13 mai 2010

Facebook : certains sites Web ajoutent secrètement des applications à votre compte

par Guénaël Pépin ZDNet France

Les sites liés au nouveau protocole Open Graph installent automatiquement une application sur le profil Facebook de tous leurs visiteurs. Nouveau scandale ?

C'est Macworld qui a révélé l'information. Les sites qui exploitent Open Graph installent automatiquement une application sur le profil Facebook de l'internaute quand ils sont visités.

Rappelons qu'Open Graph est le remplaçant de Facebook Connect. Il permet l'échange d'informations entre Facebook et les sites qui l'intègrent sur les visiteurs connectés simultanément au site et au réseau social. Le but est d'offrir une navigation personnalisée et des interactions plus poussées, comme l'ajout d'un film sur le profil Facebook à partir d'une fiche sur IMDB.

Concrètement, chaque site qui veut permettre la connexion via le protocole doit créer une application spécifique à son nom. Cette méthode est populaire chez les sites d'information et blogs pour permettre de laisser des commentaires sans s'inscrire. « Le réseau de blogs Gawker, le Washington Post, TechCrunch, CNET, New York Magazine et formspring.me » l'utilisent par exemple, selon Macworld.

Problème : cette installation automatique qui se justifie avec la personnalisation instantanée activée ou une identification volontaire l'est moins quand on accède à un site en simple visiteur. Même dans ce cas, l'application est ajoutée au profil de l'internaute, dans la catégorie « récemment utilisées ».

Aucune désactivation possible

Autre conséquence, quelque peu orwellienne, un utilisateur peut savoir qui de ses amis a visité tel site en se rendant sur la page Facebook de l'application officielle.

David Swain, le porte parole du réseau, affirme à Macworld que ce comportement est « un bug » désormais corrigé et « qu'aucune information n'a été partagée avec ces applications ». Aucune application non autorisée ne sera désormais ajoutée, assure-t-il, même si celles déjà présentes devront être supprimées manuellement.

Après les récents déboires sur la confidentialité du service, ce nouveau couac peut tout de même prêter à inquiétude.

Si ce « bug » persiste, il est impossible d'empêcher cette installation automatique. Il est toujours possible de les supprimer à la main et de se déconnecter de Facebook avant d'aller sur ces sites. A juger entre praticité et vie privée donc.

Bientôt la localisation des statuts

Selon AdvertisingAge, Facebook serait également sur le point d'introduire la possibilité de géolocaliser les statuts. Une information supplémentaire que Kevin Colleran, directeur américain des ventes pour Facebook, indique ne pas voir être monétisés tout de suite.

McDonald's serait pourtant déjà intéressé par les nouvelles possibilités qu'offriraient des options de géolocalisation, notamment sur les ventes en magasin. Selon Mashable, « cette intégration impliquera leurs utilisateurs en se présentant aux restaurants McDonald's et en mettant en avant des produits dans leurs publications. La publicité numérique et les entreprises de marketing de tout le pays se préparent à construire des campagnes autour de ces nouvelles fonctionnalités. »

Facebook pourrait donc rapidement mettre à mal le fragile écosystème de la géolocalisation sociale, notamment Foursquare ou Brightkite en leur prenant le juteux marché de la publicité locale.

PERMALINK

12 mai 2010

Nominations : Big Brother Awards France


Big Brother Awards France

CATEGORIES

Etat - élus
Entreprise
Localités
Novlang
Ensemble de son oeuvre
Mention spéciale
Technologie
Prix Voltaire

