4 février 2011

ARTE Reportage - Haïti , Nigeria , Tunisie (2011)

Haïti : une hésitante reconstruction
Un an après le tremblement de terre, Port au Prince et les villes touchées devraient ressembler à d'immenses chantiers. On en est loin, très loin.
La communauté internationale distribue son aide au compte goutte par crainte de la corruption. Les autorités haïtiennes s'en plaignent, mais ne font rien.
A l'occasion de la commémoration du premier anniversaire du séisme, elles viennent de identiques à celles construites en France dans les années 1950. Des projets qui ne tiennent aucun compte des habitudes et modes de vie des Haïtiens.
La Fondation des Architectes de l'Urgence a, pour sa part, adopté en Haïti une autre approche de la reconstruction. Elle construit des abris évolutifs, répare les maisons qui peuvent l'être selon les méthodes traditionnelles. Et surtout, elle tente de cartographier certains quartiers. Un travail de titan.

Nigéria : l'éternelle marée noire
C'est l'une des plus grandes catastrophes écologiques au monde.
Depuis plus d’un demi-siècle, une marée noire perpétuelle souille le delta du Niger. Une histoire qui a commencé en 1956 quand Shell, la compagnie historique, ouvrait son premier puits à Oloibiri.
Depuis, chaque année, l'équivalent d'un Exxon-Valdez, ce tanker de 180.000 tonnes échoué sur les côtes d'Alaska en 1989, se déverserait dans la mangrove. Résultat : un environnement dévasté, des populations locales incapables d'assurer leur subsistance et une rébellion qui menace la stabilité de la région.
A qui la faute ? Les écologistes dénoncent le laxisme des compagnies pétrolières et les avaries à répétition. Shell, Total, Agip, Chevron et les autres estiment que l'immense majorité des marées noires est due à des actes de sabotages sur les pipelines qui traversent le delta. Dans ce débat, le gouvernement ferme les yeux et se contente de toucher sa rente pétrolière qui assure 80% des revenus du pays.
La situation est telle que des groupes armés se sont formés pour réclamer une meilleure répartition des richesses. Kidnappings à la chaîne, sabotages à grande échelle, conflit ouvert avec l'armée…
Les habitants du delta sont pris entre deux feux et ne reçoivent de l'or noir que les fuites et les pollutions. Des villages entiers voient leur terre et leur mode de vie dévastés. Ils attendent souvent en vain des compensations que les compagnies pétrolières ne versent pas ou si peu.
Quel contraste avec le Golfe du Mexique où l'administration Obama et la pression internationale ont obligé BP à verser 20 milliards de dollars aux sinistrés ! Mais le delta du Niger n'est pas la Louisiane, l'Afrique n'est pas l'Amérique…
Le pétrole était une chance pour le Nigeria, il est devenu au fil des ans une véritable malédiction.

Temps de pose : « Au cœur de la révolte tunisienne »
Caroline Poiron, photographe freelance distribuée par le collectif de photographes Fédéphoto, s’est rendue en Tunisie du 10 au 20 janvier 2011. Arrivée à Tunis dès le début des manifestations, Caroline Poiron entend les rumeurs concernant la situation dans les campagnes et notamment l’annonce d’un chiffre de 52 morts à Kasserine, elle se rend dans cette petite ville du sud est du pays où elle assiste aux réactions de la population à la chute de Ben Ali, à la libération de l’ensemble des prisonniers de la ville et de l’arrestation de 45 policiers de la Garde présidentielle soupçonnés d’être les snipers qui ont tiré sur les manifestants.
Caroline Poiron construit ses reportages photographiques en suivant l'actualité internationale.
Son travail sur la maladie d'Alzheimer a été récompensé par le prix de la photographie documentaire et sociale.
En Russie, ses images témoignent de la lutte du peuple kalmouk contre la disparition de leur identité. En Turquie, de la violence envers la femme. Au Liban, de l'après guerre de 2006, et sur la fragilité d'un pays partagé entre les différentes communautés.
En 2010, Visa pour l’image à Perpignan expose son travail en Afghanistan, « Kandahar, terre sainte des talibans ». Ses reportages photos "l'Education et la traque des insurgés à Kandahar" et "la guerre contre l'école" ont été publiés dans Paris Match et La Vie.
(France, 2010, 42mn)
ARTE

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Nigeria : l'éternelle marée noire

Egypte : une armée formée et équipée par le Pentagone

par Manlio Dinucci*
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La mise en image de la situation actuelle en Egypte par les médias atlantistes assimile l’insurrection populaire à une guerre civile et érige l’armée en arbitre. C’est évidemment faux. Le régime du président Hosni Moubarak et son armée sont les produits de la politique des Etats-Unis dans la région et de leur soutien inconditionnel à Israël.

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La tribune des officiers supérieurs lors des exercices Bright Star 05/06 à Moubarak Military City. L’armée égyptienne est formée et équipée par les Etats-Unis pour mettre en oeuvre la paix séparée israélo-égyptienne.
L’image des chars d’assaut qui surveillent les centres névralgiques du Caire, entourés par la marée de manifestants, est emblématique. Ce sont des M1A1 Abrams, les terribles tanks états-uniens de dernière génération, qui sont fabriqués en Egypte sur la base d’un accord de coproduction. Ils symbolisent à quel point les Etats-Unis se sont engagés dans la construction des forces armées égyptiennes et l’ampleur de la confiance qu’ils ont accordée au régime de Moubarak. En trente ans, Washington lui a fourni des aides militaires pour une valeur d’environ 60 milliards de dollars, selon les chiffres officiels, à quoi se sont ajoutés d’autres financements secrets.

