l’avaient découvert avec son hyper-urbain Graceland, signalons la naissance d’une jeune maison d’édition exclusivement dédiée à la nouvelle écriture nigériane. Signe particulier : Cassava Republic est basée au pays, tout comme son initiateur, le Britannique Jeremy Weate, dont le blog holistique est fortement conseillé. A signaler parmi les dernières sorties : Nights of the Creaking Bed, de Toni Kan, série de nouvelles particulièrement réalistes et emblématiques de cette nouvelle génération d’auteurs affranchis de leurs origines ethniques ou religieuses. Cassava fait d’ores et déjà parler d’elle à Londres, plate-forme de lancement des nouveaux porte-parole en world fiction. Le premier livre d’Adaobi Tricia Nwaubani, I Do Not Come to You By Chance, qui sort en mai, a ainsi été sélectionné pour le Commonwealth’s Writers Best First Book Prize.



Coupures de presse (En bref) : Nigeria, Etats-Unis, Afrique du Sud, Honduras

Nigéria

Le numéro de mars-avril de la Boston Review revient sur la progression fulgurante du nombre d’utilisateurs de téléphones portables en Afrique.

En dépit d’un taux de croissance anémique, d’une productivité agricole limitée et d’une pauvreté écrasante (...), les Nigérians sont plus « connectés » que jamais. Plus de 60 % d’entre eux ont accès au téléphone portable, un exploit dans un pays grand comme trois fois la Californie, doté de routes en mauvais état, d’un service postal peu fiable et de deux lignes de téléphone fixe pour mille habitants. Le prix du téléphone portable le moins cher permettrait à un Nigérian d’acheter douze kilos et demi de millet, c’est-à-dire de quoi nourrir une famille de cinq personnes pendant cinq jours. Le nombre d’abonnements a néanmoins explosé en Afrique, passant de 12 millions en 2000 à 376 millions en 2008.

(Jenny C. Aker et Isaac M. Mbiti, « Africa Calling », Boston Review, mars-avril 2010.)

Etats-Unis

Dans un article de The Nation du 15 mars, relatif aux techniques de disqualification employées contre les critiques de la politique israélienne, Eric Alterman écrit ce passage qui n’est pas sans résonance ailleurs...

Les rédacteurs en chef de The New Republic [un hebdomadaire américain pro-israélien] cherchent à manipuler l’accusation d’antisémitisme pour construire autour du débat sur le Proche-Orient l’équivalent d’une « barrière de sécurité » permettant de suspecter l’intégrité de quiconque prendrait le risque de franchir ses limites. Paradoxalement, les vainqueurs de cette manœuvre sont les vrais antisémites, qui observent avec plaisir l’édulcoration progressive de ce qui a longtemps constitué une accusation infamante, susceptible de briser une réputation ou une carrière.

(Eric Alterman, « Semites and ’Anti-Semites’ », The Nation, 15 mars 2010.)

Afrique du Sud

Dissident Voice (Santa Rosa, Californie, 11 mars 2010) s’est intéressé à la situation en Afrique du Sud, à l’aube du Mondial de football, que le pays accueille en juin.

La situation actuelle pourrait être qualifiée d’« Invictus à l’envers ». Pour ceux qui n’ont pas eu le plaisir de voir ce film, Invictus montre comment Nelson Mandela utilisa le sport, et notamment le rugby, pratiqué presque exclusivement par les Blancs, pour unir le pays après la fin de l’apartheid. Le Mondial qui approche, au contraire, sert à camoufler les conflits afin de présenter au monde entier l’image d’une nation unie. (...) Pour reprendre les mots d’un jeune Sud-Africain, « le football... est en train de dévaster notre pays ». Les contrastes se muent en conflits parce que le gouvernement, sous la pression de la FIFA [Fédération internationale de football association], veut avant tout offrir un grand spectacle, quel qu’en soit le coût social.

(David Zirin, « The South Africa World Cup : Invictus in Reverse », Dissident Voice, 11 mars 2010.)

Honduras

En janvier 2010, un décret d’amnistie approuvé par le Congrès a « lavé » tous les participants au coup d’Etat contre le président Manuel Zelaya. Mais, annonce La Prensa (Tegucigalpa), le 22 mars, citant le procureur général Luis Alberto Rubí...

L’ancien président Zelaya [réfugié en République dominicaine] est sous le coup de mandats d’arrêt et, s’il revient, il devra y faire face pour que les juges déterminent s’il s’agit de délits politiques ou de droit commun. S’agissant de ceux qui ne sont pas couverts par l’amnistie, les tribunaux agiront. Il n’est interdit à aucun Hondurien de rentrer dans le pays, mais quiconque est poursuivi a deux options : soit il se présente volontairement, soit il est capturé par les autorités.

