20 novembre 2009

Facebook appartient-il à la CIA ?

Ernesto Carmona
Lundi, 15 Juin 2009

Les grands médias ont célébré Mark Zuckerberg comme l'enfant prodige qui, à l'âge de 23 ans, s'est transformé en milliardaire multimillionnaire grâce au succès de Facebook, mais ils n’ont pas prêté attention à “ l’investissement de capital -risque ” de plus de 40 millions de dollars effectué par la CIA pour développer le réseau social.

Quand le délire spéculatif de Wall Street a fait croire aux imprudents que la valeur de Facebook monterait à 15 millions de dollars, en 2008 Zuckerberg est devenu le milliardaire “ qui s’est fait tout seul ” le plus jeune de l’histoire du “ ranking ” de la revue Forbes, avec 1500 millions de dollars.

A ce moment, le capital à -risque investi par la CIA paraissait avoir obtenu de bons rendements, mais la “ valeur ” de Facebook s’est ajustée à sa valeur réelle en 2009 et Zuckerberg disparut de la liste Forbes.

La bulle Facebook a gonflé quand William Gates, le patron de Microsoft, acquit en octobre 2007 une participation de 1.6% pour 240 millions de dollars. Cette opération mena à spéculer que si 1% de Facebook coûtait 150 millions de dollars, alors la valeur de 100% monterait à 15 milliards de dollars, mais le subterfuge finit par se dégonfler. La question de fond est que Facebook existe grâce à un investissement de capitaux à risque de la CIA.

En 2009, les grands médias n’ont pas lésiné sur la “ propagande informative ” pour rendre hommage à Zuckerberg comme paradigme du jeune entrepreneur-vainqueur, mais la diffusion réitérée de cette “ nouvelle ” n’a pas réussi à ce que la revue Forbes le maintienne dans la version 2009 de sa liste (1). L’enfant prodige disparut de la liste, malgré l’intensive campagne de CNN et de la grande presse mondiale qui reflète les intérêts de Wall Street. La liste Forbes est comme l’Oscar des grandes affaires et gonfle ou dégonfle la valeur des actions.

La CIA a investi dans Facebook bien avant qu’il ne devienne l’un des réseaux sociaux les plus populaires d’Internet, selon une enquête du journaliste britannique Tom Hodgkinson publiée en 2008 dans le journal britannique The Guardian (3) et commentée par quelques médias indépendants de langue anglaise, mais sans aucune répercussion dans la grande presse.

La propagande corporative a transformé le portail social en un synonyme de succès, popularité et même de bonnes affaires. Facebook se présente comme un inoffensif site web de réseaux sociaux qui facilite les relations interpersonnelles. Sa popularité a fait spéculer que ses approximativement 70 millions d’utilisateurs augmenteraient en une paire d’années à 200 millions dans le monde entier, parce que dans ses meilleures semaines il est arrivé à recevoir jusqu’à deux millions de nouveaux utilisateurs. Cependant, Facebook ne convainc pas tout le monde.

Critiques et détracteurs

“ Celui qui n’est pas sur Facebook n’est dans rien ou il est hors du système ”, disent certains. C’est comme avoir une nouvelle image mais sans contenu, pour se donner de l’importance dans le méga-supermarché qu’est devenu Internet, comme substitut des anciennes places publiques, disent d’autres. Les plus pragmatiques affirment que c’est un outil pour des retrouvailles avec d’anciens compagnons d’enfance ou de jeunesse perdus dans les mouvements de la vie.

Ses défenseurs de gauche affirment qu’il sert à promouvoir des luttes contre la globalisation et à coordonner des campagnes contre des activités telles que les réunions du G8.

Le journaliste espagnol Pascual Serrano a décrit comment il fut utilisé par le gouvernement de Colombie pour coordonner la journée mondiale contre les FARC qui en 2008 marqua le commencement de l’offensive propagandiste contre la guérilla et qui continue encore. Et il est très évident que Facebook a été instrumentalisé par la CIA. Pour Walter Goobar, de MiradasAlSur.com, “ c’est en réalité une expérience de manipulation globale : [...] c’est un outil sophistiqué financé par l’Agence Centrale d’Intelligence, CIA, qui non seulement l’utilise pour le recrutement d’agents et la compilation d’informations de long en large de la planète, mais aussi pour monter des opérations sous couvert ”.

En gros, Facebook est un outil de communication qui permet de contacter et d’archiver des adresses et autres données de la famille et d’amis. C’est une mine d’informations sur les amitiés de ses utilisateurs pour des entités comme le ministère de Sécurité de la Patrie, des USA, et, en général, pour l’ensemble des appareils de sécurité de l’État, attelées avec pareil enthousiasme à “ l’ennemi ” interne comme externe depuis l’ère Bush.

Des millions d'utilisateurs offrent des informations sur leur identité, des photographies et des listes de leurs objets de consommation préférés. Un message venant d'un ami invite à s'inscrire et à participer à Facebook. Les données personnelles, souvent capturées par toute sorte d'escrocs et clôneurs de cartes bancaires, vont aussi atterrir dans les disques durs des appareils de sécurité des USA. Le système Beacon de Facebook fait des suivis des utilisateurs et associés, incluant ceux qui ne se sont jamais inscrits ou ceux qui ont désactivés leur enregistrement. Facebook s'avère être plus pratique et rapide que les InfraGard (2), qui sont 23.000 micro communautés ou “ cellules ” de petits commerçants-informateurs organisées par le FBI afin de connaître les profils psycho-politiques de sa clientèle.

Depuis décembre 2006, la CIA utilise Facebook pour recruter de nouveaux agents. D'autres organismes gouvernementaux doivent soumettre le recrutement et les engagements à des régulations fédérales, mais la CIA a acquis plus de liberté d’action que jamais sous le gouvernement Bush, même pour torturer sans sauver les apparences. “ Ce n'est pas nécessaire d'obtenir un quelconque permis pour pouvoir nous inclure dans le réseau social ” a dit la CIA.

Capital-risque CIA

Le journaliste britannique Tom Hodgkinson a lancé un très fondé signal d'alerte sur la propriété CIA de Facebook, dans l'article documenté “ With friends like these... ” publié dans le journal londonien The Guardian le 14 janvier 2008 (3). Il a dit qu'après le 11 septembre 2001, l'enthousiasme pour la haute technologie a redoublé. Enthousiasme qui tenait déjà les appareils de sécurité de l’Etat USA depuis qu'ils avaient créé, deux ans auparavant, le fond de capitaux “ In-Q-Tel ”, pour des opportunités d'investissements à risque dans les hautes technologies.

Pour le journaliste Hodgkinson, les liens de Facebook avec la CIA passent par Jim Breyer, un des trois associés clés qui a investi dans ce réseau social 12,7 millions de dollars en avril 2005, associé aussi au fond de capital Accel Partners, membre des directions des géants comme Wal-Mart et Marvel Entertainment et en plus ex-président de National Venture Capital Association (NVCA), caractérisée dans l'investissement sur des jeunes talents.

“ Le plus récent tour de financement de Facebook fut conduite par une compagnie financière appelée Greylock Venture Capital, qui a mis 27,5 millions de dollars ” a écrit Hodgkinson. “ Un des plus grands associés de Greylock s'appelle Howard Cox, qui est un autre ex-président de NVCA qui est aussi dans le conseil de direction de In-Q-Tel ”.

