2 novembre 2013

L'argent , le sang et la démocratie (À propos de l’affaire Karachi)

Source : http://www.arte.tv

 Le 8 mai 2002, à Karachi, au Pakistan, un attentat tue onze employés de la Direction des constructions navales de Cherbourg. Aussitôt, l'organisation terroriste al-Qaida est désignée comme responsable. Dix ans après les faits, l'enquête va faire surgir, notamment grâce aux révélations de la presse et aux investigations du juge antiterroriste Marc Trévidic qui a repris le dossier en 2007, une seconde affaire : un éventuel financement illicite lors de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur en 1995. Quatre contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan auraient servi à financer celle-ci, moyennant le versement de commissions dont les bénéficiaires auraient rétrocédé un pourcentage au staff de Balladur. Le non-versement d'une partie des sommes après le départ de ce gouvernement en 1995 aurait provoqué l'attentat de Karachi. C'est du moins l'une des pistes explorées par la justice qui relie désormais les deux dossiers.

Monde parallèle

Inspirée de l'ouvrage de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme Le contrat – Karachi, l'affaire que Sarkozy voudrait oublier, paru chez Stock, cette remarquable enquête raconte avec pédagogie l'imbroglio politico-économique à l'origine de ce scandale d'État. Elle s'appuie, entre autres, sur des pièces à conviction troublantes (un document du ministère de la Défense listant les commissions, des notes contradictoires des services secrets français…) et fait défiler à la barre la plupart des acteurs clés des deux dossiers : les juges Bruguière et Trévidic, les ministres de la Défense Charles Millon, Alain Richard et Hervé Morin, d'ex-agents secrets, les filles des victimes, un survivant de l'attentat, etc. Au fur et à mesure se dessine un monde parallèle assez éloigné de la démocratie, où l'on s'arrange entre politiques pour valider des comptes de campagnes illégaux, où l'on infantilise les familles de victimes et où la corruption est usuelle pour conclure un contrat d'armement avec certains pays. Sans oublier les circuits tortueux suivis par les commissions et les rétro-commissions, brouillés par une myriade de sociétés offshore. Dans une mise en scène ironique, certaines images d'actualité apparaissent dans un théâtre de poche, allusion aux propos de Nicolas Sarkozy qui, en 2009, avait qualifié le lien entre l'attentat et la campagne Balladur de "fable". Certains épisodes sont d'ailleurs contés par le comédien Éric Caravaca. La morale de la fable reste en revanche à écrire, car le juge Trévidic attend toujours la déclassification de documents secret défense…


DL

Le problème de l'indépendance de l'European Food Safety Authority

Source : http://corporateeurope.org
23/10/2013
English : Unhappy meal. The European Food Safety Authority's independence problem

Traduction du rapport :

L'un des plus important si les institutions les moins connues dans l'Union européenne, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est, selon sa devise, «s'engage à veiller à ce que la nourriture de l'Europe est sûr". Tout le monde manger des aliments en Europe est affecté par ses décisions. Suite à la controverse sur ses liens étroits avec l'industrie, l'agence a mis en place une nouvelle politique visant à garantir l'indépendance de ses groupes scientifiques. Pourtant, de graves conflits d'intérêt demeurent. Plus de la moitié des 209 scientifiques assis sur les panneaux de l'agence ont des liens directs ou indirects avec les industries qu'ils sont censés réglementer. Une politique d'indépendance beaucoup plus claire et plus stricte doit être mis en place et rigoureusement mis en œuvre pour rétablir la réputation et l'intégrité de l'Autorité.
 
Télécharger le rapport complet - Lire le communiqué
 
Au cours des dernières années, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a été critiquée soutenue par le Parlement européen, les ONG et les médias sur les conflits d'intérêts de ceux qui sont assis sur ses groupes scientifiques. Ces experts jouent un rôle crucial dans les décisions clés pour la santé et la sécurité de la chaîne 
d'approvisionnement alimentaire de l'Europe. Pourtant, certains ont été montré pour avoir des relations commerciales avec les industries dont les profits dépendent de ces produits, ce qui compromet la crédibilité de la production scientifique de l'organisation sur des questions telles que les additifs alimentaires 1 et les OGM. 2 Après une phase initiale de nier qu'il y avait un problème, l'EFSA a développé - selon ses propres termes - ". une nouvelle, complet et sophistiqué" politique sur l'indépendance 3 Le renouvellement de huit de ses dix groupes scientifiques au cours du printemps 2012 a été l'occasion pour l'Agence de commencer à appliquer sa nouvelle politique de vétérinaire le participants aux conflits d'intérêts - et regagner de la crédibilité.

