8 septembre 2011

France – Tous fichés à 15 ans : la loi votée dans l’indifférence générale

Par http://etat-du-monde-etat-d-etre.net


Toute la population française de plus de 15 ans sera fichée et biométrisée… Pour une identité mieux protégée et une vie simplifiée, a expliqué Claude Guéant : bienvenue chez Big Brother.

La préfecture de police de Paris (Sipa)


Jeudi a commencé et s’est terminée, à l’Assemblée nationale, la discussion de la proposition de loi relative à la protection de l’identité, visant à instaurer des cartes d’identité à puces. Elle a précédemment été adoptée par le Sénat en première lecture fin mai. Et par l’Assemblée Nationale jeudi. Tranquillement, et dans l’indifférence générale. 11 députés (ONZE) étaient présents. La protection de l’identité taraude le député.

De quoi s’agit-il ? Du fichage de toute la population française de plus de 15 ans. Le tout, présenté par notre ministre de l’Intérieur préféré. Prétexte : l’usurpation d’identité. Méthode : la carte d’identité biométrique, et la centralisation des données dans un grand fichier.

Pourquoi des cartes d’identité à puces ? Attention, c’est que l’heure est grave. Claude Guéant commence son discours avec des chiffres impressionnants : 200.000 victimes par an, plus que les cambriolages et les vols d’automobiles. Et 80.000 usurpations d’identité annuelles. Bon, on discute parfois des chiffres, admet Claude, mais une chose est sûre : ça coûte cher.
Et ça n’est pas tout (qu’on ne les accuse pas de ne penser qu’aux sous) : la fraude est en plus un traumatisme pour la victime (anecdote à l’appui).
Alors, 200.000 cas par an, et ça coûte cher, et les victimes sont traumatisées. Mais que fait le gouvernement ?
Eh bien justement, il biométrise la carte d’identité, bonnes gens.

Embarquement par contrôle biométrique à Roissy, 2011 (Sipa)


Claude Guéant a donc présenté la « puce régalienne » et la « puce de services dématérialisés » facultative, LA solution au drame de l’usurpation d’identité. Son discours à l’Assemblée fut prononcé en langue de bois administrative ordinaire, avant de virer au slogan publicitaire : « Deux composants », chanta-t-il aux 11 députés qui avaient fait le déplacement, « pour une identité mieux protégée et une vie simplifiée ». Il manque une petite musique façon touloulou, comme à la RATP, et le petit logo façon Conseil Général.

Il y aura, selon le projet, deux puces dans les cartes d’identité numérique. Deux.
La première puce est dite « régalienne », et contiendra les informations suivantes : nom de famille et d’usage, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, domicile, taille et couleur des yeux, empreintes digitales (huit doigts) et photographie d’identité. Toutes ces informations seront fichées dans un banque de données centralisée. Comme celles du passeport.

Régalienne, ça sonne rassurant. « Il faudra donner les empreintes de huit de ses doigts par la technique des empreintes roulées et non pas posées. Elle est très différente de celle de l’empreinte posée car c’est une technique criminologique. Nous ne sommes plus alors dans une démarche de reconnaissance d’identité, mais dans la logique d’un fichier de recherches criminelles. Il y a eu un glissement.  » (Serge Blisko)

Le caractère policier et totalitaire de cette mesure est naturellement accablant, puisque (il faut écouter les débats) une simple empreinte permettra de retrouver l’identité d’une personne.
Mieux, la possibilité de reconnaissance faciale des individus, en couplant les dispositifs de surveillance vidéo et les infos des données biométriques, se profile à l’horizon.

Caméras de vidéosurveillance à Saint Nazaire


Pour la députée SRC Delphine Batho, c’est clair : « Le véritable objectif de ce texte, c’est le fichage biométrique de la totalité de la population à des fins de lutte contre la délinquance« . Sandrine Mazetier (députée SRC) partage son point de vue. « Ce texte a clairement un objectif policier. (…) Il semble totalement disproportionné de mettre en place un fichage généralisé de la population française pour lutter contre 15.000 faits d’usurpation d’identité constatés par la police. »
Mais ça n’est pas tout : dans cette carte d’identité officielle, il y aura aussi une puce « de services », optionnelle, rendant possible l’enregistrement « de données permettant à son titulaire de s’identifier sur les réseaux de communication électroniques et de mettre en œuvre sa signature électronique ».

Qu’est-ce qu’un dispositif permettant d’effectuer des achats vient faire sur une carte d’identité ? Comment le ministère de l’Intérieur peut-il prêter la main à des dispositifs commerciaux ? Le procédé, au delà de ses applications policières, fait frémir : les citoyens deviennent avant tout des consommateurs, et le Ministère de l’Intérieur se reconnaît une fonction de garantie des transactions commerciales.

La cœxistence, dans une seule pièce d’identité, de dispositifs de fichage de la population et de sécurisation des moyens de paiements, ouvre la porte sur un avenir terrifiant : une société totalitaire de consommateurs, fichés, fliqués, recensés, surveillés.
Et c’est ce dispositif qui a été voté jeudi, par 11 députés présents, en catimini, dans l’indifférence générale. « Pour une identité mieux protégée et une vie simplifiée ».

Bull et l'Etat français impliqués dans une affaire de surveillance d'Internet en Libye ?

Par Christophe Auffray, ZDNet France. Publié le vendredi 02 septembre 2011

Amesys, propriété du français Bull, est soupçonné d’avoir livré un système de surveillance d’Internet au régime libyen de Kadhafi. Des cadres de l’entreprise ainsi que des militaires français auraient par ailleurs formé les agents des services secrets.
 
Le président Nicolas Sarkozy mise notamment sur le dossier libyen pour soigner sa stature internationale et de future candidat pour 2012. Une nouvelle affaire pourrait toutefois égratigner cette image.