“ Et In-Q-Tel c'est quoi ? ” se demande Hodgkinson, “ Bon, croyez-le ou pas (et vérifiez sur son site web) c'est un fond de capital à risque de la CIA ”. Crée en 1999, sa mission est “ d'identifier et de s'associer à des sociétés qui sont en train de développer de nouvelles technologies pour aider à apporter des solutions à l'Agence Centrale d'Investigation ”.
La page web de In-Q-Tel (4) recommandée par Hodgkinson est très explicite: “ En 1998, le Directeur d'Intelligence Central (DCI) identifia la technologie comme une propriété stratégique supérieure, directement connectée aux progrès de l'Agence dans les futures technologies pour améliorer ses missions de base, de compilation et d’analyse. Les dirigeants de la Direction de Science et Technologie ont élaboré un plan radical pour créer une nouvelle entreprise qui aiderait à accroître l'accès de l'Agence à l'innovation du secteur privé ”. Même en ajoutant de l'eau cela ne pourrait être plus clair, dit Hodgkinson.

Notes

(1) Rapport Forbes 2009 : http://www.forbes.com/lists/2009/10/billionaires-2009-richest-people_The-Worlds-Billionaires_CountryOfCitizen_18.html.
(2) http://www.infragard.net/
(3) http://www.guardian.co.uk/technology/2008/jan/14/facebook
(4) http://www.iqt.org/about-iqt/history.html

Ernesto Carmona est journaliste et conseiller à la FELAP (Federación Latino Americana de Periodistas), conseiller du Collège National de Journalistes du Chili et associé au Cercle de Journalistes de Santiago.

Traduit par Karen Bellemans et corrigé par Olivier Vilain pour Investig’Action.

Source: Argenpress

Conditions d'utilisation de Facebook, ça bouge !

Par Jean-Marie Le Ray

1. Relatives au contenu utilisateur transféré sur le site (User Content Posted on the Site). Conditions actualisées au 24 mai 2007 (Terms of Use / Date of Last Revision: May 24, 2007), jour de la fameuse déclaration de Zuckerberg : « Aujourd'hui, ensemble, nous allons créer un mouvement ! »...

2. Relatives aux informations obtenues par Facebook sur les utilisateurs, tel qu'exposé dans la politique adoptée par le site, Facebook Principles, en vigueur depuis le 12 septembre 2007 (This policy is effective as of September 12, 2007).

Les extraits que j'ai choisis, qui correspondent aux passages surlignés, sont d'abord présentés in extenso, puis traduits. Je conclus ensuite sur un bref commentaire, mais la discussion reste ouverte...

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1. Conditions d'utilisation relatives au contenu utilisateur transféré sur Facebook

By posting User Content to any part of the Site, you automatically grant, and you represent and warrant that you have the right to grant, to the Company an irrevocable, perpetual, non-exclusive, transferable, fully paid, worldwide license (with the right to sublicense) to use, copy, publicly perform, publicly display, reformat, translate, excerpt (in whole or in part) and distribute such User Content for any purpose on or in connection with the Site or the promotion thereof, to prepare derivative works of, or incorporate into other works, such User Content, and to grant and authorize sublicenses of the foregoing. You may remove your User Content from the Site at any time. If you choose to remove your User Content, the license granted above will automatically expire, however you acknowledge that the Company may retain archived copies of your User Content.
Traduction

En transférant votre Contenu utilisateur où que ce soit sur le site, automatiquement vous accordez, déclarez et garantissez que vous avez le droit d'accorder à la Société une licence - irrévocable, perpétuelle, non exclusive, transférable, libre de droits, mondiale (assortie du droit de sous-licencier) - d'utiliser, de copier, d'exécuter et d'afficher publiquement, de reformater, de traduire, d'extraire (en tout ou en partie) et de distribuer ce Contenu utilisateur à quelque fin que ce soit, en relation avec le site ou avec sa promotion, ainsi que de mettre au point des produits dérivés et d'incorporer tel Contenu dans d'autres produits, de même que vous accordez et autorisez l'exploitation de sous-licences sur lesdits produits. À tout moment, vous pouvez retirer votre Contenu utilisateur du site. Si vous choisissez de le faire, la licence accordée ci-dessus s'éteindra automatiquement, même si vous reconnaissez que la Société peut archiver et conserver des copies de votre Contenu utilisateur. [Début]

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Ce que Vincent Gautrais appelle une clause abusive, contractuellement nulle.

À noter, juste pour l'anecdote, qu'une précédente version ne parlait ni d'archivage ni de rétention des données, puisque le paragraphe se terminait ainsi : If you choose to remove your User Content, the license granted above will automatically expire (si vous choisissez d'éliminer votre Contenu utilisateur, la licence accordée ci-dessus s'éteindra automatiquement).

Et même lorsque vous désactivez votre compte Facebook...

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2. Conditions d'utilisation relatives aux informations obtenues par Facebook sur les utilisateurs

Facebook may use information in your profile without identifying you as an individual to third parties. We do this for purposes such as aggregating how many people in a network like a band or movie and personalizing advertisements and promotions so that we can provide you Facebook. We believe this benefits you. You can know more about the world around you and, where there are advertisements, they're more likely to be interesting to you. For example, if you put a favorite movie in your profile, we might serve you an advertisement highlighting a screening of a similar one in your town. But we don't tell the movie company who you are.

We may use information about you that we collect from other sources, including but not limited to newspapers and Internet sources such as blogs, instant messaging services, Facebook Platform developers and other users of Facebook, to supplement your profile. Where such information is used, we generally allow you to specify in your privacy settings that you do not want this to be done or to take other actions that limit the connection of this information to your profile (e.g., removing photo tag links).
Traduction

Facebook peut utiliser les informations de votre profil sans vous identifier individuellement auprès de tiers. Nous le faisons, entre autres, pour quantifier les personnes au sein d'un même réseau, rassemblées par communautés d'intérêts (musique, films, etc.), de façon à pouvoir personnaliser les messages publicitaires et promotionnels qui vous seront adressés sur Facebook. Nous pensons que cela vous est bénéfique. Ainsi vous en saurez plus sur le monde qui vous entoure, et, là où il y aura pub, elle sera davantage ciblée, et donc, plus intéressante pour vous. Exemple : si vous mentionnez un de vos films préférés dans votre profil, nous pourrons vous "servir" une pub signalant la projection d'un film semblable dans votre ville. Sans toutefois communiquer qui vous êtes à la compagnie cinématographique.

Nous pouvons également utiliser des informations sur vous que nous collectons auprès d'autres sources, y compris (sans que la liste soit exhaustive) dans les journaux et sur Internet, dans les blogs, les services de messagerie instantanée ou auprès des développeurs d'applis sur notre plateforme et d'autres utilisateurs de Facebook, ceci afin de compléter votre profil. De manière générale, lorsque nous utilisons ces informations, nous vous permettons de spécifier - dans les paramètres concernant la protection de vos données et de votre vie privée - que vous refusez ce genre de traitement ou que vous souhaitez que nous limitions la mise en relation de ces informations avec votre profil (par exemple en supprimant les liens des tags sur vos photos). [Début]

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C'est clair et net, écrit noir sur blanc, en toute franchise : nous voilà prévenus ! Nul ne pourra dire « je ne savais pas »... J'aime bien aussi le « Nous pensons que cela vous est bénéfique. » (We believe this benefits you). La phrase qui suit est pas mal non plus, dans le genre faux-cul.

C'est tout à votre avantage, si vous préférez. C'est votre intérêt, quoi ! Et accessoirement le nôtre...

Dernière traduction : « ... utiliser des informations sur vous que nous collectons ... (including but not limited to) ... dans les journaux et sur Internet », ça veut dire EN LIGNE et HORS LIGNE.

