20 septembre 2008

Les Occidentaux dénient que la Géorgie a procédé à un génocide

Entretien avec l’ambassadeur de Russie à l’ONU
Valery Loshchinin : les Occidentaux dénient que la Géorgie a procédé à un génocide

Alors que, sans aucun esprit critique, les médias occidentaux véhiculent une vision unilatérale du conflit géorgien, Horizons et débats a interrogé l’ambassadeur de Russie aux Nations Unies. Ses réponses font apparaître un point de vue cohérent et mesuré, aux antipodes de la prétendue « volonté de puissance retrouvée » que les médias occidentaux prêtent à la Russie.


2 septembre 2008

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Des Ossètes se terrent dans la cave de leur immeuble pour échapper aux bombardements géorgiens (Photo : Ria-Novosti)

Horizons et débats : La première question concerne le conflit de Géorgie. Nous aimerions savoir ce qui s’y passe, les médias de l’Ouest prétendant que la Russie est coupable. Ce que la Géorgie a fait ne prête pas à discussion. Nous désirons des informations pour nos lecteurs, nous voulons leur dire ce qui se passe réellement dans la région

S. Exc. Valery Loshchinin [1] : Merci de votre visite. Il est important que vous souhaitiez des informations honnêtes. C’est important, si l’on considère ce qui se passe dans les médias occidentaux. Cela suscite quantité de questions sur la liberté de la presse dans les médias occidentaux, car il s’agit d’une campagne de propagande contre la Russie. Cette campagne infondée contrevient aux normes de l’information honnête et indépendante ; elle sape les valeurs démocratiques. La réalité est différente. Vous avez mentionné le conflit entre la Russie et la Géorgie. Il s’agit d’un conflit entre la Géorgie d’une part, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie d’autre part. Il ne date pas d’hier, mais remonte à plusieurs ­siècles. Il n’a jamais cessé. Durant les seize dernières années, on a observé une paix fragile, caractérisée par la présence de bérets bleus, troupes russes incluses. Que s’est-il passé ? Il s’avère que l’agression militaire géorgienne contre l’Ossétie du Sud a été planifiée et appuyée par quelques pays que je m’en voudrais de nommer. Constatant que le temps passait et s’inspirant du précédent que constituait l’affaire du Kosovo, Saakashvili a décidé de faire une guerre éclair. Il entendait mener l’offensive et occuper la capitale de l’Ossétie du Sud, Tskhinvali. Après quoi il espérait obtenir le soutien des États occidentaux et de l’OTAN, ce qui ne s’est pas réalisé.

Il a commencé sa guerre éclair en recourant à des systèmes de fusées. L’artillerie n’a pas atteint des objectifs précis, mais a couvert de larges secteurs et y a tout détruit, y compris l’infrastructure civile. Elle a frappé son propre peuple, celui de Tskhinvali. L’agression a eu lieu de nuit, quand la ville dormait. Aux dernières nouvelles, qui doivent encore être confirmées, la mort a fauché plus de 2 100 personnes. Ce chiffre est considérable, si l’on songe que la population totale ne dépasse pas 70 000 personnes. L’agression d’une nuit et d’un jour, qui a tué des milliers de pauvres Ossètes, constitue un acte de génocide au sens de la convention de l’ONU sur le génocide de 1948. C’était vraiment un génocide. Un autre problème est qu’ils ont incité les gens à quitter leurs maisons. C’était un exode. Plus de 32 000 personnes ont quitté l’Ossétie du Sud. Elles sont devenues réfugiés ou personnes déplacées à l’intérieur de leur pays. Il s’agit de près de la moitié de la population. On peut parler d’épuration ethnique. C’est absolument clair. Nous savons que nos partenaires ne sont pas charmés de nous entendre parler d’épuration ethnique, de génocide, etc. C’est bien naturel, car ils ont entretenu ce régime, l’ont formé, y ont investi beaucoup d’argent et l’ont présenté comme un modèle de démocratie. Or cette démo­cratie mène une politique d’épuration ethnique. Pour nos partenaires des pays occidentaux, il est absolument inacceptable de reconnaître ce fait. Si ces États considèrent comme normal de montrer du doigt d’autres pays en les accusant d’épurations ethniques, cette accusation ne saurait évidemment s’appliquer à la Géorgie « démocratique ». Ils savent qu’ils ont une part de responsabilité dans ce qui s’est passé. Cela les a incités à défendre sauvagement le régime de Saakashvili et tout ce qu’a fait ce régime criminel durant l’agression géorgienne, tentant d’inverser les rôles et d’attribuer l’agression à la Russie. Il faut saluer que, dans les pays occidentaux, de plus en plus de gens comprennent mieux ce qui s’est vraiment passé.

Il y a quelques jours, Valery Gergiev, musicien de réputation mondiale et chef d’orchestre de l’opéra Marien de Saint-Petersbourg a donné un concert aux ressortissants de Tskhinvali détruite. Homme intègre, ouvert et indépendant, il jouit d’une grande réputation. Il a comparé la ville à Stalingrad. C’était terrible.

Les Géorgiens ont nommé leur opération « Champ libre », ce qui signifie épuration ethnique, tuerie, destruction de tout. Comme ils ne veulent pas avoir d’Ossètes là, ils veulent en débarrasser le territoire. C’est ce qu’ils entendent par intégrité territoriale. Cette poli­tique est absolument inacceptable, elle est un danger pour chacun d’entre nous. Après quoi certains ont déclaré que les portes de l’OTAN étaient ouvertes à la Géorgie. L’agressivité de Tiblissi rend la situation très dangereuse, car elle pourrait impliquer l’OTAN dans des provocations extrêmement dangereuses. À rappeler que lorsque, à maintes reprises, Saakashvili a requis l’aide de l’OTAN, il a tenté d’impliquer les pays occidentaux dans ces actions militaires. Pouvez-vous imaginer ce qui se serait passé s’ils y avaient donné suite. Ce ne serait pas quelques simples heurts entre la Russie, la Géorgie et l’Ossétie du Sud : la Russie serait en conflit avec des pays occidentaux. C’est terrible.

Horizons et débats : Observant la vie politique ces derniers mois, nous avons constaté de constantes petites attaques verbales contre la Russie. Lors de l’élection de Medvedev, les journaux occidentaux se sont montrés particulièrement virulents contre la Russie. Finalement, ce conflit a éclaté. Pensez-vous qu’il y a un plan stratégique contre la Russie pour la garder hors d’Europe pour essayer de la contrôler ? Autre question : qu’en est-il des bases de missiles en Pologne ? Maintenant, ils ont signé le traité. Pensez-vous que le plan consistait à faire la guerre à l’Ossétie du Sud, puis à rapprocher les autres pays de l’OTAN et à faire en sorte qu’ils concluent le traité et soutiennent la politique des États-Unis ?

S. Exc. Valery Loshchinin : Ce qu’il nous faut comprendre : la Géorgie s’apprête à se rapprocher de l’Europe, mais surtout des États-Unis. Pourquoi pas ? Mais le régime actuel de Tiblissi croit qu’il pourrait accélérer ce processus en ayant de mauvaises relations avec la Russie. Cette méthode est absolument fausse. Elle est fausse parce que toute solution des problèmes de la Géorgie passe par une solide base de relations amicales avec la Russie.

Comme vous le savez, des troubles entre la Géorgie ainsi que l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud ont eu lieu à l’époque de l’Union soviétique, mais les gens ont vécu néanmoins ensemble. Pourquoi ? Parce qu’ils vivaient dans ce grand pays et y étaient protégés. Mais quand l’Union soviétique s’est désintégrée, l’Abkhazie et l’Ossétie sont devenues une partie de la Géorgie, pour ainsi dire face à face avec Tiblissi. Ayant quelque expérience des relations avec les Géorgiens, elles ont décidé de se protéger en proclamant immédiatement leur indépendance de la Géorgie. La première étape vers une solution des pro­blèmes est d’avoir de bonnes relations avec la Russie. À la Géorgie de jouer.

À propos de la Pologne : Mon impression personnelle est que la Pologne et les États-Unis auraient signé ce traité, que cette agression ait lieu ou non. Peut-être pas maintenant, un peu plus tard. De manière générale, tout avait été préparé à cet égard. Cependant, vous avez tout à fait raison de dire que l’action n’est pas dirigée contre la Corée du Nord, ni contre l’Iran, mais contre la Russie. Et nous l’avons répété souvent à nos partenaires états-uniens, durant les négociations. Ils nous ont rétorqué qu’ils couvriraient certes notre territoire, mais que cela ne signifiait pas qu’ils feraient quelque chose de faux ou d’hostile à la Russie. Nous ne sommes pas naïfs : la réalité est absolument différente.

Horizons et débats : Quel est le rôle de l’Allemagne dans ce conflit ?

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Ambassadeur Valery Loshchinin

S. Exc. Valery Loshchinin : On connaît certaines activités de l’Allemagne à propos de la Géorgie. Tout d’abord parce que l’Allemagne fait partie du « Groupe des amis de la Géorgie ». C’est un groupe mis sur pied par le Secrétaire général des Nations Unies, qui comprend l’Allemagne, la France, la Russie, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Nous nous rencontrons de temps en temps ici à Genève. Je dois dire que l’Allemagne a toujours aidé à promouvoir des initiatives, des idées. Il existe un « Plan Boden ». L’ambassadeur Boden était le représentant du Secrétaire général. C’est un Alle­mand très honnête, impartial, un sage diplomate. Son plan en vue du règlement du conflit entre la Géorgie et l’Abkhazie a été discuté longtemps. Mais après la récente agression, il n’existe plus en tant que base de négociations.

