25 mars 2012

L’histoire expurgée de la guerre d’Algérie

Par Maurice T. Maschino, février 2001 pour http://www.monde-diplomatique.fr

Il aura fallu près de quarante ans pour que s’engage enfin en France le débat sur la torture durant la guerre d’Algérie (1954-1962), pour que l’on accepte d’écouter les voix meurtries des victimes. Avec bien des embarras et malgré les réticences, voire les entraves des autorités officielles, tant il est difficile de revenir sur cette « guerre sans nom », enfouie au plus profond des mémoires. Tant il est difficile aussi de lever le voile qui s’est abattu sur l’histoire coloniale et ses innombrables crimes, cette histoire que les manuels scolaires présentent toujours comme « une belle aventure intellectuelle » dont le bilan serait « globalement positif ».
 
 
Septembre 1957 : composée de diverses personnalités et nommée par le gouvernement français sous la pression de l’opposition de gauche, la Commission de sauvegarde des droits et des libertés individuelles constate, dans un rapport accablant, que la torture est une pratique courante en Algérie.
Décembre 2000 : devant l’émoi suscité par la publication, dans Le Monde, de nouveaux témoignages sur la torture, le premier ministre estime qu’il s’agit là de « dévoiements minoritaires ». Première contrevérité. Mais il n’est pas hostile, ajoute-t-il sans rire, à ce que les historiens fassent la lumière sur ces « dévoiements » : deuxième contrevérité... Contrairement à son engagement du 27 juillet 1997, et sauf dérogation durement arrachée, les archives les plus sensibles ne sont toujours pas consultables.

1957-2001 : depuis quarante-quatre ans, de Guy Mollet à M. Lionel Jospin, la France officielle vit dans la culture du mensonge. Fait mine de vouloir s’informer et bloque le libre accès à l’information. Avoue à demi (« La France a éprouvé quelque difficulté à regarder sa propre histoire avec lucidité », dit M. Jospin), puis se rétracte. Et ne veut rien savoir. Ou le moins possible. Et, lorsqu’un général déclare au journal télévisé de 20 heures qu’il a, de sa propre main, et au mépris de toutes les lois de la guerre, exécuté froidement vingt-quatre prisonniers algériens, fait la sourde oreille.

Au demeurant, sans le moindre remords. Si forte aussi est la conviction, largement partagée par les citoyens, y compris des historiens et des enseignants, que, malgré d’inévitables et « regrettables » « bavures », la France a beaucoup apporté - des routes, des hôpitaux, des écoles, comme on sait... - aux peuples qu’elle a soumis.
« Oui, la colonisation a eu du positif, affirme B.D., professeur en classe préparatoire dans l’un des deux lycées parisiens où se concentre l’élite de demain. On a quand même légué à l’Algérie des infrastructures modernes, un système éducatif, des bibliothèques, des centres sociaux... Il n’y avait que 10 % d’étudiants algériens en 1962 ? C’est peu, bien sûr, mais ce n’est pas rien ! »

Bonne conscience des uns, mauvaise foi des autres : c’est dans cette atmosphère d’autosatisfaction, de déni permanent et d’occultation à tout prix d’une réalité épouvantable (lorsqu’on l’examine sans lunettes tricolores) que s’inscrit, dans les écoles, l’enseignement de l’histoire. Chapeauté par un pouvoir politique, tous partis confondus, qui entend maintenir les citoyens dans l’ignorance, tout en leur faisant croire qu’il les informe, cet enseignement est incapable d’instruire les jeunes sur les réalités du système colonial - la négation absolue qu’il représente de l’être humain comme des valeurs proclamées de la République - pas davantage qu’il ne leur permet de comprendre ce que, jusqu’au 10 août 1999, on se refusait, officiellement, à appeler une guerre.
Instructions ministérielles, programmes, horaires, manuels, tout l’arsenal pédagogique est mis en oeuvre pour que les élèves des écoles, des collèges et des lycées en sachent le moins possible.

Tout commence dès l’école élémentaire. Où l’instituteur doit survoler en cinq ans deux mille ans d’histoire. « La colonisation ? Oui, j’en parle, très vite, dit l’un d’eux. Mais les photos du livre complètent le cours. » Ou le contredisent (éventuellement) : presque toutes donnent une image positive de l’occupation française. Algérie 1860, de gentils petits « indigènes » boivent la parole du maître, des colons mettent en valeur des terres (Hachette (1)).

L’instituteur, sans doute, peut en faire un commentaire critique, mais, le plus souvent, il ne veut pas « choquer » de « jeunes esprits », et, comme le reconnaît notre interlocuteur, « on n’insiste pas trop sur les mauvais côtés de la colonisation ». Nul doute que ces « côtés »-là sont vite oubliés, d’autant plus qu’aucune photo - enfumades de Bugeaud, coups de matraque, enfants loqueteux, gourbis misérables - n’en donne la moindre idée.

En guise d’histoire, de la propagande. La plus grossière qui soit. La plus cynique. Autant par ce qu’elle tait que par ce qu’elle célèbre : rien n’est dit aux élèves, qui étudient en 4e « le partage du monde », des pillages et exactions de toutes sortes auxquels ce partage a donné lieu ; tout les incite, au contraire, à admirer la belle « aventure intellectuelle » qu’a représentée pour les Européens l’exploration du monde du XIXe siècle. « On sera attentif, précisent les instructions officielles de 1995, aux aspects culturels du phénomène : développement des sociétés de géographie, essor de l’ethnologie (2)... » De l’utilité du « bon sauvage »...

Des programmes réduits et réducteurs 

 

MIS en condition par leurs années d’école et de collège, les élèves sont prêts, au lycée, à accepter sans le moindre esprit critique (puisqu’on a tout fait pour l’étouffer) la version tronquée, expurgée et globalement propre de la guerre d’Algérie.

A condition, naturellement, que l’enseignant la prenne comme objet d’étude. La guerre d’Algérie n’est pas expressément mentionnée dans le programme de 3e, ou dans cette partie du programme, elle-même réduite à la portion congrue, qui permet de l’aborder : « De la guerre froide au monde d’aujourd’hui (relations Est-Ouest, décolonisation, éclatement du monde communiste). »

« Les programmes actuels sont beaucoup plus réduits, et réducteurs, que les précédents, constate O.D., professeur agrégé. Loin de former un chapitre à part, la décolonisation ne représente plus qu’un paragraphe dans l’étude des relations internationales de 1945 à nos jours. Autrement dit, presque rien. Quel temps peut-on consacrer à la guerre d’Algérie lorsqu’on doit expliquer la conférence de Bandung, la décolonisation de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Indochine ? Une heure, c’est déjà beaucoup, et les manuels sont très succincts : conformes aux programmes de 1989, les nouveaux accordent moins de place à la décolonisation qu’à la colonisation et à la seconde guerre mondiale. »
Sur la table, dans la « salle des profs », quelques spécimens. « En Algérie, la répression et la guerre (1954-1962) répondent à la guérilla menée par le FLN » (Bréal, 3e). Mais pourquoi cette « guérilla » ? La chronologie, dans la partie « documents », n’explique rien, et pas davantage les extraits d’un discours de Bigeard. Le Magnard fait encore mieux : dans la partie « cours », il « liquide » en cinq lignes la guerre d’Algérie et publie comme « documents » quatre photos peu suggestives (par exemple, un bureau de vote à Alger en 1962).

Ecole élémentaire, collège, lycée : austérité jospinienne oblige - le régime maigre, pour tous, est de rigueur.
Les « terminales » ne sont pas mieux servis. Et ne sont même pas en état, pour la plupart, d’entendre les propos sensés qu’un enseignant, éventuellement, peut leur tenir : le matraquage idéologique auquel ils ont été soumis les années précédentes les rend souvent insensibles à un contre-discours. « Seuls ceux dont la famille a été touchée posent des questions, observe G.R., professeur agrégé dans un lycée de province. Les autres prennent des notes, gentiment. Comme j’en prenais quand, en classe, on me parlait de la guerre de 14... »

Abreuvés d’images qui célèbrent, même si elles ne la nomment pas, la « mission civilisatrice » de la « métropole », ignorant presque tout des profits (matériels, symboliques) que « métropolitains » et colons tiraient de l’exploitation du peuple algérien, n’ayant jamais eu l’occasion d’analyser le système colonial dans ses manifestations « concrètes », telles que les ont subies les colonisés (racisme - dont aucun manuel, excepté le Bréal de terminale, ne dit mot -, injustices de toutes sortes, inégalités économiques, sociales, politiques, culturelles), ils ne sont pas à même de comprendre pour quelles raisons, sinon leur « fanatisme » ou leur « ingratitude », les « musulmans » se sont révoltés, ni pourquoi la France s’est opposée si violemment à leur « émancipation », comme disent pudiquement les livres de classe.
« Comme les Algériens n’apparaissent pas dans leur condition d’"indigènes" et leur statut de sous-citoyens, comme l’histoire du mouvement nationaliste n’est jamais évoquée, comme aucune des grandes figures de la résistance - Messali Hadj, Ferhat Abbas - n’émerge ni ne retient l’attention, dit Benjamin Stora, bref, comme on n’explique pas aux élèves ce qu’a été la colonisation, on les rend incapables de comprendre pourquoi il y a eu décolonisation. »

« C’est vrai, admet Jean-Pierre Rioux, inspecteur général d’histoire, la décolonisation arrive un peu ex-abrupto. Mais rien n’interdit au professeur de combler les lacunes. » Rien non plus ne l’y oblige ; tout l’incite, au contraire - et d’abord, la façon même, quasi clandestine, dont la guerre d’Algérie s’insère dans le programme -, à ne pas s’attarder sur une question « mineure ».

