5 décembre 2009

Qui tient le "Cloud", tiendra la Gouvernance

par Pierre de La Coste (son site)

Le « Cloud computing », dont on parle de plus en plus, est une révolution beaucoup plus importante, pour l’Internet, que le Web2.0. Celui-ci est une révolution des usages, alors que le Cloud computing (informatique dans les nuages) est une révolution dans les infrastructures.

Le « Cloud computing », dont on parle de plus en plus, est une révolution beaucoup plus importante, pour l’Internet, que le « Web 2.0 ». Celui-ci est une révolution des usages, alors que le Cloud computing (traduisons : « informatique dans le Nuage », mais, malheureusement, la langue française perd sa capacité à exprimer des concepts technologiques nouveaux...) est une révolution dans les infrastructures.

Les deux se situent donc à des niveaux différents et se confortent mutuellement. C’est en grande partie parce que le web2.0, par son côté convivial, a achevé de populariser l’internet et a séduit des non-professionnels et le grand public, que les entreprises ont découvert de nouveaux marchés de masse et que les infrastructures du Réseau doivent s’adapter.

Le Cloud (puisqu’il faut parler ainsi), en effet, permet de faire plus et mieux, pour moins cher, sur Internet. Il permet d’éviter le gaspillage des ressources (humaines, financières et environnementales) que représente l’augmentation exponentielle de la puissance des ordinateurs personnels, rendue obligatoire par l’empilement permanent de nouveaux outils et logiciels.

Avec le Cloud, l’intelligence est désormais dans le réseau. De très nombreux utilisateurs peuvent faire fonctionner à distance, en même temps, les mêmes logiciels. Mais pour y parvenir sans embouteillage aux heures de pointe, l’hébergement de cette puissance logicielle doit d’être assurée de manière mutualisée : des techniques nouvelles permettent d’aller chercher la puissance de calcul et l’espace disque des serveurs là où il est disponible à un moment donné, dans le « Cloud ».

Il est clair que la possession ou la maîtrise de telles infrastructures est stratégique. Le Cloud est d’abord source de croissance et d’emploi : il existe des besoins nouveaux, qui ont leur marché, du fait du web2.0 et d’autres phénomènes comme l’internet des objets et l’internet mobile. Mais le contexte de crise financière freine les investissements. Le Cloud, qui permet d’être plus efficace pour des coûts inférieurs, permet donc de faire sauter l’un des verrous qui empêche le retour de la croissance dans les TIC (qui représentent elles-mêmes la moitié de la croissance en Europe).

Derrière l’économie, la politique

Comme toujours, derrière l’économie, il y a la politique. Tout d’abord, pour les Etats, la capacité à encourager la création de cette nouvelle infrastructure, orientera la localisation de la croissance et des emplois. Les Etats-Unis sont à l’origine du lancement d’Internet première génération. Et la croissance des Google, Yahoo, Ebay et autres, ainsi que des Microsoft, IBM, etc, qui ont pris le train en marche, a d’abord bénéficié à l’Amérique du Nord. Nous sommes dans une situation analogue aujourd’hui.

Mais le Cloud amènera tôt ou tard des questions de gouvernance, c’est à dire d’organisation juridique et politique de l’Internet. C’est un sujet crucial, mais difficile à médiatiser, qui semble rebutant et technique à beaucoup. La plupart des internautes pensent que l’Internet, « ça marche tout seul » et que « c’est gratuit ». Deux opinions courantes, aussi fausses l’une que l’autre et qui permet à l’ICANN, émanation du gouvernement américain, et à son prestataire, la société Verisign, d’opérer dans la plus grande opacité.

Avec le Cloud, les questions vont revenir, avec encore plus d’insistance et concerner des intérêts encore plus stratégiques : qui contrôle les données hébergées ? Quelle confidentialité pour les données personnelles ? Quel est leur statut juridique ? Quelle loi s’applique ? Le Cloud est-il « neutre » (c’est-à-dire est-ce que toutes les technologies, tous les formats, y sont acceptés sans favoritisme) ? Comment y pourchasser les contenus illicites ?

Il se pourrait bien que prochainement la gouvernance « classique », de l’Internet, incarnée par l’ICANN, perde peu à peu de son importance réelle. Nous en serons immédiatement informés. Le jour ou les américains diront aux européens et au reste du monde : « rentrez dans l’ICANN, chers amis, et partageons la gestion des noms de domaines et autres questions annexes ». Ce jour-là, c’est certain, le vrai pouvoir sera ailleurs.

Article publié sur le site tuviens.fr de Nathalie Kosciuszko-Morizet, en réponse à la question "Quelle gouvernance internationale pour Internet ?"

PERMALINK

Silence , on vaccine



http://wiki.france5.fr/index.php/SILENCE_ON_VACCINE

Synopsis

Les vaccins occupent une grande place dans la politique de santé publique. Leurs bienfaits sont incontestables. Ils font néanmoins des victimes, dont on ne parle guère, souvent atteintes de maladies immunitaires ou neurologiques. Le film, enquête en France, aux Etats-Unis et au Canada, et cherche à savoir s'il existe un lien de causalité entre vaccin et maladie. Il cherche aussi à déterminer le sort des victimes et à comprendre, dans la logique ' bénéfice-risque ', si le bénéfice collectif n'occulte pas le risque des individus. Au-delà, il s'interroge sur la liberté individuelle face à la vaccination, alors même que cet acte médical se multiplie, notamment pour les enfants.(Programme sous-titré par télétexte pour les sourds et les malentendants) Image ci-dessus : ©France 5

Article de France 5

La polémique concernant les risques accrus de développer une sclérose en plaques à la suite d'une vaccination contre l'hépatite B n'est pas morte. Illustré par des témoignages douloureux et étayé par des explications scientifiques, ce documentaire dérangeant propose de faire la lumière sur ces vaccins qui se transforment en poison dans un nombre croissant de cas.