Actuellement le régime de Moubarak reçoit des USA environ 2 milliards de dollars annuels, se plaçant ainsi parmi les principaux bénéficiaires après Israël. La majeure partie de cette somme est dépensée dans l’achat d’armes états-uniennes. Comme leur valeur dépasse la disponibilité financière du gouvernement égyptien, celui-ci a accumulé une dette envers les Etats-Unis. Mais Washington a été généreux : en 1990, pour récompenser l’Egypte de sa participation à l’imminente guerre contre l’Irak, il lui a accordé une remise de dette militaire de 7 milliards de dollars. Dix ans après, il lui a concédé un crédit extraordinaire de 3,2 milliards de dollars pour la modernisation des forces armées : celles-ci ont ainsi pu acquérir 24 chasseurs-bombardiers F-16 de dernière génération, 3 batteries de missiles Patriot et d’autres systèmes d’armes avancés. Le Pentagone a en outre fourni aux forces armées égyptiennes des armes qu’il a en excédent, ou qui sont remplacées par d’autres de nouvelle génération, pour une valeur annuelle de centaines de millions de dollars. En même temps il a entraîné des officiers et des soldats égyptiens, surtout des forces spéciales, en organisant tous les deux ans l’opération Bright Star, une grande manœuvre qui se déroule en Egypte avec la participation d’environ 25 000 militaires états-uniens.

De façon significative, dans les commandements établis par le Pentagone à l’échelle mondiale, l’Egypte de Moubarak n’entre pas dans le Commandement Afrique (AfriCom), mais a été détaché du continent pour être annexé au Commandement Central (CentCom), dont l’aire de responsabilité couvre le Proche-Orient pétrolier. L’Egypte, explique le CentCom, « joue un rôle clé dans l’exercice d’une influence stabilisatrice au Proche-Orient », en particulier pour « faire face à l’instabilité croissante de Gaza ». Le CentCom continue donc à opérer en contact étroit avec les forces égyptiennes pour « bloquer les envois illicites d’armes aux extrémistes à Gaza, et pour empêcher que l’instabilité de Gaza ne se propage en Egypte et au-delà ». Le gouvernement égyptien, de fait, doit « faire face à une menace extrémiste interne ». L’aide extérieure états-unienne est donc « fondamentale pour renforcer le gouvernement égyptien ».

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L’US Army a formé les militaires égyptiens aux combats de rue (ici lors des exercices à Mubarak Military City). Le soutien stratégique de l’Egypte à Israël interdit toute forme de démocratie dans un pays où la population est majoritairement opposée au projet sioniste. Il exige l’organisation par les Etats-Unis d’une dictature militaire.
Dans ce tableau, le thème de la dernière manœuvre Bright Star est significatif : « Des opérations militaires en terrain urbain ». Dans la manœuvre, conduite en octobre 2009 sous la direction du Pentagone et avec la participation de forces spéciales états-uniennes, des forces égyptiennes ont été entraînées à combattre une guerre non pas dans le désert mais à l’intérieur d’une grande métropole. La Bright Star s’est déroulée dans la Moubarak Military City, le camp militaire construit exprès pour cette manœuvre, à quoi on a donné évidemment le nom du dictateur.
Tout est prévu, donc, pour affronter la « menace extrémiste intérieure ». Sauf le fait que celle-ci a pris les dimensions d’une insurrection populaire. Sauf le fait qu’on ne sait pas comment vont se comporter ces militaires, en grande partie conscrits, qui à bord des chars d’assaut états-uniens made in Egypt, devraient assurer que l’Egypte, une fois Moubarak déchu, reste dans la sphère d’influence états-unienne.



 Manlio Dinucci
Géographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.), Zanichelli (2008) ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, DeriveApprodi (2005).
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Traduction Marie-Ange Patrizio
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Source Il Manifesto (Italie)
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Le gouvernement fait adopter en catimini un amendement à la loi Hadopi

par Christophe Auffray
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L’amendement adopté lors d’une séance tardive à l’Assemblée permet désormais à la Haute autorité de financer des projets issus du secteur privé et relevant de ses missions, notamment sur le filtrage et l'offre légale. L’opposition et la Commission des lois dénoncent un cavalier législatif et se tournent vers le Conseil constitutionnel.
 
Le gouvernement n'était visiblement pas encore satisfait du texte de la loi Hadopi. En effet, hier, lors d'une séance tardive à l'Assemblée nationale, il a soumis au vote un amendement et obtenu son adoption - malgré l'avis défavorable de la Commission des lois, non consultée au préalable.
« Elle [Ndlr : La Hadopi] peut engager toute action de sensibilisation des consommateurs et des acteurs économiques dans les domaines énumérés aux alinéas précédents, et apporter son soutien à des projets innovants de recherche et d'expérimentation, conduits par des personnes publiques ou privées et dont la réalisation concourt à la mise en oeuvre de la mission qui lui a été assignée au 1° de l'article L. 331-13 » ajoute ainsi l'amendement.

