22 avril 2011

La rapine du siècle : l’assaut des volontaires sur les fonds souverains libyens

Par Manlio Dinucci*
pour http://www.voltairenet.org

Manlio Dinucci revient sur un élément souligné dans nos colonnes dès le début de la guerre de Libye : les puissances coloniales « volontaires » se sont appropriées les colossaux investissements de l’État libyen à l’étranger. L’argent gelé dans des banques occidentales menaçait le monopole de la Banque mondiale et du FMI en finançant des projets de développement dans le tiers-monde. Il continue à « travailler » (non plus sous forme d’investissements, mais de garanties bancaires), cette fois au profit des Occidentaux.


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La Banque centrale libyenne
L’objectif de la guerre en Libye n’est pas seulement le pétrole, dont les réserves (estimées à 60 milliards de barils) sont les plus importantes d’Afrique et les coûts d’extraction parmi les plus bas du monde, ni le gaz naturel dont les réserves sont estimées à environ 1 500 milliards de m3. Dans le viseur des « volontaires » de l’opération « Protecteur unifié  » il y a aussi les fonds souverains, les capitaux que l’État libyen a investi à l’étranger.

Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) sont estimés à environ 70 milliards de dollars, qui grimpent à plus de 150 si l’on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale et d’autres organismes. Et ils pourraient être plus importants encore. Même s’ils sont inférieurs à ceux de l’Arabie saoudite ou du Koweït, les fonds souverains libyens se sont caractérisés par leur croissance rapide. Quand la LIA a été constituée en 2006, elle disposait de 40 milliards de dollars. En cinq années à peine, elle a effectué des investissements dans plus de cent sociétés nord-africaines, asiatiques, européennes, nord-américaines et sud-américaines : holding, banques, immobilier, industrie, compagnies pétrolières et autres.

En Italie les principaux investissements libyens sont ceux effectués dans UniCredit Banca (dont LiA et la Banque centrale libyenne possèdent 7,5 %), dans Finmeccanica (2 %) et Eni (1 %) : ces investissements et d’autres (dont 7,5 % au Juventus Football Club) ont une signification moins économique (ils se montent à environ 4 milliards de dollars) que politique.

La Libye, après que Washington l’ait effacée de sa liste de proscription des « États voyous », a essayé de se refaire une place à un plan international en misant sur la « diplomatie des fonds souverains  ». Quand les États-Unis et l’Union européenne ont abrogé leur embargo de 2004 et que les grandes compagnies pétrolières sont revenues dans le pays, Tripoli a pu disposer d’un surplus commercial d’environ 30 milliards de dollars annuels qu’il a destiné en grande partie aux investissements étrangers. La gestion des fonds souverains a cependant créé un nouveau mécanisme de pouvoir et de corruption, aux mains de ministres et hauts fonctionnaires, qui a probablement échappé au contrôle de Kadhafi lui-même : confirmé par le fait qu’en 2009, ce dernier a proposé que les 30 milliards de dividendes pétroliers allassent « directement au peuple libyen  ». Ceci a accentué les fractures à l’intérieur du gouvernement libyen.

C’est sur ces fractures que se sont appuyés les cercles dominants étasuniens et européens qui, avant d’attaquer militairement la Libye pour mettre la main sur sa richesse énergétique, se sont appropriés les fonds souverains libyens. Cette opération a été favorisée par le représentant même de la Libyan Investment Authority, Mohamed Layas : comme le révèle un câble diplomatique publié par Wikileaks, le 20 janvier Layas a informé l’ambassadeur étasunien à Tripoli que la LIA avait déposé 32 milliards de dollars dans des banques étasuniennes. Cinq semaines plus tard, le 28 février, le Trésor étasunien les a « gelés  ». Selon les déclarations officielles, c’est « la plus grosse somme d’argent jamais bloquée aux États-Unis », que Washington garde « en dépôt pour l’avenir de la Libye ». Elle servira en réalité pour une injection de capitaux dans l’économie étasunienne toujours plus endettée. Quelques jours plus tard, l’Union européenne a « gelé » environ 45 milliards d’euros de fonds libyens.

L’assaut sur les fonds libyens aura un impact particulièrement fort en Afrique. Ici, la Libyan Arab African Investment Company a effectué des investissements dans plus de 25 pays, dont 22 en Afrique sub-saharienne, en programmant de les augmenter dans les cinq prochaines années, surtout dans les secteurs minier, manufacturier, touristique et dans celui des télécommunications. Les investissements libyens ont été décisifs dans la réalisation du premier satellite de télécommunications de la Rascom (Regional African Satellite Communications Organization) qui, mis en orbite en août 2010, permet aux pays africains de commencer à se rendre indépendants des réseaux satellitaires étasuniens et européens, en réalisant ainsi une économie annuelle de centaines de millions de dollars.

Plus importants encore ont été les investissements libyens dans la réalisation des trois organismes financiers lancés par l’Union africaine : la Banque africaine d’investissement, dont le siège est à Tripoli ; le Fond monétaire africain, basé à Yaoundé (Cameroun) ; la Banque centrale africaine, installée à Abuja (Nigeria). Le développement de ces organismes devait permettre aux pays africains d’échapper au contrôle de la Banque mondiale et du Fond monétaire international, tous deux instruments de domination néo-coloniale, et devait marquer la fin du franc Cfa, la monnaie que sont obligés d’utiliser 14 ex-colonies françaises. Le gel des fonds libyens assène un coup très dur à tout le projet. Les armes utilisées par les « volontaires » ne sont pas seulement celles de l’opération « Protecteur unifié  ».



 Manlio Dinucci
Géographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.), Zanichelli (2008) ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, DeriveApprodi (2005).
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Traduction Marie-Ange Patrizio
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Source Il Manifesto (Italie)
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Villes de l'extrême : La Paz (Reportage)

http://videos.arte.tv
(France, 2010, 43mn)
ARTE F


Une mégapole mondialisée et ses gratte-ciels à 4000 mètres d'altitude au fond d'une cuvette aux parois verticales. Une véritable curiosité urbaine. Au dessus de la ville, une banlieue tentaculaire à 4200 mètres qui atteint le million d'habitants en seulement 20 ans : El Alto, la haute. Les relations entre cette banlieue hors norme et son centre urbain accumulent frustrations et colère jusqu'à la révolution. C'est le singulier destin d'une ville que ce film raconte, ou comment une exception géographique finira par changer le destin politique d'une nation toute entière.

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Villes de l'extrême : Bangkok (Reportage)

http://videos.arte.tv
(France, 2010, 43mn)
ARTE F

Sur 130 villes les plus menacées par le changement climatique, la banque mondiale a classé Bangkok dans le peloton de tête. Comme New York, Londres ou Amsterdam, la capitale Thaïlandaise fait face au risque de submersion. En prime, son climat tropical dérive vers l'extrême et l'expose désormais à des phénomènes cycloniques de très haute énergie... Le Docteur Smith, Directeur du centre d'alerte des catastrophes nationales et mythe vivant depuis le Tsunami de 2004 a mis le pays en alerte : un typhon hors norme pourrait se former dans le golf de Siam. A Bangkok, l'ambiance est à l'orage...