En mai puis en juin, Reflets.info et Owni.fr révélaient que la société française Amesys, propriété du groupe Bull, avait vendu des technologies de surveillance à la Libye de Kadhafi. Depuis, le WSJ, la BBC ainsi que le Figaro sont venus corroborer ces soupçons.

La France a-t-elle vendu de la technologie de surveillance, à défaut de Rafale ?

Amesys aurait ainsi livré à la Libye un système baptisé Eagle permettant d’effectuer, en masse, des interceptions des flux Internet (emails, chats, VoIP…). Selon le Figaro, des ingénieurs de Bull, ainsi que des militaires de la direction du renseignement militaire (DRM), auraient même formé les services de renseignements du dictateur libyen.

Après plusieurs jours de silence, Amesys a publié un commentaire officiel, contestant, en partie, les informations révélées par la presse. La société reconnaît avoir signé un contrat en 2007, dans un contexte international dit de « rapprochement diplomatique avec la Libye qui souhaitait lutter contre le terrorisme et les actes perpétrés par Al-Qaida. »

Quant au dispositif technique livré en 2008, il s’agissait « d'un matériel d'analyse portant sur une fraction des connexions internet existantes, soient quelques milliers. Il n'incluait ni les communications internet via satellite - utilisées dans les cybercafés -, ni les données chiffrées - type Skype -, ni le filtrage de site Web. »

Amesys ne nie donc pas que le dispositif ait pu servir à une surveillance d’Internet, mais en limite le périmètre à quelques milliers de connexions. La filiale de Bull réfute par ailleurs avoir fourni une solution permettant des écoutes téléphoniques sur les lignes fixes et mobiles.

Amesys reconnaît de "l'analyse", mais sur "quelques milliers de connexions"

Toutefois, les discussions sur Internet en VoIP, non chiffrées, pouvaient elles être interceptées. « Toutes les activités d'Amesys respectent strictement les exigences légales et réglementaires des conventions internationales, européennes et françaises » assure cependant le groupe français.
Mais plusieurs éléments de sa défense sont directement contestés par le témoignage paru dans le Figaro d’un militaire intervenu, aux côtés d’ingénieurs de Bull (une mission facturée 10 millions d’euros), dans la formation des agents du renseignement libyen.

« En se branchant sur l'interconnexion internationale, nous avions déjà 98% du trafic, il y avait très peu de points de captures » déclare-t-il, ajoutant que cadres de Bull et militaires français étaient en relation directe avec le chef des services secrets libyens.

Suite à la publication de ces différentes informations, le député Christian Paul a interpellé le gouvernement par le biais d’une question parlementaire (reproduite sur Owni.fr). Le député souhaite savoir si l’Etat a donné son aval à la vente et à l’emploi d’armes technologiques en Libye - et dans d’autres pays.

Christian Paul souhaite également être informé des conditions dans lesquelles « des services civils ou militaires français auraient été chargés […] d'accompagner la livraison de ces outils, voire d'en former les utilisateurs. »

Pas de retour dans la zone d’exclusion de Fukushima officiellement inhabitable. Pour l’instant, le rayonnement est 29 fois supérieur à Hiroshima

Jeudi 25 Août 2011
Original : www.gaia-health.com/articles501/000517-fukushima-no-return-home.shtml
Traduction copyleft de Pétrus Lombard

Pour http://www.alterinfo.net


Le gouvernement japonais va enfin admettre que les radiations ont rendu inhabitable la région entourant Fukushima. Mais ce n'est qu’un élément d'un tableau bien plus désastreux.

Gaia Health, Heidi Stevenson, 24 août 2011

      Personne ne pourra revenir dans la zone d'exclusion autour de la centrale nucléaire de Fukushima qui a subi trois fusions de cœur de réacteurs et crache toujours des rayonnements. Le New York Times rapporte que le gouvernement annoncera bientôt que la zone d'exclusion est inhabitable, et pourrait le rester des décennies durant.

      Le premier ministre devrait se rendre à Fukushima ce samedi pour annoncer officiellement aux anciens habitants que leurs maisons sont perdues. Ils ne peuvent pas retourner dans le périmètre de 12 miles (20 km) de rayon autour de la centrale nucléaire de Fukushima.

      Ce qui a pris tant de temps peut seulement être décrit comme une machination politique. Les habitants ont dû partir à cause des radiations, dont on sait qu’elles contamineront pendant au moins des dizaines d'années. Il n’y avait aucune possibilité que les habitants puissent revenir. Pourtant, la fiction a été entretenue – la vie des gens a été suspendue pendant des mois – simplement pour que l'énormité de la catastrophe nucléaire de Fukushima puisse être cachée en attendant que les carrières politiques soient sécurisées et que les magouilles puissent assurer qu'il y aurait peu de résistance publique au projet de maintien de l'énergie nucléaire.


Les niveaux de radiation au Japon

      Al Jazeera rapporte que des scientifiques japonais et les médecins veulent un mandat national pour tester dans les aliments, l’eau, le sol et l'air, la radioactivité qui est actuellement toujours crachée par la centrale nucléaire polluée de TEPCO. Le Dr Tatsuhiko Kodama, professeur au Centre de recherche en sciences et technologies avancées et directeur du Centre des radio-isotopes de l'université de Tokyo, veut savoir :
      Quelle quantité de matières radioactives a été libérée par la centrale ? Le gouvernement et TEPCO n’ont pas encore indiqué la quantité totale de radioactivité libérée.

      Les installations de Kodama ont mesuré le rayonnement dans toute la nation japonaise. Leurs résultats sont effrayants. Ils ont constaté que, depuis le séisme, il y a plus de cinq mois, la quantité totale de radiation émise est supérieure à celle de 29 « bombes atomiques de type Hiroshima » ! La quantité d'uranium libéré équivaut à environ 20 bombes d'Hiroshima.