Ce qui est très important maintenant, c’est de ne pas encourager d’autres pays à vouloir accueillir la Géorgie dans l’OTAN. Ce ne serait pas seulement un défi mais un acte hostile à l’égard de la Russie. En même temps, pour être franc, du point de vue de la sécurité de la Géorgie, c’est sans importance. Cela signifie simplement que l’OTAN voudrait se rapprocher de la frontière russe, ce qui peut être interprété comme le fait que l’Alliance considère la Russie comme un opposant potentiel, sinon comme un ennemi. Mais il est nécessaire d’établir de meilleures relations avec la Russie. Il est temps de s’asseoir ensemble à une table et de dresser l’inventaire des questions afin de mieux se comprendre et de prendre des mesures visant à rendre nos relations plus coopératives. La diplomatie russe a toujours considéré les relations internationales de façon ouverte et constructive et est prête à étudier à fond toute question d’intérêt mutuel avec ses partenaires occidentaux. Profitons de l’occasion pour nous réunir à nouveau afin d’écarter tous les éléments qui nous divisent, d’améliorer le sort de nos peuples et de contribuer à la paix et à la sécurité.

Horizons et débats : Quel rôle jouent les États-Unis à cet égard ?

S. Exc. Valery Loshchinin : L’ambassadeur des États-Unis a donné hier une interview à Moscou au célèbre journal Kommersant. Il a déclaré que la Russie avait le droit de réagir aux opérations géorgiennes. Cette déclaration devrait être interprétée comme confirmant que les États-Unis savent qui est l’agresseur et qu’ils ne tiennent pas à entrer dans le conflit.

Horizons et débats : Que peuvent faire l’Union européenne et les pays européens pour mettre un terme à ce conflit et se rapprocher de la Russie et d’autres pays ? Que doit être la politique européenne en faveur de la paix dans le monde ?

S. Exc. Valery Loshchinin : Tout d’abord, nous devrions appliquer le document en six points approuvé par les présidents Medvedev et Sarkozy qui se trouve sur la table du Conseil de sécurité. Le principe essentiel de ce document est de stopper immédiatement toute action militaire. L’Union européenne approuve ce plan. Certains membres du Conseil de sécurité sont sceptiques, mais il est important de le faire adopter par le Conseil de sécurité afin de faciliter sa mise en œuvre. La Russie a commencé son retrait graduel, qui a été largement couvert par les médias. Cependant nous allons conserver des unités de maintien de la paix à l’intérieur de la zone de sécurité en Ossétie du Sud, car elles sont nécessaires pour garantir la sécurité des habitants.

Si le plan est accepté et qu’en particulier le principe du non recours à la force est appliqué, tous les autres problèmes seront résolus beaucoup plus facilement.

Horizons et débats : À votre avis, quel sera le statut final à la fin des débats ?

S. Exc. Valery Loshchinin : Il est très difficile de le dire de manière absolue. Vous savez qu’hier, quelque 60 000 Abkhazes (plus du tiers de la population totale) se sont rassemblés au centre de Soukhoumi, capitale de l’Abkhazie, pour déclarer leur indépendance. Un événement similaire a eu lieu à Tskhinvali, capitale de l’Ossétie du Sud. Le peuple a demandé que soit reconnue l’indépendance de la province, non seulement par rapport à la Russie mais aux autres pays. Lundi prochain, des réunions auront lieu à la Douma, à Moscou, ainsi qu’au Conseil de la Fédération de Russie pour aborder cette question. Mon expérience me dit que notre Parlement réagira positivement à ces demandes. Cela ne signifie cependant pas que la reconnaissance par le gouvernement aura lieu immédiatement. Mais comme l’a dit avec raison notre ministre des Affaires étrangères, tout dépend de ce que fera la Géorgie. Or Saakachvili ne tient pas ses promesses et a parlé de reconstituer les forces militaires et même de les rendre plus puissantes qu’avant. Je ne sais pas quelles sont ses véritables intentions, s’il tient à la paix et à l’intégrité territoriale. Ses actions détermineront le sort de son pays et il en est responsable. Il s’agit là du second nettoyage ethnique en Ossétie du Sud et en Abkhazie au cours des 16 dernières années. Il ne fait qu’attiser les sentiments d’indépendance. Ainsi, si notre ministre des Affaires étrangères a affirmé que tout dépendait de la Géorgie, du gouvernement géorgien, il le pensait vraiment. Quant à moi, ce qui m’intéresse, sincèrement, c’est d’améliorer les relations avec tous nos voisins. Il faut que ce sentiment soit réciproque, mais au lieu de cela, la Géorgie a décidé de quitter la CEI et de rejoindre l’OTAN.

Horizons et débats : Merci beaucoup pour cet entretien, Monsieur l’Ambassadeur.



[1] Valéry V. Loshchinin est, depuis 2006, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire et Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève, ainsi que Représentant permanent à la Conférence sur le désarmement.
Il est né en 1940 dans la région de Gomel (Biélorussie). En 1964, il a terminé ses études à l’Université d’Etat de Biélorussie (Minsk) et en 1977, il a obtenu le diplôme de l’Académie diplomatique du ministère soviétique des Affaires étrangères (Moscou). Il commença sa carrière diplomatique en 1965 au ministère biélorusse des Affaires étrangères et depuis 1977, il a travaillé pour le ministère des Affaires étrangères d’URSS. De 2002 à 2005, il a été ministre adjoint des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.

La Commission européenne lance un programme de propagande radio





La Commission européenne, qui finance déjà la réalisation de programmes audiovisuels et d’une chaîne de télévision (Euronews), lancera en avril 2008 son propre programme radio à destination des populations de l’Union.

Consciente qu’aucun auditeur n’écoutera spontanément un programme de propagande de l’UE sur un canal ad hoc, la Commission infiltrera son programme sur les ondes de 16 stations nationales de l’Union (Deutsche Welle, Radio France Internationale, Radio Netherlands Worldwide, Polskie Radio, Radio Punto, etc.). Ces émissions seront produites en cinq langues (allemand, anglais, espagnol, français et polonais) et traduites en cinq autres langues (bulgare, grec, hongrois, portugais et roumain)

Les Allemands assureront la coordination éditoriale, les Français la gestion financière et les Néerlandais réaliseront le site web.

Le coût réel de cette opération est inconnu : il en coûtera 5,8 millions d’euros par an à la Commission, mais les principaux postes budgétaires (personnels et studios) seront largement pris en charge par les radios participantes au détriment des budgets nationaux.


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Crise à la Banque mondiale et au FMI

par Éric Toussaint*

Les soubresauts à la tête des grandes institutions financières internationales ne doivent pas être interprétés comme des affaires de personnes, mais comme les révélateurs d’une profonde crise du système. Or, les réformes proposés par les nouveaux patrons de la Banque mondiale et du FMI, Robert Zoellick et Dominique Strauss-Kahn, ne sont que des replâtrages visant à prolonger le plus longtemps possible le contrôle états-unien. Le moment est venu d’auditer ces institutions et de les repenser dans l’intérêt des pays en développement.


2 février 2008

Crise de légitimité de la Banque mondiale et du FMI


La Banque mondiale et le FMI vivent une grande crise de légitimité. Paul Wolfowitz, président de la Banque depuis juin 2005, a été contraint à la démission en juin 2007 suite au scandale lié au népotisme dont il a fait preuve. Alors que plusieurs pays membres de la Banque mondiale affirmaient qu’il était temps de mettre à la tête de l’institution un citoyen ou une citoyenne du Sud, le président des États-Unis a désigné pour la onzième fois un citoyen états-unien pour la présider, en la personne de Robert Zoellick. Début juillet 2007, c’était au tour du directeur général du FMI, l’Espagnol Rodrigo de Rato, d’annoncer de manière imprévue sa démission [1]. Les États européens se sont mis d’accord pour le remplacer par un Français, Dominique Strauss Kahn. Ces événements récents mettent en évidence aux yeux de la population des pays en développement (PED) que les gouvernements d’Europe et des États-Unis veulent garder un contrôle sans faille sur les deux principales institutions financières multilatérales alors que c’est un Européen, Pascal Lamy, qui préside l’OMC. En résumé, tant les circonstances de la démission de Paul Wolfowitz que la désignation des nouveaux dirigeants des principales institutions qui orientent la mondialisation démontrent que la bonne gouvernance prend un sens très relatif quand il s’agit de la répartition du pouvoir à l’échelle internationale.

La démission forcée de Paul Wolfowitz

Acculé dans ses derniers retranchements, Paul Wolfowitz a annoncé en mai 2007 sa démission de la présidence de la Banque mondiale. L’affaire de népotisme et d’augmentation de salaire exorbitante de sa propre compagne n’est-elle vraiment qu’une simple « erreur » de la part de quelqu’un qui a agi « de bonne foi » ? Foutaises… Connaître Wolfowitz permet de mieux comprendre comment on en est arrivé là [2].

