par Philippe Leymarie
pour http://blog.mondediplo.net
[2] Le message, selon Reuters, est diffusé en anglais et dans un arabe prononcé avec un accent irakien.
[3] Conférence de presse à La Haye, lundi 16 mai 2011.
[4] Entretien diffusé par Canale5, 16 mai 2011.
[5] Allié traditionnel de la Libye, la Russie s’était – tout comme la Chine – abstenue le 17 mars, lors du vote de la résolution 1973 qui a permis l’intervention d’une coalition internationale en Libye, mais avait renoncé à exercer son droit de veto.
[6] Cité par Jonathan Marcus, spécialiste des questions de défense à la BBC. The Guardian, 11 mai 2011.
pour http://blog.mondediplo.net
Silence assourdissant, en Europe, pendant que l’OTAN mène en son nom une guerre qui ne dit pas son nom : en deux mois, deux mille six cents « frappes » sur des cibles en Libye. L’opération « Unified protector », vendue à l’ONU sous un manteau humanitaire, a conduit à prendre parti dans une guerre civile, et à glisser de l’imposition d’une « zone d’exclusion aérienne » à une expédition punitive visant un régime et un homme, promus au rang de « nouveaux Satans » – quitte à générer des victimes civiles supplémentaires, des destructions, la désorganisation d’un pays… A fabriquer encore plus de réfugiés, d’émigrés… Voire à courir un risque de partition du pays – avec au final un rapport coût-efficacité pour le moins contestable.
Plus vite, plus fort : les dirigeants européens les plus en pointe dans l’actuelle opération en Libye souhaitent des résultats plus déterminants et rapides :
ils sont soucieux de ne pas ajouter des tensions sur un marché du pétrole déjà très nerveux depuis quelques mois ;
ils craignent que la prolongation du conflit ne favorise le courant islamiste d’AQMI, et ne provoque un afflux supplémentaire d’immigrés d’Afrique du Nord ou d’Afrique noire ;
en outre, leurs opinions publiques, bien que plutôt indifférentes au sort des Libyens eux-mêmes, regardent avec méfiance cet engagement coûteux, avec risque d’enlisement à la clé.
D’où ces appels, côté français et britannique, ces derniers jours, à « intensifier les frappes » et à « élargir les cibles ». Et un début de réalisation, dans la nuit du 16 au 17 mai : le bombardement, à Tripoli, d’un siège de la police et du département chargé de l’anti-corruption, visés par des missiles tirés depuis le sous-marin Triumph et des chasseurs Tornado britanniques.
Le ministère de la défense à Londres présente ces objectifs sous un jour un peu différent : il s’agirait des locaux d’une agence de renseignement, et d’une base d’entraînement des gardes du corps qui assurent la protection des dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi. Mais, dans les deux versions, on s’éloigne de la « protection des populations » (mandat délivré par le Conseil de sécurité le 17 mars 2001), qui avait été très vite élargie à la destruction des installations militaires libyennes et à l’appui aux combattants du Conseil national de transition (CNT) basé à Benghazi.
« Nous souhaitons intensifier la pression militaire parce que, compte tenu de la personnalité de Kadhafi, il ne comprendra que cela, c’est-à-dire la force », fait valoir le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, pour qui le régime est « fini »(entretien avec Al-Hayat, samedi 14 mai).
« Il faut sérieusement envisager d’élargir le champ de nos objectifs », affirme le général David Richards le chef d’état-major britannique : « Pour l’instant, l’OTAN n’attaque pas les infrastructures en Libye. Si nous n’augmentons pas la mise, Kadhafi risque de s’accrocher au pouvoir » (Sunday Telegraph, 15 mai).
Au passage, le patron de l’armée britannique trouve un « arrangement » pour justifier une éventuelle élimination physique du numéro un libyen : l’OTAN ne cherche pas, dit-il, à l’atteindre directement, mais « s’il se trouve qu’il est dans un centre de commandement au moment d’un raid et qu’il est tué, cela n’a rien “d’illégal” ».
