3 octobre 2010

La géopolitique d’Internet

par Domenico Losurdo*

Fausse résistance et vraies manipulations

Formidables vecteurs de diffusion des idées, mais aussi redoutables moyens de manipulation des masses pour atteindre des objectifs de politique intérieure et extérieure, les médias ont toujours été une arme à double tranchant. Avec l’arrivée des nouvelles technologies qui permettent, outre la mobilisation de l’opinion à plus grande échelle, l’intrusion des pouvoirs économique et politique dans la vie privée, les visées géostratégiques ont trouvé un nouveau vecteur leur permettant plus que jamais d’avancer masquées. Revenant sur quelques cas médiatiques illustrant bien le phénomène, Domenico Losurdo conclut son étude par une note d’espoir : les mouvements de résistance à l’Empire s’approprient de mieux en mieux les nouvelles technologies de communication.


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Lancement de Google Chine
Google défie le gouvernement de la République populaire de Chine : la grande presse d’ « information » applaudit à tout rompre la rigueur morale et le courage d’une multinationale prête à payer le prix fort en termes économiques afin de ne pas se soumettre aux impositions de la censure et réaffirmer le droit humain à la libre information. En vérité, fût-ce de façon très minoritaire, quelque voix se fait aussi entendre pour appeler à une plus grande prudence : n’y a-t-il que de nobles motivations comme explications du coup de Google ou bien des considérations d’une autre nature sont-elles aussi à l’œuvre ? Le grand geste pourrait n’être que le coup de théâtre d’une accorte campagne de public relations  : tourner le dos avec éclat à un marché certes assez prometteur mais pour lequel la concurrence locale est aguerrie et conquérante, peut en fin de comptes profiter à l’image et aux profits de la multinationale états-unienne, en lui ouvrant la voie pour une expansion dans d’autres pays et au niveau mondial… Et, donc, dans le scénario traité en Italie par les organes de presse les plus « anticonformistes », le calcul utilitaire émerge ainsi à côté des droits de l’homme. La géopolitique, par contre, continue à être absente, laquelle pourtant, pour un observateur plus attentif, s’avère être l’authentique protagoniste. Pour en rendre compte, faisons un saut en arrière d’environ soixante ans, en nous concentrant sur une affaire, ici reconstruite à partir d’un récent article d’Alessandra Farkas sur le Corriere della Sera.

« Un mystérieux vent de folie collective »

Le 16 août 1951, des phénomènes étranges et inquiétants vinrent troubler Pont-Saint-Esprit, « un village tranquille et pittoresque » situé « dans le Sud-est de la France ». Oui, « le pays fut secoué par un mystérieux vent de folie collective. Cinq personnes au moins moururent, des dizaines finirent à l’asile, des centaines donnèrent des signes de délire et d’hallucinations […] Beaucoup finirent à l’hôpital avec la camisole de force ». Le mystère, qui a longtemps entouré cet éclat de « folie collective », est maintenant dissipé : il s’agît d’une « expérimentation menée par la CIA, avec la Special Operation Division (SOD), l’unité secrète de l’Armée USA de Fort Detrick au Maryland » ; les agents de la Cia « contaminèrent au LSD les baguettes vendues dans les boulangeries du pays », causant les résultats que nous avons vus ci-dessus. Nous sommes aux débuts de la Guerre froide : bien sûr les Etats-Unis étaient des alliés de la France, mais c’est justement pour ça que celle-ci se prêtait aux expérimentations de guerre psychologique qui avaient certes comme objectif le « camp socialiste » (et la révolution anticoloniale) mais pouvaient difficilement être effectuées dans les pays situés au-delà du rideau de fer [1]. Posons-nous alors cette question : l’excitation des masses ne peut-elle être produite que par voie pharmacologique ? Les événements qui, sur la fin de la Guerre froide, balaient le « camp socialiste », par ailleurs largement discrédité et affaibli, laissent pensifs. Le 17 novembre 1989, la « révolution de velours » triomphait à Prague, avec un mot d’ordre qui se voulait gandhien : « Amour et Vérité ». En réalité -confesse de nos jours l’International Herald Tribune - un rôle décisif fut joué par la diffusion de la fausse nouvelle selon laquelle un étudiant avait été « brutalement tué » par la police. Si dans le cas de la Tchécoslovaquie se révélèrent suffisantes deux « petites » manipulations (d’un côté la transfiguration des leaders de la révolte en dévots gandhiens du culte de la vérité et de la non-violence, de l’autre la production savante et la diffusion de « nouvelles » destinées à susciter l’indignation de masse), plus compliquée fut la promotion quelques semaines plus tard, de la révolte qui renversait en Roumanie la dictature de Ceausescu. La mise en scène, dans ses lignes générales, ne change pas : il s’agissait toujours de discréditer et même de diaboliser le pouvoir à renverser, pour en faire une cible facile d’indignation de masse alimentée savamment et sans l’ombre d’un scrupule. Oui, mais comment atteindre cet objectif dans la situation concrète de la Roumanie de la fin de 1989 ? A partir d’un certain moment, les médias occidentaux commencèrent à diffuser massivement dans la population roumaine, et même à bombarder sur elle, les informations et les images du « génocide » perpétré à Timisoara par la police de Ceausescu. Qu’était-il arrivé en réalité ? Laissons la parole à un prestigieux philosophe (Giorgio Agamben), qui ne fait pas toujours preuve de vigilance critique à l’égard de l’idéologie dominante mais qui a synthétisé ici de façon magistrale l’affaire dont nous traitons :
« Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des cadavres à peine enterrés ou alignés sur les tables des morgues ont été déterrés en hâte et torturés pour simuler devant les caméras le génocide qui devait légitimer le nouveau régime. Ce que le monde entier avait sous les yeux en direct comme vérité sur les écrans de télévision, était l’absolue non-vérité ; et bien que la falsification fût parfois évidente, elle était de toutes façons authentifiée comme vraie par le système mondial des médias, pour qu’il fût clair que le vrai n’était désormais qu’un moment du mouvement nécessaire du faux ».
La fin de la Guerre froide n’était pas la fin du Grand jeu. Pour les Usa, liquider le « camp socialiste » et démembrer l’Union soviétique ne suffisait pas ; il fallait aussi promouvoir et imposer en Europe orientale l’ascension au pouvoir de leaders totalement liés à Washington. En Georgie, à un certain moment même Edouard Chevardnadze (jusque là estimé et apprécié en Occident pour le rôle « démocratique » qu’il avait joué aux côtés de Gorbatchev dans la dissolution du « camp socialiste » et, plus tard, allant même au-delà de Gorbatchev lui-même, dans la dissolution de l’Union soviétique) devenait un leader indésirable et à remplacer. C’est la tâche qui fut confiée à la fameuse « révolution des roses » [2]. Je me centre sur quelques uns de ses moments-clé, en me servant de la reconstruction parue sur une revue française réputée de géopolitique. Des télévisions géorgiennes aux mains de l’opposition et des médias occidentaux s’emploient à une campagne conjointe et incessante :
« La corruption du régime est montrée sous tous ses aspects. En n’hésitant pas à mentir au besoin. Mi-novembre, des magazines allemands affirment que des proches de M. Chevardnadze ont acheté pour lui une luxueuse villa dans la ville thermale de Baden-Baden, dan le sud de l’Allemagne. Bild affirme que la résidence est estimée à 11million d’euros. L’information n’est pas confirmée. Qu’importe […] Une de nos sources nous apprendra plus tard que la photo exhibée a été prise au hasard sur Internet »
Après la proclamation des résultats électoraux qui signent la victoire de Chevardnadze et qui sont taxés de frauduleux par l’opposition, celle-ci décide d’organiser une marche sur Tbilissi, qui devrait sceller « l’arrivée symbolique, et pacifique même, dans la capitale, de tout le pays en colère ». Bien que convoquées de tous les coins du pays à grands renforts de moyens propagandistes et financiers, ce jour-là affluent pour la marche entre 5 000 et 10 000 personnes : « ce n’est rien pour la Géorgie » ! Et pourtant grâce à une mise en scène sophistiquée et de grande professionnalité, la chaîne de télé la plus diffusée du pays arrive à communiquer un message totalement différent : « L’image est là, puissante, celle d’un peuple entier qui suit son futur président ». Désormais les autorités politiques sont délégitimées, le pays est désorienté et abasourdi et l’opposition plus arrogante et agressive que jamais, d’autant plus que les médias internationaux et les chancelleries étrangères l’encouragent et la protègent. Le coup d’Etat est mûr, il va porter au pouvoir Mikhaïl Saakashvili, qui a fait ses études aux USA, parle un anglais parfait et est en mesure de comprendre rapidement les ordres de ses supérieurs.