Un risque constitutionnel pris par le gouvernement
Dans un exposé sommaire, le gouvernement rappelle que la Hadopi est tenue notamment de remplir des missions en faveur de la promotion de l'offre légale (labellisation et référencement des offres) et « d'évaluer les expérimentations conduites dans le domaine des technologies de reconnaissance des contenus et de filtrage, enfin, d'identifier et d'étudier les modalités techniques permettant l'usage illicite des oeuvres protégées par le droit d'auteur et de proposer des solutions visant à y remédier. »
Mais selon le gouvernement, des incertitudes demeuraient, que son amendement viendrait donc lever en donnant désormais la possibilité à la Hadopi, dans le cadre de ces missions, d'apporter « son soutien à des projets innovants de recherche et d'expérimentation, conduits par des personnes publiques ou privées. »
En clair, cette autorité administrative peut désormais recourir à son budget (12 millions d'euros en 2011) pour financer des initiatives issues des secteurs public et privé, et correspondant à ses missions.
Dénoncé par l'opposition comme un cavalier législatif, dans une vidéo mise en ligne par Numerama, cet amendement s'est glissé à la faveur de l'examen, en deuxième lecture, du texte de « simplification et d'amélioration de la qualité du droit ».

Un marché ouvert au profit d'entreprises privées dénonce le PS
Plusieurs députés se sont interrogés sur la pertinence de cet amendement, étendant la mission de la Hadopi et lui permettant, d'une certaine façon, d'externaliser certaines de ses tâches, et ce à l'occasion d'un un texte de loi consacré à la simplification du droit.
« Je pense qu'il pose quand même un problème au regard de la jurisprudence du Conseil constitutionnel dans la mesure où il apparaît comme mettant en place un dispositif nouveau en seconde lecture, qui ne nous parait pas bien connecté au texte que nous avions examiné en première lecture. Nous avons donc pensé qu'il y avait là un risque constitutionnel et nous pensons qu'il serait plus prudent de retirer cet amendement » a souligné le représentant de la Commission des lois.
« Cet amendement n'a rien à voir avec la simplification du droit puisqu'on parle de la loi Hadopi (...) cet amendement parle de clarification alors que ce soir nous parlons de simplification. Ce n'est pas la même chose. Pour moi cet amendement n'a rien à faire dans ce texte de simplification et je souhaiterai aussi qu'il soit retiré » a quant à lui argué le député Lionel Tardy (UMP).

Selon Franck Riester, clarification d'une loi est simplification du droit
Le groupe PS a d'abord indiqué qu'il saisirait le Conseil constitutionnel, s'agissant ici d'un cavalier législatif. Mais il a aussi relevé un "deuxième problème".
« Quand on lit ce texte, on se dit que vous ouvrez un marché, c'est-à-dire la possibilité pour Hadopi d'utiliser ses moyens pour faire des actions de promotion, y compris en payant des personnes morales de droit privé, soit des entreprises, pour remplir ses missions (...) Nous ne sommes pas dans la clarification du droit, mais l'ouverture de droits pour quelques autres » a critiqué le député PS Alain Vidalies.
Comme souligné par l'opposition, cet amendement à la loi Hadopi, permet théoriquement, et par exemple, à des sociétés privées de l'industrie musicale ou du cinéma de mener des projets dans le domaine du filtrage, et d'obtenir un financement par des fonds publics.
Hormis par le biais d'un exposé sommaire, le gouvernement n'a pas apporté plus de précisions quant à l'objectif visé par cet amendement. Le député de la majorité, rapporteur de la loi Hadopi et également membre du Collège de la Haute Autorité, Franck Riester a néanmoins défendu la démarche du gouvernement, estimant que clarification était simplification.

La Somalie, piraterie et affairisme

par Simon Minkowski
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La Somalie s’est rappelée à nous ces deux dernières années grâce aux spectaculaires actes de piraterie maritime. Ce pays, complètement échoué depuis 1990, oublié depuis le fiasco américain de la bataille de Mogadiscio en octobre 1993 et le retrait précipité des casques bleus onusiens en mars 1995, incarne aujourd’hui l’échec de la communauté internationale. Pourtant, même sans Etat, la Somalie est l’une des économies les plus dynamiques de la région…
Depuis 2008, l’Union européenne est présente au large des côtes somaliennes à travers l’opération « Atalante » (EUNAVFOR), aux côtés des Etats-Unis et de l’OTAN et de pays présents à titre individuel (Chine, Russie, Inde, Iran, Japon…). Soit une trentaine de navires de guerre couvrant une surface supérieure à celle de la mer Méditerranée. Malgré ce déploiement, les attaques des pirates n’ont jamais été aussi nombreuses qu’en 2010, et les premières semaines de l’année 2011, bien que marquées par quelques interceptions et libérations réussies, ne semblent pas montrer d’inflexion (il y aurait aujourd’hui 1 181 membres d’équipage retenus en otages le long des côtes somaliennes).
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Les dynamiques somaliennes
Cartographie : François Prosper
Les attaques s’effectuent de plus en plus loin du littoral (là où la surveillance maritime s’estompe), jusqu’à 1 500 kilomètres des côtes africaines, soit entre les Seychelles et Maldives vers l’est, et jusqu’au canal du Mozambique au sud. Les groupes de pirates, dont les moyens logistiques sont toujours plus sophistiqués, notamment grâce aux sommes récoltées par les rançons (bateaux rapides, moyens de communication et de géolocalisation modernes), montent maintenant de véritables opérations militaires élaborées, cachant difficilement des soutiens financiers et logistiques régionaux. Désormais, les pirates n’hésitent plus à s’attaquer à des navires de très grande taille, comme le super tanker Maran Centaurus, qui transportait deux millions de barils de brut à destination des Etats-Unis en novembre 2009.