L’Organisation transatlantique assure (contre toute vraisemblance) qu’elle ne vise pas les individus, et que, n’étant pas présente au sol en Libye, elle n’a aucun moyen d’établir les bilans des frappes, de suivre les déplacements des dirigeants libyens. Une pirouette qui avait déjà été utilisée le mois dernier, pour passer par pertes et profits la mort d’un fils et de deux petits enfants du dictateur libyen, tués lors du bombardement d’un « centre de commandement ».
Certes, l’ex-« bouillant colonel » est indéfendable. Mais « Unified protector » sent maintenant la chasse à l’homme. Bien enfoncé dans un bunker, Kadhafi peut résister à tout ou presque, et même fanfaronner : combien de personnes faudra-t-il tuer avant d’arriver à lui ? Combien de destructions devront endurer le pays et sa population, pour obtenir la peau d’un homme promu au rang de nouveau Satan par ceux qui, il y a quelques mois, commerçaient tranquillement avec l’ex- et futur diable.
sur les sanctions internationales, comme le lancement le 16 mai, par Luis Moreno-Ocampo, le procureur de la Cour pénale internationale, de mandats d’arrêts internationaux à l’encontre de Mouammar Kadhafi, d’un de ses fils, et du chef des renseignements, pour « crimes contre l’humanité » (il leur est reproché d’avoir planifié et ordonné des attaques étendues contre la population civile, d’avoir ouvert le feu sur les manifestants, attaqué des civils chez eux, bombardé des processions funéraires, et déployé des tireurs embusqués pour tuer les fidèles sortant des mosquées) [3].
sur des défections, comme récemment celle du ministre des pétroles libyens, Choukri Ghanem, venant après celles de plusieurs ministres et militaires. Selon Franco Frattini, « les heures du régime (libyen) sont comptées » et une partie de son entourage chercherait « une porte de sortie » pour un exil du colonel Mouammar Kadhafi. « Nous travaillons avec l’ONU pour que soit trouvée une porte de sortie politique, afin que le dictateur et sa famille se retirent de la scène », a assuré le ministre italien des affaires étrangères [4].
l’envoyé spécial de l’ONU, Adbel-Elah al Khatib, a été reçu dimanche 15 mai à Tripoli par le chef du gouvernement, Baghadadi Mahmoudi, qui lui a indiqué que le régime était prêt à « un cessez-le-feu immédiat qui coïnciderait avec un arrêt des bombardements de l’OTAN » (selon l’agence officielle Jana).
la Russie, par la voix de son chef de la diplomatie, Serguei Lavrov, qui recevait des émissaires libyens à Moscou, a appelé le régime libyen à « pleinement mettre en œuvre la résolution du Conseil de sécurité (…), le principal maintenant, c’est de se mettre d’accord sur le délai et les conditions d’un armistice » [5].
« Si l’on arrive à le faire, alors il n’y aura plus aucune raison pour continuer les bombardements de l’aviation de l’OTAN, qui dépassent largement le cadre des objectifs fixés par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a encore déclaré M. Lavrov qui considère le groupe de contact formé sur la Libye à l’initiative des Occidentaux (et auquel ne participent ni Moscou ni Pékin) comme une « structure autoproclamée ». Le diplomate russe a également critiqué l’intention, selon lui, d’étendre la compétence de ce groupe à d’autres crises de la région, comme celle qui se déroule en Syrie. Moscou souhaite recevoir prochainement des émissaires de la rébellion.
Pour Leslie Gelb, qui commente de longue date la politique étrangère américaine [6], l’objectif de « débarquer » en priorité Kadhafi a conduit à passer à côté de plusieurs occasions diplomatiques, comme la tentative de médiation tentée à la mi-avril par l’Union africaine pour obtenir un cessez-le-feu.
Le professeur Sean Kay, qui suit les questions de l’OTAN, estime que « l’élimination du “Guide” libyen ne serait pas d’un grand secours si le pays tombe dans une guerre civile de type somalien – le mieux que l’on puisse espérer, à ce stade, étant une partition de facto de la Libye, ce qui n’est certainement pas ce à quoi aspirait l’OTAN lorsque cette aventure a commencé ».
