29 août 2009

Karachi, c’est loin d’être fini

N’en déplaise au président de la république (vidéo 1), l’affaire de l’attentat de Karachi survenu en 2002 est devenue en quelques jours une affaire d’Etat. Contrats d’armements mirifiques, intermédiaires douteux, commissions, rétrocommissions, campagnes électorales et assassinat de onze ingénieurs français. Tous les éléments sont réunis pour un scandale hors normes. Un karachigate.

Il semblerait désormais établi que Jacques Chirac, à peine arrivé l’Elysée en mai 1995, ait demandé que soit mis un terme au versement d’une partie des commissions négociées un an plus tôt par le gouvernement d’Edouard Balladur, à l’occasion de la vente de trois sous-marins par la Direction des constructions navales (DCN) au Pakistan. “Peu après ma nomination au ministère de la Défense, en 1995, Jacques Chirac m’a demandé de passer en revue les différents contrats de ventes d’armes en cours et de stopper le versement des commissions pouvant donner lieu à des rétrocommissions. C’est ce qui a été effectué : chacun d’entre eux a fait l’objet d’une expertise particulière“, a affirmé M. Millon à Paris-Match le 24 juin.

Pas pour des raisons d’éthique mais parce que le nouveau président aurait été persuadé qu’une partie des rétro-commissions aurait servi au financement de la campagne de son rival malheureux (vidéo 3), Edouard Balladur, dont le directeur de campagne était alors Nicolas Sarkozy. Un Nicolas sarkozy également ministre du Budget et donc à ce titre amené à autoriser ou refuser les commissions déclarées auprès de l’administration des douanes pour y être défiscalisées.

Invité ce dimanche du Grand Jury LCi-RTL, Edouard Balladur, un brin agacé a réfuté la thèse du financement politique alors que les comptes de sa campagne “ont été établis, déposés, contrôlés et validés par l’organe compétent à cet effet“. Selon l’ancien premier ministre , il ne s’agirait que de simples allégations étayées par aucun fait : “Il ne suffit pas que quelqu’un aille devant un juge pour dire quelque chose pour que cela soit tenu pour vérité d’évangile”, a-t-il ajouté. “Ça dépend d’abord de l’honorabilité de celui qui dit quelque chose et des preuves qu’il apporte“.

Ce serait donc l’arrêt du versement de ces commissions, dont certaines auraient été destinées à des officiels pakistanais, qui pourrait être le mobile de l’attentat de Karachi. Une thèse suffisamment sérieuse pour être évoquée par les deux juges antiterroristes en charge de l’enquête devant les familles de victimes.

Et voilà comment on glisse d’un odieux attentat islamiste à la mise à jour d’un système de corruption institutionnalisé inhérent aux grands contrats d’armement français . Si l’affaire éclabousse des retraités ou des semi-retraités de la politique Jacques Chirac et Edouard Balladur, l’actuel président et son entourage voient leurs noms cités dans le dossier : Brice Hortefeux, Jean-François Copé, et l’ex-secrétaire adjoint de l’Elysée, François Pérol.

La menace ne vient pas de la gauche, tenue par de vieilles histoires, notamment celle des frégates de Taiwan . Guère plus de la justice avec un parquet privé de toute indépendance. Le risque ce sont les médias poussés par la blogosphère (vidéo 2) à, ne pas lâcher l’affaire. La mutation express de Brice Hortefeux des affaires sociales à l’intérieur, la mise en porte-à-faux du clan chiraquien avec la nomination de MAM à la justice, peuvent être analysées comme le déploiement d’un système défensif autour du château.







par Henry Moreigne (son site) lundi 29 juin 2009
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Emergence du pouvoir pirate

Avec 7,1 % des suffrages, le tout jeune Parti pirate de Suède a fait une entrée remarquée au Parlement européen, le 7 juin 2009. Il envoie à Strasbourg un député, M. Lars Christian Engström, entrepreneur en informatique de 49 ans. Deuxième candidate de la liste pirate, Mme Amelia Andersdotter, étudiante en économie à l’université de Lund, pourrait obtenir, à terme, un siège (voir l’encadré ci-dessous sur les « députés fantômes »).

Il faut prendre au sérieux l’émergence de cette nouvelle offre politique. Après seulement trois ans d’existence, le Piratpartiet rassemble près de cinquante mille adhérents, ce qui en fait la troisième force militante de la politique suédoise, juste derrière les Modérés [1]. (Ses adversaires soulignent que l’adhésion y est gratuite.) Avec son programme fondé sur la légalisation du partage de fichiers, les jeunes de 18 à 30 ans — très majoritairement des hommes — ont adhéré en masse en 2009. Principal déclencheur de ce mouvement : le procès de « The Pirate Bay », un site Internet suédois proposant un moteur de recherche spécialisé dans les « torrents », ces fichiers qui permettent de télécharger en pair à pair des films, de la musique, des logiciels, etc [2].

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Condamnés à un an de prison et à une amende de 30 millions de couronnes (2,8 millions d’euros), les animateurs du site avaient pourtant fait valoir que leur moteur ne donne pas accès aux films eux-mêmes — une recherche sur Google offrant exactement les mêmes informations. En vérité, la différence réside dans la posture adoptée : dans un cas (Google), on fait mine de bien vouloir respecter les droits d’auteurs, même si l’extraordinaire croissance du site de vidéos YouTube, filiale de Google, s’est en grande partie faite sur un catalogue « piraté » ; dans l’autre (The Pirate Bay), on tourne en ridicule les courriers envoyés par les cabinets d’avocats des producteurs de Hollywood, et on annonce la couleur, étendard noir au vent.

La condamnation de The Pirate Bay et les tentatives de répression du partage de fichiers touchent directement le quotidien de la quasi-totalité de la jeunesse — 80 % des foyers suédois sont connectés au réseau, le taux le plus élevé d’Europe (avec la Finlande). Légal ou pas, le téléchargement pair à pair [3] est pratiqué aussi massivement que l’étaient à une autre époque l’échange et la copie de cassettes audio ou de disquettes. L’« industrie culturelle » a bien du mal à faire respecter son point de vue, selon lequel la culture est un bien qui se consomme. Et les grands partis n’ont pas, à l’heure actuelle, offert de solution satisfaisante à la question du droit d’auteur face au partage de fichiers.

La politisation croissante, dans le monde entier, des questions de propriété intellectuelle et du numérique traduit un manque de perspectives devant la mutation d’un monde industriel vers un univers de réseaux. Rares sont les responsables gouvernementaux ayant un minimum de compétences techniques ; les élites sont, le plus souvent, en retard d’un modem sur la population [4]. Les gaffes de la ministre française de la culture, Mme Christine Albanel, en témoignent à l’envi.

Cependant, on ne crée pas un parti à chaque fois que l’on veut défendre un point de vue. Il est extrêmement rare qu’un sujet spécifique débouche sur une offre politique en soi. L’écologie politique, qui soulève des questions que l’on peut considérer comme plus fondamentales que celles du Parti pirate, et prétend offrir une perspective politique globale, a mis plusieurs dizaines d’années avant de sortir des marges et d’obtenir des élus. Les listes « pour la Palestine » ou pour la légalisation du cannabis n’ont jamais dépassé le stade du témoignage. Les mouvements de chasseurs, pour leur part, offrent plus un réceptacle pour un vote de protestation qu’une proposition politique construite.

Artistes et mouchards Retour à la table des matières

Les partis existants ont tout intérêt à mettre à jour leur « logiciel politique » et à revoir leur discours sur la révolution informationnelle. Les atermoiements et divisions des partis de gauche sur la propriété intellectuelle ont souligné l’ignorance sur le sujet de la grande majorité de la représentation politique. Les rapports qui se succèdent sur la « société numérique » sont d’une indigence intellectuelle frappante, ramenant le plus souvent cette transformation profonde des rapports sociaux à de simples « opportunités d’affaires » [5].

Le « soutien aux artistes » — dont beaucoup d’artistes, à contre-courant, déplorent qu’il ait pris la forme d’une guerre des ayants-droits contre le public — a muselé la discussion politique. Laquelle en revanche s’est développée sur Internet, où de nombreuses propositions existent pour revitaliser la culture avec l’implication d’un public moins consommateur, mais « participant » [6].

En France, les débats autour de la loi Internet et création (lire « Hadopi ou la déconnexion », La Valise diplomatique, 6 mai 2009) auront toutefois permis à quelques députés — notamments Verts et socialistes — de redorer le blason de la politique auprès des internautes. Sans cela, il est à parier qu’un Parti pirate français aurait pu se nourrir du rejet d’une loi instaurant la coupure de la connexion des internautes n’ayant pas sécurisé leur ligne. Le dispositif Hadopi a néanmoins été retoqué, le 10 juin, par le Conseil constitutionnel, au nom, entre autres considérants, de l’atteinte à la présomption d’innocence, et parce que l’accès au réseau est « une composante de la liberté d’expression et de consommation ». Confirmant ainsi l’analyse du Parlement européen, pour qui l’internet permet au citoyen d’exercer ses libertés fondamentales [7].