En mars 2005, la décision du président George W. Bush de nommer à la présidence de la Banque mondiale, le sous-secrétaire d’État à la Défense et l’un des principaux architectes de l’invasion militaire de l’Afghanistan en 2001 et de l’Irak en 2003, a fait couler beaucoup d’encre.

Wolfowitz est un pur produit de l’appareil d’État des États-Unis. Très tôt, il s’est engagé dans les questions de stratégie militaire. En 1969, il a travaillé pour une commission du Congrès avec l’objectif de convaincre le Sénat de la nécessité de doter les États-Unis d’un parapluie anti-missile face aux Soviétiques [3]. Il a réussi. Un fil rouge dans sa réflexion stratégique : identifier des adversaires (URSS, Chine, Irak…) et démontrer qu’ils sont plus dangereux que ce que l’on imagine, afin de justifier un effort supplémentaire de défense (augmentation du budget, fabrication de nouvelles armes, déploiement massif de troupes à l’étranger) allant jusqu’au déclenchement d’attaques ou de guerres préventives. On connaît la suite… [4]

Deux mots sur le parcours asiatique de Wolfowitz. De 1983 à 1986, il a dirigé le secteur Asie de l’Est et Pacifique du département d’État sous Ronald Reagan, avant de devenir ambassadeur des États-Unis en Indonésie entre 1986 et 1989. Pendant cette période, il a soutenu activement les régimes dictatoriaux, que ce soit Ferdinand Marcos aux Philippines, Chun Doo Hwan en Corée du Sud ou Suharto en Indonésie.

Suite à la mobilisation populaire qui a chassé Ferdinand Marcos en 1986, Wolfowitz a organisé la fuite du dictateur qui a trouvé refuge à Hawaï, 50e État des États-Unis...

Il ne faudrait pas croire pour autant que Paul Wolfowitz soit le mauvais garçon à la tête d’une institution généreuse et immaculée. Il est grand temps d’arracher le voile et de demander des comptes à la Banque mondiale sur son action depuis plus de 60 ans, notamment sur les points suivants :

- pendant la Guerre froide, la Banque mondiale a utilisé l’endettement dans un but géopolitique et systématiquement soutenu les alliés du bloc occidental, notamment des régimes dictatoriaux (Pinochet au Chili, Mobutu au Zaïre, Suharto en Indonésie, Videla en Argentine, régime d’apartheid en Afrique du Sud, etc.) qui ont violé les droits humains et détourné des sommes considérables, et elle continue de soutenir des régimes de même nature (Déby au Tchad, Sassou Nguesso au Congo, Biya au Cameroun, Musharraf au Pakistan, la dictature à Pékin, etc.) ;

- au virage des années 1960, la Banque mondiale a transféré à plusieurs pays africains nouvellement indépendants (Mauritanie, Congo-Kinshasa, Nigeria, Kenya, Zambie, etc.) les dettes contractées par leur ancienne métropole pour les coloniser, en totale contradiction avec le droit international ;

- une très grande quantité des prêts octroyés par la Banque mondiale a servi à mener des politiques qui ont provoqué des dégâts sociaux et environnementaux considérables, dans le but de faciliter l’accès à moindre coût aux richesses naturelles du Sud ;

- après la crise de la dette de 1982, la Banque mondiale a soutenu les politiques d’ajustement structurel promues par les grandes puissances et le FMI, conduisant à une réduction drastique des budgets sociaux, la suppression des subventions aux produits de base, des privatisations massives, une fiscalité qui aggrave les inégalités, une libéralisation forcenée de l’économie et une mise en concurrence déloyale des producteurs locaux avec les grandes multinationales, mesures qui ont gravement détérioré les conditions de vie des populations et vont dans le sens d’une véritable colonisation économique ;

- la Banque mondiale a mené une politique qui reproduit la pauvreté et l’exclusion au lieu de la combattre, et les pays qui ont appliqué à la lettre ses prétendus « remèdes » se sont enfoncés dans la misère ; en Afrique, le nombre de personnes devant survivre avec moins de 1$ par jour a doublé depuis 1981, plus de 200 millions de personnes souffrent de la faim et pour 20 pays africains, l’espérance de vie est passée sous la barre des 45 ans ;

- malgré les annonces tonitruantes, le problème de la dette des pays du tiers-monde reste entier car les remises de dette de la part de la Banque mondiale sont réservées à un petit nombre de pays dociles ; au lieu de représenter la fin d’une domination implacable, l’allégement de dette n’est qu’un rideau de fumée qui dissimule en contrepartie des réformes économiques draconiennes, dans la droite ligne de l’ajustement structurel.

Le passif de la Banque mondiale est bien trop lourd pour que l’on puisse se contenter de la démission de Paul Wolfowitz. Son remplacement par Robert Zoellick ne constitue en rien une amélioration.

Robert Zoellick, représentant commercial des États-Unis

Robert Zoellick n’a aucune qualification en matière de développement. Sous la précédente administration Bush, il a été le représentant principal des États-Unis au sein de l’OMC et il a mis en avant systématiquement les intérêts commerciaux de la principale puissance économique mondiale au mépris des intérêts des pays en développement [5]. Lors des préparatifs de la réunion de l’OMC à Doha en novembre 2001, il avait fait le tour des gouvernements africains afin d’acheter leur vote. Il s’agissait de faire adopter l’agenda de Doha qui heureusement était toujours en panne à la fin 2007. Par la suite, il s’est spécialisé dans la négociation des traités bilatéraux de libre-échange [6] signés entre les États-Unis et différents PED (Chili, Maroc, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Costa Rica, République dominicaine, Jordanie, etc.) qui favorisent les intérêts des transnationales nord-américaines et limitent l’exercice de la souveraineté des pays en développement, avant de devenir secrétaire d’État adjoint, auprès de Condoleezza Rice. À partir de juillet 2006, Robert Zoellick a été vice-président du conseil d’administration de Goldman Sachs, chargé des questions internationales, alors que le président de la banque d’investissement, Henry Paulson, devenait secrétaire au Trésor des États-Unis. Robert Zoellick a quitté Wall Street pour prendre la place de Paul Wolfowitz à la présidence de la Banque mondiale en juillet 2007, juste à temps pour ne pour ne pas être directement impliqué dans la crise.

La belle devise de la Banque mondiale (« Notre rêve, un monde sans pauvreté ») ne doit pas faire oublier que fondamentalement, la Banque mondiale est dotée d’un grave vice de forme : elle sert les intérêts géostratégiques des États-Unis, de leurs grandes entreprises et de leurs alliés, indifférente au sort des populations pauvres du tiers-monde.

Dès lors, une seule issue devient envisageable : l’abolition de la Banque mondiale et son remplacement dans le cadre d’une nouvelle architecture institutionnelle internationale. Un fonds mondial de développement, dans le cadre des Nations unies, pourrait être relié à des Banques régionales de développement du Sud, directement dirigées par les gouvernements du Sud, fonctionnant de manière démocratique dans la transparence.

Dominique Strauss-Kahn nouveau directeur du FMI

Le 1er novembre 2007, Dominique Strauss-Kahn [7]a pris ses fonctions à la tête du Fonds monétaire international (FMI) après un long processus savamment orchestré : choix de sa candidature par Nicolas Sarkozy afin d’affaiblir davantage encore l’opposition politique en France ; accord très rapide sur son nom de la part des 27 pays de l’Union européenne afin de couper court aux critiques sur la règle tacite qui attribue systématiquement la présidence du FMI à un Européen (en échange de la direction de la Banque mondiale pour un États-Unien) ; campagne à travers des dizaines de pays soutenue par une coûteuse agence de communication, sur le thème de la « réforme » du FMI et de son soutien aux pays pauvres ; apparition surprise d’un autre candidat (le Tchèque Josef Tosovsky) qui n’avait aucune chance d’être nommé mais a donné l’apparence d’un processus démocratique ; et pour finir, désignation à l’unanimité de Dominique Strauss-Kahn.

Ce tour de passe-passe médiatique avait pour but de dissimuler la réalité du FMI en sévère crise de légitimité lui aussi. Les pays du Sud ne veulent plus faire appel à lui pour ne pas avoir ensuite à subir sa domination brutale. Nombre d’entre eux (Brésil, Argentine, Indonésie, etc.) ont même remboursé par anticipation ce qu’ils lui devaient pour se débarrasser de sa tutelle encombrante. Si bien qu’actuellement, le FMI ne parvient plus à couvrir ses frais de fonctionnement et que son existence même est menacée. D’où la nécessaire « réforme », non pour insuffler un changement démocratique prenant en compte l’intérêt des populations les plus pauvres, mais pour assurer rien moins que sa survie et faire face à une forte contestation à travers la planète.