Les « guerres sur Internet »

Nous avons vu jusqu’ici la transformation de l’ « absolue non-vérité » en « vérité vraie » et incontestable, passer en premier lieu à travers les « écrans de télévision » tandis que le rôle d’Internet était secondaire et négligeable. Mais il est intéressant de noter que dès la fin des années 90, sur l’International Herald Tribune un journaliste (Bob Schmitt) observait : « Les nouvelles technologies ont changé la politique internationale ». Ceux qui étaient en mesure de les contrôler voyaient augmenter démesurément leur pouvoir et leur capacité à déstabiliser des pays plus faibles et technologiquement moins avancés. En effet, avec l’avènement et la généralisation d’Internet, Facebook, Twitter, une nouvelle arme a émergé, susceptible de modifier profondément les rapports de force sur le plan international. Ceci n’est plus un secret pour personne. De nos jours, aux USA, un roi de la satire télévisée comme Jon Stewart proclame : « Mais pourquoi envoyons-nous des armées s’il est aussi facile d’abattre les dictatures via Internet que d’acheter une paire de chaussures ? » La signification militaire des nouvelles technologies est ici explicitement soulignée et revendiquée : le droit de Washington à juger et condamner souverainement restant inchangé, il est maintenant possible d’avoir recours à des armes nouvelles et plus sophistiquées pour punir les coupables et les rebelles. Mais Internet n’est-il pas l’expression même de la liberté d’expression ? Ceux qui argumentent ainsi ne sont que les plus démunis (et les moins scrupuleux). En réalité – reconnaît Douglas Paal, ex collaborateur de Reagan et de Bush senior - Internet est actuellement « gérée par une ONG qui est de fait une émanation du Département du Commerce des USA ». S’agit-il seulement de commerce ? L’hebdomadaire allemand Die Zeit demande des éclaircissements à James Bamford, un des plus grands experts en matière de services secrets états-uniens : « Les Chinois craignent aussi que des firmes américaines comme Google soient en dernière analyse des outils des services secrets américains sur le territoire chinois. Est-ce une attitude paranoïde ? » « Pas du tout » est la réponse immédiate. Au contraire -ajoute l’expert - même des « organisations et institutions étrangères sont infiltrées » par les services secrets états-uniens, lesquels sont de toutes façons en mesure d’intercepter les communications téléphoniques dans tous les coins de la planète et doivent être considérées comme « les plus grands hackers du monde ». Désormais -affirment encore sur Die Zeit deux journalistes allemands - il n’y a aucun doute :
« Les grands groupes Internet sont devenus un outil de la géopolitique Usa. Avant, on avait besoin de laborieuses opérations secrètes pour appuyer des mouvements politiques dans des pays lointains. Aujourd’hui il suffit souvent d’un peu de technique de la communication opérée à partir de l’Occident […] Le service secret technologique des USA, la National Security Agency, est en train de monter une organisation complètement nouvelle pour les guerres sur Internet ».
A la lumière de tout cela, il convient de relire certains événements récents d’explication non aisée. En juillet 2009 des incidents sanglants sont survenus à Urumqi et dans le Xinjiang, la région de Chine habitée surtout par des Ouigours. Sont-ce la discrimination et l’oppression aux dépens de minorités ethniques et religieuses qui l’expliquent ? Une approche de ce type ne semble pas très plausible, à en juger du moins par ce que réfère de Pékin le correspondant de La Stampa (Francesco Sisci) :
« De nombreux Hans d’Urumqi se plaignent des privilèges dont jouissent les Ouigours. Ceux-ci, de fait, en tant que minorité nationale musulmane, ont à niveau égal des conditions de travail et de vie bien meilleures que leurs collègues Hans. Un Ouigour, à son bureau, a l’autorisation de suspendre son travail plusieurs fois pas jour pour accomplir les cinq prières musulmanes traditionnelles de la journée […] En outre ils peuvent ne pas travailler le vendredi, jour férié musulman. En théorie ils devraient récupérer le dimanche. Mais le dimanche les bureaux sont en fait déserts […) Un autre point douloureux pour les Hans, soumis à la dure politique d’unification familiale qui impose encore l’enfant unique, est le fait que les Ouigours peuvent avoir deux ou trois enfants. En tant que musulmans, ensuite, ils ont des remboursements en plus de leur salaire étant donné que, ne pouvant pas manger de porc, ils doivent se rabattre sur l’agneau qui est plus cher ».
Cela n’a aucun sens alors, comme le fait la propagande occidentale, d’accuser le gouvernement de Pékin de vouloir effacer l’identité nationale et religieuse des Ouigours. Alors ? Réfléchissons sur la dynamique des incidents. Dans une ville côtière de Chine où, malgré les différentes traditions culturelles et religieuses préexistantes, des Hans et des Ouigours travaillent côte à côte, se répand tout d’un coup la rumeur selon laquelle une jeune fille han a été violée par des ouvriers ouigours ; il en résulte des incidents au cours desquels deux Ouigours perdent la vie. La rumeur qui a provoqué cette tragédie est fausse mais voici que se répand alors une deuxième rumeur plus forte encore et encore plus funeste : Internet diffuse dans son réseau la nouvelle selon laquelle dans la ville côtière de Chine des centaines de Ouigours auraient perdu la vie, massacrés par les Hans dans l’indifférence et même sous le regard complaisant de la police. Résultat : des tumultes ethniques dans le Xinjiang, qui provoquent la mort de presque 200 personnes, cette fois presque toutes hans. Eh bien, sommes-nous en présence d’une intrication malheureuse et fortuite de circonstances ou bien la diffusion de rumeurs fausses et tendancieuses visait-elle le résultat qui s’est ensuite effectivement constaté ? Revient alors en mémoire l’ « expérimentation conduite par la Cia » pendant l’été 1951, qui produisit « un mystérieux vent de folie collective » dans « le village pittoresque et tranquille » de Pont-Saint-Esprit. Et de nouveau nous voici obligés de nous poser la question initiale : la « folie collective » peut-elle être produite seulement par voie pharmacologique ou bien peut-elle être aussi aujourd’hui le résultat du recours aux « nouvelles technologies » de la communication de masse ?