Après avoir publié un nombre important de recherches dans l'influence de l'industrie à l'agence au cours des dernières années, 4 Corporate Europe Observatory (CEO) a jugé important d'évaluer cette nouvelle politique, en combinant l'expérience que nous avons acquise grâce à des enquêtes précédentes avec une méthode plus systématique de l'analyse des données. Réplication de travail de l'EFSA et en utilisant uniquement les informations déclarées par les scientifiques eux-mêmes à l'EFSA - une approche prudente - nous avons projeté les intérêts des membres du comité scientifique ainsi que les membres du comité scientifique. À la suite de sa nouvelle politique d'indépendance, l'EFSA a interdit 85 experts de se joindre à ses panneaux, il y avait donc place à l'optimisme que certains des problèmes majeurs ont été corrigés.

Malheureusement, cet optimisme n'est pas corroborée par notre analyse. Les résultats de notre examen sont consternants. Alors que nous étions encore attendions à trouver conflits d'intérêts, nous avons été surpris de trouver tant d': 122 experts sur 209 (58,37%) ont au moins un conflit d'intérêts avec le secteur commercial. Des experts ayant des conflits d'intérêts qui dominent tous les panneaux, sauf une. Tous, sauf deux chaises de panneaux et 14 vice-présidents parmi les 21 ont des conflits d'intérêts. Le «pire bilan» est organisé par le groupe scientifique de l'EFSA sur les produits diététiques, nutrition et allergies (NDA), avec 17 de ses 20 membres totalisant 113 conflits d'intérêts entre eux. Dans tous les panneaux, dix experts ont plus de 10 conflits d'intérêts chacun. Un membre du groupe sur les additifs et produits ou substances utilisés en alimentation animale (FEEDAP) a 24 sur le sien. Parmi les 849 intérêts projetés, PDG compté une somme globale de 460 conflits d'intérêts. En plus de cela, il n'y a pas de différence visible dans la proportion des conflits d'intérêts dans les huit panneaux renouvelés par rapport aux deux qui n'ont pas encore été renouvelé, ce qui pose d'autres questions sur l'efficacité de la nouvelle politique.

Pourquoi ces résultats terribles? La complaisance à l'EFSA? Rigueur excessive de notre part?

Je le répète, notre méthodologie pour ce dépistage était très conservateur: nous n'avons pas vérifié pour les intérêts non déclarés par des experts, nous n'avons pas ajouté intérêts omis que nous avons trouvé dans le cadre de la recherche. Heureusement, le manque de volonté politique à l'EFSA semble être moins un problème que par le passé. L'agence semble maintenant sérieusement préoccupé, en consacrant des ressources importantes à ce problème. En effet, dès que l'EFSA a été informé de l'intention du Directeur général d'examiner sa nouvelle politique, nous avons été invités au siège de l'agence à Parme, en Italie, en Juin 2013. Merci à ce geste sans précédent, nous avons eu l'occasion de converser avec plusieurs hauts fonctionnaires de hausse par rapport à l'Autorité dans le cadre d'une réunion d'une journée intense, au cours de laquelle la manipulation de l'agence de conflits d'intérêts a été longuement débattue. Voici le dévouement et la bonne volonté était clairement partie de l'image, mais cet exercice est également instructive pour nous en termes de ce qui reste à faire à l'agence: La politique de l'indépendance de l'EFSA a de nombreux défauts.

Une première a à voir avec la nature des règles elles-mêmes, car ils ne sont pas assez rigoureux. Une autre faiblesse importante est le recours à des experts à déclarer leurs propres intérêts. Mais il ya aussi une question de culture, de nature différente de problème de mise en œuvre de la règle, que nous allons également examiner.

Tout d'abord, les règles d'indépendance de l'EFSA eux-mêmes sont insuffisants, en ce sens qu'ils sont trop étroites. Le critère principal de l'agence utilise pour évaluer l'intérêt accordé par un expert est de se demander si elle tombe à l'intérieur du mandat thématique du panneau l'expert applique à. En d'autres termes, n'importe quel scientifique ayant des liens avec le secteur commercial peut encore être acceptée aussi longtemps que l'intérêt n'est pas lié au thème de l'écran. C'est à notre avis la plus grande lacune dans les règles, et probablement le facteur principal qui explique nos résultats. Nous avons considéré que le critère pertinent n'est pas le mandat de la commission, mais de la compétence de l'EFSA elle-même. En outre, cette spécialisation thématique oblige les déclarations d'intérêt à être évalués individuellement - à une dépense considérable de temps et d'énergie - par tous les chefs d'unités de l'Agence.