Le FMI est une institution qui, depuis plus de 60 ans, exige avec la plus grande violence que les dirigeants des pays en développement appliquent des mesures économiques servant l’intérêt des riches créanciers et des très grandes entreprises. Dans ce but, durant les dernières décennies, le FMI a apporté un soutien essentiel à de nombreux régimes dictatoriaux et corrompus, de Pinochet au Chili à Suharto en Indonésie, de Mobutu au Zaïre à Videla en Argentine, et actuellement encore de Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville à Déby au Tchad, et tant d’autres. Depuis la crise de la dette au début des années 1980, le FMI impose aux forceps des programmes d’ajustement structurel aux conséquences dramatiques pour les peuples du Sud : réduction drastique des budgets sociaux et des subventions aux produits de première nécessité, ouverture des marchés et mise en concurrence déloyale des petits producteurs avec les multinationales, production tournée vers l’exportation et abandon du principe de souveraineté alimentaire, privatisations massives, fiscalité aggravant les inégalités…

Nulle institution ne peut se placer au-dessus des textes et traités internationaux et pourtant le FMI s’accorde, de par ses statuts, une immunité juridique totale. Toute réforme du FMI ne pourra se faire sans l’aval des États-Unis qui détiennent une minorité de blocage absolument inacceptable. Tout projet de réforme modifiant les rapports de force internationaux sera donc bloqué par les représentants des grands créanciers. Ces éléments rendent impossible tout changement acceptable de l’intérieur du FMI.

Dès lors puisque le FMI a largement fait la preuve de son échec en termes de développement humain et qu’il est impossible d’exiger de lui qu’il rende des comptes pour son action depuis 60 ans, il faut exiger son abolition et son remplacement par une institution transparente et démocratique, dont la mission sera enfin centrée sur la garantie des droits fondamentaux.

Voilà pourquoi les principales campagnes pour l’annulation de la dette au niveau mondial ont commencé un audit complet des institutions financières internationales, FMI et Banque mondiale en tête.

 Éric Toussaint
Éric Toussaint est président du CADTM Belgique (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde). Dernier livre publié : Banque du Sud et nouvelle crise internationale, CADTM/Syllepse, 2008.
Les articles de cet auteur




[1] Rodrigo Rato a quitté le FMI pour devenir un des directeurs généraux de Lazard, une grande banque d’affaire de Wall Street. Il travaille dorénavant à Paris et Londres. Il a en charge les fusions/acquisitions d’entreprises. D’après le quotidien espagnol El Pais du 5 décembre 2007, son revenu annuel (salaire + bonus) ne sera pas inférieur à 3 millions d’euros. À signaler qu’avant de devenir directeur général du FMI, Rodrigo de Rato avait été vice-président du gouvernement espagnol de José Maria Aznar.

[2] « Paul Wolfowitz, l’âme du Pentagone », par Paul Labarique, Réseau Voltaire, 4 octobre 2004.

[3] Voir l’histoire détaillée de la Banque mondiale et de Paul Wolfowitz dans Banque mondiale, le coup d’État permanent, par Éric Toussaint, CADTM/Syllepse, 2006, 310p.

[4] Que l’on se rasure, M. Wolfowitz n’est pas au chômage. Il est aujourd’hui appointé par l’American Enterprise Institute et vient d’être nommé par la sécretaire d’État Condoleezza Rice président de l’International Security Advisory Board (anciennement dénommé Arms Control and Nonproliferation Advisory Board), un organisme consultatif du Département d’État qui surveille le marché mondial de l’armement.

[5] « Robert B. Zoellick, maître d’œuvre de la globalisation », Réseau Voltaire, 10 mars 2005.

[6] Pour Robert Zoellick, « les ALE sont un moyen d’éliminer complètement les barrières commerciales, marché par marché, et d’accroître les occasions d’affaires pour les États-Unis tout en stimulant la croissance et le développement ». Voir Le libre-échange et les accords de commerce dans la politique commerciale des États-Unis, par Christian Deblock, Institut d’études internationales de Montréal, 2004. Document téléchargeable.

[7] « Dominique Strauss-Kahn, l’homme de "Condi" » au FMI, par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 octobre 2007.

Le Tsunami de la honte

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ce proverbe illustre parfaitement le scandale qui se produit au Sri Lanka



Tout le monde se souvient du Tsunami qui a frappé cette région du globe, ainsi que de l’énorme élan de générosité qui a suivi. Pourtant tout n’est pas rose.

Deux ans auparavant, USAID, la banque mondiale et son antenne dans la région, la Banque asiatique de développement lorgnait avec convoitise sur ce petit pays, avec sa faune préservée, ses milliers d’éléphants sauvages, léopards, singes, plages vierges, montagnes parsemées de temples et de lieux sacrés hindous, boudhistes, ou musulmans.

Le tourisme haut de gamme est un marché de croissance des plus intéressant.
Alors la banque avait tenté de mettre en place un programme alléchant, avec son lot d’hôtels de luxe, afin d’inviter sur les bords de mer, les touristes aisés.

Mais voilà, les pêcheurs installés au bord des plages ne voyaient pas çà d’un bon œil.

Le programme proposé par les investisseurs touristiques prévoyait l’exode de millions de personnes, lesquelles devaient quitter leurs villages traditionnels afin de libérer les plages pour les touristes, et les terrains pour les hôtels.

Ce programme « regaining Sri Lanka » ne faisait pas l’unanimité, loin s’en faut. Et le Tsunami arriva.

Le nouveau gouvernement devait emprunter des millards de dollars pour reconstruire, et les futurs créanciers avaient compris que c’était l’occasion révée pour reprendre la main.

Les agriculteurs, les pécheurs militants qui auparavant bloquaient les routes pour empecher le passage des bulldozers avaient d’autres préoccupations.
Ce fut donc un second tsunami, économique celui la, qui se rua à l’assaut des belles plages.Quatre jours à peine après que le tsunami eut frappé le pays, le gouvernement mis en place un programme afin de privatiser l’eau potable. Le pays étant encore inondé, et parsemé de cadavres, peu de Sri Lankais s’en inquiétèrent.

La Présidente du Sri Lanka décida alors de retirer aux politiciens élus la gestion de la reconstruction du pays, et la confia à un groupe privé composé de chefs d’entreprises des plus puissants dans les secteurs de l’industrie et de la banque.

5 membres de ce groupe avaient des intérèts dans le tourisme balnéaire, et représentaient les plus grands hôtels du pays.

Washington soutint le groupe de travail au moyen d’une d’aide de 48 millions de dollars destinée à la reconstruction.

Cette aide fut versée à CH2M, géant de la construction, installé au Colorado, afin d’effectuer des travaux dans trois ports en eau profonde, dans le cadre d’un projet visant à faire du village d’Arugam Bay un « paradis touristique ».
Bien sur une « zone tampon » fut mise en place, afin de dissuader les villageois de venir se réinstaller sur leurs terrains.

La seule aide directe que le gouvernement des Etats Unis destina aux pécheurs se montait à un seul million de dollars, et fut utilisée pour la réfection des baraques en toles, appelés abris temporaires, et destinés à devenir permanents sous la forme d’un immense bidonville, bien loin des plages qu’ils occupaient.

Mais en France, ou ailleurs, tous ceux qui ont fait des dons sont loin de penser que l’argent qu’ils ont généreusement versé à pris « d’autres directions ».

Il en va ainsi de par le monde de la finance et du profit maximum.

A lire avec intérèt et attention le magnifique livre de Naomi Klein, aux éditions acte sud, paru en mai 2008, (la stratégie du choc) qui décrit dans le détail ce que je viens de rédiger, avec bien d’autres découvertes éffarantes tout au long des 670 pages.

Car comme dit un vieil ami africain : « Celui qui n’a pas traversé ne se moque pas de celui qui s’est noyé ».


olivier cabanel


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olivier cabanel

passé de l’architecture à la chanson, en gardant toujours un fort engagement dans la lutte pour (...)

Un “Club des 5″ est créé pour se protéger des viols de brevets

Par : Cyril Fussy - lundi 30 juin 2008 à 15:04

Google, Cisco, HP, Ericsson et Verizon s’unissent dans la lutte contre les violations de brevets.

Chaque société du Club des 5 versera dans un premier temps 250′000$ à l’Allied Security Trust, ou “Groupe allié dans la sécurité”, pour contribuer au fond de 5 millions devant être au final levé pour acquérir de la propriété intellectuelle.

D’après le Wall Street Journal, les sociétés espèrent acquérir de la propriété intellectuelle avant tout le monde et éviter les tribunaux.

Il paraîtrait que la bataille en justice de Research in Motion (RIM) contre NTP aurait inspiré les géants de l’IT à unir leurs efforts. Le fabricant du Blackberry a du cracher 612,5 millions de dollars en 2006 suite à cette affaire.

INQ

18 septembre 2008

L'« arche de Noé végétale » en Arctique

L'« arche de Noé végétale » en Arctique




L'« arche de Noé végétale » en Arctique

L'arche de Noé végétale


Bill Gates, Rockefeller et les géants des OGM savent quelque chose que nous ignorons


Global Research, par F. William Engdahl, le 4 décembre 2007


​​​​La paresse est une chose dont ne peut être accusé le fondateur de Microsoft, Bill Gates. Programmant déjà à 14 ans, il fondait Microsoft à 20 ans alors qu'il étudiait encore à Harvard. En 1995, Forbes l'enregistrait comme l'homme le plus riche du monde, le plus gros actionnaire de Microsoft, sa société qui a établi avec acharnement un monopole de fait dans les systèmes informatiques pour ordinateurs personnels.


​​​​En 2006, alors que la plupart des gens en pareille situation penseraient se retirer sur une île calme du Pacifique, Bill Gates décidait de consacrer son énergie à la Bill et Melinda Gates Fondation, la plus grande fondation privée « transparente, » comme il dit, avec une énorme dotation de 34,6 milliards de dollars et l'obligation légale de dépenser 1,5 milliards de dollars par an pour des projets humanitaires dans le monde afin de maintenir son statut d'organisation caritative exemptée d'impôt. En 2006, le cadeau d'environ 30 milliards de dollars en actions de Berkshire Hathaway d'un ami et associé en affaires, le super-investisseur Warren Buffett, plaçait la fondation de Gates dans une catégorie qui dépense presque la somme totale du budget annuel de l'Organisation Mondiale de la Santé des Nations Unies (OMS).