Google profileur va finir par ressembler à un enfant de chœur ! À bon entendeur... ;-)

Facebook - Chiffres marquants

Par Jean-Marie Le Ray

Stats récentes :
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Par les temps qui courent, le nom se suffit à lui-même : 150 millions de résultats sur Google, + 45 millions d'utilisateurs actifs en ce début octobre, un taux de progression de 422% (!), une capitalisation évaluée multipliée par +10 en 1 an (de 1 milliard de $ par Yahoo fin 2006 à 10 milliards de $ par Microsoft en 2007, voire plus...), une cinquantaine de nouvelles applications créées chaque jour, Facebook (terme anglais pour trombinoscope) est le phénomène du moment.

D'où une série de trois billets pour tenter d'analyser à ma manière sa réussite présente et son évolution possible (le décalogue était juste un hors d'œuvre).

L'articulation des deux premiers billets est déjà établie :

Facebook - I
I. La nouveauté de Facebook : la traçabilité
II. Facebook : ouvrons le graphe social ?

[MàJ - 10 oct. 2007]

Facebook - II
III. Grapher les modèles sociaux
IV. Graphing social patterns

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Facebook - III
V. La valeur de Facebook


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Facebook - I

I. La nouveauté de Facebook : la traçabilité

Facebook est une rupture dans les réseaux sociaux pour une raison simple : il permet de suivre à la trace ses "amis" : qui ils fréquentent, à quels groupes ils adhèrent, quelles applications ils installent, ce qu'ils font, où, quand, comment, etc. Dans un "flux" continu, sorte de par-chemin à suivre qui déroule le palimptexte des actions...

Cette double fonctionnalité, nommée Mini- et News Feeds, installée sur le site à la fin de l'été 2006, a immédiatement suscité une forte hostilité de la part du premier public de Facebook : les étudiants. Le groupe Students against Facebook News Feed (Official Petition to Facebook) compte aujourd'hui 246 301 membres :


Danah Boyd, qui suit les réseaux sociaux depuis plusieurs années, retrace l'histoire. L'opposition fut tellement virulente que le 8 septembre, Zuckerberg déclarait dans une lettre ouverte avoir modifié amélioré les critères de contrôle sur la confidentialité des données personnelles.

Ceci dit, un an plus tard, c'est justement cette fonctionnalité qui est en rupture avec ce qui se faisait jusqu'alors et qui décrète toute la nouveauté de Facebook. D'autant plus que si les gens s'inscrivent aujourd'hui, c'est essentiellement parce qu'ils sont en quête de visibilité, voire de reconnaissance, et non pas le contraire. Si quelqu'un que je ne connais pas me demande qu'on soit "amis" (seul ce terme me dérange car il ne correspond à rien, aujourd'hui ça n'a plus aucun sens de parler d' "amis"), je regarde un peu ce qu'il fait sur le Web, et si ce qu'il fait ou dit me plaît, no problem !

C'est d'ailleurs en ça que réside une partie de la « mission » de Facebook : un réseau social qui connecte les gens les uns aux autres (Facebook is a social utility that connects you with the people around you).

Pour une répartition des actions sur Facebook au mois d'août, voir l'analyse de Compete :


Une nouvelle forme de recommandation implicite, donc, dont l'efficacité peut être proportionnelle au degré de confiance que vous accordez à ces "amis", qui sont en réalité de simples relations, des connaissances virtuelles avec des degrés d'affinité variables. Et si dans « la vraie vie » ça débouche parfois sur des rencontres, peut-être même sur de véritables amitiés, pourquoi pas !? L'amitié n'est pas un sentiment qu'on limite a priori, sans parler du reste...

Donc traverse-t-on une évolution de la liste d'amis vers le média social en trois générations ?

1. première génération : les "friend lists", des réseaux "à plat", bi-directionnels, sans relief.
2. seconde génération : les réseaux sociaux proprement dit, en relief, plus "épais" (relations transversales entre "amis" et non simplement "linéaires")
3. troisième génération (celle de Facebook) : les "médias sociaux" : de la mise en relation + de la mise en partage via différents médias.
© Fabernovel, diapo 25 (voir PDF), traduction Olivier Ertzscheid.

Ce que David Sacks analyse autrement dans les nouveaux portails, en passant de la navigation avec Yahoo à la recherche avec Google, pour aller vers le partage selon Facebook :


Mais le partage de quoi ? D'un réseau ? D'une plateforme ? D'informations ? De la confiance entre les membres ?

Selon Francis Pisani, la véritable recette de Facebook « n’est ni la plateforme prise isolément (...), ni le réseau social mais le couplage plateforme-graphe social. » :
C’est la capacité de multiplier l’un par l’autre et de compter sur développeurs et usagers pour faire l’essentiel du travail.

Les usagers y trouvent une intégration séduisante entre beaucoup d’applications qui leur plaisent et beaucoup de relations plus ou moins proches. Les développeurs ont d’autant plus intérêt à créer des applications pour cette plateforme qu’ils n’ont plus à se préoccuper de la création du réseau social dont ils ont besoin pour bien fonctionner.
“Graphe social”, « outil pour voir les relations entre les gens », “Social Graal Graph”, le terme est lancé, et on n'a pas fini d'en parler ! [Début]

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II. Facebook : ouvrons le graphe social ?

Mais d'abord qu'est-ce que le “graphe social” ? En vidéo (et en anglais)...


Par écrit et en français, chez Christophe Ducamp, ce sera peut-être plus simple (traduction de Thoughts on the Social Graph).

Concrètement, sur Facebook, ça se traduit par une application connue sous le nom de "roue des amis", friendwheel, qui présente graphiquement les connexions avec "mes amis" et celles "des amis de mes amis" (qui ne sont pas forcément "mes amis", mais ça c'est une autre histoire...). C'est joli, c'est coloré, ça ressort bien, etc.

On peut même la rafraîchir chaque fois qu'on hérite d'un nouvel ami :-)


Voici la mienne, aujourd'hui :


De mon cercle d'amis (restreint, il est vrai), on peut voir de suite qui a des relations avec qui. Et plus on a d'amis, plus la pelote s'étoffe !


Mais ça c'est la perception visuelle, immédiate. Maintenant, il faudrait peut-être voir ce qu'il y a derrière, et tenter d'analyser plus en profondeur ce que cache la notion de "graphe social", si l'on ne veut pas se retrouver par « finir au milieu de nulle part » (to end up in the middle of nowhere). [Début]

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D'abord repris par Mark Zuckerberg lors de sa présentation du 24 mai 2007, jour de l'ouverture de la plateforme Facebook aux applis tierces (“Until now, social networks have been closed platforms. Today, we’re going to end that...”), le concept fait florès depuis. Il faut dire que l'intuition de Zuckerberg est géniale, visionnaire à l'échelle d'Internet :
“With this evolution of Facebook Platform, any developer worldwide can build full social applications on top of the social graph, inside of Facebook.”

(...)

Mass Distribution through the “social graph,” the network of real connections through which people communicate and share information. (...)

“The social graph is the changing the way the world works.” “We are at a time in history when more information is available and people are more connected than they ever have been before, and the social graph is at the center of that.”

“The social graph is our base, and we’ve built a framework that is completely optimized for developing social applications within our environment.” “We believe that there is more value for everyone in letting other people develop applications on top of the base we’ve built than we could ever possibly provide on our own.”
Tout y est dans ce communiqué de presse. Y compris l'intégration profonde au sein même du site et l'invention d'un nouveau langage de balisage, le Facebook Markup, couplé aux API maison, qui inclut, en vrac : un tagage dynamique des informations, les tags sur le respect conditionnel des droits à la confidentialité des données, le cache des images et le Flash. Communiqué à lire et à relire pour mieux comprendre la suite...