Silence, on vaccine  ©France 5
Silence, on vaccine
©France 5
Du mercure et de l'aluminium : ce sont les substances que l'on peut trouver dans certains vaccins administrés aux enfants de manière récurrente dès leur plus jeune âge. Même si ceux-ci ont permis aux sociétés occidentales de maîtriser des fléaux comme les hépatites, le tétanos ou la poliomyélite, ce film avance qu'ils ont probablement favorisé le développement de maladies neurologiques, dermatologiques ou rhumatologiques.

A Québec, les parents du petit Alexis, 2 ans et atteint d'une encéphalite, en témoignent. Depuis qu'on lui a injecté six vaccins dans la même journée, Alexis « ne sait plus avaler, ne sait plus parler, ne sait plus marcher ». Des études épidémiologiques américaine, française et canadienne laissent penser que le mercure, présent sous forme de conservateur dans certains vaccins courants comme l'antitétanique ou les antigrippaux, entraînerait des troubles du comportement et du développement. D'autres vaccins à base d'aluminium cette fois, à l'instar des antihépatites, pourraient provoquer des maladies neuromusculaires (lire l'encadré). Aurélie, une jeune femme pleine de vie malgré sa maladie, explique qu'elle a manifesté les premiers symptômes de la sclérose en plaques à la suite d'une vaccination contre l'hépatite B.

Lobbies pharmaceutiques

Silence, on vaccine  ©France 5
Silence, on vaccine
©France 5
Bien que le nombre de victimes augmente, notamment parmi les enfants, les associations ont du mal à les faire reconnaître et indemniser, car le lien de causalité entre les pathologies et le vaccin est difficile à prouver. Aux Etats-Unis, Dan Burton, un membre du Congrès, a ouvert une enquête parlementaire sur la nature des produits contenus dans les vaccins et leurs effets sur la population. L'élu républicain regrette la négligence des autorités américaines, qui ont avalisé la mise sur le marché de vaccins dont la toxicité n'a jamais véritablement été évaluée. Il explique en outre que l'industrie pharmaceutique constitue « le groupe de pression le plus puissant de Washington », ce qui rend toute évolution législative en la matière impossible.

S'ajoutent à l'hostilité des acteurs économiques et à l'immobilisme des politiques les réticences du monde médical à remettre en cause les bénéfices des vaccins. Des réactions alarmistes pourraient en effet mettre en péril l'enjeu de santé publique que constitue la vaccination. Barbara Loe Fisher, présidente du Centre national d'information sur la vaccination aux Etats-Unis, s'interroge sur le caractère « utilitariste » de ces politiques de santé publique : « Combien de personnes peut-on sacrifier pour le bien de la majorité ? »

Silence, on vaccine  ©France 5
Silence, on vaccine
©France 5
Les victimes et les associations qui les défendent revendiquent le droit d'être informées des produits contenus dans les vaccins et des risques encourus à la suite de leur injection. Ils émettent des réserves concernant les contraintes légales de vaccination et réclament des indemnisations en cas d'effets indésirables invalidants. Rompre l'omerta qui règne sur la possible toxicité de certains vaccins permettrait d'améliorer leur innocuité. Ce qui profiterait, d'une part, à la santé publique et limiterait, d'autre part, les drames d'individus qui développent une maladie en ayant voulu en prévenir une autre.

Lourds soupçons sur certains composants

Le thimérosal est un agent conservateur à base de mercure présent en quantité infime dans les vaccins antitétanique, antigrippaux, antidiphtérique parmi d'autres. Selon certaines études, il pourrait entraîner des troubles neurologiques, dont des comportements autistiques. L'aluminium est un adjuvant présent dans les vaccins antihépatites qui permet de stimuler la réaction de l'organisme contre la particule virale injectée lors de la vaccination. Il favorise donc l'immunisation de l'organisme vacciné. Au demeurant, ce composant additionnel est soupçonné de favoriser le développement de maladies neuromusculaires.

Source : magazine des programmes de France 5

4 décembre 2009

Corruption : l'image de la France est toujours dégradée

Télécharger le rapport complet.

par Edouard Orozco

Notre douce France se classe 24e à l'indice de Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2009 établi par Transparence Internationale. Aussi bien noté (6,9) qu'en 2008, l'Hexagone pourrait encore améliorer son image, selon l'ONG qui s'inquiète du projet de suppression du juge d'instruction.

Sans surprise, les pays perçus comme les plus corrompus sont pauvres et ont été touchés par de longs conflits (interventions militaires étrangères, guerres civiles). Rien d'étonnant, donc, à ce que la Somalie et l'Afghanistan ferment le banc, ou que l'Irak soit 176e sur 180 pays, d'après l'Indice de Perception de la Corruption publié chaque année par Transparency International (Transparence Internationale), une ONG fondée en 1993 qui lutte la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales mondiaux.

Mais taper sur les pays du Sud étant un peu facile, l'Organisation s'évertue aussi à mettre le doigt sur les dérives de certains pays occidentaux. La France, par exemple, pointe cette année au 24e rang et reste à la traîne des autres grandes nations démocratiques, comme les Etats-Unis (19e), l'Allemagne (14e), l'Angleterre ou le Japon (17es ex-æquo). "La France continue ainsi à véhiculer une image relativement dégradée de ses institutions publiques", note TI-France, la branche française de Transparency International.

"A l’instar de certains de ses voisins européens comme la Belgique (21ème rang), l’Espagne (32ème) et l’Italie (63ème rang), pays secoués par des affaires de corruption ayant éclaboussé la sphère politique, l’actualité en France a été émaillée par plusieurs affaires", commente encore TI-France. "Deux procès retentissants – Angolagate, affaire Clearstream – ont impliqué des personnes au plus haut niveau de l’Etat. Cette année a également été marquée par les enquêtes visant Jacques Chirac, qui ont conduit à son renvoi, en octobre 2009, devant le tribunal correctionnel."