La question ne concerne pas que la gauche, travailliste ou écologiste. Une partie de la droite combat, sur des bases théoriques « libérales », la big-brotherisation de l’Etat qui entend installer des « mouchards » dans les ordinateurs personnels, ou encore les contraintes juridiques et commerciales de propriété intellectuelle qui aboutissent à des monopoles du type de celui dont jouissent Microsoft ou les firmes pharmaceutiques.

Ultracapitalistes et cybercommunistes Retour à la table des matières

Bien que peu représenté en Europe, le folklore libertarien est également présent dans les discours des « pirates ». Ainsi le chef du Piratpartiet, M. Rickard Falkvinge, se présente-t-il comme un « ultra-kapitalist ».

« Les conservateurs ne sont pas pour le capitalisme pur, explique-t-il dans un entretien avec le magazine suédois Fokus. Ils sont une espèce de poules mouillées sociales-libérales. (...) Je me définis comme ultracapitaliste, et c’est à partir de ce positionnement que je me suis impliqué politiquement. (...) La bataille maintenant se joue sur les droits des citoyens, qui est le sujet majeur. Plus important que le système de santé, l’éducation, le nucléaire, la défense et toute cette merde dont on débat depuis quarante ans. » Le Parti pirate, souligne M. Falkvinge, « défend même une forme de communisme numérique, dans lequel chacun contribue selon ses capacités, et où le produit est distribué selon les besoins [8] ».

De son côté, si elle obtient de siéger à Strasbourg, Mme Andersdotter entend reverser une part de son salaire européen à des organisations comme Amnesty International, Attac-Suède, Ordfront (une maison d’édition alternative très importante en Suède, et étiquetée « de gauche »), ou au Fonds de développement des Nations unies pour la femme (Unifem) [9].

On peine à discerner comment le Parti pourra se définir hors du champ des libertés numériques. Il fait, certes, une incursion dans le domaine de la santé, en publiant sur son site une position sur les brevets pharmaceutiques qui revendique d’autres modèles de financement pour la recherche de nouveaux médicaments utiles [10]. Mais au-delà ?

« Le Parti pirate n’a pas d’opinion tranchée sur quoi que ce soit d’autre que les libertés sur Internet ; sur le reste, il votera avec les autres partis [11]. » Les responsables du Piratpartiet répètent que, puisque le clivage droite-gauche a perdu toute pertinence, ils n’auront aucune difficulté à appliquer cette règle. Comme l’annonce son site [12], il s’agit de devenir la clé de voûte de la majorité au Riksdag, le Parlement suédois. Avec 7 % des votes, cette stratégie opportuniste peut lui permettre de peser... si toutefois cela ne le conduit pas à exploser.

Radio NOVA
Cet article a donné lieu à une émission diffusée sur Radio NOVA dans l’émission Les Grandes Enquêtes de la Petite Rédaction.

Une députée fantôme de 21 ans Retour à la table des matières

A 21 ans, Mme Amelia Andersdotter partage le sort de 17 autres candidats tombés dans une faille juridico-politique inédite. Le traité de Lisbonne accorde en effet 20 sièges à la Suède. Mais en attendant son éventuelle adoption, Stockholm ne dispose que de 18 sièges. Deux Suédois ont donc été désignés pour être, comme le chat de Schrödinger, des élus non-élus.

Le problème est le même dans plusieurs autres pays. Le Parlement comporte, aux termes du traité de Nice, qui s’applique actuellement, 736 sièges. Lisbonne en prévoit 751, soit 15 de plus. L’Espagne a donc quatre eurodéputés fantômes, la France, l’Autriche et la Suède deux chacune, l’Italie, le Royaume-Uni, la Pologne, les Pays-Bas, la Bulgarie, la Lettonie, la Slovénie et Malte, un chacun. Quant à l’Allemagne, elle devrait perdre 3 sièges quand (et si) Lisbonne entre en application.

Le plus étonnant dans cette affaire, c’est que les « mesures transitoires » nécessaires n’ont pas été décidées avant le vote. Le sujet a été abordé au Conseil européen des 11 et 12 décembre 2008, mais les gouvernements n’ont rien décidé pour les fantômes. Ils ont cependant jugé sage de redonner discrètement ses trois sièges à Berlin. On aurait donc 754 députés, ce qui n’est conforme ni à Nice ni à Lisbonne...

Chaque pays fixe les règles électorales pour sa population ; un arrangement byzantin pourrait permettre aux élus fantômes de siéger temporairement en tant qu’observateurs sans droit de vote — mais avec secrétariat, bureau, traitement et frais de fonctionnement. Pour la Suède, la question est dans les mains du gouvernement, qui... attend le résultat du prochain référendum irlandais, qui devrait avoir lieu en octobre 2009, pour se décider [13].

Un bug dans le système, ce qui devrait réjouir la jeune pirate. Laquelle rappelle que le traité de Lisbonne « n’est pas très populaire en Europe. Je ne suis pas certaine que ce serait une bonne chose pour l’UE qu’il soit approuvé. Il aurait fallu faire marche arrière en 2005 [après les référendums en France et aux Pays-Bas] pour entamer un nouveau processus [14] ».

(encadré publié le 17 juin.)

Notes

[1] L’histoire du parti, ainsi que du site The Pirate Bay, est détaillée par Anders Rydell et Sam Subdberg dans Piraterna, Ordfront, 2009, qui n’est encore disponible qu’en langue suédoise.

[2] http://thepiratebay.org/.

[3] « Peer to peer » : les fichiers s’échangent entre utilisateurs sans transiter par un serveur central.

[4] Il faut signaler, à ce propos, que M. Jeff Moss, le fondateur de DefCon, une conférence de hackers, vient d’être nommé par l’administration de M. Barack Obama au conseil consultatif pour la sécurité intérieure américaine. « L’administration Obama fait appel à un hacker réputé pour protéger les Etats-Unis », 20minutes.fr, 8 juin 2009. http://www.20minutes.fr/article/331...

[5] Lire à ce propos la contribution de Bernard Stiegler dans Pour en finir avec la mécroissance. Quelques réflexions d’Ars industrialis, Flammarion, 2009, http://arsindustrialis.org/publications.

[6] Lire Philippe Aigrain, Internet & Création, InLibroVeritas, 2008. Livre téléchargeable gratuitement à l’adresse http://paigrain.debatpublic.net/?pa....

[7] Texte voté par 88 % des députés européens dans le cadre du « paquet Télécom ». Cf. Guillaume Champeau, « Bruxelles se félicite de la sacralisation de l’amendement Bono », Numerama, http://www.numerama.com/magazine/13....

[8] Claes Lönegård, « Hjärnan bakom piraterna » (Le cerveau des Pirates), Fokus, Stockholm, 5 juin 2009, http://www.fokus.se/2009/06/hjarnan....

[9] « Amelia 2.0 », Lundagård (journal étudiant), Lund, juin 2009, http://www.lundagard.se/2009/06/01/....

[10] Voir « An alternative to pharmaceutical patents », http://www.piratpartiet.se/an_alter....

[11] Vegard Andreas Larsen, « Svenske Piratpartiet ble i går stemt inn i EU-parlamentet » (Le parti pirate suédois est entré hier au Parlement européen), Hardware.no, 8 juin 2009, http://www.hardware.no/artikler/pir....

[12] http://www.piratpartiet.se/internat....

[13] Cf. « Les Irlandais rejettent le traité de Lisbonne », La Valise diplomatique, 13 juin 2008.

[14] « Sergio y Amelia, europdiputados “fantasma” », El Mundo,, 14 juin 2009. http://www.elmundo.es/elmundo/2009/....


vendredi 12 juin 2009, par Philippe Rivière

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France-Afrique : des accords militaires « nouvelle génération »

La mort du président gabonais Omar Bongo Ondimba, un des « dinosaures » de la Françafrique, retardera la négociation d’un nouvel accord de défense entre Paris et Libreville, entamée cette année à la demande de la France. Le texte actuel, signé le 17 août 1960, lors de l’accession du pays à l’indépendance, prévoit que la République gabonaise « peut, avec l’accord de la République française, faire appel aux forces armées françaises pour sa défense intérieure et extérieure ».