Qui sont les « cyberidiots » ?

Une chose est certaine : ceux qui sont les cibles des « guerres sur Internet » ne restent pas les bras ballants : comme dans toute guerre les faibles cherchent à combler leur désavantage en apprenant des plus forts. Et voici que ces derniers crient au scandale : « Au Liban » -lit-on sur le Corriere della Sera du 20 mars- « ceux qui maîtrisent le plus news media et réseaux sociaux ne sont pas les forces politiques pro-occidentales qui appuient le gouvernement de Saad Hariri, mais les ‘Hezbollah’ ». Cette observation laisse poindre un soupir : ah comme ce serait beau si, comme il en a été pour la bombe atomique et pour les armes (proprement dites) les plus sophistiquées, pour les « nouvelles technologies » et les nouvelles armes d’information et de désinformation de masse aussi, ceux qui détiennent le monopole étaient les pays qui infligent un interminable martyre au peuple palestinien et qui voudraient continuer à exercer au Moyen-Orient une dictature terroriste ! Le fait est -se lamente Moises Naïm, directeur du « Foreign Policy »- que les Usa, Israël et l’Occident n’ont plus affaire aux « cyberidiots d’autrefois ». Ceux-ci « contrattaquent avec les mêmes armes, font de la contre-information, empoisonnent les puits » : une véritable tragédie du point de vue des champions de la « liberté d’information » et du « pluralisme ». Malheureusement, les stratèges et les idéologues du Pentagone et du Département d’Etat peuvent trouver de nos jours encore quelque solide motif de consolation : bien loin d’être dispersés, les cyberidiots se montrent plus vivants que jamais à « gauche » : ils sont engagés à présenter les manœuvres troubles de Google comme le défi lancé par le David de la liberté et de la vérité contre le Goliath de l’autocratie et de la censure !
 


 Domenico Losurdo
Professeur d’histoire de la philosophie à l’université d’Urbin (Italie). Il dirige depuis 1988 la Internationale Gesellschaft Hegel-Marx für dialektisches Denken, et est membre fondateur de l’Associazione Marx XXIesimo secolo. Dernier ouvrage traduit en français : Nietzsche philosophe réactionnaire : Pour une biographie politique.
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Traduction Marie-Ange Patrizio
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Textes cités :
Thomas FISCHERMANN, entretien avec James BAMFORD, « Passen Sie auf, was Sie tippen », in Die Zeit du 18 février 2010, pp. 20-21.
Alessandra FARKAS, « La Cia drogò il pane dei francesi ». Svelato il mistero delle baguette che fecero ammattire un paese nel ‘51, (« La Cia a drogué le pain des français ». Le mystère des baguettes qui rendirent un village fou en 1951), in Corriere della Sera du 13 mars 2010, p. 25.
Thomas FISCHERMANN, Götz HAMANN, Angriff aus dem Cyberspace, in Die Zeit du 18 février 2010, pp. 19-21.
Massimo GAGGI, Un’illusione la democrazia via web. Estremisti e despoti sfruttano Internet (Une illusion la démocratie via Internet. Extrémistes et despotes exploitent Internet), in Corriere della Sera du 20 mars 2010, p. 21.
Domenico LOSURDO, La non-violenza. Una storia fuori dal mito, Roma-Bari, Laterza, 2010, cap. IX (pour la Tchécoslovaquie, la Roumanie et pour le cadre général).
Maurizio MOLINARI, entretien avec Douglas PAAL, « Questo è l’inizio di uno scontro tra due civiltà » (« Ceci est un choc entre deux civilisations »), in La Stampa du 23 janvier 2010, p. 7.
Bob SCHMITT, The Internet and International Politics, in The International Herald Tribune du 2 avril 1997, p. 7.
Francesco SISCI, Perché uno han non sposerà mai una uigura (Pourquoi un Han n’épousera jamais une Ouigour), in La Stampa du 8 juillet 2009, p. 17.
Article rédigé en mars 2010 et publié sur la revue Belfagor. Rassegna di varia umanità, dirigée par Carlo Ferdinando Russo, le 31 juillet 2010, p. 489-494. Rome.