Mais l'intégralité du discours est encore plus intéressante à écouter (en anglais) :


Dans lequel Zuckerberg attaque par cette déclaration d'intention :
Today, together, we're going to start a movement,...

Aujourd'hui, ensemble, nous allons créer un mouvement...
Une déclaration forte, un poil mégalo, certes, mais force est de constater qu'elle est clairvoyante, puisque c'est très exactement ce qui s'est passé, qui continue, et qui n'a pas l'air prêt de se terminer...

Je disais donc que Zuckerberg a repris à son compte le concept de graphe social, mais qu'il ne l'a pas lancé. Sans aller jusqu'à dire que c'est du réchauffé, c'est pourtant loin d'être nouveau.

J'en ai profité pour tester la fameuse ligne du temps de Google (il suffit d'ajouter la syntaxe view:timeline à la requête) et voir depuis quand le buzz enflait autour du “social graph”, et pour une fois, contrairement à son habitude, j'ai pris Google en défaut !


Où l'on voit bien que le buzz a explosé au cours du dernier trimestre, alors qu'on ne trouve presque rien avant.

Et pourtant ! J'ai retrouvé beaucoup de documents antérieurs à 2007, en remontant même jusqu'en 2003. Leur étude est pleine d'enseignements.

Dans une étude récente, intitulée Evolutionary games on graphs, menée par György Szabó et Gábor Fáth, nous trouvons cette représentation des graphes sociaux :


Dont la structure évoque clairement celle des deux roues colorées ci-dessus. Et les chercheurs de nous présenter dans le détail les modes de connexion ou les différences entre les "social graphs" et les "scale-free graphs".

Or dans une étude publiée en 2003, Biens informationnels et communautés médiatées, Michel Gensollen nous expliquait que le Web, qui ne se caractérisait pas par une communauté d'URL, était un "graphe fractal" (scale free), où il était « possible de rencontrer des hubs de très grande taille (les portails) », alors que le "graphe social" était « un graphe formé de clusters, reliés par quelques liens longs (d'où un diamètre relativement faible : small world).

Et de fait, la recherche "social graph" + "small+world" nous retourne un grand nombre de résultats dont beaucoup sont largement antérieurs au buzz de ces derniers mois.

Où l'on apprend que le "small world", ou "petit monde" :
est l'hypothèse que chacun puisse être relié à n'importe quel autre individu par une courte chaîne de relations sociales. Ce concept donna naissance, après l'expérience du petit monde, conduite en 1967 par le psycho-sociologue Stanley Milgram, au concept de « six degrés de séparation ». Celui-ci suggère que deux personnes, choisies au hasard parmi les citoyens US, sont reliées en moyenne par une chaîne de six relations. Par contre, après plus de trente ans, le statut de cette idée comme description de réseaux sociaux hétérogènes reste une question ouverte. Des études sont encore menées actuellement sur le "petit monde"...
Fascinant. Or ce qui est vraiment significatif dans cette histoire, c'est que les scientifiques nous disent très exactement le contraire du concept marketing sciemment véhiculé par Zuckerberg. À savoir :
  • que Facebook, vu sa taille, serait plutôt un "graphe fractal"
  • que la notion de "graphe social", limitée par essence, va à l'encontre du théorème du fondateur de Facebook, ainsi traduit par Francis Pisani :
    C’est l’ensemble des relations de toutes les personnes dans le monde. Il y en a un seul et il comprend tout le monde. Personne ne le possède. Ce que nous essayons de faire c’est de le modéliser, de représenter exactement le monde réel en en dressant la carte.
Donc entre le graphe social "petit monde" et le "social graph" à la sauce Facebook, pour avoir des lumières, il nous faudra suivre attentivement ce qui se dira à la conférence Graphing Social Patterns qui se tient au cœur de la Silicon Valley ... aujourd'hui et demain ! Les premiers retours arrivent déjà.

En attendant, ce sera tout pour l'instant. Pour conclure, disons que, personnellement, comme Olivier, je suis présent sur Facebook « juste pour savoir de quoi je cause quand j'en cause, et j'avoue ne pas encore y avoir trouvé "mon" intérêt ».


Mais ça pourrait bien venir...

Facebook - La Conspiration de la CIA ?

Par Philippe Kerignard


Facebook : Faut-il avoir peur ?

Facebook a été sans aucun doute le gros morceau de l'année 2007 sur Internet. Je trouve cette plateforme assez extraordinaire et elle a le mérite de faire émerger un nouveau type de communication, une communication many to many, un lifestream permanent de tous vos amis qui aggrége tous les flux que vous produisez et les diffusent à qui veut bien les lire. Je ne décrirais pas plus loin toutes ses fonctionnalités car certains l'ont déjà fait avant moi et je ne l'utilise pas assez pour toutes les connaître un tant soit peu que cela soit possible.

Il y a plusieurs mois j'ai tout de même renseigné mon profil histoire de ne pas mourir idiot sans entrer aucun contact et j'ai été étonné de recevoir pas mal d'invitations à se connecter avec des relations de travail (externe à ma société). Ce qui m'a le plus surpris est le mixte un peu étrange entre les photos personnelles (voir très personnelles) présentes dans les profils et la relation professionnelle que je peux entretenir avec ces personnes.

Autant ça me fait plutôt marrer de voir un pote torse nu en train de de danser sur une table parce que c'est un ami autant voir la même chose d'une relation de travail (d'une boite extérieure) est assez étrange... surtout lorsque c'est une femme !!

J'ai aussi remarqué la différence d'usage suivant le niveau de "connaissance" des utilisateurs par rapport à Internet. Les plus avancés utilisent Facebook comme un média de travail ultra efficace, montent les réunions à travers Facebook, font des sondages en ligne sur des sujets pointus, intègrent leurs flux Twitter, Blog, Flickr avec la photo et les commentaires liés aux slides de la conférence qu'ils sont en train d'assister. Il y a dans ce cas une véritable adéquation entre le profil des relations professionnelles et le contenu.

D'autres utilisateurs plus tournés vers le buzz web utilisent Facebook comme un véritable média d'information, de lancement de produits, d'idées, de campagnes,... des pros de la gestion de l'identité numérique ou tout au moins de l'image.

J'en arrive à me demander si les utilisateurs les moins avancés n'ont pas balancer leur contacts Outllook sur Facebook sans faire la distinction pro/perso et expose la photo du petit dernier à la clinique avec maman en chemise de nuit la mine ravagée par les 6h d'accouchement !! Cool !! Au moins ça fait un sujet de conversation avant la réunion de négociation histoire de détendre l'atmosphère !!!

Je pense sincèrement que certains ont un réel problème de la gestion de leur identité en ligne, le principe de mettre ses photos personnelles en ligne en accès libre ne me choque pas, chacun est libre de s'exposer comme bon lui semble, mais créer volontairement des liens avec des relations professionnelles sur du contenu personnel, parfois un peu limite, m'étonne.

Pour en avoir discuté avec certains utilisateurs (que je considère avoir une connaissance Internet peu avancée - ne pas le prendre ici comme péjoratif ni comme une tare !) qui sont paradoxalement des heavy users sur Facebook et je me suis aperçu qu'il y a une candeur assez extraordinaire dans le discours de mes interlocuteurs, un peu comme si nous vivions avec OuiOui aux pays des jouets ! Tout le monde est beau tout le monde est gentil : "Ah oui Facebook c'est vachement bien, c'est gratos tu peux tout faire avec, tu peux voir en temps réel ce que font tes potes,..." . Je pense qu'il y a un réel manque de connaissance des fonctionnement et des business models de ce genre de boite de la part de beaucoup et de l'utilisation des données personnelles.