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Villes de l'extrême : Yakutsk (Reportage)

http://videos.arte.tv
(France, 2010, 43mn)
ARTE F

Ilot urbain de 300 000 habitants au coeur de la Sibérie orientale, Yakutsk, capitale de la Yakoutie, est de loin la ville la plus froide du monde. A la chute de l'empire soviétique, la Yakoutie est devenue la république autonome de Sakha. Ici, les hivers durent 9 à 10 mois. On y relève les températures les plus basses de l'hémisphère nord : jusqu'à -70°. Cette ville entière a été bâtie sur le permafrost, sol qui ne dégèle jamais : une prouesse technologique qui pourrait bien lui coûter son avenir à la faveur du réchauffement climatique...

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19 avril 2011

La Démocratie réelle expliquée par Étienne Chouard

Tirer au sort nos représentants, au lieu de les élire

Par Etienne Chouard
pour http://etienne.chouard.free.fr

On n'est pas préparés à cette idée : la première fois qu'on nous parle de tirage au sort en politique, on ouvre tous des yeux incrédules et on se demande quelle est cette nouvelle lubie. Le mythe de l'élection est très puissant et il n'est pas facile de s'en déprendre, même quelques minutes pour voir.

Portant, je vous conseille chaleureusement de laisser une chance à l'idée et de lire seulement quelques lignes sur le sujet : vous allez vite sentir en vous-même que, loin d'être une nouvelle lubie, c'est une bonne idée, et même une très bonne —et très vieille— idée, bien connue de nos aïeux et bien testée (pendant des siècles !) avec d'excellents résultats.


 

Ø Pour se mettre en jambes, écoutez d'abord ce résumé en 6 minutes chrono :


Pourquoi faut-il s’intéresser au tirage au sort ?

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(source : ITV audio pour Hervé Kempf, sur Reporterre.net, le 11 février 2011.)



Ø Lisez ensuite cette synthèse :
« 1) Élection ou tirage au sort ? Aristocratie ou démocratie ?

   2) Qui est légitime pour faire ce choix de société ?
Le peuple lui-même ou ses élus ? »


        (pdf, MAJ : 2 août 2007).






Ø Voyez ensuite cette vidéo :
« Faut-il tirer au sort nos députés ? »

un débat télévisé sur LCP (La Chaîne Parlementaire)
dans l’émission 'Impertinences' avec Bruno Masure (en deux parties)
(vidéo, MAJ : 15 mai 2007) :


ÉTIENNE CHOUARD 1/2 - LE TIRAGE AU SORT DES DÉPUTÉS - LCP.


ÉTIENNE CHOUARD 2/2 - LE TIRAGE AU SORT DES DÉPUTÉS - LCP.

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Hervé Chaygneaud-Dupuy, dont l'intervention est diffusée au coeur du débat ci-dessus, est quelqu'un de passionnant. C'est lui qui m'a donné, il y a quelques années,l'idée géniale de combiner l'élection et le tirage au sort avec deux chambres, l'une élue, qui serait la chambre des professionnels de la politique, la Chambre des Partis, et l'autre tirée au sort, qui serait la chambre des non professionnels de la politique, la Chambre des Citoyens : aucune loi ne pourrait être imposée au corps social sans l'aval des deux chambres, chacune aurait un droit de veto. Voyez son plaidoyer, je l'ai trouvé formidable :


« DES DÉPUTÉS TIRÉS AU SORT - PROPOSITION ICONOCLASTE POUR DES CITOYENS LÉGISLATEURS  »



http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/HCD_deputestiresausort.pdf



Ø Consultez ensuite ce florilège que j'ai composé pour nos ateliers de l'UPPA (Université Populaire du Pays d'Aix en Provence) : « UP_d_Aix_sur_le_tirage_au_sort_kleroterion_Sintomer_Montesquieu_Tocqueville.pdf »




Vous trouverez, dans cet assortiment de textes importants :


• Un extrait (du chapitre 2) du livre littéralement passionnant d’Yves Sintomer, « Le pouvoir au peuple. Jurys citoyens, tirage au sort et démocratie participative », La découverte, mars 2007.


• Des images de klérotérion, la machine à tirer au sort qui a servi il y a 2500 ans à désigner les magistrats tous les matins parmi les milliers de citoyens présents chaque jour. Yves Sintomer explique cette formidable procédure antique ; livre à connaître,


• Le jugement très favorable que Montesquieu portait au tirage au sort, rappelé par Bernard Manin, dans son livre enthousiasmant, "Principes du gouvernement représentatif",


• Le plaidoyer formidable de Tocqueville pour les jurys citoyens tirés au sort, institution politique émancipatrice et pédagogique : le chapitre VIII de l a 2e partie « De la démocratie en Amérique » est une pure merveille. Ne ratez pas ça, c'est superbement écrit,



• ... et quelques textes réglementaires sur les procédures actuelles du tirage au sort des jurys d'Assises en France.




Ø Je vous propose ensuite un enregistrement sonore d'une conférence récente, à Paris, où j'ai pu résumer pourquoi une démocratie digne de ce nom NE PEUT PAS se passer du tirage au sort : l'élection est la négation même de la démocratie, le chemin forcé vers une oligarchie ploutocratique : il faut comprendre pourquoi, par quels mécanismes. Il faut aussi (et surtout) comprendre par quelles astucieuses institutions les Athéniens s'étaient durablement protégés contre les risques — qu'ils redoutaient, eux aussi, bien sûr — du tirage au sort :


Le tirage au sort comme bombe politiquement durable contre l'oligarchie

Conférence à Paris, samedi 26 février 2011 (audio, 2 h):

http://www.demosphere.eu/node/22964

'

• Format mp3 (122 mo)

http://dl.free.fr/eHe6pnMHQ
• Format Ogg Vorbis (62 mo)

http://dl.free.fr/dIv9HDCk6
• Format FLAC non destructif (open source), qualité CD, identique à l’enregistrement (722 mo)

http://dl.free.fr/dyApdrjB2

Merci à Stéphane pour avoir enregistré et diffusé cette conférence.




Voyez aussi ce fragment d'un entretien à la maison :


4 Le tirage au sort :




Entretien avec Etienne Chouard - 4 - le tirage... par culture-libre




Ø Vous pourrez ensuite consulter quelques fils très importants du FORUM, spécifiquement consacrés, ou pas, au tirage au sort et à ses modalités :

Attention, chacune des cinq lignes ci-dessous est un océan de bonnes idées à consulter soigneusement. Ne ratez pas ces discussions. Et venez nous rejoindre ! :-)


Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir

  http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=16


Désignation des représentants politiques : élections (et avec quel mode de scrutin) ou tirage au sort ?

  http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=20


Quelle Assemblée Constituante ?

  http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=32


Le cœur de la Démocratie : formation, expression et respect de la volonté générale
  http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=84



Une Assemblée Constituante tirée au sort pour constituer l'Union Européenne


En fait, vous verrez dans le forum que le tirage au sort fait encore l'objet d'âpres et passionnantes discussions.