En conséquence, certaines problématiques intérêts ne sont pas considérés comme tels. Pour ne citer qu'un exemple, quelques collaborations en cours avec l'industrie think-tank International Life Sciences Institute (ILSI) sont encore tolérés alors que cette organisation particulière a été au cœur des controverses passées avec l'EFSA. En outre, il n'ya pas de période de réflexion: activités récentes avec les organismes affiliés à l'industrie ne sont pas considérés comme un problème par l'agence dans la mesure où ils sont terminés, ce qui signifie les scientifiques peuvent aller directement de ces s'asseoir sur un panneau de l'agence. En conséquence, plus de 30 experts ayant des antécédents - même dans un passé très récent - à ILSI sont encore membres de groupes scientifiques de l'EFSA. 5

Deuxièmement, alors que l'EFSA en tant qu'institution doit préserver son indépendance en prenant en charge les contrôles de conflits d'intérêts de façon proactive, elle s'appuie plutôt sur ses propres auto-évaluations des experts. Les informations enregistrées par les scientifiques eux-mêmes dans leurs déclarations d'intérêts ou CV est la seule source utilisée par l'EFSA. Leur précision est pris pour acquis, et même pas un chèque base des informations publiques disponibles, sur Internet par exemple, est effectué - presque une incitation à l'abus. L'ensemble du système restera entachée tant qu'il ne repose que sur l'auto-évaluation des experts.

De nombreux cas de conflits d'intérêts ne sont pas détectés par le système actuel de l'EFSA, car les règles sont clairement insuffisantes. Ce qui est pire, il ya des problèmes d'application des règles existantes déjà clémentes de l'EFSA: certains conflits d'intérêts auraient été détectés, selon les propres règles de l'EFSA, mais n'ont pas été. L'EFSA a appliqué à fond sa nouvelle politique par le livret de règles, nous pensons, sept chaises et trois vice-présidents des groupes scientifiques n'auraient pas été nommés.

Enfin, et surtout, une compréhension insuffisante de ce que les conflits d'intérêts entraînent en pratique sape le processus de dépistage effectué par le personnel de l'EFSA. L'idée de l'agence de conflit d'intérêt tourne autour d'un tableau dramatique de la corruption et l'infiltration par l'industrie «taupes» avec de mauvaises intentions. Même si cela ne peut pas être exclue, la réalité est souvent plus subtile. influence de l'industrie tend à être exercée par des processus à long terme et structurelles de l'établissement de relations au sein de la communauté scientifique elle-même, à travers la culture, des dynamiques collectives, les paradigmes reconnus et de la pensée de groupe - où il devient naturel de «penser l'industrie» - plutôt que par une sorte de manipulation au niveau du chercheur individuel seulement. Comme nous le rappelons à nos lecteurs dans le présent rapport, la science elle-même est aujourd'hui un champ de bataille ouvert pour les intérêts des entreprises. Cela devrait être un motif de vigilance accrue et scrupule lors de la création et de la mise en œuvre des règles régissant les conflits d'intérêts. Mais l'EFSA semble indifférent à cette réalité.

D'après nos recherches, les nombreuses discussions que nous avons eues et notre connaissance préalable du terrain, nous en sommes venus à une série de recommandations qui peuvent aussi être considérée comme une contribution plus générale à l'initiative de l'UE pour faire face aux conflits d'intérêts dans les agences de d'une manière plus rigoureuse et éclairée. À court terme, l'EFSA pourrait moderniser ses règles en interdisant totalement les intérêts commerciaux et l'amélioration de son système de dépistage. A moyen terme, l'EFSA pourrait externaliser le contrôle des déclarations d'intérêts des chefs d'unités de personnel spécialisé, par exemple les magistrats de la Cour des comptes européenne. À plus long terme, l'expertise pourrait être dans de source afin de leur donner tous les moyens de faire leur travail correctement et être indépendants des secteurs qu'ils réglementent. Une autre recommandation à long terme consisterait à avoir des études sur les produits réglementés effectuées par des laboratoires indépendants / public sur la base des règles très strictes, y compris stores (ceux-ci peuvent encore être payés par l'industrie). Nos recommandations sont énumérées à la fin du présent rapport.

Il est important de garder la vue d'ensemble à l'esprit. Alors que nos recommandations pour une meilleure application de la règle pourrait améliorer la qualité et la crédibilité des panneaux experts de l'EFSA, il ya aussi des problèmes structurels plus importants qui sont au-delà de la portée de ce rapport pour répondre correctement. Il est important de noter que les experts EFSA ne sont pas rémunérés (seuls les frais), pour un. D'autre part, il ya un conflit d'intérêts structurel intégré dans le système, que les experts évaluent uniquement les études réalisées par les producteurs des produits en cause (ils n'effectuent pas de recherche eux-mêmes). Combinez cela avec la surcharge de travail, et nous pouvons voir que pour faire ce travail correctement est une tâche ardue. En outre, une partie de ces études sont généralement gardées secrètes pour des raisons de confidentialité commerciale, ce qui empêche leur intégration dans le travail normal de la communauté scientifique. En conséquence, il semble que de servir sur un panneau EFSA n'est ni bénéfique ni attrayante pour construire une carrière scientifique, ce qui rend plus difficile de trouver des jeunes et des experts indépendants travaillant désintéressée pour le bien public. Il est inacceptable qu'une telle tâche cruciale pour la santé publique est rendue si ingrate.
 
Le rapport complet peut être téléchargé ici .