La réforme du juge d'instruction en ligne de mire

Comme elle l'avait déploré en mai 2009, l'ONG continue par ailleurs à dénoncer la suppresion du juge d'instruction, projet qui inquiète "sur la volonté française de faire la lumière sur les dossiers politico-financiers de grande ampleur". "L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dans une résolution adoptée le 30 septembre 2009, a ainsi appelé la France à « revoir le projet de suppression des juges d’instruction » afin « d’éviter (de donner) l'impression que cette réforme vise à protéger la classe politique de tout contrôle judiciaire»", rappelle TI-France dans son communiqué.

"Ce qui nous inquiète sur le projet de suppression du juge d'instruction, c'est qu'il n'est pas accompagné d'une réforme du statut du parquet", précise Julien Coll, délégué général de TI France. "On craint que cela aggrave l'affaiblissement de la justice financière."

Que vaut ce classement ?

Ce classement qui se base notamment sur des sondages réalisés auprès d'analystes et d'experts en finance internationaux est-il pour autant fiable ? "Nous ne publions les données d'un pays que lorsque nous avons un minimum de trois sources. Et nous allons prochainement passer à quatre", argumente Julion Coll, qui avance également des "éléments de faits" pour expliquer la note attribuée à la France. "Par exemple, sur la corruption d'agents publics étrangers, des pays comme l'Allemagne et les Etats-Unis sont en avance sur la France qui n'a encore condamnée aucune entreprise, dix ans après les recommandations de l'OCDE."

Et ce ne sont pas les derniers rebondissements du procès de l'Angolagate, rythmé par la conférence de presse théâtrale de Charles Pasqua, qui vont améliorer l'image internationale de la France en matière de corruption.

2 décembre 2009

De la production de peluches vivantes en ex URSS : L’expérience de la Ferme aux Renards

par Taupo (son site) jeudi 27 août 2009

Introduction :

Notre histoire commence en Sibérie à la toute fin des années 50. A cette époque, l’Union Soviétique relève doucement la tête après le fiasco Trofim Lyssenko, Grand chef de l’académie Lénine des sciences agronomiques ayant imposé par la force sa vision non-Mendélienne de la génétique et de l’agriculture de 1938 à 1952. Un généticien russe du nom de Dmitry K. Belyaev profite alors du retour à une génétique “orthodoxe” pour monter un projet pharaonique qui aujourd’hui, presque 25 ans après la mort de son fondateur, apporte de nouveaux éléments très intéressants dans son domaine. Depuis le début de l’expérience en 1959, ce sont donc 50 années d’efforts qui ont été sacrifiées à l’étude d’un processus aussi fascinant que complexe : La domestication animale.

Techniquement, domestiquer un animal sauvage consiste à l’apprivoiser et à l’élever en ne laissant se reproduire que les individus présentant un caractère choisi, dans le but de maximiser les chances de transmission à la descendance et n’obtenir à terme que des individus portant ledit caractère (pour faire simple on appelle ça aussi la sélection artificielle). Par exemple, les chevaux ont été domestiqués pour leur force, les moutons pour leur laine, les porcs pour leur viande, les vaches pour leur lait et caetera. Mais au cours du processus est survenu un phénomène étrange, un changement de morphologie qui relèverait presque de la convergence évolutive… Vous ne devinez pas ? Alors regardez attentivement ces différentes images d’animaux domestiqués :

Baudet du Poitou
(image : Dynamosquito)
Lapin Bélier
(image : Jullion)

Chèvre Angora
(image : Sébastien Pissavy)

Porcelets
(image : Little Pig Farm)

Cet aspect pelucheux, les oreilles qui tombent, une petite taille, de jolies petites taches, un museau raccourci ou la queue qui s’enroule… c’est une constatation approuvée par la science : en subissant la domestication les animaux deviennent mignons. Approuvé par la science je vous dis ! Darwin lui même le mentionnait dans le premier chapitre de l’Origine des Espèces “Il n’existe pas un seul animal domestique qui ne possède pas, quelque part dans le monde, des oreilles tombantes”. Il est vrai que la totalité des espèces animales domestiquées présentent des caractères que l’on ne retrouve que très rarement chez leurs cousins sauvages, en voici une liste :

  • Existence de variétés naines ou géantes
  • Robe pie (blanc tacheté de noir)
  • Poils ondulés ou bouclés
  • Queue enroulée
  • Queue courte, diminution du nombre de vertèbres
  • Oreilles tombantes
  • Changement de cycle reproductif

(Je vois de suite surgir les pinailleurs alors je prends les devants. Effectivement il n’existe pas de Canari aux poils ondulés, ni même de Gecko aux oreilles tombantes ou de Poisson rouge à la queue enroulée. Vous l’aurez compris tous seuls, nous ne traiterons ici que des mammifères.)

Mais pourquoi sont-ils aussi mignons ?

Les recherches les plus pointues menées sur la relation humain-loup/chien suggèrent que la domestication animale est un processus long et complexe basé sur une double sélection (à la fois naturelle et artificielle). On comprend aisément en quoi l’humain représente en lui-même une pression de sélection artificielle pour les animaux apprivoisés, mais l’idée qu’une sélection naturelle puisse encore agir à ce niveau est un peu plus subtile, voici une tentative d’explication :