De la même manière qu’en 3e, et selon la même logique de désinformation, ou d’information au rabais qui sévit dans l’ensemble des programmes d’histoire, la guerre d’Algérie n’est pas l’objet, en terminale, d’un chapitre particulier.

Elle n’est même mentionnée, comme telle, dans aucune des sections du programme - le monde de 1939 à nos jours. « Elle est repoussée dans les coins », constate l’historien Gilles Manceron. Marginalisée. Etudiée éventuellement comme exemple dans la rubrique Emancipation des peuples colonisés (« Certains collègues l’expédient en quelques mots et préfèrent insister sur l’Inde ou l’Indonésie », assure L.P., professeur agrégé), elle peut aussi être abordée en rapport avec la fin de la IVe République, c’est-à-dire comme une affaire française (qui a mal tourné) et dans une perspective avant tout hexagonale. « On a pour mission de présenter aux élèves un paysage vu du côté français », confirme l’inspecteur général Rioux.

Ne pas surcharger l’élève de mauvais souvenirs 

 

IL n’est donc pas étonnant que beaucoup d’enseignants ne s’y attardent pas. Non (ou pas seulement) à cause du manque de temps et de la surcharge des programmes, mais parce que ce paysage-là n’est pas particulièrement plaisant à contempler. Evoquer les horreurs que l’armée française a commises, la lâcheté et la duplicité des divers gouvernements, les compromissions des partis, de gauche comme de droite, en gêne plus d’un : « La guerre d’Algérie n’est pas très bien placée dans une vision du politiquement correct qui découlerait tout entier du plus jamais ça après Auschwitz », convient l’inspecteur général Rioux, qui ne semble pas souhaiter, au demeurant, qu’on s’y arrête trop longtemps.

Et de poursuivre : « Au nom de quoi faudrait-il s’attarder délibérément sur la guerre d’Algérie ? Pourquoi ne pas s’attarder sur la guerre du Vietnam ou le Kosovo ? C’est un peu sans fin. Et au détriment d’aspects plus flatteurs ou plus positifs du siècle. Nous n’attirons pas assez l’attention des élèves sur ce qu’a été le développement des médias ou le développement des sciences et des techniques Je ne suis pas sûr qu’on prépare bien les jeunes à comprendre des révolutions du type Internet. Et puis, il y a d’autres échéances civiques : l’Europe, par exemple. C’est aussi important qu’un long épilogue sur la guerre d’Algérie. » 

Affaire entendue - et classée : comme les élèves ne doivent pas être « les otages du devoir de mémoire », selon l’inspecteur général Jean-Louis Nembrini, il n’est donc pas question de les surcharger de (mauvais) souvenirs. Et le mieux (dans cette optique) est de s’en tenir aux quelques repères, toujours très maigres, que proposent les manuels.

Légèrement retouchés, ils parlent bien de guerre. Mais, comme effrayés de leur audace, ils n’en disent pas plus : de quelle guerre s’agit-il ? D’une guerre de libération ? Impensable dans une perspective française, la seule retenue. D’une guerre de reconquête coloniale ? Assurément, mais l’expression est gênante, et trop parlante. Excepté le Bréal - le seul qui n’ait pas peur des mots et soit d’une honnêteté remarquable : « Du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », annonce le titre du chapitre sur la guerre d’Algérie -, tous les autres s’en tiennent à un prudent clair-obscur.

La même ambiguïté concerne les combattants. Si l’on ne sait pas de quelle guerre il s’agit, on ne sait pas davantage qui se bat : les termes qu’on emploie tout naturellement lorsqu’on traite de la seconde guerre mondiale (les Allemands, les SS, l’occupant / les Français, les résistants) sont évidemment bannis. « L’occupant ? s’insurge une professeure agrégée. Mais vous perdez la tête ! L’occupant, c’est Klaus Barbie à Lyon. » Et Massu à Alger, non ? « Ah non, dit-elle en s’étouffant presque, vous exagérez ! Pourquoi vouloir assimiler la colonisation à autre chose ? »

Mais que les manuels assimilent implicitement la guerre d’Algérie à une croisade ne la choque pas outre mesure : « Les mots qui reviennent le plus souvent - les Européens, les musulmans - ne sont pas très exacts, j’en conviens, mais ce sont les plus commodes. » Les plus commodes, en effet, pour brouiller les cartes et diaboliser l’ennemi : comment s’identifier à des musulmans, quand, à l’école primaire, on a pris parti pour Charles Martel ?

Ni maquisards, ni résistants, ni patriotes 

 

LE vocabulaire des manuels manque totalement de rigueur et d’honnêteté, prête constamment à confusion, mêle les genres (le politique et le psychologique) : l’un parle de « séparation douloureuse » (Hachette) - mais « douloureuse » pour qui ? l’autre, de « déchirements coloniaux » (Magnard), tel autre, d’indépendance « arrachée », avec guillemets, tandis qu’un quatrième, plus audacieux, n’en met pas. Presque tous éprouvent les plus grandes difficultés à nommer clairement cette guerre, sa finalité, ceux qu’elle confronte : aux Européens, aux colons, aux parachutistes s’opposent des musulmans, des fellaghas, des terroristes - jamais des maquisards, des résistants, des patriotes.

Les manuels sont tout aussi mal à l’aise quand il s’agit de nommer les faits. La plupart s’en tiennent au minimum, très peu évoquent les massacres de Sétif en 1945, encore moins le carnage de Philippeville en août 1955 et, entre le 1er novembre 1954 (« Toussaint rouge », « insurrection », « vague d’attentats ») et les accords d’Evian, citent, de la façon la plus neutre, la plus plate, les épisodes majeurs de la guerre : bataille d’Alger, chute de la IVe République, arrivée au pouvoir de de Gaulle, putsch des généraux, OAS, « retour des pieds-noirs ».

Presque tous évoquent la torture, mais la minimisent : « Certains militaires utilisent la torture » (Hatier), les massacres d’Européens entraînent une répression très dure « et même des tortures de la part de l’armée » (Belin). C’est regrettable, mais l’armée y est « contrainte » (Hachette), et comme il s’agit d’« arracher des renseignements » (Istra, Nathan), de « démonter les réseaux du FLN » (Hatier) et d’empêcher des attentats (presque toujours cités dans la même phrase où l’on parle des tortures), la fin, somme toute, justifie les moyens.

Ce n’est certes pas écrit noir sur blanc, c’est suggéré : loin de faire réfléchir les élèves sur le scandale d’une République qui foule aux pieds ses valeurs, les manuels font le dos rond, excusent quasiment, quand ils ne s’efforcent pas de justifier ou de légitimer ce qu’ils présentent presque tous comme un mal nécessaire, mais efficace : « Les paras brisent par la torture les réseaux du FLN » (Magnard). Les voilà donc absous : de tortionnaires, ils deviennent des Tarzans au grand coeur.

Gênés, d’autres emploient des euphémismes et disent sans dire : « Le FLN est malmené » (« bataille d’Alger »). « On est bien obligé de tenir compte des groupes de pression, du lobby de l’armée, par exemple, qui est très fort », explique un responsable éditorial des éditions Hachette, qui « assume », comme il dit, la phrase incriminée : « Nous avons fait le choix de ne pas citer la torture, qui est un sujet polémique. Un manuel n’est pas une tribune... On ne s’interdit pas de citer les faits, naturellement, mais il y a trois ans, quand le manuel a été écrit, donc avant le livre et les aveux de Massu, la torture n’était pas encore un fait historique. »

Un cas particulier, ce manuel ? Sur la torture, oui. Mais la plupart des autres choisissent tout autant leurs faits. Très discrets sur les raisons de cette guerre (ils invoquent plus volontiers l’opposition des Etats-Unis et de l’Union soviétique au maintien de la présence française en Algérie que les horreurs du colonialisme), très circonspects sur le déroulement des opérations (ratissages de mechtas, exécutions sommaires, napalm sur les Aurès, camps de regroupement ne sont pas évoqués), très avares de chiffres (aucun ne précise que plus de deux millions d’appelés ont été envoyés en Algérie), ils ne disent presque rien de l’opposition française à la reconquête.