Une « approche globale » pour dépasser la piraterie

Mais la piraterie n’est que la partie la plus visible de la question somalienne. Depuis peu, la communauté internationale commence à repenser la situation en termes d’« approche globale » [1], avec tout un volet concentré sur la situation à terre. Soutenue par l’ONU, l’Union africaine (UA) et les Etats-Unis, l’UE s’est engagée dans une mission de formation de soldats somaliens en Ouganda, au profit du gouvernement fédéral de transition (GFT). Environ 140 formateurs européens, épaulés par une importante logistique américaine, ont commencé en avril 2010 à former deux contingents de 2 000 soldats sur deux sessions de six mois chacune. C’est un tournant dans l’action stratégique menée par les 27 en Somalie.
Il y a en effet urgence. Depuis le retrait des troupes éthiopiennes en janvier 2009, la Somalie est en proie à une grande violence, rarement égalée, même dans les pires moments de la guerre civile. L’influence du GFT du président Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, islamiste modéré, est réduite à quelques quartiers de Mogadiscio, au port maritime et à l’aéroport, sous la protection d’environ 8 000 soldats burundais et ougandais de l’UA. Kampala a d’ailleurs payé chèrement cet engagement, en juillet 2010, avec deux attentats simultanés dans la capitale ougandaise. Le reste de Mogadiscio est sous contrôle d’une nébuleuse de clans opportunistes et de formations islamistes radicales et souvent rivales, dont les Shebab sont l’expression la plus médiatisée.
Quant au reste du pays, il est totalement divisé : au nord, le Somaliland, territoire indépendant depuis 1991 mais non reconnu par la communauté internationale, jouit d’une certaine stabilité et d’un développement remarquable au milieu du chaos somalien (lire Gérard Prunier, « Le Somaliland, une exception africaine », Le Monde diplomatique, octobre 2010). C’est donc assez logiquement qu’il reste sourd aux appels à l’unité nationale lancés par le GFT, aidé en cela par la tenue – exemplaire – de la dernière élection présidentielle de juin 2010. Le futur statut du Sud-Soudan, après le référendum de janvier 2011, pourrait aussi accélérer la reconnaissance officielle de l’indépendance de ce territoire.
Au nord-est, son voisin le Puntland, territoire semi-autonome, a connu ces dernières années une instabilité structurelle propice au développement d’activités illicites. La plupart des gangs de pirates en sont originaires, ainsi que les trafiquants de clandestins à destination du Yémen depuis le port de Bosasso (lire « Migrants oubliés du Yémen », par William Spindler, décembre 2010).
A cette partition de fait, il convient d’ajouter la présence inquiétante, bien qu’embryonnaire encore, de cellules proches d’Al-Qaida et qui pourraient agir dans toute l’Afrique orientale. Ces groupes plus ou moins structurés évoluent actuellement dans ce labyrinthe de petits territoires hétérogènes qu’est le Sud somalien (du Mudug, au centre, au Juba, au sud, à la frontière avec le Kenya).
Enfin, le jeu des puissances des Etats voisins constitue un autre facteur de déstabilisation chronique pour le pays, en particulier avec l’Ethiopie et l’Erythrée qui y reproduisent une sorte de mini-guerre froide régionale (proxy war).
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Corne de l’Afrique, trois décennies de famines et de conflits
Cartographie : Philippe Rekacewicz, « Un monde à l’envers », Atlas du Monde diplomatique 2009.

Le dynamisme « façon somalienne »