En dépit de l’engagement mainte fois renouvelé du gouvernement français de ne plus se comporter en « gendarme de l’Afrique », les éléments français stationnés en permanence à Libreville pourraient donc – en vertu de cet accord vieux de presque cinquante ans – être appelés à assurer, le cas échéant, le rapatriement de ressortissants, la sauvegarde de biens, la protection de bâtiments publics (présidence, ministères, ambassades), sites stratégiques (port, aéroport, centrales électriques, mines), voir à intervenir – aux côtés des forces gabonaises – dans des opérations de surveillance aux frontières ou de contrôle de foule [1].

Des accords du même type, comportant dans certains cas des clauses (non rendues publiques) d’assistance au gouvernement en place en cas de « circonstances graves », avaient été conclus avec la Centrafrique (1960), la Côte d’Ivoire (1961), le Togo (1963), le Sénégal (1973), le Cameroun (1974), Djibouti (1977), les Comores (1978). Le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale publié en juin 2008 les présente comme « appartenant au passé », car « correspondant à un moment historique, la fin de la décolonisation ».

Lors d’un discours devant le parlement sud-africain, en févier 2008, le président français, M. Nicolas Sarkozy, avait annoncé la révision de ces accords de défense « obsolètes » signés par Paris avec ses anciennes colonies, ne jugeant « plus concevable d’y intervenir dans des conflits internes ». Il avait promis également, au nom de la « transparence », la publication intégrale de ces textes, après ratification par les parlements des pays signataires.

A sens unique Retour à la table des matières

Ce réexamen, entamé depuis quelques mois, a débouché sur la signature en février d’un nouvel accord avec le Togo, dont le contenu n’a pas encore été rendu public : mais le nouveau texte – qui abroge l’ensemble des accords et arrangements conclus précédemment – exclurait désormais tout engagement de l’armée française pour soutenir les régimes en place. Il repose sur un principe de réciprocité des engagements pris par les deux parties ; mais c’était déjà le cas auparavant, et n’avait pas empêché ce partenariat d’être à sens unique – ce qu’il restera par la force des choses.

Un accord de défense « nouvelle génération » a également été signé en mai dernier avec le Cameroun, dont l’ancien « accord spécial de défense » avec Paris signé en 1974 était resté secret. Cette fois, il n’est plus question d’intervention militaire à l’intérieur du pays. Le texte n’évoque plus le cas d’une agression extérieure, se contentant d’envisager le partage d’informations, l’organisation d’exercices militaires communs, et le soutien aux organismes de formation. Le tout dans une optique de « renforcement des capacités africaines de maintien de la paix » - l’ancien « RECAMP » (repris à son compte par l’Union européenne, en liaison avec l’Union africaine, mais dont on n’a plus de nouvelles !).

Bases fermées Retour à la table des matières

Ces accords de défense « lourds » – mais qui ne sont appliqués que dans la mesure où les deux contractants le souhaitent – ont servi de couverture juridique à des interventions à répétition très controversées, notamment dans les années 80 et 90. Ils ont souvent été adossés à une présence militaire française permanente (Libreville, Bangui, Abidjan, Dakar, Djibouti) qui est également en cours de réévaluation.

Ainsi, la fermeture de la base d’Abidjan est quasiment programmée : le président Laurent Gbagbo n’a jamais fait mystère de ses réticences à propos de la présence des soldats français. Il faudra trancher également entre les bases de Dakar et Libreville [2] – le dispositif militaire français en Afrique devant, selon le Livre blanc, se concentrer sur trois grandes implantations régionales (ouest, centre, est), avec un complément dans le sud-ouest de l’océan Indien (La Réunion), et dans le Golfe arabo-persique (Abou Dhabi).

Soutien sans participation ? Retour à la table des matières

Ces accords dits « de défense » sont distincts des accords techniques militaires signés avec vingt-sept pays africains, qui ne sont pas officiellement remis en cause : ils concernent les facilités d’escale et de transit, le soutien logistique, l’échange d’informations, l’aide à la formation et à l’entraînement, le statut des personnels des bases, la fourniture de matériels et d’armements, etc [3] .

Mais l’exemple du Tchad – qui n’a jamais été lié à la France par un accord de défense, mais où les militaires français mènent une intervention quasi-permanente depuis l’accession du pays à l’indépendance – montre qu’il y aurait intérêt à remettre également à plat ces accords « techniques ». Le « soutien sans participation » de l’armée française aura sauvé la mise du régime du président Idriss Deby à plusieurs reprises ces dernières années...

Notes

[1] Une « convention spéciale relative au maintien de l’ordre », signée en 1961, est restée secrète.

[2] L’actuelle base au Gabon (980 hommes) rayonne sur la Centrafrique, et apporte un soutien aux forces françaises au Tchad et en Côte d’Ivoire. Elle sert de « réservoir » de forces prépositionnées pour les « opex » françaises en Afrique de l’Ouest et centrale.

[3] Voir la liste des accords de défense et de coopération technique militaire dans Les évolutions récentes de la coopération militaire française en Afrique, Tibault Stéphène Possio, Editions Publibook, 2007 ; ou dans l’ouvrage collectif sous la direction de Pierre Pascallon, La politique de la France en Afrique, l’Harmattan, 474 p., Paris, 2004.

jeudi 11 juin 2009, par Philippe Leymarie

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Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage

Les mercenaires de Wackenhut se sont donc chargés de tâches inavoubles, à l’étranger notamment. A l’intérieur des Etats-Unis, la FEMA a aussi fait dans ce genre de choses. Notamment supprimer au plus vite toute trace compromettante après les attentats du 11 septembre. Des équipes de nettoyeurs sont passées un peu partout sur les sites atteints. Sans difficultés : elles avaient été convoquées au préalable pour un de ces fameux exercices. Leur présence n’étonnait personne donc sur les lieux, même si leur activité véritable pouvait prêter à question, notamment les apports de terre sur les lieux du WTC, alors que cela ne s’imposait pas en cas de catastrophe de ce genre. La FEMA, devenue seule collectrice des traces d’un crime s’est arrangée pour que l’on en sache le moins possible sur ces débris. La dissimulation des preuves est devenue en quelques mois sa principale activité sur les différents sites touchés. Retour sur les collecteurs-dissimulateurs de la FEMA.

Le 11 septembre au moins, remarquez, la FEMA a fait son boulot avec zèle : très vite, on l’a vue se déployer sur tous les sites touchés. Tout le monde se souvient de cette belle tente bleue portée à bout de bras devant le Pentagone.... un hôpital de campagne de fortune, installé en un temps record.. pile pour la première des trois au dessus d’un endroit qui semblait pouvoir présenter un intérêt en cas d’enquête, ou que des journalistes un peu trop curieux auraient eu envie d’aller visiter. Une quatrième étant posée sur la route. En tout cas pas à un endroit choisi au hasard, et une installation rondement menée. La belle bâche bleue de la FEMA. Tout le monde avait alors loué en effet la rapidité d’intervention de l’organisme. Sans trop se demander comment elle avait pu faire pour aller aussi vite. C’est le maire, Rudolf Giuliani qui, lors de son témoignage devant la commission d’enquête sur le 11 septembre, allait bêtement lâcher le morceau. La FEMA était là depuis au moins la veille, tout simplement, avec tout son matos et ses belles tentes bleues.

Le 12 septembre avait en effet été prévu une simulation d’attaque biochimique, un exercice nommé Tripod 2, selon lui, et les hommes étaient arrivés deux jours avant. Ils devaient effectuer des "exercices", selon lui. Ils s’étaient installés sur le ponton 92, une des arrivées pour bateaux de la ville, avec tout le matériel nécessaire. Tentes bleues, civières, matériel médical. Tout cela disposé dans de grands hangars, ce qui avait l’avantage d’être... discret. Tout avait été soigneusement détaillé comme le montre encore un document de 2006 précisant par exemple comment organise la circulation en cas de catastrophe majeure. Tout simplement : "... the reason Pier 92 was selected as a command center was because on the next day, on September 12, Pier 92 was going to have a drill, it had hundreds of people here, from FEMA, from the Federal Government, from the State, from the State Emergency Management Office, and they were getting ready for a drill for biochemical attack. So that was gonna be the place they were going to have the drill. The equipment was already there, so we were able to establish a command center there, within three days, that was two and a half to three times bigger than the command center that we had lost at 7 World Trade Center. And it was from there that the rest of the search and rescue effort was completed.".