Quelques-uns citent la démission du général de Bollardière, publient, dans la partie « documents » (ce qui évite de commenter), le « Manifeste des 121 » (3), signalent La Question, d’Henri Alleg. Mais aucun ne présente des extraits du Déserteur, de Maurienne, ou du Désert à l’aube, de Noël Favrelière, aucun ne rappelle la lettre-réquisitoire de Sartre au procès Jeanson (ici ou là, une vague allusion aux « porteurs de valises »), aucun ne mentionne les 269 saisies de livres et journaux en « métropole » (586 en Algérie), ni les films interdits (4), aucun n’analyse cette extraordinaire manipulation de l’opinion à laquelle se sont livrés, pendant huit ans, les différents gouvernements de la République : fausses promesses, mensonges, dénis - les « historiens » scolaires ne connaissent pas.

Aucun, enfin, ne prête attention aux conséquences, politiques, humaines, en France comme en Algérie, de la guerre : à la trappe les harkis, les pieds-noirs, les rappelés et leurs traumatismes, les centaines de milliers d’Algériens aux douars détruits, aux vies saccagées. La guerre, dites-vous ? Mais quelle guerre ? Commencée sans raison (puisqu’on n’en parle pas), la guerre d’Algérie s’achève, huit ans plus tard, sans laisser de traces (puisqu’on ne les évoque pas). Neutralisée, aseptisée, quasiment évacuée, elle ne risque pas d’inciter les élèves à la réflexion.

Ce n’est pas l’opinion, évidemment, de l’inspecteur général Jean-Louis Nembrini, qui se réjouit que sa présentation, dans les manuels, évite toute « dramatisation » : « Faire ressortir de manière excessive l’émotionnel, ce n’est pas servir l’objectivité historique. Il faut éviter le clinquant... Faire assimiler aux élèves les valeurs de la démocratie et de la République, ce n’est pas rechercher des coupables. »
Mais quelles valeurs transmet-on lorsque, sous prétexte d’objectivité, on met sur le même plan les bourreaux et les victimes, les tortionnaires et les torturés, le général de Bollardière, mis aux arrêts de forteresse pour s’être opposé à la torture, et les généraux putschistes, réhabilités par François Mitterrand ? Loin de respecter les valeurs, les porte-parole du pouvoir les bafouent, tout autant que leurs commanditaires.

« Les manuels sont de véritables véhicules de l’histoire officielle », analyse Sandrine Lemaire, agrégée d’histoire, chercheuse, et qui eut le plus grand mal à faire accepter à l’éditeur son chapitre sur la guerre d’Algérie. « Ce sont des échantillons particulièrement révélateurs de ce qu’un Etat veut faire passer en tant que mémoire. »

Les enseignants, sans doute, ne sont pas obligés de transmettre le message tel qu’il est émis : ils sont libres - les instructions officielles ne cessent de le rappeler - de construire leur cours comme ils l’entendent et de fournir aux élèves tous matériaux de réflexion qu’ils jugent utiles.

C’est vrai, mais l’exercice de cette liberté est singulièrement difficile. « Les programmes sont agencés de telle sorte, explique Mme V., qu’après avoir étudié la conquête de l’Algérie en 1re, les élèves abordent, en terminale, la décolonisation. Mais le système colonial lui-même, et les résistances qu’il a suscitées dès le début, sont évacués de la lettre des programmes. Il y a un grand vide entre la mise en place du système impérialiste et sa contestation. »

Le plus contraignant, poursuit cette historienne, n’est pas tellement le contenu idéologique - « Nous sommes quand même capables de prendre de la distance ! », mais « l’obligation d’assurer un enseignement exclusivement synthétique, sans avoir donné des pistes d’analyse. C’est là que le bât blesse. On présente aux élèves une synthèse que ne prépare aucune analyse. » Autrement dit, une pseudo-synthèse. Ou un résumé, sans étude préalable de ce qui est résumé. C’est absurde, et c’est voulu : c’est à ce prix-là qu’on n’entre pas dans les détails, passe sous silence ce qui gêne, construit un discours le plus consensuel possible et propose aux élèves une lecture sans relief des événements.

« Un cours d’histoire n’est pas une cour d’appel » 

 

LA parade, pour l’enseignant qui respecte son métier et refuse de faire le jeu (truqué) du pouvoir ? Essayer de combler les lacunes, en privilégiant l’étude détaillée de deux ou trois questions du programme - du coup, il en sacrifie d’autres -, en composant pour ses élèves des fiches complémentaires, en chargeant des volontaires de constituer un dossier. « Tâche difficile, souligne Mme V. Il faut ruser avec le temps, qui nous presse, et ne pas oublier qu’en fin d’année il y a l’examen - le brevet, le bac. On doit donc faire tout le programme, et si l’on s’arrête un peu trop sur une question, on risque de passer trop vite sur une autre. C’est un vrai casse-tête. »

De temps à autre, Mme V. et ses collègues invitent un intervenant. Mais en dehors des heures de cours, et à condition que l’administration donne son accord. Celle de leur lycée est libérale. Mais il arrive qu’à l’échelon du proviseur, de l’inspecteur d’académie ou du rectorat il y ait blocage : en poste, il y a peu d’années, dans l’académie de Reims, Sandrine Lemaire se vit interdire par le recteur l’organisation d’une exposition sur « images et colonies » : le bureaucrate qui la reçut pour lui signifier cette interdiction refusa de lui transmettre la lettre du recteur - parfaitement arbitraire.

Mme V., Sandrine Lemaire, d’autres professeurs, ici et là : une minorité. La plupart ne prennent pas d’initiatives « intempestives », font leur cours sans zèle excessif et s’en tiennent à un discours qu’ils croient neutre : « Un cours d’histoire n’est pas une cour d’appel, décrète une agrégée... La torture ? Je n’y passe pas plus de dix minutes ! ajoute-t-elle, excédée. Il y a beaucoup trop de pathos autour de ça. Moi, je réagis en historienne... Ce qui n’autorise pas, bien sûr, à tenir un discours purement chirurgical, mais enfin... »

Sont-ils moins méprisants, bien des enseignants ne sont pas outillés intellectuellement pour construire un contre-discours. Formés comme tout le monde par l’école républicaine, ils manquent souvent d’éléments pour s’écarter des chemins balisés. D’une université à l’autre, les programmes varient - on peut très bien réussir aux concours sans avoir étudié en détail la guerre d’Algérie, qui, au demeurant, « tombe » très rarement à l’oral, et encore plus rarement à l’écrit - et l’on peut devenir professeur des écoles (instituteur) sans avoir appris ce qu’on devra enseigner : « Les deux tiers des candidats qui se présentent au concours d’entrée à l’IUFM n’ont pas fait d’histoire depuis le bac, explique Gilles Ragache, maître de conférences en poste dans un institut universitaire de formation des maîtres. Et au concours, l’histoire est une matière à option... »

Mais il y a pire : il n’est pas sûr que les horaires d’histoire, dans les nouveaux programmes, ne soient pas réduits. Certains craignent même que l’histoire, comme les arts plastiques ou la musique, ne soit reléguée dans les matières à option : « L’introduction à l’école élémentaire des langues vivantes et de la technologie exige des coupes claires ailleurs, annonce une responsable d’IUFM. L’histoire est directement menacée. »

Des programmes allégés (au mieux !), des maîtres encore moins bien formés, des élèves encore plus ignorants et, dans le second cycle, moins capables d’assimiler des connaissances encore plus condensées et souvent biaisées : c’est toute la mémoire d’une jeunesse qu’en fidèles héritiers de Guy Mollet les faussaires en place manipulent. « La décolonisation, la guerre d’Algérie, c’est un peu comme une étoile qui s’éloigne, conclut un enseignant, ce n’est déjà plus qu’un point dans le ciel. » Un point, si toutes choses demeurent égales, que demain on ne verra plus.

Maurice T. Maschino
Journaliste, auteur de Oubliez les philosophes, Complexe, Bruxelles, 2001. 
 