      Il ne surprendra guère que Kodama pense que la réponse du gouvernement n'a pas été adéquate.

      Considérez aussi que des niveaux de rayonnement supérieurs à 10.000 millisieverts [*] par heure ont été trouvés il y a juste quelques semaines. Jusqu’où se monte leur intensité est inconnu, car les compteurs Geiger ne peuvent pas enregistrer au-delà.
[* Ndt : Comme le montre ce graphique, 10.000 mSv est une dose mortelle. Je profite de cette note pour rajouter un truc scrogneugneu sur le dossier « médecine du cancer. » Selon cette révélation de Mike Adams, les rayonnements ionisants servant à « traiter le cancer » (comme ceux qui transforment les patients en bombes sales ambulantes) sont de l’ordre de 20.000 mSv. Mais, comme la grosse carambouille pharmaceutique a le bras long, elle a réussi à faire censurer son crime dans le graphique original des rayonnements.]

      Al Jazeera rapporte que des médecins japonais soignent maintenant des patients pour des maux qu'ils pensent causés par les radiations. Le Dr Yuko Yanagisawa, de l’hôpital de Funabashi Futawa dans la préfecture de Chiba, a déclaré :
      Nous avons commencé à voir des saignements nasals aigus, des cas de diarrhées rebelles, et des symptômes de type grippal chez des enfants. Nous sommes face à des situations nouvelles que nous ne pouvons expliquer avec le corps de connaissances sur lequel nous comptions sur jusqu'à présent.
      La situation à l’installation nucléaire de Daiichi à Fukushima n'a pas encore été totalement stabilisée, et nous sommes incapables d’en voir la fin. Comme les matières nucléaires n'ont pas encore été fixées (encapsulated), le rayonnement continue à se propager dans l'environnement.
      Les médecins sont consternés par la réponse du gouvernement : relever de 1 millisievert par an à 20 millisieverts par an la limite de rayonnement admise pour les enfants. Yanagisawa déclaré calmement :
      Du point de vue médical, cela a provoqué une controverse. C'est certainement une question qui implique à la fois les expositions personnelles internes ainsi que les expositions à de faibles doses.
      Kodama, un expert sur les effets internes du rayonnement, est consterné par le manque de réaction du gouvernement face à la radioactivité des aliments :
      Bien que trois mois se soient déjà écoulés depuis l'accident, pourquoi même les choses élémentaires n'ont pas encore été faites ? Je suis très en colère et ça me met en rage.
      Les radiations sont un grand danger pour les embryons chez des femmes enceintes, pour les jeunes, et les cellules très proliférantes des gens dont l'âge augmente. Même pour les adultes, les cellules très proliférantes, comme les cheveux, le sang et les cellules épithéliales de l’intestin, sont sensibles aux radiations.
      Le directeur exécutif de Greenpeace Japon est catégorique :
      Il est absolument scandaleux d'augmenter le niveau d'exposition pour enfants à vingt fois la limite maximale pour adultes. Le gouvernement japonais ne peut pas tout bonnement augmenter les limites de sécurité pour des raisons de commodité politique ou pour donner l'impression de normalité.
      Mais, naturellement, c'est exactement ce que le gouvernement japonais a fait.

      Le Dr Helen Caldicott, fondatrice et présidente de Physicians for Social Responsibility, lauréat du prix Nobel en 1985, est citée par Al-Jazira à propos de son inquiétude pour les générations futures :
      Les éléments radioactifs pénètrent dans les testicules et les ovaires, et cela cause de maladies génétiques comme le diabète, la fibrose kystique, et l'arriération mentale. Il y a 2600 de ces maladies qui entrent dans nos gènes et sont transmises de générations en générations, pour toujours.
      Le Dr Yanagisawa rajoute :
      L’incidence du cancer augmentera sans aucun doute. Dans le cas des enfants, des cancers de la thyroïde et des leucémies peuvent commencer à apparaître après plusieurs années. Dans le cas des adultes, l'incidence des divers types de cancer augmentera sur plusieurs décennies.
      L’exposition aux radiations est dite être sans effet immédiat, et après un cancer frappe – ce qu'est souffrir pendant longtemps de cette façon, seuls les survivants des bombardements atomiques peuvent vraiment le comprendre.
      Déjà, quelques rescapés de Fukushima commencent aussi à comprendre.

      Je suppose que citer la réaction du gouvernement japonais à tout ça sera considéré correct. Mais il ne s’agit pas d’une question de bord [politique]. C'est une question vitale et le gouvernement du Japon traite la vie de ses citoyens comme s’il s’agissait de pions sur un jeu d'échecs. La vie des générations futures est en danger, et ils répondent par des faux-fuyants, sans même tenter des solutions. En fait, ils n'ont même pas répondu au rapport de Kodama sur les niveaux de rayonnement ; ils l’ont tout bonnement ignoré.


L’ampleur de la dissimulation

      Personne ne pense même aux rejets radioactifs dans l'océan et la nappe phréatique, ni aux nuages [radioactifs] qui ont voyagé autour de la Terre. En fait, où sont les rapports sur l'endroit où se dirige la radioactivité ? La vérité, c’est que le Japon n'est pas le seul impliqué dans la dissimulation. Toutes les nations industrielles du monde le sont.

      En Zunie, il y a eu un tremblement de terre d'intensité 6,0 environ. Ne pensez pas que les centrales nucléaires s’en sont tirées les doigts dans le nez, car ce n’est pas le cas. Bloomberg a signalé que la centrale nucléaire de North Anna, exploitée par Dominion Resources, est passée sur les générateurs électriques diesel de secours quand l'alimentation à l’extérieur du site est tombée en rade le 23 août. L’un des quatre générateurs n'était pas opérationnel, car le séisme avait rompu la tubulure du liquide de refroidissement.