Disclaimer

Le but de ce rapport est d'examiner la nouvelle politique de l'indépendance de l'EFSA et en particulier sa gestion des conflits d'intérêts entre les membres de son comité scientifique. Il est donc important de souligner que ce qui est évalué ici est le processus de prise de décision de l'EFSA à l'opportunité d'accepter ou de rejeter les experts donnés sur ses panneaux pour une mission d'intérêt public. Avoir un conflit d'intérêts avec le secteur commercial ne signifie pas qu'un expert est critiqué pour son / ses éthique et de l'honnêteté intellectuelle, mais qu'il / elle ne peut pas être considéré comme indépendant de l'influence de l'industrie. Par conséquent, nous pensons que l'expert n'est pas en mesure de participer aux travaux d'une agence dont la charge de travail consiste principalement à évaluer la sécurité des produits industriels à être commercialisés sur le marché européen.
Tous les intérêts non référencés cités dans le rapport proviennent des déclarations des experts d'intérêts, téléchargés depuis le site de l'EFSA le 29 Avril 2013.


Erratum

La phrase suivante (p.13, case "cours accéléré sur la capture réglementaire»)
Bien qu'il prétend être à la recherche "d'une approche équilibrée pour résoudre les problèmes d'intérêt commun pour le bien-être de la population", ILSI, co-fondée par Philip Morris, est financé par la nourriture, des produits chimiques, les pesticides, les OGM et les multinationales pharmaceutiques, tels comme Coca-Cola, BASF, Unilever, Syngenta, Pfizer et ainsi de suite. (Note)
contenait une erreur (ILSI n'a pas été co-fondée par Philip Morris) et a été remplacé le mercredi 30 Octobre avec ce qui suit:
Bien qu'il prétend être à la recherche "d'une approche équilibrée pour résoudre les problèmes d'intérêt commun pour le bien-être de la population", ILSI, co-fondée par Coca-Cola, Heinz, Kraft, General Foods et Procter & Gamble, est financé par alimentaires, chimiques, les pesticides, les biotechnologies et les multinationales pharmaceutiques et, entre 1983 et 1998, "a fourni une assistance à l'industrie du tabac dans ses tentatives de renverser de nombreuses tentatives de contrôle législatif sur les activités de l'industrie". (Note)
 

Syrie, champ de bataille médiatique

Par Antonin Amado et Marc de Miramon
Source : http://www.monde-diplomatique.fr
09/2012
English : Syria, field media battle

Comment rendre compte d’un soulèvement qui dure depuis dix-huit mois, alors que l’accès au terrain est périlleux ? Si la férocité du régime ne fait aucun doute, la manière dont certains médias relaient, sans les vérifier, les communiqués de tel ou tel groupe d’opposition et occultent le jeu de puissances comme l’Arabie saoudite, les Etats-Unis ou la Turquie relève plus de la propagande que de l’information.

En Syrie, « les armes chimiques sont sous surveillance », informe Le Figaro (22 juillet 2012) ; « des forces spéciales américaines ont été déployées pour prévenir leur dispersion ». Et un diplomate en poste en Jordanie avertit : « C’est la menace des armes chimiques qui peut déclencher une intervention américaine ciblée. » Nous voilà donc replongés avec Damas, à quelques nuances près, dans le scénario écrit pour Bagdad dix ans plus tôt. M. Bachar Al-Assad lâchera-t-il ses armes de destruction massive sur son opposition ? L’accusation est pourtant déjà vieille de plusieurs mois : « Des tueurs d’Assad [ont] lancé dans la région d’Al-Rastan, non loin de la ville rebelle de Homs, des opérations aériennes avec utilisation de gaz toxiques », rapportait dès septembre 2011 le site de Bernard-Henri Lévy (1).

«  [Nous avons] entendu cette affirmation de dizaines d’interlocuteurs dans la province de Hama, écrivait l’Agence France-Presse (AFP), avec une prudence exceptionnelle, le 27 juillet 2012. Mais, en dépit d’une semaine de recherches, aucun chef rebelle, chef de tribu, médecin, simple combattant ou civil n’a pu produire de preuve irréfutable. » La guerre en Syrie, conclut la dépêche, « est aussi celle de l’information et de la désinformation ».