​​​​Alors, quand Bill Gates décide d'investir quelques 30 millions de dollars de son argent durement gagné dans un projet par l'intermédiaire de la Fondation Gates, ça vaut la peine de jeter un coup d'œil.


​​​​Nul projet n'est pour le moment plus intéressant que cette curieuse entreprise dans l'un des lieux les plus reculés du monde, à Svalbard. Bill Gates investit des millions dans une chambre forte pour semences sur la Mer de Barents, près de l'Océan Arctique, à quelque 1.100 kilomètres du Pôle Nord. Le Svalbard est un bout de roche stérile revendiqué par la Norvège et cédé en 1925 par un traité international (voir la carte).



​​​​Sur cette île perdue, Bill Gates investit des dizaines de millions avec la Fondation Rockefeller, Monsanto Corporation, la Fondation Syngenta et le gouvernement de Norvège, entre autres, dans ce qui est appelé doomsday seed bank [arche de Noé végétale traduit au mieux cette expression qui combine chambre forte, semences et fin des temps ou apocalypse, NDT]. Officiellement, le projet est appelé chambre forte à semences mondiales de Svalbard, sur l'île norvégienne de Spitsbergen, qui fait partie de l'archipel de Svalbard.


​​​​La chambre forte pour semences est en cours de construction à l'intérieur d'une montagne sur l'île de Spitsbergen, près du petit village de Longyearbyen. Selon leur communiqué de presse, c'est presque prêt pour le « business. » La chambre forte aura des portes doubles à l'épreuve des explosions, avec des détecteurs de mouvement, deux sas, et des murs en béton armé d'un mètre d'épaisseur. Elle contiendra jusqu'à trois millions de variétés différentes de semences du monde entier, « de sorte que la diversité végétale puisse être préservée pour l'avenir, » selon le gouvernement norvégien. Les semences seront spécialement enveloppées pour empêcher l'humidité. Il n'y aura pas de personnel à temps plein, mais l'inaccessibilité relative de la chambre forte facilitera la surveillance de toute activité humaine éventuelle.


​​​​Avons-nous raté quelque chose ? Leur communiqué de presse déclarait, « de sorte que la diversité des plantes puisse être préservée pour l'avenir. » Quel avenir, prévu par les sponsors de l'arche de Noé végétale, menacerait la disponibilité actuelle des semences, leur quasi totalité étant déjà bien à l'abri dans des chambres fortes aux quatre coins du monde ?


​​​​Chaque fois que Bill Gates, la Fondation Rockefeller, Monsanto et Syngenta se rencontrent sur un projet commun, il vaut la peine de creuser un peu plus profondément sous les roches de Spitsbergen. Quand nous le faisons, nous trouvons des choses fascinantes.


​​​​Le premier point remarquable est qui parraine l'arche de Noé végétale. Ceux qui s'unissent aux Norvégiens sont, comme noté, la Fondation Bill & Melinda Gates ; le géant étasunien de l'agro-alimentaire DuPont/Pioneer Hi-Bred, l'un des plus grands propriétaires de brevets d'organismes génétiquement modifiés (OGM), de semences de plantes et de produits apparentés de l'agrochimie ; Syngenta, à travers sa fondation, la principale compagnie suisse de semences OGM et de produits de l'agrochimie ; la Fondation Rockefeller, le groupe privé qui a créé la révolution génétique, avec plus de 100 millions de dollars de semences depuis les années 70 ; le CGIAR, le réseau mondial créé par le Fondation Rockefeller pour promouvoir son idéal de pureté génétique à travers la conversion de l'agriculture.



LE CGIAR ET « LE PROJET »


​​​​Comme je l'ai exposé en détail dans le livre Seeds of Destruction (1), en 1960 la Fondation Rockefeller, le Conseil sur le Développement de l'Agriculture de John D. Rockefeller III et la Fondation Ford, ont uni leurs forces pour créer l'Institut International de Recherche sur le Riz (IRRI) à Los Baños, aux Philippines. En 1971, l'IRRI de la Fondation Rockefeller, avec leur Centre International d'Amélioration du Maïs et du Blé au Mexique et deux autres centres de recherche internationaux créés par les fondations Rockefeller et Ford, l'IITA pour l'agriculture tropicale, au Nigeria, et l'IRRI pour le riz, aux Philippines, se sont combinés pour former le Groupe Consultatif International sur la Recherche Agricole (CGIAR).


​​​​Le CGIAR a été formé lors d'une série de conférences privées organisées au centre de congrès de la Fondation Rockefeller, à Bellagio en Italie. Les principaux participants à Bellagio étaient George Harrar de la Fondation Rockefeller, Forrest Hill de la Fondation Ford, Robert McNamara de la Banque Mondiale, et Maurice Strong, l'organisateur environnemental international de la famille Rockefeller, qui, en tant que mandataire de la Fondation Rockefeller, avait organisé le Sommet de la Terre de l'ONU à Stockholm en 1972. Cela faisait partie des longues décennies de mise au point de la fondation pour détourner la science au service de l'eugénisme, une hideuse version de la pureté raciale, qui était appelée Le Projet.


​​​​Pour garantir un impact maximum, le CGIAR a impliqué l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour le Développement et la Banque Mondiale. Ainsi, à travers l'influence soigneusement planifiée de ses ressources initiales, au début des années 70 la Fondation Rockefeller était à même de façonner la politique agricole mondiale. Et elle ne s'en est pas privé.


​​​​Financé par de généreuses bourses d'étude des fondations Ford et Rockefeller, le CGIAR a veillé à ce que les principaux scientifiques de l'agriculture et les agronomes du Tiers Monde soient amenés aux USA pour « maîtriser » les concepts de production de l'agro-alimentaire modernes, afin qu'ils les ramènent dans leur patrie. Dans l'opération, ils ont créé un réseau d'influence extrêmement utile à la promotion de l'agro-alimentaire étasunien dans ces pays, et plus particulièrement à la promotion de la « Révolution Génétique » des OGM dans les pays en développement. Et tout cela au nom de la science et de la rentabilité du marché agricole libre.



UNE RACE SUPÉRIEURE GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉE ?


​​​​La chambre forte à semences de Svalbard commence à présent à devenir intéressante. Mais ça devient encore mieux. « Le Projet » que j'ai évoqué est, depuis les années 20, le projet de la Fondation Rockefeller et de puissants intérêts financiers d'utiliser l'eugénisme, rebaptisé aujourd'hui génétique, pour justifier la création d'une Race Supérieure génétiquement modifiée. Hitler et les Nazis l'appelaient la Race Supérieure Arienne.


​​​​L'eugénisme d'Hitler a été financé dans une large mesure par cette même Fondation Rockefeller, qui est aujourd'hui en train de construire une arche de Noé végétale pour préserver des échantillons de toutes les graines de notre planète. Maintenant, ça devient vraiment intrigant. Cette même Fondation Rockefeller a créé la discipline pseudo-scientifique de la biologie moléculaire dans sa poursuite acharnée à réduire la vie humaine à une « séquence génique définie » qui, elle l'espérait, pourrait être ensuite modifiée dans le but de changer à volonté les caractéristiques humaines. Les eugénistes d'Hitler, dont beaucoup ont été tranquillement ramenés aux États-Unis après la guerre pour y poursuivre leurs recherches biologiques sur l'eugénisme, qui ont jeté de nombreuses bases du génie génétique des diverses formes de vie, ont été ouvertement soutenus jusque dans le Troisième Reich par les généreuses subventions de la Fondation Rockefeller. (2)


​​​​Cette même Fondation Rockefeller a créé la fameuse Révolution Verte lors d'un voyage au Mexique en 1946 de Nelson Rockefeller et d'Henry Wallace, ancien secrétaire de l'agriculture de New Deal et fondateur de la compagnie Pioneer Hi-Bred Seed.


​​​​La Révolution Verte visait à résoudre à grande échelle le problème de la faim dans le monde, au Mexique, en Inde et dans d'autres pays choisis où travaillait Rockefeller. Norman Borlaug, l'agronome de la Fondation Rockefeller, a gagné le Prix Nobel de la Paix pour son travail, un truc à ne sûrement pas se vanter avec des gens comme Henry Kissinger qui se partagent le même.


​​​​En réalité, comme il est apparu des années plus tard, la Révolution Verte était une brillante manigance de la famille Rockefeller pour développer un agro-alimentaire mondialisé qu'elle pourrait ensuite monopoliser, tout comme elle l'avait fait dans le monde de l'industrie pétrolière en commençant un demi-siècle auparavant. Comme Henry Kissinger l'avait déclaré dans les années 70 : « Si vous contrôlez le pétrole vous contrôlez le pays ; si vous contrôlez l'alimentation, vous contrôlez la population. »


​​​​L'agro-alimentaire et la Révolution Verte de Rockefeller allaient de pair. Ça faisait partie d'une grande stratégie qui incluait le financement de la recherche par la Fondation Rockefeller pour développer quelques années plus tard le génie génétique des plantes et des animaux.