 
(1) Les manuels cités dans cet article sont ceux de troisième et de terminale, publiés en 1995 ou en 1999.
(2) Cité par Sandrine Lemaire, «  De la bonne manière d’être citoyen : colonisation/immigration dans les instructions officielles et manuels scolaires d’histoire-géographie  », Passerelles, Thionville, n° 16, printemps 1998.
(3) Lire Dominique Vidal, «  Ces “traitres” qui sauvaient l’honneur de la France  », Le Monde diplomatique, septembre 2000.
(4) Cité par Benjamin Stora, La Gangrène et l’Oubli, La Découverte, Paris, 1998.
Lire :
- bibliographie

Moscou et la formation du Nouveau Système Mondial

Par Imad Fawzi Shueibi  pour http://www.voltairenet.org


Imad Fawzi Shueibi analyse les causes et les conséquences de la récente position de la Russie au Conseil de Sécurité de l’ONU. Le soutien de Moscou à Damas n’est pas une posture héritée de la Guerre froide, mais le résultat d’une analyse en profondeur de l’évolution des rapports de force mondiaux. La crise actuelle va cristalliser une nouvelle configuration internationale, qui d’un modèle unipolaire issu de la chute de l’Union Soviétique, va évoluer progressivement vers un autre type de système qui reste à définir. Inévitablement, cette transition va plonger le monde dans une période de turbulences géopolitiques.
Réseau Voltaire | Damas (Syrie)
+

JPEG - 29.3 ko
Vitaly I. Churkin, Représentant Permanent de la Fédération de Russie aux Nations Unies.
Certains, comme d’habitude, font le pari que la Russie va changer d’attitude envers le Proche-Orient et reviendra à la position qu’elle avait adoptée dans les affaires libyennes et syriennes. En fait, une analyse de fond de la position russe discrédite cette hypothèse pour les raisons suivantes :
La Russie ne peut pas revenir en arrière dans le monde d’aujourd’hui étant donné que Moscou voit dans les événements actuels, et dans sa confrontation avec l’Occident - États-Unis et Europe - l’occasion de cristalliser un nouvel ordre mondial, surpassant l’ordre (si l’on peut appler cela un « ordre ») qui a prévalu depuis l’après Guerre froide et l’effondrement de l’Union Soviétique ; un ordre caractérisé par l’uni-polarité, et qui tend vers la multi-polarité depuis la guerre de 2006 au Liban.
C’est ce que Vladimir Poutine a voulu signifier le 14 janvier 2012 lorsqu’il a annoncé que nous assistions à la formation d’un ordre mondial nouveau, différent de celui qui avait émergé après la chute de l’Union Soviétique. Cela implique que Moscou ira jusqu’au bout pour contrecarrer toute tentative de stopper ce processus, y comprit si cela implique d’aller au conflit. La déclaration du ministre russe des Affaires étrangères selon laquelle l’Occident commettrait une grave erreur s’il s’imaginait pouvoir attaquer l’Iran - suivie d’une autre déclaration de Poutine selon laquelle si l’Occident tentait une action unilatérale sur la scène internationale, Moscou ne resterait pas immobile ; et même répondrait puissamment - n’était rien d’autre qu’un ultimatum signifiant que Moscou n’entendait plus marchander comme ce fut le cas en Irak, ou rester indécis comme en Libye, et qu’aujourd’hui tout concoure à la mise en place de l’ordre mondial nouveau, dans le sillage du retrait stratégique étasunien d’Irak, et au moment où le président Barack Obama annonce une réduction des effectifs des forces US de 750 000 à 490 000 ainsi qu’une réduction du budget militaire à 450 milliards de dollars.
Ce qui précède implique l’incapacité de lancer au même moment deux opérations militaires distinctes, mais aussi annonce le démarrage de la confrontation avec la Chine en Asie du Sud-Est (et l’armement de cette région). Beijing a répliqué, le 7 janvier 2012, en déclarant que « Washington n’était plus en mesure d’empêcher le Soleil Chinois de se lever ». Washington est en train de commettre à nouveau la folie d’affronter la Chine, ayant perdu la bataille avec Moscou sur de nombreux fronts, que cela soit dans le grand jeu du gaz au Turkmenistan et en Iran ou sur les côtes orientales de la Méditerranée (avec l’annonce de sa nouvelle stratégie, Washington se retire de la région, tout en s’engageant à garantir la stabilité et la sécurité du Proche-Orient en affirmant qu’il restera vigilant).
Poutine, à propos de sa stratégie, a écrit récemment : « le monde s’apprête à rentrer dans une zone de turbulence longue et douloureuse » et c’est à prendre en considération bien au delà des simples déclarations d’intention électorales. Ainsi, il affirme clairement que la Russie ne poursuit pas l’objectif illusoire d’une domination unipolaire en plein effondrement, et qu’elle ne pourra pas garantir la stabilité mondiale, à un moment où les autres centres d’influence ne sont pas encore prêts à assumer collectivement cette charge. En d’autres termes, nous nous trouvons au seuil d’une longue période de confrontation avec le système unipolaire, qui durera tant que les autres puissances influentes n’auront pas consolidé un ordre mondial nouveau.
D’habitude, les États-Unis se retirent quand leurs perspectives de succès ne sont ni rapides, ni sûres. Ils savent parfaitement combien leur économie se détériore et combien l’influence de leur force militaire diminue, surtout après avoir perdu son prestige du fait d’un recours intempestif à la guerre. Poutine, bien qu’il réalise que le temps ne fait pas marche arrière, invite les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, du G8 et du G20 à stopper toute velléité de faire émerger des tensions sur des bases ethniques ou sociales, ou des forces destructrices qui puissent menacer la sécurité mondiale. C’est une indication claire du refus dans les instances décisionnelles des tendances religieuses et des groupes armés qui n’adhèrent pas au système des États-Nations. Ces groupes, Poutine les identifie clairement comme les alliés objectifs des États qui sont en train d’exporter la « démocratie » par des voies militaires et par la coercition. Moscou ne fera pas l’économie d’affronter ces tendances politiques et ces groupes armés. Le Premier ministre russe conclut en affirmant que la violation du droit international n’est plus justifiable, même si cela partait d’une bonne intention. Ceci signifie que les Russes n’accepteront plus aucune tentative de la part de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis de remplacer le principe de souveraineté par celui d’ingérence humanitaire.
En réalité, les USA ne peuvent pas se retirer complètement du Proche-Orient. Ils sont simplement en train de réaménager cette zone pour une « guerre par proxy ». Ceci advient à un moment où Poutine admet que les puissances émergentes ne sont pas encore prêtes à prendre leur position dans le nouveau monde non-unipolaire. Ces puissances émergentes sont la Chine, l’Inde, et en général les États de l’Organisation de Coopération de Shanghai. Ceci implique ce qui suit :
- Le monde sera désormais moins unipolaire qu’il ne l’a été pendant la période 2006-2011.
- Les conflits seront caractérisés par le fait d’être mondiaux, et ils seront accompagnés d’un discours qui ira s’intensifiant donnant l’impression que le monde s’approche du gouffre et risque d’y être engloutit.
- La règle selon laquelle « les superpuissances ne meurent pas dans leur lit », est une règle qui invite à la prudence à cause des risques de fuite en avant ; surtout quand une superpuissance se trouve hors du système principal auquel elle avait été habituée depuis la Seconde Guerre mondiale, et que ses options se trouveront donc oscillant entre faire la guerre et rehausser la tension dans les zones d’influence des autres. Tant que la guerre entre superpuissances est rendue difficile, sinon impossible, par les armements nucléaires, l’augmentation des tensions et/ou le lancement de guerres par proxy deviennent des alternatives pour les conflits afin de s’affirmer sur le plan international. Il y a aussi l’option d’une redistribution satisfaisante des zones d’influence selon un nouveau Yalta. Aujourd’hui, c’est hors de question, mais qu’en sera-t-il à l’avenir ? Rien ne peut être exclu pour toujours dans l’action politique. Il existe une règle selon laquelle il est possible de vaincre une superpuissance, mais il est préférable de ne pas le faire. Mieux vaut plutôt lui permettre de sauver la face et faire cohabiter nouvelles et anciennes superpuissances. C’est ce qui est arrivé pour la France et la Grande-Bretagne après la Seconde Guerre mondiale.
- La plus grave inquiétude concerne la lutte pour la modification du statu quo, qui dépasse en férocité ce que l’on a connu durant la Guerre froide (même si l’époque actuelle diverge par les méthodes utilisées), et ceci durera tant que que les États de l’Organisation de Coopération de Shanghai ne seront pas en mesure d’assumer leurs positions. Cela signifie que les zones des conflits (Corée-Iran-Syrie) sont vouées à connaitre des troubles sur une longue période. Dans le langage de la politique contemporaine ceci peut être vu comme la porte ouverte à l’effet domino ; à savoir une ouverture sur l’incalculable et le sans précédent, et le passage de luttes limitées à des conflits plus inconsidérés où chacun jouera le tout pour le tout.
Il est certain que les pays impliqués dans la lutte seront parties prenantes de la nouvelle partition, et que cette future partition internationale ne se fera pas nécessairement à leurs dépends, en tant qu’ils sont impliqués dans la lutte. La nouvelle partition mondiale se fera en fait au détriment des autres pays se situant en périphérie du conflit, ou qui seront les instruments du conflit. Parmi les règles des conflits internationaux, il en est une qui dit que l’engagement en lui même dicte la répartition - cela s’est vérifié jusqu’à maintenant - à condition que les-dits pays ne perdent pas leur capacité d’initiative, leur libre-arbitre et leur possibilité d’action, et qu’ils suivent le principe de fermeté, qui est la règle fondamentale dans la gestion des périodes de crise.
La réalité est que la gestion des crises sera le lot commun pour la phase qui s’annonce, et cela durera peut-être des années. Le vrai danger est que l’on se mette à régler les crises par l’intermédiaire d’autres crises, ce qui signifie que la Méditerranée Orientale et l’Asie du Sud-Est risquent de devenir des zones chroniquement agitées.
Traduction
Marie-Ange Patrizio

LES MÉMOIRES DU RACISME

Par http://ddc.arte.tv



DL : DF , ZS , MF

Encore aujourd’hui, la croyance selon laquelle l’humanité serait divisée en races, et que certaines d’entre elles seraient inférieures aux autres, est à l’origine de nombreuses tensions et discriminations.
De la traite noire à l’apartheid, en passant par les théories scientifiques du XVIIIe siècle, Le Dessous des Cartes s’interroge sur la persistance du racisme et attaque les idées reçues de cette construction culturelle et politique.