Je ne remets pas en cause ici Facebook ni l'intérêt qu'y trouvent certains, mais plus le fait que beaucoup l'utilise "mal" (à mon avis).
Lorsque je vais plus loin avec eux et que je leur demande s'ils ont lu les conditions générales etc, etc... s'ils sont conscients que Facebook s'autorise notamment à rassembler les données sur eux à partir de n'importe quelle source (lire un résumé en français ici, très instructif), ils m'expliquent qu'ils ne savaient pas, qu'ils ne voyaient pas l'intérêt pour Facebook d'utiliser leurs données personnelles, etc, etc... depuis cette conversation certains ont d'ailleurs limité l'accès de leur profil à leur amis, comme quoi....

Une (vieille) étude conduite par MSN et Harris Interactive pose ce constat qui ne fera qu’augmenter : 1 personne sur 5 recherche le nom d’un collaborateur potentiel et 40% a déjà saisi son propre nom. La motivation est d’attester un parcours, connaître mieux son prochain… Cette tendance est tellement grandissante que Google envisage de créer un moteur nominatif pour les professionnels afin de les aider au recrutement ou partenariat. Une preuve visuelle des passions, entreprises précédentes… Le phénomène est d’autant plus important aux Etats-Unis, pas étonnant me diriez vous. Il se trouve que ce type de recherche est source d’espionnage à usage personnel et générateur de conflit (accès aux attendus jugements de divorce…). Plus d'info ici.

Tout cela pour arriver à la vidéo en haut de ce billet qui crie à la conspiration dans la bonne tradition des attentats 11 septembre perpétrés par la CIA, etc, etc,... je ne sais pas si cette vidéo relate la vérité sur les relations indirectes entre Facebook, la CIA, DARPA, IAO et d'autres mais si elle sert au moins à faire réfléchir les usagers d'Internet, surtout les très jeunes, non pas pour les dissuader d'utiliser Facebook ou tout autre service Web mais à continuer à les utiliser comme bon leur semble mais en réelle connaissance de cause. Je n'ai rien contre un certain exhibitionnisme (ce blog en étant une forme) mais que les gens soient conscients de ce qu'ils font et des conséquences potentielles, en espérant que ce billet y participe.

Surtout que nous n'en sommes qu'aux débuts...nous entrons dans une nouvelle ère et forme de communication interpersonnelle, loin du simple coup de fil de grand-mère où vie réelle, numérique, personnelle, professionnelle, vont s'entre-mêler.

Un mariage réel/numérique pour le meilleur et pour le pire où les gens qui parlerons du virtuel ne seront que ceux qui n'y auront aucune vie.

En effet cette vie numérique ne sera pas virtuelle mais bien réelle, où le flux ininterrompu de l'information et de la vie d'autrui se déversera dans nos terminaux fixes et mobiles.

Et comme le dit très bien Geert Lovink,
théoricien des médias, lors d'un entretien à Libération : "les riches pourront cesser de communiquer. Ils auront leurs esclaves qui le feront pour eux. Les autres, ceux qui ne peuvent pas se permettre de ne pas répondre à leur téléphone portable, devront rester connectés et bloguer dans la colère, la peur et l’outrage. Etre en ligne sera leur statut de «nervosité morderne», comme dit Freud."

Bon en tant qu'humble blogueur comment dois-je le prendre ???



A qui appartient les informations personnelles diffusées sur Facebook?

Rédigé le par Cédric Bellenger

Facebook serait-il en train de se tirer une balle dans le pied ? Du moins, la communication mise en place et la transparence relative à l’utilisation des données diffusées sur le site sont-elles suffisantes ? Une polémique est en effet apparue suite aux modifications par Facebook de ses conditions d’utilisation. Le blog Mashable précise ainsi que selon ces conditions, les contenus diffusés par les internautes sur Facebook peuvent être modifiés ou même sous-licenciés par le site et ceci même si l’on décide de quitter Facebook. En d’autres termes, ce que vous diffusez sur Facebook ne vous appartient plus.

You hereby grant Facebook an irrevocable, perpetual, non-exclusive, transferable, fully paid, worldwide license (with the right to sublicense) to (a) use, copy, publish, stream, store, retain, publicly perform or display, transmit, scan, reformat, modify, edit, frame, translate, excerpt, adapt, create derivative works and distribute (through multiple tiers), any User Content you (i) Post on or in connection with the Facebook Service or the promotion thereof subject only to your privacy settings or (ii) enable a user to Post, including by offering a Share Link on your website and (b) to use your name, likeness and image for any purpose, including commercial or advertising, each of (a) and (b) on or in connection with the Facebook Service or the promotion thereof.

Conscient que toute réputation notamment sur Internet est basée sur la confiance et que cette dernière peut se défaire en quelques jours voire en quelques heures (impossible aujourd’hui de passer à côté des bugs de services Internet) et afin de ne pas hypothéquer son nouveau business model qui consiste à aider les entreprises à mieux cibler, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a souhaité indiquer sur le blog du site pourquoi ces conditions d’utilisation avaient été modifiées et comment Facebook traitait les informations de ses utilisateurs. “Nous souhaitons que nos utilisateurs puissent conserver et contrôler leurs informations. Lorsqu’une personne décide de partager avec d’autres une information sur Facebook, elle doit d’abord autoriser le site à utiliser cette information afin que nous puissions la montrer aux personnes voulues. Sans cette licence, nous ne pourrions pas le faire. Une des questions concerne l’utilisation perpétuelle des informations par Facebook. Lorsqu’une personne partage par exemple un message avec un ami, deux copies de cette information sont créées – une copie pour la personne qui envoie l’information et une autre pour celle qui la reçoit. Même si un utilisateur décide de désactiver son compte, son ami aura toujours une copie de ce message…”.

Même si Mark Suckerberg a souhaité mettre à jour la contradiction entre d’une part, la volonté exprimée par les internautes de diffuser et de partager toujours plus d’information les concernant et d’autre part, la volonté de conserver un contrôle total sur ces contenus, Techcrunch a néanmoins indiqué très justement qu’il était difficile d’avoir confiance en une société qui ôte à ses utilisateurs des droits auxquels ils ont été habitués.

Eau : repenser le débat public-privé

mercredi 4 novembre 2009, par Marc Laimé

La France organisera en mars 2012 le 6e Forum mondial de l’eau à Marseille. Une manifestation contestée par les défenseurs de l’eau « bien commun », qui reprochent au Conseil mondial de l’eau, organisme privé, de prôner sa marchandisation. Le débat ne fait que commencer. Mais si les grandes coalitions qui militent sur les cinq continents en faveur d’une gestion publique, équitable et soutenable de l’eau comptent dans leurs rangs activistes, syndicats, collectivités et entreprises publiques, fondations privées, ONG, églises etc., en France, l’Etat, les collectivités, syndicats, scientifiques et ONG soutiennent majoritairement les thèses des tenants de la gestion « publique-privée » de l’eau, et les trois entreprises françaises, leaders mondiaux du secteur, qui en sont les fers de lance. Une situation paradoxale qui appelle à approfondir l’analyse politique des fondements de la marchandisation de l’eau, qui va revêtir des formes nouvelles, d’une ampleur encore sous-estimée.