Du point de vue de l’animal, la domestication correspond à la colonisation d’une nouvelle niche écologique (voir d’une niche tout court pour nos amis canins). Or, pour une espèce sauvage, s’aventurer dans un nouveau milieu (nouvelles ressources, nouveaux prédateurs, nouveau climat…), est relativement dangereux et conduit le plus souvent à une diminution drastique de la population (période “d’adaptation” où s’exercent de fortes pressions de sélection). Dans ce genre de situation, on peut assister à un dérèglement des cycles de reproduction. Par exemple, les individus atteignant plus rapidement leur maturité sexuelle apportent un avantage à l’espèce (diminution du temps de génération, régénération plus rapide des effectifs en cas de forte mortalité), au fil du temps leur présence est donc de plus en plus marquée dans la population (de même que leur patrimoine génétique). D’autre part, une maturité sexuelle précoce s’accompagne le plus souvent de pédomorphisme c’est à dire de la conservation de traits juvéniles à l’âge adulte (à rapprocher de la néoténie, voir d’autres billets à ce sujet ici et ). Dans ce cas, la capacité à se reproduire est atteinte avant la fin du développement complet de l’animal, les individus peuvent donc procréer avant l’âge adulte. De ce fait, les gènes nécessaires aux dernières phases de développement ne sont plus soumis à sélection et peuvent devenir inactifs, d’où une transmission du caractère “enfantin” à la descendance. Tout serait donc affaire de sexe, la domestication favoriserait les animaux présentant un cycle de reproduction altéré d’une part pour l’avantage que cela représente dans la colonisation d’un nouveau milieu (sélection naturelle), mais également pour des raisons de rentabilité d’élevage (sélection artificielle). En conséquence le pédomorphisme augmente progressivement en fréquence dans ces populations et on aboutit à des générations d’animaux mignons (car c’est un peu ça l’idée générale : tout ce qui a l’air jeune est plus mimi, on vous voit bien gazouiller comme des glands chaque fois que vous croisez une poussette. ça remonte les sourcils, ça étire le nez et ça arrondit la bouche avant de prononcer la formule fatidique “comme il est mignon”. Faites pas semblant de pas connaître c’est un réflexe conditionné).

Quant à lui, Belyaev (qui n’apprécierait sans doute pas la dimension Freudienne des théories actuelles du "tout sexe") proposait à son époque une version moins lubrique selon laquelle le caractère sélectionné ne serait pas reproductif mais comportemental, la clé de la domestication résiderait alors dans la capacité d’un animal à accepter l’humain, et donc à être apprivoisé. La théorie de Belyaev est la suivante : Comme c’est largement admis en biologie, le comportement animal a une origine physiologique, et est déterminé au moins en partie par des stimuli neurochimiques ou de nature hormonale (qui sont eux mêmes gouvernés par les gènes codants les hormones et neurotransmetteurs en question). Or on sait que ces mêmes stimuli influent sur le développement physique des individus. En sélectionnant un comportement prompt à la domestication, l’humain sélectionnerait donc en réalité une configuration génétique et hormonale particulière qui pourrait avoir des répercutions sur la croissance des animaux et conduire à des changements morphologiques tels que ceux listés à la fin de mon introduction.

Expérimentation grandeur nature : La ferme aux renards

Si l’on peut être sûr d’une chose à propos de Dmitry Belyaev, c’est qu’il n’avait pas froids aux yeux (et en Sibérie ça peut toujours rendre service). Pour tester son hypothèse, le courageux généticien a décidé de “repartir de zéro” en domestiquant une espèce sauvage et en observant le processus évolutif en direct. Mais quelle espèce choisir ? La plupart des travaux d’alors sur la domestication ayant été réalisés chez le loup/chien, il semblait judicieux de choisir un canidé en vue de comparaisons. Belyaev a donc jeté son dévolu sur le renard gris de Sibérie, déjà pas mal exploité dans la région pour sa fourrure. Une chance pour lui, ces pourritures d’éleveurs de tortionnaires avaient tenté quelques expériences de capture et de reproduction de renards sauvages, leurs animaux avaient donc déjà “passé le premier traumatisme de la captivité” qui peut rendre une expérience de domestication très longue, pénible et coûteuse en raison d’une forte mortalité (mais qu’on se le dise, même après cette étape, la vie d’un animal en cage dans une ferme a fourrure est tout bonnement ignoble). Belyaev a donc sauvé un petit cheptel du massacre et débuté son expérience en isolant deux populations de renards : les agressifs d’un côté, les dociles de l’autre et en ne réalisant que des croisements à l’intérieur d’un même groupe. Il est important de préciser que les individus étaient placés dans l’un où l’autre groupe uniquement en fonction de leur comportement, aucun autre caractère n’a été pris en compte. Évidement, au début, les renards avaient encore une attitude sauvage et (compte tenu de leur expérience précédente) étaient tout bonnement terrifiés par le contact humain. La ségrégation initiale consistait donc à séparer les individus véritablement agressifs des craintifs/soumis.

Comportement d’un individu agressif (ou mort de peur, au choix)

Mais au fil des générations, les soumis ont perdu progressivement leur crainte de l’être humain et sont devenus dociles, se laissant de plus en plus manipuler. Après plusieurs années de sélection, certains individus désignés “Classe IE, Domesticated Elite” ont même développé un comportement affectueux, accueillant les chercheurs/soigneurs par des gémissements, des jappements, en tournant sur eux même et se ruant sur la porte de leur cage comme de gentils chiots impatients qu’on leur apporte leur gamelle. Impressionnant.

Comportement d’un individu “Elite”

D’emblée, à moins que vous ayez subi une cardiectomie récemment, vous conviendrez, même sans regarder en détail sa morphologie, que la peluche ci-dessus est vraiment “trop mignonne” (avec la bouche en ”O”, les sourcils et tout et tout) . Belyaev a donc réussi l’exploit de transformer en un temps record un renard grognant et mordant en gentil chien-chien avide de papouilles et de su-sucre. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car en observant de plus près les individus “Elite”, on remarque rapidement que se sont produits plusieurs changement morphologiques par rapport à la population sauvage initiale ou aux individus agressifs témoins. Je vous le donne en mille : Apparition de zones blanches sur le pelage (8ème à 10ème génération), oreilles tombantes et raccourcissement ou enroulement de la queue selon les individus (15ème à 20ème génération).

piebal oreilles tombantes

Zones blanches sur le pelage

Oreilles tombantes

queue enroulée Queue enroulée

(images : Lyudmila N. Trut)