​​​​John H. Davis fut adjoint du ministre de l'Agriculture sous la présidence de Dwight Eisenhower au début des années 1950. Il quitta Washington en 1955 et se rendit à Harvard Graduate School of Business, un lieu inhabituel à cette époque pour un expert en agriculture. Il avait une stratégie claire. En 1956, Davis a écrit un article dans le Harvard Business Review, où il déclarait que « la seule façon de résoudre une fois pour toutes le fameux problème agricole en évitant la lourdeur des programmes gouvernementaux, est de faire progresser l'agriculture pour l'agro-alimentaire. » Il savait précisément ce qu'il avait en tête, même si peu de gens avaient d'indice à l'époque : une véritable révolution dans la production agricole qui concentrerait le contrôle de la chaîne alimentaire entre les mains des multinationales, loin de la traditionnelle famille d'agriculteurs. (3)


​​​​Un aspect crucial de la conduite des intérêts de la Fondation Rockefeller et des sociétés agro-alimentaires étasuniennes, était le fait que la Révolution Verte se basait sur la prolifération de nouvelles semences hybrides pour le développement des marchés. L'aspect essentiel des semences hybrides est leur manque d'aptitude reproductrice. Les hybrides avaient été élaborés par protectionnisme contre la prolifération. Contrairement à la pollinisation libre des espèces naturelles, dont la semence donne un rendement semblable à celui de ses parents, le rendement de la semence portée par une plante hybride est sensiblement inférieur à celui de la première génération.


​​​​Cette baisse de rendement propre aux hybrides impliquait que les agriculteurs devaient normalement acheter des semences chaque année pour obtenir un rendement élevé. En outre, le rendement plus bas de la deuxième génération éliminait le commerce de semences que font souvent les producteurs sans l'autorisation du semencier. Ça empêchait la redistribution des semences de cultures commerciales par des intermédiaires. Si les grands semenciers multinationaux étaient capables de contrôler en amont la semence des lignées parentales, aucun concurrent ou agriculteur ne serait en mesure de produire d'hybride. La concentration mondiale des brevets de semences hybrides dans une poignée de gigantesques semenciers, dirigés par Pioneer Hi-Bred de DuPont et Dekalb de Monsanto, préparait le terrain à la révolution des semences OGM ultérieure. (4)


​​​​En réalité, l'introduction des techniques agricoles modernes étasuniennes, les engrais chimiques et les semences hybrides commerciales, ont rendu tous les agriculteurs locaux des pays en développement, en particulier les plus grands et les plus solides, dépendants de l'étranger, surtout des produits de base de l'agro-alimentaire et de la pétrochimie étasuniennes. C'était la première étape de ce qui devait être un processus soigneusement planifié sur plusieurs décennies.


​​​​Grâce à la Révolution Verte, l'agro-alimentaire a fait de grandes percées dans des marchés dont l'accès étaient auparavant limité aux exportateurs étasuniens. La tendance a par la suite été baptisée « Agriculture orientée vers le marché. » C'était en réalité le contrôle de l'agriculture par l'agro-alimentaire.


​​​​À travers la Révolution Verte, la Fondation Rockefeller et plus tard la Fondation Ford ont travaillé main dans la main, façonnant et soutenant les objectifs de la politique étrangère de l'Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) et de la CIA.


​​​​L'un des principaux effets de la Révolution Verte fut de dépeupler les campagnes, de forcer les paysans à fuir vers les bidonvilles des bas quartiers autour des villes, en recherche désespérée d'un travail. Ce n'était pas le hasard, ça faisait partie du plan visant à créer des bassins de main-d'œuvre bon marché pour les prochaines industries multinationales étasuniennes, la « mondialisation » de ces dernières années.


​​​​Quand l'auto-promotion autour de la Révolution Verte s'est calmée, les résultats étaient assez différents de ce qui avait été promis. Des problèmes ont surgi de l'usage sans discernement des nouveaux pesticides chimiques, avec souvent de graves conséquences pour la santé. Avec le temps, la monoculture de nouvelles variétés de semences hybrides a réduit la fertilité du sol et le rendement. Les premiers résultats étaient impressionnants : rendement doublé, voire triplé, de certaines cultures comme le blé et plus tard le maïs au Mexique. Des rendements qui ont rapidement fondu.


​​​​La Révolution Verte était généralement accompagnée de grands projets d'irrigation, avec souvent des prêts de la Banque Mondiale pour la construction de nouveaux énormes barrages et, dans le processus, l'inondation de régions auparavant habitées et fertiles. Ainsi, le rendement plus grand du super blé était produit en saturant le sol avec d'énormes quantités d'engrais, fait de nitrates et de pétrole, des matières premières que contrôlaient les sept grandes compagnies pétrolières sœurs dominées par les Rockefeller.


​​​​D'énormes quantités d'herbicides et de pesticides étaient aussi utilisées, créant de nouveaux marchés pour les géants de l'industrie pétrolière et chimique. Comme l'a dit un analyste, la Révolution Verte n'a été en réalité qu'une révolution chimique. À aucun moment les pays en développement ne pourraient payer les énormes quantités d'engrais et de pesticides chimiques. Ils obtiendraient des crédits gracieux de la Banque Mondiale et des prêts spéciaux de la Chase Bank et d'autres grandes banques de New York, soutenus par des garanties du gouvernement étasunien.


​​​​Mis en application dans un grand nombre de pays en développement, ces prêts ont été accordés à la plupart des grands propriétaires terriens. Pour les petits paysans la situation se présentait différemment. Les petits paysans ne pouvaient pas payer les produits chimiques et les autres besoins modernes. Ils ont dû emprunter de l'argent.


​​​​Initialement divers programmes gouvernementaux ont tenté de fournir des prêts aux agriculteurs afin qu'ils puissent acheter des semences et des engrais. Les agriculteurs n'ayant pu participer à ce genre de programme ont dû emprunter dans le secteur privé. À cause du taux d'intérêt exorbitant des prêts, de nombreux petits paysans n'ont même pas tiré bénéfice des premiers rendements plus élevés. Après la récolte, ils ont dû vendre la majorité sinon la totalité de leur production pour rembourser les prêts et les intérêts. Devenant dépendants de prêteurs à gages et de négociants, ils ont souvent perdu leurs terres. Même avec des prêts à taux préférentiel auprès d'organismes publics, de plus en plus de cultures vivrières ont cédé la place à la production de cultures de rente. (5)


​​​​Depuis des décennies les mêmes intérêts, notamment ceux de la Fondation Rockefeller qui a soutenu la Révolution Verte initiale, travaillent à promouvoir la nouvelle « Révolution Génétique, » comme l'a appelée il y a quelques années Gordon Conway, le président de la Fondation Rockefeller, c'est-à-dire la dissémination de produits de l'agriculture industrielle et commerciale, notamment de semences OGM brevetées.



GATES, ROCKEFELLER ET LA RÉVOLUTION VERTE EN AFRIQUE


​​​​Avec clairement en mémoire l'expérience avérée de la Révolution Verte de la Fondation Rockefeller dans les années 50, il devient particulièrement curieux que cette même Fondation Rockefeller avec la Fondation Gates, qui investissent à présent des millions de dollars dans la préservation de toutes les semences contre un scénario « apocalyptique » éventuel, investissent aussi des millions dans un projet nommé Alliance pour la Révolution Verte en Afrique (AGRA).


​​​​L'AGRA, comme elle s'est elle-même appelée, est une alliance avec cette même Fondation Rockefeller qui a créé la « Révolution Génétique. » Un coup d'œil sur le conseil d'administration de l'AGRA le confirme.


​​​​Comme président, elle n'a personne d'autre que Kofi Annan, l'ancien Secrétaire Général des Nations unies. Dans son discours d'admission lors d'une réunion du Forum Économique Mondial au Cap, en Afrique du Sud, en juin 2007, Kofi Annan a déclaré : « J'accepte ce challenge avec gratitude pour la Fondation Rockefeller, pour la Fondation Bill & Melinda Gates, et pour tous ceux qui soutiennent notre campagne africaine. »


​​​​Le conseil de l'AGRA comporte par ailleurs un Sud-Africain, Strive Masiyiwa, qui est mandataire de la Fondation Rockefeller ; Sylvia M. Mathews de la Fondation Bill & Melinda Gates ; Mamphela Ramphele, ancien directeur général de la Banque Mondiale (2000-2006) ; Rajiv J. Shah de la Fondation Gates ; Nadya K. Shmavonian de la Fondation Rockefeller ; Roy Steiner de la Fondation Gates. En plus, une Alliance pour l'AGRA comporte Gary Toenniessen, le directeur général de la Fondation Rockefeller, et Akinwumi Adesina, le directeur associé de la Fondation Rockefeller.


​​​​Pour remplir la queue, les Programmes pour l'AGRA comprennent Peter Matlon, directeur général de la Fondation Rockefeller ; Joseph De Vries, directeur du Programme pour les Systèmes Semenciers de l'Afrique et directeur associé de la Fondation Rockefeller ; Akinwumi Adesina, directeur associé de la Fondation Rockefeller. Comme l'ancienne Révolution Verte ratée en Inde et au Mexique, la nouvelle Révolution Verte en Afrique est manifestement une priorité de la Fondation Rockefeller.