Lors du 11 septembre, la FEMA a été littéralement omniprésente : tout ce qu’elle ne sera pas lors de l’ouragan Katrina, où son absence se fera cruellement remarquer. Etrange différence de comportement, qui peut difficilement être dû qu’au seul hasard. Katrina, à la trajectoire prévisible et prévue, était une catastophe... naturelle. La FEMA était promptement sur les sites du 11 septembre, pour un nettoyage en règle de tout ce qui pouvait constituer une preuve d’une implication quelconque. L’ampleur de ce nettoyage systématique et le contrôle de l’accès aux sites touchés est symptomatique d’un plan extrêmement sophistiqué établi à l’avance qui outrepasse de loin celui de la décision de crasher quatre appareils en des lieux déterminés. S’il y a bien conspiration, la preuve première en est l’incroyable et omniprésente activité de la FEMA ce jour là. Ce jour là...et les jours d’après : le premier organisme a répandre partout l’idée d’un WTC qui s’effondre sur lui-même comme château de cartes, c’est ... la FEMA ! Après avoir systématiquement tout nettoyé, après avoir dissimulé dans des... camps les vestiges de l’attentat, la FEMA pouvait donner SON explication : "The Federal Emergency Management Agency (FEMA) produced the first official government report attempting to explain the destruction of the three World Trade Center towers as structural collapses induced by plane crashes and fires. It also appeared to play a central role in the "cleanup" of Ground Zero, which led to the destruction of nearly all of the body of evidence any throurough investigation would need..".

Or, l’endroit qui avait servi de dépôt de regroupement des matériaux en provenance des ruines du WTC contenaient des choses assez passionnantes, telles qu’un amoncellement de véhicules de pompiers, dont certains brûlés à moitié seulement, ou certains mêmes... intacts. Ou d’autres véhicules brûlés intenséments, mais à un seul endroit. Le moteur... fondu. Ou en feu (mais pas le reste !) . Ou qui ont rouillé en une seule journée...à en faire des nuages de rouille ! Des véhicules brûlés par la poussière incandescente ? Laissant certaines voitures intactes et d’autres... rouillées. L’amoncellement, le stockage et le broyage systématique, mais aussi l’organisation pointilleuse de prélèvements : la première décision de la FEMA est d’interdire sur le site l’usage de compteurs Geiger, et l’organisme avait pris un malin plaisir à équiper chaque benne qui sort de ground zero d’un GPS : chaque pelletée sortie est suivie sur moniteur. La firme contactée s’en est vantée sur le net : "In the end, the contract went to IDC-Criticom, a large alarm system wholesaler based in Minneapolis, and its two subcontractors : GPS hardware maker PowerLoc ; and implementation specialist Mobile Installation Technologies (MIT) of Marietta, Ga. Within three weeks, the system elements were in place, and nearly 200 trucks in New York City were being tracked in real time. Installed by MIT with assistance from PowerLoc and four trucking contractors, the solution revolved around PowerLoc’s Vehicle Location Device (VLD). Each VLD unit costs about $1,000."

On prétextera le tri des vestiges pour retrouver les vestiges humains : or toute manière, tout avait été pulvérisé. A on triera, certes, mais sans trouver grand chose. Les débris seront auscultés à la décharge de Fresh Kills (quel nom prédestiné !), la décharge publique de la ville de New-York. A l’abri des regards indiscrets. Il y a bien une photo de main séparée d’un corps qui traîne sur le net, mais c’est le plus gros morceau que l’on ait pu voir à ce jour. La pulvérisation du béton, de l’acier et des corps reste un des grands mystères du WTC. La recherche des corps n’a jamais été vraiment le souci de la FEMA, mais il faut l’excuser : la pulvérisation du béton lui-même et des noyaux d’acier des tours entraînait obligatoirement celle des corps : la preuve en est la découverte d’ossements abandonnés de taille respectable sur le chantier des années après la catastrophe (en 2006 !) . Un organisme dûment assermenté pour retrouver toute trace humaine n’aurait jamais passé à côté. "The medical examiner’s office said 18 pieces of remains were found Sunday. The bones found thus far range from tiny fragments to recognizable bones from skulls, torsos, feet and hands. Some are as large as whole arm and leg bones." Les corps des tués du WTC n’ont pas été le souci de la FEMA, parce qu’on ne pouvait rassembler un tel puzzle : seuls 289 corps ont été dégagés des décombres du WTC. Les autres n’existent plus. Ou sont réduits à l’état de miettes. Il en manque encore 1150 sur 2740 : "Families of more than 1,100 of the victims of 9/11 have never received any remains of their loved ones." Le 23 février 2005, le laboratoire principal d’études de l’ADN sur les débris retrouvés jetait l’éponge. 57% des corps avaient été identifiés (parfois sur quelques millimètres de vestiges), restait 10 000 morceaux qui devraient être enterrés au mémorial... enfin, quand le nouveau WTC sera bâti, ce qui n’est pas demain la veille, crise financière aidant.

Le 26 septembre 2001, la FEMA éditait un rapport indiquant qu’il y avait au bas mot 1,2 million de tonnes de débris au WTC. Par jour, transitaient vers la décharge plus de 100 000 tonnes : "As of last night, 115,756 tons of debris had been removed to a landfill on Staten Island". On se moque de plus de 1000 famillles depuis le début. On n’a retrouvé qu’un gigantesque puzzle de 20 000 pièces microscopiques. Etrangement, 50 % des morceaux millimétriques ont été quasi impossibles à reconnaître : "The active search for the dead ended at the site in 2002 after a massive cleanup of 1.5 million tons of debris. About 20,000 pieces of human remains were found, but the DNA in thousands of those pieces was too damaged by heat, humidity and time to yield matches in the many tests forensic scientists have tried over the years". Mais qu’ont-ils subi pour ne plus même pouvoir donner de renseignements sur leur ADN ? Les scientifiques lorgnent du côté d’un rayonnement intensif.... comme regardent certains curieux ayant eu le temps de prendre des photos des véhicules collectés par la FEMA et concassés, broyés, déchiquetés... L’acharnement à faire disparaître toute trace des attentats donne le nom de son auteur véritable. Faut-il chercher le peu d’intérêt véritable pour la recherches des fragments humains, malgré les discours officiels disant le contraire, dans un fait assez surprenant, le fait que le laboratoire qui a hérité du contrat exclusif pour le faire a à sa table d’administration Karl Rove ? Très certainement, je dirais.

Et pourquoi donc, alors qu’on recherche encore des victimes, apporte-t-on autant de terre sur les lieux de l’attentat ? pourquoi de la terre ? Les camions censés évacuer les débris ont aussi visiblement fonctionné dans l’autre sens, en amenant dès les jours suivants des monceaux de terre à mélanger aux débris fumants. Dans quel but ? Pourquoi donc les éléments d’acier des deux tours ont-il aussi rapidement rouillé ? Qu’est ce qui a bien pu les attaquer à ce point, pour les rendre si vulnérables à l’oxygène de l’air ? Questions sans réponses à ce jour. Deux immeubles s’effondrent, le lendemain toute la scène de la catastrophe est couleur rouille, et cela n’interpelle personne ? Et que penser de ceux qui ont travaillé d’arrache-pied dans un environnement aussi hostile (en plus des radiations, très certainement présentes, l’amoncellement inimaginable de poussières d’amiantes a été noté par tous les intervenants), tels que les valeureux pompiers new-yorkais, dont certains venus tenter de retrouver leur fils pulvérisé ? Parmi les victimes, en effet, le fils de 21 ans d’un pompier, Jim Riches, qui continue sa croisade contre l’incompétence générale qui a prévalu notamment celle de la défectuosité des téléphones des pompiers, un équipement suranné que n’avait pas voulu mettre à jour Rudolph Guliani. Un Guliani qui avait vu se monter une fronde sans précédent de la part des pompiers lors de sa candidature au poste républicain lors des dernières élections présidentielles : à chacun de ses meetings, il y avait des pompiers pour lui rappeler le massacre de leurs collègues. 343 des leurs. Un Guliani qui n’avait distribué aucun masque respiratoire sur de tels lieux où la moindre des choses aurait été de les imposer d’emblée. La sécurité des pompiers sur les débris d’un immeuble dont une mémorable publicité ventait les mérites de l’amiante ("abestos") n’était aucunement entrée en compte. Tout le monde savait pourtant que les deux immeubles en étaient infestés, et que par conséquent leur destinée future était d’être.... abattus. La FEMA, dont la mission consistait à se préparer aux catastrophes majeures ne pouvait ignorer ce danger !

Documents joints à cet article

Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage Fabricants de terreur : 5) le grand nettoyage

par morice jeudi 25 juin 2009

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Les riches moins riches + Les comptes sociaux dans le rouge = L’UMP demande la fiscalistion des indemnités des accidents du travail

Eric Woerth dont on connaît l’humour « taquin » a déclaré : « Si on ne fait pas de déficit, alors le prix à payer dans un certain nombre d’années sera beaucoup plus important »

Ce n’est, toutefois pas l’avis des parlementaires de l’UMP, qui, s’il font bonne figure devant les télévisions ou au micro des radios commencent à prendre conscience de l’aggravation dramatique des finances de la maison France.