Catégorie: Orwell Entreprise
(Entreprises, organismes et institutions privés.) Peuvent être nominées toutes les entreprises et institutions du secteur privé qui, par profit ou simple négligence, méprisent ou violent la sphère privée de leurs employés, de leurs clients ou de tiers, ou toute autre forme de promotion, comme les sociétés qui exportent leur matériel de surveillance dans des régions où les droits de l’individu sont encore plus vulnérables.
I&E Consultants et la Commission du débat public
Le Cabinet I&E, au service de la CNDP dans le cadre de la campagne d’acceptation des nanotechnologies, n’a pas hésité à ficher illégalement les opposants pour mieux les refouler des lieux de débats.
Auchan et sa banque Accord
Pour leur expérimentation d’un nouvel identifiant biométrique aussi inutile que potentiellement nuisible pour la vie privée.
Alcatel Shanghaï Bell
Pour avoir fourni aux autorités birmanes des équipements permettant de surveiller en masse les communications téléphoniques et internet des citoyens et de repérer les dissidents. Le tout en se dédouanant de toute responsabilité en tant que simple "fournisseur".
Les Caisses d’Epargne
Pour intrusion agressive dans la vie privée de leurs clients
Cegedim et la Confédération des syndicats de médecins (CSMF)
Pour leur volonté conjointe de développer le "Dossier médical professionnel" (DMPro), qui manipule des données très personnelles. Cegedim est une multinationale qui tire ses (gros) profits du commerce des données de santé. La CSMF est la principale corporation de médecins en France, et semble se féliciter de l’extension du fichage de ses clients
SPIE Communications
Pour "géoflicage" obligatoire de ses salariés aux fins d’augmenter leur rendement. Les employés ont déposé un recours devant la CNIL pour atteinte à la vie privée
BNP Paribas, la Banque Postale, LCL et la Société générale
... comme tous les autres établissements bancaires qui acceptent de couvrir leurs employés qui dénoncent aux services de la Préfecture des clients sans papiers venus à leur guichet.
Bio Rafale, de la société Vesalis
Le ministère de l’Intérieur a proposé à cette start-up de développer son logiciel de "maquillage virtuel" afin de pouvoir identifier, en temps réel, dans la foule et au moyen de caméras de vidéosurveillance, les hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants.
La RATP et ses caméras clandestines
Pour ne pas informer correctement les usagers sur la présence et l’usage des caméras embarquées dans des rames de métro (jusqu’à 60 par rame) et de tramways
Catégorie: Mention spéciale internet
Google
Pour la vision très personnelle du droit à la vie privée de son PDG Eric Schmidt, et pour ses pratiques très peu respectueuses de la vie privée, quoiqu’elle veuille en faire croire.
Trident Media Guard & Thierry Lhermitte
L’acteur a investi dans une société privée qui cherche à profiter de la surveillance des internautes autorisée par les mesures de la loi Hadopi
Facebook et Vous
Au commencement, Facebook était un réseau social fermé. Mais plus ça va, plus Facebook modifie sa politique de protection de la vie privée pour partager à tout va les données qui y sont postées... avec la collaboration active de ses utilisateurs, principal carburant de Facebook.
Pages Jaunes
PagesJaunes dévoile, via sa filiale 123people, la vie privée des internautes à l’insu de leur plein gré. Pour faire valoir son droit à l’oubli... il faut lui envoyer, en clair, sur l’internet, la copie d’un titre d’identité.
Les services web de géolocalisation
Après Facebook et Twitter, voilà la nouvelle armada du Web 2.0 : Foursquare, Gowalla, Yelp, Plyce, Tellmewhere (Dismoioù en France) et autres Veniu.
Catégorie: Orwell Novlang

« Quand l’atmosphère générale est mauvaise, le langage ne saurait rester indemne. » George Orwell, La politique et la langue anglaise, 1946.

Créé en 2004, le prix "Novlang" est décerné aux opérations de propagande politique, commerciale, publicitaire, médiatique ou autres ayant pour objet, ou pour effet, d’attenter au droit à la vie privée, d’appeler à moins de libertés, de banaliser la société de surveillance, par leur manipulation du discours sécuritaire, leur stigmatisation de "menaces" opportunistes ou toute autre instrumentalisation du débat public.

