Par Dominique Vidal et Michel Warschawski.
pour http://blog.mondediplo.net
Pour la première fois — depuis vingt mois qu’elle se déroule — la manifestation du vendredi contre la colonisation juive à Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, s’est tenue dans un autre quartier : celui de Ras Al-Amoud.
Depuis des années, cette zone de la Jérusalem arabe a vu aussi s’implanter une petite colonie, dite Maale Zeitim, tout aussi illégale. Celle-ci comptait jusqu’ici 110 appartements. Or, viennent de s’y ajouter dix-sept autres, à la suite d’un étrange échange. Baptisés Maale David, ces nouveaux logements sont en effet installés dans les deux bâtiments de l’ancien quartier général de la police israélienne pour la Cisjordanie, rénové à cet effet. De son côté, l’organisation de colons Elad a financé la construction du nouveau QG dans la fameuse zone E1, à proximité de Maale Adoumim, dont l’annexion définitive rendrait littéralement impossible la transformation de Jérusalem-Est en capitale d’un Etat palestinien [1].
C’est pour protester contre ce nouveau fait accompli que, ce vendredi après-midi, plusieurs centaines de manifestants juifs et arabes, de toutes générations et de sensibilités visiblement diverses — dont de nombreux porteurs de kippa — ont bloqué, deux heures durant, l’entrée de Maale Zeitim.
Au son des tambours, ils se sont livrés à un véritable concours de slogans comme : « L’occupation est un crime, libérez la Palestine », « Pas de nouvel Hébron à Jérusalem », « Ras Al-Amoud, ne désespère pas, l’occupation s’achèvera », « Voleurs, voleurs, foutez le camp de ces maisons », « Dans votre intérêt, sortez de cette cage », « Réveillez-vous, le fascisme est déjà là », « Colons, prends garde, Dieu ne t’absoudra pas », « Il n’y a pas de sainteté dans une ville occupée ».
Après un temps d’observation, la population du quartier s’est jointe au sit-in. Tandis que toutes les voitures passant dans la rue klaxonnaient à qui mieux mieux, les shebab (jeunes), juchés sur des camions, drapeaux palestiniens déployés, défiaient les enfants des colons. Un rappeur arabe a régalé l’assistance de ses rimes humoristiques...
Un temps débordés, les gardiens de la colonie et les quelques policiers présents sur place ont fini par appeler des renforts pour « libérer » les colons. Et c’est avec une soudaine et brutale violence qu’ils ont déplacé les manifestants assis devant l’entrée, tirant les uns par les bras ou les jambes, sans hésiter à jouer du taser. Les policiers municipaux se sont notamment acharnés sur la jeune organisatrice de l’initiative, à qui ils ont cassé un bras, et sur son frère, blessé à la tête à coups de matraque.
Il y a quelques jours, le premier ministre Benjamin Netanyahou exhortait le Congrès américain avec ces mots : « Jérusalem ne doit jamais être divisée. Jérusalem doit rester la capitale unifiée d’Israël. Je sais que c’est une question difficile pour les Palestiniens. Mais je crois qu’avec de la créativité et de la bonne volonté une solution peut être trouvée. »
pour http://blog.mondediplo.net
Pour la première fois — depuis vingt mois qu’elle se déroule — la manifestation du vendredi contre la colonisation juive à Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, s’est tenue dans un autre quartier : celui de Ras Al-Amoud.
Depuis des années, cette zone de la Jérusalem arabe a vu aussi s’implanter une petite colonie, dite Maale Zeitim, tout aussi illégale. Celle-ci comptait jusqu’ici 110 appartements. Or, viennent de s’y ajouter dix-sept autres, à la suite d’un étrange échange. Baptisés Maale David, ces nouveaux logements sont en effet installés dans les deux bâtiments de l’ancien quartier général de la police israélienne pour la Cisjordanie, rénové à cet effet. De son côté, l’organisation de colons Elad a financé la construction du nouveau QG dans la fameuse zone E1, à proximité de Maale Adoumim, dont l’annexion définitive rendrait littéralement impossible la transformation de Jérusalem-Est en capitale d’un Etat palestinien [1].
C’est pour protester contre ce nouveau fait accompli que, ce vendredi après-midi, plusieurs centaines de manifestants juifs et arabes, de toutes générations et de sensibilités visiblement diverses — dont de nombreux porteurs de kippa — ont bloqué, deux heures durant, l’entrée de Maale Zeitim.
Au son des tambours, ils se sont livrés à un véritable concours de slogans comme : « L’occupation est un crime, libérez la Palestine », « Pas de nouvel Hébron à Jérusalem », « Ras Al-Amoud, ne désespère pas, l’occupation s’achèvera », « Voleurs, voleurs, foutez le camp de ces maisons », « Dans votre intérêt, sortez de cette cage », « Réveillez-vous, le fascisme est déjà là », « Colons, prends garde, Dieu ne t’absoudra pas », « Il n’y a pas de sainteté dans une ville occupée ».
Après un temps d’observation, la population du quartier s’est jointe au sit-in. Tandis que toutes les voitures passant dans la rue klaxonnaient à qui mieux mieux, les shebab (jeunes), juchés sur des camions, drapeaux palestiniens déployés, défiaient les enfants des colons. Un rappeur arabe a régalé l’assistance de ses rimes humoristiques...
Un temps débordés, les gardiens de la colonie et les quelques policiers présents sur place ont fini par appeler des renforts pour « libérer » les colons. Et c’est avec une soudaine et brutale violence qu’ils ont déplacé les manifestants assis devant l’entrée, tirant les uns par les bras ou les jambes, sans hésiter à jouer du taser. Les policiers municipaux se sont notamment acharnés sur la jeune organisatrice de l’initiative, à qui ils ont cassé un bras, et sur son frère, blessé à la tête à coups de matraque.
Il y a quelques jours, le premier ministre Benjamin Netanyahou exhortait le Congrès américain avec ces mots : « Jérusalem ne doit jamais être divisée. Jérusalem doit rester la capitale unifiée d’Israël. Je sais que c’est une question difficile pour les Palestiniens. Mais je crois qu’avec de la créativité et de la bonne volonté une solution peut être trouvée. »
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