Tandis que Tony Cordesman, du Centre d’études stratégiques de Washington, regrette que l’opération n’ait pas été préparée plus sérieusement, avec un plan d’action, des moyens et la volonté de frapper fort et vite, alors qu’aujourd’hui les Britanniques, Français et Américains se retrouvent, deux mois après le déclenchement des hostilités, sans « plan B », sinon celui de poursuivre les frappes.
Pour la France, qui assure un cinquième des sorties aériennes et un tiers des frappes, le sur-coût de l’opération « Harmattan » (déclinaison française de « Unified Protector ») serait d’environ 1,2 millions d’euros par jour – soit, en deux mois, 72 millions (dont plus de la moitié en missiles). Un coût comparable à l’engagement français en Afghanistan. Le surcoût total des « opex » françaises pour cette année devrait approcher le milliard d’euros (contre 850 millions en 2010).
ils sont soucieux de ne pas ajouter des tensions sur un marché du pétrole déjà très nerveux depuis quelques mois ;
ils craignent que la prolongation du conflit ne favorise le courant islamiste d’AQMI, et ne provoque un afflux supplémentaire d’immigrés d’Afrique du Nord ou d’Afrique noire ;
en outre, leurs opinions publiques, bien que plutôt indifférentes au sort des Libyens eux-mêmes, regardent avec méfiance cet engagement coûteux, avec risque d’enlisement à la clé.
D’où ces appels, côté français et britannique, ces derniers jours, à « intensifier les frappes » et à « élargir les cibles ». Et un début de réalisation, dans la nuit du 16 au 17 mai : le bombardement, à Tripoli, d’un siège de la police et du département chargé de l’anti-corruption, visés par des missiles tirés depuis le sous-marin Triumph et des chasseurs Tornado britanniques.
Le ministère de la défense à Londres présente ces objectifs sous un jour un peu différent : il s’agirait des locaux d’une agence de renseignement, et d’une base d’entraînement des gardes du corps qui assurent la protection des dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi. Mais, dans les deux versions, on s’éloigne de la « protection des populations » (mandat délivré par le Conseil de sécurité le 17 mars 2001), qui avait été très vite élargie à la destruction des installations militaires libyennes et à l’appui aux combattants du Conseil national de transition (CNT) basé à Benghazi.
Régime « fini »
Deux déclarations récentes éclairent cette problématique de « l’élargissement » :
« Nous souhaitons intensifier la pression militaire parce que, compte tenu de la personnalité de Kadhafi, il ne comprendra que cela, c’est-à-dire la force », fait valoir le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, pour qui le régime est « fini »(entretien avec Al-Hayat, samedi 14 mai).
« Il faut sérieusement envisager d’élargir le champ de nos objectifs », affirme le général David Richards le chef d’état-major britannique : « Pour l’instant, l’OTAN n’attaque pas les infrastructures en Libye. Si nous n’augmentons pas la mise, Kadhafi risque de s’accrocher au pouvoir » (Sunday Telegraph, 15 mai).
Au passage, le patron de l’armée britannique trouve un « arrangement » pour justifier une éventuelle élimination physique du numéro un libyen : l’OTAN ne cherche pas, dit-il, à l’atteindre directement, mais « s’il se trouve qu’il est dans un centre de commandement au moment d’un raid et qu’il est tué, cela n’a rien “d’illégal” ».
L’Organisation transatlantique assure (contre toute vraisemblance) qu’elle ne vise pas les individus, et que, n’étant pas présente au sol en Libye, elle n’a aucun moyen d’établir les bilans des frappes, de suivre les déplacements des dirigeants libyens. Une pirouette qui avait déjà été utilisée le mois dernier, pour passer par pertes et profits la mort d’un fils et de deux petits enfants du dictateur libyen, tués lors du bombardement d’un « centre de commandement ».