Tout s’est déroulé comme prévu, la corrélation “gentil = mignon” semble se vérifier, comme l’espérait le maître. Restait à vérifier l’explication physiologique. Et bingo, des analyses sanguines ont révélé des changements hormonaux, en particulier au niveau des corticostéroïdes (ou corticoïdes) dont le taux est relativement faible dans les premières semaines suivant la naissance des renardeaux et augmente fortement entre 2 et 4 mois pour atteindre le niveau adulte aux alentours de l’âge de 8 mois. Cette brusque élévation correspond à la fermeture de la “fenêtre de socialisation”, une période pendant laquelle le renardeau perçoit les stimuli extérieurs comme amicaux et peut par exemple s’habituer à la présence humaine. Au delà de cette fenêtre, tout nouveau stimulus sera perçu comme une agression et entraînera une réaction de peur chez l’animal. Chez les individus dociles, l’élévation du taux de corticostéroïdes est plus tardive, d’où un allongement de la fenêtre de socialisation et une plus grande facilité à être apprivoisé. De plus, le taux maximal atteint à l’âge adulte était 4 fois inférieur à celui des individus sauvages, après seulement 30 générations de croisements entre individus dociles. Concernant les nouveaux traits physiques observés, il semblerait que les animaux dociles présentent un taux 5 fois plus élevés de sérotonine (un neurotransmetteur) et d’autres éléments impliqués dans l’acquisition des caractères physiques dans les stades les plus précoces du développement.

Conclusion

Au final cette expérience de longue durée ne remet pas en cause la vision moderne de la domestication (les deux vision sont compatibles et se complètent), mais elle apporte des éléments nouveaux pour expliquer le développement de la mignonitude chez les animaux domestiques. Et même au delà du sujet de la domestication, elle suggère combien la sélection d’un caractère simple (ici le comportement) peut avoir des répercussions importantes sur le reste de l’animal. En terme de génétique, cela montre qu’un nombre restreint de gènes peuvent être impliqués dans un très grand nombre de fonctions, il faut donc définitivement oublier l’idée selon laquelle un gène donné a un rôle unique qui lui est propre. Pour finir, le dernier avantage de cette expérience (et pas des moindre, c’est même tout le contraire) est qu’elle montre en direct l’évolution par le biais de la sélection.

Mettre en place un élevage de renards gris en pleine Sibérie sous le régime stalinien : des centaines de milliers de roubles. Domestiquer un animal quasi-sauvage pour en faire un adorable compagnon : 50 années de travail. Mettre une grosse claque aux détracteurs des théories de l’évolution : ça n’a pas de prix.

(image : Lyudmila N. Trut)
Référence :
Early canid domestication : The farm-fox experiment. Lyudmila N. Trut (1999)

Face aux armes, l’âme nue

vendredi 5 décembre 2008, par Jean-Christophe Servant

Dans le film Hunger, de Steve McQueen, le corps humain est la dernière des armes. Sa nudité imposée par le système politico-carcéral, l’ultime munition que l’on possède pour faire face à la violence froide de l’oppression pénitentiaire. Vingt-sept ans après la mort de Bobby Sands, l’utilisation de son corps comme moyen extrême de contestation reste d’actualité sur le continent africain. Les années 2000 voient même une recrudescence de cette pratique. Malgré les tabous culturels, de plus en plus de femmes, parmi les plus pauvres et les moins en contact avec la société civile urbaine, utilisent en effet la menace du corps nu comme le dernier recours pour faire bouger les choses en leur faveur. Avec une différence par rapport aux épisodiques manifestations nues — des cyclotouristes aux anti-fourrure du People for the Ethical Treatment of Animals (Peta), en passant par les strikers — se déroulant sur le continent européen. Ici, c’est moins la séduction ou le sarcasme qui compte que la honte provoquée par le dévoilement du corps.

Dans le le Delta du Niger, de plus en plus de Nigérianes en viennent à cette extrémité pour s’opposer aux pratiques des compagnies extractives internationales pompant le pétrole du principal producteur du continent. C’est ce que raconte le documentaire The Naked Option : a last resort, réalisé par l’Américaine Candace Schermerhorn : l’histoire d’un groupe de six cents femmes, qui, en juillet 2002, prirent en otage sept cents employés de Chevron Texaco sur le terminal pétrolier d’Escravos. Après avoir libéré une partie d’entre eux, elles retinrent le groupe restant en menaçant de se déshabiller.

Dans une grande partie de l’Afrique, explique Terisa E. Turner, professeur au Département de sociologie et d’anthropologie de l’Université de Guelph (Ontario, Canada), et membre fondatrice de l’International Oil Working Group, « les femmes se débarrassent de leurs habits, comme une manière ultime de protestation, exprimant par-là que c’est d’ici que provient la vie, et ainsi je révoque la vôtre ! ». La nudité volontaire de femmes âgées est, en particulier, utilisée dans des situations désespérées. Les femmes brandissant cette « arme » du vagin exposé peuvent être violées ou tuées. C’est donc en pleine connaissance des implications vitales de leur geste qu’elles engagent ce type de protestation. Elles affirment ainsi implicitement qu’elles auront gain de cause ou qu’elles mourront. Beaucoup d’hommes, soumis à cette « exécution » sociale et symbolique, pensent vraiment qu’ils en décéderont. Selon une source nigériane : « Dans nombre de communautés rurales, la pratique de se déshabiller est une forme courante de censure, avec la croyance qu’elle s’accompagne du pouvoir magique d’infliger à ses ennemis des malédictions entraînant mort ou folie. » C’est ce même modus operandi qui a été utilisé en juillet dernier par les femmes de la communauté d’Obodogugu-Ogume (« Nigeria : Women Protest Naked ; Eight Shot in Renewed Inter-Ethnic Crisis », The Vanguard, 17 juillet 2008).