Ø Je vous signale aussi ces billets relatifs au tirage au sort sur le BLOG :

Là aussi, bien sûr, vous pouvez participer.

Recul de nos libertés sous prétexte de "sécurité" : NOUS N'AVONS PAS DE CONSTITUTION (oct. 2007)
  http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2007/10/19/84-recul-de-nos-libertes-sous-pretexte-de-securite-nous-n-avons-pas-de-constitution



Bien fait pour vous ! (nov. 2008)
  http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2008/11/18/97-bien-fait-pour-vous


Méconnue, l'arme suprême du peuple contre la corruption des riches : le tirage au sort à la place de l'élection (2011)
  http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2010/12/17/111-meconnue-l-arme-supreme-du-peuple-contre-la-corruption-des-riches__le-tirage-au-sort-a-la-place-de-l-election


Conférence 20 février 2011 à Six-Fours : le tirage au sort comme bombe politiquement durable contre l'oligarchie

  http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2011/02/03/113-le-tirage-au-sort-comme-bombe-politiquement-durable-contre-l-oligarchie


L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie ! Oui, mais pas de démocratie sans tirage au sort ! (2011)
  http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2011/02/08/116-l-oligarchie-ca-suffit-vive-la-democratie-mais-pas-de-democratie-sans-tirage-au-sort



Par ailleurs, il a été question du tirage au sort sur des lieux de débat extérieurs à mon site, assez fréquentés :





• « Le tirage au sort, d’Étienne Chouard à Ségolène Royal : Wiki-enquête sur un revival athénien »
un débat très intéressant ; c'est polémique, mais justement : on ne progresse jamais tant que dans la contradiction :
http://web.archive.org/web/20070620232350/www.bigbangblog.com/article.php3?id_article=457

Quelques jours après, ce billet de Daniel a été suivi par cet autre billet :


• « Et si la 6ème République venait de commencer ? Le BBB s’autoproclame jury-tiré-au-sort de Royal »
http://web.archive.org/web/20070620231153/www.bigbangblog.com/article.php3?id_article=459
Dans le débat ci-dessus, je vous recommande les commentaires de "Sam", souvent littéralement passionnants sur le tirage au sort de l'Assemblée constituante (cherchez l'expression "par Sam" dans la page).

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• « Des bases juridiques pour les contre-pouvoirs, par Etienne Chouard, sur le blog de Paul Jorion »

http://www.pauljorion.com/blog/?p=2797
   « Commentaires relatifs au billet d’Etienne Chouard, sur le blog de Paul Jorion »
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2809


On trouvera aussi quelques explications utiles sur le tirage au sort dans l'immense fleuve, 8 511 pages, de réflexions accumulées pendant deux ans sur le blog de Paul Jorion et que j'ai compilées en un fichier unique (43 Mo, à télécharger une fois pour toutes) :

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Tout_notre_debat_sur_la_monnaie_chez_Paul_Jorion.pdf


Voyez notamment mon échange avec Scaringella (p 713 et 718), avec Fab (p 2221 et s.), avec Daniel (p 2331 et s.), page 4299, avec Barbe-toute-bleue (p 4306 et s.), pages 4365 à 4488, sur l'iségoria (p 6326 et s.)...





Ø Mais pour comprendre en profondeur la force de cette idée révolutionnaire, il faut absolument appronfondir la question et lire quelques LIVRES.


Je vous recommande chaleureusement les sept ouvrages suivants, que je ne saurais classer par ordre de préférence tant ils m'ont tous emballé, SEPT livres qui m'ont donné un plaisir rare ; je n'exagère pas : on y parle librement de ce qui, à mon avis, décidera du bonheur ou du malheur de l'humanité, rien que ça :



Bernard Manin, « Principes du gouvernement représentatif » (Champs Flammarion, 1995).







M. H. Hansen, « La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène » (Les Belles Lettres, 2003).







Moses I. Finley, « Démocratie antique et démocratie moderne » (Petite bibliothèque Payot, 2003).






Yves Sintomer, « Le pouvoir au peuple. Jurys citoyens, tirage au sort et démocratie participative » (La Découverte, 2007).







Jacques Rancière, « La haine de la démocratie » (La Fabrique, 2005).







Cornelius Castoriadis, « Post-scriptum sur l'insignifiance. entretiens avec Daniel Mermet » (Poche Essai, 1998).






Simone Weil, « Note sur la suppression générale des partis politiques » (Climats, 1957).







• Mais aussi, il ne faut surtout pas rater le monument d'Alexis de Tocqueville, « De la démocratie en Amérique », où il est parfois question du tirage au sort, et dans quels termes élogieux !




Voyez surtout l'extrait que j'ai reproduit dans ce florilège pour l'UP : « UP_d_Aix_sur_le_tirage_au_sort_kleroterion_Sintomer_Montesquieu_Tocqueville.pdf »









Sur la critique de l'élection, des partis et de la corruption associée


(sujets évidemment connexes de celui du tirage au sort),

vous lirez aussi avec intérêt :

Jacques Lazure, « Abolir les partis politiques » (Libre pensée, 2006).


Philippe Bréaud, « le suffrage universel contre la démocratie », (PUF, 1980).

Fabrice Wolff, « Qu'est-ce que la démocratie directe ? Manifeste pour une comédie historique », (éditions antisociales 2010).



Robert Michels, « Les Partis politiques, essai sur les tendances oligarchiques des démocraties » (2011)., (PUF, 1980).




Alain Garrigou, « Les élites contre la République, Sciences Po et l'ENA », (La Découverte 2001).


• Hervé Kempf, « Comment les riches détruisent la planète », (Seuil 2007)

• Hervé Kempf, « L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie », (Seuil 2011)

Alain Soral, « Comprendre l'Empire. Demain la gouvernance globale ou la révolte des nations », (Éd. Blanche 2011).





Sur la très nécessaire VIGILANCE, quotidienne, intime, de tous les citoyens, il y a un phare de la pensée, un livre immense, peut-être LE livre que j'emporterais sur une île déserte si je devais en choisir un seul, une merveille, un précieux collier de perles de pensées, toutes plus utiles les unes que les autres, toutes fortes et simples... Un livre que chacun devrait lire, relire, travailler et annoter toute sa vie, depuis la petite école jusqu'au bout :

Émile Chartier, dit 'ALAIN', « PROPOS SUR LE POUVOIR »




Et comment on fait,

concrètement ?