« Lâches croisés »
Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, se référant à des indications de Mgr Giovanni Martinelli, l’évêque catholique de Tripoli, resté en contact avec les autorités libyennes [1], croyait savoir le 13 mai dernier que Kadhafi a « probablement quitté Tripoli et qu’il a sans doute également été blessé ». Ce que le gouvernement libyen a aussitôt démenti, après avoir fait diffuser le même jour par la chaîne de télévision Jamahiriah un message audio du « Guide » : « Je dis aux lâches croisés que je me trouve dans un lieu que vous ne pouvez pas atteindre et où vous ne pouvez pas me tuer. »
Certes, l’ex-« bouillant colonel » est indéfendable. Mais « Unified protector » sent maintenant la chasse à l’homme. Bien enfoncé dans un bunker, Kadhafi peut résister à tout ou presque, et même fanfaronner : combien de personnes faudra-t-il tuer avant d’arriver à lui ? Combien de destructions devront endurer le pays et sa population, pour obtenir la peau d’un homme promu au rang de nouveau Satan par ceux qui, il y a quelques mois, commerçaient tranquillement avec l’ex- et futur diable.
« Papa, reviens ! »
L’action psychologique fait également partie de l’opération « Unified protector ». L’agence Reuters rapportait lundi que l’OTAN, utilisant les fréquences de la radio militaire libyenne, s’adresse en ces termes aux membres des forces de sécurité libyennes :
Nul n’a le droit de transformer la vie de son peuple en enfer sur terre…
Cessez de combattre votre peuple…
Vos dirigeants ont perdu le contrôle du pays...
Ils ont recruté des mercenaires non libyens et les ont laissés violer votre population...
Vous avez le choix. Bâtir une Libye pacifique au profit de votre famille et un avenir meilleur pour votre pays, ou vous exposer à la poursuite des raids aériens qui ont commencé le 19 mars…
on entend aussi la voix d’une femme qui déclare : « Pourquoi, mon fils, pourquoi vas-tu tuer les tiens ? »
et un enfant en pleurs qui crie : « Papa, reviens à la maison, arrête de te battre » [2].
Sanctions et défections
Outre ces frappes qu’ils demandent à l’OTAN d’intensifier et d’élargir, les dirigeants européens tablent :
sur les sanctions internationales, comme le lancement le 16 mai, par Luis Moreno-Ocampo, le procureur de la Cour pénale internationale, de mandats d’arrêts internationaux à l’encontre de Mouammar Kadhafi, d’un de ses fils, et du chef des renseignements, pour « crimes contre l’humanité » (il leur est reproché d’avoir planifié et ordonné des attaques étendues contre la population civile, d’avoir ouvert le feu sur les manifestants, attaqué des civils chez eux, bombardé des processions funéraires, et déployé des tireurs embusqués pour tuer les fidèles sortant des mosquées) [3].
sur des défections, comme récemment celle du ministre des pétroles libyens, Choukri Ghanem, venant après celles de plusieurs ministres et militaires. Selon Franco Frattini, « les heures du régime (libyen) sont comptées » et une partie de son entourage chercherait « une porte de sortie » pour un exil du colonel Mouammar Kadhafi. « Nous travaillons avec l’ONU pour que soit trouvée une porte de sortie politique, afin que le dictateur et sa famille se retirent de la scène », a assuré le ministre italien des affaires étrangères [4].
Abonnés absents
Alors que la Ligue arabe et l’Union africaine – les deux organisation régionales qui avaient apporté leur caution à l’offensive lancée par le trio américano-franco-britannique – restent aux abonnés absents, ou sont en tout cas inaudibles, deux médiations ont été tentées ces derniers jours, pour tenter de trouver une solution politique au conflit :
l’envoyé spécial de l’ONU, Adbel-Elah al Khatib, a été reçu dimanche 15 mai à Tripoli par le chef du gouvernement, Baghadadi Mahmoudi, qui lui a indiqué que le régime était prêt à « un cessez-le-feu immédiat qui coïnciderait avec un arrêt des bombardements de l’OTAN » (selon l’agence officielle Jana).
la Russie, par la voix de son chef de la diplomatie, Serguei Lavrov, qui recevait des émissaires libyens à Moscou, a appelé le régime libyen à « pleinement mettre en œuvre la résolution du Conseil de sécurité (…), le principal maintenant, c’est de se mettre d’accord sur le délai et les conditions d’un armistice » [5].