« Quand des femmes se déshabillent,
ce n’est plus une manifestation pacifique »

Les raisons motivant ce genre de manifestations corporelles sont en tout cas de plus en plus diverses. Au Kenya, en 2001, trois cents femmes s’étaient opposées dans le plus simple appareil à une équipe de naturalistes procédant au recensement animalier d’une zone côtière destinée à être annexée à la Tana River National Primate Reserve. A Madagascar, en 2002, au plus fort de la crise politique opposant le président sortant Ratsiraka à son challenger Ravalomana, une cinquantaine de prostituées du port de Tomasina firent de même. Il s’agissait alors de dénoncer le blocage des routes menant à leur zone rouge et affectant par là même leurs revenus. En Afrique du Sud, mi-2006, le groupe d’une cinquantaine de détenues de la prison de Mthatha manifestant dans le plus simple appareil revitalisait lui une pratique courante durant les années de l’Apartheid : le setshwetla, la manifestation nue, menée alors par les prisonniers politiques contre les pratiques carcérales du régime de Pretoria. A l’époque, les hommes tout autant que les femmes y participaient. Mais aujourd’hui, « les prisonniers ne le font plus. Ils se sont rendus au système » (lire « Naked Protest throws official », SAPA, 14 septembre 2006). Ce setshwetla 2.1 était organisé par les prisonnières afin de contester un transfert vers le pénitentier de Queenstown, distant de 250 km, alors que la loi sud-africaine interdit que les prisonniers soient éloignés de leurs familles. Aucun transport public ne reliant les deux villes, il fallait donc le faire savoir. Au Ghana, début 2008, un groupe de Libériennes, réfugiées durant la guerre civile, utilisèrent le même procédé pour contester leur déménagement forcé dans l’ouest du pays, moyennant une aide financière passée de 1 000 à 100 dollars. Une centaines d’entre elles furent arrêtées à l’issue de la manifestation. Réaction du ministre de l’intérieur ghanéen Kwamena Bartels : « Quand des femmes se déshabillent ensemble et se plantent au bord d’une route, ce n’est plus une manifestation pacifique. »

Sur les scènes de théâtre d’avant garde, à l’autre bout de l’engagement, mais à peu de distance du monde réel africain, l’acteur Steven Cohen utilise tous les orifices de son corps nu pour dénoncer « la prétention humaine à la saisie dominatrice du monde ». Queer, blanc, juif et africain, Steve Cohen est « intéressé par la politique du nu, non par le commerce de la sexualité ». Xénophobie, génocide, politiques discriminatoires et répression de l’appareil d’Etat, faux-semblants de la « renaissance africaine », blessures raciales d’antan et nouvel apartheid social, Cohen est la vérité nue de la nouvelle Afrique du Sud. Dans son solo « Maid in South Africa », montré début novembre à Paris dans le cadre du Festival d’automne au Centre Georges-Pompidou, il intervient devant une vidéo de sa vieille nounou, noire, procédant aux taches ménagères en tenue de strip-teaseuse. Dans « Chandelier », il évolue, paré de cet encombrant et fragile accoutrement, dans un camp de squatteurs de Johannesburg en train d’être expulsés. Entre actionnisme et culture drag queen repolitisée, le ready made propre à tant d’artistes africains et l’engagement auprès d’activistes tels que Zackie Achmat [1], Cohen intervient certes pour un public avisé. Il n’empêche. Si les femmes d’Escravos ont momentanément inquiété l’appareil policier nigérian, Steven Cohen effraie, lui, la bonne conscience de la « Nation Arc-en-ciel ». En mai dernier, ses œuvres ont été retirées par le département de l’enseignement, et, sur plainte de certains parents, du programme des courts d’art plastique enseigné durant les études secondaires (« Too nude for school », Mail and Guardian, 9 mai 2008). Une étonnante leçon de morale dans un pays connu pour être l’un des plus violents d’Afrique subsaharienne...

Notes

[1] Lire Philippe Rivière, « Vivre à Soweto avec le sida », Le Monde diplomatique, août 2002.

1 décembre 2009

Comment les pays créanciers décident en République démocratique du Congo

par Renaud Vivien*, Damien Millet*

A quelques jours d’intervalle, le ministère français de l’Économie réunissait en grande pompe le « Forum Franco-Chinois de promotion du commerce et de l’investissement » et en toute discrétion le « Club de Paris ». Cette seconde instance, composée de créanciers publics, a enjoint à la RDC d’annuler ses contrats commerciaux avec… la Chine.
S’appuyant sur le mécanisme de la dette odieuse, les Occidentaux poursuivent leur politique néo-coloniale malgré la globalisation. Ils interdisent aux Africains de choisir leurs partenaires commerciaux et aux Chinois de s’approvisionner en Afrique. Ils exigent l’exclusivité du commerce avec l’Afrique et avec la Chine.

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Réunion du Club de Paris au ministère français de l’Économie et des Finances.

Les 19 pays créanciers composant le Club de Paris [1] se sont réunis le 18 novembre pour examiner le cas de la République démocratique du Congo (RDC), après deux reports liés à la révision du très controversé contrat chinois. Ce contrat, qui hypothèque de gigantesques quantités de minerais au profit de la Chine en échange de la construction d’infrastructures en RDC, a finalement pu être révisé dans le sens souhaité par les bailleurs de fonds occidentaux représentés par le FMI [2]. Suite à cela, l’affaire semblait réglée : le Club de Paris allait accorder les assurances financières demandées par le FMI pour conclure un nouveau programme de 3 ans avec le gouvernement congolais d’ici la fin 2009 et effacer début 2010 une partie importante de sa dette extérieure publique. Loin s’en faut ! Le Club de Paris a décidé, à son tour, de « faire chanter » la RDC en exigeant le maintien de deux contrats léonins signés avec des transnationales occidentales.