Pourtant, en dépit de ce sombre tableau, la Somalie ne se résume pas à un Etat désintégré, sans structure ni avenir. Le pays dispose même d’un certain potentiel et d’atouts qui pourraient constituer un terreau favorable pour la reconstruction.
Malgré ses divisions, la population somalienne montre un certain dynamisme quand il s’agit d’affaires. Les Somali, disséminés dans toute la Corne de l’Afrique, et plus loin au travers de la diaspora, se révèlent de redoutables businessmen, habitués à fonctionner en réseaux de toutes sortes : claniques, communautaires, économiques… avec toutefois une forte propension à l’illicite. L’importante diaspora somalienne, installée principalement dans le Golfe, en Europe du Nord et aux Etats-Unis, envoie chaque année à son pays d’origine environ 2 milliards de dollars, à travers un système de transfert de fonds, les Hawilad, ou Hawala (voir ci-dessous). Modernisé grâce à des réseaux efficaces de téléphonie mobile et d’Internet, ce système traditionnel a donné naissance à de grandes structures spécialisées qui représentent des exemples de réussite commerciale, comme Dahabshiil ou Amal, sociétés somaliennes aujourd’hui basées à Dubaï.
Ce développement des Hawala a permis à la Somalie de se doter d’un réseau très concurrentiel (et donc très bon marché) d’opérateurs de téléphonie mobile et de fournisseurs d’accès à Internet. En l’absence de tout réseau national et public, tous les acteurs en ayant un besoin vital ont intérêt à préserver ces infrastructures de services. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) parle même de « lifeline » locale (ligne vitale).
La dérégulation totale du marché somalien en fait un espace commercial de premier choix, l’expression ultime de l’ultralibéralisme. Le pays fonctionne comme une large zone détaxée à la jonction de l’Afrique, du Golfe et du Proche-Orient, et voit transiter toutes sortes de marchandises, depuis le bétail (moutons, chameaux) à destination du Proche-Orient et du Golfe jusqu’aux produits manufacturés en provenance de Dubaï et à destination d’Afrique de l’Est, dont une bonne partie pour les pays enclavés des Grands Lacs.
La frontière entre le licite et l’illicite est ténue en Somalie. La multiplication des trafics en tout genre le confirme : arrivages quotidiens de khat depuis le Yémen et l’Ethiopie (prohibé en Somalie par l’Union des tribunaux islamiques), trafic de clandestins vers le Yémen et l’Arabie saoudite, trafic d’armes en provenance du Yémen [2] vers la Somalie ou en transit vers le Kenya et l’Ethiopie...
La Somalie exporte ses propres productions, bananes vers le Kenya et charbon de bois vers le Proche-Orient et le Golfe (ce qui représente le coup de grâce aux maigres forêts d’acacias au sud du pays). Grâce à cette forme particulière de vitalité, et bien que sans banque centrale depuis bientôt vingt ans, le shilling somalien est une monnaie relativement stable, soutenue par la demande et les échanges commerciaux.
Cette exubérance va même jusqu’à déstabiliser les fragiles économies des pays voisins. Ainsi, le Kenya doit faire face à un afflux massif de liquidités, provenant semble-t-il du très lucratif business de la piraterie, véhiculées par la communauté somalienne. Le grand port de Mombasa connaît depuis quelques mois un boom de constructions immobilières ; c’est une des plus grandes lessiveuses de l’argent de la piraterie. Les sommes cumulées des rançons sont estimées à plusieurs centaines de millions de dollars, qu’il faut bien pouvoir blanchir d’une manière ou d’une autre…
Car, bien entendu, le miracle somalien ne vaut que pour ceux qui peuvent y mettre le prix, y faire fonctionner leur réseau, et toujours en bons termes avec les milices et leurs warlords capricieux. La société restant fondamentalement inégalitaire, une très grande partie des Somaliens vivent en marge de ces flux et toujours dans une grande détresse, aussi bien alimentaire que sécuritaire.
La situation somalienne est donc plus complexe que ne le laisse paraître le problème de la piraterie. Elle est paradoxale, à la fois globalisée et micro-locale, informelle et ultra-codifiée, juteuse mais profondément injuste. Les chancelleries occidentales semblent mieux prendre en compte cette réalité plurielle, et révisent leurs approches. Il n’est plus certain que le soutien inconditionnel au GFT soit encore une option pertinente, qu’il s’agisse d’une meilleure articulation de la réponse militaire maritime et terrestre, d’une vision plus précise de la scène islamiste ou d’une lecture davantage « fédéraliste », puisque l’« Etat centralisé » n’est désormais plus qu’une vue de l’esprit.
Simon Minkowski est consultant en intelligence stratégique. François Prosper est graphiste, illustrateur et cartographe.
Les Somaliens de l’extérieur
La diaspora somali représente environ un million de personnes sur une population totale estimée à neuf millions. Elle est principalement localisée dans les pays du Golfe et d’Afrique de l’Est (notamment dans des camps de réfugiés en Ethiopie, au Kenya, à Djibouti et au Yémen), en Australie, en Europe du Nord (Royaume-Uni et pays scandinaves) et en Amérique du Nord (dont une importante communauté à Minneapolis). Diaspora internationale à laquelle il faut ajouter 1,5 million de déplacés (en 2009) à l’intérieur même du pays.
Toutes ces communautés alimentent un vaste réseau de transfert de fonds vers le pays, que ce soit pour soutenir la famille restée sur place ou pour financer une affaire ou un projet local.
La très grande majorité de ces transferts sont effectués par téléphone ou Internet, au moyen de simples messages, dont les échanges sont centralisés par des hawala, des compagnies spécialisées basées pour la plupart à Dubaï. Ces transferts ont pris une importance considérable depuis le début de la guerre civile et l’effondrement de l’économie formelle. Ils représenteraient un volume d’environ 2 milliards de dollars par an, une véritable manne pour le pays. Pourtant, cette source n’alimente pas le pays de manière uniforme : les lignes de fracture claniques se retrouvent ici aussi, au détriment de la reconstruction politique. Les hommes d’affaires investissent dans des projets de développement locaux, subventionnant ainsi au passage leur clan d’origine et sa milice, ce qui correspond rarement avec le calendrier politique et économique du Gouvernement fédéral de transition (GFT).
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La diaspora somalienne
Cartographie : François Prosper
Ce qui est inquiétant, c’est que cette diaspora a une propension à soutenir les éléments les plus radicaux de l’insurrection locale, parmi lesquels les Shebab. En 2009, dans la communauté de Minneapolis, ce sont ainsi plusieurs dizaines de jeunes Américains d’origine somali, parfois mineurs, qui ont quitté le territoire américain, souvent à l’insu de leur famille, pour aller rejoindre un jihad mythifié, vendu par des prêcheurs-recruteurs enkystés au sein de cette communauté.
Une fois à Mogadiscio, la réalité est évidemment bien moins romantique pour ces jeunes dont c’est en général le premier séjour en Somalie. A leur arrivée, ils sont embrigadés et manipulés (leur famille américaine est parfois même rackettée). C’est ainsi qu’on a pu retrouver de jeunes Américains d’origine somali parmi les participants à certains attentats kamikazes perpétrés par les Shebab. Il y a donc un double enjeu pour Washington dans la limitation de la pénétration de cette communauté par des prêcheurs radicaux : éviter le départ de ressortissants pour un jihad fantasmé, mais aussi empêcher que ce terreau sensible ne produise des cellules terroristes actives cette fois-ci sur le sol américain.

