Haïti : une hésitante reconstruction
Un an après le tremblement de terre, Port au Prince et les villes touchées devraient ressembler à d'immenses chantiers. On en est loin, très loin.
La communauté internationale distribue son aide au compte goutte par crainte de la corruption. Les autorités haïtiennes s'en plaignent, mais ne font rien.
A l'occasion de la commémoration du premier anniversaire du séisme, elles viennent de identiques à celles construites en France dans les années 1950. Des projets qui ne tiennent aucun compte des habitudes et modes de vie des Haïtiens.
La Fondation des Architectes de l'Urgence a, pour sa part, adopté en Haïti une autre approche de la reconstruction. Elle construit des abris évolutifs, répare les maisons qui peuvent l'être selon les méthodes traditionnelles. Et surtout, elle tente de cartographier certains quartiers. Un travail de titan.
Nigéria : l'éternelle marée noire
C'est l'une des plus grandes catastrophes écologiques au monde.
Depuis plus d’un demi-siècle, une marée noire perpétuelle souille le delta du Niger. Une histoire qui a commencé en 1956 quand Shell, la compagnie historique, ouvrait son premier puits à Oloibiri.
Depuis, chaque année, l'équivalent d'un Exxon-Valdez, ce tanker de 180.000 tonnes échoué sur les côtes d'Alaska en 1989, se déverserait dans la mangrove. Résultat : un environnement dévasté, des populations locales incapables d'assurer leur subsistance et une rébellion qui menace la stabilité de la région.
A qui la faute ? Les écologistes dénoncent le laxisme des compagnies pétrolières et les avaries à répétition. Shell, Total, Agip, Chevron et les autres estiment que l'immense majorité des marées noires est due à des actes de sabotages sur les pipelines qui traversent le delta. Dans ce débat, le gouvernement ferme les yeux et se contente de toucher sa rente pétrolière qui assure 80% des revenus du pays.
La situation est telle que des groupes armés se sont formés pour réclamer une meilleure répartition des richesses. Kidnappings à la chaîne, sabotages à grande échelle, conflit ouvert avec l'armée…
Les habitants du delta sont pris entre deux feux et ne reçoivent de l'or noir que les fuites et les pollutions. Des villages entiers voient leur terre et leur mode de vie dévastés. Ils attendent souvent en vain des compensations que les compagnies pétrolières ne versent pas ou si peu.
Quel contraste avec le Golfe du Mexique où l'administration Obama et la pression internationale ont obligé BP à verser 20 milliards de dollars aux sinistrés ! Mais le delta du Niger n'est pas la Louisiane, l'Afrique n'est pas l'Amérique…
Le pétrole était une chance pour le Nigeria, il est devenu au fil des ans une véritable malédiction.
Temps de pose : « Au cœur de la révolte tunisienne »
Caroline Poiron, photographe freelance distribuée par le collectif de photographes Fédéphoto, s’est rendue en Tunisie du 10 au 20 janvier 2011. Arrivée à Tunis dès le début des manifestations, Caroline Poiron entend les rumeurs concernant la situation dans les campagnes et notamment l’annonce d’un chiffre de 52 morts à Kasserine, elle se rend dans cette petite ville du sud est du pays où elle assiste aux réactions de la population à la chute de Ben Ali, à la libération de l’ensemble des prisonniers de la ville et de l’arrestation de 45 policiers de la Garde présidentielle soupçonnés d’être les snipers qui ont tiré sur les manifestants.
Caroline Poiron construit ses reportages photographiques en suivant l'actualité internationale.
Son travail sur la maladie d'Alzheimer a été récompensé par le prix de la photographie documentaire et sociale.
En Russie, ses images témoignent de la lutte du peuple kalmouk contre la disparition de leur identité. En Turquie, de la violence envers la femme. Au Liban, de l'après guerre de 2006, et sur la fragilité d'un pays partagé entre les différentes communautés.
En 2010, Visa pour l’image à Perpignan expose son travail en Afghanistan, « Kandahar, terre sainte des talibans ». Ses reportages photos "l'Education et la traque des insurgés à Kandahar" et "la guerre contre l'école" ont été publiés dans Paris Match et La Vie.