[1] Sur ce thème, voir l’article « Quand la CIA menait des expériences sur des cobayes français », par par Hank P. Albarelli Jr., Voltairenet, 16 mars 2010
[2] Voir l’article « Les dessous du coup d’État en Géorgie », par Paul Labarique, Voltairenet, 7 janvier 2004.

Le Dessous Des Cartes : BRÉSIL UN GÉANT ÉNERGÉTIQUE



BRÉSIL : UN GÉANT ÉNERGÉTIQUE 2/2

Recherches et écriture: LEPAC / Jean-Christophe Victor
Réalisation : Frédéric Ramade
Graphisme : Frédéric Lernoud


Nouvelle puissance économique émergente, le Brésil bénéficie d’un mix énergétique particulier pour soutenir sa croissance. Du pétrole aux agrocarburants, de l’hydroélectricité à l’éolien, Le Dessous des Cartes dresse l’état des lieux et le bilan environnemental ambigu de ce pays.


Le Dessous Des Cartes : BRÉSIL QUEL BILAN POUR LULA



BRÉSIL : QUEL BILAN POUR LULA ? 1/2

Recherches et écriture: LEPAC / Jean-Christophe Victor
Réalisation : Frédéric Ramade
Graphisme : Frédéric Lernoud

Après deux mandats, Luiz Inacio « Lula » da Silva quitte la présidence du Brésil. A l’issue de ces huit années, Le Dessous des Cartes analyse l’héritage politique de ce personnage charismatique. Entre croissance économique, réforme sociale et dynamisme diplomatique, quel est l’actuel visage de ce pays émergent ?


Journalisme et presse aux États-unis aujourd’hui : triste bilan

par Michael I. Niman*
Source : Project Censored / Red Voltaire.
Traduction : Réseau Voltaire.

Plusieurs grands quotidiens ont fait faillite aux Etats-Unis sans être remplacés. Ce mouvement ne semble pas devoir s’arrêter. Faut-il craindre la fin du journalisme professionnel et s’en lamenter ou, au contraire, se réjouir de la mort d’un modèle économique qui, depuis des décennies, a privilégié la rentabilité et le profit sur l’investigation et la contestation.

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Les journaux zombis disparaissent pour de bon ! La mort cérébrale des journaux est survenue il y a une génération, dorénavant les corps suivent…
Les chroniques nécrologiques des journaux imprimés ou télévisés font état d’un dépérissement généralisé de la presse et du négoce du journalisme : les grands journaux des Etats-Unis sombrent dans le chaos financier, quelques-uns ont fermé leurs portes et les autres réduisent leur personnel. Le Wall Street Journal et le Los Angeles Times se sont serré la ceinture au maximum, réduisant jusqu’à leurs locaux. Le Detroit News/Free Press et Seattle Post-Intelligencer privilégient leur sites internet par rapport à l’édition papier.
Parmi ceux qui ont carrément fermé, figurent le Rocky Mountain News, avec 150 ans d’ancienneté, à Denver ; le Cincinnati Post, 128 ans, dans le Cincinnati ; et l’Albuquerque Tribune, 87 ans. Leur nom s’ajoute à la liste gravée dans la pierre tombale de l’industrie de l’information. Pour notre part, comme nous le constatons depuis un certain temps dans nos propres journaux, la nouvelle de l’effondrement du journalisme ne date pas d’hier.
Les journaux connaissent depuis pas mal de temps une mort cérébrale, et leurs corps de zombis finissent par les escorter. Je sais que cela peut paraître cruel et susciter la colère des amateurs de mots croisés et de coupons publicitaires à découper —et ils sont légions—, mais il s’impose de s’interroger sur le phénomène et d’en retracer l’histoire.

L’appât du gain et la convoitise ont tué les grands quotidiens

La cause du collapsus de l’industrie journalistique est à rechercher dans sa perte de diversité. Le modèle du monopole a dominé l’industrie vers le milieu du XXème siècle. Dans presque toutes les villes des Etats-Unis, il y avait un quotidien dominant, soutenu par une économie de plus en plus puissante qui faisait une concurrence acharnée aux autres. A la fin du siècle, il ne restait qu’un seul journal local dans environ 98 % des villes étasuniennes.
Les monopoles menaçaient la démocratie, et les quotidiens sont devenus des gardiens des nouvelles régionales dont le contrôle permettait de dominer la politique locale et de s’arroger un pouvoir illimité. Ceux des politiques qui ont affronté le quotidien local n’y ont pas survécu, en termes de carrière. Et les coûts de la publicité ont grimpé, au point de menacer l’existence même des petites entreprises en difficulté.
Avec les monopoles régionaux, les journaux produisaient des bénéfices de plus de 10 % au profit des investisseurs de Wall Street et devenaient ainsi une des industries les plus rentables de la nation. Mais, du même coup, ils tuaient le « romantisme » du jeune reporter à la chasse des nouvelles « à servir chaud » et qui avait pour vocation de lutter contre la corruption, de faire des « scoops » et de sauver la démocratie. Les journaux produisent des bénéfices et, pour cette raison tombent sous la coupe de monopoles qui en font des outils dont la mission n’est plus d’informer, d’éduquer ou de faire campagne, mais, simplement, de rapporter de l’argent.
Le modèle du monopole a apporté à la presse sa saison de vaches grasses, mais elle fut éphémère, parce qu’à force de faire du profit les éditeurs sont devenus arrogants, jugeant que leurs bénéfices étaient un droit plutôt que le fruit du travail. Sans compétiteurs, ils ont licencié du personnel, même en période de prospérité. Puisque l’objectif était de faire de plus en plus d’argent, il suffisait de remplacer par des informations génériques l’enquête sur telle ou telle situation locale, aussi les journaux ont-ils perdu toute signification en tant que source d’information locale.
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Les employés du journal {Rocky Mountain News} (États-Unis) au moment d’apprendre la nouvelle de la fermeture définitive de cette vieille maison de presse.