Notes

[1] Lire le rapport de M. Jack Lang, conseiller spécial pour les questions juridiques liées à la piraterie au large de la Somalie (téléchargeable sur ce site).
[2] NDLR : Au sujet des trafics d’armes au Yémen, lire les révélations de WikiLeaks rapportées par le blog de Foreign Policy : « What’s a few million Kalashnikovs between friends ? », 3 février 2011.
A consulter
- Le chef de l’ONU appelle à orchestrer la réponse face à la piraterie
Centre d’actualités de l’ONU — 3 février — « La piraterie constitue une menace mondiale. Elle semble être plus forte que les efforts de la communauté internationale pour l’endiguer. C’est pourquoi je salue la décision de l’Organisation maritime internationale (OMI) d’accorder une attention particulière à la piraterie au cours de l’année à venir », a déclaré jeudi le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-mon, à Londres.
- La Somalie au bord d’une crise majeure à cause de la sécheresse
Centre d’actualités de l’ONU — 2 février — Arrivée lundi au Kenya pour une mission de trois jours dans la Corne de l’Afrique, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, s’est rendue mercredi en Somalie dans la région du Puntland où elle s’est inquiétée de l’impact de la sécheresse qui vient s’ajouter à la guerre. Selon la chef de l’humanitaire de l’ONU, le pays est au bord d’une crise majeure si les pluies d’avril ne tombent pas.

Zeitgeist 3 - Moving forward (Vostfr ) (Documentaire)

http://www.zeitgeistmovie.com

 Zeitgeist : Moving Forward est un long-métrage documentaire, réalisé par Peter Joseph,  qui présentera une situation qui rendra nécessaire la transition en dehors de l’actuel paradigme monétaire socio-économique qui gouverne notre société actuellement.  Ce sujet va transcender les questions de relativisme culturel et d’idéologie traditionnelle afin de relier les attributs “vitaux” empiriques et centraux de la survie humaine et sociale, en extrapolant ces lois naturelles immuables au sein d’un nouveau paradigme durable appelée une “Économie Basée sur les Ressources”.

Ce film mettra en vedette des experts dans les domaines de la santé publique, l'anthropologie, la neurobiologie, l'économie, l'énergie, technologie, les sciences sociales et d'autres sujets pertinents qui ont trait à l'exploitation sociale et de la culture. Les trois thèmes centraux du travail sont le comportement humain, économie monétaire, et de sciences appliquées.
Mettez-les ensemble le travail crée un modèle de compréhension du paradigme social actuel, pourquoi il est essentiel de déplacer hors de lui - couplée à une nouvelle approche radicale et sociale et pratique basée sur une compréhension avancée qui permettrait de résoudre les problèmes actuels sociaux auxquels font face le monde aujourd'hui.
 Une des caractéristiques uniques de ce travail, qui la sépare dans le style de la plupart des documentaires, c'est que il a un parallèle dramatique / thème du cinéma, avec des acteurs remarquables, qui joue de manière abstraite des gestes différents liés au message général du film. Les travaux ont aussi vigoureusement emploie 2d et 3d de nombreux résumés visuels / animations, en retournant à la norme, l'orientation documentaire traditionnel que le fondation.



Zeitgeist: Moving Forward, by director Peter Joseph, is a feature length documentary work which will present a case for a needed transition out of the current socioeconomic monetary paradigm which governs the entire world society.
This subject matter will transcend the issues of cultural relativism and traditional ideology and move to relate the core, empirical "life ground" attributes of human and social survival, extrapolating those immutable natural laws into a new sustainable social paradigm called a "Resource-Based Economy".

This film will feature experts in the fields of public health, anthropology, neurobiology, economics, energy , technology, social science and other relevant subjects which relate to social operation and culture.
The three central themes of the work are Human Behavior, Monetary Economics, and Applied Science.
Put together the work creates a model of understanding the current social paradigm; why it is critical to move out of it - coupled with a new, radical, yet practical social approach based on advanced understandingswhich would resolve the current social woes facing the world today.
One of the unique attributes of this work, which separates it in style from most documentaries, is that it has a parallel dramatic/cinematic theme, with notable actors, which abstractly plays out various gestures related to the overall message of the film. The work also vigorously employs numerous 2d and 3dvisual abstracts/animations, while returning to the standard, traditional documentary orientation as the foundation.