Le Club de Paris prouve une fois encore qu’il est une instance gouvernée par le Nord dans laquelle les pays du Sud ne jouent qu’un rôle de figurant. Aucun membre du gouvernement congolais n’a été invité aux discussions menées à Bercy, au ministère français des Finances, où siège le Club de Paris. Ce Club se définit lui-même comme une « non-institution » n’ayant pas de personnalité juridique. L’avantage est clair : le Club de Paris n’encourt aucune responsabilité quant à ses actes et ne peut donc être poursuivi en justice puisqu’officiellement, il n’existe pas !

Pourtant, ses décisions sont lourdes de conséquences pour les populations du tiers-monde car c’est en son sein qu’est décidé, de concert avec le FMI et la Banque mondiale, si un pays endetté du Sud « mérite » un rééchelonnement ou un allégement de dette. Lorsqu’il donne son feu vert, le pays concerné, toujours isolé face à ce front uni de créanciers, doit appliquer les mesures néolibérales dictées par ces bailleurs de fonds, dont les intérêts se confondent avec le secteur privé.

Le 18 novembre dernier, c’est la RDC qui en a fait les frais puisque le Club de Paris a décidé d’aller au-delà de la seule révision du contrat chinois exigée par le FMI en s’ingérant encore plus dans ses contrats miniers, domaine qui relève pourtant de la souveraineté permanente de la RDC, selon le droit international et l’article 9 de sa Constitution.

Officiellement, c’est le risque d’augmentation de la dette congolaise, lié à la garantie d’Etat initialement prévue dans le contrat chinois, qui avait justifié l’ingérence du FMI dans les affaires internes congolaises.

Mais en réalité, la RDC, à l’instar d’autres pays africains regorgeant de ressources naturelles, est le théâtre d’une compétition acharnée entre les pays occidentaux et la Chine, dont l’appétit ne cesse de grandir au point d’être aujourd’hui le troisième partenaire commercial pour l’Afrique derrière les États-Unis et la France. Le Club de Paris est donc l’instrument qu’ont utilisé les pays occidentaux, notamment le Canada et les États-Unis, pour exiger du gouvernement congolais qu’il revienne sur sa décision de résilier le contrat ayant donné naissance au consortium Kingamyambo Musonoi Tailings (KMT) et de réviser la convention créant Tenke Fungurume Mining (TFM), dans lesquelles les États-Unis et le Canada ont d’importants intérêts.

Les bailleurs de fonds occidentaux appliquent la politique du « deux poids, deux mesures » selon qu’il s’agisse d’un contrat conclu avec la Chine ou avec une entreprise occidentale. Les intérêts du secteur privé l’emportent sur les considérations de légalité et de développement puisque le caractère frauduleux de ces deux conventions a été rapporté par la Commission de « revisitation » des contrats miniers, mise sur pied en RDC en 2007 [3]. Les États du Nord se servent du Club de Paris et des institutions financières internationales, où ils sont surreprésentés, comme d’un cheval de Troie pour s’accaparer les ressources naturelles du Sud.

C’est le trio infernal Club de Paris – FMI – Banque mondiale qui a organisé à partir de 2002 le blanchiment de la dette odieuse de la RDC en restructurant les arriérés laissés par le dictateur Mobutu. Il s’agissait à l’époque de prêter de l’argent au gouvernement pour apurer les vieilles dettes du dictateur, permettre au gouvernement de transition de s’endetter à nouveau tout en lui imposant des politiques antisociales, notamment un nouveau Code minier très favorable aux transnationales.

En 2009, la dette continue d’asphyxier le peuple congolais dont les droits humains fondamentaux sont piétinés pour assurer le remboursement du service de la dette. Malgré les effets d’annonce des créanciers qui promettaient une annulation de la dette congolaise, celle-ci s’élève aujourd’hui à 12,3 milliards de dollars, soit l’équivalent de la somme réclamée à la RDC au moment de la mort de Laurent Désiré Kabila en 2001… Or, cette dette est l’archétype d’une dette odieuse, nulle en droit international car elle a été contractée par une dictature, sans bénéfice pour la population et avec la complicité des créanciers. Le gouvernement congolais pourrait donc la répudier, ce qui lui permettrait de surcroît de ne plus accepter les diktats du Club de Paris.

Le chantage du Club de Paris n’est pas une surprise : cette instance illégitime est depuis sa création à la fois juge et partie. Elle doit donc être purement et simplement abolie, tout comme la dette de la RDC.

En attendant, le gouvernement congolais doit suspendre unilatéralement le paiement de cette dette, à l’instar de l’Équateur en novembre 2008 et de l’Argentine qui avait décrété en 2001 la plus importante suspension de paiement de la dette extérieure de l’Histoire, pour plus de 80 milliards de dollars, tant envers les créanciers privés qu’envers le Club de Paris, et ce sans que des représailles n’aient lieu.

La crise économique nécessite des actes forts et immédiats contre la dette, et au profit des peuples. Pour ce faire, les pays du Sud auraient tout intérêt à constituer un front uni pour le non-paiement de la dette.

 Renaud Vivien

Membre du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM).


[1] Institution informelle qui s’est réunie pour la première fois en 1956, composée aujourd’hui de 19 pays : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Irlande, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Suède et Suisse. Pour une analyse détaillée, lire Damien Millet et Eric Toussaint, 60 Questions 60 Réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale, CADTM-Syllepse, 2008, p 21.

[2] « L’ingérence sournoise du FMI et de la Banque mondiale en République démocratique du Congo », par Renaud Vivien, Yvonne Ngoyi, Victor Nzuzi, Dani Ndombele, José Mukadi et Luc Mukendi, Réseau Voltaire, 8 octobre 2009.

[3] « Au terme de la revisitation, Contrats miniers : 23 maintenus, 14 résiliés, 2 à finaliser », Groupe @venir CD, 16 novembre 2009.