29 janvier 2012. L’intox est partie d’un compte Twitter (@Damascustweets) appartenant à « des militants proches de l’opposition (2) » : M. Al-Assad aurait fui la Syrie. Le palais présidentiel serait encerclé par l’Armée syrienne libre (ASL), et le dictateur acculé aurait tenté de rejoindre l’aéroport international de la capitale avec femme, enfants et bagages pour se réfugier à Moscou. Invérifiable, la « rumeur » n’est pourtant « pas sans fondement », assure le site Internet du Nouvel Observateur : « Selon le correspondant de la BBC au Moyen-Orient, Jeremy Bowen, l’ASL n’est plus qu’à trente minutes du palais présidentiel de Bachar Al-Assad. Une situation militaire qui pourrait pousser le dictateur à la fuite (3)...  »

18 juillet 2012. Tandis qu’une nouvelle offensive des rebelles entraîne des affrontements d’une intensité inédite à Damas, une bombe explose au quartier général de la Sécurité nationale, tuant notamment le ministre de la défense ainsi qu’Assef Chaoukat, beau-frère de M. Al-Assad. Sur les chaînes d’information françaises, les représentants de l’opposition, essentiellement issus du Conseil national syrien (CNS), commentent l’événement en direct. Le régime, croit-on, vit ses derniers jours, voire ses dernières heures. « Oui, nous pouvons dire que c’est le début de la fin », estime Mme Randa Kassis (4), présidente de la Coalition des forces laïques et démocratiques syriennes, membre du CNS. Des sources anonymes, citées par le quotidien britannique The Guardian, affirment que M. Al-Assad en personne a été blessé lors de l’attaque. Son épouse a une fois encore pris l’avion pour Moscou. L’ASL ainsi qu’un groupuscule islamiste revendiquent l’attentat, tandis que le régime y voit la main des « puissances étrangères » soutenant l’opposition armée (Turquie, Qatar, Arabie saoudite...).

Tout compte fait indemne, M. Al-Assad acceptera de « partir » deux jours plus tard, « mais d’une façon civilisée ». C’est une dépêche de l’AFP qui l’annonce, le 20 juillet peu avant 9 heures. Confirmé une trentaine de minutes plus tard par le concurrent britannique Reuters, le « scoop » reprend en réalité un entretien accordé à Radio France Internationale (RFI) par l’ambassadeur de Russie en France. Qui n’annonçait en aucun cas le départ de M. Al-Assad, mais se contentait de rappeler l’engagement pris par la Syrie le 30 juin à Genève d’aller « vers un régime plus démocratique »…

La démocratie, voilà ce pour quoi se battent les Syriens depuis le soulèvement de mars 2011, réprimé avec une brutalité et une cruauté largement documentées (5). Mais le conflit se livre aussi sur le terrain médiatique ; une guerre que taisent la plupart des organes de presse occidentaux. Certes, la réalité du terrain est particulièrement difficile à percevoir. Le régime accorde ses visas au compte-gouttes. Ceux qui réussissent, au péril de leur vie, à rejoindre les insurgés empruntent tous ou presque les mêmes filières de l’ASL ; leurs récits épousent ensuite le storytelling développé par cette même ASL ainsi que par ses parrains turcs, saoudiens et qataris : un régime barbare écrase dans le sang des manifestations pacifiques, défendues par des militants prodémocratie riches en courage mais pauvres en armes, munitions, médicaments…

Quant aux quelques journalistes ayant accepté l’invitation du régime (6) de M. Al-Assad, ils racontent sans surprise des histoires radicalement différentes : celles de cadavres de soldats atrocement mutilés qui s’entassent dans les morgues des hôpitaux, de minorités (chrétiennes, alaouite, etc.) terrorisées par des bandes armées ne menant pas une guerre de libération, mais une guérilla confessionnelle soutenue par les pétromonarchies du Golfe.

Embarrassante pour l’opposition armée, la présence en Syrie de groupes djihadistes, dont certains se réclament d’Al-Qaida, est désormais avérée. Une raison de plus, martèle Libération (6 août 2012), pour « aider politiquement et militairement » les insurgés, « ne serait-ce que pour ne pas laisser le champ libre et la victoire finale aux islamistes ».

Séparer le bon grain révolutionnaire de l’ivraie djihadiste s’avère parfois délicat. Abou Hajjar, « moudjahid qui a quitté la région parisienne il y a quatre mois pour participer au soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad », se définit comme un « activiste islamiste, et non pas comme un djihadiste proche d’Al-Qaida ». Témoignant dans les colonnes du Figaro, il jure que les « minorités chrétiennes ou alaouite », qui soutiennent majoritairement le régime, « seront représentées au Parlement » dans la Syrie de demain (7). Tout en indiquant avoir ouvert un « bureau de la prédication » dans le village de Sarjeh pour diffuser les « livres interdits » d’Ibn Taymiyya, un « grand théoricien du djihad », rappelle Le Figaro, sans préciser qu’il est aussi l’auteur d’une fatwa appelant à la guerre sainte contre les alaouites.

Mais ces quelques témoignages n’entament pas la trame de la dramaturgie syrienne : pilonnage de Homs, massacre de Houla, mort des journalistes Marie Colvin, Rémi Ochlik et Gilles Jacquier — dont il semble maintenant qu’il ait été tué par des tirs provenant des positions rebelles. Une poignée d’acteurs dominent la narration du conflit. Parmi eux, les principales chaînes satellitaires du Proche-Orient, dont Al-Arabiya et Al-Jazira, propriété des deux poids lourds de la Ligue arabe, nouveau haut-parleur de la diplomatie du Golfe : l’Arabie saoudite et le Qatar. Ces monarchies absolues, qui ne s’appuient sur aucune légitimité démocratique tout en promouvant la « liberté » chez leurs voisins, mènent une « guerre froide régionale » à la Syrie, dernier régime arabe participant, selon elles, à l’« arc chiite » qui s’étendrait de Beyrouth à Bagdad, en faisant vaciller Bahreïn.