Le modèle a tué la nouvelle… et les lecteurs

L’appât du gain et la convoitise impliquaient le fait que les journaux ne mordent pas la main de ceux qui les alimentaient : on ne crache pas dans la soupe ! On passait donc sous silence la nouvelle qui risquait de faire du tort à tel ou tel annonceur, à ses amis ou à ceux qui s’étaient vendus à eux ; on évitait toute controverse susceptible de, sait-on jamais, déranger un client, et ces deux formes d’auto-censure ont signé la mort des grands reportages qui rendaient autrefois les journaux indispensables et passionnants.
Poussé à l’extrême, le modèle profit-convoitise va plus loin : il ne s’agit plus seulement de ne pas offenser les annonceurs, mais aussi et surtout de faire leur jeu. C’est ainsi que la nouvelle concrète a été remplacée par des fables publicitaires aussi creuses que stupides et des pages entières de publicité.
Réfléchissons : quand donc avons-nous lu pour la dernière fois un article sérieux sur un nouveau modèle de voiture, ou une réflexion sur les modèles irresponsables de développement dans les pages immobilières ?
Au niveau macro, presque tous les journaux ont adhéré au commandement : « Sers-toi du pouvoir et ne pose pas de questions ».
Pratiquement tous les quotidiens importants des Etats-Unis ont ressassé mécaniquement et sans pudeur la propagande discréditée de l’administration Bush pour justifier l’invasion de l’Irak en 2003.
Les critiques actuels disent aujourd’hui que la tendance générale de la presse d’alors, favorable à la guerre, constitue le facteur clé ayant permis à Bush de précipiter la nation dans cette guerre. Les sources d’information alternatives, qui opèrent surtout dans le cyberespace, ont démenti ces mensonges à coups d’informations précises et d’analyses qui se sont ensuite avérées prophétiques, mais elles n’ont pas pu démolir la désinformation diffusée par les journaux.
Jetez un coup d’œil à la liste des sujets d’actualité les plus importants et les moins couverts de ces vingt dernières années, sélectionnés par Projet censuré.
Les 25 ayant été retenus chaque année peuvent traiter de questions aussi déconcertantes que la vente de technologie nucléaire à l’Iran par la société Halliburton (de l’ex-vice-président Dick Cheney), les contrats décrochés par Halliburton pour la construction de centres de détention aux Etats-Unis et… la hausse de 3 000 % des actions de Halliburton pendant la guerre d’Irak.
Mais les thèmes sont aussi très variés : depuis les subventions du gouvernement pour l’introduction d’agents cancérigènes dans nos aliments et notre eau, jusqu’à la destruction de l’habeas corpus et de toutes les garanties de protection des droits de l’homme, en passant par le pillage à grande échelle des ressources naturelles par les multinationales. Or, si le lecteur feuillette les journaux à gros tirages de ces années, il n’y trouvera que rarement ce genre de nouvelles : elles n’y sont pas, et c’est pourquoi nous avons eu à nous tourner vers d’autres sources.
C’est un fait : le journal imprimé qui transforme des forêts entières en pulpe à papier s’efface progressivement au profit de la presse numérique, mais telle n’est pas la cause de la mort de ces compagnies de la presse. Les grands journaux d’aujourd’hui ont à leur actif, en moyenne, une image construite sur une centaine d’années, et ils devraient être les principaux joueurs reconnus dans l’arène de l’industrie de l’information, constituer des grandes marques, en bonne place pour dominer le panorama des médias convergents.
Seulement, après une génération d’auto-complaisance, les marques en question, et par conséquent leur valeur en Bourse, se sont effondrées. Puisque les stupides vivats lancés par Judith Miller à l’administration Bush nous ont conduits à la guerre, pourquoi continuerions-nous de lire les informations livrées par le New York Times sur l’Irak ?
Pourquoi devrions-nous payer pour être désinformés ? (Judith Miller, journaliste du New York Times, a inventé de fausses interviews en Irak pour servir la cause de la guerre qui était celle de la Maison Blanche, ce qui lui a valu d’être encensée comme « héroïne » du journalisme)

Les journaux viennent grossir la liste des objets mis au rebut

Pas mal des articles que nous avons consultés sur l’effondrement la presse ont été écrits par ces journaux qui se plaignent eux-mêmes de leur disparition, alors qu’elle résulte de leur propre action ou de celle de concurrents : chaînes de télévision ou autres organisations non moins âpres au gain qui se délectent à l’avance de la chute de certains journaux alors qu’elles-mêmes ne font que s’engager dans la même voie. Par contre, leur réflexion ne couvre pas la croissance de structures démocratiques d’information qui défient réellement la réalité actuelle et fournissent des informations sur des événements dangereux et inquiétants. Or, il ne s’agit pas seulement de raconter l’histoire d’une génération qui court à toute vitesse vers l’analphabétisme ou l’apathie, mais celle, plus chargée d’espérance, d’une révolution dans les médias. On peut y voir un ajustement du marché face à la chute libre du modèle corporatif de propagande. L’évolution est plutôt positive.
Mais les grands médias ne mourront pas en état de grâce. Ils dévalent la pente, nous disent les experts, parce qu’ils se sont suicidés et qu’ils sont venus grossir la liste des objets mis au rebut.
Pensez-y : tout semble indiquer que la mystérieuse perte de revenus au titre des petites annonces est devenue la balle d’argent qui a condamné les survivants au repos éternel. Mais pourquoi —et c’est une question qu’on se pose rarement— les quotidiens ont-ils perdu leurs petites annonces ?
Curieusement, la perte des annonces s’accompagnait de la diminution du nombre de lecteurs, et pas mal d’annonceurs émigrèrent non pas vers les sites Internet mais plutôt vers les hebdomadaires alternatifs qui ouvrent grand leurs pages à l’information que les grands médias consignent aux oubliettes de l’information dangereuse. C’est ainsi que le marché travaille, dirait Friedman (et pas Marx). Quand vous désirez louer un appartement, où cherchez-vous ?
Ces médias alternatifs n’ont pas hérité les annonces de leurs parents défunts, ils se sont appliqués à les décrocher quand les quotidiens ont cessé de les publier.
Pour que le journalisme prospère, il faut que l’on puisse payer les journalistes.
Les critiques des médias démocratiques se presseront de signaler que le marché ne peut pas soutenir un million de sites offrant de l’information en ligne et que les petits médias ne peuvent se permettre que de petits salaires pour une poignée de travailleurs. Aussi, selon ce raisonnement, aurions-nous besoin d’un nouveau modèle pour financer des médias de qualité.

La profession de journaliste est-elle en crise ?