La "vidéoprotection" imposée par la loi
Comme Winston Smith, le héros du roman "Nineteen eighty four" d’Orwell, les scribes de l’état vont devoir modifier (a posteriori) les journaux du Parti pour ne pas contredire les vérités du jour... ainsi la Surveillance devient Protection. Merci Mr Ciotti.
Les "voisins vigilants"
Sont nommés pour ce prix, les instigateurs - en premier lieu le ministère de l’Intérieur -, les exécuteurs - préfets, maires et leurs adjoints à la sécurité - et les Français qui se prêtent à ce jeu de délation-surveillance sur leurs concitoyens.
Pr Cabanis, académie de médecine
Un professeur de médecine fait l’apologie de la biométrie, justifiée selon lui par les attentats du 11 septembre et les "morts occidentaux", qui "contredisent Big Brother"... La biométrie, "la réponse biologique de l’Homo Technologicus qui protège Homo Sapiens de l’insécurité du monde".
Henry-Claude Cousseau, directeur de l’Ecole des beaux arts de Paris
Pour avoir fait interdire une oeuvre d’art détournant un slogan de Sarkozy sur les façades de l’école. « L’art se doit d’être neutre » et on n’égratigne pas le conducator.
Projet DOXA
L’ombre de Thales plane sur ce projet de recherche qui propose un "Traitement automatique des opinions et des sentiments". Et pourquoi pas une Police de la Pensée pour les marchands ?
Les journalistes qui font le boulot de la police
Par conviction ou complaisance, des journalistes zélés sont toujours là pour souffler sur la braise sécuritaire, amplifier les faits divers pour servir le politique, pour emprunter des méthodes policières ou même collaborer ouvertement avec les services officiels.
La novlangue d’Alex Turk, président de la CNIL
Le président de la CNIL, qui "ne se bat plus sur le terrain de la sémantique", est toujours très en verve pour tourner des phrases orwelliennes. De la novlangue pur jus à lire sans modération.
Catégorie: Orwell Localités
(Contrôles de proximité, urbanisme, vidéosurveillance). Décerné aux personnes ou institutions qui encouragent les projets d’aménagement de la cité visant, sous couvert de prévention, à contrôler la libre circulation des individus et à traquer leurs habitudes, achats, prestations sociales, opinions ou comportements.
François Cuillandre, maire PS de Brest
François Cuillandre s’honore du titre de "Pionnier" des machines à voter, qu’il a imposées en 2004 aux électeurs de la ville de Brest (Finistère)
Francis Delattre et Sébastien Meurant, maires de Franconville & St-Leu-la-Forêt
Pour s’être fait illégalement communiquer les fiches STIC, Cassiopée et autres d’Ali Soumaré et avoir divulgué ces informations confidentielles (et incorrectes pour certaines). C’est tout de même incroyable ( !!), comme dirait l’autre, de la part d’un ex-commissaire de la CNIL comme Francis Delattre
Christian Estrosi, maire de Nice
Connu pour ses aspirations sécuritaires, Estrosi a installé à Nice le plus dense (600 caméras) et le plus cher (7,6 millions d’euros) système de videosurveillance de France. Le plus high-tech aussi avec analyse automatique des images. Rien n’est trop beau pour rassurer ses vieux électeurs.
André Pesce, maire de Le Fugeret
Pour avoir récupéré et rendu public la fiche STIC d’un de ses opposants.
Le Groupe Scolaire Saint-Denis, à Loches
Non content de vidéosurveiller les toilettes (ce que la loi interdit), l’infirmerie, le CDI, les couloirs et salles d’étude, le groupe scolaire Saint Denis prenait également les empreintes digitales des élèves à la cantine (ce qui est également interdit). En ayant oublier de demander l’autorisation de la CNIL !
Michel Destot, maire de Grenoble
Connue pour sa longue implication dans les nanotechnologies, la ville de Grenoble réaffirme son goût pour les must de la technologie de surveillance et pour l’opacité en installant clandestinement des caméras de surveillance dernier cri sur le trajet des grandes manifestations.
Jacques Pélissard, maire de Lons-le-Saunier
Dans le Jura, on innove. Le maire de Lons a décidé d’installer trois caméras de vidéosurveillance dans la cour... d’une école maternelle, en dépit des protestations des enseignants et des parents d’élèves. Pour la sécurité des enfants ? non pour celle des batiments, puisque les caméras ne fonctionneront que quand les élèves seront absents !
Bruno Beschizza, conseiller régional UMP (Ile-de-France)
Pour des solutions de protection ineptes, comme vouloir "sur-vidéoprotéger" les personnes "vulnérables" dans les transports... en les mettant toutes dans la rame de tête.
Les maires de Strasbourg et les présidents de la Communauté urbaine
Depuis 2003, les élus strasbourgeois, tous bords confondus, ont tout fait pour hisser la capitale de l’Alsace au sommet des villes les plus militaro-sécuritaires. Son maire actuel, Roland Ries, voulait en outre, après le sommet de l’OTAN qui a occasionné nombre d’atteintes aux libertés des habitants et des manifestants, accueillir le prochain sommet du G20.
Jean François Copé, député Maire de Meaux
Pour apologie de la vidéosurveillance, remise en cause du droit à informer par l’image lorsque celà concerne lui ou ses amis, et ignorance de la réalité des techniques de surveillance IP .
Richard Olszewski, maire-adjoint de Roubaix et consultant privé
Pour son zèle frénétique à déployer la vidéosurveillance dans les villes et les campagnes. L’homme est haut placé dans une boite de consulting privée, formateur (il a milité pour la création du Bac pro "métiers de la sécurité"), élu de Roubaix et de la communauté urbaine de Lille, et vice-président du Forum européen pour la sécurité urbaine. Tout un poème...
Catégorie: Orwell Etat & Elus
(Services publics, gouvernement, administration). Décerné aux membres d’un gouvernement, hauts fonctionnaires de l’État, élus nationaux, autorités administratives, judiciaires et réglementaires, qui, par leur activité quotidienne ou par une intervention particulière, cherchent à limiter la sphère privée et les droits de l’individu ou à promouvoir la surveillance et le contrôle de personnes.
Frédéric Mitterrand, Christine Albanel, ministres de la Culture, et leur exécuteur Frank Riester
Nicolas Sarkozy en ayant fait un cassus belli, Christine Albanel, puis Frédéric Mitterrand, et Frank Riester, ont ardemment défendu la loi Création et Internet qui, sous couvert de défendre les droits d’auteur, veut obliger tous les internautes à installer un mouchard (payant) sur leurs ordinateurs.
Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargée de la Famille
Pour manque de vigilance sur le respect des Droits de l’enfant (dossier Base élèves) et pour se pencher sur la notion floue de "information préoccupante" pour justifier le viol de la vie privé et familiale et le recours au "secret partagé" des organismes d’action sociale.
Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Interieur puis de la Justice
Pour valider sa proposer de tripler le nombre de caméras de vidéosurveillance, MAM a commandé un rapport dont l’objectif n’était pas de mesurer leur efficacité, mais de le démontrer. Quant à sa loi de programmation sur la sécurité, elle permettra de censurer toute "atteinte à la réputation" faite sur le Net, mais également d’espionner les internautes coupables de délits de solidarité.
Eric Besson, ministre de l’immigration
Pour avoir durci les quotas d’expulsions, refusé de mettre à l’abri des poursuites les personnes qui aident les migrants, et pour vouloir contourner le juge des libertés afin de bafouer les droits des migrants lors de procédures d’expulsion expéditives.
Les fichiers sociaux d’Eric Woerth et Martin Hirsch
Qu’il soit au Budget ou au "Travail et à la Solidarité", le cheval de bataille d’Eric Woerth reste la "lutte contre la fraude", facteur de "cohésion sociale" et facteur d’interconnection massive des fichiers sociaux. Il a été aidé par Martin Hirsch et son colossal fichier de la précarité @RSA
Jean Marie Bockel, secrétaire d’État à la Justice