En France, la recherche sur la question de l’eau demeure majoritairement le fait d’acteurs qui adhèrent peu ou prou à une idéologie qui érige la gestion « publique-privée » (entendre la gestion privée...), de l’eau comme horizon indépassable de notre temps… Logique quand on connaît l’emprise qu’exercent depuis des lustres les trois entreprises françaises, leaders mondiaux du secteur, sur tous les maillons institutionnels de la « chaîne de l’eau ».

Cette autre exception française appelle donc à questionner les fondements théoriques d’une « Ecole française de l’eau », dont les élites politiques et économiques hexagonales considèrent qu’elle constitue un atout majeur, à l’heure de la mondialisation et de la nouvelle « croissance verte ».

De nombreux travaux de recherche, rapports ou initiatives, qui ne sont connus que des « professionnels » de l’eau, peuvent ainsi alimenter la réflexion des citoyens qui récusent la « fatalité » de la marchandisation d’un bien commun essentiel.

L’enjeu de cet approfondissement théorique est capital : il décidera de l’hégémonie technique et culturelle sur la question de l’eau à l’horizon des toutes prochaines années.

L’école française de l’eau à l’offensive Retour à la table des matières

Le Conseil mondial de l’eau (CME) organisait du 14 au 16 octobre 2009 à Marseille son assemblée générale, lors de laquelle il devait renouveler son organe de direction, le « Bureau des gouverneurs ». M. Loïc Fauchon, président d’une filiale de Veolia, la Société des eaux de Marseille, était tout d’abord reconduit à la tête de l’organisation.

Pour faire pièce à la critique récurrente de voir un organisme privé exercer des prérogatives dont ses opposants demandent depuis plusieurs années qu’elles soient imparties à l’ONU, le CME, au terme d’une intense campagne de lobbying, a obtenu que l’Unesco, la FAO et l’UN-Habitat, trois agences onusiennes, rejoignent ses rangs.

Mme Chantal Jouano, secrétaire d’Etat française à l’Ecologie, signait par ailleurs une convention-cadre officialisant l’organisation dans la cité phocéenne de cette grand-messe triennale, et soulignait la « lourde responsabilité » de la France.

« On a un devoir d’excellence, une obligation de résultat, il faut qu’on franchisse un pas supplémentaire », martelait-elle, rappelant que « chaque 17 secondes, un enfant meurt de l’eau sale ».

Le dernier Forum mondial, qui a rassemblé plus de 25 000 participants à Istanbul en mars 2009, s’était clos sur une « déception », la déclaration finale stipulant que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un « besoin humain fondamental », et non pas un « droit ».

Mme Jouanno n’avait alors pas caché cette déception. D’où sa volonté de ne pas « lâcher sur ce principe » : « J’ai conscience des difficultés politiques d’un droit d’accès à l’eau », mais « nous ne ferons pas l’impasse », a-t-elle insisté, car « le Forum se prête à des gestes forts ».

Pour « plus d’efficacité », le CME annonçait aussi la mise en place, pour la première fois, d’un comité chargé de piloter la préparation de « Marseille 2012 », doté d’un budget de 38 millions d’euros. Il va notamment « instaurer un dialogue entre acteurs — pouvoirs publics, industriels, ONG... — en amont de la manifestation, sur le mode du “Grenelle” de l’environnement ».

« Le vrai Forum ne va pas se jouer uniquement en 2012, il commence dès maintenant, il faut que pendant trois ans la question de l’eau soit débattue dans tous les pays », a souhaité Mme Jouanno.

Le but est de sensibiliser le public, de « provoquer une véritable mobilisation citoyenne », selon le sénateur-maire (UMP) de Marseille, M. Jean-Claude Gaudin.

Enfin, pour parfaire le dispositif, M. Jean-François Legrand, sénateur et président du Conseil général (UMP) de la Manche, président du Cercle français de l’eau, une association qui regroupe des élus de toute obédience et les trois entreprises françaises leaders mondiaux du secteur, était élu au « Board of governors » du CME. Après avoir présidé l’un des six groupes de travail du « Grenelle de l’environnement », dédié à l’eau et à la biodiversité, nul doute que M. Jean-François Legrand ne mobilise son impressionnant carnet d’adresses pour convaincre notamment les ONG françaises investies dans la défense de l’environnement de participer aux travaux du prochain « Marseille 2012 » …

Face à cette offensive sans précédent, les mouvements qui s’opposent à une marchandisation croissante de la gestion de l’eau, et reprochent au Conseil mondial de l’eau d’en faire le lit, gagneraient dans la période à réinterroger les fondements théoriques d’une logique libérale dont les ressorts sont parfois surprenants.

Etat, collectivités locales et opérateurs privés :
la grande équivoque Retour à la table des matières

Dans un article publié en 2002 dans la revue Flux, Mme Christelle Pezon, alors maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), analysait « la dérégulation discrète de la distribution d’eau potable en France et l’émergence d’un nouvel acteur collectif, les abonnés ».

La conclusion de cet article, consultable ci-après, met à mal quelques idées reçues, et insiste sur l’importance d’analyser dans une longue période historique les relations ambigües entre l’Etat, les collectivités locales et les grands opérateurs privés du secteur de l’eau, dont ces derniers ont tiré le plus grand profit :

« La dérégulation de la distribution de l’eau est l’aboutissement d’un long combat entre l’Etat et les collectivités locales, dont l’enjeu était de faire évoluer le service d’eau d’un modèle de gestion non marchand vers un modèle de gestion marchand.

(…) Dans le processus de régulation à trois en vigueur jusqu’à la déréglementation du prix de l’eau, les opérateurs ont par ailleurs su faire prévaloir auprès de l’Etat le bénéfice que ce dernier pouvait retirer de la présence d’opérateurs nationaux pour opérer une rationalisation technique que les 36 000 communes contrariaient. »

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La dérégulation discrète de la distribution d’eau potable en France

L’analyse de Mme Pezon ouvre ainsi des perspectives insoupçonnées : les grandes entreprises privées du secteur de l’eau sont-elles des entreprises « privées », ou ne sont-elles pas plutôt à cette aune des entreprises « nationales », figures abouties d’un « capitalisme à la française », qui continue à marier allègrement ultra-libéralisme et brutal interventionnisme étatique ?

Comment refonder une théorie de l’action publique dans le domaine des services en réseau, quand des stratégies d’acteurs aussi complexes témoignent que l’activité des opérateurs privés participe pleinement des politiques de modernisation et de rationalisation impulsées par l’Etat ?

Cette analyse publiée en 2002 demeure par ailleurs d’une brûlante actualité, au regard du projet de réforme radicale de l’architecture territoriale française que le gouvernement de M. François Fillon vient de rendre public.