      La centrale a été soi-disant construite pour résister à un séisme de précisément cette magnitude, et elle s’en est assez mal tirée. Et la réalité de l’histoire est pire que ça. Le tremblement de terre à Charleston en 1886, un séisme d'environ 7,0, fut bien plus fort. Pourtant, aucun projet n'a été fait pour qu’une centrale nucléaire résiste à un séisme supérieur à 6,0 – et, de toute façon, elle n'a pas vraiment pu le gérer.

      Les capteurs sismiques ont été retirés de la centrale nucléaire de North Anna dans les années 90. Pour raison de compressions budgétaires. Ah ? Et Dominion Virginia Power, le propriétaire de la centrale, a prévu de rajouter un troisième réacteur sur le site. Il sera intéressant de voir si leur projet est accepté.

      En juin, une centrale nucléaire située le long du Mississippi, est presque passée en situation de catastrophe, au moment où une inondation a presque submergé les piscines de barres de combustible usagé. L’eau a pu arriver à quelques centimètres. Si l’inondation avait recouvert les piscines, la radioactivité se serait répandue dans le Mississippi.

      Par expérience personnelle, je puis rapporter qu’une autre centrale, Rancho Seco, près de Sacramento, en Californie, a été il y a 30 ans très près d’une fusion de cœur de réacteur. La cause n'avait pourtant rien à voir avec les catastrophes naturelles. La simple cupidité en était la raison. La compagnie propriétaire de la centrale avait choisi de ne pas faire la maintenance routinière nécessaire, de sorte qu'elle a pu présenter un plus grand profit. La responsabilité a été attribuée avec succès à la conception de la centrale, qui, assurément imparfaite, a rendu le manque d'entretien encore plus grave (egregious). Le public n'a jamais su l'ampleur de l'incident.

      Manifestement, l'industrie nucléaire de Zunie est en proie à exactement le même genre de problèmes que le Japon.

      L'industrie nucléaire est complètement dévoyée – et nos gouvernements sont complices de leurs crimes. La population japonaise commence à souffrir de la catastrophe de Fukushima, ainsi que les gens partout dans le monde. Bien sûr, nos gouvernements tenteront presque à coup sûr de le cacher, tout comme ils l’ont fait partout. Tchernobyl. Fukushima. Près de Three Mile Island et au moins en trois autres endroits de Zunie.


Note du traducteur : Pour se rendre compte du problème budgétaire et pratique dans lequel nous a fourré l’industrie nucléaire, il suffit de constater les difficultés quasi insurmontables du démantèlement des vieilles centrales. Le site cartoradiations diffuse cet article hallucinant du Canard enchaîné : Le super délire du démantèlement de Superphénix.
      Même avec des chantiers ruineux durant des décennies ou même des siècles, le démantèlement de centrales est une autre utopie irréalisable, puisqu’il faudra bien mettre quelque part les montagnes de débris dont certains restent radioactifs quasiment pour l’éternité.
      La seule solution logique qu’imposera l’urgence consistera à enterrer les centrales sous une montagne de béton en faisant mine d’oublier le danger d’irradiation des nappes phréatiques.

7 septembre 2011

Mozambique : Le gouvernement cède des terres à des grands propriétaires brésiliens

Ecrit par Adriano Rangel · Traduit par Norbert Bousigue
Pour http://fr.globalvoicesonline.org

Le gouvernement du Mozambique est en train de concéder l'usage de 6 millions d'hectares de terres [en portugais], soit l'équivalent des deux tiers de la superficie du Portugal, afin que de grands exploitants agricoles brésiliens cultivent du soja, du coton et du maïs dans le nord de ce pays africain, dans les provinces de Niassa , Cabo Delgado, Nampula et Zambézie. Cela avec l'intention de tirer profit de l'expérience brésilienne dans le cerrado, où, à partir des années 1960, la frontière agricole a progressé vers l'intérieur, avec l'élevage extensif et les grandes plantations de soja.


O cultivo de soja já consumiu 80% de todo o cerrado brasileiro. Imagem: Open Democracy no Flickr (CC BY-SA 2.0)
La culture du soja utilise maintenant 80 % du cerrado brésilien. Photo : Leonardo Freitas via openDemocracy sur Flickr (CC BY-SA 2.0)

Au Brésil, cette progression de l'élevage vers l'intérieur a entraîné la destruction de 80 % du cerrado, qui est considéré comme la savane la plus riche du monde en biodiversité. La dégradation de ce biome, qui couvre un quart du territoire brésilien, vient recouvrir et polluer les principaux bassins versants du pays, qui se situent justement dans cette région, considérée comme le château d'eau du Brésil.
Grâce à l'offre du gouvernement du Mozambique, la frontière agricole brésilienne envisage de traverser l'Atlantique en direction de la savane africaine. Pour le géographe Eli Alves Penha, auteur du livre Relações Brasil-África e Geopolítica do Atlântico (Relations Brésil-Afrique et Géopolitique de l'Atlantique), les « similitudes écologiques et culturelles » conduisent à un « emboîtement écologique » entre le Brésil et le continent africain.

Dans un entretien [en portugais] pour les Éditions de l'Université Fédérale de Bahia [entretien dans lequel l'auteur résume sa thèse sur l'intérêt géopolitique du Brésil pour l'Afrique subsaharienne], Penha, après avoir développé ses idées, commente l'affirmation du spécialiste en agriculture du Kenya, Calistous Juma [en anglais], selon laquelle « pour chaque problème africain il existe une solution brésilienne ». « Je dirais que la réciproque est également vraie », ajoute Penha.