Vous trouverez ici une vidéo un peu plus longue où j'explique en détail mes propositions d'Assemblée constituante tirée au sort, et les raisons solides que nous pouvons tous avoir de ne PAS craindre la procédure aléatoire :

J'ai rendu visite à Thierry Crouzet chez lui et il a filmé notre conversation : ça permet de faire le tour tranquillement de mes analyses et de mes propositions, concrètement, en réfutant paisiblement la plupart des objections.
Thierry a publié cet entretien sur son blog, "Le peuple des connecteurs" :



Pour une Assemblée constituante citoyenne 1/2

Pour une Assemblée constituante citoyenne 2/2.
Les objections habituelles qui essaie de discréditer la démocratie athénienne (au motif que la démocratie athénienne tenait à l'écart les femmes, les esclaves et les étrangers, ce qui est une remarque à la fois vraie et hors sujet) sont méthodiquement réfutées (vidéo n°2, minute 6:30 et s.).

Ne vous laissez pas embobiner par ces mauvais procès contre la démocratie athénienne, qui est à coup sûr la meilleure protection inventée par les humains contre les voleurs de pouvoir.





Si vous êtes très pressé, vous avez bien 10 minutes, quand même... :-)
Voici une très courte vidéo où j'arrive à dire à peu près tout ce qui compte vraiment sur l'Assemblée constituante tirée au sort :


ÉTIENNE CHOUARD AU LIEU UNIQUE DE NANTES .1




Ø Il y a aussi sur Internet de nombreuses ressources téléchargeables sur le sujet passionnant du tirage au sort. Le système qui consiste à tirer au sort tous nos représentants s’appelle la stochocratie ou la clérocratie :


http://stochocratie.free.fr/
• et le livre de "Roger de Sizif", « La stochocratie » (Les Belles Lettres, 1998).



http://www.clerocratie.com
• et le livre de "a href="http://www.amazon.fr/Pour-en-finir-avec-d%C3%A9mocratie/dp/2876031841">François Amanrich, « Pour en finir avec la démocratie » (Papyrus, 2006).





http://www.mic-fr.org/indexf.html (précieuse ressource sur le référendum d'initiative citoyenne)

• et cette synthèse extraordinaire de Jos Verhulst & Arjen Nijeboer, « Démocratie directe, faits et arguments sur l'introduction de l'initiative et du référendum » : http://www.democracy-international.org/fileadmin/pdfarchiv/di/chapters-fr/02-democratie-directe-fr.pdf




Voyez aussi les expériences pratiques ayant utilisé le tirage au sort :

« Conférence de Citoyens sur les OGM : une expérience enthousiasmante » par Michel Pimbert :

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/2006-05-20_Michel_Pimbert_Terre_a_terre.htm




Ø J'attire aussi votre attention sur ce livre particulier, téléchargeable uniquement sur mon site, à qui je dois une fière chandelle parce que c'est lui qui m'a fait découvrir le tirage au sort pour la première fois, en septembre 2005 : c'est un des mes milliers de lecteurs du printemps 2005 qui m'a envoyé d'autorité son livre et ses disquettes à la maison, puis qui m'a appelé maintes fois, et quand j'ai enfin lu son livre, ça m'a scotché, bouleversé, et j'ai passé ensuite des milliers d'heures à appronfondir ce sujet décisif et méconnu.
Donc, merci à toi, Pierre :-) (André Tolmere est un pseudo).

Chers amis, lisez donc André Tolmère, « Manifeste pour la vraie démocratie », ça remue.






Dernière mise à jour de cette page : 17 mars 2011

(je suis affreusement en retard, j'ai des centaines de livres à vous signaler... Pas le temps, pardon.)

Étienne.

18 avril 2011

Au moins 5 millions de décès dus aux produits chimiques, selon l'OMS




En 2004, la pollution chimique a tué 4,9 millions de personnes (8,3% de la mortalité globale) et engendré 86 millions d'années de vie perdues, selon une étude de l'OMS... qui admet que ce chiffre est largement sous-estimé.

OMS - 5 millions de morts des produits chimiques
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est penchée sur la mortalité liée à la présence de substances chimiques dans l'environnement. Résultat : en 2004, la pollution chimique a provoqué 4,9 millions de morts (soit 8,3% de la mortalité totale). Et 86 millions d'années de vie perdues (5,7% du total) en raison des handicaps provoqués. A titre de comparaison, l'impact des substances chimiques est plus important que celui des cancers, qui représentent 5,1% du total d'années de vie perdues. 54% des dégâts liés aux substances chimiques sont supportés par les enfants de moins de 15 ans. 70% des maladies sont dues à l'association de polluants atmosphériques multiples.

Et encore, cette étude se limite à "l'impact connu" d'un nombre de "substances chimiques" limité, et "l'impact inconnu pourrait être considérable". D'une part, précise l'OMS, les preuves de "relations de causes à effets [...] font défaut". Exemple de ces produits aux effets "inconnus" : les pesticides, le mercure, le cadmium... ça laisse rêveur. D'autre part, même lorsque ces preuves existent, "les données d'exposition à grande échelle sont insuffisantes". Et enfin, l'OMS avoue son incapacité totale à évaluer réellement l'impact sanitaire des "sites pollués qui mettraient en péril plus de 56 millions de personnes à travers le monde". Un début de commencement d'étude, en somme.


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(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

Contamination OGM : Bayer condamnée à 136,8 millions de dollars de dommages et intérêts !



(Sources : dewitt-ee.com, reuters.com,, greenpeace.org).

Le mois dernier, Bayer Cropscience a été condamnée à verser 136,8 millions de dollars à une coopérative rizicole dont la récolte a été contaminée par un OGM interdit en 2006. Une condamnation record pour une affaire éloquente.

Bayer condamnation Riz OGM
En 2006, de nombreux champs de riz zuniens furent contaminés par un OGM de Bayer, le riz long grain LL601 tolérant à un herbicide. La contamination a été détectée dans au moins 30 pays, dont le Canada, l'Allemagne, la Suède et la France. Selon un rapport de Greenpeace, pas loin des deux tiers des exportations de riz américains ont été affectés d'une manière ou d'une autre par la contamination.

Premier problème : ce riz OGM n'était pas autorisé. Et pour cause : les expérimentations avaient été abandonnées par Bayer en... 2001 à l'étape des essais en champs ! Ce qui en dit long sur le pouvoir de contamination des OGM. Second problème : en réaction, de nombreux Etats ont fermé leurs frontières aux riz de l'Oncle Ben's Sam. D'où une baisse des prix sur le marché yankee et une perte sèche qui pourrait finalement dépasser le milliard de dollars !

Qui sème au vent, récolte le fléau...
En 2006, donc, Riceland Foods Inc., une coopérative rizicole lésée par la contamination, a porté plainte. Un tribunal d'Arkansas vient de lui donner raison, pointant les négligences de Bayer. Et attention les yeux : aux 11,8 millions de dollars de dommages et intérêts compensatoires viennent s'ajouter... 125 millions de dollars en dommages et intérêts punitifs ! Un record. Qui fait froid dans le dos, car des centaines de procès du même tonneau sont actuellement en cours, Outre Atlantique. Aïe...