Zeitgeist 3 - Moving forward (Vostfr ) DIRECT LINK

1 février 2011

Le dessous des cartes - Les paradis fiscaux

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Les paradis fiscaux jouent un rôle essentiel dans la globalisation des échanges financiers mais justement du fait même de cette ampleur, ils en menacent l’architecture et parfois même la stabilité.
On l’a vu avec la crise financière qui est devenue économique 2008/2010, cela a plongé le monde dans la récession, mis des dizaines de milliers de gens au chômage et, on a souvent mis en cause justement ces paradis fiscaux.
Alors, j’ai eu envie d’y voir un petit peu plus clair : entre réels besoins financiers, petites tricheries et grands arrangements spéculatifs.

Cartes

Les paradis fiscaux en 2000

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Les paradis fiscaux en 2000
Un premier essai de définition, à partir de l’année 2000, repérait 52 États et territoires pouvant être qualifiés de « paradis fiscaux ».
Ce calcul vient de trois organismes internationaux d’évaluation et de régulation : l’OCDE, le Forum de stabilité financière, et le Groupe d’action financière.

 Alors, vous l’avez remarqué ce n’est pas très facile de définir de façon nette et précise qui sont les paradis fiscaux.
Les efforts de transparence que l’on repère ici et là, semblent plus correspondre à des stratégies de communication qu’à une réelle volonté de changer les choses.
Pourtant, ce ne serait pas très difficile de façon pratique et réglementaire d’interdire les paradis fiscaux.
Il suffirait que les grandes places financières internationales comme Tokyo, New York, Londres, Shanghai décident d’interdire toutes transactions à destination ou en provenance des paradis fiscaux.
Sauf que les choses évidemment, sont plus compliquées que cela, d’abord il faut rappeler que beaucoup de paradis fiscaux sont des Etats souverains, or la fiscalité relève de la souveraineté de l’Etat.
Deuxièmement, le manque de transparence rend difficile l’identification justement du paradis fiscal.
Et puis troisièmement, il y a un très grand nombre d’acteurs qui tirent profit de ces mécanismes et qui n’ont pas forcément envie qu’ils disparaissent.


L'État américain contre les paradis fiscaux.

levin.senate.gov/newsroom/supporting/2009/PSI.GAOtaxhavensreport.011609.pdf
Aux États-Unis, Le président a engagé la bataille contre les parsis discaux et les centres financiers "offshore" (www.whitehouse.gov/the_press_office/LEVELING-THE-PLAYING-FIELD-CURBING-TAX-HAVENS-AND-REMOVING-TAX-INCENTIVES-FOR-SHIFTING-JOBS-OVERSEAS)/
Le rapport 2004 des sénateurs Dorgan et Levin réalisé pour le "General Accounting Office" indique que la société Halliburton, qui avait 534 millions de dollars de contrats avec le gouvernement fédéral, possédait 17 filiales dans des paradis fiscaux. Les 700 milliards de dollars les recettes en devises réalisés par les grandes entreprises n'auront rapportés à l'État qu'environ 16 milliards de dollars, soit un taux d'imposition moyen d'environ 2,3%.
Les sénateurs ont réactualisé leur rapport en 2009 : les 100 entreprises étudiées ici ont un total de 464 filiales dans des paradis fiscaux.


Évasion fiscale à la mode suisse.

www.evb.ch/fr/p5103.html
Le 15 novembre 2010, l’autorité fiscale américaine IRS avait retiré complètement et définitivement la procédure dite "John Doe Summons" contre la plus grande banque suisse, UBS, après qu'elle ait versé 780 millions de dollars d'amende à l'État américain et après que la Suisse ait livré la plus grande partie des dossiers concernés par la demande d’entraide administrative. Le site de l'office fédéral de la justice en rappelle les moments clés (www.bj.admin.ch/bj/fr/home/themen/wirtschaft/fallubs.html).
La Déclaration de Berne (DB) (allemand Erklärung von Bern, italien Dichiarazione di Berna) est une association indépendante, née en Suisse en 1968, œuvrant pour un monde plus juste par l'amélioration des relations politiques et économiques entre la Suisse et les pays en développement. Elle offre sur son portail une étude rassemblant à disposition du public des articles traitant des paradis fiscaux et judiciaires. Le site rappelle, à l'occasion de la récente l'affaire Ben Ali, que la loi sur le blanchiment d’argent suisse n'est pas sans lacunes et demande moins d'opacité.


Jersey : premier pourvoyeur de bananes en Europe.

ccfd-terresolidaire.org/
En avril 2009, le Premier Ministre Gordon Brown exprimait fermement :"L’ère du secret bancaire est révolue". Le CCFD-Terre Solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement), en 12 questions, fait le bilan en avril 2010 des promesses des chefs de gouvernement anglais, français et américain au G20 de Londres.
À la veille des sommets G8 ET G20 qui seront présidés par la France, le CCFD-Terre Solidaire livre un rapport réalisé dans le cadre du consortium qui regroupe six ONG européennes : BWP, CRBM, Eurodad, Glopolis et WEED. (www.regulatefinancefordevelopment.org/) et inspiré des travaux des spécialistes que sont Christian Chavagneux, Ronen Palan et Richard Murphy.
Ce rapport intitulé « L'économie déboussolée » met en lumière les distorsions entre l'économie réelle et les indicateurs qui guident le G20 et les Institutions financières internationales. Investissement, commerce, épargne, productivité ... le rapport, à partir d'un minutieux travail d'étude des rapports d'activités des 50 principales entreprises européennes, démontre comment la place de la finance offshore rend toute mesure de ces indicateurs impossible. Le site de l'association, cinquantenaire, propose le rapport et une campagne :"aidons l'argent à quitter les paradis fiscaux".
La plus grande ONG française de solidarité internationale rappelle que les pays en développement sont les principales victimes des paradis fiscaux.


