5 janvier 2013

Un printemps Birman ? Qui s'interresse à la Birmanie ?

Source : http://ddc.arte.tv/emission/un-printemps-birman-1-2
Source : http://ddc.arte.tv/emission/qui-s-interesse-a-la-birmanie-2-2
11/2012





Fin de la dictature militaire en place depuis un demi siècle, libération et élection d’Aung San Suu Kyi au Parlement, abolition de la censure sur les médias : la Birmanie opère une transition politique sans précédent depuis mars 2011. Le Dessous des Cartes propose de revenir sur l’histoire de cette nation multi-ethnique divisée et sur la marche vers la démocratie dans laquelle le pays s’est engagé.

Située entre les deux grandes puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde, la Birmanie se trouve aujourd’hui au cœur d’enjeux régionaux de plus en plus stratégiques. Entre rivalités maritimes, course aux ressources énergétiques, lutte d’influence en Asie du Sud-Est, le Dessous des Cartes tente de comprendre en quoi la Birmanie est appelée à jouer un rôle central dans l’océan Indien.



Lectures

Histoire de la Birmanie contemporaine : Le pays des prétoriens
Renaud Egreteau
Fayard
09/2010
Présentation de l'éditeur
"Née par les armes voilà soixante ans, la Birmanie est aujourd’hui le plus ancien régime militaire du monde.
Résultat : des forces armées omniprésentes asphyxient la vie politique, laissent trente millions de Birmans avec moins d’un euro par jour pour vivre et une dizaine d’ethnies en guerre civile plus ou moins continue. Grenier à riz de l’Asie et l’un des pays les plus alphabétisés du monde en 1948, la Birmanie marche au pas de l’oie vers le non-développement.
Et les vicissitudes infligées à Aung San Suu Kyi, Prix Nobel iconifiée qui incarne la seule opposition démocratique, laissent augurer un long purgatoire.
Sauf que la réalité, mesurée sur le terrain et étayée par les sources inédites rassemblées par Renaud Egreteau, se révèle beaucoup plus compliquée. La Birmanie ploie sous le poids d’un « passé qui ne passe pas » : l’influence japonaise des années 1930 et la colonisation britannique ; elle est hantée par la menace des deux géants qui la bordent – la Chine et l’Inde – et par « l’invasion » redoutée des ONG, des Occidentaux et du capitalisme libéral.
Sans complaisance ni concession, Renaud Egreteau déconstruit le paradoxe d’un pays qui tient ensemble sous la poigne des prétoriens. Si la démocratie et le développement comptaient moins que l’entre-soi ?"
À propos de l’auteur
Docteur de l’Institut d'études politiques de Paris, Renaud Egreteau est chercheur à l’université de Hong Kong.
 Date de parution : 09/2010
Ma Birmanie
Aung San Suu Kyi s'entretient avec Alan Clements - Traduit par Françoise Marchand-Sauvagnargues
Fayard / Pluriel
02/2012
Présentation de l'éditeur
"Les récents événements en Birmanie ont révélé au monde le nom d’Aung San Suu Kyi, âme de la résistance du peuple birman à la dictature et Prix Nobel de la paix.
D’où tire-t-elle la conviction et la force qui, depuis près de vingt ans, lui permettent de mener avec un héroïsme tranquille le plus inégal des combats contre la junte au pouvoir en Birmanie ? Elle refuse la provocation, elle refuse la peur, elle refuse la haine.
Elle s’obstine à réclamer le dialogue. Comment a-t-elle réussi à garder cette extraordinaire mesure face aux injures, aux arrestations – elle est depuis douze ans prisonnière dans sa propre maison et est restée plus de deux ans sans nouvelles de son mari et de ses jeunes enfants – et face aux brimades quotidiennes ?
Avec une clarté et une simplicité admirables, elle l’explique longuement dans ce livre à la fois d’une actualité brûlante et d’une philosophie intemporelle."
À propos de l’auteur
Alan Clements, qui a réalisé ces entretiens publiés en première édition sous le titre "La Voix du défi", a vécu sept ans dans un monastère birman, avant d’être expulsé de Birmanie. Pour cette édition, il a actualisé la chronologie et rédigé une introduction inédite, qui précise le rôle d’Aung San Suu Kyi dans les événements actuels.
Date de parution : 02/2012
Birmanie - Rêves sous surveillance
Gérard Cohen et Manon Ott
Autrement
05/2008
Présentation de l'éditeur
« La société civile birmane connaît l'oppression de la dictature militaire depuis quarante ans. Dans un univers répressif ubuesque, la survie et la résistance des esprits sont devenues une culture intime et nationale au fil des générations. Manon Ott et Grégory Cohen ont rencontré des Birmans. Intellectuels, commerçants, moines ou travailleurs migrants qui racontent leurs rêves sous surveillance ».
À propos des auteurs : Manon et Grégory sont tous deux photographes et cinéastes documentaristes. En parallèle de recherches en sciences sociales, ils ont suivi des formations en photographie et en cinéma documentaire. Leur double formation les a menés vers une démarche documentaire, en photographie comme en cinéma, avec ce désir de réfléchir au travers des images sur des enjeux contemporains de nos sociétés, de s’interroger sur le rôle des images et sur la question du regard, sur la place de celui qui « regarde » et sur son rapport à l’Autre.
En 2003, ils ont fondé avec d’autres photographes et cinéastes documentaristes le collectif : Les yeux dans le monde.
Date de parution : 05/2008
Les Rohingya de Birmanie - Arakanais, musulmans et apatrides
Gabriel Defert
Aux lieux d'être
06/2007
Présentation de l'éditeur
"La junte militaire qui dirige la Birmanie n'offre pas à ses citoyens des conditions de vie idéales. Autoritaire et brutale, elle a maintenu en détention pendant de longues années le Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, pratique le travail forcé et ne répugne pas à la violence. Pourtant, il y aurait pire que d'être birman : ne pas l'être.
Les Rohingya, population musulmane du nord de la province birmane d'Arakan située à la frontière du Bangladesh, sont exclus de la liste officielle recensant les 135 minorités nationales et sont privés des droits les plus élémentaires. Leurs déplacements sont étroitement contrôlés, leurs terres confisquées, leur droit à fonder des familles discuté. Ils sont soumis à toutes sortes de brimades de la part d'une administration qui les méprise. Ce livre s'efforce de comprendre comment pareille exclusion a pu se produire, remontant aux racines de l'histoire de la région jusqu'à révéler la pénible réalité du présent."
À propos de l’auteur
Gabriel Defert est l'auteur de nombreux articles et de deux ouvrages sur l'Asie du Sud-Est : « Timor Est : le génocide oublié » (L'Harmattan) et « L'Indonésie et la Nouvelle-Guinée-Occidentale » (L'Harmattan).
Date de parution : 06/2007
Une histoire birmane
George Orwell - Traduction de Claude Noël
10/18
2001
"Cinq années d'ennui, sans même le son des trompettes ! Dans ce livre, George Orwell relate son expérience d'officier dans les forces de l'ordre en Birmanie de 1922 à 1927. Il marque également sa prise de conscience personnelle et son interrogation sur le destin de l'Angleterre en tant que puissance coloniale. Ce récit donne à sentir – de l'intérieur toujours, et non sans force dramatique – le conditionnement fait d'extrême discipline, d'arrogance, de snobisme et de terreur travestie qui constitue le bagage de tout serviteur de l'Empire britannique." Jil Silberstein, Le Passe-Muraille.
À propos de l’auteur
George Orwell, de son vrai nom Eric Arthur Blair, est un écrivain anglais, chroniqueur, critique littéraire et romancier, né le 25 juin 1903 à Motihari (Inde britannique, aujourd'hui en Inde) et mort le 21 janvier 1950 à Londres.
Son œuvre porte la marque de ses engagements, qui trouvent eux-mêmes pour une large part, leur source dans l'expérience personnelle de l'auteur : contre l'impérialisme britannique, après son engagement de jeunesse comme représentant des forces de l'ordre colonial en Birmanie ; pour la justice sociale et le socialisme, après avoir observé et partagé les conditions d'existence des classes laborieuses à Londres et à Paris ; contre les totalitarismes nazi et soviétique, après sa participation à la guerre d'Espagne.
Date de parution : 2001
La vallée des rubis
Joseph Kessel
Gallimard
01/1994
Présentation de l'éditeur
"Plus secrète que la Mecque, plus difficile d'accès que Lhassa, il existe au cœur de la jungle birmane une petite cité inconnue des hommes et qui règne pourtant sur eux par ses fabuleuses richesses depuis des siècles : c'est Mogok, citadelle du rubis, la pierre précieuse la plus rare, la plus chère, la plus ensorcelante. Mogok, perdue dans un dédale de collines sauvages par-delà Mandalay. Mogok autour de laquelle rôdent les tigres. La légende assure qu'aux temps immémoriaux un aigle géant, survolant le monde, trouva dans les environs de Mogok une pierre énorme, qu'il prit d'abord pour un quartier de chair vive tant elle avait la couleur du sang le plus généreux, le plus pur. C'était une sorte de soleil empourpré. L'aigle emporta le premier rubis de l'univers vers la cime la plus aiguë de la vallée. Ainsi naquit Mogok..."
À propos de l’auteur
Joseph Kessel (1898-1979) est un voyageur aventurier, journaliste, grand reporter et romancier français. Une bio-bibliographie complète est proposée sur le site de l'éditeur : Gallimard.
Date de parution : 01/1994