Pour s’être employé à vider de sa substance la proposition de loi sur le respect de la vie privée à heure du numérique, et avoir totalement oublié que sa mission, en tant que secrétaire d’état, est de servir la justice... et les libertés.
Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur
Brice Hortefeux aime tellement la vidéosurveillance qu’il a décidé d’en changer le nom, au profit de la "vidéoprotection". Un parfait exemple de novlangue, "simplification de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique de l’État".
Le "fichier H1N1" de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé
Pour avoir créé un giga-fichier recensant les données personnelles et de santé de la totalité de la population française vaccinée... comme non vaccinée, sans se soucier des possibles conséquences si ces données tombent en de mauvaises mains, comme celles de ... ses amis les laboratoires. ? Avec l’aimable participation de la CNIL et de la CNAMTS.
Les fichiers de l’Education nationale (Xavier Darcos, Luc Chatel)
Jamais une administration n’avait accumulé en si peu de temps de nouveaux fichiers nominatifs, de Base élèves (dès 3 ans) au "livret de compétences", en passant par ceux qui "décrochent" du système éducatif...
Catégorie: Exécuteurs des basses oeuvres
Christian Pasta, procureur de la République d’Alès
Il s’acharne depuis 2006 pour que soit condamné un agriculteur, qui refuse d’être fiché au FNAEG après un procès pour fauchage d’OGM, après l’avoir menacé de le "coller au trou pour récidive". Pour lui, "limiter aux seules infractions sexuelles n’était pas suffisant pour alimenter le fichier".
Eric Ciotti, député et président du Conseil général des Alpes-Maritimes
Rapporteur de la LOPPSI et porte-flingue du gouvernement pour toutes les questions liées à la sécurité intérieure, Eric Ciotti est aussi le président zélé d’un département qui veut être le premier à supprimer les allocations à une famille en difficulté sociale
Le Conseil d’Etat pour sa décision sur Cristina
Le Conseil d’Etat s’est plié à la volonté de la DCRI et des ministres de l’Intérieur (Sarkozy en 2006 et MAM en 2008) en ne frappant pas de nullité le fichier Cristina, qui ne respecte pourtant aucun de droits fondamentaux inscrits dans la Constitution et les Déclarations des droits de l’homme.
Le fichier clandestin de l’Administration pénitentiaire
Fichage sauvage des détenus, suivi comportemental, détournements de finalité : le « Cahier électronique de liaison », dernier maillon de la prison panoptique, déployé sans autorisation et dans l’indifférence générale...
Philippe Rey, préfet des Pyrénées Atlantiques
Pour avoir attaqué en justice cinq citoyens qui se sont révolté par courrier contre le placement en rétention d’une famille comprenant deux enfants de cinq et sept ans, et en s’acharnant sur un maire du Béarn au sujet d’une fresque .
La Préfecture de la région Centre
Le prefet Bernard Fragneau, et son secrétaire général Michel Bergue, se sont distingué par leur zèle invétéré à appliquer la politique d’expulsion de Nicolas Sarkozy, notamment dans l’affaire d’une jeune marocaine qui a été privée de ses droits après avoir porté plainte pour violences à son encontre...
Patrick Balkany, député des Hauts de Seine
Pour avoir proposé à ce que les policiers municipaux aient accès aux fichiers de Police, dont le tentaculaire STIC qui va bientôt fusionner avec son équivalent de la Gendarmerie
Jacques-Alain Bénisti, député, et Christian Cointat, sénateur
Pour avoir, sous couvert de renforcer la loi Informatique et libertés, facilité la création de fichiers policiers toujours sans avoir à consulter le Parlement.
Jacques Barrot, commissaire européen à la sécurité
Jacques Barrot a troqué son poste de Commissaire à l’Agriculture pour un fauteuil de vice-Président de la Commission en charge de la Justice et Affaires intérieures. C’est en quelque sorte le porte-clés de la Forteresse Europe, l’exécuteur des volontés des ministres de l’intérieur des 27.
Alex Turk, président de la CNIL
Pour tromperie et dissimulation. Alex Turk endosse les habits du défenseur tout terrain de la vie privée et des libertés alors qu’il en est parfois le fossoyeur et souvent le facilitateur.
Les inspecteurs d’académie qui sanctionnent les directeurs d’école
Pour ne tenir aucun cas des recommandations de l’ONU en sanctionnant les directeurs d’école qui refusent de renseigner le fichier Base Elèves premier degré
Catégorie: Mention spéciale médias
Catégorie: Mention spéciale fichiers
Catégorie: Prix Voltaire
Prix de la vigilance citoyenne
Récompense des personnes, des collectifs ou des projets qui, en luttant et manifestant contre la surveillance arbitraire des individus, se sont engagées de façon exemplaire pour informer le public sur les dérives du traitement automatisé et de l’arme technologique.
Les démonteurs de caméras (Grenoble)
Démonteur ou démonteuse, car cette action néoluddite du 1er mai à Grenoble a été revendiquée mais les "fautifs" non identifiés... Deux caméras dômes de surveillance (zoom, 360°), installées clandestinement sans aucune information, ont été mises hors d’état de nuire à coup de marteau.
Réseau Emploi Formation Insertion
Réseau informel de salariés des services publics (Pole emploi, directions du travail, associations, organismes de formation...), le REFI refuse de participer à la chasse à l’étranger et au fichage systématique de la précarité.
Pièces et main d’oeuvre
Ce collectif créé à Grenoble, fort d’un minutieux travail d’information sur les relents totalitaires des techno-sciences, est parvenu, avec des moyens rudimentaires, à contrer avec éclat la campagne d’acceptation des nanotechnologies organisée fin 2009 par le gouvernement via la "Commission du débat public" (CNDP).
Collectif de réappropriation de l’espace public (Strasbourg)
Principal groupe opposant à la frénésie sécuritaire des élus strasbourgeois, le CREP est parti du constat que « la ville ne nous appartient plus (les rues, les places, les murs ont été accaparés par la sphère marchande) », entend précisément se tourner vers une réappropriation collective de « ces espaces perdus », « en jouant, en (contre) affichant, en discutant, en écrivant (sur les murs)... La rue est à tout le monde : nous n’avons pas besoin d’autorisations pour habiter nos quartiers ! »
Collectif Démocratie et Libertés (Paris)
Réunissant une trentaine d’associations, de syndicats et d’élus, le Collectif Démocratie et Libertés est à la pointe du combat contre le projet d’extension des caméras de surveillance développé à Paris par le maire Bertrand Delanoë (plan "1000 caméras", en fait, elles seront près de 1300).
Geoffrey Dorne
Graphiste et webdesigner, Geoffrey Dorne a obtenu son diplôme des Arts déco Paris (ENSAD) avec un projet intitulé "Hacking citoyen, réflexion accompagnée de propositions formelles sur la manière dont le citoyen peut aller à l’encontre de la surveillance accrue et pouvoir ainsi, recouvrer certaines libertés et certains droits menacés par l’État."
Les Déboulonneurs
Pour leur lutte sans relâche contre les panneaux publicitaires espions et plus largement contre l’envahissement de l’espace urbain par une publicité de plus en plus intrusive. Si leurs actions sont non violentes, ils sont systématiquement arrêtés, fichés et poursuivis pour "dégradation de biens". Régulièrement condamnés, ils viennent de remporter une victoire symbolique : cinq d’entre eux ont été relaxés lors d’un nième procès, ce qui les a conduit à aller aussitôt squatter les bureaux de la ministre de l’Ecologie pour lui demander notamment de mettre hors la loi les panneaux dits "intelligents" qui espionnent les chalands...
Tanguy Le Goff & Eric Heilmann
Avant même qu’un "rapport" (censé démontrer "l’efficacité de la vidéoprotection") ne soit rendu public, début octobre 2009, ces spécialistes ont publié une contre-expertise démontrant les lacunes de la méthodologie et les nombreuses incohérences de ses conclusions.