C’est un fait. Mais ce même argument part souvent de la prémisse selon laquelle le vieux modèle, à savoir les journaux appartenant à des monopoles, faisait la même chose, et que la mort des grands annonce celle du journalisme en tant que profession. L’arbitraire a longtemps régné sur le système de rémunération des journalistes professionnels : celui-ci récompensait les lèche-bottes et sanctionnait les journalistes assumant des risques et travaillant dur.
Voyons, par exemple, le New York Post, sans conteste l’un des pires quotidiens du pays : sensationnaliste, trafiquant de phobies, xénophobe. Il emploie quelques-uns des journalistes les mieux payés du pays, alors que, dans la même ville, l’implacable Indypendent (oui, avec y) mise sur des bénévoles faisant du journalisme local d’enquête. C’est tout à son honneur, surtout si on compare cette politique à la récompense des laquais qui bradent leur profession. Trouver des sources de revenus pour payer les bons journalistes est un autre problème.
La question de fond, c’est que s’il n’y a plus d’avenir pour les journaux ennuyeux et autres zombis au service des monopoles, le journalisme, lui, en a un. Je me souviens d’une réunion, il y a quelques années, avec une délégation de journalistes ukrainiens. Ils étaient tous d’âge moyen, et avaient été formés au journalisme dans les médias d’une société soviétique totalitaire, en somme la négation du journalisme. Pourtant, génération après génération, les candidats au journalisme avaient assimilé des aptitudes dont ils ne pouvaient pas se servir. Et lorsque l’empire soviétique s’effondra, il y avait des journalistes prêts à sortir de l’hibernation.
Ici, ce sera peut-être un peu la même histoire : quand les quotidiens autocensurés appartenant aux monopoles auront définitivement disparu, les chaînes ayant condamné le journalisme à la médiocrité pendant toute une génération sauteront. Peut-être les bons journalistes auront-ils à travailler au jour le jour et même à faire d’autres métiers pour assurer leur pain quotidien.
Peut-être les laquais n’éditeront-ils plus de journaux. Ou peut-être que finalement peu de choses changeront, sauf les lieux pourvoyeurs de désinformation et de banalité. Quoi qu’il en soit, je ne verserai pas une larme sur les grands médias corporatifs.


 Michael I. Niman
Dr. Michael I. Niman, collaborateur du Projet censuré de l’Université Sonoma State de Californie, professeur de journalisme et de communication à l’Université d’Etat de Buffalo, et journaliste pour www.Artvoice.com et www.Mediastudy.com. Une version de cette introduction au chapitre I de projet censuré 2010 a été publiée sur ArtVoice (28/04/09). 

Mapuches, les Chiliens dont on ne parle pas

Par Alain Devalpo

Ils sont chiliens. Ils sont une trentaine. Ils sont privés de liberté et en danger de mort, mais ce ne sont pas les mineurs bloqués dans une mine du nord du Chili dont les médias relatent le calvaire. Ce sont les « PPM » – les « prisonniers politiques mapuches », tels qu’ils se définissent eux-mêmes –, en grève de la faim depuis le 12 juillet dans les pénitenciers du sud du pays.
Le Chili renâcle à reconnaître sa composition multiculturelle et laisse peu d’espace d’expression à ses huit peuples autochtones. La convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT), seul accord international relatif aux peuples indigènes, n’est entrée en vigueur qu’en septembre 2009. Le fait que Mme Michèle Bachelet, présidente du pays de 2006 à 2010, ait tenu cet engagement de campagne, ne peut occulter qu’elle en a oublié un autre : celui de ne plus appliquer la législation antiterroriste aux militants mapuches. A la veille de trois procès les concernant, les PPM ont lancé le plus important mouvement collectif de grève de la faim que ce pays ait connu. Ils dénoncent l’acharnement des autorités à qualifier de « terroristes (1)  » des pratiques communes au reste du continent — occupations de propriétés d’entreprises ou de grands propriétaires par des groupes ethniques paupérisés (2).
Du zapatisme mexicain à l’indigénisme de M. Evo Morales en Bolivie, depuis les années 1990, les revendications des peuples autochtones gagnent du terrain dans toute l’Amérique latine. Reconnaissance, dignité et volonté de s’émanciper sont les points communs à toutes ces luttes qui privilégient une relation à la « terre-mère » inconcevable pour la pensée libérale. Cette philosophie, partagée par les « mapu-che » (« gens de la terre »), s’oppose souvent aux intérêts économiques des classes dirigeantes. C’est le cas au Chili.
La première grande bataille débute au tournant du millénaire. Dans la région du Haut Bio-bio, au cœur des Andes chiliennes, des Pehuenches (Mapuches de la Cordillère) contestent la construction du barrage hydroélectrique El Ralco par la compagnie espagnole ENDESA. Durant des années, Mmes Nicolasa et Berta Quintremán vont tenir tête à un mastodonte de la globalisation et au gouvernement chilien pour sauver leur territoire. Le combat des sœurs Quintremán a un retentissement national et international. Malgré le soutien de nombreux secteurs de la « société civile », les communautés Pehuenches ne parviennent pas à arrêter le projet. Elles obtiendront un dédommagement.
Cette lutte réveille le sentiment d’injustice au sein des communautés confrontées à la voracité de grands propriétaires, d’entreprises forestières ou d’industriels de la salmoniculture. Dans le sillon des deux « anciennes », les jeunes, victimes de discriminations quotidiennes, se mobilisent… de façon pacifique (3).
Pour enrayer cette menace, l’oligarchie chilienne sort casques, boucliers et matraques : la violence se fait étatique, à la hauteur des intérêts financiers en jeu. Elle profite d’un arsenal législatif qui provient directement de la dictature… et qui fut réactivé par la Concertation (coalition de centre-gauche qui s’installe au Palais de la Moneda, le palais présidentiel chilien, de 1989 à l’élection de M. Sebastián Piñera, en décembre 2009). Alors que certains de ses membres avaient fait les frais de cette législation anti-terroriste instaurée sous Pinochet, la coalition fait usage des mêmes lois pour bâillonner les populations indigènes, au grand dam des défenseurs des droits humains (4).
Depuis des années, ces derniers dénoncent des lois d’exceptions qui valident des détentions préventives à rallonge, le recours à des témoins « sans visages », anonymes, payés par la police pour dénoncer les militants les plus actifs, et qui condamnent à de lourdes peines des Mapuches accusés de banals incendies de véhicules. Ces protestations ont été relayées par l’Organisation des Nations unies (ONU). En 2007, le Comité des droits de l’homme, puis, en 2009, le rapporteur spécial sur la situation des droits et des libertés des autochtones, M. James Anaya (5), ont dénoncé les politiques de discrimination raciale en vigueur.
Mais l’impasse est d’autant plus avérée que, sur le plan politique, les Mapuches se heurtent au blocage des élites de Santiago, lesquelles verrouillent tous les chemins débouchant sur un espace de décision. L’arrivée au pouvoir d’une droite sans complexe, alliée aux barons de « l’ère Pinochet », ne pacifie pas la situation.
M. Piñera, le « Berlusconi chilien », ne se préoccupe pas plus du sort du peuple mapuche que ses prédécesseurs. En témoignent les suites du violent tremblement de terre de février 2010, dont l’épicentre se situe à la limite nord du pays mapuche. Alors que les communautés côtières ont été ravagées par les tsunamis postérieurs à la secousse tellurique, l’Observatoire citoyen (6), une organisation non gouvernementale (ONG) basée dans la ville de Temuco, observe qu’elles figurent au nombre des grands oubliés de la reconstruction.
Parallèlement, le gouvernement Piñera intensifie la répression. Les descentes musclées de bataillons de carabineros se multiplient dans les communautés. Depuis 2002, trois jeunes militants ont été tués par la police. Les arrestations sont légions et les autorités évoquent une « internationale du terrorisme » : le mouvement mapuche se voit mis sur le même plan que la guérilla colombienne.
De tout ceci, les grands médias – proches du pouvoir économique – ne parlent pas. Ni de la grève de la faim des militants mapuche. Seuls certains sites Internet (7) acquis à la cause mapuche relaient leurs témoignages et revendications.
Les semaines passant, la volonté des détenus ne faiblit pas. Leur santé, si. Des organisations reconnues ont fait part de leur inquiétude. Amnesty International a dénoncé le recours à la force pour nourrir les détenus : M. Piñera n’eut d’autre choix que de réagir.
Il appelle désormais à la « réouverture » d’un dialogue qui n’a jamais été engagé. Il promet une réforme imprécise des vestiges de la dictature. Les prisonniers, eux, souhaitent l’abrogation de la loi antiterroristes. Ils ont été rejoints, début septembre, par deux autres prisonniers. Tous se souviennent qu’en 2008, la Chepa (8) (« la lionne »), militante mapuche, avait jeûné 112 jours avant d’obtenir quelque avancée.
 