Flux financiers illicites et développement

www.asso-sherpa.org/nos-programmes/ffid
SHERPA, association basée à Paris, a été créée en 2001 en vue de protéger et défendre les populations victimes de crimes économiques. L’association rassemble des juristes et des avocats venus de divers horizons, et travaille en étroite collaboration avec de nombreuses organisations de la société civile à travers le monde dont notamment la Task Force on Economic Integrity and Economic Development ( www.financialtaskforce.org/) ou Transparency International (www.transparency.org). Sherpa trace les flux financiers illicites et initie des actions judiciaires en vue d’obtenir leur recouvrement.


Le trou noir de la finance mondiale

www.transparence-france.org/ewb_pages/p/paradis_fiscaux_judiciaires.php
Grégory Ngbwa Mintsa a été récompensé par le Prix de l’Intégrité 2010 de l’ONG Transparency International lors de la 14e "International Anti-corruption Conference" (IAAC) à Bangkok, en Thaïlande (14iacc.org/). Face à la crise financière, Transparency International France renouvelle son appel pour un renforcement du contrôle des paradis fiscaux et judiciaires et s'attaquer ainsi au "trou noir" de la finance mondiale. L'association, dont le siège est à Berlin, publie aussi son rapport annuel "Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2010" qui classe 178 pays selon les niveaux de corruption perçus par les milieux d'affaires. Le site international en propose des commentaires en vidéo.

31 janvier 2011

Collapse (Vostfr) : Documentaire

http://www.collapsemovie.com

 par Martin Gignac
PERMALINK

Place à l'excellent documentaire «Collapse» qui suit les théories d'un illuminé paranoïaque... ou d'un génial visionnaire.


Qui est Michael Ruppert? C'est un ancien flic de la région de Los Angeles et un journaliste en herbe qui prend un malin plaisir à décortiquer le monde actuel. De son propre aveu, il avait prédit la présente crise économique et il annonce maintenant quelques calamités futures. L'avenir n'est pas rose, et les problèmes d'hier et d'aujourd'hui risquent de peser beaucoup dans l'appréhension de demain.
Le documentaire contemporain suit quelques voies tracées par des figures aussi populaires que Michael Moore et Raymond Depardon. Un des maîtres en la matière demeure Errol Morris, qui a signé de brillants ouvrages comme «The Thin Blue Line», «The Fog of War» et «Standard Operating Procedure». Son rythme est actif sans être tape-à-l'oeil, multipliant les sources d'informations (archives, télévision, Internet, etc.) et les commentaires musclés. Une avalanche de mots qui existent pour mettre à jour une thématique ou une problématique dans une démonstration implacable qui maintient constamment l'intérêt.
C'est justement dans cette perspective que se dessine ce pertinent «Collapse». L'hommage est sincère et senti sans être maniéré ou opportuniste. Il s'exprime jusque dans les choix musicaux du tandem Didier Leplae et Joe Wong qui n'hésitent pas à s'inspirer fortement du travail de Philip Glass et de Danny Elfman. Retournant aux «faits» après sa remarquable fiction «The Pool» qui s'avérait nettement plus intéressante et poignante que le surestimé «Slumdog Millionaire», Chris Smith n'a pas pour autant renouer avec l'esthétisme de ses précédents «The Big One» et «American Movie», si ce n'est dans sa façon de donner la parole à des êtres marginalisés. Il le fait à nouveau en s'arrangeant pour meubler les temps morts, rendant cinématographique un sujet qui l'est difficilement.
La seule version de Ruppert est présentée et ce n'est pas un hasard. Le cinéaste veut confronter le spectateur, l'obligeant à analyser les dires de sa source afin de déterminer si cela a du sens ou non. Un exercice qui pourrait s'avérer périlleux si le cinéphile veut seulement se divertir (pour cela, «Avatar» est toujours à l'affiche), mais qui devient un rare oasis en ces temps obscurs où la politique, l'économie et l'environnement sont éclipsés par les désastres à Haïti, la dernière saison de «Lost» ou les déboires des Canadiens de Montréal.
Traitant intelligemment son sujet, le montrant avec nuances, trouvant même un moyen de créer une brèche dans son jardin secret pour mieux revenir aux exposés en place, Chris Smith a réussi à soutirer le maximum de son intervenant controversé, dont les discours radicaux risquent de beaucoup faire parler dans les chaumières. Selon les yeux de Michael Ruppert, l'humanité semble courir à sa perte, et ses dires, apocalyptiques, en font un des ouvrages les plus horrifiques des dernières années, en compagnie de «An Inconvenient Truth» et la prémisse de «The Age of Stupid». Lorsque ce sont les documentaires qui font peur, il y a nécessairement anguille sous roche.

DIRECT LINK : Collapse (Vostfr)

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