Lectures

Exterminez toutes ces brutes ! Essai
Sven Lindqvist trad. du suédois Alain Gnaedig avec une préface de Patrick de Saint-Exupéry Les Arènes
Ce livre est le récit d'un double voyage : celui d'un homme qui traverse le Sahara et qui, parallèlement, remonte le temps à travers l'histoire du concept d'extermination. Dans de petits hôtels du désert battus par les sables, son étude se concentre sur une phrase du roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres : « Exterminez toutes ces brutes ! » Pourquoi Kurtz, le héros du livre, conclut-il par ces mots son rapport sur la mission civilisatrice de l'homme blanc en Afrique ? Que signifiaient-ils pour Conrad et ses contemporains ? Mêlant librement l'essai, l'autobiographie, la littérature et le carnet de voyage, cheminant à travers l'histoire des sciences et des idées, Sven Lindqvist retrace les fondements idéologiques qui justifièrent l'anéantissement de peuples entiers au nom du Progrès et de la Civilisation. Un témoignage saisissant sur les origines du génocide. Sven Lindqvist est aussi l'auteur de Terra Nullius, sur la décimation, au cours du XIXe siècle, de la population aborigène d'Australie.
DVD « Nous autres - Éucation contre le racisme »
Lilian Thuram avec la participation de nombreux spécialistes Fondation Lilian Thuram/MGEN/CASDEN
La Fondation Lilian Thuram, la Mutuelle générale de l'éducation nationale (MGEN) et la Casden ont conçu un programme multimédia d’éducation contre le racisme à destination des écoles primaires. Le programme éducatif « Nous Autres » est conçu comme une séquence de recherche et de réflexion collective entre les enseignants et les élèves. Il propose aux enseignants des ressources documentaires, une démarche pédagogique et des documents pour la classe, afin de les aider à apprendre aux enfants à rejeter les préjugés, les stéréotypes et les évidences trompeuses. La lutte contre le racisme passe en effet nécessairement par une prise de conscience et donc par l’éducation. Il faut diffuser, et surtout enseigner, les connaissances scientifiques fondamentales indispensables pour structurer une pensée humaniste. Destiné aux classes de CM1 et CM2, ce programme permet de sensibiliser potentiellement 1,3 million d’enfants. Avec le concours de chercheurs prestigieux : le paléoanthropologue Yves Coppens, la généticienne Evelyne Heyer, les historiens Pascal Blanchard et Odon Vallet, le rapporteur spécial des Nations unies (2002-2008) Doudou Diène, la psychiatre Marie-Rose Moro, le sociologue Michel Wieviorka, le géopoliticien Pascal Boniface, la politologue Françoise Vergès, le psychothérapeute Patrick Estrade, la muséologue Elisabeth Caillet, le commissaire d’exposition André Magnin, l’anthropologue et didacticien Ninian van Blyenburgh… Pour toute commande ou information complémentaire : www.thuram.org/
Manifeste pour l’égalité
Lilian Thuram avec la contribution de ses invité-e-s Autrement / Collection Manifeste
Avec son Manifeste pour l’égalité, Lilian Thuram livre un témoignage sensible et percutant, pour combattre avec force les inégalités. Il démontre qu’elles sont avant tout des constructions politiques, qu’il s’agisse de discriminations envers les femmes, de racisme, d’homophobie… Dans cet ouvrage pédagogique et militant, Lilian Thuram se raconte, expose sa prise de conscience, partage son expérience et invite à changer nos imaginaires. En menant cette réflexion, il rassemble autour de lui historiens, scientifiques, philosophes, artistes... Autant de témoins, d’experts et d’acteurs qui ont pour ambition de construire une société plus juste et plus fraternelle. Il offre ainsi un entretien croisé avec Françoise Héritier sur l’inégalité homme-femme, donne la parole à Henriette Walter au sujet du métissage linguistique, à Yves Coppens sur les origines de la pluralité, convie Odon Vallet pour parler du monde des religions et Arsène Wenger à propos d’un football sans frontières. Invitant à mieux appréhender notre société actuelle et à venir, ces textes incitent chacun à mieux se connaître. Richement illustré, ce Manifeste offre une variété narrative et graphique que viennent soutenir les œuvres d’artistes reconnus (Bruce Clarke, Chéri Samba), les dessins de nombreux illustrateurs (Plantu, Gérard Dubois, Philippe de Kemmeter, Jean-François Martin, Christophe Merlin, Muzo, etc.) ainsi que les portfolios des photographes JR et Patrick Zachmann.
Mes étoiles noires - De Lucy à Barack Obama
Lilian Thuram et Bernard Fillaire Philippe Rey
« L'homme, petit ou grand, a besoin d'étoiles pour se repérer. Il a besoin de modèles pour se construire, bâtir son estime de soi, changer son imaginaire, casser les préjugés qu'il projette sur lui-même et sur les autres. Dans mon enfance, on m'a montré beaucoup d'étoiles. Je les ai admirées, j'en ai rêvé: Socrate, Baudelaire, Einstein, Marie Curie, le général de Gaulle, Mère Teresa... Mais des étoiles noires, personne ne m'en a jamais parlé. Les murs des classes étaient blancs, les pages des livres d'histoire étaient blanches. J'ignorais tout de mes propres ancêtres. Seul l'esclavage était mentionné. L'histoire des Noirs, ainsi présentée, n'était qu'une vallée d'armes et de larmes. Pouvez-vous me citer un scientifique noir? Un explorateur noir? Un philosophe noir? Un pharaon noir? Si vous ne le savez pas, quelle que soit la couleur de votre peau, ce livre est pour vous. Car la meilleure façon de lutter contre le racisme et l'intolérance, c'est d'enrichir nos connaissances et nos imaginaires. Ces portraits de femmes et d'hommes sont le fruit de mes lectures et de mes entretiens avec des spécialistes et des historiens. De Lucy à Barack Obama, en passant par Esope, Dona Béatrice, Pouchkine, Anne Zingha, Aimé Césaire, Martin Luther King et bien d'autres encore, ces étoiles m'ont permis d'éviter la victimisalion, d'être capable de croire en l'homme, et surtout d'avoir confiance en moi. » Lilian Thuram, né en Guadeloupe en 1972, a connu une carrière prestigieuse de footballeur international: champion du monde en 1998, champion d'Europe en 2000, vice-champion du monde en 2006, ainsi que de nombreux titres en club. II a détenu jusqu'au 28 octobre 2008 le record de sélections en équipe de France, record appartenant aujourd'hui à Sandrine Soubeyran, capitaine de l'équipe de France féminine. En 2008, il a créé la Fondation Lilian Thuram, éducation contre le racisme. Cet ouvrage a été rédigé en collaboration avec Bernard Fillaire.
La France noire - Trois siècles de présence des Afriques, des Caraïbes, de l'Océan indien & d'Océanie
Pascal Blanchard La Découverte
La France noire est une longue histoire, qui commence au XVIIe siècle au moment du Code noir et traverse trois siècles d'histoire de France, trois siècles de présences caribéennes, africaines, issues des États-Unis ou de l'océan Indien dans l'hexagone. Ces présences ont contribué à bâtir l'histoire politique, culturelle, militaire, artistique et économique de ce pays et de la République. Cette anthologie en raconte l'histoire (oubliée), en montre les traces et les images (nombreuses) et en souligne toutes les contradictions du temps des "sauvages" à celui de la citoyenneté. Être noir en France, quel que soit le pays, la colonie ou le département d'où l'on vient, c'est s'inscrire dans un récit peuplé de héros, de lieux de mémoire, de mythes, de combats, de rêves et d'échecs, mais c'est aussi s'inscrire aujourd'hui dans ces identités multiples qui sont partie intégrante de la France du XXIe siècle. Pascal Blanchard est historien, chercheur associé au CNRS, spécialiste du "fait colonial" et des immigrations. Il a co-dirigé les huit ouvrages du coffret Un siècle d'immigration des Suds en France et les ouvrages Ruptures postcoloniales - Les nouveaux visages de la société française (La Découverte, 2010), Corps et Couleurs (CNRS Éditions, 2008) et Human Zoos : Science and spectacle in the Age of colonial Empires (Liverpool,2008). Documentariste, il a proposé Les Noirs en couleur (Canal+, 2007) et Noirs de France (France 5, 2011).
Culture coloniale - La France conquise par son Empire (1871-1931)
Sous la direction de Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire Autrement
En un peu plus d'un demi-siècle, des débuts de la IIIe République à l'exposition de Vincennes de 1931, la France a changé sa relation au monde. Bien davantage que des aventures lointaines, les conquêtes coloniales sont l'un des ciments de la société française. La culture coloniale n'est pas un simple énoncé propagandiste, une vulgate étatique, mais bien une imprégnation populaire qui n'a, en fin de compte, plus grand-chose à voir avec la colonisation proprement dite. Très vite, pour légitimer son œuvre coloniale, la IIIe République va consciemment concevoir, organiser, exposer et relayer cette culture coloniale, curieux agrégat de savoirs scientifiques mal assis, de fascination exotique, d'orgueils nationaux et de calculs politiques éprouvés. L'œuvre coloniale s'étend au cinéma, au théâtre, à la littérature, à l'école, à la chanson, à l'armée et aux divers supports publicitaires. La propagande conjuguée à la crainte d'un déclin de la France feront si bon ménage que la quasi-totalité de la classe politique et des milieux économiques se retrouve sous la bannière de l'Empire lors de l'Exposition coloniale internationale de 1931, superproduction républicaine où le zoo devient humain. À l'issue de ce voyage dans notre mémoire coloniale, une évidence s'impose : avons-nous véritablement décolonisé, à l'heure du 80e anniversaire de la grande exposition de 1931, la société française et nos imaginaires ? Pour continuer l'histoire, Autrement a édité, des mêmes auteurs : Culture impériale 1931-1961 - Les colonies au coeur de la République, avec une préface de Didier Daeninckx et Culture post-coloniale 1961-2006 - Traces et mémoires coloniales en France avec Nicolas Bancel et une préface de Abdourahman-A Waberi. Pascal Blanchard est historien, chercheur associé au laboratoire Communication et Politique du CNRS, spécialiste de l'histoire coloniale et des immigrations des Suds en France. Sandrine Lemaire, agrégée et docteur en histoire de l'Institut universitaire européen de Florence, vice-présidente de l'Achac. Elle est spécialiste des mécanismes de la propagande coloniale au XXe siècle et de la construction des imaginaires coloniaux, et travaille sur les systèmes de propagande européens.
Œuvres / Frantz Fanon
Édition et préfaces : Achille Mbembe et Magali Bessone La Découverte
Né à la Martinique en 1925, mort à Washington en 1961, psychiatre et militant anticolonialiste, Frantz Fanon a laissé une œuvre qui, un demi-siècle plus tard, conserve une étonnante actualité et connaît un rayonnement croissant dans le monde entier. Médecin-chef à l'hôpital psychiatrique de Blida (Algérie) à partir de 1953, il est confronté aux effets de la situation de "déshumanisation systématisée" dont sont victimes les "indigènes". Cela le conduit très vite à rejoindre le combat du Front de libération nationale (FLN) qui a engagé en novembre 1954 la "guerre de libération" de l'Algérie. Deux ans plus tard, il démissionne de son poste et rejoint le FLN à Tunis, où il collabore au journal El Moudjahid, avant d'être emporté, le 6 décembre 1961, par une leucémie à l'âge de trente-six ans. Sa trajectoire fulgurante est marquée par la publication de trois livres majeurs : Peau noire, masques blancs (Seuil, 1952), L'an V de la révolution algérienne (Maspero, 1959), Les Damnés de la terre (Maspero, 1961). Et en 1964, François Maspero publie un recueil de certains de ses textes politiques, sous le titre Pour la révolution africaine. Ce sont ces quatre ouvrages que réunit ce volume, complété par une préface de l'historien Achille Mbembe et une introduction de la philosophe Magali Bessone. Achille Mbembe, Camerounais, est professeur d'histoire et de science politique à l'université de Witwatersrand à Johannesbourg (Afrique du Sud). Chercheur au Witwatersrand Institute for Social and Economics Research (IMSER), il enseigne également au département de français à Duke University (États-Unis). Il est notamment l'auteur de De la postcolonie : essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine (Karthala, 2000) et de Sortir de la grande nuit (La Découverte, 2010). Magali Bessone, maître de conférences en philosophie politique à l'université de Rennes 1, est spécialiste des théories de la justice. Elle est notamment l'auteur de La Justice (GF-Flammarion, 2000) et A l'origine de la République américaine (Michel Houdiard, 2007) et traductrice et présentatrice de WEB Du Bois, Les Ames du peuple noir (La Découverte, 2007).
Des victimes oubliées du nazisme - Les Noirs et l'Allemagne dans la première moitié du XXe siècle
Catherine Coquery-Vidrovitch Le Cherche-Midi / Collection : Documents
Après avoir été longtemps négligée, la question du sort de la minorité noire et métisse dans l'Allemagne hitlérienne suscite depuis quelques années nombre d'interrogations – et d'approximations. En historienne Catherine Coquery-Vidrovitch a voulu remonter aux sources des persécutions dont furent victimes les Noirs sous le régime nazi. Le racisme ordinaire, enfant naturel du colonialisme allemand, entraîna au début du XXe siècle le massacre des Herero, dans le sud-ouest africain. Ensuite se mit en place un racisme scientifique, prélude à la montée du nazisme. Après la prise du pouvoir par Hitler viendront les lois racistes, la stérilisation, les massacres de prisonniers et les déportations. Un document implacable sur l'un des aspects les moins connus des crimes du IIIe Reich commenté sur : http://www.africultures.com Catherine Coquery-Vidrovitch est historienne et professeure émérite de l'université Paris Diderot. Elle a récemment publié en 2009 : Enjeux politiques de l'histoire coloniale (Agone).
Codes noirs - De l'esclavage aux abolitions
André Castaldo avec une préface de Christiane Taubira Dalloz-Sirey / Collection : A Savoir
L'esclavage est caractérisé par le droit de propriété qu'un homme peut avoir sur un autre : cette "chose" n'est plus une personne juridique. Mais a-t-il disparu ? Hélas non. Si l'esclavage pratiqué dans les anciennes possessions coloniales n'est plus, il survit toujours en quelques pays. Et il s'en faut de beaucoup que toutes les formes de dépendance qui portent atteinte à la liberté et à la dignité humaine se soient effacées. Du premier Code noir de 1685 aux dernières conventions internationales et à la loi du 21 mai 2001 s'exhale la grande misère humaine. Christiane Taubira, auteur de la loi du 21 mai 2001 reconnaissant la traite négrière et l'esclavage comme crime contre l'humanité, est députée de Guyane. André Castaldo, doyen honoraire de la Faculté de droit de l'université Paris XIII (Paris-Nord) est professeur à l'Université Paris II (Panthéon-Assas).
L'Occident et les autres - Histoire d'une suprématie
Sophie Bessis La Découverte / Collection : La Découverte/Poche
L'Occident gouverne le monde depuis si longtemps que sa suprématie lui paraît naturelle. Elle est à ce point constitutive de son identité collective qu'on peut parler d'une véritable culture, sur laquelle les Occidentaux continuent de construire leurs rapports avec l'Autre : rien ne semble ébranler durablement la conviction qu'ils ont de leur supériorité. C'est ce noyau obscur de la culture occidentale que Sophie Bessis explore dans ce livre. Après une synthèse historique des relations de l'Occident avec les "autres", depuis la Renaissance, et des contenus successifs donnés à l'universel, elle propose un état des lieux des rapports de forces actuels – notamment économiques – entre ce qu'on appelle communément le Nord et le Sud. Elle étudie les formes nouvelles d'hégémonie des puissances mondiales, les réactions qu'elles suscitent dans les Suds, et les mutations en cours, peut-être porteuses d'un changement de l'ordre du monde. Et elle propose, sur cette base, des réponses stimulantes à tous ceux qui se posent des questions sur le cours actuel et sur les sens multiples de la mondialisation. Une lecture commentée sur : http://www.peripheries.net