Agenda

Parcours d’automne - Scènes de chasse en Asie
Musée Guimet - Paris
du 3 novembre 2012 au 4 février 2013
Le musée Guimet organise, du 3 novembre 2012 au 4 février 2013, un parcours inédit sur le thème de la chasse en Asie.
Ce parcours d’automne traduira une pratique très représentée – la chasse – dans l’ensemble de l’art asiatique, en archéologie comme en peinture, mais aussi dans le domaine des textiles et de la céramique, et couvrant toutes les périodes de l’histoire depuis l’âge du Bronze jusqu’au XIXe siècle.
Le musée donne à découvrir plus particulièrement : pour l’Afghanistan, des reliefs sur pierre ; pour l’Inde, des textiles et des miniatures ; pour l’Asie du Sud-Est, des céramiques, manuscrits et photographies d’archive ; des thang-ka pour le Tibet ; pour la Chine, des bronzes ainsi que des céramiques, des peintures, et un superbe paravent de Coromandel ; pour le Japon, des estampes et une paire de paravents ; enfin, pour la Corée, un rare paravent de la dynastie Choson.
L'originalité de ce parcours est que les quatre-vingts œuvres, extraites des réserves du musée, seront présentées dans les salles se mêlant ainsi à l’ensemble des sections géographiques du musée Guimet, de l’Inde au Japon en passant par l’Afghanistan, le Tibet, la Chine, l’Asie du Sud-Est et la Corée.
Raconter la pratique de la chasse en Asie, c'est raconter l'expression de l’autorité exercée par les souverains sur leur peuple et leur territoire lorsque, réservée à une élite, elle correspond à une activité aristocratique qui n’est soumise à aucune considération économique.
C'est aussi raconter les croyances chamanistes qui ont érigé la chasse au rang d’activité rituelle nécessitant une intense préparation spirituelle et permettant de communiquer avec les ancêtres. Ce qui, en même temps, montre que la condamnation du meurtre de tout être vivant est profondément ancrée dans certaines cultures asiatiques et qu'elle est favorisée par certains courants religieux, tels que le jaïnisme ou le bouddhisme. Le chasseur, alors considéré comme un barbare sanguinaire, est représenté sur certaines peintures religieuses comme un être en perdition, égaré bien loin du chemin qui mène à l’Éveil.

Lectures

Birmanie - Rêves sous surveillance
Gérard Cohen et Manon Ott
Autrement
05/2008
Présentation de l'éditeur
« La société civile birmane connaît l'oppression de la dictature militaire depuis quarante ans. Dans un univers répressif ubuesque, la survie et la résistance des esprits sont devenues une culture intime et nationale au fil des générations. Manon Ott et Grégory Cohen ont rencontré des Birmans. Intellectuels, commerçants, moines ou travailleurs migrants qui racontent leurs rêves sous surveillance ».
À propos des auteurs : Manon et Grégory sont tous deux photographes et cinéastes documentaristes. En parallèle de recherches en sciences sociales, ils ont suivi des formations en photographie et en cinéma documentaire. Leur double formation les a menés vers une démarche documentaire, en photographie comme en cinéma, avec ce désir de réfléchir au travers des images sur des enjeux contemporains de nos sociétés, de s’interroger sur le rôle des images et sur la question du regard, sur la place de celui qui « regarde » et sur son rapport à l’Autre.
En 2003, ils ont fondé avec d’autres photographes et cinéastes documentaristes le collectif : Les yeux dans le monde.
Date de parution : 05/2008
Birmanie 2020 - De l'état des lieux aux perspectives
Olivier Guillard - Collectif
Dalloz-Sirey
11/2009
Quatrième de couverture
« À la jonction des mondes indien, chinois et sud-est asiatique, la Birmanie du bouddhisme-roi et de la démocratie contrariée, des généraux omnipotents et du peuple outragé, demeure pour l'Occident une mystérieuse inconnue, une soixantenaire au destin tourmenté.
En 2012, les 50 millions de Birmans observeront le 50e "anniversaire" de l'arrivée au pouvoir d'une junte militaire, inoxydable caste de généraux qui, depuis lors et en dépit de diverses tentatives de soulèvement intérieur et d'une foultitude de sanctions internationales, applique sans état d'âme son joug à la population, une des plus démunies d'Asie.
Alors que la diplomatie américaine annonce - sous condition - son intention de reprendre langue avec le gouvernement, Aung San Suu Kyi, l'icône démocratique nationale, consent à un " dialogue conditionnel " avec la junte, un chapitre inédit de l'histoire birmane est sur le point de s'écrire.
En promettant un scrutin au printemps 2010 – le premier depuis 1990 – le régime a jeté les bases d'une évolution possible... dont on discerne mal les contours et moins encore, les répercussions à venir, les ondes de choc, plus ou moins bienvenues. D'ici une dizaine d'années, quelles auront été ses principales conséquences sur le cours de l'impétueux fleuve birman ? Cet ouvrage esquisse en premier lieu un panorama général de la Birmanie d'aujourd'hui avant d'imaginer dans un second temps, à travers divers scénarios, ce que pourraient être ses contours à horizon 2020. Un exercice prospectif dont certaines intuitions pourraient redonner foi à l'attachant peuple birman... »
À propos de l’auteur : directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), docteur en droit international, Olivier Guillard est associé chez Crisis Consulting, cabinet de conseil et d'ingénierie spécialisé dans l'analyse et la gestion des risques internationaux. Il a auparavant travaillé plusieurs années au ministère de la Défense et est l'auteur de divers ouvrages sur le sous-continent indien.
Date de parution : 11/2009
Birmanie contemporaine
Sous la direction de Gabriel Defert
Éditions les Indes savantes/ IRASEC - Collection : Asie XXI
2008
Présentation de l’éditeur
« Quelques milliers de bonzes défilant dans les rues de Rangoun, en septembre 2007, ont suffi à mobiliser les médias internationaux qui ont sans doute un peu vite qualifié ce grand mouvement de "Révolution Safran". Une nouvelle fois, l‘Occident a révélé son incapacité à lire l’actualité mondiale sans se référer à ses propres paradigmes culturels et politiques. Le traitement des événements s’est traduit par une vision manichéenne de l’histoire, opposant Aung San Suu Kyi d’une part, idéalisée et consacrée par un prix Nobel de la paix en 1991, à une junte militaire sanglante et tyrannique destinée à occuper la place qu’on lui prête dans un imaginaire axe du mal.
Et si la Birmanie n’était pas réductible à ce schéma duel ? Suite à l’échec du mouvement et à la répression qui s’est abattue sur le pays, les médias se sont détournés vers d’autres points chauds de la planète, laissant la Birmanie, aussi appelée Myanmar, retrouver les cadres et le cours de son existence si particulière, en marge des valeurs prônées par l’Occident.
Ce livre a pour ambition de combler un silence et de mettre en lumière une réalité birmane méconnue. Il s’agit d’analyser la vie d’un pays, le quotidien d’un peuple divers et singulier et d’approcher sans a priori ceux qui le composent et le caractérisent. En offrant une vision panoptique de la Birmanie, cet ouvrage conduit à une meilleure connaissance de l’un des pays les plus fermés de la planète. »
Date de parution : 2008
Géopolitique de l’océan Indien

Hérodote N°145
04/ 2012
Présentation de l’éditeur
« Au centre de l’océan Indien, la base américaine de Diego Garcia.
À l’est, la VIIe flotte de l’US Navy, qui croise jusqu’au Pacifique. À l’ouest, la Ve flotte qui surveille le Golfe et ses abords, et la VIe flotte qui croise aussi dans l’Atlantique. Au nord, la route maritime du pétrole, essentielle aux approvisionnements énergétiques de la Chine et du Japon, et celle du canal de Suez aujourd’hui perturbée par les pirates au large d’Aden. Et partout, la Chine avance ses pions, construisant des ports que doublent des investissements économiques dans les États riverains. Enfin, dans cet océan qui porte son nom, l’Inde dispose d’une marine de guerre qui monte rapidement en puissance.
L’océan Indien est ainsi devenu une zone stratégique de première importance à l’échelle mondiale. La France y est présente de longue date, l’Union européenne depuis 2009, via la force de lutte antipiraterie Atalante.
Ce numéro d’Hérodote éclaire les enjeux d’un océan qui joua jadis un rôle essentiel lors de la première mondialisation et qui retrouve aujourd’hui, avec la poussée des grands États émergents, une place considérable dans l’économie mondiale, entre le cap de Bonne-Espérance et le détroit de Malacca. »
En kiosque ou sur le site : www.herodote.org/index.php
Date de parution : 04/2012
Nay Pyi Taw - Une résidence royale pour l'armée birmane
Guy Lubeigt
Éditions Les Indes savantes
16/02/2012
Présentation de l’éditeur
« En 2005, la junte birmane a entamé la construction de Nay Pyi Taw, sa nouvelle capitale. Pourquoi les militaires birmans ont-ils choisi une zone désertique et à l'écologie fragile pour cette délocalisation ? Quel est le message international qu'entend faire partager l'armée en édifiant une nouvelle "cité royale" ? Quels sont les soubassements géopolitique, stratégique, religieux, administratif et économique d'une telle entreprise ? Nay Pyi Taw.
Le livre s'attache à décrire les lieux et leurs enjeux, levant le voile sur le mystère qui entoure la nouvelle capitale de l'Union et ses retombées sur un peuple, quasiment muselé depuis bientôt cinquante ans. L'ouvrage met en évidence les raisons de tout ordre qui ont poussé les dirigeants birmans à délocaliser leur pouvoir dans cette zone à la croisée des voies de circulation et d'échanges millénaires entre la Chine et les pays du Sud-Est asiatique. »
À propos de l’auteur : homme de terrain et témoin des événements de 1988 en Birmanie, c'est avec un regard de géographe et d'historien que Guy Lubeigt, ancien chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et partenaire de l'Irasec, a découvert la Birmanie en 1968. Il y a vécu 28 ans et n'a jamais cessé d'y voyager. Plus de cent vingt publications scientifiques et grand public témoignent de son attachement à la Birmanie et à son décryptage.
Date de parution : 02/2012

Agenda

Parcours d’automne - Scènes de chasse en Asie
Musée Guimet - Paris
du 3 novembre 2012 au 4 février 2013
Le musée Guimet organise, du 3 novembre 2012 au 4 février 2013, un parcours inédit sur le thème de la chasse en Asie.
Ce parcours d’automne traduira une pratique très représentée – la chasse – dans l’ensemble de l’art asiatique, en archéologie comme en peinture, mais aussi dans le domaine des textiles et de la céramique, et couvrant toutes les périodes de l’histoire depuis l’âge du Bronze jusqu’au XIXe siècle.
Le musée donne à découvrir plus particulièrement : pour l’Afghanistan, des reliefs sur pierre ; pour l’Inde, des textiles et des miniatures ; pour l’Asie du Sud-Est, des céramiques, manuscrits et photographies d’archive ; des thang-ka pour le Tibet ; pour la Chine, des bronzes ainsi que des céramiques, des peintures, et un superbe paravent de Coromandel ; pour le Japon, des estampes et une paire de paravents ; enfin, pour la Corée, un rare paravent de la dynastie Choson.
L'originalité de ce parcours est que les quatre-vingts œuvres, extraites des réserves du musée, seront présentées dans les salles se mêlant ainsi à l’ensemble des sections géographiques du musée Guimet, de l’Inde au Japon en passant par l’Afghanistan, le Tibet, la Chine, l’Asie du Sud-Est et la Corée.
Raconter la pratique de la chasse en Asie, c'est raconter l'expression de l’autorité exercée par les souverains sur leur peuple et leur territoire lorsque, réservée à une élite, elle correspond à une activité aristocratique qui n’est soumise à aucune considération économique.
C'est aussi raconter les croyances chamanistes qui ont érigé la chasse au rang d’activité rituelle nécessitant une intense préparation spirituelle et permettant de communiquer avec les ancêtres. Ce qui, en même temps, montre que la condamnation du meurtre de tout être vivant est profondément ancrée dans certaines cultures asiatiques et qu'elle est favorisée par certains courants religieux, tels que le jaïnisme ou le bouddhisme. Le chasseur, alors considéré comme un barbare sanguinaire, est représenté sur certaines peintures religieuses comme un être en perdition, égaré bien loin du chemin qui mène à l’Éveil.

Réponse à la gauche anti-antiguerre

Par Jean Bricmont
26/12/2012
Source :
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Incapable de se reconstruire idéologiquement depuis la disparition de son grand frère soviétique, la gauche européenne s’est abîmée dans les combats sociétaux à l’intérieur et l’interventionnisme humanitaire à l’extérieur. En pleine incohérence, elle appelle à la protection des peuples par l’impérialisme états-unien. Mais comment peut-on souhaiter protéger qui que ce soit quand on a soi-même renoncé à sa liberté ?


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Depuis les années 1990 et en particulier depuis la guerre du Kosovo en 1999, les adversaires des interventions occidentales et de l’OTAN ont dû faire face à ce qu’on pourrait appeler une gauche (et une extrême gauche) anti-antiguerre, qui regroupe la social-démocratie, les Verts, et le plus gros de la gauche « radicale » (le Nouveau Parti Anticapitaliste [1], divers groupes antifascistes etc.) [2]. C’est une gauche qui ne se déclare pas ouvertement en faveur des interventions militaires occidentales et est parfois critique de celles-ci (en général, uniquement par rapport aux tactiques suivies et aux intentions, pétrolières ou géostratégiques, attribuées aux puissances occidentales), mais elle dépense le plus gros de son énergie à « mettre en garde » contre les dérives supposées de la partie de la gauche qui reste fermement opposée à ces interventions.

Elle nous appelle à soutenir les « victimes » contre les « bourreaux », à être « solidaires des peuples contre les tyrans », à ne pas céder à un « anti-impérialisme », un « antiaméricanisme », ou un « antisionisme » simplistes, et, surtout, à ne pas nous allier à l’extrême droite. Après les Albano-Kosovars, en 1999, on a eu droit aux femmes afghanes, aux Kurdes irakiens, et plus récemment aux peuples libyen et syrien, que « nous » devons protéger.

On ne peut pas nier que la gauche anti-antiguerre ait été extrêmement efficace. La guerre en Irak, qui était présentée sous forme d’une lutte contre une menace imaginaire, a bien suscité une opposition passagère, mais il n’y a eu qu’une très faible opposition à gauche aux interventions présentées comme « humanitaires », telles que celle du Kosovo, le bombardement de la Libye, ou l’ingérence en Syrie aujourd’hui. Toute réflexion sur la paix ou l’impérialisme a simplement été balayée devant l’invocation du « droit d’ingérence », de la « responsabilité de protéger », ou du « devoir d’assistance à peuple en danger ».

Une extrême gauche nostalgique des révolutions et des luttes de libération nationale tend à analyser tout conflit à l’intérieur d’un pays donné comme une agression d’un dictateur contre son peuple opprimé aspirant à la démocratie. L’interprétation, commune à la gauche et à la droite, de la victoire de l’Occident dans la lutte contre le communisme, a eu un effet semblable.

Qui est ce « nous » qu’on appelle à « protéger et intervenir » ?

 

L’ambigüité fondamentale du discours de la gauche anti-antiguerre porte sur la question de savoir qui est le « nous » qui doit protéger, intervenir, etc. S’il s’agit de la gauche occidentale, des mouvements sociaux ou des organisations de défense des droits de l’homme, on doit leur poser la question que posait Staline à propos du Vatican : « combien de divisions avez-vous ? » En effet, tous les conflits dans lesquels « nous » sommes supposés intervenir sont des conflits armés. Intervenir signifie intervenir militairement et pour cela, il faut avoir les moyens militaires de le faire.

Manifestement, la gauche européenne n’a pas ces moyens. Elle pourrait faire appel aux armées européennes pour qu’elles interviennent, au lieu de celles des Etats-Unis ; mais celles-ci ne l’ont jamais fait sans un appui massif des Etats-Unis, ce qui fait que le message réel de la gauche anti-antiguerre est : « Messieurs les Américains, faites la guerre, pas l’amour ! ». Mieux : comme, après leur débâcle en Afghanistan et en Irak, les Américains ne vont plus se risquer à envoyer des troupes au sol, on demande à l’US Air Force, et à elle seule, d’aller bombarder les pays violateurs des droits de l’homme.

On peut évidemment soutenir que l’avenir des droits de l’homme doit être confié aux bons soins et à la bonne volonté du gouvernement des des Etats-Unis, de ses bombardiers et de ses drones. Mais il est important de comprendre que c’est cela que signifient concrètement tous les appels à la « solidarité » et au « soutien » aux mouvements sécessionnistes ou rebelles engagés dans des luttes armées. En effet, ces mouvements n’ont nul besoin de slogans criés dans des « manifestations de solidarité » à Bruxelles ou Paris, et ce n’est pas cela qu’ils demandent. Ils veulent des armes lourdes et le bombardement de leurs ennemis et, cela, seuls les Etats-Unis peuvent le leur fournir.

La gauche anti-antiguerre devrait, si elle était honnête, assumer ce choix, et appeler ouvertement les Etats-Unis à bombarder là où les droits de l’homme sont violés ; mais elle devrait alors assumer ce choix jusqu’au bout. En effet, c’est la même classe politique et militaire qui est supposée sauver les populations « victimes de leur tyrans » et qui a fait la guerre du Vietnam, l’embargo et les guerres contre l’Irak, qui impose des sanctions arbitraires contre Cuba, l’Iran et tous les pays qui lui déplaisent, qui soutient à bout de bras Israël, qui s’oppose par tous les moyens, y compris les coups d’Etat, à tous les réformateurs en Amérique Latine - d’Arbenz à Chavez en passant par Allende, Goulart et d’autres - et qui exploite de façon éhontée les ressources et les travailleurs un peu partout dans le monde. Il faut beaucoup de bonne volonté pour voir dans cette classe politique et militaire l’instrument du salut des « victimes », mais c’est, en pratique, ce que la gauche anti-antiguerre prône, parce que, étant donné les rapports de force dans le monde, il n’existe aucune autre instance capable d’imposer sa volonté par des moyens militaires.
Evidemment, le gouvernement des Etats-Unis sait à peine que la gauche anti-antiguerre européenne existe ; Washington décide de faire ou non la guerre en fonction de ses chances de succès, de ses intérêts, de l’opposition interne et externe à celle-ci, etc. Et, une fois la guerre déclenchée, Washington veut la gagner par tous les moyens. Cela n’a aucun sens de lui demander de ne faire que de bonnes interventions, seulement contre les vrais méchants, et avec des gentils moyens qui épargnent les civils et les innocents.

Ceux qui ont appelé l’OTAN à « maintenir les progrès pour les femmes afghanes », comme Amnesty International (USA) l’a fait lors du meeting de l’OTAN à Chicago [3], appellent de fait les Etats-Unis à intervenir militairement et, entre autres, à bombarder des civils afghans et à envoyer des drones sur le Pakistan. Cela n’a aucun sens de leur demander de protéger et pas de bombarder, parce que c’est ainsi que les armées fonctionnent.

Un des thèmes favoris de la gauche anti-antiguerre est d’appeler ceux qui s’opposent aux guerres à ne pas « soutenir le tyran », en tout cas pas celui dont le pays est attaqué. Le problème est que toute guerre nécessite un effort massif de propagande ; et que celle-ci repose sur la diabolisation de l’ennemi et, surtout, de son dirigeant. Pour s’opposer efficacement à cette propagande, il faut nécessairement dénoncer les mensonges de la propagande, contextualiser les crimes de l’ennemi, et les comparer à ceux de notre propre camp. Cette tâche est nécessaire mais ingrate et risquée : on vous reprochera éternellement la moindre erreur, alors que tous les mensonges de la propagande de guerre sont oubliés une fois les opérations terminées.

Bertrand Russell et les pacifistes britanniques étaient déjà, lors de la Première Guerre mondiale, accusés de « soutenir l’ennemi » ; mais, s’ils démontaient la propagande des Alliés, ce n’était pas par amour du Kaiser, mais par attachement à la paix. La gauche anti-antiguerre adore dénoncer « les deux poids deux mesures » des pacifistes cohérents qui critiquent les crimes de leur propre camp mais contextualisent ou réfutent ceux qui sont attribués à l’ennemi du moment (Milosevic, Kadhafi, Assad, etc.), mais ces « deux poids deux mesures » ne sont jamais que la conséquence d’un choix délibéré et légitime : contrer la propagande de guerre là où l’on se trouve (c’est-à-dire en Occident), propagande qui elle-même repose sur une diabolisation constante de l’ennemi attaqué ainsi que sur une idéalisation de ceux qui l’attaquent.
La gauche anti-antiguerre n’a aucune influence sur la politique états-unienne, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’effets. D’une part, sa rhétorique insidieuse a permis de neutraliser tout mouvement pacifiste ou antiguerre, mais elle a aussi rendu impossible toute position indépendante d’un pays européen, comme ce fut le cas pour la France sous De Gaulle, et même, dans une moindre mesure, sous Chirac, ou pour la Suède d’Olof Palme. Aujourd’hui, une telle position serait immédiatement attaquée par la gauche anti-antiguerre, qui possède une caisse de résonance médiatique considérable, comme un « soutien au tyran », une politique « munichoise », coupable du « crime d’indifférence ».

Ce que la gauche anti-antiguerre a accompli, c’est de détruire la souveraineté des Européens face aux Etats-Unis et d’éliminer toute position de gauche indépendante face aux guerres et à l’impérialisme. Elle a aussi mené la majorité de la gauche européenne à adopter des positions en totale contradiction avec celles de la gauche latino-américaine et à s’ériger en adversaires de pays comme la Chine ou la Russie qui cherchent à défendre le droit international (et ont parfaitement raison de le faire).

Un aspect bizarre de la gauche anti-antiguerre c’est qu’elle est la première à dénoncer les révolutions du passé comme ayant mené au totalitarisme (Staline, Mao, Pol Pot, etc.) et qu’elle nous met sans cesse en garde contre la répétition des « erreurs » du soutien aux dictateurs faite par la gauche de l’époque. Mais, maintenant que la révolution est menée par des islamistes, nous sommes supposés croire que tout va aller bien et applaudir. Et si la « leçon à tirer du passé » était que les révolutions violentes, la militarisation et les ingérences étrangères n’étaient pas la seule ou la meilleure façon de réaliser des changements sociaux ?

Au lieu de prôner l’intervention,
exigeons le strict respect du droit international

 

On nous répond parfois qu’il faut agir « dans l’urgence » (pour sauver les victimes). Même si on admettait ce point de vue, le fait est qu’après chaque crise, aucune réflexion n’est menée à gauche sur ce que pourrait être une politique autre que l’appui aux interventions militaires. Une telle politique devrait opérer un virage à 180° par rapport à celle qui est prônée actuellement par la gauche anti-antiguerre. Au lieu de demander plus d’interventions, nous devrions exiger de nos gouvernements le strict respect du droit international, la non ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats et le remplacement des confrontations par la coopération. La non ingérence n’est pas seulement la non intervention sur le plan militaire, mais aussi sur les plans diplomatique et économique : pas de sanctions unilatérales, pas de menaces lors de négociations et le traitement de tous les Etats sur un pied d’égalité.

Au lieu de « dénoncer » sans arrêt les méchants dirigeants de pays comme la Russie, la Chine, l’Iran, Cuba, au nom des droits de l’homme - ce que la gauche anti-antiguerre adore faire - nous devrions les écouter, dialoguer avec eux, et faire comprendre leurs points de vue politiques à nos concitoyens.

Evidemment, une telle politique ne résoudrait pas les problèmes des droits de l’homme en Syrie ou Libye ou ailleurs. Mais qu’est-ce qui les résout ? La politique d’ingérence augmente les tensions et la militarisation dans le monde. Les pays qui se sentent visés par cette politique, et ils sont nombreux, se défendent comme ils peuvent ; les campagnes de diabolisation empêchent les relations pacifiques entre Etats, les échanges culturels entre leurs citoyens et, indirectement, le développement des idées libérales que les partisans de l’ingérence prétendent promouvoir. A partir du moment où la gauche anti-antiguerre a abandonné tout programme alternatif face à cette politique, elle a de fait renoncé à avoir la moindre influence sur les affaires du monde. Il n’est pas vrai qu’elle « aide les victimes » comme elle le prétend. A part détruire toute résistance ici à l’impérialisme et à la guerre, elle ne fait rien, les seuls qui agissent réellement étant, en fin de compte, les gouvernements états-uniens. Leur confier le bien-être des peuples est une attitude de désespoir absolu.

Cette attitude est un aspect de la façon dont la majorité de la gauche a réagi à la « chute du communisme », en soutenant l’exact contrepied des politiques suivies par les communistes, en particulier dans les affaires internationales, où toute opposition à l’impérialisme et toute défense de la souveraineté nationale est vue à gauche comme une forme d’archéo-stalinisme.

La politique d’ingérence, comme d’ailleurs la construction européenne, autre attaque majeure contre la souveraineté nationale, sont deux politiques de droite, l’une appuyant les tentatives états-uniennes d’hégémonie, l’autre le néo-libéralisme et la destruction des droits sociaux, qui ont été justifiées en grande partie par des discours « de gauche » : les droits de l’homme, l’internationalisme, l’antiracisme et l’antinationalisme. Dans les deux cas, une gauche désorientée par la fin du communisme a cherché une bouée de secours dans un discours « humanitaire » et « généreux », auquel manquait totalement une analyse réaliste des rapports de force dans le monde. Avec une gauche pareille, la droite n’a presque plus besoin d’idéologie, celle des droits de l’homme lui suffit.

Néanmoins, ces deux politiques, l’ingérence et la construction européenne, se trouvent aujourd’hui dans une impasse : l’impérialisme états-uniens fait face à des difficultés énormes, à la fois sur le plan économique et diplomatique ; la politique d’ingérence a réussi à unir une bonne partie du monde contre elle. Presque plus personne ne croit à une autre Europe, à une Europe sociale, et l’Europe réellement existante, néo-libérale (la seule possible) ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme parmi les travailleurs.

Bien sûr, ces échecs profitent à la droite et à l’extrême droite, mais cela uniquement parce que le plus gros de la gauche a abandonné la défense de la paix, du droit international et de la souveraineté nationale, comme condition de possibilité de la démocratie.

source : http://www.michelcollon.info/Repons...
[1] Sur cette organisation, voir Ahmed Halfaoui, Colonialiste d’« extrême gauche » ?
[2] Par exemple, en février 2011, un tract distribué à Toulouse demandait, à propos de la Libye et des menaces de “génocide” de la part de Kadhafi : « Où est l’Europe ? Où est la France ? Où est l’Amérique ? Où sont les ONG ? » et : « Est-ce que la valeur du pétrole et de l’uranium est plus importante que le peuple libyen ? ». C’est-à-dire que les auteurs du tract - signé entre autres par Alternative Libertaire, Europe Écologie-Les Verts, Gauche Unitaire, LDH, Lutte Ouvrière, Mouvement de la Paix (Comité 31), MRAP, NPA31, OCML-Voie Prolétarienne Toulouse, PCF31, Parti Communiste Tunisien, Parti de Gauche31 -, reprochaient aux Occidentaux de ne pas intervenir, en raison d’intérêts économiques. On se demande ce qu’ont dû penser ces auteurs lorsque le Conseil national de Transition libyen a promis de vendre 35% du pétrole libyen à la France (et cela, indépendamment du fait que cette promesse soit ou non tenue ou que le pétrole soit ou non la cause de la guerre).
[3] Voir par exemple : Jodie Evans, Why I Had to Challenge Amnesty International-USA’s Claim That NATO’s Presence Benefits Afghan Women.
Jean Bricmont
Jean Bricmont Figure du mouvement anti-impérialiste, Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a publié Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ? (Éditions Aden, 2005).
 

Front antipopulaire

Par Serge Halimi
01/2013
Source : http://www.monde-diplomatique.fr
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Les puissances émergentes d’aujourd’hui ne sont pas de dignes héritières des anticolonialistes et des anti-impérialistes d’hier. Les pays du Sud contrôlent une part croissante de l’économie mondiale. Ce n’est que justice. Mais cette richesse est tellement mal répartie que l’inégalité des revenus est plus prononcée encore en Afrique du Sud ou en Chine qu’aux Etats-Unis. Et les fortunes ainsi constituées servent davantage à racheter des entreprises, des biens de prestige occidentaux qu’à améliorer les conditions de vie et de santé des populations indienne, chinoise, arabes, africaines.

C’est un peu l’ère des barons voleurs qui recommence. En Amérique, à la fin du XIXe siècle, s’imposèrent des dynasties industrielles à la rapacité légendaire (John D. Rockefeller, J. P. Morgan, Cornelius Vanderbilt). Elles supplantèrent progressivement les grandes familles européennes dans les secteurs du pétrole, des transports, de la banque. Rivaux au départ, les concurrents transatlantiques s’entendirent un peu plus tard pour exploiter les travailleurs du monde, accroître démesurément la rémunération de leurs actionnaires, épuiser les réserves de la Terre.

Les monarques du Golfe, les oligarques chinois, indiens ou russes rêvent au même type de relève — et d’entente. Tels les patrons américains hier, ils se font volontiers donneurs de leçons universelles. Interrogé sur le projet (trop) vite abandonné de nationaliser un de ses sites industriels lorrains (lire page 2), le milliardaire indien Lakshmi Mittal a qualifié cette idée de « bond en arrière ». Et il a prévenu : « Un investisseur réfléchira peut-être à deux fois avant d’investir en France (1). » Le premier ministre russe a eu recours à un argument du même tonneau pour commenter un relèvement de la fiscalité à Paris : « En Russie, que l’on soit riche ou pauvre, le taux d’imposition est de 13 %. On nous dit que les oligarques devraient payer plus, mais nous ne voulons pas que les capitaux partent à l’étranger, dans des circuits opaques (2). » Pékin n’est pas moins acharné à défendre les recettes libérales. En juin dernier, le président chinois avait fait connaître son soulagement après la victoire électorale de la droite grecque ; le patron du principal fonds souverain chinois, actionnaire de GDF Suez, a carrément fustigé l’existence en Europe de « lois sociales obsolètes » qui « conduisent à la paresse, à l’indolence plutôt qu’à travailler dur (3). »
L’historien britannique Perry Anderson rappelle qu’en 1815, lors du congrès de Vienne, cinq puissances — la France, le Royaume-Uni, la Russie, l’Autriche et la Prusse — s’étaient concertées pour prévenir la guerre et écraser les révolutions. Selon lui, l’ordre mondial est désormais gouverné par une nouvelle « pentarchie », informelle, qui réunit Etats-Unis, Union européenne, Russie, Chine et Inde. Cette Sainte-Alliance conservatrice, constituée de puissances rivales et complices, rêve de stabilité. Mais le monde qu’elle construit garantit que de nouveaux soubresauts économiques vont survenir. Et alimenter, quoi qu’elle fasse, les prochaines révoltes sociales.

Serge Halimi

Les quatre vies du modèle irlandais

Par Renaud Lambert
10/2010
Source : http://www.monde-diplomatique.fr
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« Quand le ministre du commerce, de l’industrie et du tourisme de Colombie rendit visite à la rédaction du Wall Street Journal, il y a quelques semaines, l’Irlande était bien le dernier des sujets que je m’attendais à l’entendre évoquer. A ma grande surprise, ce fut le premier thème qu’il aborda. » Au début du mois de mars 2008, médusée, la journaliste Mary Anastasia O’Grady fait une découverte : « Bogotá s’intéresse de près au modèle irlandais » (Wall Street Journal, 25 mars 2008). Mais la toquade colombienne en était-elle vraiment une ?

« Je ne vois que des atouts dans le modèle irlandais », cette « véritable success story » qui envoie « un message à la France », déclare, enthousiaste, le premier ministre français Jean-Pierre Raffarin (Dublin, 24 mai 2004). Un an plus tard, une publication officielle du gouvernement lituanien annonce que Vilnius se donne comme objectif de « reproduire le scénario de croissance économique irlandais (1) ». Bientôt, le Parti conservateur britannique fait ses valises pour « observer et apprendre de ce qui se passe de l’autre côté de la mer d’Irlande ». Pendant ce temps, en Jamaïque, le patronat s’interroge : « Quelles leçons tirer de la réussite phénoménale de l’Irlande ? » La réflexion de son homologue québécois est plus avancée : aucun doute, l’Irlande « constitue le modèle le plus approprié (2) » pour leur province. De la droite lettone au Conseil national du patronat hondurien, du Parti républicain américain à la chambre de commerce américano-uruguayenne, partout la même observation : « Le modèle irlandais est une stratégie qui peut fonctionner pour d’autres pays, peu importe l’époque ou la zone géographique (3). »

Tout commence à la fin des années 1990 quand, soudain, l’économie irlandaise prend son envol : entre 1994 et 2004, la croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) y atteint 7 %, une performance deux fois supérieure à celle des Etats-Unis, trois fois à celle de la zone euro.

Dans les médias, il n’échappe à personne que le « prodige » survient à la suite de réformes de nature libérale. Moins de dix ans après avoir condamné le pays à la « catastrophe » (16 janvier 1988), l’hebdomadaire The Economist révise son jugement : « L’Irlande démontre incontestablement » qu’embrasser « la “mondialisation” représente la voie la plus rapide vers l’opulence » (15 mai 1997).

Si, du New York Times au Figaro, du Wall Street Journal à Libération, l’île émeraude fascine, c’est que, de l’avis général, le « miracle irlandais » révèle celui du libéralisme. Quoi de plus naturel, dès lors, que d’inviter le reste du monde à en méditer l’exemple ? Ainsi prend naissance le modèle irlandais.

Démontrer que c’est possible 

 

En décembre 1995, les Français sont dans la rue. Le magazine Capital leur explique qu’à Dublin « les partenaires sociaux ont (…) joué le jeu » et « donné une bouffée d’oxygène aux entreprises ». Depuis 1987, en effet, un « partenariat social » lie l’Etat, le patronat et les syndicats, avec pour principal objectif la « modération salariale ». Résultat : « Les coûts salariaux bas et des syndicats modérés ont permis de balayer l’image ancestrale d’un pays rural et nonchalant » (Le Point, 6 avril 1996).

Mais les efforts irlandais ne se limitent pas au savoir-vivre syndical. Le Point salue une « politique économique audacieuse qui a su attirer les sociétés étrangères » (23 août 1997). Comment ? En ramenant l’impôt sur les sociétés à 10 % (4), le niveau le plus bas d’Europe. Par ailleurs, la république autorise les « prix de transfert », qui permettent aux multinationales de déclarer leurs profits dans le pays proposant le régime fiscal le plus amène. Dans ce domaine, l’Irlande est imbattable : ses autorités ont choisi de « désactiver [sic] leur pouvoir de surveillance (5) ».

Dans la plupart des pays européens, une telle ingéniosité flirterait avec l’illégalité. Elle enchante néanmoins le Brussels Journal, « la voix des conservateurs en Europe ». Depuis longtemps celui-ci répète que c’est « en réduisant les impôts et la bureaucratie » que l’on stimule la croissance économique : « L’Irlande démontre que c’est possible et comment le faire » (25 novembre 2005).

Les multinationales accourent. L’Irlande se hisse au rang de premier paradis fiscal mondial en termes de rapatriement de profits (devant les Bermudes) : ceux-ci atteignent jusqu’à 20 % du PIB. Des conditions qui incitent les économistes à mesurer l’activité irlandaise sur la base du produit national brut (PNB) plutôt que sur celle du PIB (6). C’est que, malgré sa taille (1 % de la population européenne), l’île attire un quart des investissements américains liés à l’ouverture de nouveaux sites.

Quelques Français font aussi le voyage, auxquels le journal télévisé de France 2 consacre un reportage le 22 juin 2005. Un « créateur de richesse » y évoque son pays natal : « Il y a trop de charges ! Beaucoup trop de charges ! » Un journaliste en décrit un autre : « l’Irlande, avec des impôts très bas, un droit social très souple »

Pourtant, la « recette » irlandaise n’a rien de vraiment exceptionnel. Dans ses grandes lignes, elle fut imposée — sous le nom de « programmes d’ajustement structurels » — à bien d’autres pays, en Amérique latine par exemple. Comment expliquer, dès lors, que le modèle libéral n’y ait pas enfanté autant de miracles ? Peut-être parce que le décollage économique irlandais n’avait finalement que peu à voir avec la préférence libre-échangiste des dirigeants celtes.

D’autres facteurs l’éclairent davantage. A commencer par la progressive émancipation des femmes. En 1992, la légalisation des contraceptifs conduit à une forte réduction du taux de fertilité. Les Irlandaises entrent massivement sur le marché du travail, renforçant les capacités productives du pays, jusqu’alors les plus faibles d’Europe.

Le « miracle » s’explique donc aussi par le simple rattrapage d’une économie retardataire. Autrement dit : l’Irlande aurait moins profité du capital étranger qu’elle accueillait que ce dernier des vigoureuses capacités de production qu’on lui livrait à bon prix. Ce faisant, la république s’expose cependant à subir les conséquences de tout ralentissement de l’activité de ses hôtes. Lorsque, à partir de l’année 2000, l’économie américaine marque le pas, le « Tigre celtique » s’ankylose.

Mais à tout problème sa solution exemplaire : l’économie irlandaise parvient à trouver un second souffle et le modèle, une deuxième vie. Comme aux Etats-Unis, l’Etat favorise le développement du crédit, l’« inventivité » bancaire et, surtout, la spéculation immobilière. Les prix des logements grimpent trois fois plus vite qu’en France et les mises en chantier explosent, sans le moindre rapport avec la demande. Bientôt, 17 % des recettes de l’Etat proviennent d’impôts liés au secteur de la construction.

Le Fonds monétaire international (FMI) ne s’en émeut pas. En 2004, ses directeurs exécutifs saluent « les performances toujours aussi remarquables de l’économie irlandaise, qui reposent sur des politiques économiques saines et offrent une leçon utile aux autres pays (7) ». La part des salaires dans la valeur ajoutée chute-t-elle plus vite qu’ailleurs en Europe, à rebours des inégalités, qui s’exacerbent ? Qu’importe : l’ineffable éditorialiste du New York Times Thomas Friedman résume l’alternative qui s’offre à la France et à l’Allemagne : « se transformer en Irlande ou se transformer en musée » (1er juillet 2005).
On connaît la suite. Le monde s’enfonce peu à peu dans la crise financière, l’économie irlandaise dégringole, la Bourse de Dublin dévisse. En 2008, le chômage bondit de 85 % — la plus forte hausse d’Europe de l’Ouest — et les recettes de l’Etat reculent de 13 %. L’Irlande est le premier pays à entrer en récession. D’autres « modèles » ont sombré dans l’oubli pour beaucoup moins.

Pourtant, à l’image du phénix libéral renaissant de ses cendres pour imposer ses propres remèdes aux dégâts qu’il a engendrés, le modèle irlandais ressuscite une nouvelle fois et continue à montrer la voie. Celle de l’austérité, cette fois.

Sous la houlette de Dublin, la brutalité sociale s’érige en vertu. Cette sévérité lui vaut — mais c’est devenu une habitude — de « faire figure de modèle pour les autres pays de la zone euro » (Financial Times, 21 juillet 2010). Baisse du salaire des fonctionnaires (jusqu’à 20 %), réduction des allocations familiales de 10 %, amputation similaire de toutes les prestations sociales. Quand, en février 2010, l’Europe estime que la Grèce doit « aller encore plus loin » dans l’ascétisme budgétaire, c’est tout naturellement que l’Allemagne lui conseille… d’« imiter l’Irlande » (Reuters, 16 février 2010).
En avril, l’île reçoit — de nouveau — les félicitations de la Commission européenne : le parangon de l’austérité se double d’un modèle de « cohésion sociale ».

Bien réelle, la colère des Irlandais peine à s’exprimer. L’identité des deux principaux partis politiques (le Fianna Fáil et le Fine Gael) s’est construite autour de la question de l’indépendance — qui les a opposés ; le consensus libéral les unit. Les syndicats, on l’a vu, ont appris les vertus du « dialogue social ». Et la population demeure à ce point préoccupée par le clivage catholiques - protestants qu’elle en néglige parfois les antagonismes sociaux. L’émigration, enfin — qui reprend avec vigueur (8) —, offre aux plus mécontents l’espoir de trouver mieux, ailleurs.

Dès avril 2009, le ministre des finances irlandais, M. Brian Lenihan, se félicitait de ce que « nos partenaires en Europe sont impressionnés par notre capacité à endurer la douleur. En France, continuait-il, vous auriez eu des émeutes si vous aviez essayé cela ». Un an plus tard, à la veille de l’annonce de leur propre budget d’austérité, les conservateurs britanniques — désormais au pouvoir avec leurs alliés libéraux-démocrates — tournent à nouveau leurs regards vers l’autre rive de la mer d’Irlande : « Des représentants du ministère des finances ont passé beaucoup de temps au téléphone avec Dublin, pour (…) comprendre comment le gouvernement de coalition irlandais est parvenu à trancher à la hache dans les dépenses sans déchaîner une agitation sociale comme celle que l’on a observée en Grèce » (Financial Times, 23 mai 2010).

Mais la plus récente des métamorphoses du modèle irlandais — sa quatrième vie — suscite moins l’admiration.

« Si l’Irlande n’avait pas agi comme elle l’a fait, elle aurait pu finir comme la Grèce », assurait le Financial Times le 10 mai 2010. Trois mois plus tard, Athènes est en droit de sourire. Le Wall Street Journal lui-même révise sa copie : « Jusqu’à récemment, on pensait que l’Irlande parviendrait à régler ses problèmes financiers grâce à un programme agressif de coupes budgétaires, le plus important de la zone euro. Mais, alors que les problèmes de l’Irlande persistent, son crédit auprès des investisseurs est affaibli » (9 septembre 2010). Ces derniers redouteraient désormais un scénario « à la grecque », à cause des dégâts économiques engendrés par la rigueur irlandaise.

Plus personne ne parle de miracle, mais l’expérience irlandaise demeure riche d’enseignement. Sur la question de l’efficacité des politiques d’austérité, par exemple.

L’investissement a chuté de 15 % en 2008, de 30 % en 2009. Sous la pression des coupes budgétaires, des baisses de salaire et des réductions de prestations sociales, la consommation s’est rétractée de plus de 7 % en 2009. Autant dire que l’activité économique a connu période plus euphorique : le PNB a plongé de 3 % en 2008 et de 11 % en 2009. Selon l’agence de notation Standard & Poor’s, le puits sans fond du renflouement bancaire a creusé la dette. Elle s’établissait à 33 % du PIB en 2001, elle pourrait dépasser 110 % en 2012. Le déficit budgétaire atteindra en 2010… 20 % du PIB, 23 % du PNB. C’est peu commun.
A l’unisson du directeur du quotidien écossais The Scotsman, M. Bill Jamieson, les partisans de l’austérité proclamaient hier que « l’expérience irlandaise contredit la critique keynésienne selon laquelle les coupes budgétaires seraient contre-productives puisqu’elles plongeraient l’économie un peu plus dans la récession » (5 juillet 2010). La dernière mutation du modèle irlandais les conduira-t-elle à nuancer leurs certitudes ?

S’agissant du FMI, apparemment pas. En août 2010, inébranlable, celui-ci a invité Dublin à « procéder à de nouvelles coupes budgétaires pour garder la confiance des marchés » (Financial Times, 26 août 2010).

Renaud Lambert

(1) Cité par Fintan O’Toole dans Ship of Fools. How Stupidity and Corruption Sank the Celtic Tiger, Faber and Faber, Londres, 2010.
(2) Perspectives, Montréal, 30 avril 2008.
(3) Conclusion d’une conférence organisée par la Société des Amériques en août 2007.
(4) 12,5 % à partir de 2003.
(5) Brochure gouvernementale citée par Fintan O’Toole, op. cit.
(6) Le PIB mesure la valeur totale de la production d’un pays, sans tenir compte de la nationalité des agents économiques. Le PNB reflète la richesse produite par les résidents du pays sur le marché domestique ou ailleurs. Il exclut donc les profits rapatriés par les multinationales étrangères sur le territoire national.
(7) Cité par Jim O’Leary dans «  External surveillance of Irish fiscal policy during the boom  », PDF, blog The Irish Economy, juillet 2010.
(8) En 2009, l’Irlande affichait le plus fort taux d’émigration net de l’Union européenne (9 pour 1000). Elle était suivie de la Lituanie (4,6 pour 1000).

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