Une nouvelle qui tombe à pic, au moment où les assureurs font tourner leurs calculettes pour évaluer les risques liés aux contaminations OGM...

(Sources : dewitt-ee.com, reuters.com,, greenpeace.org).

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(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

La franchise hospitalière augmentée de 32%, en toute discrétion...




Un décret très discret vient de faire passer la franchise hospitalière de 18 à 24€. Soit une augmentation de 32%... et une économie de 500 millions pour la Sécu, sur le dos des patients. Il n'y a pas de petit profit.

Franchise hospitalière
Déremboursement de nombreux médicaments, hausse du tarif des généralistes, réduction des indemnités journalières, restriction de la prise en charge des affections longue durée, pour ne citer que les mesures les plus emblématiques : le désengagement de la Sécurité Sociale se poursuit avec l'augmentation du forfait hospitalier.

De 10,67€ en 2003 à 24€ en 2011...
Un nouveau texte, publié le 23 février dernier sans aucune discussion préalable, fait passer la limite de déclenchement de la franchise hospitalière de 91€ à 120€. Concrètement, jusqu'à présent, les patients devaient payer une franchise correspondant à 20% de la facture, avec un montant maximum de 18,2€ (20% de 91€). Et la Sécu remboursait le reste. Désormais, le montant maximum est porté à 24€ (20% de 120€). Soit une augmentation de 32% (+225% depuis 2003).

Économie espérée pour la Sécu : 500 millions d'euros
Bien sûr, les mutuelles prendront en charge la différence, répercutant la douloureuse sur leurs assurés, qui passeront (encore) à la caisse : entre 2001 et 2008, la cotisation moyenne est passée de 382€ à 551€ par personne, soit un bond de 44%. Résultat : 5 millions de Français ne peuvent plus se payer de mutuelle et 9 millions se privent de soins pour raison financière.

Que les pauvres se rassurent, c'est pour la bonne cause : ces économies permettront de financer la suppression de l'ISF. A votre santé...

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(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

17 avril 2011

Silence sur Bahreïn

Par Alain Gresh
pour  http://blog.mondediplo.net

Les images sur Al-Jazira se répètent et le monde arabe semble en suspens, hésitant entre révolution et contre-révolution. Des dizaines de milliers de manifestants et de manifestantes au Yémen, dont de nombreuses portant la burqa, réclament le départ du président et la démocratie. En Syrie, le feu éclate ici et là, et le régime semble incapable de répondre par autre chose qu’une répression brutale. En Egypte, le président et ses deux fils ont été arrêtés et interrogés par la police et le premier hospitalisé après une crise cardiaque ; l’enquête prouve au moins que le mouvement n’a pas été stoppé et, pas à pas, arrive à imposer des changements. En Libye, une sorte d’équilibre s’est établie entre les forces du colonel Kadhafi et celles des rebelles. Ces incertitudes ne doivent pas masquer l’essentiel : le mouvement déclenché par les Tunisiens a atteint tous les pays arabes – des blogueurs ont même été arrêtés aux Emirats arabes unis – et la région en sera profondément modifiée, même si les puissances occidentales n’arrivent pas à mesurer ce qui s’est passé (lire Marwan Bishara, « It’s Arab and it’s personal », Al Jazeera English, 12 avril). Nous non plus, sans doute, tellement ce tremblement de terre ébranle tous les paradigmes à travers lesquels on comprenait la région.

Il peut paraître étrange, dans ces conditions, et surtout à partir de Ramallah, d’écrire quelques lignes sur un petit émirat qui ne fait pas la Une, et au sujet duquel les dirigeants occidentaux, si prompts à dénoncer les répressions, semblent privés de parole. Pourtant, c’est là que la contre-révolution se déploie avec brutalité, menant une guerre confessionnelle. Les autorités de Bahreïn ont confirmé que Karim Fakhrawi était mort en détention : c’était un homme d’affaires, membre de l’organisation Al-Wefaq, qui disposait de 18 sièges sur 40 au Parlement élu (« Bahrain opposition figure ’dies in custody’ », Al Jazeera English, 12 avril). Il est difficile de se faire une idée de qui se passe, les autorités maintenant un grand silence et les arrestations arbitraires se multipliant : on évalue à plusieurs centaines de personnes, voire à un millier, le nombre de personnes incarcérées et au moins quatre sont mortes, sans doute sous la torture — pratique courante dans l’émirat depuis les années 1970, quand des conseillers britanniques encadraient la police locale. Les rapports de Human Rights Watch ou des articles de presse, comme celui paru dans The New York Times du 12 avril, jettent pourtant une lumière inquiétante sur ce qui se passe : Clifford Krauss (« Hospital Is Drawn Into Bahrain Strife ») : on y voit les autorités arrêter des médecins, entrer dans un hôpital, confisquer des dossiers médicaux de gens qui ont été soignés à la suite de la répression... En revanche, on peut noter le profil bas d’Al-Jazira, prise dans les relations complexes entre Qatar et l’Arabie saoudite.

Rappelons que le royaume est dirigé par une dynastie sunnite tandis que la majorité de la population est chiite.
La campagne de répression et l’intervention des troupes saoudiennes et du Golfe ont mis fin à toute idée de dialogue national. Pour les autorités, la majorité de la population chiite est désormais suspecte et accusée de collaborer avec Téhéran. Dans un entretien donné au quotidien Al-Sharq Al-Awsat le 20 mars, cheikh Abdalatif Al-Mahmoud, le leader du Rassemblement de l’unité nationale (dont le nom est bien trompeur, il ne représente qu’une partie des sunnites), affirme que les chiites avaient un plan pour s’emparer du pouvoir et organiser un coup d’Etat. Il divise les chiites bahreinis en trois catégories : ceux qui travaillent avec l’Iran, ceux qui attendent le résultat de la confrontation et ceux qui soutiennent le régime. Il affirme que ces derniers représentent 20% des chiites — une manière de reconnaitre que la majorité de la population du royaume s’oppose au régime. Rarement a-t-on vu quelqu’un dénoncer la majorité de son propre peuple comme des agents de l’étranger (je ne sais pas si c’est le caractère scandaleux des propos qui a amené le journal à ne pas traduire cet entretien sur le site en anglais).

La situation au Bahreïn est certes compliquée, et la dimension confessionnelle ne peut être négligée, mais le mouvement qui a débuté en février exigeait une constitution démocratique et la transformation de la monarchie en monarchie constitutionnelle. Bien des sunnites ont participé aux rassemblements. Pour connaître les détails de ce mouvement, et aussi les calculs des uns et des autres, on lira le rapport de l’International Crisis Goup, « The Bahrein Revolt », 6 avril 2011).