La protection sociale, vantée par nos ministres et élus de la majorité présidentielle (comme étant le filet de sécurité, permettant à la France, de mieux encaisser la crise que les autres pays) est tellement mal en point que les parlementaires de l’UMP ont décidé ... de faire des économies.

C’est vrai que lorsqu’Eric Woerth reconnaît que : "140 milliards d’euros, c’est le montant que pourrait atteindre le déficit public en France cette année" on se dit qu’il va falloir beaucoup d’imagination pour limiter l’hémorragie.

Devant un tel défit, on pense immédiatement qu’une redistribution de la fiscalité, même temporaire, comme diminuer ou supprimer le bouclier fiscal ou les allègements de charges de la loi TEPA ou augmenter tout simplement les impôts de façon générale seraient des pistes normales. Mais le Chef de l’Etat et l’écho gouvernemental et parlementaire de la majorité l’ont réaffirmé : Pas touche au bouclier fiscal, ni à TEPA et pas d’augmentation des impôts !

Alors comment faire ?

A l’UMP on a des pistes et l’homme "qui a arrêté la langue de bois", à savoir : Jean-François Copé

Et Jean-François Copé sait s’y prendre pour diminuer la dette : Jean-François Copé, Le chef des députés UMP a proposé mardi au gouvernement de faire "un milliard d’euros" d’économies dès 2010, lors d’un point sur les "états-généraux de la dépense publique" suggérant par exemple, de "fiscaliser" ... les indemnités des accidents du travail. Il propose ainsi de soumettre les indemnités journalières/accident du travail (IJ/AT) au même régime que les autres IJ, pour une recette de ... 150 millions.

L’UMP veut aussi une "augmentation" de 0,5% "du taux de cotisation chômage des fonctionnaires au titre de la solidarité", pour une "recette supplémentaire d’environ ... 400 Millions d’euros, lit-on dans un document sur le chiffrage des mesures envisagées.- source Les Echos Mais à part ça, pas d’augmentation des impôts, taxes ou cotisations ...

Le gouvernement ne voulant pas être en reste propose par la voix d’Eric Woerth de : Généraliser en 2010 une expérimentation en cours qui permet de suspendre le versement des ces indemnités à un salarié en arrêt de travail, sur la base d’un avis négatif d’un médecin envoyé par l’employeur. Mesure, toutefois, qualifiée d’ "inacceptable" par le principal syndicat des médecins- Source France Soir

Hé ho ! les français : ça fait une "formidable" économie de 550 millions ... sur votre dos exclusivement !

Le problème est connu de tous : Baisse des cotisations, allègements de charges sur les heures supplémentaires et surtout chômage endémique. Eric Woerth de son côté joue au naïf et : "met la baisse des recettes sur le compte de la fatalité. "On ne peut pas combattre cette chute des recettes. Je ne sais pas comment ça se passera en 2011 et 2012", a dit M. Woerth. "On maîtrise le plus possible les dépenses dans le respect de la qualité des soins, et nous verrons comment ça se passe pour les rentrées", a-t-il ajouté avant de conclure : "Les rentrées reprendront quand le chômage cessera d’augmenter" - Source Nouvel Obs

On se demande bien ce qui ferait baisser le chômage et surtout à quelle date ? Si Monsieur Woerth a pris connaissance du rapport de l’OIT (auprès duquel son Président est allé faire un discours très "jauressien") il va falloir de 6 à 8 ans après une reprise de la croissance :

"Tenant compte de la prévision du Fonds monétaire international de contraction de l’économie mondiale de 1,3 %, l’organisation table désormais sur un record absolu de 210 à 239 millions de chômeurs sur la planète pour l’année, soit un taux de chômage compris entre 6,8 et 7,4 % ... / ...

"si des mesures audacieuses ne sont pas prises rapidement, la crise de l’emploi persistera bien après [...] que l’économie mondiale aura renoué avec la croissance", se prolongeant d’au moins 6 à 8 ans. Déjà, les "faillites d’entreprises se multiplient à un rythme effréné" dans tous les secteurs, constate l’OIT soulignant que les pays développés devraient compter plus de 35 % des sans-emploi dans le monde (pour une main d’oeuvre constituant 16 % des quelque 3,3 milliards d’actifs recensés) ... / ...

Le tout alors que 2009 devrait "correspondre à la pire performance mondiale jamais enregistrée en terme de création d’emplois", sachant que la croissance démographique implique l’arrivée chaque année de 45 millions de personnes sur le marché du travail ... / ... " Source Le Devoir

Rien à ajouter Monsieur Woerth ?

Le sujet ne laisse personne indifférent et on peut voir fleurir, ici ou là, des propositions ou réactions

Ainsi, celle de Jean Arthuis (majorité présidentielle) qui remet en cause le bouclier fiscal pour mieux supprimer ... l’ISF.

Les arguments qu’il avance pourraient être avancés par n’importe quel élu de gauche : "Le bouclier fiscal, outre ses incohérences, devient un amplificateur de défiscalisations et autres opérations d’optimisation fiscale. Cette dérive contredit la volonté qui avait présidé à la mise en place de ce fameux bouclier. Il est évident que les conséquences sont tout à fait abusives et injustifiables. De tels effet condamnent le bouclier fiscal qui avait déjà été mis à rude épreuve, il y a trois mois, lors de la création de la taxe de 1,1% sur les revenus fonciers et mobiliers destinée à financer la généralisation du R.S.A. La démonstration avait ainsi été faite qu’il revient comme un boomerang lorsque, malheureusement, il doit être procédé à une augmentation d’un impôt sur le revenu !"

Et propose de recourir à la TVA : Ce serait selon lui la seule façon de faire financer notre protection sociale par des produits et services conçus hors territoire. Mais il semble que le produit de la TVA ne peut y suffire, il faudra donc également recourir à l’impôt sur le revenu ... / ... L’idéal serait plutôt de créer une tranche d’impôt supplémentaire autour de 100 000 euros, soit 200 000 euros pour un couple sans enfant, et 300 000 pour un couple avec deux enfants. Cela permettrait aux personnes soumises à l’ISF de ne pas se trouver dispensées d’impôt sur le revenu parce que l’on a investi aux Antilles ou réalisé des travaux sur un monument historique... On est ici aux antipodes de la justice sociale dit-il. - Source AC Franchise

Mais, on pouvait lire le 06 Janvier 2009 : "Dans une interview au quotidien économique Les Echos, le sénateur centriste Jean Arthuis s’est déclaré favorable à la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). "Je préconise la suppression de l’ISF et du bouclier fiscal, lequel produit des injustices insupportables" Bien joué pour les plus gros patrimoines !!!

Du côté des syndicats, François Chérèque au sujet des dernières annonces du Chef de l’Etat déclare : "Il dit qu’on va annuler les niches sociales. Mais la pire des niches sociales aujourd’hui en France, c’est le bouclier fiscal (...) dans lequel on a une réduction de CSG, une réduction de CRDS pour les plus hauts revenus. Donc on ne peut pas remettre en cause les inégalités et laisser celle-là" - Source Nouvel Obs

Et qui va payer les dernières idées du gouvernement et de l’UMP ?

Comme l’indique François Chérèque, certainement pas les plus aisés, qui sont de toute façon exonérés de toute cotisation, taxe ou impôt nouveaux par le généreux bouclier fiscal ! Et pourtant, ils sont bien à plaindre ... Car crise financière et économique aidant, les très très riches ne sont plus que très riches. Nous avons pour preuve cette dépêche trouvée sur AFP/ Google :

La crise a fait chuter le nombre de millionnaires dans le monde en 2008 à 8,6 millions de personnes soit un million et demi de moins qu’en 2007, selon une étude publiée mercredi.

Les millionnaires, qui étaient 10,1 millions en 2007, ont vu leur fortune totale fondre : elle est désormais estimée à 32.800 milliards de dollars pour 2008, soit 7.900 milliards de moins que l’année précédente, selon l’étude annuelle de la banque d’affaires Merrill Lynch et de la société de conseil Capgemini. L’étude, qui ne prend en compte que la fortune hors résidence principale, distingue également la catégorie des "très fortunés", définis par un patrimoine plus de 30 millions de dollars.

"Ce déclin sans précédent efface les deux ans de croissance soutenue de 2006 et 2007, ramenant à la fois le nombre de millionnaires et leur patrimoine à un niveau inférieur à celui enregistré en 2005", note Gilles Dard, président de l’activité gestion privée France et Europe continentale de Merrill Lynch.

Non, c’est trop horrible !!!! Mais attendez ...