​​​​Bien qu'à ce jour ils gardent profil bas, Monsanto et les principaux géants de l'agro-alimentaire OGM sont soupçonnés d'être au cœur du problème en se servant de Kofi Annan de l'AGRA pour disséminer leurs semences OGM brevetées dans toute l'Afrique sous l'étiquette trompeuse de « biotechnologie, » le nouvel euphémisme pour semences génétiquement modifiées brevetées. À ce jour, l'Afrique du Sud est le seul pays africain qui autorise légalement la plantation de cultures OGM. En 2003 le Burkina Faso a autorisé des essais d'OGM. En 2005, le Ghana de Kofi Annan a rédigé des lois sur la sécurité biologique et les principaux responsables ont exprimé leur intention de poursuivre la recherche sur les cultures OGM.


​​​​L'Afrique est la prochaine cible de la campagne de dissémination mondiale des OGM du gouvernement étasunien. Ses sols riches en font un candidat idéal. Évidemment, de nombreux gouvernements africains soupçonnent le pire de la part des sponsors des OGM, car une multitude de projets de génie génétique et de bio-sécurité ont été entamés en Afrique, dans le but d'introduire des OGM dans ses systèmes agricoles. Il s'agit notamment de parrainages offerts par le gouvernement étasunien pour former aux États-Unis les scientifiques en génie génétique africains, de projets de bio-sécurité financés par l'USAID et par la Banque Mondiale ; la recherche sur les OGM impliquant les cultures vivrières indigènes africaines.


​​​​La Fondation Rockefeller a travaillé pendant des années, en grande partie sans succès, à promouvoir des projets pour introduire des OGM dans les champs d'Afrique. Elle a financé la recherche qui soutient l'applicabilité du coton OGM dans le Makhathini Flats, en Afrique du Sud.


​​​​Monsanto, qui a une solide tête de pont dans l'industrie des semences OGM et des hybrides en Afrique du Sud, a conçu un ingénieux programme pour petits exploitants, connu sous le nom de Campagne « Semences et Espoir, » qui introduit un package de révolution verte à petite échelle chez les agriculteurs pauvres, suivi, bien entendu, par les semences OGM brevetées de Monsanto. (6)


​​​​Syngenta AG de Suisse, l'un des « Quatre Cavaliers de l'Apocalypse OGM, » verse des millions de dollars dans un nouvel aménagement de serres à Nairobi, pour développer du maïs OGM résistant aux insectes. Syngenta fait également partie de CGIAR. (7)



CONTINUER À SVALBARD


​ ​​​Alors, est-ce tout simplement de la sentimentalité philosophique excessive ? Qu'est-ce qui conduit les fondations Gates et Rockefeller à financer en même temps la prolifération de semences, bientôt Terminator, brevetées à travers toute l'Afrique, un processus qui, comme il l'a fait dans chaque autre lieu de la Terre où la monoculture agro-alimentaire industrialisée a été introduite, a détruit la diversité des semences végétales ? Dans le même temps, ils investissent des dizaines de millions de dollars pour préserver toutes les variétés de semences connues dans une chambre forte à l'épreuve de l'apocalypse à proximité du lointain Cercle Arctique, « afin que la diversité végétale puisse être préservée pour l'avenir, » pour reprendre leur communiqué de presse officiel ?



​ ​​​Il n'est pas fortuit que les fondations Rockefeller et Gates s'associent pour préconiser une Révolution OGM de style Révolution Verte en Afrique, tout en finançant tranquillement l'« arche de Noé végétale » à Svalbard. Les géants de l'agro-alimentaire OGM sont jusqu'aux oreilles dans le projet de Svalbard.


​​​​À vrai dire, l'entreprise de Svalbard entière et les gens impliqués évoquent des images de catastrophe pires que celles du best-seller de Michael Crichton, La variété Andromède, un thriller de science-fiction dans lequel une maladie mortelle d'origine extraterrestre provoque la coagulation rapide et fatale du sang, menaçant l'espèce humaine toute entière. À Svalbard, le futur entrepôt à semences le plus sûr du monde sera gardé par les policiers de la Révolution Verte OGM, par les fondations Rockefeller et Gates, Syngenta, DuPont et CGIAR.


​​​​Le projet du Svalbard sera géré par un organisme appelé Trust Mondial pour la Diversité Végétale (GCDT). Qui sont-ils pour détenir une responsabilité aussi considérable sur la diversité des semences de la planète entière ? Le GCDT a été fondé par la FAO et par Bioversity International (anciennement International Plant Genetic Research Institute), une ramification du CGIAR.


​​​​Le GCDT est basé à Rome. Son Conseil est présidé par Margaret Catley-Carlson, une canadienne qui est également au comité consultatif du Groupe Suez Lyonnaise des Eaux, l'une des plus grandes sociétés privées de l'eau. Catley-Carlson a aussi été présidente jusqu'en 1998 du Comité sur la Population établi à New York, l'organisation de réduction des populations de John D. Rockefeller, créée en 1952 pour accélérer le programme d'eugénisme de la famille Rockefeller sous couvert de promouvoir le « planning familial, » le système de contrôle des naissances, la stérilisation et le « contrôle de la population » des pays en développement.


​​​​Les autres membres du conseil de GCDT comptent l'ancien cadre de Bank of America, actuellement chef de Hollywood DreamWorks Animation, Lewis Coleman. Coleman est aussi administrateur de Northrup Grumman Corporation, l'un des plus grands entrepreneurs de l'industrie militaire du Pentagone.


​​​​Jorio Dauster (du Brésil) est aussi président du conseil d'administration de Brasil Ecodiesel. C'est un ancien ambassadeur du Brésil auprès de l'Union Européenne, et le négociateur en chef de la dette extérieure du Brésil pour le ministère des Finances. Dauster a aussi rempli les fonctions de président de l'Institut du Café Brésilien et de coordonnateur du Projet de Modernisation du Système des Brevets du Brésil, qui consiste à légaliser les brevets sur les semences génétiquement modifiées, une chose jusque-là interdite par les lois du Brésil.


​​​​Cary Fowler est directeur exécutif de GCDT. Il a été professeur et directeur de recherche au Département pour l'Environnement International et pour les Études de Développement de l'Université des Sciences de la vie de Norvège. Fowler a aussi été principal conseiller du directeur général de Bioversity International. Il y représentait les Centres des Moissons du Futur du CGIAR, dans les négociations pour le Traité International sur les Ressources Phytogénétiques. Dans les années 90, il dirigeait le Programme International sur les Ressources Phytogénétiques de la FAO. Il a ébauché et supervisé les négociations du Plan d'Action Mondial pour les Ressources Phytogénétiques de la FAO adopté par 150 pays en 1996. Il est ancien membre du Comité National sur les Ressources Génétiques des Plantes des États-Unis et du conseil d'administration du Centre International d'Amélioration du Maïs et du Blé (CIMMYT) du Mexique, un autre projet de la Fondation Rockefeller et du CGIAR.


​​​​Le Dr Mangala Rai de l'Inde, membre du conseil d'administration du GCDT, est Secrétaire du Département de la Recherche Agricole et de l'Éducation (DARE) de l'Inde, et directeur général du Conseil Indien pour la Recherche Agricole (ICAR). Il est aussi membre du conseil d'administration de l'IRRI de la Fondation Rockefeller, qui a favorisé la première expérience majeure sur les OGM avec beaucoup de battage médiatique et qui s'est avérée être un fiasco, le « Golden Rice » (riz doré). Rai a siégé comme membre du conseil d'administration du CIMMYT, et comme membre du conseil exécutif du CGIAR.


​​​​Le Trust des Donateurs pour la Diversité des Semences Mondiales ou les bailleurs financiers comportent aussi « tous les suspects habituels, » comme le dit Humphrey Bogart dans Casablanca, le classique du cinéma. En plus des fondations Rockefeller et Gates, les donateurs comptent les géants des OGM, DuPont-Pioneer Hi-Bred, Syngenta de Bâle en Suisse, CGIAR et l'énergique promotrice des OGM, l'USAID. Il semble effectivement que nous ayons les renards des OGM et de la réduction des populations qui gardent le poulailler de l'humanité, la diversité des semences mondiales dans le magasin de Svalbard. (8)



POURQUOI SVALBARD MAINTENANT ?


​​​​On peut légitimement se demander pourquoi Bill Gates, la Fondation Rockefeller les principaux géants du génie génétique agro-alimentaire comme DuPont et Syngenta avec le CGIAR, construisent une arche de Noé végétale en Arctique.


​​​​Tout d'abord, qui utilise ce genre de chambre forte à semences ? Les sélectionneurs et les chercheurs sont les principaux utilisateurs des gènes des chambres fortes. Aujourd'hui, les plus importants reproducteurs sont Monsanto, DuPont, Syngenta et Dow Chemical, les géants mondiaux des plantes OGM brevetées. Depuis début 2007, Monsanto détient avec le gouvernement des États-Unis les droits mondiaux des brevets pour les plantes dites « Terminator » ou Technologie de Restriction d'Utilisation des OGM. Terminator est une technologie de mauvaise augure, faisant qu'une semence commerciale brevetée se « suicide » après récolte. Le contrôle des semenciers privés est total. Un pareil contrôle et cette mainmise sur la chaîne alimentaire n'ont jamais existé auparavant dans l'histoire de l'humanité.