L'agrobusiness brésilien, basé sur l'épuisement des ressources naturelles, envisage maintenant d'exporter son modèle insoutenable de semences génétiquement modifiées, d'utilisation dégradante du sol et de grands domaines exploités aux dépens d'un modèle de réforme agraire ayant échoué. En 2006, le site Repórter Brasil [en portugais] indiquait déjà une nouvelle voie pour la frontière agricole brésilienne :
A rápida degradação do solo é um exemplo [de perdas irreversíveis à região]. De acordo relatório da Conservação Internacional, o plantio tradicional da soja, como é feito no Cerrado, causa a perda de cerca de 25 toneladas de solo por hectare ao ano. Caso fossem aplicadas técnicas de conservação, como a aragem mínima, o número poderia ser reduzido a 3 toneladas por ano.
Para Rosane Bastos [bióloga integrante da Rede Cerrado], a improdutividade pode impulsionar a destruição de outros ecossistemas: “se os grandes produtores ficarem sem solo, vão subir para a Amazônia”, prevê.
La rapide dégradation du sol est un exemple [de pertes irréversibles dans la région]. Selon un rapport de Conservação Internacional, la culture traditionnelle du soja, comme elle est pratiquée dans le Cerrado, entraîne la perte de près de 25 tonnes de sol par hectare chaque année. Si des techniques de conservation, comme le labour minimal, étaient employées, ce chiffre pourrait être réduit à 3 tonnes par an.
Pour Rosane Bastos [biologiste qui fait partie du Réseau Cerrado], le manque de productivité peut provoquer la destruction d'autres écosystèmes : « si les grands producteurs se retrouvent sans sol, ils vont se déplacer en Amazonie », prévoit-elle.
 
A maioria da população de Moçambique vive no campo. O país é um dos mais empobrecidos do mundo, com 70% dos habitantes abaixo da linha da pobreza. Imagem: The International Livestock Research Institute (ILRI) no Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)
La majorité de la population du Mozambique vit dans les campagnes. Ce pays est l'un des plus pauvres du monde, avec 70 % de ses habitants sous le seuil de pauvreté. Photo : The International Livestock Research Institute (ILRI) sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Que le gouvernement du Mozambique recherche des accords afin d'augmenter la productivité agricole n'est pas nouveau, comme Global Voices s'en est fait l'écho en janvier et juillet 2010. Le site Repórter Brasil [en portugais] faisait déjà part de sa préoccupation au sujet des communautés traditionnelles du Mozambique :
A Constituição de Moçambique decreta que todas as terras do país são propriedade do Estado, que pode conceder autorização de uso a empresas por períodos de 50 anos. Essa concessão, no entanto, está condicionada à ausência de comunidades tradicionais no território. Pelo jeito, lá, como no Brasil, boas leis não são garantia de boas práticas.
La Constitution du Mozambique déclare que toutes les terres du pays sont propriété de l'État, qui peut concéder son usage à des entreprises pour des périodes de 50 ans. Cette concession, toutefois, est conditionnée à l'absence de communautés traditionnelles sur son territoire. Tout montre que là-bas, comme au Brésil, de bonnes lois ne garantissent pas de bonnes pratiques.
Une des exigences du gouvernement du Mozambique pour la concession des terres est l'emploi de 90 % de main d'œuvre nationale pour les travaux agricoles. Sur au moins la moitié du territoire cédé par l'état aux brésiliens vivent des paysans sur de petites propriétés. Le Mozambique est l'un des 49 pays les plus pauvres du monde, avec 70 % de sa population sous le seuil de pauvreté, et les agriculteurs y éprouvent de grandes difficultés à accéder au crédit [en portugais] pour la production de nourriture.
Les structures foncières et les acquisitions de terres par des sociétés étrangères dans les pays africains ont fait l'objet d'une étude de l'Organisation des Nations Unies, citée par Fundação Verde [en portugais].
O documento pontualiza que as aquisições (de modo geral feitas na África mediante contratos de aluguel de meio século ou um século inteiro pelo que nada se paga) podem constituir um benefício ao supor investimentos estrangeiros. Também pode acarrear atração tecnológica, incremento da produtividade agrária e criação de emprego e de infra-estrutura. Mas, assim como estão sendo levados a cabo, com precárias consultas à população local, falta de transparência e sem garantir nos contratos os compromissos de investimento, emprego ou desenvolvimento de infra-estruturas, supõe colocar em risco o modo de vida de milhares de pequenos agricultores ou pastores, cuja existência depende da terra.
Ce document souligne que les acquisitions (réalisées en Afrique de manière générale par l'intermédiaire de contrats de location de cinquante ou de cent ans pour lesquels aucun argent n'est versé) peuvent constituer un profit en supposant des investissements étrangers. Cela peut également amener une attraction technologique, un accroissement de la productivité agricole et la création d'emplois et d'infrastructures. Mais la façon dont elles sont conduites, avec peu de consultation de la population locale, un manque de transparence et sans garantir dans les contrats les engagements d'investissement, d'emploi ou de développement d'infrastructures, peut mettre en péril le mode de vie de milliers de petits cultivateurs ou éleveurs, dont l'existence dépend de la terre.
 
Le néocolonialisme brésilien [en portugais] au Mozambique ne contribuera certainement pas au développement socialement juste de ce pays. Si, d'un côté, le Brésil peut offrir des connaissances techniques [en portugais] pour la culture de semences dans la savane africaine, il est d'un autre côté en train de proposer un modèle insoutenable d'agrobusiness, basé sur la monoculture, la dégradation de l'environnement et la concentration des terres entre les mains de quelques uns.
 

Madagascar : Les sanctions ont pour effet le déclin économique et l'insécurité alimentaire

Ecrit par Lova Rakotomalala · Traduit par Suzanne Lehn
Pour http://fr.globalvoicesonline.org

Madagascar vit ces dernières années un déclin lent et apparemment inexorable de sa fragile économie, qui met à rude épreuve la vie de millions de Malgaches.
Après deux ans et demi sous la houlette du gouvernement de transition d'Andry Rajoelina (la moitié d'un mandat présidentiel), l'économie a été classée au dernier rang mondial par le magazine Forbes [en anglais], des milliers de personnes ont perdu leur emploi et une crise alimentaire plane sur la région méridionale du pays.