Ce sont les éléments les plus réactionnaires dans la famille royale qui ont à la fois utilisé la violence en faisant tuer des manifestants pacifiques et avivé le caractère confessionnel du conflit. La brutalité des forces de l’ordre, toutes sunnites, souvent composées d’étrangers naturalisés pour la seule raison qu’ils étaient sunnites, a pu se déployer encore plus avec l’entrée des troupes saoudiennes sous le drapeau de « Bouclier du désert », l’organisation commune de défense du Conseil de coopération du Golfe (CCG), composé de l’Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït et Oman. Mais, rien ne prévoit une telle intervention, si ce n’est une menace extérieure, qui n’existait évidemment pas à Bahreïn, même si le CCG dénonce l’Iran.

Les effectifs totaux des forces sous le commandement intégré s’élèvent à 40 000 hommes ; elles disposent d’une base permanente à Hafar Al-Batin (Arabie saoudite). En fait, c’est Riyad qui mène le jeu et des tensions se sont fait sentir au sein du CCG depuis l’intervention, Qatar regrettant que seule soit mise en œuvre la répression, alors qu’il faudrait relancer les tentatives de dialogue national. Pour Riyad, l’installation d’un régime démocratique à ses frontières (l’île est reliée à l’Arabie par un pont de 26 kilomètres) est d’autant plus inacceptable que Bahreïn jouxte la province est du royaume, où sont concentrées les ressources pétrolières et la minorité chiite saoudienne.

On lira une interview du commandant en chef de « Bouclier du désert » dans Al-Sharq Al-Awsat, 27 mars (traduit en anglais le 28 mars sur le site du journal, « A talk with Peninsula Shield force commander Mutlaq Bin Salem al-Azima »). La complaisance des questions est à la mesure de l’alignement du quotidien sur la politique saoudienne (lire Mohammed El-Oifi, « Voyage au cœur des quotidiens panarabes », Le Monde diplomatique, décembre 2006). Le commandant en chef affirme que la force intervenue à Bahreïn représente 10% des effectifs des forces de « Bouclier du désert », soit 4 000 hommes (et non 1 500, comme l’a rapporté la presse).

Bahreïn est le siège de la Ve flotte américaine et du commandement de la composante navale du Centcom et il offre aux avions américains une base (à Issa) ainsi que l’utilisation de l’aéroport international. La base contribue à 1% du PNB du royaume et Washington a décidé d’investir plus d’un demi-milliard de dollars d’ici 2015 pour en doubler les capacités (lire Alexander Cooley et Daniel H. Nexon, « Bahrein’s Base Politics. The Arab Spring and America’s Military Bases », Foreign Affairs, 5 avril.)

Bien que les Etats-Unis aient au départ été réticents face à l’entrée des troupes saoudiennes, ils se sont ralliés depuis à l’idée des ingérences iraniennes qui justifieraient la politique de la famille royale. La visite du secrétaire américain à la défense Robert Gates le 6 avril à Riyad a confirmé cet infléchissement.
S’il est probable qu’il existe des ingérences iraniennes (et aussi saoudiennes, américaines, etc.) et si les autorités de Téhéran ont condamné avec force l’intervention saoudienne, c’est surtout en Irak que les réactions ont été les plus vives, les chiites irakiens et bahreïnis étant très liés – et les relations entre Bagdad et Riyad sont déjà très tendues.

Le résultat sera sans doute l’aggravation des tensions entre chiites et sunnites, un moyen de détourner les révolutions arabes de leur objectif démocratique. La demande des pays du CCG de reporter le sommet arabe qui devait se tenir fin mars à Bagdad en est un signe parmi d’autres.

Le peuple est-il un enfant ?

Par Alain Garrigou
pour  http://blog.mondediplo.net

Dans la polémique sur les révélations de Wikileaks [1], un ancien ministre des affaires étrangères français s’indignait sur les plateaux : la politique était selon lui comme les familles, il y a des histoires qu’on ne raconte pas aux enfants. Il faut une certaine fatuité pour oser cette comparaison. Hubert Védrine ne se rendait pas compte qu’il reprenait la vieille justification des élites aristocratiques quand elles refusaient le droit des peuples. Ils n’étaient que des enfants. Le triomphe de la démocratie n’a donc pas balayé le préjugé. Il reste toujours des hommes assez persuadés de leur supériorité pour penser que la politique est réservée aux gens comme eux. Tout en ne doutant pas un instant de leur républicanisme. Hubert Védrine était trop indigné pour voiler son arrogance d’un peu de discrétion. Il donne ainsi des raisons de douter d’une supériorité dont il croit qu’elle l’autorise à la manifester.

Mais ajouteront les esprits bien pensants : il s’agit de politique internationale où le secret a toujours été légitime puisqu’il en va de la sécurité des Etats et de la vie des hommes, que notre époque dangereuse justifie encore plus qu’on le cultive. Les journaux ont expliqué avoir pris des précautions. On ne découvre aucune révélation vitale mais tant pis. Viendrait-il à l’esprit de ses partisans que la diplomatie secrète a quelques défauts suffisamment graves pour que le président Woodrow Wilson ait prétendu l’interdire dans ses quatorze points de janvier 1918.

Les relations internationales sont-elles un domaine aussi exceptionnel ? Il suffit que le peuple déçoive les élites pour que son incapacité soit suggérée sinon accusée. On a vu poindre le verdict avec le référendum sur l’Europe de 2005. Il faut bien croire que l’enjeu était à la portée de tout le monde puisqu’il était soumis à référendum. La classe politique et médiatique l’approuva d’ailleurs à 90 % environ. Quand les électeurs s’avisèrent de donner une majorité au « non », il fallut que cette majorité n’eût pas compris pour rejeter le texte. Trop long, découvrit-on d’ailleurs, mal rédigé, etc… Personne n’avait pu le lire, sous-entendu ceux qui avaient voté « non ». Et les commentaires de retrouver tous les clichés de la psychologie des foules pour disqualifier un peuple inculte, émotif et trompé [2]. Il s’était d’ailleurs si bien trompé qu’on ne le fit pas voter à nouveau comme dans quelques pays voisins mais qu’une nouvelle mouture du texte désignée comme traité de Lisbonne fut ratifiée par le parlement. Le référendum a peut-être reçu un coup mortel dans ce tour de passe-passe où les élites ont démontré qu’elles y voyaient une procédure de ratification de leurs décisions. Pourtant, les mêmes dirigeants stigmatisent ensuite l’incivisme des abstentionnistes : forcément une manifestation de légèreté politique. Il n’est pas si facile d’avoir un peuple à sa convenance, assez actif pour voter mais voter bien, s’intéresser à la politique mais modérément. La crainte des foules révolutionnaires d’antan a disparu mais le peuple est demeuré infantile puisqu’il déçoit toujours les élites. Trop passif ou trop actif, jamais tout à fait à la hauteur.