« L’action publique pragmatique » Retour à la table des matières

Dans un autre article publié en 2009, M. Dominique Lorrain, directeur de recherches au CNRS, le meilleur spécialiste français de l’économie des services en réseau, analyse pour sa part « La gestion des biens publics et ses passions ». Egratignant là encore nombre d’idées reçues. On m’objectera que M. Lorrain n’est pas réputé être un farouche partisan de la gestion publique. C’est précisément à ce titre que ses analyses méritent réflexion, sauf, là encore, à faire le lit de la marchandisation en se trompant de cible…

« (…) Des firmes privées interviennent dans le secteur de l’eau mais revient en permanence l’interrogation pour savoir si un système public ne serait pas préférable. Ces firmes opèrent à partir de contrats locaux ajustés à des situations diverses, le système est donc moins lisible que dans un schéma national ; pointe régulièrement l’idée d’un prix unique ou d’un régulateur qui cadrerait les choses. Les consommateurs semblent satisfaits, divers sondages le montrent ; il est répondu en mobilisant un économiste célèbre “qu’il n’y a pas plus heureux qu’un consommateur ignorant.” Les élus, dans l’ensemble, accordent leur confiance aux opérateurs ; ils le manifestent par l’absence de graves crises, ce qui est un signe dans un pays fonctionnant souvent sur le registre de l’affrontement, et surtout par le renouvellement des contrats ; les critiques y voient un témoignage du poids de l’oligopole et de la capture des élus. Les comparaisons de prix au niveau européen classent la France à un niveau satisfaisant, ces résultats sont établis depuis près de dix ans ; ils s’améliorent, mais va-t-on rétorquer “ces prix masquent des rentes et ils pourraient être bien plus bas.”

(…) L’économie de la gestion déléguée relève d’une logique coutumière, proche de la common law. Le schéma est inductif et cela a des conséquences. La compréhension d’ensemble à partir des décisions de jurisprudence se fait moins aisément qu’avec une grande loi. Il n’y a pas un moment fondateur, propre à marquer les esprits, mais quelques textes étalés sur le très long terme. Dans un pays marqué par un Etat puissant et interventionniste, la gestion déléguée s’est développée comme auxiliaire des collectivités locales. Or ces dernières n’ont acquis leur autonomie que récemment avec les lois de décentralisation. Autrement dit, les firmes de gestion déléguée, dans les services urbains, ont été les auxiliaires d’un acteur longtemps positionné en bas de la hiérarchie des acteurs publics, après l’Etat et les firmes publiques nationalisées.

Cette place des acteurs exprimait une manière de penser l’action publique : plutôt planifiée, plutôt mue par un principe hiérarchique, plutôt relevant d’une autorité de type command-control. Par rapport à cette lecture dominante, l’action publique pragmatique se trouvait décalée et sa théorie n’a jamais été développée. Les grands programmes de nationalisation ont été fondés sur des débats politiques et économiques qui justifiaient l’interventionnisme public. L’économie de la gestion déléguée s’est développée, elle, par la petite porte.

Le gouvernement local et la gestion déléguée sont coutumiers, pragmatiques, orientés problèmes et pas théorisés. Ils sont minoritaires dans le paysage des idées et incompris car nous sommes des cartésiens, souvent des interventionnistes. Collectivement nous sommes mal à l’aise avec un système qui ne relève pas de quelques figures simples. Cet écart impensé pèse en permanence sur l’interprétation spontanée des pratiques. Nombre d’intervenants dans le débat public projettent la grille de lecture dominante : étatique. De leurs attentes insatisfaites, des différences observées, ils déduisent des déviances. Seuls les acteurs locaux voient bien que le système délivre les services attendus. Mais ces observations éparses ne font pas système. Ce qui manque au fond c’est une grammaire simple permettant de penser et de décrire cette autre manière de faire de l’action publique. »

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« L’action publique pragmatique »

Des multinationales compradores Retour à la table des matières

Dans un article publié en septembre 2009 par la revue Hérodote, Mme Aziza Akhmouch, docteur en géopolitique, enseignant à l’Université Paris VIII, analyse longuement les déboires rencontrés par les multinationales de l’eau en Amérique du sud, et plus précisément, l’exemple de l’échec de Suez à Cordoba en Argentine. Ici aussi, à rebours d’une « doxa altermondialiste » parfois sommaire, Mme Akhmouch décrit longuement les fortes interactions entre les complexes enjeux de pouvoirs locaux et le « procès » intenté aux « multinationales compradores », qui se traduira par leur départ, après des années de conflit.

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« De l’utilité politique de l’accusation de pillage »

Pourquoi inciter à cette lecture qui en chagrinera plus d’un(e) ? Là encore il conviendrait de ne pas faciliter la tâche aux dites « multinationales compradores », qui ont depuis lors théorisé cet échec, aux fins de s’exonérer de toute responsabilité, renvoyée à des systèmes et des pratiques politiques exotiques, « archaïques et inefficaces ».

A contrario les tenants d’une gestion publique de l’eau bien commun, doivent aussi s’interroger sur la responsabilité des acteurs publics et gouvernements qui délaissent les populations dont ils ont la charge et leur enjoindre de remplir leurs obligations. Faute de quoi les tenants de la marchandisation s’engouffrent par trop aisément dans la brèche, et multiplient les opérations de propagande, sans s’embarrasser de subtilité superflue…

L’instrumentalisation
des institutions financières internationales Retour à la table des matières

L’un des plus importants relais des opérateurs privés dans le domaine de l’eau, l’Aquafed, vient de réitérer l’un de ses exercices favoris, et d’instrumentaliser les conclusions d’un rapport publié par la Banque mondiale.

L’Aquafed présente donc sous le meilleur jour le rapport « Public-Private Partnerships for Urban Water Utilities » (Philippe Marin, World Bank, PPIAF, Trends & Policy options n°8, 2009), publié en février 2009 [1].

L’argumentaire, à l’intention des « décideurs », est impressionnant :

« AquaFed est une fédération internationale des opérateurs privés de services d’eau. Ouverte aux sociétés et aux associations de sociétés de toutes tailles et de tous pays, elle a pour but de contribuer à résoudre les problèmes de l’eau en apportant le savoir-faire et l’expertise du secteur privé à la communauté internationale. Elle rassemble plus de 300 sociétés qui alimentent en eau potable des centaines de millions de personnes dans 40 pays.

Selon un rapport de la Banque mondiale, plus de 25 millions de personnes, dont beaucoup de pauvres, ont accédé aux réseaux d’eau potable grâce à des entreprises privées, ce dont se félicite Aquafed. » Ce rapport, annoncé en mars 2009 au Forum Mondial de l’Eau d’Istanbul, vient compléter un travail statistique approfondi publié plus tôt dans l’année [2].

Pour AquaFed, ce rapport montre que les opérateurs privés locaux et internationaux apportent en moyenne beaucoup plus aux populations et aux gouvernements des pays en développement que ce qui est communément admis [3].

Selon ce rapport, les opérateurs privés agissant par délégation des pouvoirs publics :

- contribuent significativement aux Objectifs du Millénaire pour le Développement et au progrès de l’accès à l’eau potable dans les pays en développement [4] , en particulier pour les populations pauvres [5]. - améliorent le fonctionnement de l’alimentation en eau potable et en particulier la continuité du service en accroissant le nombre d’heures quotidiennes de fourniture de l’eau. - améliorent considérablement l’efficacité opérationnelle du service de l’eau : réduction des fuites dans les réseaux, recouvrement des factures, accroissement de la productivité, etc.

- n’entraînent pas de prix plus élevés que la gestion publique à conditions équivalentes.

- stimulent par leur présence les progrès dans les territoires voisins.

Les résultats chiffrés d’amélioration de l’accès à l’eau potable sont particulièrement impressionnants, estime AquaFed : les trente-six principaux contrats en Afrique, Amérique Latine et Asie ont été étudiés en détail par la Banque. Ils alimentaient initialement 48 millions de personnes. La gestion par des entreprises privées a permis en une dizaine d’années à environ 25 millions de personnes, de gagner un accès fiable aux réseaux d’eau potable soit une croissance de 50 % [6] du nombre de bénéficiaires du service public de proximité.

Pour AquaFed, ces bons résultats expliquent la croissance régulière du nombre d’autorités publiques qui font appel à des opérateurs privés pour la gestion de leur service d’alimentation en eau potable dans les pays en développement. Cette croissance a été mesurée par le rapport de la Banque mondiale (cf. graphe ci-dessous).