Si les disettes sont récurrentes dans cette région depuis dix ans, un expert indépendant des Nations Unies a pourtant averti que les sanctions infligées à Madagascar ont rendu la situation intenable du point de vue de la sécurité alimentaire.

Madagascar rice fields. Image by Flickr user Luc Legay (CC BY-SA 2.0).
Rizières à Madagascar. Photo sur Flickr de Luc Legay (CC BY-SA 2.0).

Une crise qui se prolonge
Il y a 30 mois, Andry Rajoelina, ancien maire et magnat malgache de la publicité et des médias, prenait le pouvoir à Madagascar par un putsch militaire en 2009, un acte qui a engendré des sanctions immédiates de la majeure part de la communauté internationale. Des sanctions qui ont un effet catastrophique sur la sécurité alimentaire, soutient Olivier De Schutter, le Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation :
“Le résultat est que Madagascar a aujourd'hui un des niveaux de malnutrition infantile les plus élevés du monde, comparable à ceux de l'Afghanistan ou du Yémen,” a-t-il affirmé. [..] la décision des Etats-Unis de suspendre Madagascar du African Growth and Opportunities Act a coûté au moins 50.000 emplois au secteur textile, qui comptait pour moitié dans les exportations de Madagascar.
S'ajoutant à cela, l'Union Européenne a gelé les programmes prêts à être signés avant la crise politique, suspendant toute l'aide au développement passant par le canal du gouvernement.
L'économiste renommé et observateur de l'aide pour Aid Watchers William Easterly a soulevé les mêmes arguments [en anglais] il y a un an, à propos des sanctions qui touchent les pauvres et manquent leur cible revendiquée, ceux qui sont aux commandes :
De multiples critiques ont protesté sans relâche depuis que l'administration américaine, dans l'espoir de contraindre le gouvernement contesté du Président Andry Rajoelina à tenir des élections, a d'abord menacé de retirer les préférences commerciales à Madagascar.
L'industrie textile malgache a été un succès évident du African Growth and Opportunity Act (AGOA) états-unien, qui supprimait les quotas et droits de douane américains de milliers de produits des pays africains éligibles. Les exportations de Madagascar ont triplé pendant les trois premières années du programme, et le secteur textile, qui représentait 60 pour cent des exportations malgaches, comptait 50.000 emplois directs et au moins 100.000 emplois indirects supplémentaires. [..]
Nous commençons à voir maintenant les effets dans l'économie officielle et informelle :
Usines qui ferment et emplois industriels perdus : “les usines licencient et on assiste à une explosion du nombre de chômeurs,” [..]
‘Je pouvais gagner 20.000 ariary7 (7,15 €) par jour,’ indique Soloniaina Rasoarimanana, qui vend depuis 10 ans des vêtements sur un stand dans la rue. ‘A présent, avec la crise politique et plus de concurrence, je gagne dans les 5.000 ariary (1,79 €) par jour.’” [..]
Parmi les effets que nous NE voyons PAS : des indices d'un intérêt accru pour arriver à un accord de partage du pouvoir et instaurer une gouvernance démocratique de la part du gouvernement Rajoelina.
Le blogueur malgache Ndimby complète la liste des effets nocifs des sanctions :
De plus, les entreprises sont asphyxiées par la crise, mais aussi par des « redressements d’office » [Note: un système bien connu visant à punir les entreprises qui n'ont pas les faveurs du pouvoir] imposés par le Fisc, mais qui semblent plus tenir de la roulette russe que d’une quelconque rationalité.
La paupérisation de la population est une réalité, et les victimes se lancent dans l’informel pour joindre les deux bouts. Cela se voit dans les rues, où les vendeurs sont de plus en plus nombreux. Et cela se voit dans les journaux, où des « salons de massage » en nombre croissant proposent leurs services tout en résorbant le chômage féminin.
Le développement de la prostitution a été documenté en détail par IRIN News, qui fait ressortir une hausse importante du nombre de jeunes filles qui essaient de payer leurs frais de scolarité. Témoignage de Nadine, 16 ans, qui raconte son quotidien :
[L'ambition de Nadine] est d'ouvrit une boutique de prêt-à-porter après avoir effectué des études supérieures courtes en stylisme, mais en attendant, avec huit de ses amies, elle recourt au travail du sexe pour payer ses frais de scolarité. Facturant jusqu'à 7 dollars US la passe, elle exerce dans la banlieue pauvre d'Antananarivo de 67 Hectares. [..] “La plupart [de mes amies] sont comme moi ; elles prennent soin de leurs parents [par le travail du sexe]”, dit-elle. [..] Miroarisoa Rakotoarivelo, à la tête du Groupe Développement Madagascar, a indiqué qu'une récente étude sur 129 travailleuses du sexe a fait apparaître un nombre croissant d'enfants parmi elles. “Ça a augmenté, et je peux vous le prouver avec les chiffres de janvier à avril 2011 que nous avons eus,” a-t-elle dit à IRIN, ajoutant que près de la moitié des travailleuses du sexe de l'échantillon avaient moins de 18 ans.
Des solutions à l'horizon ?
Le gouvernement de transition avait été installé pour préparer des élections transparentes. Deux années ont passé et une échéance précise reste toujours à fixer pour le le calendrier électoral. Rivonala Razafison constate [en anglais] :
Le groupe de médiateurs insiste que les scrutins ne peuvent se dérouler tant que l'administration du Président Andry Rajoelina n'aura pas réalisé les conditions définies par la feuille de route proposée par la SADC au début de l'année pour mettre fin à la crise politique du pays. La feuille de route présentée par le médiateur de la SADC Leonardo Simao recommandait la démission de leurs fonctions de tous ceux ayant l'intention de se lancer dans la compétition électorale. Cela a pris M.Rajoelina à rebrousse-poil [..] Il prétend que la feuille de route précédente était déjà en vigueur, et qu'il n'y avait donc pas lieu d'ajouter d'autres conditions. En novembre, le pays a approuvé une nouvelle constitution qui a abaissé l'âge minimum pour être candidat à la présidence, autorisant le sortant, 36 ans à présent, à la briguer.
Une issue reste à trouver sous l'aspect économique également. Plus inquiétant encore, les transactions de terres agricoles, qui avaient été à l'origine du renversement de l'ex-président Ravalomanana, ont fait un retour en force, avec la mise en location par le gouvernement de terres pour 50 ans à l'Inde à 37 dollars US l'hectare par an.
Les transactions foncières sont un sujet central d'inquiétude pour les Malgaches, alors que les évictions de paysans des terres arables sont en hausse.
Le chanteur célèbre Bekoto, qui est aussi un militant de la cause des paysans malgaches, a proposé un nouveau paradigme pour répondre à la détresse des paysans. Il défend que les nouvelles technologies devraient être utilisées par les paysans pour informer les média des évictions forcées de leurs terres par les autorités et comme outil de négociation de leurs droits à accéder à l'alimentation et à travailler les terres sur lesquelles ils vivent.
De Schutter suggère que la solution à la crise alimentaire peut se trouver sur place :
Nous savons que le système de riziculture intensive, une invention purement malgache, permet de doubler, tripler ou même quadrupler les rendements.
[…]
Une stratégie nationale de soutien à ce type de production écologique pourrait rendre la Grande Ile auto-suffisante en riz en trois ans.
Sur le plan politique, Ndimby argue que seules des élections peuvent apporter une issue à la crise et l'allègement des sanctions économiques. Il ajoute qu'un mandat présidentiel unique non renouvelable doit être adjoint aux conditions des élections à venir. Ceci contribuerait à ce que les élections posent une fondation concrète pour une démocratie durable.