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Travail des enfants, les leçons des pays émergents

Ecrit par Bénédicte Manier

De nouvelles statistiques du Bureau international du Travail (BIT) (1) viennent de rappeler que la main-d’œuvre enfantine constitue un volant persistant de la population active mondiale. Depuis la fin des années 1990, le nombre d’enfants de moins de 14 ans « économiquement actifs » oscille entre 176 et 211 millions, auxquels s’ajoutent une centaine de millions d’enfants de 15 à 17 ans. En dépit d’une diminution progressive, le maintien d’une main-d’œuvre enfantine à cette échelle s’explique par les limites rencontrées par les politiques de scolarisation et surtout par la permanence de la pauvreté (2,7 milliards d’humains survivent avec moins de deux dollars par jour, et un milliard souffrent de la faim). Les enfants contribuent à la subsistance de leurs familles, en travaillant aux champs ou en se déployant dans les petits métiers du secteur informel (vendeurs de rue, trieurs de déchets...), leur contribution pouvant atteindre 20 % ou 25 % du revenu familial. Dans les sociétés du Sud, dépourvues de protection sociale, leurs revenus viennent aussi partiellement amortir l’insécurité des familles : la perte d’activité ou le départ du chef de famille, une mauvaise récolte, un désastre naturel, l’arrivée d’une maladie ou tout autre aléa de la vie suffisent à mettre les enfants au travail.