Fiscal General : Si Zelaya vuelve podrá ser detenido », La Prensa, 22 mars 2010.)




Main basse sur le riz


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« Main basse sur le riz », le film de Jean Crépu, co-écrit par Jean-Pierre Boris, sort en DVD chez ARTE Éditions le 25 mars 2010, dans la collection « Grandes enquêtes », qui comprend « Le monde selon Monsanto » et « Déchets : le cauchemar du nucléaire ».

Le riz nourrit près de la moitié de la population de la planète et sa production constitue la principale source de revenus de millions de paysans pauvres. Cette céréale, qui occupe 15 % des surfaces cultivables de la planète, a le pouvoir de garantir la stabilité politique ou de renverser des gouvernements.
Au printemps 2008, Port au Prince crie famine. Au Caire, à Dakar, les foules africaines envahissent les rues. A Manille, les bidonvilles sont au bord de la révolte. Partout, c'est la même cause : les prix du riz ont explosé. Pourquoi un tel vent de folie s’est-il abattu sur ce marché ?
Enquête au plus près des producteurs et des exportateurs de Thaïlande, des négociants internationaux à Genève, des importateurs de Dakar, Bamako et Manille, Main basse sur le riz démonte les mécanismes qui ont abouti à la crise de 2008 : corruption au plus haut niveau, monopoles abusifs, spéculations qui font payer au prix fort à l’Afrique le riz venu d’Asie.
Ce film met en lumière la guerre commerciale et biotechnologique qui se joue et l’enjeu majeur de ce début de siècle : l’équilibre alimentaire mondial.

Jean Crépu commence sa carrière comme chef-opérateur, puis se consacre à la réalisation de reportages et de documentaires. Il reçoit plusieurs récompenses pour ses films dont le prix du meilleur documentaire au Festival du Scoop d’Angers en 2000 pour Enfant de collabo, la mémoire d’un père et le Grix prix du Festival international du film scientifique Pariscience en 2006 pour Dr Virus and Mr Hyde. En 2009, il reçoit une étoile de la Scam pour L’Histoire secrète de l’Archipel du Goulag.

Jean-Pierre Boris est un spécialiste des questions d’économie du développement. Après avoir longtemps couvert l’actualité latino-américaine, il a consacré pendant sept ans une chronique quotidienne à l’actualité des matières premières, il rédacteur en chef à RFI. Il est l’auteur de Commerce équitable, Le Roman noir des matières premières et de Fuir l’Equateur, une histoire de clandestins, parus chez Hachette-Littératures.

  • COMPLÉMENTS DE PROGRAMME
    Entretiens avec :
    • Jean-Pierre Boris, auteur du livre « Main basse sur le riz » (éditions Fayard/ARTE Éditions) ;
    • François Bourguignon, ancien économiste en chef de la Banque mondiale ;
    • Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation ;
    • Philippe Chalmin, économiste, spécialiste des matières premières.

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Durée du film : 82 min

Le Japon, la Poste et les promesses électorales

mardi 6 avril 2010, par Martine Bulard

Il arrive qu’un premier ministre élu sur un programme l’applique. Il arrive même que, parmi ses promesses de campagne, figurent des mesures franchement antilibérales, à défaut d’être totalement progressistes. Alors, la presse se déchaîne. Le Japon ne fait pas exception à la règle.

M. Hatoyama Yukio, qui a pris ses fonctions de premier ministre en septembre 2009, après la victoire du Parti démocratique du Japon (PDJ) aux législatives, avait déjà eu la bonne idée de stopper net la privatisation de la Poste, lancée par M. Koizumi Junichiro et amorcée par ses successeurs. Cette dernière était devenue un symbole de la libéralisation à marche forcée du pays, menée par l’équipe du flamboyant premier ministre de l’époque, américanophile convaincu, partisan du tout marché. Elle a pourtant contribué à faire chuter le parti libéral démocrate (PLD), au pouvoir sans interruption ou presque depuis la fin de la seconde guerre mondiale, au profit du parti de M. Hatoyama (Lire Odaira Namihei, « Pourquoi le Japon a basculé », Le Monde diplomatique , octobre 2009).

Il faut dire que la Poste japonaise ne représente pas seulement ces boîtes aux lettres rouges que l’on peut voir un peut partout, et ces bureaux signalés par un « T » tout aussi rouge (24 000 bureaux sur l’ensemble du territoire) – activité au demeurant déficitaire — : c’est aussi et surtout la plus grande banque du monde. Ses actifs financiers dépassent les 300 000 milliards de yens (2 433 milliards d’euros). Une manne sur laquelle tous les financiers de la planète auraient volontiers fait main basse. D’où les pressions des Américains et des « experts » en tout genre pour la privatisation de ce fleuron.