Un nouveau premier ministre japonais, et après ?

Par Martine Bulard
Pour http://blog.mondediplo.net

Au terme de sombres tractations, le Parti démocrate du Japon (PDJ), divisé, a fini par se mettre d’accord sur un nom : M. Noda Yoshihiko, ministre des finances dans le précédent gouvernement, a été élu président du parti, lundi 29 août, avant d’être promu premier ministre par la Diète. Le troisième en deux ans et demi.
A la fin de la semaine dernière, M. Kan Naoto avait présenté sa démission – ce qui ne fut une surprise pour personne. Un mois plus tôt, en difficulté au sein de sa propre majorité parlementaire et les élus de l’opposition rechignant à voter une rallonge budgétaire pour le programme de reconstructions après le tremblement de terre ainsi qu’une loi autorisant l’émission d’obligations d’Etat, M. Kan avait eu cette phrase remarquable : « Votez ces lois si vous ne voulez plus voir ma tête, je m’en irai après. » C’est désormais chose faite.
Du point de vue des Japonais, il est fort à parier que ce changement apparaisse fort éloigné des préoccupations quotidiennes, comme le rapporte le quotidien Asahi Shimbu, qui fait parler un habitant des zones sinistrées : « “Est-ce que c’est vraiment le moment de changer de gouvernement au lieu de s’occuper de nous”, s’exclame Sakuma Shinji, agriculteur de 61 ans. Je me fous de savoir qui va devenir le prochain premier ministre. Quel qu’il soit, il faut qu’il mette un terme à la crise nucléaire afin que l’on puisse revenir chez nous dès que possible » 

Vu du monde politique nippon, cela n’a rien d’extraordinaire. M. Noda est le sixième chef de gouvernement en cinq ans et l’arrivée du PDJ, en 2009, après cinquante-cinq ans de règne sans partage du Parti libéral-démocrate (PLD), n’a strictement rien changé à cette valse des premiers ministres. M. Hatoyama Yukio, le prédécesseur de M. Kan, avait été évincé neuf mois après sa nomination, pour cause d’émancipation trop rapide de la tutelle américaine (il avait laissé espérer que la base militaire de Futenma, sur l’île d’Okinawa, serait fermée) et de changements socio-économiques trop lents. Son parti avait perdu les élections sénatoriales de 2010 et du même coup, la majorité à la Chambre des conseillers.

M. Kan, lui, n’a duré que quatre cent quarante-neuf jours, mais avant la triple catastrophe – tremblement de terre, tsunami, fuite nucléaire –, il était au plus bas dans les sondages, son ministre des affaires étrangères Maehara Seiji empêtré dans des affaires d’argent (reçu de l’étranger) et la situation économique et sociale du pays toujours aussi dégradée. Ses réactions fort hésitantes lors de l’accident de la centrale de Fukushima ont achevé de le discréditer.

Pourtant, plus que l’incompétence du premier ministre, ce sont l’omnipotence des lobbies nucléaires et leur collusion avec l’Etat qui ont frappé, et notamment la complicité entre le propriétaire de la centrale Tokyo Electric Power (Tepco) et l’agence de sûreté industrielle et nucléaire (Nisa, Nuclear and industrial safety agency), théoriquement indépendante (lire Govan MacCormack, « le Japon nucléaire ou l’hubris puni », Le Monde diplomatique, avril 2011). L’image du premier ministre tapant du poing sur la table pour simplement obtenir des informations a fait le tour du Japon, et six mois après le désastre de Fukushima, la centrale n’est toujours pas stabilisée, le bilan pas même établi ; les populations sinistrées s’entassent encore dans des préfabriqués ou des tentes, en attente d’un plan de reconstruction digne de ce nom.