A ce titre, la crise économique risque d’accroître encore le nombre d’enfants actifs, en aggravant la précarité du travail des adultes. Le BIT estime en effet qu’entre 2008 et 2009, 41 à 109 millions d’actifs sont allés rejoindre les rangs des travailleurs vulnérables, dont le nombre avoisine désormais 1,5 milliard de personnes, soit la moitié de la main-d’œuvre mondiale (2).

Déjà en 1998, la crise asiatique avait entraîné une hausse de l’abandon scolaire et du nombre d’enfants actifs aux Philippines, en Thaïlande et en Indonésie, et aujourd’hui, les mêmes effets pourraient se reproduire. « Depuis la faillite de Dubaï, observe par exemple Kailash Satyarthi, qui anime à New Delhi la Coalition d’Asie du Sud contre la servitude des enfants (SACCS), l’Inde et le Pakistan voient revenir des milliers de travailleurs émigrés qui faisaient vivre leurs familles depuis l’émirat. Sans travail, ils devront sûrement solliciter leurs enfants pour contribuer à la survie ».

S’il augmente en temps de crise, le travail des enfants régresse-t-il avec le retour de la prospérité, comme on pourrait le penser ? Pas si simple : les fruits de la croissance restant inégalement distribués. Nulle part l’essor économique des années 2000 n’a pu venir à bout des poches de pauvreté profonde, véritables réservoirs d’enfants travailleurs. Il suffit d’observer les pays où l’économie n’a jamais été aussi prospère, comme en Asie, où plus de 96 millions d’enfants de moins de 14 ans travaillent encore. En réalité, ce phénomène n’est pas tant lié au degré de développement économique qu’au niveau de revenu et de protection sociale de ses habitants : il est même un indicateur assez pertinent du degré de fragilité des individus dans des économies qui se portent bien. Les groupes sociaux contraints de faire travailler leurs enfants sont en effet les exclus permanents de la prospérité, qui cumulent pauvreté, endettement, illettrisme, et absence de protection sociale. C’est-à-dire des centaines de millions d’urbains sans travail, de paysans sans terres échoués dans les bidonvilles, de travailleurs pauvres, de migrants intérieurs aux enfants déscolarisés, de familles monoparentales et de membres de minorités ethniques ou de basses castes. La vulnérabilité de ces populations ouvre la voie à toutes formes d’exploitation, dont certaines sont extrêmes (servitude des enfants pour dette, trafics). En Inde, par exemple, les planteurs de coton de la prospère région du Gujarat envoient des intermédiaires recruter des enfants dans les zones tribales pauvres du Rajasthan voisin. Au Nicaragua et au Honduras, ce sont aussi les enfants des minorités indigènes qui sont exploités dans les mines, rappelle le BIT, tandis qu’au Brésil, les routes du trafic de main-d’œuvre enfantine passent par la région pauvre du Nordeste.

En fait, le travail des enfants se maintient surtout parce qu’il se montre utile dans un modèle économique fondé sur la compression des coûts du travail. Le très faible niveau de salaire des enfants – environ la moitié de celui des adultes, et toujours inférieur aux minima légaux – encourage les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre à les utiliser dans les fabrications manuelles peu qualifiées (artisanat, briqueteries, chantiers...). L’emploi de cette main-d’œuvre flexible, docile et de faible coût, reflète d’ailleurs de manière significative le profil des économies nationales. Au XIXe siècle en Europe, il a accompagné la révolution industrielle dans le secteur minier et textile. C’est encore vrai aujourd’hui : dans les pays exportateurs, la main-d’œuvre enfantine est chroniquement présente dans la production de matières premières vitales, comme les cultures de rente (cacao, tabac, coton, café...) en Afrique, Amérique latine et Asie, ainsi que dans l’extraction de pierres et de minerais. Selon le BIT, plus d’un million d’enfants de 5 à 17 ans (fillettes comprises) travaillent dans des mines d’or, de sel, de charbon, de gypse ou de diamants.

Dans l’Asie émergente, ce type de travail épouse les récentes évolutions économiques, en opérant un glissement partiel de l’agriculture vers l’industrie, ainsi que de l’industrie vers le tertiaire. Les secteurs miniers et manufacturiers (textile, petite mécanique, verreries, briqueteries...) utilisent ainsi une part avérée d’ouvriers de moins de 14 ans, souvent venus des campagnes pauvres, en Inde et au Bangladesh, et de moins de 16 ans au Cambodge ou en Chine ; même le fabricant d’ordinateurs Apple a reconnu, en février 2010, la présence de quelques ouvriers de 15 ans dans ses unités d’assemblage asiatiques.