Agenda

16e Festival de l’imaginaire - rituels, spectacles et musiques du monde
Maisons des cultures du monde - Paris Du 9 mars au 17 juin 2012 Un événement réalisé par la Maison des cultures du monde sous la direction d’Arwad esBer
"C'est ensemble que nous pourrons défendre la diversité culturelle de l'humanité, nous enrichir en reconnaissant l'Autre, cet Autre qui est constitutif de nous-mêmes."Arwad Esber Dédiée à l’accueil des manifestations étrangères selon tous leurs modes d’expression et quel que soit leur milieu d’origine – profane ou sacré, savant ou populaire, professionnel ou non professionnel, lettré ou oral, traditionnel ou contemporain –, la Maison des cultures du monde œuvre à la promotion et à la défense du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le Festival de l'imaginaire y apporte chaque année une réponse en partageant avec le public une programmation qui explore l'imaginaire de l'humanité, levant le voile sur des arts parfois méprisés, souvent marginalisés. Ce programme exigeant essaimera sur la scène parisienne, par exemple, les marionnettes Yakshagana du Karnataka, le Hat Chéo, (théâtre populaire dansé et masqué) du Vietnam, les Qhapaq Negro péruviens, mais aussi les Rifaï, une confrérie soufie qui s'est étendue depuis Bagdad jusqu'aux Balkans, ou encore l'orchestre arabo-andalou de Fès. Le festival s'achève en juin sur une programmation dédiée au Cap-Vert. La Maison des cultures du monde a été fondée en 1982 par Chérif Khaznadar afin de répondre à la nécessité d’appliquer le principe de réciprocité dans les relations culturelles françaises avec le monde. Elle est internationalement reconnue pour son expertise en matière de prospection sur le terrain, d’ingénierie culturelle et de programmation (spectacles, concerts, rituels, performances, rencontres, expositions,etc.) notamment dans le cadre du Festival de l’imaginaire. La Maison des cultures du monde, dirigée actuellement par Arwad Esber, est également l’opérateur délégué du ministère de la Culture et de la Communication pour la conception et la réalisation de programmes d’accueil et de formation (programmes “Courants”) destinés à des responsables culturels de tous les pays du monde. www.mcm.asso.fr