Alain Devalpo
 
Journaliste, auteur de Voyage au pays des Mapuches, Cartouche, Paris, 2007.

(2) Voir le photoreportage de Fred Jacquemot et Alain Devalpo, « Résistance mapuche ».
(3) Lire Alain Devalpo, « Opposition pacifique des Mapuches chiliens », Le Monde diplomatique, février 2006.
(4) « Chile : Terror Law Violates Due Process for Mapuche », Human Rights Watch (HRW), 27 octobre 2004.
(5) « Informe del Relator Especial sobre la situación de los derechos humanos y las libertades fundamentales de los indígenas, James Anaya » (PDF), Assemblée générale des Nations Unies, Conseil des droits de l’homme, 5 octobre 2009.
(7) Voir le site Mapuexpress.
(8) Lire « Portraits de femmes mapuches, prisonnières politiques », Réseau d’information et de soutien au peuple mapuche, décembre 2003.

Arte Reportage : Bosnie , Bresil , Bolivie



ARTE Reportage

Bosnie : des ponts sur la Drina
Depuis la fin de la guerre en 1995, la Bosnie-Herzégovine vit en paix. Pourtant, les institutions issues des accords de Dayton n’ont pas permis de réunir ce pays divisé en deux entités, la Fédération Croato-Musulmane et la Republika Srpska.
Le dimanche 3 octobre, plus de trois millions d’électeurs sont appelés à réélire toutes les structures politiques du pays : la Présidence collégiale, les parlements et les exécutifs des deux entités.
Un enjeu de taille : l’adoption d’une nouvelle constitution par les dirigeants bosniens permettrait au pays d’adhérer à l’Union Européenne.
Si les diplomates en poste dans la capitale, Sarajevo, dénoncent la division du pays, dans les montagnes, sur les rives de la Drina, les habitants et leurs élus semblent heureux de revivre ensemble, comme au bon vieux temps de la Yougoslavie.
Vladimir Vasak s’est rendu dans cette vallée mythique où Bosniaques, Musulmans et Serbes vivent en bonne intelligence et se croisent entre Foca et Gorazde, deux villes dont les maires respectifs prônent le dialogue entre communautés et militent avec ferveur pour l’entrée de la Bosnie-Herzégovine dans l’Union Européenne.

Brésil : l’après Lula
Le 3 octobre prochain, les citoyens brésiliens choisiront leur nouveau président. Après huit ans au pouvoir, le président brésilien Luiz Inácio « Lula » da Silva quittera le poste présidentiel avec une popularité jamais vue dans le pays. Selon les derniers sondages, 76 % des Brésiliens jugent l’administration Lula « bonne ou excellente ». Alors, qui va lui succéder ?
Du côté du pouvoir, Dilma Rousseff, 62 ans. Cette femme de l'ombre, compétente et travailleuse, a fait l'essentiel de sa carrière dans l'administration provinciale avant d'être remarquée par le président Luiz Inacio Lula da Silva. N'ayant jamais affronté l'épreuve des urnes, "Dilma" était, il y a encore six mois, inconnue de la majorité des Brésiliens.
Du côté de l'opposition, José Serra, 68 ans, politicien de longue expérience, à l'aise sur les estrades et face aux caméras, est riche d'un parcours au bilan souvent flatteur, comme ministre de la santé ou comme gouverneur de l'Etat de Sao Paulo.
Aujourd'hui, à quelques jours du scrutin, la néophyte caracole loin devant son rival. Selon les derniers sondages, forte du soutien charismatique de Lula. Elle obtiendrait un grand avantage sur son adversaire avec 47 % des intentions de vote, contre 30 % pour José Serra. La troisième candidate qui compte, l'écologiste Marina Silva, stagne avec environ 10 % des suffrages.
Si Dilma Rousseff donnait raison à certains sondages qui prédisent sa victoire dès le premier tour, elle deviendrait, le 1er janvier 2011, le 40e président de la République du Brésil, et la première femme à occuper cette fonction.