(France, 2010, 42mn)Un an après le tremblement de terre, Port au Prince et les villes touchées devraient ressembler à d'immenses chantiers. On en est loin, très loin.
La communauté internationale distribue son aide au compte goutte par crainte de la corruption. Les autorités haïtiennes s'en plaignent, mais ne font rien.
A l'occasion de la commémoration du premier anniversaire du séisme, elles viennent de identiques à celles construites en France dans les années 1950. Des projets qui ne tiennent aucun compte des habitudes et modes de vie des Haïtiens.
La Fondation des Architectes de l'Urgence a, pour sa part, adopté en Haïti une autre approche de la reconstruction. Elle construit des abris évolutifs, répare les maisons qui peuvent l'être selon les méthodes traditionnelles. Et surtout, elle tente de cartographier certains quartiers. Un travail de titan.
Nigéria : l'éternelle marée noire
C'est l'une des plus grandes catastrophes écologiques au monde.
Depuis plus d’un demi-siècle, une marée noire perpétuelle souille le delta du Niger. Une histoire qui a commencé en 1956 quand Shell, la compagnie historique, ouvrait son premier puits à Oloibiri.
Depuis, chaque année, l'équivalent d'un Exxon-Valdez, ce tanker de 180.000 tonnes échoué sur les côtes d'Alaska en 1989, se déverserait dans la mangrove. Résultat : un environnement dévasté, des populations locales incapables d'assurer leur subsistance et une rébellion qui menace la stabilité de la région.
A qui la faute ? Les écologistes dénoncent le laxisme des compagnies pétrolières et les avaries à répétition. Shell, Total, Agip, Chevron et les autres estiment que l'immense majorité des marées noires est due à des actes de sabotages sur les pipelines qui traversent le delta. Dans ce débat, le gouvernement ferme les yeux et se contente de toucher sa rente pétrolière qui assure 80% des revenus du pays.
La situation est telle que des groupes armés se sont formés pour réclamer une meilleure répartition des richesses. Kidnappings à la chaîne, sabotages à grande échelle, conflit ouvert avec l'armée…
Les habitants du delta sont pris entre deux feux et ne reçoivent de l'or noir que les fuites et les pollutions. Des villages entiers voient leur terre et leur mode de vie dévastés. Ils attendent souvent en vain des compensations que les compagnies pétrolières ne versent pas ou si peu.
Quel contraste avec le Golfe du Mexique où l'administration Obama et la pression internationale ont obligé BP à verser 20 milliards de dollars aux sinistrés ! Mais le delta du Niger n'est pas la Louisiane, l'Afrique n'est pas l'Amérique…
Le pétrole était une chance pour le Nigeria, il est devenu au fil des ans une véritable malédiction.
Temps de pose : « Au cœur de la révolte tunisienne »
Caroline Poiron, photographe freelance distribuée par le collectif de photographes Fédéphoto, s’est rendue en Tunisie du 10 au 20 janvier 2011. Arrivée à Tunis dès le début des manifestations, Caroline Poiron entend les rumeurs concernant la situation dans les campagnes et notamment l’annonce d’un chiffre de 52 morts à Kasserine, elle se rend dans cette petite ville du sud est du pays où elle assiste aux réactions de la population à la chute de Ben Ali, à la libération de l’ensemble des prisonniers de la ville et de l’arrestation de 45 policiers de la Garde présidentielle soupçonnés d’être les snipers qui ont tiré sur les manifestants.
Caroline Poiron construit ses reportages photographiques en suivant l'actualité internationale.
Son travail sur la maladie d'Alzheimer a été récompensé par le prix de la photographie documentaire et sociale.
En Russie, ses images témoignent de la lutte du peuple kalmouk contre la disparition de leur identité. En Turquie, de la violence envers la femme. Au Liban, de l'après guerre de 2006, et sur la fragilité d'un pays partagé entre les différentes communautés.
En 2010, Visa pour l’image à Perpignan expose son travail en Afghanistan, « Kandahar, terre sainte des talibans ». Ses reportages photos "l'Education et la traque des insurgés à Kandahar" et "la guerre contre l'école" ont été publiés dans Paris Match et La Vie.
ARTE
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