Or, non seulement M. Hatoyama a arrêté le processus, mais, le 30 mars dernier, il a accepté le plan de valorisation du groupe public, proposé par son ministre chargé de la réforme de la poste, M. Kamei Shizuka, « le samouraï anti-marché », comme le nomment ses détracteurs. Le plafond de dépôt autorisé sur les comptes postaux est multiplié par deux, passant à 20 millions de yens (environ 157 000 euros par personne). Celui des revenus tirés d’une assurance est également fortement augmenté. De quoi attirer l’épargne des Japonais… au grand dam des banques privées. La Poste pourrait donc connaître une nouvelle jeunesse.

Derrière la vertu, la dette publique

Très naturellement, M. Hatoyama pare son geste de toutes les vertus démocratiques : il a promis, il a fait. Il serait plus juste de dire qu’il joint l’utile à l’agréable. En permettant à la Poste de drainer les bas de laine des Japonais, il s’assure qu’elle pourra continuer à souscrire les emprunts d’Etat qui ne manqueront pas de grimper. La Poste joue pour Tokyo le rôle que tient la Chine vis-à-vis des Etats-Unis. D’ores et déjà, les trois quarts de ses actifs financiers sont constitués de Bons du Trésor nippons.

Voilà pourquoi le Japon peut afficher l’une des dettes publiques les plus fortes du monde (173 % du produit intérieur brut en 2008, près de 200 % cette année [1]) sans être menacé par « les marchés », comme on dit maintenant pour masquer l’identité des banques spéculatives, ou par un quelconque Fonds monétaire international. Tokyo ne rend des comptes qu’à sa population, qui a un haut niveau d’épargne (en raison notamment du vieillissement et des problèmes de retraites) et qui est suffisamment traumatisée par l’explosion de la bulle immobilière des années 1990 pour préférer les placements garantis par l’Etat aux fonds spéculatifs.

En protégeant son protecteur la Poste, M. Hatoyama essaie de se donner un peu d’air budgétaire pour relancer la machine nippone, en panne depuis deux décennies, et tenter, comme il l’a promis, de reconstruire le consensus à la japonaise par l’amélioration de la protection sociale. Le gouvernement a poussé la Poste à titulariser 20 000 des 40 000 employés précaires. Le budget pour l’année 2010-2011 voté fin mars prévoit de nouvelles allocations familiales et quelques mesures sociales… Une urgence, car, un peu plus de six mois après son arrivée au pouvoir et à quelques encablures des élections sénatoriales de juillet prochain, le premier ministre dévisse dans les sondages. Pour cause de scandales financiers qui l’éclaboussent – il a « oublié » de payer le fisc sur l’argent donné par sa richissime mère [2] – et qui secouent son entourage (notamment le célébrissime président du PDJ Ozawa Ichiro). Pour absence de résultats tangibles dans la vie quotidienne de la grande majorité de la population.

Mais ce n’est pas ce qui agite la presse nippone, dressée vent debout contre la réforme de la Poste, qui mettrait en péril les petites et moyennes entreprises – c’est toujours au nom des petites gens que les gros défendent leurs intérêts. Même le grand quotidien de centre gauche, Asahi Shimbum, prend un ton vengeur et vindicatif dans son éditorial du 1er avril : « Malgré les objections de plusieurs ministres d’Etat, Hatoyama a approuvé le plan de réforme postale », jugé « simpliste ». Et de joindre dans un même lot cette réforme (qui pénalise les banques privées) et les négociations pour trouver une autre localisation à la base militaire américaine de Futenma (crime de lèse-Amérique). Sans appel, le quotidien conclut : « Le leadership [de M. Hatoyama] semble être si faible et imparfait que ses qualifications en tant que chef de la nation doivent être remises en question. Ce sentiment a été exprimé par le président du Parti libéral-démocrate Tanigaki Sadakazu. Nous sommes d’accord. » A Tokyo comme ailleurs, on ne badine pas avec l’argent pas plus qu’avec l’armée – américaine de surcroît.

Notes

[1] Il s’agit de la dette brute. Si l’on tient compte des actifs financiers détenus, la dette s’élève à 107 % du PIB en 2008 – ce qui n’est déjà pas si mal. Lire notamment Claude Meyer, Chine ou Japon. Quel leader pour l’Asie, Les presse de Sciences Po, Paris, 2010.

[2] M. Hatoyama est l’héritier de la famille fondatrice de Bridgestone (les pneus).

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