Les sondages offrent un autre exemple paradoxal où un instrument légitimé comme démocratique s’adresse à un peuple pas tout à fait capable de le comprendre. Il est aisé de comprendre que les sondés ne sont pas forcément sincères et qu’il faut redresser les chiffres dits bruts quand on peut le faire. Ce n’est le cas que pour les intentions de vote mais ce type de sondage occupe une place importante. On sait que les sondeurs ne veulent pas communiquer les chiffres bruts mais seulement les chiffres corrigés. Tyrannie de la transparence, osent les plus exaltés, peu soucieux de contradiction car on croyait que les sondages contribuaient justement à la transparence. La transparence mais pas quand elle nous dérange, a-t-on compris. Secret de fabrication, répètent plus prosaïquement les autres, faisant valoir la concurrence entre eux. C’est bien sûr un argument commercial qui contredit la revendication de scientificité. Règle intangible : un résultat scientifique n’est validé qu’avec la publication de tous les éléments de la démonstration. On ne dit pas que les sondages devraient être rangés au rang des médicaments dont il serait inimaginable de justifier le secret de la composition mais on ne voit pas comment la concurrence pourrait justifier une dérogation spéciale. Le faux bon sens vient facilement au secours : un grand chef ne divulgue pas ses recettes. Il faut ne pas lire les revues gastronomiques pour soutenir cette contre-vérité. Et les sondeurs prétendent-ils faire de la cuisine ? En politique, l’argument est pour le moins maladroit. Pour être, lui aussi, si souvent répété, il faut croire que l’esprit critique est très érodé. La véritable raison ne sera pas révélée : les sondeurs ont peur que les sondages y perdent du crédit. Qu’en somme, ils soient ramenés à ce qu’ils sont.

S’il ne s’agissait que de quelques corrections à la marge, le crédit des sondages n’en serait pas affecté. Mais si les corrections sont amples ou en d’autres mots si les sondages mesurent directement si mal qu’il faut considérablement corriger, comment peut-on encore leur faire confiance ? Certes, pourrait-on les consoler, c’est un art de corriger et plus ils le font et surtout s’ils le font bien, plus leur travail est bon. Un bon bricolage sur un mauvais outil, cela ne fait pas leur affaire. Ils préfèrent les mystères de la magie. Comme la plupart des humains, les sondeurs raisonnent moins sur une philosophie générale et inavouable de leur métier que sur des cas concrets. Comment les gens comprendraient-ils la publication des chiffres bruts du FN ? 7% pour arriver à publier un chiffre de 14%. « Les gens ne comprendraient pas », assurent-ils, qu’il faille multiplier par deux ce pourcentage pour approcher le chiffre supposé réel des intentions de vote. Chiffre réel est d’ailleurs une contradiction puisque les intentions de vote n’ont que la réalité des sondages, surtout longtemps avant les élections et n’ont guère de valeur que peu de temps auparavant. Mais, il suffit de croire qu’en toute vraisemblance, les votes du FN se situent près de ce niveau corrigé. Quand il y aura des élections.

Voila donc un outil qui se justifie par la démocratie, qui prétend introduire la transparence de l’opinion dans les affaires publiques et qui défend au peuple de citoyens et de sondés de savoir. Bien sûr, ils ne le disent pas dans la presse car ils sentent le risque d’avouer leur préjugé d’un peuple mineur. Ce serait en contradiction avec leurs besoins de sondés conscients et informés que la représentativité des échantillons assimilent à toute la population. Ils en ont trop besoin pour paraître les mépriser. Ils avouent donc mezza voce leur piètre idée de la compétence des citoyens. En privé par contre, ils ne se gênent plus pour dire qu’ils ne comprendraient pas. Eternelle schizoïdie des marchands qui flattent leurs clients et les méprisent à la fois. Comment les sondeurs savent-ils que les « gens », comme ils les appellent, ne sont pas capables de comprendre les corrections ? Ils n’en ont pas fini avec la vieille conception censitaire du peuple enfant.

Notes

 

[1] Cf. Serge Halimi, « Le secret et les fuites », Le Monde diplomatique, janvier 2011.
[2] Lire « Un air de contre-révolution », Le Monde diplomatique, janvier 2006.

Le prix d’une guerre

Par Philippe Leymarie
pour http://blog.mondediplo.net

Les guerres, combien ça coûte – et par exemple celle que mène la France en Libye ? Cette question, volontiers considérée comme « triviale » à l’heure des grandes envolées humanitaro-onusiennes, a reçu de l’actuel ministre français de la défense, Gérard Longuet, une réponse fort churchillienne : « Ça coûtera beaucoup moins cher que le déshonneur de voir un peuple se faire massacrer. » Tant de soudaine sollicitude pour les peuples souffrants de la planète ne manque pas d’émouvoir. Mais n’empêche pas de tenter une estimation des coûts et surcoûts de ce que la communauté militaire nomme les « opérations extérieures »…
C’est un propos de Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances du roi Louis XIV : « Celui qui fait la guerre à meilleur marché est assurément supérieur à l’autre » [1]. Les soucis des gestionnaires actuels ne sont pas moindres. Eric Querenet de Breville, sous-directeur à la Direction du budget, se plaignait récemment devant des députés de ne pouvoir discerner les contours financiers des « opex » [2] : « La budgétisation et le financement des opérations extérieures sont un exercice difficile, qui s’apparente à du tir sur une cible mobile, se déformant dans le temps, dont la position nous est notifiée par le ministre de la défense sans qu’on puisse la vérifier, et dont la taille est approximative, puisqu’il s’agit d’une dépense évaluative ».

Jean-Paul Hébert [3], rappelait que les « coûts » dont on parle à propos des « opex » sont en réalité des surcoûts : il s’agit de la différence imputable à l’opération examinée par rapport au coût de l’unité en fonctionnement « normal », sur le territoire national.

Faute d’avoir accès aux documents comptables officiels, cet économiste spécialiste des questions de défense avait dû dépouiller cinquante trois rapports parlementaires pour tenter de rédiger un article sur « le coût des opex françaises » (Arès n°60, décembre 2008) : ces rapports fournissaient des informations parfois contradictoires, entre lesquelles il avait dû arbitrer. Au total, il estimait à 20 milliards les surcoûts en question, entre 1976 et 2008, soit entre 1,5 et 2 % du budget de la défense voté en loi de finances initiale.

Le jeu des relèves 

 

Ce montant, qui a eu tendance à gonfler au début des années 1990, puis à partir de 2000, n’incluait que les engagements exceptionnels et réputés provisoires (même s’ils ont duré plus de vingt ans, comme au Tchad…), et non les frais occasionnés par les autres stationnements hors Hexagone : les 17 000 hommes en « forces de souveraineté » (en 2007), essentiellement dans les Dom-Tom ; et les 6 000 hommes des « forces de présence » (les bases permanentes en Afrique).