Ces chaînes bénéficient d’un a priori bienveillant quant à la fiabilité des informations qu’elles diffusent, si fantaisistes soient-elles. Ainsi l’essayiste Caroline Fourest écrit-elle dans Le Monde (25 février 2012) : « D’après Al-Arabiya, des opposants au régime iranien affirment que leur gouvernement a fourni un four crématoire à son allié syrien. Installé dans la zone industrielle d’Alep, il tournerait à plein régime… Pour brûler les cadavres des opposants ? »

La dictature de l’instantané 

 

Pour le reste, les médias s’appuient sur l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), organisme qui fournit, par le biais des agences de presse AFP, Associated Press (AP) et Reuters, les bilans des affrontements et les récits de l’opposition armée. Son fondateur, M. Rami Abdel Rahmane, raconte avoir émigré en 2000 au Royaume-Uni, où il tient une boutique de vêtements. Depuis son appartement de Coventry, il affirme être le « seul membre de son organisation vivant en Angleterre. Mais j’ai deux cents correspondants bénévoles en Syrie, en Egypte, en Turquie et au Liban. Ce sont des militaires, des médecins, des militants de l’opposition ». Il revendique une complète neutralité : « Je ne suis financé par personne. J’ai créé l’OSDH en 2006 parce que je voulais faire quelque chose pour mon pays. » Comment, aidé d’un simple secrétaire, peut-il obtenir et vérifier quasiment en temps réel les chiffres (morts et blessés) des affrontements militaires aux quatre coins du pays ?

L’AFP a en tout cas décerné à l’OSDH le statut de source incontournable, comme le détaille Ezzedine Said : « La première utilisation de l’OSDH date de novembre 2006. Cette organisation s’est montrée fiable et crédible dans le passé, raison pour laquelle nous continuons à l’utiliser. » Le rédacteur en chef de l’antenne de Nicosie, à Chypre, où sont centralisées les dépêches sur le Proche-Orient, reconnaît néanmoins que « nos journalistes n’ont pratiquement aucun contact avec les correspondants de cette organisation sur le terrain. Ceux qui sont en poste à Damas ne peuvent pas travailler librement. Ils ne sont pas en mesure de donner une vision d’ensemble de la situation dans le pays. L’OSDH, qui ne s’engage jamais politiquement dans ses communiqués, n’est pas une source parfaite. Mais c’est celle qui donne les chiffres les moins fantaisistes sur le nombre de morts sur le terrain ». A l’AFP, certains ne cachent pas leur malaise : « Nous savons parfaitement que l’OSDH n’est pas fiable, déplore un grand reporter du service international. Mais nous continuons quand même à diffuser ses chiffres. Quand on interroge la direction, sa réponse est toujours la même : “Vous avez probablement raison, mais les autres agences font la même chose. Et notre secteur est très concurrentiel.” »

La manière dont l’OSDH a par exemple couvert le massacre de Houla pose question sur son impartialité revendiquée, de même que sur la fiabilité de ses correspondants. Le 25 mai 2012, à Houla, cent huit personnes ont bien été tuées. Les corps de quarante-neuf enfants et trente-quatre femmes gisent dans cette localité regroupant plusieurs villages et située au nord de la ville de Homs. Dans un communiqué daté du 26 mai et relayé par l’AFP, l’OSDH rapporte dans un premier temps la mort de quatre-vingt-dix personnes, tuées dans des bombardements. Les observateurs mandatés par l’Organisation des Nations unies (ONU) et la Ligue arabe affirmeront, le 29 mai, que la plupart des victimes ont été exécutées à l’arme blanche. Les Nations unies révèlent le même jour que le secteur du massacre était tenu par des forces de la rébellion.

Un rapport du Conseil des droits de l’homme de l’ONU publié le 16 août impute finalement « la plupart » des morts aux forces gouvernementales, même si ses enquêteurs n’ont pas pu se rendre sur place et ne sont pas en mesure de « déterminer l’identité des auteurs » du massacre. Ce qui n’a pas empêché le rapport initial de l’OSDH d’être largement diffusé et exploité par la diplomatie française pour faire plier la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU : « Le massacre de Houla peut faire évoluer les esprits », espérait le ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, dans un entretien au Monde (29 mai 2012).