Néanmoins, Les auteurs de l’étude prévoient que le patrimoine des riches va recommencer à croître, en moyenne de 8% par an d’ici à 2013 pour atteindre 48.500 milliards de dollars, surtout en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique ... / ...

Ouf ! on a eu peur !!!

Les Etats-Unis restent cependant le pays comptant le plus grand nombre de riches (2,46 millions) devant le Japon (1,366 million) et l’Allemagne (810.000). La Chine ravit la quatrième place à la Grande-Bretagne (364.000 contre 362.000)

Et la pauvre petite France direz- vous ?

Et bien la France se classe, comme en 2007 ... sixième (346.000)

Ce cataclysme qui frappe nos amis les très riches (A t-on prévu une cellule de soutien psychologique au Ministère des Finances ?) est en train de mettre à mal une des ides phares du gouvernement : Grâce à la loi TEPA, les personnes soumises à l’ISF peuvent investir dans des PME et faire reculer les fermetures d’entreprises et par extension le chômage

La réalité est plus prosaïque : Les PME, auxquelles était promis 1,1 milliard d’euros de la part des assujettis à l’ISF l’an dernier, n’en ont perçu aujourd’hui que 800 millions. En six mois, les fonds d’investissement reconnaissent n’avoir placé que 16 % des capitaux collectés. Un an après cette première collecte, achevée le 15 juin 2008, le quart des fonds n’est toujours pas parvenu aux entreprises : seuls 800 millions d’euros ont été investis, estime Bercy, qui s’apprête à durcir la loi pour qu’une telle déconvenue ne se reproduise pas l’an prochain.

Cette donnée n’est d’ailleurs qu’approximative, car le gouvernement n’a pas les moyens de suivre l’état d’avancement de chaque souscription au capital de PME, lorsqu’elles transitent par des véhicules de placement collectif (holdings, FCPI, FIP, etc.). - Source Les Echos

Devant une telle situation, il était clair qu’il fallait "arrêter la langue de bois", mettre fin à ce scandale et fiscaliser d’urgence ... les indemnités des accidents du travail.

CQFD UMP !!!

par Jean Claude BENARD (son site) jeudi 25 juin 2009

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Simulacre européen

« Imaginez, écrit M. Vaclav Havel, une élection dont les résultats sont largement connus à l’avance et à laquelle se présentent toute une série de candidats à l’incompétence notoire. Tout scrutin prétendument démocratique organisé de la sorte ne manquerait pas d’être qualifié de farce (1). » L’ancien président tchèque ne pensait pas au Parlement européen, mais au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Et pourtant...

Depuis la première élection des députés européens au suffrage universel, en 1979, le taux d’abstention a bondi de 37 % à 54 %. Les pouvoirs du Parlement se sont néanmoins accrus, et son champ d’action concerne 495 millions d’habitants (contre 184 millions il y a trente ans). L’Europe occupe la scène ; elle ne passe pas la rampe. Pourquoi ?

Sans doute parce qu’aucune communauté politique continentale n’existe en réalité. L’espoir que la simultanéité de vingt-sept scrutins nationaux, presque toujours disputés autour d’enjeux internes, va déboucher un jour sur la naissance d’une identité européenne continue de relever de la pensée magique.

Quel Slovène a une connaissance même approximative des débats électoraux suédois, quel Allemand s’informe de la vie politique bulgare ? Le lendemain d’un scrutin européen, l’un et l’autre découvrent néanmoins qu’à Stockholm ou à Sofia le verdict des urnes peut avoir contredit le résultat de la seule élection à laquelle ils ont prêté quelque attention, et que leurs votes à eux n’ont en réalité désigné que 1 % (Slovénie) ou 13,5 % (Allemagne) du total des parlementaires de l’Union. Comment imaginer qu’une révélation de ce genre n’alimente pas chez l’électeur le sentiment de son inutilité relative ? Une impression que les gouvernants européens n’ont pas démentie en ignorant les choix successifs de trois peuples relatifs au traité constitutionnel, à l’issue d’une campagne qui, elle, avait suscité intérêt et passion.

En France, sept des huit circonscriptions électorales ont été découpées aux seules fins de favoriser les grands partis ; elles ne correspondent à aucune réalité historique, politique ou territoriale. Celle du Sud-Est accueille d’ailleurs pour chef de file un socialiste autrefois élu dans le Nord-Ouest et qui a qualifié de « crève-cœur » son propre parachutage. Il est pourtant élu d’avance, comme la ministre française de la justice, que l’objet du scrutin intéresse si peu qu’elle croit que c’est à La Haye, pas à Luxembourg, que siège... la Cour de justice des Communautés européennes. En Italie, M. Silvio Berlusconi avait carrément envisagé de présenter huit mannequins et actrices de soap operas comme candidates.

Et ce n’est pas tout. Les forces politiques qui ont depuis trente ans transformé ensemble le Vieux Continent en grand marché indéfiniment élargi à de nouveaux pays proposent soudain une Europe « qui protège », « humaniste », « sociale ». Or si socialistes, libéraux et conservateurs s’affrontent lors des campagnes nationales, ils votent ensemble à l’occasion de la plupart des scrutins du Parlement européen. Et ils se partagent les postes de commissaire — dont six attribués aux sociaux-démocrates, chargés notamment de la fiscalité, de l’industrie, des affaires économiques et monétaires, de l’emploi, du commerce. La peur de l’affrontement et la dépolitisation des enjeux favorisent la reconduction indéfinie de ce bloc gouvernant qui va « d’un centre droit spongieux à un centre gauche ramolli, en passant par une coalition libérale cotonneuse (2) ».

Un tel verrouillage de l’alternance garantira-t-il la place de M. José Manuel Barroso à la tête de cet attelage au bilan plus que médiocre ? « Il a fait un excellent travail, je veux dire de façon très claire que nous le soutiendrons », a indiqué le premier ministre travailliste britannique Gordon Brown. Le socialiste espagnol José Luis Zapatero ne l’a aucunement contredit : « Je soutiens le président Barroso. » Il est vrai que MM. Brown et Zapatero ont le même programme, mais c’est celui du Parti socialiste européen (PSE). Auquel appartient aussi la dirigeante française Martine Aubry, qui, pour sa part, expliquait : « L’Europe que je veux, ce n’est pas une Europe dirigée par M. Barroso avec ses amis Sarkozy et Berlusconi. »

Aux électeurs de s’y retrouver...
Serge Halimi.

Union européenne, Démocratie, Élections, Libéralisme, Politique, Europe

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(1) Vaclav Havel, « A table for tyrants », The New York Times, 11 mai 2009.

(2) « An unloved Parliament », The Economist, Londres, 9 mai 2009.

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Vers l’inéluctable étouffement ?

Après avoir, dans une première partie, expliqué comment un système de corruption croisée entre la France et le Pakistan, au bénéfice chez nous d’Édouard Balladur, avait causé la mort des 14 victimes de l’attentat de Karachi en 2002, puis établi dans une deuxième l’implication au moins probable de Nicolas Sarkozy, voici notre troisième et dernière partie sur ce scandale d’État.

Troisième partie : vers l’inéluctable étouffement ?
Le héros de la conférence de presse de Nicolas Sarkozy, accordée à Bruxelles le 19 juin dernier, se nomme Philippe Alfroy, confrère de l’AFP qui ose la question suivante : "Selon les informations qui ont été rapportées hier à la suite d’une réunion entre les parties civiles dans l’attentat de Karachi et les juges d’instruction, il semblerait que l’origine de l’attentat ne soit pas due à un acte terroriste mais plutôt à des représailles de l’Etat pakistanais après le non versement de commissions. On parle même de rétro-commissions qui auraient pu alimenter la campagne d’Edouard Balladur en 1995. Est-ce que, en tant que ministre du Budget, vous avez été au courant de tels accords ?" Le numéro qu’effectue le chef de l’État pour (ne pas) répondre est hallucinant (verbatim et vidéo sur Le NouvelObs.com) : "Enfin écoutez c’est ridicule. Franchement, monsieur, franchement c’est ridicule. Pas vous, hein, je me permettrais pas, je vous respecte mais enfin écoutez. Soit il y a des éléments, donnez-les nous. (Balbutiements). C’est grotesque, voilà, c’est ma réponse. Alors qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Raisonnement : pour son financement Monsieur Balladur aurait accepté des commissions qui n’auraient pas été payées ensuite et ça a donné Karachi… Mais enfin, respectons la douleur des victimes. S’il vous plaît mais qui peut croire à une fable pareille ? Qui peut croire à une fable pareille ? Et puis si vous avez des éléments donnez-les à la justice et demandez à la justice qu’ils enquêtent. Mais enfin franchement qu’est-ce que vous voulez que je réponde là-dessus ? Mais, honnêtement, qu’est-ce que vous voulez que je réponde là-dessus ? Y a 14 ans, de surcroît. On est dans un monde où tout se sait, où la notion de secret d’Etat n’existe plus. 14 ans après vous venez me poser la question : ’est-ce que vous êtes au courant de rétro-commissions qui auraient pas été versées à des Pakistanais dans le cadre de la campagne de Monsieur Balladur ?’. Et vous, vous étiez pas au courant non plus, non ? Vous, vous, vous étiez peut-être journaliste à cette époque, peut-être à ce moment là je vous aurais… non, mais je ne vous en veux pas mais enfin écoutez franchement. (Soupir). Enfin, si y a un braquage à Bruxelles aujourd’hui, j’y étais… (rires dans le public) c’est incontestable." Nicolas Sarkozy se met alors à rire avant de reprendre : "Non pardon, hein, je ris pas du tout parce que Karachi c’est la douleur de familles et de trucs comme ça… mais… qu’est-ce que vous voulez que j’aille répondre là-dessus ?"