En ce début 2011, l’effectif des militaires directement engagés en « opex » est de 13 000 hommes environ, ce qui ne comprend pas les personnels d’état-major et de soutien des centres de commandement et bases dans l’Hexagone, mobilisés pour l’occasion. En outre, les militaires en « opex » sont relevés d’habitude tous les quatre mois (6 mois pour l’Afghanistan, 20 jours pour les pilotes), ce qui multiplie les effectifs …

Par ailleurs, les personnels dans les bases permanentes bénéficient d’une « indemnité de sujétion pour service à l’étranger », et les militaires en « opex » d’une prime de combat, avec pour tous des régimes particuliers de permissions. L’évaluation des surcoûts est encore rendue plus complexe à propos du matériel : on peut l’évaluer en quantité, mais est-ce à la valeur d’acquisition à l’origine, ou à leur valeur de remplacement ? En outre, le matériel est beaucoup plus sollicité, avec un taux d’usure et donc un coût de maintien en condition opérationnelle (MCO) plus important ; enfin, une partie est perdue au combat, ou laissée sur place (armement, véhicules, infrastructures), avec là encore un choix difficile entre valeur de remplacement ou valeur d’inventaire…

A la louche 

 

Sans prétendre atteindre un tel degré de finesse financière, on peut tenter de cerner grossièrement les coûts des trois conflits les plus chauds du moment, auxquels participent les armées françaises : Côte d’Ivoire, Libye, Afghanistan (les autres opex « lourdes » mais moins actives sont le Liban et le Tchad). Et d’abord de la plus spectaculaire – la Libye – sachant que :

— l’heure de vol d’un chasseur Rafale est évaluée entre 12 000 et 20 000 euros (selon ce qu’on y inclut) ;

— une quarantaine de chasseurs français sont engagés dans les frappes en Libye depuis un mois (seize sur le porte-avions Charles de Gaulle, vingt-quatre sur la base de Solenzara en Corse) ;
— une vingtaine d’avions-radars, de ravitaillement ou de transport tactique (basés à Istres, Avord, Orléans) sont également mobilisés ;

— l’ensemble de ces appareils effectuent environ trente sorties par jour (soit neuf cents sorties environ, côté français, depuis le déclenchement des frappes) ;

— 3 200 militaires (2 600 sur les bateaux, 600 sur les bases à terre) interviennent directement ;

— l’heure de fonctionnement du porte-avions et de son escorte (présents sur zone depuis plus de trois semaines) peut être évaluée à 45 000 euros, environ (soit près d’un million par jour) ;

— un missile de croisière Scalp (équivalent du Tomahawk américain) vaut 750 000 euros (il en a été tiré onze par l’aviation française), les A2SM 150 à 200 000 euros, les bombes guidées GBU 50 000 euros l’unité ;

— une partie des heures de vol et des tirs peuvent être comptabilisés dans les quotas d’entraînement, quitte bien sûr à « lisser » ensuite au maximum les dépenses sur ces postes ;

— le tout dans un contexte de forte augmentation du coût des carburants (25 dollars de plus le baril, depuis la révolte en Tunisie)

Bref, sachant tout cela, et à la louche, on arrive à un coût (qui n’est qu’en partie un « surcoût » …) d’un montant d’un million et demi d’euros, en moyenne, par journée d’intervention en Libye, pour ce qui est des hommes et des matériels, compte non tenu des munitions (dont l’usage est très variable suivant les jours ou périodes).

Tendance à l’enlisement 

 

Les Américains (dominants durant les deux premières semaines) s’étant retirés des frappes et ayant passé le commandement opérationnel à l’OTAN, la France et la Grande-Bretagne assurent pratiquement la moitié des actions offensives dans le ciel libyen. Pour la France seule, qui se veut leader « politique » de l’opération, la participation se monte à 20 % environ de l’effort général (lors de l’intervention au Kosovo, qui avait duré quatre-vingts jours, la France avait assuré un dixième de l’effort de la coalition).

En ces temps de restrictions budgétaires, et de baisse tendancielle de la plupart des crédits de défense, en tout cas dans les Etats européens, on est en droit de s’interroger sur le financement de surcoûts dus à des « aventures » militaires qui (comme c’est presque toujours le cas) ont, au surplus, tendance à s’enliser : l’opération en Afghanistan depuis 2002, Licorne en Côte d’Ivoire depuis 2004, l’actuelle intervention au Liban depuis 2008…

Dans l’immédiat, assure-ton officiellement, l’enveloppe « opex » prévue par avance dans le budget 2011 (soit 900 millions d’euros, contre 861 en 2010) épongerait le surcoût libyen … si du moins l’engagement ne s’éternise pas – car cela pourrait poser, notamment à l’armée de l’air, des problèmes sur les aéronefs, les personnels, et les munitions.

Le « Bush français » 

 

Selon le porte-parole du ministère de la défense, « le niveau actuel des engagements français ne représente pas un pic, et reste en phase avec les moyens et le contrat opérationnel des armées », tel qu’il est défini par le Livre blanc de la défense, paru en 2008 [4]. Et on fait valoir que, pour renforcer Licorne en Côte d’Ivoire (passée de 900 à 1 800 hommes en quelques semaines), il a suffi de différer la relève d’unités sur place, et de prélever des compagnies déployées sur les bases au Gabon et au Tchad. Le coût annuel de la présence en Côte d’Ivoire en 2010 a été de 150 millions d’euros, et de 450 millions au bas mot pour l’engagement en Afghanistan.

Le surcoût d’ensemble des « opex » devrait cependant dépasser le milliard d’euros cette année (assez loin des 70 à 80 milliards de dollars de rallonge que l’ex-président américain George W. Bush demandait chaque année au Sénat pour financer ses guerres en Irak et en Afghanistan…). Une ardoise qui s’ajoutera à la considérable dette publique française, mais qui – pour celui qu’aux Etats-Unis on commence justement à appeler le « Bush français » – peut paraître modeste, si on la rapproche de retombées « immatérielles » : des guerres pour fabriquer du consensus hexagonal, et un président-chef de guerre pour tenter d’en cueillir les fruits, à un an de l’élection présidentielle [5] et faire oublier le social ; du grain à moudre pour les armées ; une vitrine pour les exportations (et notamment pour l’invendable Rafale de Dassault, à deux mois du Salon aéronautique du Bourget)…

Notes

 

[1] Cité par « Mon blog défense », 8 avril 2011.
[2] Audition du 5 mai 2009, mission d’évaluation et de contrôle du financement des opérations militaires extérieures, Assemblée nationale.
[3] Chercheur à l’EPHESS, où il animait un séminaire sur l’industrie de l’armement, jusqu’à son décès en juillet 2010.
[4] Cf. Nathalie Guibert, « Le temps, principal ennemi de l’armée française », Le Monde, 9 avril 2011.
[5] La classe politique, à quelques extrêmes près, ne trouve rien à y redire.

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