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Mascarade électorale au Honduras

par Maurice Lemoine
vendredi 27 novembre 2009

On pourra, certes, argumenter que les représentants du président constitutionnel Manuel Zelaya ont fait preuve d’une grande ingénuité en signant, le 30 octobre, l’accord dit de San José-Tegucigalpa avec ceux du putschiste Roberto Micheletti, sous le regard attentif — mais surtout la pression — du sous-secrétaire d’Etat américain pour l’hémisphère occidental Thomas Shannon. Ainsi donc, M. Zelaya, renversé le 28 juin, expulsé, et réfugié dans l’ambassade du Brésil (depuis le 21 septembre), après être rentré clandestinement dans son pays, serait restitué dans sa fonction, après consultation du Congrès. Un seul détail manquait : la date de cette consultation.

Ingénuité d’un côté — ce qui n’est pas un crime. Duplicité de l’autre — ce qui en est un, eu égards aux derniers développements de la situation. A la veille des élections générales du 29 novembre, le Congrès ne s’est pas réuni, le chef d’Etat légitime est toujours reclus dans la représentation diplomatique de Brasilia. La Cour suprême du Honduras, qui avait appuyé le golpe, s’est prononcée sans surprise le 26 novembre contre sa restitution. La consultation aura lieu sous le contrôle des autorités de facto.

L’Accord stipulait également : « Pour parvenir à la réconciliation et renforcer la démocratie, nous formerons un gouvernement d’unité et de réconciliation nationale composé de représentants des divers partis politiques et organisations sociales, reconnus pour leur compétence, leur honnêteté, et leur volonté de dialogue (…) ». Un tel gouvernement a été constitué par le président illégitime — première anomalie — et, en signe de « réconciliation nationale », aucun membre du gouvernement de M. Zelaya n’y a été intégré.

Depuis la fin juin, le pari du régime de facto a été clair : gagner du temps, compter sur la fatigue et le désintérêt progressif de la « communauté internationale », puis lui vendre les élections comme « sortie de crise », blanchissant ainsi — comme on blanchit de l’argent sale — le coup d’Etat. Le vainqueur ne pouvant être, dans l’ordre naturel des choses, que M. Elvin Santos (Parti libéral ) ou M. Porfirio Lobo (Parti national), représentants du groupe de la douzaine de familles « propriétaires » du Honduras.

Cette stratégie a pu compter, en sous-main (sinon en première intention), sur l’aide de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Le 18 novembre, au terme d’une visite à Tegucigalpa, le sous-secrétaire d’Etat adjoint pour l’Hémisphère occidental, M. Craig Kelly, a confirmé l’appui des Etats-Unis au processus électoral — et donc au coup d’Etat —, ajoutant cyniquement : « Personne n’a le droit d’enlever au peuple hondurien le droit de voter et de choisir ses dirigeants. » Tombant le masque, et dans la grande tradition des relations de l’Empire avec son « arrière-cour », les Etats-Unis accompagnent la politique du « fait accompli » d’un pouvoir antidémocratique, dictatorial et répressif.

Depuis le début de la gestion du président « intérimaire » (euphémisme en cours à Washington), on recense vingt-six personnes assassinées, deux cent onze blessées lors des actions de répression, sept attentats, près de deux mille détentions illégales, deux tentatives d’enlèvement et cent quatorze prisonniers politiques accusés de sédition.

Tandis que le président Zelaya demande le report des élections et a incité la population à poursuivre sa résistance pacifique, jusqu’au retour de la démocratie, plus d’une centaine de candidats se sont retirés — la majorité appartenant au secteur anti-putschiste du Parti libéral auquel appartient M. Zelaya. Parmi eux, cinquante-cinq candidats députés, le maire de San Pedro Sula (deuxième ville du pays) et la postulante à la vice-présidence, pour le Parti libéral, une militante historique de ce parti, Mme Margarita Elvir.

Les médias opposés au coup d’Etat — Radio Globo, Radio Uno, Radio Progreso, Gualcho, etc. — sont placés sous surveillance constante ; Cholusa Sur a vu ses émissions interrompues. M. Micheletti — qui a annoncé son absence du pouvoir du 26 novembre au 2 décembre — menace de sanctions sévères les citoyens qui appellent à ne pas voter. Les militaires rassemblent d’importantes troupes dans la capitale et dans les grandes villes : douze mille soldats, quatorze mille policiers et cinq mille réservistes exerceront un contrôle direct sur les bureaux de vote et assureront « la régularité » des élections. Pour traiter des urgences, une partie de l’hôpital central de Tegucigalpa a été réquisitionnée.

Le Front national contre le coup d’Etat — une vaste alliance d’organisations populaires — a appelé au boycott de ce simulacre d’élection. L’Amérique latine, emmenée par l’Argentine, le Brésil et les pays de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA : Bolivie, Cuba, Equateur, Nicaragua, Venezuela, etc.), exigent la restitution de l’ordre constitutionnel et de l’Etat de droit dans la nation d’Amérique centrale. Ils ne reconnaîtront pas les autorités issues d’un processus réalisé sous un régime qui a usurpé le pouvoir. A l’instar de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l‘Organisation des Etats américains (OEA), du Groupe de Río et de l’ALBA, aucun organisme multilatéral n’a accepté d’envoyer des observateurs. En revanche, les Etats-Unis dépêcheront des membres de l’Institut national démocrate (NDI), présidé par l’ex-secrétaire d’Etat Madeleine Albright, et de l’Institut international républicain (IRI), que préside l’ancien candidat à la Maison Blanche John McCain ; ces deux organismes reçoivent des fonds du Département d’Etat. Ainsi se trouve confirmé que, au-delà de la rhétorique permanente sur la démocratie, Washington n’en a pas terminé avec sa politique traditionnelle d’appui aux coups d’Etat et aux régimes autoritaires en Amérique latine. Dans cette partie du monde, l’Etat de grâce dont jouissait le président Barack Obama appartient déjà au passé.

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