Ces derniers mois ont mis en évidence l’imbrication entre les dirigeants politique, la bureaucratie et les affaires – ce que les Japonais nomment l’amakudari (descente du ciel), une sorte de chassé-croisé entre les personnels politiques et administratifs et le business, un pantouflage généralisé. Ainsi l’organisme officiel de contrôle du nucléaire comprenait d’anciens employés de l’industrie de l’atome…

Quand M. Kan annonça, en juin dernier, la fermeture de la centrale d’Hamaoka, située sur une faille sismique, la direction de Chubu Electric résista pendant trois jours, avant de s’incliner. Le président de la fédération patronale Keidanren a publiquement contesté la décision, accusant le premier ministre de ne pas mesurer les conséquences de ses actes, la centrale se situant dans la préfecture d’Aichi où est implanté Toyota…
Auparavant, le premier ministre avait imposé un contrôle de sécurité particulièrement strict sur l’ensemble des équipements nucléaires avant leur redémarrage, et annulé la construction de toute nouvelle centrale (dix-huit avaient été planifiées d’ici 2030). Il n’avait pris aucune mesure radicale – à l’image de la chancelière allemande Angela Merkel –, mais il avait proposé que soit discutée et adoptée « une stratégie révolutionnaire pour passer de l’énergie nucléaire aux énergies renouvelables ». Des mots à faire frissonner le lobby nucléaire et… une partie du PDJ – laquelle doit pousser un « ouf » de soulagement avec l’arrivée de M. Noda, un pro-nucléaire affirmé.

L’avenir énergétique du Japon n’est que l’un des nombreux problèmes auxquels le nouveau premier ministre doit faire face : le yen a atteint son niveau le plus élevé depuis sept ans, ce qui entraîne un tassement des exportations ; la croissance reste scotchée à un très bas étiage (entre 0,4 et 0,6 % prévu pour 2011) ; la dette poursuit sa course folle, au point d’atteindre 220 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici la fin de l’année selon les prévisions officielles…

Certes, la dette souveraine est détenue aux neuf dixièmes par les Japonais eux-mêmes, protégeant le pays de tout coup extérieur : l’Agence Moody’s peut dégrader d’un cran de sa note (à Aa2), sans que cela ait des conséquences financières majeures. Mais le niveau d’épargne interne tend à se réduire pour cause de baisse de pouvoir d’achat, de vieillissement de la population et de très bas taux d’intérêts. Le système connaît certaines limites au moment où le pouvoir cherche à trouver des marges de manœuvre afin de lancer les programmes de reconstruction.

Cet état alarmant des finances publiques tient d’ailleurs beaucoup plus à l’anémie de l’activité économique qu’à une montée inconsidérée des dépenses publiques. Cela n’empêche pas le Fonds monétaire international (FMI) de préconiser un triplement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui devrait passer, selon ses experts, de 5 % actuellement à 15 % voire 17 %. M. Noda n’a pas les moyens de lancer une telle offensive sur les impôts. Il envisage pourtant un relèvement de deux ou trois points de la TVA, que son prédécesseur n’avait pu obtenir. Mais, même modeste, cette augmentation des prélèvements risque d’aggraver la crise des débouchés dans un Japon aux prises avec l’anémie depuis plus de quinze ans.

Libéral convaincu, M. Noda a proposé la constitution d’un gouvernement d’union nationale avec l’opposition, le PDL, qui semble vouloir attendre patiemment les prochaines échéances pour prendre sa revanche politique (septembre 2012)… Aucune innovation dans son programme.

On ne saurait mieux décrire le blocage de la société nippone, pointé par Harry Harootunian dans Le Monde diplomatique d’avril 2011 (« La maison Japon se fissure »). Ce que résume parfaitement David Pilling, rédacteur en chef Asie du Financial Times : « Le Japon semble avoir le pire des deux mondes : une bureaucratie démoralisée et une classe politique sans capacité de direction. » La phrase est extraite du livre électronique collectif Tsunami : Japan’s post-Fukushima Future, dirigé par Jeff Kingston (Foreign Policy, 2011). Parmi les contributions, on peut noter la plongée historique de Nagai Mariko, les textes de Shoji Kaori, Ogata Shijuro, Kumiko Makihara, Gavan McCormak, de Robert Dujarric… On ne peut pas dire que les auteurs dessinent un avenir radieux mais au moins aident-ils à comprendre certains des enjeux au pays du Soleil-Levant.


  • permalien ac :
    30 août @19h04   »
    Noda, pas Nado.

  • permalien maniette :
    31 août @00h34   « »
    Keidanren, non pas keidanran. (qui éventuellement pourrait se transcrire 経団乱 au lieu de経団連 et ferait pouffer tout le monde car cela signifierait alors en gros le chaos des groupes économiques au lieu du conseil des groupes économiques, et en pratique ne serait sans doute pas compris.)

  • permalien Martine Bulard :
    31 août @09h24   «
    Vous avez parfaitement raison : Keidanren. Mes excuses auprès des lecteurs.

À l'abri derrière les grilles (Documentaire)

Réalisation : Corinna Wichmann, Lukas Schmid
Durée : 85min.
Année de réalisation : 2009

D'Afrique du Sud en Inde en passant par les États-Unis, un tour du monde des résidences fermées et protégées pour comprendre ce nouveau modèle de société qui se répand partout. À Johannesburg, le domaine de Dainfern, avec ses 1 215 villas et ses 5 000 habitants, multiplie les dispositifs de sécurité : la clôture est électrifiée à 30 000 volts pour dissuader les intrus... À Bangalore, la capitale indienne de l'informatique, beaucoup d'Indiens expatriés souhaitent à leur retour garder le style de vie qu'ils avaient en Californie ou en Floride ; c'est pour eux qu'a été conçu le lotissement de luxe Palm Meadows......

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