Reprenons : il dit d’abord "qu’est-ce que vous voulez que je vous dise" puis deux fois "qu’est-ce que vous voulez que je réponde là-dessus" et enfin termine par "qu’est-ce que vous voulez que j’aille répondre là-dessus". Pourquoi s’apesantit-il ainsi sur une prétendue impossibilité de répondre, répétée quatre fois ? Parce que "c’est une fable", qu’il qualifie tour à tour de frégates"ridicule", deux fois, puis de "grotesque", ajoutant, à nouveau deux fois : "qui peut croire à une fable pareille ?" Qui ? Eh bien tous ceux qui connaissent l’affaire des frégates de Taïwan, tout simplement, Monsieur le Président. Exactement le même mécanisme : des commissions occultes versées à des officiels véreux locaux, assorties de rétro-commissions dont la justice française a hélas renoncé à connaître les bénéficiaires (lire L’enterrement de première classe). En quoi ce qui est avéré dans l’affaire des frégates de Taïwan deviendrait-il une fable ridicule et grotesque transposé au Pakistan ? Depuis Taïwan, on connaît le mécanisme, aussi est-il très loin d’être invraisemblable qu’il ait également été mis en œuvre dans la vente des sous-marins au Pakistan. D’autant que les noms des deux sociétés citées pour intervenir discrètement dans la transaction secrète avec le Pakistan, Heine et Eurolux Gestion, sont précisément dans le coup de l’affaire des frégates, nommées par exemple dans cet article de Spyworld de février 2008, citant Le Monde, qui les accuse de renseignement parallèle autour de Taïwan et de l’affaire Clearstream*, d’ "approche de personnalités", de "recherche de sources dans l’entourage immédiat de décideurs politiques français" notamment dans l’entourage de Michèle Alliot-Marie, de "recrutement d’une source dans un cabinet d’avocats, avec comme objectif la manipulation de la source recrutée" et de "missions illégales de lobbying". Ça sent bon les barbouzeries. Tout cela d’après les propres documents internes, saisis dans le cadre d’une enquête préliminaire diligentée par les services fiscaux, des sociétés Heine et Eurolux gestion, créées avec votre aval, rappelons-le (voir De Balladur à Sarkozy). Bakchich écrit aussi : "Des perquisitions dans les locaux de ce saint des saints de l’armement, où sont conçus et fabriqués les bateaux, frégates et autres sous-marins, et de DCN International (DCNI), sa branche commerciale d’alors, ont permis aux flics de la Division nationale des investigations financières (DNIF, un service de la direction centrale de la police judiciaire) de ramener du gros dans leurs filets : les preuves des filières de commissions distribuées par l’appareil d’État à l’occasion de la vente à l’étranger de ses frégates et ses sous-marins." Des frégates à Taïwan et des sous-marins au Pakistan, par exemple... Sarkozy-le-pitre a beau répéter, l’air navré, trois fois "franchement" et une fois "honnêtement", l’hypothèse évoquée par le confrère, loin d’une fable, est tout-à-fait plausible (probable ?).

logo"Soit il y a des éléments, donnez-les nous" et "si vous avez des éléments donnez-les à la justice et demandez à la justice qu’ils enquêtent", tente aussi le président, qui fait semblant d’ignorer que la justice est précisément en train d’enquêter là-dessus : mauvaise foi flagrante ! Sarkozy réclame des éléments ? Mais le confrère de l’AFP vient de lui en donner : "Selon les informations qui ont été rapportées hier à la suite d’une réunion entre les parties civiles dans l’attentat de Karachi et les juges d’instruction, il semblerait que l’origine de l’attentat ne soit pas due à un acte terroriste mais plutôt à des représailles de l’Etat pakistanais après le non versement de commissions. On parle même de rétro-commissions qui auraient pu alimenter la campagne d’Edouard Balladur en 1995." Est-il censé faire un exposé complet en pleine conférence de presse ? Son rappel est suffisamment clair pour ridiculiser la posture invoquant le soi-disant défaut d’éléments, alors qu’il y en a précisément à foison. Mais s’il faut reposer la question au président, plus détaillée, allons-y : la DCNS, détenue à 75% par l’État et 25% par Thalès, travaille avec les sociétés Heine et Eurolux gestion, que vous connaissez si bien. Elle construit des frégates et des sous-marins. Pour les frégates, elle met en place un système de corruption croisée avec rétro-commissions à destination de politiques français. Pourquoi pas pour les sous-marins ? Alors, Monsieur Sarkozy ?

Pour ne pas répondre sur ce terrain pour lui si glissant, le chef de l’État essaie aussi d’invoquer le temps passé - "14 ans" prononcé deux fois - comme si ça changeait quoi que clownce soit. Ou alors veut-il nous faire le coup de : "j’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien" ? Balivernes et foutage de gueule !

Mais le pire de toute cette pitoyable défense réside dans cette phrase : "On est dans un monde où tout se sait, où la notion de secret d’État n’existe plus". Les bras nous en tombent. Ce n’est pas la première fois que Sarkozy ose pareille déclaration, comme nous l’évoquions dans un billet d’octobre 2006 : "Dans un long entretien publié aujourd’hui dans la revue Le Meilleur des mondes, Nicolas Sarkozy affirme rejeter "la notion de secret ou de raison d’Etat". Il s’explique en mettant en avant le contexte de la mondialisation où "l’on sait tout et en temps réel". Fort bien. Il devrait le dire à son collègue de l’Économie et des finances : on a appris aujourd’hui par l’entourage de Thierry Breton que Bercy a décidé de refuser de remettre à la justice les documents détenus par les services des douanes, dépendant de son ministère, concernant la vente des frégates à Taïwan en 1991. Pour mémoire, le gouvernement Villepin est le troisième à refuser de lever le secret-défense dans cette affaire, après ceux de Lionel Jospin et de Jean-Pierre Raffarin. La demande des juges était motivée par la volonté de démasquer les bénéficiaires des commisssions occultes versées à l’occasion de cette opération, d’un montant évalué à 5 milliards de francs par Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères d’alors. Ils peuvent dormir tranquilles, la transparence n’est pas pour demain" (Secret-défense maintenu sur les frégates de Taïwan). Lisez cet autre article de Plume de mai 2006, qui détaille les circonstances dans lesquelles nos politiques, y compris socialistes, ont brandi le "secret défense" au nez des enquêteurs, interdisant toute investigation avec autant de cynisme que de constance. On connaît l’épilogue : "Ainsi donc, Jean-Claude Marin, procureur de Paris, a requis le 6 août dernier un non-lieu général dans l’affaire des frégates de Taïwan (L’enterrement de première classe, Plume 2008). (...) Sa décision est en effet motivée par le fait que l’enquête "n’a pas permis d’identifier les bénéficiaires" des pots de vin, dits rétro-commissions, versés en marge de la vente par la France de six navires à Taïwan."

secret D

Donc, Monsieur Sarkozy, on est tellement "dans un monde où tout se sait, où la notion de secret d’État n’existe plus" que, pas plus tard qu’en août dernier, la justice a avoué son impuissance à démasquer les bénéficiaires de rétro-commissions à cause du secret d’État, justement. Et le pire, où vous touchez véritablement au sublime, c’est que vous commettez cette invraisemblable sortie, cette déclaration si imbécile, au même moment que vous venez précisément de faire passer par vos zélés serviteurs de la majorité de nouvelles dispositions étendant le champ du "secret défense" et de la notion de sécurité nationale !