Mme Donatella Rovera, qui travaille pour Amnesty International, s’est rendue clandestinement en Syrie durant trois semaines, en avril et en mai derniers, pour essayer d’établir un bilan humain du conflit. Elle pointe la difficulté d’une telle entreprise : « Les hôpitaux ne sont pas des sources fiables, car les blessés ne peuvent pas s’y rendre sans se faire arrêter par les forces de sécurité. Je me trouvais à Alep lors d’une opération massive de l’armée. J’ai vu les petites antennes médicales de fortune installées dans des appartements où des médecins sous-équipés tentaient de soulager les blessés. Dans ces conditions, les bilans sont plus simples à établir. Quand on arrive après les faits, il faut recueillir les témoignages des survivants, des voisins, relever des indices laissés sur le terrain comme des éclats d’obus ou des traces de balles sur les murs. » Et de souligner qu’il est « possible de travailler de l’extérieur du pays, mais des difficultés supplémentaires se présentent alors. Notamment sur la fiabilité de sources que l’on connaît mal et qui peuvent être tentées de nous manipuler ».

Fin juillet, Amnesty International dénombrait douze mille tués, contre dix-neuf mille pour l’OSDH. La rigueur dont prétend faire preuve l’organisation non gouvernementale contraste avec les chiffres avancés par M. Abdel Rahmane. Surtout, elle n’est pas compatible avec la dictature de l’instantané qui conditionne l’économie médiatique, et en particulier ses réseaux numériques.

Antonin Amado et Marc de Miramon
Journalistes. 
(1) «  Syrie : la révolution s’arme et a besoin de l’OTAN  », La Règle du jeu, 30 septembre 2011.
(2) «  Bachar el-Assad s’est enfui... sur Twitter  », LePoint.fr, 30 janvier 2012.
(3) «  Bachar Al-Assad a-t-il tenté de fuir la Syrie vers Moscou  ?  », NouvelObs.com, 30 janvier 2012.
(4) «  Bataille de Damas : les jours d’Assad sont-ils comptés  ?  », «  Le débat  », France 24, 19 juillet 2012.
(6) Cf. par exemple les reportages de Patricia Allémonière, diffusés en juillet sur TF1.
(7) «  Abou Hajjar, combattant français en Syrie  », Le Figaro, Paris, 4-5 août 2012.

IKEA, bien pire qu'un marchand de meubles

Source : https://www.sauvonslaforet.org
07/2012
English :  IKEA, even worse than a furniture dealer

IKEA promet la qualité à bas prix. Le bois des 100 millions de meubles que l'entreprise vend chaque année à travers le monde proviendrait de forêts gérées de manière responsable. Les faits prouvent pourtant le contraire dans la taïga russe. Demandons à IKEA de cesser immédiatement les coupes rases dans les forêts boréales de Carélie

Pour 99 euros, IKEA propose la table JOKKMOKK et ses quatre chaises en « pin massif, un matériau naturel qui embellit avec l'âge ». Pour assumer une vente annuelle mondiale de 100 millions de meubles, l'entreprise suédoise a des besoins gigantesques en bois : 12 millions de mètres cubes par an ! La nature en paie le prix.

Prix bas pour les meubles, coûts élevés pour la nature

 

Une grande partie des bois utilisés dans les meubles d'IKEA proviennent de l'extrême nord de la Russie, comme le révèlent leurs très fines cernes. Dans le froid climat subarctique, les arbres poussent très lentement. La filiale d'IKEA Swedwood possède un bail en République de Carélie (Russie) sur 300.000 hectares de forêts naturelles, dont certaines zones encore vierges.

Des arbres plusieurs fois centenaires abattus en quelques secondes : à la cadence de 800 arbres par jour, les abatteuses coupent, ébranchent et empilent les troncs d'arbres avant leurs transport vers l'usine de meubles. Du haut de leurs pneus gigantesques, les machines sillonnent les marais. Ils leurs faudra des décennies pour s'en remettre. Jour après jour, IKEA détruit de nouvelles forêts primaires et leurs riches écosystèmes. Les coupes rases ne cessent de s'étendre.

Coupes à blanc certifiées par le FSC

 

IKEA considère la destruction de la forêt boréale comme manifestement responsable, puisque cette zone de Carélie a reçu l' « écolabel » FSC (Forest Stewardship Council). Les organisations écologistes condamnent depuis longtemps la tromperie de la certification par la société FSC International.

Soutenons les revendications des associations Protect the Forest et Spok. IKEA doit cesser immédiatement la destruction des forêts naturelles. 


Début de l'action: 2 juil. 2012

IKEA considère la destruction de la taïga (ou forêt boréale) comme manifestement responsable. L'entreprise se base sur le label que lui a délivré le Forest Stewardship Council (FSC) pour cette concession forestière en Carélie. « Nous préservons 16 à 17% des forêts à haute valeur de conservation, ce qui est bien supérieur aux critères du FSC » explique Mme Josefin Thorell, porte parole d'IKEA, aux organisations de protection de l'environnement. Ces dernières critiquent depuis longtemps le label FSC. Ses normes, déjà très laxistes, ne sont pas respectées dans la pratique. Le site FSC-Watch informe depuis plusieurs années sur les centaines de cas de certifications douteuses du FSC. Les forêts vierges de Scandinavie et des tropiques sont détruites avec la caution du label FSC.