Le petit domestique,
un signe affiché d’accès à la prospérité

La migration vers le tertiaire, elle, s’observe notamment dans les sociétés dotées d’une forte tradition de domesticité (Brésil, Costa Rica, Indonésie, Sri Lanka, Philippines, Thaïlande, Inde...). Le recrutement d’enfants domestiques a en effet été dopé par l’expansion des classes moyennes et leur demande accrue en services. En Inde, par exemple, engager un petit domestique est un status symbol, un signe affiché d’accès à la prospérité. En mars 2010, le ministre indien du travail, Mallikarjun Kharge, a d’ailleurs indiqué, sur la base de chiffres partiels, que le pays comptait désormais moins d’enfants actifs dans les ateliers de tapis que dans les cuisines, récurant les casseroles des nouveaux consommateurs indiens. Chez les particuliers comme dans la restauration. Le développement des zones industrielles et commerciales urbaines a entraîné la multiplication des snacks-bars de bord de rue (dhabas) qui assurent la restauration rapide des employés. Et la plupart de ces dhabas emploient des enfants, pour certains très jeunes, qui préparent le thé et lavent la vaisselle.

Loin de disparaître avec la prospérité, l’emploi d’enfants se redéploie en périphérie des nouveaux secteurs de croissance. Dopé par leur activité, il les accompagne en amont (production de matières premières) et en aval (services aux particuliers, réparation automobile, tri des déchets industriels (3), tout en restant présent dans les tâches de sous-traitance (broderie à domicile, assemblage de petites pièces artisanales et industrielles...).

Il ne s’agit donc pas d’un phénomène archaïque, isolé du reste du marché du travail : avec 60 % des enfants actifs présents dans l’agriculture, 25,6 % dans les services et 7 % dans l’industrie, il constitue bien un rouage de l’économie et contribue à la richesse des pays concernés, même si c’est de manière marginale et si aucun indicateur n’est actuellement susceptible de le mesurer.

Ce qui revient aussi à dire qu’en dépit des chartes éthiques et autres engagements des fabricants et des distributeurs, le consommateur mondial achète tous les jours des produits où des mains d’enfants sont intervenues à un stade ou un autre de la fabrication (cacao, thé, sucre, fruits, tabac, coton…).

Les leçons de l’expérience brésilienne

Si, jusqu’alors, la pléthore de lois prohibant le travail des enfants n’a pas réussi à le faire disparaître, c’est qu’il ne suffit pas de l’interdire : encore faut-il briser les mécanismes qui le sous-tendent. Et dans ce domaine, les leçons venues des pays émergents se révèlent instructives.

Dans ces pays (Brésil, Inde, Mexique, Chine...), ni la croissance élevée ni le recul relatif de la pauvreté n’ont mécaniquement fait décroître le travail des enfants. Seul un élément a fait la différence : la mise en place de politiques ciblant la vulnérabilité des plus pauvres.

Le gouvernement brésilien a lancé en 2003 des bourses aux familles démunies, les Bolsa Familia, qui bénéficient aujourd’hui à 46 millions de Brésiliens pauvres (près d’un quart de la population). De 2003 à 2006, le nombre d’habitants vivant avec moins d’un dollar par jour a baissé d’environ 20 %, et l’indice des inégalités de revenus a diminué de 4,7 % entre 1995 et 2004, selon le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) (4). En parallèle, le Brésil, qui avait déjà lancé au milieu des années 1990 des programmes ciblés de retrait des enfants du travail et rehaussé l’âge minimal au travail à 16 ans, a fortement investi dans l’éducation de base, permettant aux inscriptions dans le secondaire d’augmenter de 10 % par an depuis 1995 – un niveau inégalé ailleurs (5). Au final, le nombre de petits travailleurs de 5 à 17 ans est passé de 8,2 millions à 5 millions entre 1992 et 2004, selon le BIT.

Au Mexique, un programme comparable, Oportunidades, bénéficie à 25 millions de personnes à faible revenu (un quart de la population) qui, en contrepartie d’allocations, doivent garantir la scolarisation et le suivi sanitaire de leurs enfants. Comme au Brésil, Oportunidades a contribué à réduire de 5 % les inégalités sociales et à faire reculer le travail infantile. En réalité, ces programmes ne sont que les habits neufs d’un système qui, au siècle dernier, avait signé la fin du travail infantile en Europe : des allocations liées à l’assiduité scolaire et qui améliorent les très bas revenus, rendant inutile l’apport financier de leurs enfants.

Dans la région, des expériences similaires ont été lancées au Chili (Chile Solidario), au Nicaragua (Red de Protección Social) ou en Colombie (Familias en acción), avec là encore, selon la Banque Mondiale, une hausse de la fréquentation scolaire de plus de 30 %.