Bolivie : les déesses du ring
Pour survivre à La Paz, il vaut mieux être débrouillard. Les études sont chères et les emplois correctement rémunérés très rares. Des femmes, toutes issues du peuple des Aymara, ont trouvé la parade : le catch leur offre un gagne-pain supplémentaire et une reconnaissance parmi leurs pairs.
Leur nom de guerre : « „Coup de pied volant », « Salto mortale »ou encore « Baiser de l’ange ». Les catcheuses peaufinent leurs gestes pour impressionner leur adversaire et faire monter la pression au sein d’un public amateur d’acrobaties spectaculaires.
Carmen Rosa, célèbre pour son courage, a déjà remporté de nombreux titres. 10 euros par représentation assurent à Carmen, Juanita, Benita et les autres « déesses » du ring juste de quoi payer costumes… et pansements. Mais peu importe : au-delà de la douleur, les cris de joie et d’encouragement du public sont un plaisir qui donne des ailes…

(France, 2008, 42mn)
ARTE

Coupures de presse : Retraites, Cuba, Palestine, Etats-Unis, Mexique

Retraites

L’édition de juillet du Left Business Observer (LBO) éclaire à sa manière les débats sur la pertinence d’un développement, régulièrement évoqué en France, de la « retraite par capitalisation ». Aux Etats-Unis, appréciée sur une très longue période, la Bourse n’a pas constitué un placement très astucieux :
Au cours des quatorze dernières décennies, la croissance de la Bourse est à la traîne, loin derrière celle du produit intérieur brut (PIB). La croissance du PIB atteint, en moyenne, 3,5 % par an. Celle de la Bourse, 1,9 %. Et encore : ce chiffre se base sur un indice boursier, pas sur la performance d’un véritable portefeuille d’actions. Il s’agit donc d’une limite supérieure. En effet, entre taxes, commissions, frais divers dont il faut s’acquitter et mauvaises décisions d’investissement, on est assuré que les gens qui jouent en Bourse font toujours moins bien que les indices théoriques.
(Doug Henwood, « Andy Stern and the stock market », Left Business Observer, juillet 2010.)

Cuba

De façon assez inattendue, la revue américaine Foreign Affairs redoute l’impact d’une éventuelle ouverture économique de Cuba sur le système de santé du pays :
Toute mesure d’assouplissement des restrictions au commerce et aux déplacements entre les Etats-Unis et Cuba affaiblirait sans aucun doute l’industrie de la santé cubaine. Si les dirigeants politiques des deux côtés du détroit de Floride n’y prennent pas garde, la petite nation caribéenne pourrait se voir dérober sa plus grande réussite. Tout d’abord, son réseau de santé public serait probablement dévasté par l’exode de milliers de médecins et d’infirmières cubains bien formés. Par ailleurs, des entreprises américaines à but lucratif pourraient transformer ce qui reste du système de santé en une destination de premier ordre pour l’industrie du tourisme médical.
(Laurie Garrett, « Castrocare in crisis », Foreign Affairs, juillet-août 2010.)

Palestine

Dans The New York Review of Books, l’écrivain et historien Malise Ruthven critique le concept d’« islamofascisme » défendu par des auteurs comme Paul Berman (et repris en France par Bernard-Henri Lévy) afin de justifier le refus de toute discussion avec des groupes comme le Hamas. Et il rappelle ce précédent peu connu :
En décembre 1948, après le massacre de deux cent quarante Palestiniens dans le village de Deir Yassin, perpétré par des auxiliaires du mouvement Irgoun, dirigé alors par Menahem Begin, futur premier ministre d’Israël, plusieurs juifs célèbres, dont Albert Einstein et Hannah Arendt, écrivirent au New York Times. Protestant contre une visite de Begin aux Etats-Unis, ils accusèrent son organisation, le Herout, de porter « la marque qui ne trompe pas d’un parti fasciste, pour qui le terrorisme (contre les Juifs, les Arabes, les Britanniques) et la falsification ne sont que des moyens et l’Etat-guide est la fin qui les justifie. » (…) Dans le jeu politique israélien, ces tendances extrémistes de l’Irgoun et du groupe Stern ont ensuite été soumises aux rigueurs de la politique démocratique. Berman refuse cependant d’imaginer que les Frères musulmans et ses succédanés puissent être capables d’évoluer eux aussi afin de tenir compte d’un contexte qui change.
(Malise Ruthven, « Righteous & Wrong », The New York Review of Books, 19 août 2010.)

Etats-Unis

Au moment où s’engage la campagne pour les élections législatives de mi-mandat du 2 novembre prochain, l’hebdomadaire The Economist rappelle les transformations survenues depuis trente mois dans la vie quotidienne des Américains :
Plus de la moitié des salariés ont expérimenté une période de chômage, essuyé une baisse de salaire ou été obligés de travailler à temps partiel. Le chômeur typique est sans emploi depuis près de six mois. La chute du cours des actions et de l’immobilier a détruit un cinquième des actifs du ménage moyen. Près de 60 % des Américains ont annulé leurs vacances ou les ont écourtées. Un cinquième de la population est incapable de rembourser son prêt hypothécaire. Un quart des jeunes âgés de 18 à 29 ans ont dû revenir vivre chez leurs parents. Moins de la moitié des adultes espèrent que leurs enfants disposeront d’un revenu supérieur au leur, et plus du quart estiment qu’il sera inférieur.
(« A Double Blow », The Economist, 22 juillet 2010.)

Mexique

Dans un numéro consacré au classement des cinq cents plus grandes sociétés d’Amérique latine, la revue chilienne América Economía s’interroge : « Où sont les entreprises mexicaines ? » :
En 2002, il y avait 241 entreprises mexicaines dans le classement des 500 plus grandes entreprises d’Amérique latine (…) ; les brésiliennes étaient seulement 136. Aujourd’hui, les chiffres sont pratiquement inversés : 226 brésiliennes pour 119 mexicaines. (…) Alors que les 226 entreprises brésiliennes de ce classement ont, en moyenne, augmenté leur chiffre d’affaires de 42 % [en 2009], les 274 autres entreprises d’Amérique latine n’ont connu qu’une croissance de 4,5 %.
(« Muito obrigado », América Economía, juillet 2010.)
 
Édition imprimée — septembre 2010 — Page 2 
 

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