logoAbordons la loi de programmation militaire et citons l’article du 11 juin de Politis : "La ministre de l’Intérieur, sur suggestion de l’Élysée et de quelques parlementaires, prépare en secret un arrêté fondé sur un projet de loi signé du Premier ministre et du ministre de la Défense, prêt depuis le mois d’octobre 2008. Il s’agit de la loi 1216 de programmation militaire pour 2009-2014 : un texte plutôt banal s’il ne prévoyait, dans son article 5, de réorganiser et de redéfinir tout ce qui touche à la sécurité intérieure. (...) Au nom de la sécurité nationale, le décret en préparation permettrait donc de placer sous la protection de cette dernière toutes les actions et informations liées, par exemple, à l’environnement et aux infrastructures contestées par les associations de protecteurs de la nature et les organisations écologistes." Voilà ainsi un nouveau domaine où l’on opposera désormais goulûment le secret d’État à toute contestation judiciaire ou citoyenne : "Ce qui, une fois la loi votée (c’est fait depuis le 18 juin, NdA), autorisera la publication d’un ou plusieurs décrets permettant de poursuivre notamment les militants écologistes et associatifs lorsque, par leurs actions, écrits ou propos, ils mettront en cause« les intérêts de l’État ». Dans ces « intérêts » seraient notamment inclus ce qui concerne les centrales, les transports nucléaires et le stockage des déchets, mais aussi ce qui touche aux installations industrielles et aux stockages classés « Seveso », qu’il s’agisse d’usines manipulant des substances dangereuses ou d’aires abritant des cuves de produits chimiques." Dire que l’UMP se prétend profondément écologiste - surtout depuis certaine élection européenne... -, agitant sans cesse le colifichet du "Grenelle de l’environnement" et son arlésienne de taxe carbone...

afficheL’exposé des motifs de la loi inclut cette phrase : "Les attributions, déjà codifiées, des ministres de la Défense, de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de l’Économie et du Budget sont redéfinies en fonction des différentes politiques qui entrent dans leur champ de compétence et concourent à la stratégie de sécurité nationale." Secret d’État pour tous ces domaines donc, mais ce n’est pas tout : "Au-delà de ces modifications, et dans le prolongement des orientations du Livre blanc, des attributions particulières en matière de sécurité nationale du ministre de la justice et des ministres chargés de la Santé, de l’Environnement, des Transports, de l’Énergie et de l’Industrie sont codifiées." En réalité, on voit qu’il ne reste plus grand chose qui soit à l’écart de cet immense élargissement de la "sécurité nationale", qui justifiera tant et plus d’opposer un secret lourd comme une pierre tombale sur toute tentative de contrôle. "Sécurité intérieure, sécurité nationale, secret défense" : triple formule magique à faire disparaître toute information susceptible de limiter l’impunité dont bénéficie le Pouvoir.

Secret défense étendu et suppression du juge d’instruction

L’extension du domaine de la sécurité nationale pointé par Politis n’est pas la seule infamie envers la démocratie incluse dans la nouvelle loi de programmation militaire (LPM). "Les lgodispositions du projet de loi de programmation militaire 2009-2014 contiennent un chapitre consacré aux nouvelles règles de protection des secrets de la défense nationale dans leurs rapports avec les pouvoirs d’enquête des autorités judiciaires, synthétise pour la fondation Terra Nova Nicolas Braconnay, membre de l’Union Syndicale des Magistrats et auteur de manuels juridiques universitaires. Le projet entend substituer à une législation qui se contentait de prévoir la déclassification des documents couverts par le secret avant leur transmission aux autorités judiciaires, des règles encadrant strictement les perquisitions menées dans des lieux classifiés et étendant la notion de secret-défense à des domaines inédits. Ce faisant, le projet de LPM confie au pouvoir exécutif et à l’autorité administrative la faculté de contrôler des prérogatives essentielles d’enquête relevant de l’autorité judiciaire, sans pour autant assurer mieux la protection du secret-défense, concept dont l’usage se voit indéfiniment élargi."

Voici la conclusion de la note de synthèse : "L’extension mal définie de la notion de secret-défense à divers lieux, en dépit des propositions d’amendement de la commission des lois, constitue le premier motif d’inquiétude. Non seulement le texte crée, avec l’instauration de lieux classifiés par nature, de véritables zones de non-droit, sanctuarisés et inaccessibles aux autorités judiciaires, mais encore il met en place un régime spécifique de perquisition dans un nombre indéterminé de lieux « susceptibles d’abriter des éléments couverts par le secret de la défense nationale ». L’exposé des motifs du projet de loi évoque à ce sujet les « services administratifs sensibles ou certains locaux d’entreprises privées intervenant dans le domaine de la recherche ou de la défense » ; on ne saurait être moins précis. (...) La nécessité, pour toute perquisition effectuée dans un lieu « susceptible d’abriter des éléments couverts par le secret », de se voir précéder d’une décision écrite et motivée adressée au président de la CCSDN (Commission consultative du secret de la défense nationale, NdA) constitue une première atteinte manifeste non seulement au secret des enquêtes pénales, mais encore au principe de séparation des pouvoirs : l’autorité judiciaire se voit en effet sommée de justifier à une autorité administrative le contenu et les motifs des diligences qu’elle envisage d’accomplir pour parvenir à la manifestation de la vérité. (...) Les règles protégeant désormais les lieux classifiés par nature comportent une atteinte plus flagrante encore au principe de la séparation des pouvoirs : les perquisitions en ces lieux ne pouvant intervenir qu’après déclassification par l’autorité administrative, c’est en somme l’autorité perquisitionnée qui autorisera le magistrat à diligenter sa perquisition ! Ainsi, le pouvoir exécutif est mis en jlwmesure de faire obstacle, frontalement et sans recours prévu, à un acte juridictionnel." Même le président de la Commission des lois, l’UMPiste Jean-Luc Warsmann, a estimé en vain qu’il était "du devoir de la Commission des lois d’appeler les députés à ne pas apporter leurs voix" à une loi autorisant "la création de zones de non-droit législatif où les plmagistrats ne pourront jamais entrer" ! Il est cité par Philippe Leymarie, auteur sur son blog du Monde diplomatique qui résume : "à l’avenir, le gouvernement français souhaite éviter d’avoir à faire face à des perquisitions surprise décidées par des juges d’instruction, comme cela s’est produit dans le cadre des enquêtes sur les affaires des frégates de Taïwan, du dossier Clearstream ou de la mort du juge Borrel." En clair, déjà que les enquêtes étaient difficiles avant la nouvelle LPM, les voilà désormais tout bonnement quasiment impossibles.

Comment connaît-on l’implication des sociétés Heine et Eurolux gestion dans le mécanisme de corruption croisée entre des politiques français et des dignitaires de pays acheteurs d’armes ? Par des pièces saisies lors de perquisitions. Perquisitions justement attaquées par l’extension du secret défense. Le verrouillage sera complet avec la suppression annoncée du juge d’instruction, remplacé par un "juge de l’instruction" directement aux ordres du parquet, donc du ministère de la Justice. Croyez-vous qu’il sera alors envisageable de mener une enquête sur les agissements des représentants du Pouvoir (et leurs alliés privés, par exemple en matière d’armement) ? Voilà où nous en sommes aujourd’hui : l’implication de Sarkozy dans l’affaire des rétro-commissions pakistanaises, causes de l’attentat de Karachi en 2002, cmn’est pas loin d’être prouvée. Elle est en outre corroborée par le témoignage de l’ancien ministre de la Défense de Chirac, Charles Millon : "peu après ma nomination au ministère de la Défense, en 1995, Jacques Chirac m’a demandé de passer en revue les différents contrats de ventes d’armes en cours et de stopper le versement des commissions pouvant donner lieu à des rétrocommissions. C’est ce qui a été effectué", déclare-t-il dans une interview publiée hier par le site de Paris Match. C’est exactement ce qu’explique le rapport Nautilus (voir notre Première partie). L’étau devrait par conséquent se resserrer sur Balladur, destinataire des rétro-commissions, et son complice Sarkozy. Or parions notre chemise que l’affaire sera d’une façon ou d’une autre étouffée, à l’aide des actuels mécanismes de défense du Pouvoir ou en exploitant les nouvelles possibilités découlant de la LPM. Déjà, une dépêche d’hier de l’agence Reuters donne le ton des évolutions futures du dossier : "Le parquet de Paris a assuré lundi qu’il n’existait aucun élément objectif accréditant la piste militaire pakistanaise dans l’enquête sur l’attentat de mai 2002. (...) Le parquet va aussi plutôt dans le sens de Nicolas Sarkozy, qui avait qualifié vendredi l’hypothèse de "fable". Rendormez-vous, braves gens, le couvercle ferme bien hermétiquement la cocotte-minute des affaires d’État...

* À lire, notre dossier complet sur l’Affaire Clearstream.

par Olivier Bonnet (son site) mercredi 24 juin 2009

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