« Si l’on arrive à le faire, alors il n’y aura plus aucune raison pour continuer les bombardements de l’aviation de l’OTAN, qui dépassent largement le cadre des objectifs fixés par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a encore déclaré M. Lavrov qui considère le groupe de contact formé sur la Libye à l’initiative des Occidentaux (et auquel ne participent ni Moscou ni Pékin) comme une « structure autoproclamée ». Le diplomate russe a également critiqué l’intention, selon lui, d’étendre la compétence de ce groupe à d’autres crises de la région, comme celle qui se déroule en Syrie. Moscou souhaite recevoir prochainement des émissaires de la rébellion.
Occasions manquées
Du côté du parlement européen, ça bouge un peu : le rapport Gualtieri, adopté mercredi 11 mai, il « déplore que les Etats membres de l’Union se montrent réticents à définir une position commune sur la crise en Libye ». Il met en garde sur le fait qu’un « usage disproportionné de la force » outrepasse le mandat de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, et invite la Haute représentante « à prendre des mesures concrètes afin de garantir au plus tôt l’instauration d’un cessez le feu, pour stopper l’effusion de sang et la souffrance de la population libyenne ».
Pour Leslie Gelb, qui commente de longue date la politique étrangère américaine [6], l’objectif de « débarquer » en priorité Kadhafi a conduit à passer à côté de plusieurs occasions diplomatiques, comme la tentative de médiation tentée à la mi-avril par l’Union africaine pour obtenir un cessez-le-feu.
Le professeur Sean Kay, qui suit les questions de l’OTAN, estime que « l’élimination du “Guide” libyen ne serait pas d’un grand secours si le pays tombe dans une guerre civile de type somalien – le mieux que l’on puisse espérer, à ce stade, étant une partition de facto de la Libye, ce qui n’est certainement pas ce à quoi aspirait l’OTAN lorsque cette aventure a commencé ».
Tandis que Tony Cordesman, du Centre d’études stratégiques de Washington, regrette que l’opération n’ait pas été préparée plus sérieusement, avec un plan d’action, des moyens et la volonté de frapper fort et vite, alors qu’aujourd’hui les Britanniques, Français et Américains se retrouvent, deux mois après le déclenchement des hostilités, sans « plan B », sinon celui de poursuivre les frappes.
Dégâts et surcoût
Selon des sources de l’OTAN, il n’y a pas « d’enlisement » : après trois mois de guerre civile, le régime serait « sur la défensive » (mais on le serait à moins !), l’aviation libyenne serait détruite à plus de 80 % et l’armée de terre aurait subi de lourdes pertes avec plus de 30 % du matériel lourd détruit et 50 % de ses stocks de munitions anéantis. Le conflit a fait 800 000 réfugiés, 50 000 personnes sont entrées en Tunisie, plusieurs centaines de milliers en Egypte, plusieurs dizaines de milliers ont fui vers l’Europe par la mer. Et il y a plusieurs milliers de victimes – sans plus de précision.
Pour la France, qui assure un cinquième des sorties aériennes et un tiers des frappes, le sur-coût de l’opération « Harmattan » (déclinaison française de « Unified Protector ») serait d’environ 1,2 millions d’euros par jour – soit, en deux mois, 72 millions (dont plus de la moitié en missiles). Un coût comparable à l’engagement français en Afghanistan. Le surcoût total des « opex » françaises pour cette année devrait approcher le milliard d’euros (contre 850 millions en 2010).
Notes
[1] Depuis le début des opérations de l’OTAN, explique l’agence Reuters, Mgr Martinelli s’est montré critique envers la stratégie occidentale, affirmant que de nombreux civils avaient trouvé la mort lors des raids de la coalition. Il a fini par quitter Tripoli pour Tunis, a indiqué l’évêché de Tripoli.
[2] Le message, selon Reuters, est diffusé en anglais et dans un arabe prononcé avec un accent irakien.
[3] Conférence de presse à La Haye, lundi 16 mai 2011.
[4] Entretien diffusé par Canale5, 16 mai 2011.
[5] Allié traditionnel de la Libye, la Russie s’était – tout comme la Chine – abstenue le 17 mars, lors du vote de la résolution 1973 qui a permis l’intervention d’une coalition internationale en Libye, mais avait renoncé à exercer son droit de veto.
[6] Cité par Jonathan Marcus, spécialiste des questions de défense à la BBC. The Guardian, 11 mai 2011.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire