15 décembre 2009

Histoire secrète de L’Oréal

par Thierry Meyssan*

Le géant de la cosmétique, L’Oréal, vient d’annoncer la restructuration de son capital. Ainsi disparaît le holding de contrôle créé par Eugène Schueller pendant la Seconde Guerre mondiale. Le fondateur du groupe était aussi l’un des grands financiers du complot de la Cagoule et du nazisme français. A la Libération, la société et ses filiales étrangères servirent de refuge aux criminels en fuite. Aujourd’hui, l’héritière du groupe, Liliane Bettencourt, est devenue la femme la plus riche de France. L’histoire du groupe éclaire la face cachée de la politique française contemporaine.

À la mémoire de Marx Dormoy, Victor Basch, Jean Zay, Georges Mandel et Jean Moulin

C’est par un bref communiqué, diffusé le 3 février 2004 dans la nuit, que le géant de la cosmétique L’Oréal a annoncé la restructuration de son capital [1]. La famille Bettencourt et le groupe Nestlé, qui détenaient ensemble la majorité de L’Oréal par l’intermédiaire du holding de contrôle Gasparal, la posséderont désormais directement. Ce tour de passe-passe étant accompagné d’un engagement de conservation de titres, les Bettencourt bénéficieront d’un abattement de 50 % de la valeur taxable à l’impôt sur la fortune (ISF). Ils ne seront pas tenus de payer de frais pour cette transaction grâce aux nouvelles dispositions introduites à leur intention dans la « loi pour l’initiative économique » du 1er août 2003 [2].

L’Oréal est aujourd’hui évalué à 43,6 milliards d’euros. Les Bettencourt détiennent 11,99 milliards ; Nestlé 11,5 milliards ; les 20,11 milliards restants flottants en Bourse. La fortune personnelle de Lilliane Bettencourt, héritière du fondateur de L’Oréal, était estimée en 2002 à 17,2 milliards d’euros. Ce qui en fait la personne la plus riche de France.

Une entreprise qui veut se payer la République

L’Oréal a été créé, en 1907, par un petit entrepreneur, Eugène Schueller. Il absorbe Monsavon, en 1928, puis les peintures Valentine, les shampoings Dop, le magazine Votre Beauté. Dérivant lentement à la droite la plus extrême, Schueller se fait connaître par ses théories économiques sur le « salaire proportionnel ». Dans une société libérée du capitalisme libéral et des syndicats, les ouvriers toucheraient un triple salaire : un salaire d’activité, un salaire familial calculé en fonction de leur nombre d’enfants, et un salaire de productivité.

Le 6 février 1934, en réaction à un retentissant scandale politico-financier, les ligues d’anciens combattants de la Grande guerre manifestent devant la Chambre des députés à Paris pour obtenir la démission du gouvernement Daladier. Sous l’impulsion des fascistes, le rassemblement tourne à l’insurrection et tente de renverser la République au profit du colonel de La Rocque qui refuse le rôle qu’on veut lui faire jouer.
Divers autres échauffourées surviennent dans les semaines suivantes, y compris une tentative de lynchage de Léon Blum en marge de l’enterrement d’un historien monarchiste, de sorte que, le 18 juin, le gouvernement prononce la dissolution des ligues. Immédiatement, un groupe de militants fascistes, pour la plupart issus de la XVIIe section des Camelots du roi, rompt avec le philosophe monarchiste Charles Maurras et décide de passer à la clandestinité. Ils constituent l’Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale (OSARN). Il y a là autour d’Eugène Deloncle, Aristide Corre, Jean Filliol, Jacques Corrèze, bientôt rejoints par Gabriel Jeantet, François Méténier et le docteur Henri Martin.
Le colonel de La Rocque met en garde les anciens adhérents des ligues contre une infiltration de leur mouvement par des « groupes de trahison », c’est-à-dire par des fascistes agissant pour le compte de l’étranger, l’Italie et l’Allemagne en l’occurrence [3]. Quoi qu’il en soit, l’OSARN se structure rapidement en groupes locaux et en système hiérarchisé extrêmement cloisonné, de sorte qu’en dehors des chefs, les membres de l’organisation ignorent tout de son ampleur, de ses objectifs réels, des moyens et soutiens dont elle dispose. Certaines cellules du complot, dont les Chevaliers du glaive, dirigés à Nice par Joseph Darnant et François Durand de Grossouvre, adoptent un rituel et un costume inspirés du Klu Klux Klan états-unien, ce qui vaudra à l’OSARN d’être désigné par les monarchistes sous le sobriquet de « La Cagoule » [4].

Ami intime d’Eugène Deloncle, Eugène Schueller met ses moyens personnels à disposition du complot. Plusieurs réunions de l’équipe dirigeante se tiennent dans son bureau au siège de L’Oréal.
Un groupe de jeunes gens, résidant à l’internat des pères maristes (104, rue de Vaugirard à Paris), fréquente les chefs du complot et se joint à certaines de leurs actions sans pour autant adhérer formellement à l’OSARN. Il s’agit de Pierre Guillain de Bénouville, Claude Roy, André Bettencourt et François Mitterrand.
Robert Mitterrand, frère de François, épouse la nièce d’Eugène Deloncle.

Échecs et divisions sur fond d’antisémitisme

En un an et demi, l’OSARN formalise ses relations avec le gouvernement de Benito Mussolini en Italie, puis avec celui d’Adolf Hitler en Allemagne. Pour leur compte, il achemine des armes à Francisco Franco en Espagne et élimine des réfugiés politiques en France. En échange, il obtient un appui financier et logistique considérable. L’organisation tente un coup d’État dans la nuit du 15 au 16 novembre 1937, qui échoue. Au lendemain et dans les semaines qui suivent, le complot est mis à jour. Des perquisitions permettent de découvrir des caches d’armes réparties sur tout le territoire. Ce sont au total des centaines de fusils-mitrailleurs, des milliers de fusils et d’uniformes, des dizaines de milliers de grenades, des centaines de milliers de munitions, tous importés d’Italie et d’Allemagne, qui sont découverts.
Le président du Conseil, Édouard Daladier, freine l’enquête lorsqu’il apparaît que l’OSARN a développé ses réseaux parmi les officiers supérieurs et jusqu’à l’état-major. En effet, il ne paraît pas possible de décapiter l’armée française alors que la menace de guerre se précise. Il a tort, puisque la Guerre mondiale est effectivement déclarée et que la France capitule.

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« La communauté française »
Association secrète de spoliation des biens juifs et maçonniques. Parmi les responsables : Jacques Correze et Jean Filliol.

Si une partie des « cagoulards », hostiles à la domination étrangère, rejoint de Gaulle, la plupart d’entre eux se félicite de la victoire du fascisme et s’engage dans la Collaboration. En septembre 1940, Eugène Deloncle et Eugène Schueller créent le Mouvement social révolutionnaire (dont l’acronyme MSR se prononce « aime et sert ») avec le soutien de l’ambassadeur du Reich, Otto Abetz, et l’approbation personnelle du chef de la Gestapo, Reinhardt Heydrich. Les réunions de la direction du MSR se tiennent au siège de L’Oréal (14, rue Royale à Paris).
Le programme de l’organisation indique « Nous voulons construire la nouvelle Europe en coopération avec l’Allemagne nationale-socialiste et tous les autres nations européennes libérés comme elles du capitalisme libéral, du judaïsme, du bolchévisme et de la franc-maçonnerie (…) régénérer racialement la France et les Français (…) donner aux juifs qui seront conservés en France un statut sévère les empêchant de polluer notre race (…) créer une économie socialiste (…) qui assure une juste distribution des produits en faisant augmenter les salaires en même temps que la production ».
Première application de ce programme, Deloncle organise le plasticage de sept synagogues parisiennes, dans la nuit du 2 au 3 octobre 1941.
Subsidiairement, une organisation dans l’organisation est créée avec l’aide du SS Theo Dannecker, représentant Adolf Eichmann : la Communauté française dont le but est de « libérer complètement (la France) de ces ferments de corruption que sont les juifs et les Francs-maçons ». C’est ce groupe secret qui organise la spoliation des juifs souvent au profit personnel de ses membres. Parmi eux, on relève Jacques Corrèze déjà cité et Jean Filliol, le tueur de la « Cagoule ».

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« Guillemot et Delamotte », éditeur à Paris
Adolf Hitler et Eugène Schueller figurent côte à côte dans son catalogue.

Quant au jeune André Bettencourt, il devient le patron français de la PropagandaStaffel. Il est placé sous la triple tutelle du ministre de la propagande, Joseph Goebbels, de la Wehrmacht et de la Gestapo. Il a la haute main sur toutes les publications françaises, qu’elles soient collaborationnistes ou nazies. Il dirige lui-même La Terre française, une publication explicitement nazie destinée aux familles rurales, qui préconise la rééducation des intellectuels décadents par le retour forcé à « la terre qui ne ment pas ». Il y emploie l’agronome René Dumont. Par ailleurs, Bettencourt offre régulièrement les colonnes de ses journaux à Schueller.

La solution Bettencourt

Le 15 février 1941, à la demande de la SS, le MSR de Deloncle fusionne avec le Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat. Le patron de L’Oréal, Eugène Schueller, devient la personnalité économique de référence. Son livre, La Révolution de l’économie, se classe dans les ouvrage de référence du fascisme français.
Le 15 juin 1941, dans son discours au congrès de l’organisation au Palais de la Mutualité, il appelle à « une révolution préliminaire à la fois d’épuration et de redressement » qui ne peut « être que sanglante. Elle consistera tout simplement à fusiller vite cinquante ou cent grands personnages ».
Le 22 juin 1941, le Reich attaque l’Union soviétique. Deloncle et Schueller décident de créer la Légion des volontaires français (LVF) pour combattre le bolchévisme sur le front de l’Est et de la placer sous l’autorité de Jacques Corrèze. Tous ses membres prêtent serment d’allégeance au führer.
Ils tentent de s’appuyer sur cette puissante formation armée pour éliminer leur adversaire politique Pierre Laval et leur allié et néanmoins rival Marcel Déat. Le 27 août 1941, à l’occasion d’une cérémonie de départ d’un contingent de la LVF sur le front russe, ils organisent un double attentat au cours duquel Laval et Déat sont blessés.

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« La Terre Française »
Publication nazie française
dirigée par André Bettencourt
(voir l’agrandissement :
document associé à cet article)

Le 20 décembre 1941, André Bettencourt, qui n’ignore rien des débats en cours à Berlin, écrit dans l’éditorial de Noël de La Terre française : « Un jour, trente ans plus tard, les juifs s’imagineront pourtant gagner la partie. Ils avaient réussi à mettre la main sur Jésus et l’avaient crucifié. En se frottant les mains, ils s’étaient écriés : « que son sang retombe sur nous et nos enfants ». Vous savez d’ailleurs de quelle manière il est retombé et retombe encore. Il faut que s’accomplissent les prescriptions du livre éternel ».
En effet, quelques jours plus tard la Conférence de Wansee décide la « solution finale » : des millions de personnes vont être exterminées dans le plus grand secret.

À l’issue des affrontements internes à la mouvance nazie française, c’est en définitive Deloncle qui tombe en disgrâce. Eugène Schueller se précipe alors, le 18 mars 1942, à l’ambassade du Reich pour se désolidariser de son ami. L’entretien est dûment consigné dans les archives allemandes.

L’OSS s’en mèle

La bataille de Stalingrad inverse le cours des événements. Désormais le Reich n’est plus invincible. André Bettencourt se rapproche de son ami François Mitterrand qui exerce diverses fonctions à Vichy où il partage son bureau avec Jean Ousset, le responsable du mouvement de jeunesse de la Légion française des combattants de Joseph Darnand. Ils seraient alors entrés en résistance au sein d’un Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (MNPGD) dont l’activité a été officiellement reconnue quarante ans plus tard par l’administration Mitterrand, mais sur laquelle les historiens s’interrogent toujours.
Fin 1942, André Bettencourt est envoyé par Eugène Schueller « aryaniser » la société Nestlé en Suisse, dont le patron de L’Oréal est devenu l’un des actionnaires principaux. Il profite de ses déplacements pour rencontrer Allen Dulles et Max Schoop des services secrets états-uniens (OSS). En 1944, ils lui donnent 2,5 millions de francs de l’époque pour financer leur réseau. On ignore tout, encore aujourd’hui, de l’usage de cette somme.

Eugène Deloncle est assassiné. Mais les crimes des cagoulards ne prennent pas fin pour autant, pas même avec le débarquement allié en Normandie. Le 10 juin 1944, Jean Filliol conduit la division SS Das Reich à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) où elle massacre 644 habitants dans des conditions particulièrement horribles.

Parce qu’ils le valaient bien...

À la Libération, les cagoulards de Londres sauvent les cagoulards de Vichy. Grâce au témoignage d’André Bettencourt et de François Mitterrand, Eugène Schueller est relaxé au motif qu’il aurait aussi été résistant. L’Oréal devient le refuge des vieux amis. François Mitterand est engagé comme directeur du magazine Votre Beauté. André Bettencourt rejoint la direction du groupe. Avec l’aide de l’Opus Dei, une confrérie catholique franquiste, Henri Deloncle (frère d’Eugène) développe L’Oréal-Espagne où il emploie Jean Filliol. Quant à Jacques Corrèze, il devient patron de l’Oréal-États-Unis. En 1950, André Bettencourt épouse Liliane, la fille unique d’Eugène Schueller.

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André Bettencourt

Rue Saint-Dominique, le bureau d’André Bettencourt lorsqu’il dirigait la PropagandaStaffel, devient une résidence de l’Opus Dei. Tandis que Robert Mitterrand s’installe rue Dufrenoy dans l’immeuble qui abritera le siège de l’Opus en France. Cette œuvre est politiquement dirigée par Jean Ousset.

André Bettencourt a poursuivi une brillante carrière. Journaliste, il a créé en 1945 le Journal agricole, pour les anciens lecteurs de La Terre française. Sa carrière politique l’a conduit plusieurs fois au Parlement et au Gouvernement. Il a ainsi pu renouer avec ses activités passées en devenant secrétaire d’État à l’Information (1954-55), poste créé par son ami François Mitterrand, en 1948, et où ils auront tous deux forgé la presse française contemporaine. Les deux hommes sont inséparables, au point qu’en 1986 lorsque Mitterrand devenu socialiste et président de la République doit cohabiter avec une Assemblée de droite, il hésite à choisir André Bettencourt comme Premier ministre. Mais craignant le retour des fantômes du passé, il s’abstient. Cependant, ce passé reste présent.

Documents joints

« La Terre Française » du 20 décembre 1941

Publication nazie française dirigée par André Bettencourt.


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 Thierry Meyssan

Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).


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Cet article a été écrit à partir des archives personnelles de l’auteur, des recherches financées par Michel Sitbon, et des documents qui lui ont été aimablement remis par le regretté David Frydman.



[1] Un nouvel accord entre les actionnaires majoritaires de L’Oréal, communiqué de L’Oréal, 3 février 2004, 23h.

[2] La loi pour l’initiative économique a été présentée au Parlement par le secrétaire d’État aux Petites et moyennes entreprises, Renaud Dutreil, en décembre 2002, et adoptée le 1er août 2003 sous le numéro 2003-721. Cf. Journal officiel du 5 août 2003.

[3] Cf. Le Flambeau du 21 novembre 1936.

[4] La paternité de ce surnom est attribuée à Maurice Pujo.

Les Dessous De La Piraterie Somalienne


Au Pakistan, un drône tue un fantôme

par morice lundi 14 décembre 2009

Une dépêche assez absconse nous indiquait ce vendredi-là que les américains venaient d’éliminer (le 8 décembre) "un haut dignitaire d’Al-Quaida" ("a high-ranking al Qaeda figure"), au Pakistan, à coup de missiles tirés d’un drone Predator. Branle-bas de combat dans les rédactions, effervescence sur les plateaux de télévision (US !) : "ça y est, ils ont eu Al-Zawahiri" ! Tout de suite, en effet, un nom vient en premier sur les lèvres : celui d’Ayman al-Zawahiri, le seul leader haut placé désormais à montrer son visage sur les vidéos savamment distillées par les deux organismes décrits ailleurs, à savoir le MEMRI et l’officine douteuse de Rita Katz (décrite ici). Le numéro 2, car personne ne songe au numéro 1, Ben Laden, tout le monde l’imaginant mort depuis des années. Ce n’est pas la première fois que l’individu fait l’objet de toutes les supputations, comme nous allons le voir ; Al-Zawahiri, a déjà été annoncé mort au moins à quatre reprises déjà, et fait à plusieurs reprises à ce sujet la une des journaux télévisés US. Mais cette fois, l’extrême prudence de l’annonce semble plutôt annoncer que les vérifications sont en cours pour assurer l’annonce définitive du décès du "dignitaire de haut rang" abattu. En réalité, on va apprendre deux jours après que ce n’était pas du tout lui... Une fois de plus ! Mais cette fois, le démenti sera encore plus surprenant... quelque chose semble avoir foiré quelque part dans la communication officielle américaine ... quelque chose de plutôt inquiétant, indiquant un sérieux malaise au sujet de l’usage des drones tueurs au Pakistan... Visiblement, quelqu’un a mis la charrue avant les bœufs dans cette annonce prématurée, et d’autres ont essayé de noyer le poisson dans la foulée pour tenter de réparer la bourde !

Effectivement, on a déjà annoncé à quatre reprises la mort d’Ayman al-Zawahiri. La toute première fois, c’était il y a plus de dix ans, en 1998, déjà... sous la présidence de Bill Clinton, donc. Le 20 août de cette année-là, Al-Zawahiri était en train de discuter longuement avec un journaliste grâce à son téléphone satellitaire, et risquait ainsi de se faire tuer, ayant été localisé par les services des écoutes de la CIA. Mais ce jour-là, les américains n’eurent pas le temps de préparer un missile pour le lancer sur l’endroit d’où il téléphonait. L’envoi du missile aurait signifié clairement que les américains le pistaient depuis longtemps, et qu’ils avaient préparé de longue date la frappe et choisi de "l’effacer". A ce moment là, la procédure était plus lourde qu’aujourd’hui, car les drones n’existaient pas sous leur forme actuelle d’avions-tueurs, et ce sont des engins classiques (des hélicos Apache) qui lançaient les Hellfires et non les drones Predators : la procédure était bien plus longue à mettre en œuvre. Aucun missile n’avait été lancé, mais une information erronée envoyée aux médias sur une frappe de missile survenue la semaine auparavant avait alors mélangé les noms, et Al-Zawahiri avait été annoncé par erreur ce jour-là comme ayant été tué, alors que le lendemain même son interview sortait dans la presse !

A l’époque, en effet, Ben Laden et Al-Zawahiri utilisaient un téléphone satellitaire Compact M Immarsat, acheté 7500 dollars en Virginie par un jeune étudiant, Ziyad Khaleel, qui avait utilisé pour ce faire une carte bancaire d’un anglais, Saad al-Fagih. Dès le début de 2001, la CIA et le FBI avaient déjà décodé ce fameux téléphone crypté (similaire à celui utilisé à l’autre bout du monde par les Farcs et Paul Reyes !). Un répertoire des appels d’Al-Zawahiri pour l’année avait ainsi été rendu public : vers l’Angleterre (238 ou 260 appels sur 27 numéros différents dont 143 à Khalid al-Fawwaz, le porte-parole anglais d’Al Quaida), 211 vers le Yemen, 106 vers l’Iran, 67 vers l’Azerbaijan, vers Bakou, destiné à Ahmad Salama Mabruk (la CIA l’arrêtera sur place en 1998), 59 pour le Pakistan, 57 vers l’Arabie Saoudite, 56 vers le Kenya, 13 vers un bateau dans l’océan indien, 6 vers les USA et l’Italie, 4 vers la Malaisie et 2 vers le Sénégal. Et, ce qui est à noter, pas un seul appel vers l’Irak : les américains savaient donc qu’il n’y avait aucun lien entre Ben Laden et Saddam Hussein ! En 1998, les américains s’étaient donc résolus à l’assassiner, et pourtant...

Onze ans auparavant, c’était l’inverse en effet : on lui faisait d’autres, de cadeaux, à Al-Zawahiri. En 1987, il travaillait pour la CIA et avait alors reçu une partie des 500 millions de dollars versés par les Etats-Unis en Afghanistan, pour son groupe du Jihad Islamique (égyptien), afin de lutter contre les soviétiques en Afghanistan. On sait ce qu’il en est advenu : la CIA venait de créer un nouveau Frankeinstein, qui échappera très vite à son contrôle. Les américains, en aidant financièrement Al-Zawahiri avaient fait une terrible erreur. Dès septembre1992, en effet, Ayman Al-Zawahiri visitait la Bosnie, où il tentait de recruter des volontaires pour commettre des attentats dans le monde. L’année suivante, l’arrestation de la cellule égyptienne de son groupe le renforce de 800 membres qui quittent alors le pays pour le rejoindre en Afghanistan. Ben Laden et lui vivront ensuite quelques mois en Angleterre, en 1994. Ben Laden, on le verra alors souvent à Wembley, à l’Advice and Reformation Committee (ARC), dirigé par Khalid al-Fawwaz : mais bizarrement, aucun service secret, anglais, israélien ou même américain ne viendra le chercher pour l’arrêter... ce n’est pas le seul fait étrange de sa carrière, et pas la première fois que l’on fait comme si on ne n’avait pas vu. Ses anciennes amitiés le protégaient, semble-t-il ! Al-Zawahiri étant lui cette année là au Yemen, alors en pleine guerre civile. On le retrouve ensuite à Sofia, en Bulgarie en 1996, où il s’occupe toujours des Balkans et de ses recrutements de djihadistes. "Les camps islamistes sont devenus entre-temps des camps de formation où défile le monde entier : des Bosniaques, en 1992 et 1995, des Tchétchènes en 1994 et 1996, des Talibans en 1995 et 1996 et des Kosovars de l’armée de libération en 1998-99. L’Inde dénombre alors 38 camps différents en Afghanistan, 49 au Cachemire (alors occupé par le Pakistan) et 22 en Afghanistan."

Le 25 juin 1996, son groupe terroriste fait sauter les tours Khobar en Arabie Saoudite : l’événement est perçu comme l’avènement de l’association terroriste Jihad Islamique-Al Qaida. Déjà, à l’époque, on fait porter le chapeau à l’Iran : 13 ans après, l’article de Gareth Porter remet les choses à leur place : le gouvernement d’Arabie Saoudite était de mèche avec Ben Laden, qui avait été laissé libre d’attaquer les biens américains s’il ne lui prenait pas l’idée de s’attaquer à ceux de l’Arabie Saoudite : un deal classique ! Les américains le savent pourtant, qui interceptent toutes les conversations téléphoniques entre Ben Laden, al-Zawahiri et Ashra Hadi, à la tête de la branche Palestinienne du Jihad islamique, grâce au fameux téléphone Immarsat décrypté. Malgré cela, et sa revendication effective de l’attentat, et afin de renforcer son groupe, il effectue en 1996 sa troisième tournée au USA, après 1989 et 1993, pour y récolter des fonds : il en ramènera 500 000 dollars. Les autorités savent pourtant qu’il s’est rapproché, depuis au moins trois ans, de Ben Laden. Au FBI, on ignore royalement ses voyages dans le pays : en 1999, deux directeurs de la sécurité de Clinton avoueront les avoir découverts bien après son départ des USA ! Ce n’est pas le moindre des paradoxes de sa vie que cette visite en touriste d’un homme déjà déclaré terroriste international... une visite qui laisse planer de fortes suspicions de collusion avec la CIA...

Al-Zawahiri est, lui, déjà en Tchétchénie, venu visiter le pays avec Ahmad Salama Mabruk, à la tête du Djihad Islamique d’Azerbaijan, et de Mahmud Hisham al-Hennawi. Le 1er décembre 1996, il avaient été tous trois arrêtés par les autorités russes pour possession de passeport falsifiés : emprisonnés à Makhachkala, ils avaient été relâchés six mois plus tard par les autorités, en échange de quoi, on ne sait ! En 1998, Ben Laden et lui lancent lors d’une sorte de conférence de presse une célèbre fatwa (" Le Front islamique mondial pour le Jihad contre les Juifs et les Croisés ") annonçant que les américains doivent être désormais tués : c’est le pacte officiel de la création d’Al-Quaida. L’année 1998 s’annonce faste pour le terrorisme... et le groupe de Ben Laden, jusqu’alors encore assez nébuleux.

Année faste, pas exactement : cette année les deux compères devront subir deux énormes revers. Pour beaucoup, c’est Al-Zawahiri qui a entièrement rédigé le texte de la fatwa anti-américaine, et son association avec Ben Laden passe mal auprès de certains militants. Parmi eux, Ahmed Nasrallah, un vétéran des camps d’entraînement d’Al-Quaida, qui choisit de tout déballer aux autorités Yéménites où sont alors installés Ben Laden et Al-Zawahiri : en danger de mort, obligé de fuir, il se réfugiera en Egypte où il sera interrogé (et très certainement torturé)... sans jamais évoquer pour autant de quelconque préparation de 11 septembre... auquel Al-Quaida semblait bien étranger... Premier coup du sort, donc, pour le mouvement, qui doit quitter le Yemen, direction... l’Afghanistan et Tora Bora.

Le second, c’est la capture par le FBI d’Ahmad Salama Mabruk à Bakou, dans l’Azerbaijan : c’est alors le numéro trois d’Al-Quaida, et l’homme se fait pincer avec son ordinateur. Un ancien membre du FBI dira un jour que ce jour-là, les américains étaient tombés sur "la pierre de Rosette". A savoir sur tout le détail de l’organisation terroriste et l’organigramme de tout son réseau ! La récupération des documents ne se fera pas sans heurts avec le gouvernement d’Azerbaijan qui freinera des quatre fers la restitution des documents trouvés sur le disque dur du terroriste kidnappé par la CIA. Mabruk, diplômé d’informatique (mais donc assez mauvais dissimulateur de données !), sera condamné.. en Egypte, où il purge depuis une peine d’emprisonnement de 15 ans de prison. Il avait déjà été emprisonné sept ans en 1981 pour participation à l’assassinat d’Anouar El Sadate... Il s’était engagé dans le jihad à la suite d’un épisode particulièrement sordide : ses deux jeunes fils, arrêtés par les services secrets égyptiens avaient été violés, la scène avait été filmée et la cassette lui avait été envoyée ! Ayant été déclarés eux-même traîtres pour avoir renseigné les égyptiens, ils furent fusillés sur décision...d’al-Zawahiri. Leur mort fut filmée et distribuée en exemple (!) par le Jihad Islamique... de retour en Egypte, Mabruk sera torturé... et avouera que Ben Laden avait cherché à se munir d’armes de destruction massives : c’était le scénario de Saddam Hussein, avant la lettre, car à ce jour peu d’éléments ont corroboré cette vision des choses. Ben Laden et la bombe atomique, ça reste du domaine fantasmatique plus qu’autre chose : on ne possède que des rumeurs d’achat de Yellow Cake, la même intox que celle attribuée par Dick Cheney à Saddam Hussein, via l’affaire Palme.

Ce n’est pas fini des déboires du mouvement : en 2000, Mohammed al-Zawahiri, le propre frère d’Ayman al-Zawahiri, est arrêté par la CIA à Dubai, aux Emirats Arabes Unis. Lui aussi a quitté le mouvement, comme Ahmed Nasrallah... et n’apprécie visiblement pas l’association avec Ben Laden. Il n’empêche, il sera un des premiers à inaugurer les "renditions flights".... vers l’Egypte, lui aussi, à savoir juste à l’arrivée de Bush au pouvoir. Or, pour certains c’est en 1999 que cela a eu lieu : sous Bill Clinton, donc, les vols avaient déjà commencé !!! Interrogé et vraisemblablement torturé, il se révélera fort coopératif paraît-il, lui aussi possédant un ordinateur bien fourni : en 2000, les américains savent tout d’Al Quaida et de sa fusion avec le Jihad Islamique. Mais visiblement ne font rien des donnés obtenues ! Ou plutôt, d’aucuns diront en 2001 qu’ils s’en étaient servis pour accuser aussi rapidement Al-Quaida d’avoir fomenté les attentats du 11 septembre ! Car à partir d’octobre 2000, tout s’accélère : l’USS Cole est attaqué, après un discours enregistré de Ben Laden annonçant des actions d’éclat contre les américains. Puis arrive le 11 septembre, imputé obligatoirement à Ben Laden... et à Al-Zawahiri. Les deux deviennent les hommes dont la tête est mise à prix plusieurs milliers de dollars. On leur impute des faits dont ils n’ont pourtant jamais parlé auparavant au téléphone... et cela, les américains le savent pertinemment : ils ont toujours dans leurs bandes enregistrées les conversations téléphoniques de leur Immarsat !

Le 3 octobre 2002 déjà, on avait donc déjà annoncé sa mort pour la deuxième fois : Bush avait autorisé les assassinats ciblés juste auparavant, et un missile de Predator l’avait raté de peu. Début 2006, quatre jours après que la CIA annonce avoir enfin éliminé Abu Khabab al-Masri , déjà annoncé mort lui-même deux fois déjà, c’est au tour d’Ayman al-Zawahiri d’avoir été blessé paraît-il, par cette énième frappe ciblée. Sa tête mise à prix a déjà grimpé à 25 millions de dollars. Mais quelqu’un va jeter le trouble quelque jours plus tard : c’est Pervez Musharraf qui affirme qu’al-Zawahiri n’a pas été blessé, mais qu’il est bel et bien mort désormais. C’est la troisième fois, alors, qu’il est présenté comme décédé ! Le président pakistanais a-t-il ce jour là cherché à protéger à sa façon celui qui, visiblement est réfugié sur son territoire ? On peut raisonnablement le penser : Musharraf rencontre alors régulièrement John Negroponte, grand artisan des magouilles de la CIA. Musharraf, tout le monde s’en doute, joue un double jeu évident : à l’extérieur il annonce faire la chasse à Al Quaida. A l’intérieur, il lui offre l’hospitalité... avec l’accord, visiblement, des américains, qui jouent le même jeu. Mais lui laissent 10 milliards de dollars d’aide... pour lutter contre le terrorisme, que s’empresse de pomper l’armée pakistanaise et ses dignitaires.

Deux années passent, et la quatrième annonce du décès survient : Le 2 août 2008, la nouvelle se fait plus précise encore que les fois précédentes : il aurait cette fois été tué le 29 juillet, dans le village de Zeralita, dans la région de l’Azam Warsak, dans le Sud Waziristan ; affirme-t-on jusque dans les flashs télévisés US. L’annonce première de sa mort provenait cette fois de l’agence russe ITAR-TASS, ce qui n’est pas non plus pour étonner. Le bombardement aurait également tué Abu Khabab al-Masri, l’artificier d’Al Qaida. Si cette dernière disparition est confirmée, on découvrira plus tard qu’Al-Zawahiri n’était pas, lui, sur place... et des vidéos le montrant tenir des discours surgiront peu après... contenant des références à des événements postérieurs au 29 juillet 2008. Al-Zawahiri est donc bien toujours vivant, tout comme aujourd’hui encore : cette année 2009 par exemple, il parlera d’Obama comme étant un "vandale économique", avant de s’en prendre à l’Occident, dans l’une de ces diatribes haineuses dont il a le secret. L’homme "le plus mort au monde", en 2009, est bel et bien toujours vivant. Et ses vidéos toujours produites pat A-Sahab, un studio de production aux biens étranges ramifications... (lire ici et)

Dans ces vidéos fabriquées de bien étranges façons, Ben Laden n’apparaît plus depuis longtemps... on l’avait bien repeint à grands coups de montages vidéos pour le sortir présentable en 2007, juste avant l’élection américaine, mais ses poils de barbe teints en noir avaient fait davantage rire qu’autre chose. A la place, on avait un Al-Zawahiri en bien meilleure forme (orale), l’invective aux lèvres comme à l’accoutumée. A côté de lui, un autre intervenant : le surprenant et grotesque Adam Gadahn ( alias "Azzam The American")... Un individu qui a eu droit lu aussi et à la même époque à une rumeur sur sa mort, et de la même manière : "en février 2008, d’étranges rumeurs pakistanaises ont commencé à évoquer la mort de Gadahn sous les tirs d’un Predator… reprises bien officiellement par les USA. On aurait pu y croire (comme pour le Telegraph !), jusqu’en octobre 2008, où l’homme est réapparu frais dispos pour parler du départ de Musharraf du pouvoir… et donc donner la preuve que c’était bien une rumeur que sa mort… On retient surtout qu’on a voulu avant tout nous faire croire qu’il vivait au Pakistan…" Car le but du jeu de ses vidéos à la filière de distribution plus que singulière est bien celle-là, et rien d’autre : faire croire à leur présence à tout prix dans une partie du monde et à leur grande dangerosité. La mise en scène est telle que l’on se doute bien qu’il y a entourloupe : dans l’une des scènes montrée par l’incroyable Jack Idema, on montre des opérateurs vidéos d’As-Sahab, le studio de production d’Al-Quaida en uniforme militaire et en keffieh. Histoire de faire davantage couleur locale, sans doute. Le procédé est grossier. Les vidéos sont ridicules, mais c’est bien leur distribution qui importe : celle d’IntelCenter ou du MEMRI, deux organismes plus que douteux. Le second ayant été créé, rappelons le, par un ancien chef du Mossad, Yigal Carmon, un ancien colonel dans l’IDF, le responsable des services secrets israéliens de 1988 à 1993 : un véritable expert... en désinformation.

On s’achemine donc vers cette confirmation, en hésitant toujours entre trois ou quatre noms,tout le samedi quand soudain coup de théâtre, le nom du leader assassiné apparaît progressivement dans d’autres dépêches : ce n’est pas Al-Zawahiri, finalement, mais un dénommé Saleh Al-Somali qui aurait été tué ! L’homme avait lui-même déjà échappé de peu aux missiles le 18 novembre dernier, à Shanakhora, annonce un blog... d’un auteur bien trop proche lui aussi de la CIA pour être crédible... Le même qui annonçait donc à la mi-novembre, en reprenant la dépêche de l’AFP que "Salah Al-Somali" n’était qu’un simple "terroriste étranger" et absolument pas un des "leaders" d’Al-Quaida ! Des questions se posent alors inévitablement ! Comment un simple sbire peut se retrouver du jour au lendemain bombardé "leader de haut rang" d’une organisation terroriste ?

A-t-on cru un moment avoir réussi à tuer Al-Zawahiri, en annonçant la mort d’un "top leader", pour s’apercevoir que non, et le remplacer vite fait par une personne fictive ? A-t-on une nouvelle fois raté le coup et cherché le déguiser en inventant un leader inexistant ou inconnu ? A-t-on vite fait monter artificiellement en grade au sein de l’organisation un lampiste, afin de ne pas trop avoir l’air ridicule après avoir annoncé un peu vite avoir descendu un leader véritable ? Panetta a-t-il cherché ainsi à justifier ses frappes décriées aux yeux du citoyen américain qui connaît le coût de chaque missile (65 000 dollars pièce l’Hellfire) ? A cette heure, le mystère demeure : autant les premières annonces laissaient entendre la mort d’un des dirigeants principaux, autant le soufflé est vite retombé : à ce stade, on penche plutôt sur un... total inconnu, voire une fabrication complète. La CIA a-t-elle pataugé une nouvelle fois dans sa communication ? A-t-elle cru un moment avoir enfin eu définitivement Al-Zawahiri ?

Car c’est un bien étrange leader que ce al-Somali sorti d’on ne sait où, chargé selon les services secrets US "d’opérations extérieures" et "ayant planifié des attentats en Europe"... selon la CIA, mais dont on ne possède aucun cliché et aucun CV existant. Le "top" du "high ranking"... dont pas une seule biographie n’existe... le "top du top", totalement inconnu au bataillon ! Sur la longue liste des personnes affiliées à Al-Quaida (de plus de 500 noms) et mises au ban de l’ONU, lisible ici, il n’y figure même pas ! Ben Laden et Al-Zawahiri y sont... mais pas lui ! Vérifiez-bien, il n’y figure pas ! Le dernier responsable des "opérations extérieures" d’Al Quaida était Abou Faraj al-Libbi, il a été arrêté au Pakistan le 3 mai 2005 et est toujours à Guantanamo en attendant d’être jugé. Qu’est-ce donc que ce "top ranking" fantôme ? Ne serait-on pas en train de nous enfumer une nouvelle fois avec un nom de leader qui n’existe pas ou n’a pas les responsabilités annoncées ? Le "top" ne serait-il rien moins qu’une taupe créée de toutes pièces, tout simplement ? Aussi loin que l’on peut remonter dans l’organigramme d’Al-Quaida, l’individu n’y a effectivement jamais figuré ! Sur les blogs US, des lecteurs plus subtils que d’autres ne s’y laissent pas prendre : pour eux, il y a bel et bien grossière manipulation (2) !

En fait, la toute première annonce officielle contenait un second message : "si cette mort est confirmée, ce sera la première fois cette année qu’un personnage important d’AlQuaida a été tué"... un bien étrange message, qui rappelle qu’en une année complète de frappes ciblées seuls des seconds couteaux auraient été atteints ! Indiquant par la même la relative inefficacité de ce genre d’attaques ! Sans même parler des coûts de revient ! Si c’est pour se débarrasser de la piétaille, l’investissement en argent et en technicité n’est peut être pas nécessaire...en effet : le voilà le vrai message, sans doute ! Un message rendu encore plus confus par le dénigrement immédiat des Pakistanais, qui affirment qu’une telle attaque n’a même pas pu se produire sur son territoire ! Quand bien même elle aurait eu lieu, il y a méprise manifeste sur le rang du disparu au sein de l’organisation. L’homme visé aurait été "le numéro trois" dans l’organigramme d’Al Quaida, dit-on en effet dans la même dépêche. Le dernier en date des leaders importants d’Al-Quaida abattus étant Abu Laith al-Libi, supprimé le 28 janvier 2008, il y a bientôt un an en effet. Baitullah Mehsud, le leader taliban qui avait été accusé d’avoir attenté à la vie de Benazir Bhutto, ayant été tué lui en août dernier. Or en 2007 encore, ce titre de numéro 3 d’Al Quaida était toujours détenu par Saif al-Adel, qui aurait en fait été arrêté par les Gardes de la Révolution... en Iran. L’homme n’étant pas mort entretemps, ce ne pouvait être que lui, ce fameux N°3 tant recherché par les américains. Or ce n’est pas celui qu’on essaie de nous vendre aujourd’hui ! Ce dernier, c’est simple, n’avait aucun existence avant le 12 décembre ! Avant cette date, personne n’a entendu son nom comme leader important du mouvement de Ben Laden ! On a bien affaire à un enfumage de plus !

Coïncidence supplémentaire, le jour même de l’annonce de la mort présumée d’un des leaders de ceux qu’il est censé pourchasser, Léon Panetta annonçait la fin du contrat de chargement des Predators en missiles par la firme Blackwater (devenue depuis Xe). A cette date, on en était à 65 tirs de drones, ayant tué 625 personnes au total, à savoir une dizaine de morts à chaque fois en moyenne. Parmi ces morts, des femmes et des enfants, invariablement, et au total, donc, fort peu de "gros poissons" au tableau de chasse des morts ciblées. Pendant ce temps, le pitoyable clown qu’est Adam Gadahn, qui ne sait toujours pas mettre un turban correctement et lit toujours son prompteur de langue arabe de gauche à droite, est venu une nouvelle fois faire le pitre, pour dire cette fois qu’il n’était pour rien dans les attentats commis au Pakistan. Mais sa grotte a été munie depuis d’un papier peint d’un goût qui sied à ces élucubrations grotesques. Cela devient ubuesque ! Remarquez, ce ne peut pas être pire que le coup de son mug décoré... du logo d’As-Sahab.

Si l’on résume, sur un seul week-end, on a donc un beau cas de figure question information/désinformation et de belles gesticulations informatives : en premier, un leader terroriste fantôme, soi-disant assassiné comme les israéliens suppriment les leaders du Hezbollah, procédé que les américains ont toujours contesté jusqu’ici, mais qu’ils pratiquent aujourd’hui allègrement sans vergogne. En second, on a eu droit aussi un autre leader prétendu cinq fois mort qui coule des jours heureux au chaud de sa résidence pakistanaise, à faire régulièrement des vidéos incendiaires distribuées toujours par le même canal douteux. On a eu aussi des dépêches d’agence qui ont alléché toute une journée et ont fait retomber le soufflé le lendemain même. Et enfin un directeur de la CIA qui annonce le même jour que Blackwater repasse la main à l’armée, mais n’en n’arrête pas pour autant les frappes ciblées tuant des "leaders" en forme de lapins tout droit sortis d’un chapeau de magicien... C’est un joli score de week-end, je pense. Et en cadeau surprise, ne l’oublions pas, on a même un clown à lunettes muni d’un torchon vissé sur la tête qui vient jouer au Muppet Show islamiste (en citant la totale : selon lui, les responsables des attentats sont "l’ISI, le RAW - les services secrets indiens-, la CIA et Blackwater " !) Avouez qu’il y a de quoi se poser des questions, cette semaine, sur ce joli mic-mac de communication ratée qui sent très fort le faisandé.

Et Ben Laden, dans tout ça, me direz-vous ? Ah, parce que vous pensez encore qu’il puisse être vivant, vous ?

(1) "A high-ranking al-Qaida figure was killed Thursday in an attack by a drone aircraft in northwest Pakistan, U.S. officials told NBC News. The officials did not identify who was killed, except to say that it was not al-Qaida’s supreme leader, Osama bin Laden."

(2) -"Posted by hamza9163 (Member : 9163) on December 12, 2009 02:06 PM :
They make up these phantom names, then claim to have killed them. Who has ever heard of salih al somali being a top ranking officials. it’s likely he doesn’t even exist."
-Posted by Jacaylbaro (Member : 4964) on December 12, 2009 02:08 PM :
When your mission fails, just make up stories and entertain your audiences "
"On 9/11/ 2001, US intelligence estimated al-Qaeda at around 200 members. After 8 years and a trillion dollars we celebrate killing senior member #3 for the 50th time. That’s got to come to some big bucks per kill ?"
"Bush Administration has achieved their third term in office I see. What is it now, the 11,562nd top Al Qaeda leader gone now since the wars started ? LOLOL !!!
The only thing that has CHANGEd is the verbage. Gone is the politically incorrect "Number Two", which has been replaced with the more friendly, politically correct and impossible to prove "Senior Al Qaeda member".

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