De son côté, l’Inde a mis sur pied en 2006 un programme de lutte contre la pauvreté rurale. Le National Rural Employment Guarantee Act (NREGA) garantit aux familles démunies une activité rémunérée allant jusqu’à 100 jours par an dans des travaux d’intérêt public et un salaire minimum. En dépit d’une mise en route inégale, ce programme a, en quatre ans, amélioré les revenus de 52 millions de familles rurales, selon le ministère indien du développement rural. Son impact sur le travail des enfants et leur scolarisation n’est toutefois pas encore mesurable, car à la différence du Brésil, ce supplément de revenu n’est pas conditionné à l’assiduité scolaire. Par ailleurs, l’Inde n’a pas montré le même investissement que le Brésil envers le réseau d’écoles publiques. Mais le NREGA affiche des effets prometteurs : il a touché plus de femmes que prévu (elles sont 48 % des bénéficiaires, notamment des mères seules) et il bénéficie aux basses castes (scheduled castes, 30 %) et aux populations tribales (scheduled tribes, 20 %), catégories fournissant de forts effectifs d’enfants travailleurs. Ce programme semble également avoir limité l’exode saisonnier des sans-terre, qui abonde les flux de main d’œuvre enfantine exploitable. New Delhi a aussi créé diverses assurances pour faire face à la vieillesse (Indira Gandhi National Old Age Pension Scheme), au handicap et au décès du chef de famille (Sanjay Gandhi Niradhar Yojna, Aam Admi Beema Yojna, National Family Benefit Scheme...). La mise en œuvre de ces allocations, très variable selon les régions, témoigne de la volonté de l’Etat de prendre en compte une vulnérabilité qui fait jouer aux enfants le rôle d’assurance sociale.

De son coté, l’Afrique du Sud réfléchit à un programme analogue, tandis que la Chine a l’intention d’améliorer le revenu des familles rurales et de compléter le système de sécurité sociale et de retraite.

Changement de perspectives
pour les pays du Sud

Bien sûr, ces suppléments de revenus ne changent pas radicalement la vie des plus pauvres et encore moins les structures sociales des pays concernés. Mais ils jettent indéniablement les bases d’un système de protection sociale. Ils montrent aussi que dans les pays émergents, l’enrichissement visible de la classe moyenne n’est socialement – et politiquement – pas tenable si rien n’est fait en faveur de ceux qui regardent passer le train de la prospérité sans pouvoir y monter. L’expérience du Brésil montre qu’un pays du Sud peut développer avec pertinence ses propres stratégies ; ce dernier a d’ailleurs lancé une coopération Sud-Sud pour le travail des enfants, en partenariat avec le BIT. Dans les instances internationales, cette expérience a fait évoluer le regard porté sur les services publics, en rappelant les bénéfices de bons équipements éducatifs. Au final, son mérite est d’avoir mis en évidence la nocivité du laissez-faire économique et d’avoir réhabilité le rôle de l’Etat social.

Pour autant, tout n’est pas réglé, ni au Brésil ni dans les très inégalitaires sociétés d’Amérique latine et d’Asie, qui continuent d’abriter des millions d’enfants actifs. Et l’on objectera, avec raison, que si les pays émergents ont les moyens de prendre des mesures en faveur de plusieurs dizaines de millions d’habitants, tel n’est pas le cas des pays moins avancés, comme ceux d’Afrique subsaharienne – seule région au monde où la main-d’œuvre enfantine continue d’augmenter (58,2 millions de moins de 14 ans en 2008, contre 49,3 millions en 2004, selon le BIT) ; plus d’un d’enfant sur quatre (28,4 %) travaille. Des micro-expériences de revenu minimum menées en Namibie et au Malawi ont montré, elles aussi, une amélioration des taux de scolarité. Les pays pauvres, qui dépendent de l’aide au développement et des transferts de fonds des migrants, ne disposent pas des budgets nécessaires pour lancer de telles politiques à grande échelle.

Mais tel n’est pas le cas de leurs bailleurs de fonds. Et ces institutions internationales, qui leur ont si longtemps imposé une amputation des dépenses sociales, avec de lourdes conséquences sur le niveau de pauvreté et le délabrement de l’école publique, seraient aujourd’hui bien inspirées de se raviser et d’aider massivement ces pays à emprunter la voie brésilienne. Ce n’est qu’à ce prix que la fin du travail des enfants cessera d’être une utopie hors de portée des pays du Sud, pour devenir, à terme, un objectif raisonnablement envisageable.

Bénédicte Manier

(1) Accélérer l’action contre le travail des enfants, BIT, Genève, 8 mai 2010.

(2) « Hausse de l’emploi vulnérable et de la pauvreté en 2009. Interview avec le chef de l’unité des tendances de l’emploi du BIT », BIT, Genève, 26 janvier 2010.

(3) L’essor des nouvelles technologies et de l’automobile en Asie a élargi les activités des petits travailleurs des décharges : en plus des métaux et des chiffons, il trient désormais les déchets informatiques et les pièces de voitures.

(4) Source : « Evaluating the impact of Brazil’s Bolsa familia : cash transfer programmes in comparative perspectives » (PDF), IPC - UNDP, Brasilia, 2007.

(5) « La fin du travail des enfants : un objectif à notre portée » (PDF), BIT, Genève, 2006.

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