Dans le cadre des contrats identifiés dans le rapport, la population directement alimentée en eau par des opérateurs privés a cru régulièrement de quelques millions depuis 1991 jusqu’à dépasser 160 millions de personnes en 2007.

Depuis quelques années cette croissance est principalement attribuable aux opérateurs issus des pays concernés [7]. Le rapport de la Banque mondiale estime qu’environ 7 % de la population urbaine des pays en développement est alimentée aujourd’hui quotidiennement en eau par des entreprises privées [8].

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Population urbaine alimentée par des opérateurs privés dans les pays en développement.
(Graphique AquaFed reproduisant les données du rapport de la Banque mondiale)

Nota : seuls les contrats de long terme relatifs à la distribution de l’eau jusqu’aux utilisateurs connectés à un réseau sont pris en compte — les contrats de gestion des usines de traitement d’eau potable sont exclus. »

(Légendes Aquafed).

Il faut connaître l’existence et les travaux de l’ONG Corporate Europe Observatory, basée à Bruxelles, pour savoir que cette étude a été réalisée par M. Philippe Marin, un ancien du secteur privé qui travaille depuis 2001 pour une agence de la Banque Mondiale nommée la PPIAF, pour Public Private Infrastructure Advisory Facility.

Cette agence travaille depuis des années, comme son nom l’indique, à la promotion exclusive des Partenariats Public Privé (PPP), situation que Corporate Europe Observatory a dénoncé avec un certain nombre d’autres organisations.

Cette étude a par ailleurs fait l’objet d’une analyse très critique effectuée par des chercheurs de l’université de Greenwich.

La corruption dans le secteur de l’eau Retour à la table des matières

Après les envolées lyriques d’Aquafed, on prendra aussi connaissance avec un vif intérêt du rapport 2008 de Transparency International sur la « Corruption dans le secteur de l’eau »...

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La corruption dans le secteur de l’eau. Rapport 2008 - Transparency International

La « responsabilité sociétale » des entreprises Retour à la table des matières

Par un communiqué en date du 19 octobre 2009, l’Association française de normalisation (Afnor) annonçait, « qu’initiée en 2005, la norme ISO 26000 entre aujourd’hui dans sa phase finale. Le futur texte de cette norme est mis à disposition de tous pour consultation publique sur le site d’Afnor. Jusqu’au 14 décembre, entreprises, pouvoirs publics, syndicats, associations, consommateurs... peuvent faire part de leurs commentaires qui seront examinés par les experts de la commission de normalisation d’Afnor. Les commentaires retenus seront défendus au sein de la commission internationale de l’ISO (organisme international de normalisation). »

Et d’inviter à découvrir la première norme de responsabilité sociétale des organisations.

L’Afnor propose aussi de participer à la réflexion sur cette norme, qui fait l’objet d’une consultation publique jusqu’au 14 décembre 2009.

L’Afnor ne tarit pas d’éloges sur la norme ISO 26000 :

« La norme ISO 26000 a pour objectif de définir et de clarifier le concept de responsabilité sociétale et de le rendre applicable à tout type d’organisation (entreprises, collectivités territoriales, syndicats, associations....). Elle repose sur deux fondamentaux qui sont d’une part, la volonté de l’organisation d’assumer la responsabilité des impacts de ses activités et de ses décisions sur l’environnement et la société et, d’autre part, d’en rendre compte.

Elle aborde sept questions centrales :

- La gouvernance des organisations ;

- Les Droits de l’Homme ;

- Les conditions et relations de travail ;

- L’environnement ;

- Les bonnes pratiques des affaires - y compris la lutte contre la corruption ;

- Les questions relatives aux consommateurs ;

- L’engagement sociétal.

L’ISO 26000 est élaborée au sein de l’ISO, l’organisation internationale de normalisation, par plus de 500 experts représentants 90 pays et une quarantaine d’organisations internationales (l’organisation internationale du Travail-OIT, Pacte Mondial, l’organisation de coopération et de développement économique - OCDE, Global Reporting Initiative-GRI...). La commission française représentée par AFNOR rassemble plus d’une centaine d’organisations (entreprises, pouvoirs publics, associations, syndicats, représentants des consommateurs...).

Après la clôture de l’enquête, le 14 décembre 2009, la commission française de normalisation d’AFNOR analysera les commentaires et décidera de ceux qui seront défendus au niveau international. La sortie de l’ISO 26000 est prévue pour fin 2010. »

On rappellera que l’Afnor comme l’ISO sont des organismes privés.

On prendra dès lors connaissance avec le plus grand intérêt du communiqué diffusé dès le 10 février 2009 par Suez environnement, intitulé « La responsabilité sociale et environnementale de Suez Environnement : un processus de concertation au service de la stratégie de développement de l’entreprise », qui développe et articule très clairement les fondements de la nouvelle doctrine de l’entreprise multinationale…

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La responsabilité sociale et environnementale de Suez environnement - février 2009

Vers une gestion publique et progressiste
de l’eau en Europe Retour à la table des matières

Fort heureusement on trouvera aussi des motifs d’espérer en prenant connaissance du contenu de la brochure que viennent de co-éditer Corporate Europe Observatory et le Transnational Institute, dans laquelle sont présentés quelques exemples remarquables d’une gestion publique et progressiste de l’eau en Europe.

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Vers une gestion publique et progressiste de l’eau en Europe

Quoique partiels et hétérogènes ces documents illustrent bien l’ampleur des questionnements que doivent aujourd’hui affronter les mouvements engagés en faveur d’une gestion publique de l’eau, questionnements cruciaux dans la perspective du 6ème Forum mondial de l’eau qui se tiendra à Marseille en mars 2012.

Notes

Notes du communiqué de l’Aquafed, relatif au rapport de la Banque mondiale saluant les réalisations du secteur privé en matière d’accès à l’eau :

[1] « Public-Private Partnerships for Urban Water Utilities », Philippe Marin, World Bank, PPIAF, Trends & Policy options n°8, 2009

[2] « Does Private Sector Participation Improve Performance in Electricity and Water Distribution ? », Katharina Gassner, Alexander Popov, and Nataliya Pushak, Woirld Bank, PPIAF, Trends and policy options n° 6, 2009.

[3] Rapport BM Page 6 : « the analysis of the four dimensions of performance (access, quality of service, operational efficiency, and tariff levels) suggests that the overall performance of water PPP projects has been generally quite satisfactory. »

[4] Rapport BM page 64 : « Still, many PPP projects did achieve significant improvements in water and sewer coverage. This study found that since 1991, PPP projects in developing countries have provided access to piped water for more than 24 million people (see appendix B). »

[5] Rapport BM Page 134 : « There is circumstantial evidence that poor households significantly benefited from the increased access and reduced water rationing that was achieved by a significant number of PPP projects. This was notably the case in cities with high poverty rates, and where access was improved significantly by expanding the water network to poor neighborhoods that were previously unserved, as in Côte d’Ivoire ; Senegal ; Cartagena, Barranquilla,and Monteria (Colombia) ; Guayaquil (Ecuador) ; Manila (the Philippines) ;and even La Paz–El Alto and Buenos Aires (Argentina). »

[6] Calcul AquaFed à partir des annexes A et B du rapport Banque mondiale.

[7] Rapport BM Page 9 : « Some 90 percent of the growth in the number of people served by PPP projects since 2001 is due to private operators from developing countries. »

[8] Rapport BM page 1


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