Libellés

Politique (381) social (341) actualité (279) corporation (265) loi (227) Corruption (208) geopolitique (201) Documentaire (155) documentary (143) Propaganda (129) Etats (128) Guerre (126) France (124) Internet (98) Reflexion (95) Pollution (94) crise (94) USA (93) Economie (89) Europe (85) Nouvelles Technologies (82) Santé (75) Arté (59) Argent (57) Etats-Unis (53) environnement (53) reportage (53) administration US (52) Nucléaire (51) Armement (48) Surveillance (46) Nucleaire (45) Chine (44) Armées (43) Mort (42) histoire (42) Japon (40) Japan (36) Police (34) le dessous des cartes (34) rapport (33) Banque (30) Petrole (30) censure (30) Energie (29) Agriculture (27) Eau (27) Afrique (25) Conflits (24) Fukushima (24) LOBBYS (24) Russie (22) gouvernements (22) Medias (21) Sécurité (21) Frontières (20) International (20) Agro Alimentaire (19) Catastrophe (19) Revolution (19) Armes (18) Pauvreté (18) Repression (18) geographie (18) China (17) OTAN (17) Libye (16) cybersécurité (16) gouvernance (16) Army (15) Carte (15) cyberspace (15) ARTE Reportage (14) Allemagne (14) Facebook (14) Inde (14) Moyen Orient (14) Cyber-activisme (13) FMI (13) Google (13) Royaume-Uni (13) cyberespionnage (13) sciences (13) Mali (12) Manipulations (12) commerce (12) enfant (12) philosophie (12) Israël (11) Violence (11) Web 2.0 (11) capitalisme (11) Afghanistan (10) CIA (10) Immigration (10) Journaliste (10) Livres (10) Syrie (10) finance (10) religion (10) traité (10) Bresil (9) Dictature (9) Drones (9) Pakistan (9) Radioactif (9) US (9) Vietnam (9) business (9) desinformation (9) election (9) militaires (9) secret (9) travail (9) 2011 (8) Climat (8) Droit de l'Homme (8) Démocratie (8) Gaz (8) Informations (8) Irak (8) Mexique (8) Reflextion (8) Somalie (8) conspiration (8) exploitation (8) mondialisation (8) terrorisme (8) Bolivie (7) Canada (7) Democratie (7) Discrimination (7) Filtrage (7) Presse (7) controle (7) crimes (7) manifestations (7) multinationales (7) trafic (7) 2012 (6) ACTA (6) Areva (6) Asie (6) Crise sociale (6) Droit (6) Gaza (6) Grande Bretagne (6) Haïti (6) Italie (6) Madagascar (6) Netizen Report (6) Nigeria (6) O.N.U (6) Oligarchie (6) RDC (6) Société (6) UE (6) changement climatique (6) danger (6) justice (6) mines (6) ocean (6) pirates (6) projet (6) Africa (5) Algerie (5) Arabie Saoudite (5) Bahreïn (5) Brésil (5) Chimique (5) Chomsky (5) Colonisation (5) Congo (5) Crise politique (5) Debat (5) Egypte (5) Indigènes (5) Inégalités (5) Liberté (5) Loppsi (5) NSA (5) ONG (5) Palestine (5) Pharmaceutique (5) Tunisie (5) Union Européene (5) Veolia (5) agrocarburants (5) big brother (5) contamination (5) ecologie (5) emploi (5) esclavage (5) hadopi (5) informatique (5) interview (5) menace (5) prison (5) AIEA (4) Accident (4) Agent (4) Bombes (4) Chili (4) Colombie (4) Contaminés (4) Grèce (4) Honduras (4) Iran (4) Microsoft (4) Migration (4) OMC (4) Occident (4) Perou (4) Racisme (4) Tchernobyl (4) Venezuela (4) Webdocumentaire (4) Wikileaks (4) brevet (4) dette (4) fichage (4) frontex (4) industrie (4) maladie (4) nanotechnologies (4) plastic (4) plastique (4) privatisation (4) privée (4) public (4) réfugiés (4) 2013 (3) Apple (3) Australie (3) Azerbaïdjan (3) Bangkok (3) Banque mondiale (3) Banques (3) Bosnie (3) Corée (3) Dechets (3) Espagne (3) Faim (3) Islande (3) Kazakhstan (3) Kenya (3) Liban (3) Maroc (3) Monde (3) NATO (3) Nature (3) Niger (3) OGM (3) OMS (3) Politics (3) Proche-Orient (3) Riz (3) Roms (3) Sahel (3) Sarkozy (3) Totalitaire (3) Turquie (3) Twitter (3) Ukraine (3) Uranium (3) Urbanisation (3) accords (3) art (3) cancers (3) charbon (3) culture (3) cyber-censure (3) drogue (3) ethnie (3) extreme droite (3) futur (3) gouvernement (3) minerais (3) piraterie (3) ressources (3) réseau (3) sondage (3) stratégie (3) télévision (3) écologie (3) 2014 (2) 2030 (2) Abus (2) Affaire (2) Africom (2) Afrique du Sud (2) Agent Orange (2) Amerique du Sud (2) Arabes (2) Argentine (2) Arménie (2) Articque (2) Atlas (2) Attentat (2) Australia (2) Balkans (2) Bangladesh (2) Belgique (2) Bio Carburants (2) Bioethique (2) Birmanie (2) Biélorussie (2) CRIIRAD (2) Cambodge (2) Cancer (2) Caucase (2) Centrafrique (2) Cloud (2) Coltan (2) Correa (2) Corée du nord (2) Coup d’Etat (2) Crise financière (2) Côte d'Ivoire (2) DARPA (2) Defense (2) Drone (2) Défense (2) EDF (2) EFSA (2) Emirats (2) Equateur (2) Espace (2) G8 (2) Gaz de Schiste (2) Gazoduc (2) Genocide (2) Germany (2) Ghana (2) Goldman Sachs (2) Guatemala (2) Géorgie (2) IKEA (2) India (2) Indiens (2) Irlande (2) Kirghizistan (2) Kosovo (2) Les infos dont on parle peu (2) Liberté d'expression (2) Mafia (2) Maghreb (2) Mosanto (2) Médias (2) Nation (2) Nouvel Ordre Mondial (2) Obama (2) Oppression (2) Paragay (2) Parlement (2) Patriot Act (2) Petropolis (2) Quatar (2) RFID (2) Retraites (2) Royaume Uni (2) Rwanda (2) Révolte (2) Sahara (2) Science (2) Serbie (2) Sexe (2) Space (2) Swift (2) Taiwan (2) Taïwan (2) Tepco (2) Thailande (2) U.R.S.S (2) Video (2) Viol (2) WTO (2) Yemen (2) aide alimentaire (2) aluminium (2) animaux (2) bilan (2) biotechnologie (2) chimie (2) civil (2) coup d’État (2) debt (2) dessous des cartes (2) developpement (2) diaspora (2) diplomatie (2) débat (2) délation (2) education (2) ex-Yougoslavie (2) famine (2) fonds d'investissement (2) graphisme (2) hack (2) humain (2) loi Internet et Création loi Hadopi (2) medecine (2) metal (2) misère (2) mondial (2) mur (2) news (2) paradis fiscaux (2) pesticides (2) piratage (2) poison (2) populisme (2) previsions (2) prostitution (2) président (2) sensure (2) telephonie (2) terre rare (2) territoire (2) textile (2) transport (2) villes (2) war (2) 11/9 (1) 1918 (1) 1945 (1) 2 (1) 2009 (1) 2010 (1) 23andMe (1) 9/11 (1) A TelecomTV Campaign (1) AFP (1) ALENA (1) APT (1) ASN (1) Abidjan (1) Agences de notation (1) Alimentarius (1) Almentaire (1) Amazonie (1) Amérindiens (1) Angola (1) Anonymous (1) ArmeFrance (1) Asile (1) Autodialogue à propos de New Babylon (1) Awards (1) B.R.I.C (1) BASM Conférence de Dublin Le texte du futur Traité adopté (1) BCE (1) Babylon District (1) Bayer (1) Berlin 1885 la ruée sur l'Afrique (1) Berlusconi (1) Bhoutan (1) Bilderberg 2008 (1) Bill Gates Rockefeller Svalbard (1) Black Hat (1) Blackwater (1) Botnet (1) Brazil (1) Burkina Faso (1) CEA (1) CETA (1) CFR (1) CNT (1) COMMENT) SUPREMATIE DE L'INFORMATION (1) CONSPIRATION - LE BRESIL DE LULA (1) CONTROLE TOTAL (1) CPI (1) CRU (1) CUG (1) Cachemire (1) Camera City (1) Child miners (1) Chypre (1) Cisjordanie (1) Citoyenneté (1) City (1) Clearstream (1) Club de Paris (1) Cnil (1) Codex (1) Collapse (1) Colombia (1) Combattre les mines et les BASM (1) Commission (1) Contrôle maximum sur tout le spectre électromagnétique (1) Corruption des syndicats l’enquête qui dérange (1) Costa Rica (1) Criminalité (1) Crise à la Banque mondiale et au FMI (1) Cuba (1) Côte d’Ivoire (1) C’est quoi une bonne nouvelle (1) Dadaab (1) Darfour (1) Davos (1) De l’explosion urbaine au bidonville global (1) Destabilisation (1) Documentaire : No es un Joc ( Ce n'est pas un Jeu ) (1) Doha (1) Dubaï (1) Déchets (1) EADS (1) ELENA (1) Ecole (1) Ecoterrorisme (1) Ecuador - The Rumble in the Jungle (1) Eglise (1) Embargo (1) End (1) Enquête en forêt tropicale (1) Erreurs statistiques de la Banque mondiale en Chine : 200 millions de pauvres en plus (1) Eurosatory (1) Exposé sur le nouveau mode actuel de répression politique en France (1) F.M.I Finances Mondiale Immorale (1) FAO (1) FARC (1) FEMA (1) FSC (1) Finlande (1) Foret (1) Forum social mondial FSM Belém (1) Foxconn (1) Franc Maçon (1) France-Afrique (1) Fujitsu (1) G20 (1) Gabon (1) Game (1) Gasland (1) Gazprom (1) Golfe Du Mexique (1) Google Cisco HP Ericsson et Verizon (1) Greenpeace (1) Gréce (1) Guantánamo (1) Guaraní (1) Guerre d’Algérie 1954-1962 (1) Guinée (1) Génocide (1) Génome (1) Géographies des alimentations (1) Géoingénierie (1) H1N1 (1) H2Oil (1) HAARP (1) HP (1) Hackers ni dieu ni maître (1) High-Tech (1) Hiroshima (1) Hollande (1) Hotel Sahara (1) I Am The Media (1) IBM (1) IMF (1) INTERNET (QUI (1) IPRED (1) Iceland (1) Icesave (1) Imiter (1) Indonesia (1) Indonesie (1) Insertion (1) Island (1) Italia (1) J.O (1) Jean Ziegler (1) Jesus Camp (1) KYSEA (1) Karachi (1) Kurdistan (1) L'Or bleu (1) LE HOLD-UP DU SIÈCLE (1) La Commission européenne lance un programme de propagande radio (1) La Démocratie en France 2008 (1) La Fin du Pétrole (1) La Paz (1) La Stratégie du choc (1) La Trahison des médias le dessous des cartes (1) La fin de la propriété de soi (1) La guerre de l'information utilise des opérations psychologiques agressives (1) La guerre invisible (1) La guerre pétrolière oubliée du Soudan (1) La menace iranienne (1) La quatrième révolution (1) Lakmi et Boomy (1) Laos (1) Le Secret des Sept Soeurs (1) Le club des incorruptibles (1) Le grand Monopoly du gaz (1) Le grand marché des cobayes humains (1) Le nuage (1) Le temps des mensonges (1) Le ventre de Tokyo (1) Les Armées Privées dans la Cible (1) Les Occidentaux dénient que la Géorgie a procédé à un génocide (1) Les enfants des rues de Mumbai (1) Les insurgés de la terre (1) Les nouveaux chiens de gardes (1) Les secrets de la forteresse Europe (1) Leviev (1) Littérature (1) Livre (1) Londres (1) MSF (1) Malaisie (1) Malediction (1) Manille (1) Mauritanie (1) Mayotte (1) Medcament (1) Mexico (1) Minorité nationale (1) Mogadiscio (1) Money (1) Mongolie (1) Monsanto (1) Moving forward (1) Mozambique (1) Mururoa (1) Music (1) Musique (1) Médias citoyens (1) NED (1) Nazis (1) Nazisme (1) Neo Conservateurs (1) Nepal (1) Nes (1) Nestlé (1) Nicaragua (1) Nigéria (1) Noam (1) Norvège (1) Notre poison quotidien (1) Nouvelle Zelande (1) Nuage Mortel (1) O.G.M ?? Vous avez dit O.G.M : Organisation Générale du Mensonge (1) O.M.S (1) OFCE (1) Oil (1) Oman (1) Orange (1) Ormuz (1) Ouganda (1) Ouïgours (1) P2 (1) PIPA (1) PRISM (1) Pacifique (1) Papouasie (1) Paraguay (1) Pays Bas (1) Paysans (1) Pentagone (1) Pentagone: Nous devons combattre le Net (1) Perhttp://www.blogger.com/img/blank.gifte (1) Perte (1) Philippines (1) Phtographe (1) Planète à vendre (1) Pologne (1) Polynésie (1) Portugal (1) President (1) Prison Valley (1) Prix agricoles les véritables raisons de l’inflation (1) Prévisions (1) Prêt à jeter (1) Publicité (1) Pêche (1) QUOI (1) Quelle devrait être la politique européenne de l'immigration (1) RATP (1) Rapport Angelides (1) Reflection sur : Le monde de l'image (1) Regis Debray (1) Ruhnama (1) Révolution (1) SOPA (1) STIC (1) Samsung (1) Sans lutte pas de victoire possible (1) Savoir (1) Schiste (1) Scoop (1) Senegal (1) Shanghaï (1) Singapour (1) Skype (1) Sociologie (1) Soudan (1) Sri Lanka Tsunami tourisme banque mondiale (1) Station (1) Stratfor (1) Suisse (1) Sénégal (1) TAFTA (1) TPP (1) TSCG (1) TTIP (1) Tchad (1) The Shock Doctrine (1) Tibet (1) Tienanmen (1) Tokyo Freeters (1) Total (1) Touaregs (1) Turkménistan (1) U.A (1) U.S.A (1) UMP (1) Une livraison de Nouvelles questions féministes (1) Union Africaine (1) Union Européenne (1) United Kingdom (1) Vaccin (1) Vatican (1) Vie Privée (1) Viellesse (1) Viêtnam (1) VoIP (1) Voies de navigations (1) Volcan (1) Vu du ciel (1) Wackenhut (1) Water makes money (1) Windows (1) Yahoo (1) Yakutsk (1) Yaoundé by night (1) Zambie (1) Zeitgeist (1) accord (1) activisme (1) alex (1) anonymat (1) archives (1) article (1) assassinat (1) avocat (1) bactériologique (1) barrage (1) bauxite (1) bildenberg (1) biomimétisme (1) biotech (1) blocus (1) bourse (1) boycott (1) caméra (1) centrale (1) change (1) citizen berlusconi (1) coke (1) congrès (1) contamine (1) crime (1) c’est innover (1) dead (1) discours (1) domination (1) droits de l'homme (1) déchets toxiques (1) démographie (1) département (1) désinformation (1) d’Amnesty (1) e (1) electronique (1) enseignement (1) entreprises (1) estonie (1) etude (1) européen (1) eurosur (1) experience (1) explosifs (1) falsifiabilité et modèle standard de l'évolution stellaire (1) fanatism (1) femmes (1) fiscal (1) fête (1) grève (1) hackers (1) harmaceutique (1) hydrates de méthane (1) iPhone (1) information (1) ingérance (1) inondations (1) irradiés (1) jeu (1) jeux video (1) jones (1) journalisme (1) jugement (1) l'Oreal (1) la tyrannie du cool (1) lithium (1) main basse sur le riz (1) mandat (1) mer (1) methane (1) meu (1) monarchie (1) monnaie (1) obsolescence (1) opinion (1) or (1) parti de droite (1) patriotisme (1) protection des viols de brevets Google Cisco HP Ericsson Verizon (1) psychologie (1) rafale (1) rebellion (1) recherche (1) ressources naturelles (1) réunions secrètes UE OGM (1) sables bitumineux (1) salaires (1) saumon (1) sous-marin (1) speculation (1) structure (1) sureté (1) taxe (1) tourisme (1) toxique (1) transgenic (1) tribunal (1) victimes (1) vidéo (1) virus (1) vote (1) vêtements (1) ÉVASION FISCALE (1) Élections (1) États-Unis (affaires extérieures) (1) Étienne Chouard (1)