Le bois n'est pas le seul sujet problématique avec IKEA : l'entreprise consomme 40.000 tonnes d'huile de palme par an, principalement pour ses bougies mais aussi pour d'autres articles tels ses pâtisseries. L'industrie détruit les forêts tropicales pour les convertir en plantations de palmiers à huile. Mais là aussi, au lieu d'agir à la base du problème en proscrivant ou en cherchant des alternatives à l'huile de palme, IKEA préfère attendre son label d'éco-blanchiment décerné par la RSPO (Roundtable Sustainable Palm Oil / Table ronde pour une huile de palme durable).


Informations supplémentaires

 

• Protect the Forest : Russian forest ecologist confirms criticism
• Mongabay : IKEA logging old-growth forest for low-price furniture in Russia
• FSC-Watch : IKEA supplier Swedwood in Karelia: TV documentary exposes impacts of FSC certified clear-cuts in HCV forests
• Reportage TV (7min57) de la ARD : Ikea-Möbel: Holz aus Urwäldern (sous-titres en anglais)

5 juil. 2012

 

FSC n'est pas un « écolabel »

 

Communiqué de presse relatif à la « lettre ouverte du FSC Allemagne à Sauvons la forêt » *

 


Dans une lettre ouverte adressée à Sauvons la forêt (Rettet den Regenwald e.V.), l'association FSC-Deutschland a fait une déclaration étonnante par la voix de son directeur M. Uwe Sayer : « Votre affirmation selon laquelle le FSC est un écolabel est fausse et sans fondement. »
Pourtant, une simple recherche sur internet avec les termes « FSC » et « écolabel » offre quelques 450.000 résultats de pages web (source: google.fr) contenant les deux termes. Médias, organisations de protection de l'environnement ou marchands de meubles présentent depuis plusieurs années le FSC comme un « écolabel ». Le FSC proteste-t'il aussi auprès de ces institutions, comme il le fait présentement auprès de notre association, contre la diffusion de cette « fausse » information le concernant ?

Ou bien le FSC est-il dérangé par la pétition de Sauvons la forêt « IKEA, bien pire qu'un marchand de meubles » dans laquelle le géant du meuble suédois est critiqué pour ses coupes à blanc industrielles dans les forêts primaires de Russie ? Ces déforestations sont certifiées « durables » par le « label » du FSC. Plus de 62.000 personnes ont déjà signé la pétition à ce jour.

Les critiques portant sur l'attribution du label FSC à des exploitations forestières industrielles dans les forêts boréales du nord de l'Europe n'ont absolument rien de nouveau. D'autres organisations telles Greenpeace et la Société suédoise pour la conservation de la nature (SSNC) dénoncent ces certifications depuis plusieurs années. La SSNC s'est d'ailleurs retirée d'un FSC qui certifie les coupes rases. Les organisations écologistes FERN et Robin Wood ont aussi quitté le FSC International.

L'organisme qui gère et délivre le label du FSC à travers le monde n'est pas une organisation à but non-lucratif mais une société à responsabilité limitée basée à Bonn en Allemagne : FSC International Center GmbH. Grâce à la « Marque FSC », de nombreuses entreprises communiquent sur la performance environnementale de leur papier et de leur bois. La certification suggère au client qu'un produit provient d'une « gestion responsable des forêts » et non de la destruction des forêts pluviales.

Le caractère trompeur de la certification par le FSC apparait une nouvelle fois dans le cas des coupes rases effectuées dans les forêts primaires russes. Le label FSC n'a rien d'écologique. Nous sommes tout à fait d'accord avec le FSC Allemagne sur ce point.

Hambourg, le 5 juillet 2012
 * titre original en langue allemande « Offenen Brief des FSC Deutschland an Rettet den Regenwald »
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LIENS
Lettres ouvertes et pétition
• Réponse de Sauvons la forêt à la lettre ouverte du FSC (allemand)  Ihr “offener Brief an Rettet den Regenwald” vom 3. Juli 2012
• Lettre ouverte du FSC à Rettet den Regenwald e.V. (allemand) Offener Brief des FSC zu Kampagne von RdR vom 30.06.2012
• Pétition de Sauvons la forêt  IKEA, bien pire qu'un marchand de meubles
Critiques sur les attributions du label FSC
• Site d'informations général (anglais) FSC-Watch
• Greenpeace 2008  Out of Control - High Conservation Value Forest Logging under FSC Controlled Wood in Finland
• SSNC 2011: Under the Cover of the Swedish Forestry Model
• SSNC 2011: Cutting the Edge: The Loss of Natural Forests in Sweden
• SSNC 2010: SSNC resigns from forest certification in Sweden

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