Telle est la récente découverte d’une délégation britannique dans le village de la Macarena (département de Meta). De quoi être horrifié par l’ampleur des massacres commis par les miliciens d’extrême droite depuis 20 ans…comme l’écrit le journal La Croix, un des rares médias à révéler l’indicible.
De la Colombie, on n’entend parler que des FARC, ces affreux guérilleros d’un autre temps, marxistes de surcroît ( ?), qui se cachent dans la jungle et n’en sortent que pour commettre, rapts et assassinats. Que n’arrêtent-ils pas leur criminelle entreprise et rentrent gentiment dans les rangs, serrer la main d’Uribe, ce pacifiste patenté ?…On n’est pas tenté de le croire.
Comme si cette armée de résistance choisissait la clandestinité par plaisir, voire par idéologie, face à la dictature la plus terrible qui assure en permanence que les FARC sont à bout, que la « politique de sécurité » est en passe de les éliminer physiquement et qu’à bon entendeur salut !
La réalité est tout autre et ça commence à se savoir. Ne serait-ce que parce que la justice colombienne ne veut plus faire l’autruche et cautionner des pratiques qui donnent de ce pouvoir une image déplorable, la Colombie étant le pays phare de l’insécurité et du crime organisé ou couvert par l’Etat. (voir le rapport 2009 d’Amnesty international)
Ainsi le parquet général a mis en cause quatre des plus hauts responsables du département administratif de sécurité (DAS) ainsi que le secrétaire général de la Présidence de la République, Bernardo Moreno, pour leur implication dans le scandale des écoutes téléphoniques « chuzadas » de personnalités considérées comme hostiles au gouvernement, parmi lesquelles des journalistes.
L’ancien chef du contre-espionnage, Jorge Lagos, avait déclaré, lors du procès de l’ex-directeur du DAS, Jorge Noguera, poursuivi pour homicide et liens avec les paramilitaires, que le DAS émettait des tracts accusant des journalistes, des syndicalistes, des ONG, de complicité avec la guerilla et menait des campagnes visant à jeter le discrédit, par des communiqués et des vidéos truquées attribuées aux FARC.
Noguera a reconnu avoir informé la présidence de la République. (http://fr.justin.tv/ddhh_colombia=9dxcXHE)
Des révélations qui tombent mal à trois mois de l’élection présidentielle du 30 mai 2010. D’autant qu’Uribe cherche à dissimuler à l’opinion colombienne et internationale l’existence de cette fosse contenant quelques 2000 cadavres, découverte en décembre 2009 par une délégation britannique de parlementaires et de syndicalistes qui enquêtait sur le respect des droits de l’homme en Colombie.
Les parents des disparus avaient bien alerté les autorités mais aucune recherche n’avait été entreprise ! La délégation a dénoncé cette volonté délibérée de modifier les lieux de ce véritable génocide : « personne ne protège le lieu. Personne n’empêche que l’on puisse modifier les preuves… »
La délégation a transmis une autre plainte relative à la municipalité d’Argelia dans le Cauca, une autre fosse, un « abattoir ». Réponse des autorités locales : « on ignore, que voulez-vous, il y a tant de fosses dans le pays… » (http://www.pachakuti.org/textos/hem...http://www.rebelion.org/noticia.php...http://www.telesurtv.net/noticias/s...
Comme l’écrit le journal La Croix du 18/2/2010 « la Colombie est horrifiée par l’ampleur des massacres commis depuis les années 80 par des miliciens d’extrême droite qui reconnaissent aujourd’hui leurs crimes… »
Plus de 30 000 assassinats, 2 500 disparus en moins de vingt ans, telles sont les statistiques officielles révélées par le parquet colombien, le 17 février dernier, milices crées par les gros propriétaires terriens qui déplacent les populations pour s’emparer de leurs terres et des richesses qu’elles contiennent. Sous le regard bienveillant de l’armée et du gouvernement.
Le chef de l’unité de justice qui reçoit les confessions de ces fervents démocrates, pense qu’ils pourraient reconnaître 120 000 meurtres…quatre fois plus. Et, pour faire bonne mesure, un tiers des parlementaires fait l’objet d’une enquête pour complicité avec les escadrons de la mort !
C’est donc que la démocratie fonctionne ? A moins qu’il ne soit plus possible aujourd’hui, vu les moyens de communication existant, de verrouiller tous les témoignages et d’isoler la Colombie du reste du monde.
Voilà qui permet de mieux comprendre le contexte, l’origine de la guerre civile depuis un demi siècle et donc l’origine des FARC pour échapper au sort promis à ceux qui ne collaborent pas avec la politique de terreur mise en œuvre…avec l’aide technique, financière et militaire des Etats-Unis, invités tout récemment à installer sept nouvelles bases militaires en Colombie.
Il n’y a pas d’issue en dehors du dialogue entre les deux parties en conflit, ce qu’Uribe a toujours refusé. Et ce que les FARC ne cessent de proposer, comme vient encore de le faire le commandant Jorge Suarez Briceno du secrétariat de l’Etat-major des FARC-EP au général Freddy Padilla de Léon dans une lettre de janvier 2010 dont nous extrayons cette seule phrase : « Nous, les FARC, invitons aujourd’hui tous les militaires et membres de la Force publique à reprendre le chemin de la défense de la patrie souveraine, à travailler pour la formation d’une armée bolivarienne patriotique, qui ne retourne pas ses armes contre ses concitoyens… » http://anncol.eu/noticias-del-mundo/briceno-le-responde-a-padilla423?templateId=423
N’est-on pas en droit de se poser la question : qui sont les terroristes ?
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