​​​​Cette ingénieuse caractéristique terminator du génie génétique force les agriculteurs à retourner chaque année chez Monsanto ou d'autres semenciers OGM pour obtenir de nouvelles semences de riz, de soja, de maïs, de blé, de toutes les principales cultures dont ils ont besoin pour nourrir la population. Si c'était largement adopté dans le monde, on pourrait peut-être en une dizaine d'années faire de la majorité des producteurs de nourriture du monde de nouveaux serfs féodaux, asservis à trois ou quatre géants semenciers comme Monsanto, DuPont ou Dow Chemical.


​​​​Bien entendu, ça pourrait aussi permettre à ceux qui possèdent ces sociétés privées, peut-être sous les ordres de leur gouvernement, de Washington, de refuser les semences à l'un ou l'autre des pays en développement dont il arrive que sa politique aille à l'encontre de Washington. Ceux qui disent « Ça ne pourrait pas arriver dans ce cas » devraient s'intéresser de plus près aux événements mondiaux actuels. La simple existence de cette concentration de pouvoir chez trois ou quatre géants privés de l'agro-alimentaire étasunien est une raison d'interdiction juridique de toute culture OGM, même si le gain de moisson était réel, ce qui n'est manifestement pas le cas.


​​​​Ces compagnies privées, Monsanto, DuPont, Dow Chemical, n'ont guère d'antécédent sans taches en termes de gestion de la vie humaine. Elles ont développé et multiplié des innovations du style dioxine, PCB, Agent Orange. Elles cachent depuis des décennies les preuves manifestes du danger de cancer et d'autres graves conséquences pour la santé humaine de l'usage des produits chimiques toxiques. Elles ont enterré des rapports scientifiques sérieux sur le plus répandu des herbicides dans le monde, le glyphosate, l'ingrédient de base de l'herbicide Roundup de Monsanto, qui est lié à l'achat de la plupart des semences génétiquement modifiées de Monsanto, et est toxique quand il s'infiltre dans l'eau potable. (9) Le Danemark a interdit le glyphosate en 2003, quand il fut confirmé qu'il contaminait les nappes phréatiques du pays. (10)


​​​​La diversité des semences stockées dans les chambres fortes à gènes est la matière première pour la reproduction des plantes et pour de nombreuses recherches biologiques fondamentales. Plusieurs centaines de milliers d'échantillons sont distribués chaque année à de telles fins. La FAO répertorie quelque 1.400 chambres fortes à semences dans le monde, les plus importantes étant gardées par le gouvernement des États-Unis. D'autres grandes chambres fortes sont détenues par la Chine, la Russie, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud, l'Allemagne et le Canada, par ordre de taille décroissante. Par ailleurs, le CGIAR exploite une chaîne de chambres fortes pour semences dans des centres choisis aux quatre coins du monde.


​​​​Le CGIAR, créé en 1972 par les fondations Rockefeller et Ford pour propager leur modèle de Révolution Verte agro-alimentaire, contrôle la plupart des chambres fortes à semences privées, depuis les Philippines à la Syrie en passant par le Kenya. Toutes ces chambres fortes à semences actuelles contiennent plus de six millions et demi de variétés de semences, près de deux millions d'entre elles sont « distinctes. » L'arche de Noé de Svalbard aura la capacité d'abriter quatre millions et demi de graines différentes.



LES OGM COMME ARME DE GUERRE BIOLOGIQUE ?


​​​​Maintenant, nous arrivons au cœur de la dangerosité et du potentiel d'usage abusif inhérents au projet de Bill Gates et de la Fondation Rockefeller à Svalbard. Le développement de semences brevetées, pour la plupart des grandes cultures vivrières, comme le riz, le maïs, le blé, et pour les céréales fourragères comme le soja, peut-il en fin de compte être utilisé dans une horrible forme de guerre biologique ?


​​​​Le but explicite du lobby des eugénistes, financé depuis les années 20 par de riches familles élitistes, comme Rockefeller, Carnegie, Harriman et autres, incorporait ce qu'ils appelaient l'« eugénisme négatif, » l'extermination systématique des lignées indésirables. Margaret Sanger, une eugéniste alerte, fondatrice de Planification Internationale de la Maternité et intime de la famille Rockefeller, a fait à Harlem en 1939 un truc appelé The Negro Project, qui, comme elle le confiait dans une lettre adressée à un ami, concernait le fait que, « nous voulons exterminer les populations noires, » tel qu'elle l'a exprimé. (11)


​​​​En 2001, Epicyte, une petite entreprise de biotechnologie de Californie, a annoncé la mise au point de maïs génétiquement modifiés contenant un spermicide rendant les hommes qui le mangeait stérile. Epicyte avait à cette époque un accord de coentreprise pour diffuser sa technologie avec DuPont et Syngenta, deux des sponsors de l'arche de Noé végétale à Svalbard. Epicyte a depuis été achetée par une société de biotechnologie de Caroline du Nord. Il était étonnant d'apprendre qu'Epicyte avait développé son maïs OGM spermicide avec des fonds de recherche du ministère de l'Agriculture étasunien, ce même ministère qui, en dépit de l'opposition du monde entier, a continué à financer le développement de la technologie Terminator, actuellement détenue par Monsanto.


​​​​Dans les années 90, l'OMS a lancé pour des millions de femmes entre 15 et 45 ans du Nicaragua, du Mexique et des Philippines, une campagne de vaccination soi-disant contre le tétanos, une maladie survenant de choses comme marcher sur un clou rouillé. Les hommes et les garçons n'étaient pas vaccinés, en dépit du fait qu'ils sont vraisemblablement tout aussi susceptibles que les femmes de marcher sur des clous rouillés.


​​​​À cause de cette curieuse anomalie, le Comité Pro Vida de México, une organisation laïque catholique romaine, est devenu méfiant et a fait tester un échantillon du vaccin. Les tests ont révélé que le vaccin antitétanique en train d'être colporté par l'OMS uniquement pour les femmes en âge de porter des enfants, contenait de la Gonadotrophine Chorionique ou hCG, une hormone naturelle qui, combinée à une anatoxine tétanique, activait des anticorps rendant la femme incapable de maintenir sa grossesse. Il a été dit qu'aucune femme n'a été vaccinée.


​​​​Il est apparu plus tard que la Fondation Rockefeller avec le Comité sur la Population de Rockefeller, la Banque Mondiale (qui abrite le CGIAR), et l'Institut National de la Santé des États-Unis, ont été impliqués dans un projet long de 20 ans, commencé en 1972, afin de mettre au point pour l'OMS un agent abortif dissimulé dans un vaccin contre le tétanos. Par ailleurs, le gouvernement de Norvège, l'hôte de l'arche de Noé végétale de Svalbard, a fait un don de 41 millions de dollars pour développer un vaccin antitétanique spécial, ayant la capacité de provoquer l'avortement. (12)


​​​​Est-ce une coïncidence que ces mêmes organisations, depuis la Norvège jusqu'à la Fondation Rockefeller, en passant par la Banque Mondiale, soient également engagées dans le projet de chambre forte pour semences à Svalbard ? Selon le professeur Francis Boyle, qui a rédigé la Loi sur l'anti-terrorisme et les armes biologiques, promulguée par le Congrès étasunien en 1989, le Pentagone est « désormais préparé à disputer et à gagner la guerre biologique » dans le cadre de deux directives de stratégie nationale de Bush adoptées, remarque-t-il, « sans que le public le sache, et révisées » en 2002. Boyle ajoute que, de 2001 à 2004, le gouvernement fédéral étasunien a dépensé 14,5 milliards de dollars pour uniquement des travaux liés au bio-terrorisme civil, une somme faramineuse.


​​​​Richard Ebright, biologiste à l'Université Rutgers, estime que plus de 300 institutions scientifiques et quelques 12.000 personnes aux États-Unis ont aujourd'hui accès à des agents pathogènes convenant à la guerre biologique. L'Institut National de la Santé du gouvernement étasunien est doté de 497 subventions uniquement pour la recherche sur les maladies infectieuses à potentiel de guerre biologique. Bien entendu, c'est en train d'être justifié dans la rubrique de défense contre une éventuelle attaque terroriste, comme tant de chose le sont aujourd'hui.


​​​​Beaucoup de dollars du gouvernement étasunien sont dépensés dans la recherche de guerre biologique impliquant le génie génétique. Jonathan King, professeur en biologie au MIT, dit que « les programmes de bio-terrorisme en pleine expansion représentent la naissance d'un important danger pour notre propre population. » King ajoute, « bien que ce genre de programmes soit toujours appelé défensif, avec les armes biologiques les programmes défensifs et offensifs se recouvrent presque complètement. » (13)


​​​​L'avenir nous dira, à Dieu ne plaise, si l'arche de Noé végétale du Svalbard de Bill Gates et de la Fondation Rockefeller fait partie d'une autre Solution Finale, celle entraînant l'extinction Définitive, de la Grande Planète Terre.



NOTES


​​​​1 F. William Engdahl, Seeds of Destruction, Montreal, (Global Research, 2007).


​​​​2 Ibid, pp.72-90.


​​​​3 John H. Davis, Harvard Business Review, 1956, cité par Geoffrey Lawrence dans Agribusiness, Capitalism and the Countryside, Pluto Press, Sydney, 1987. Voir aussi Harvard Business School, The Evolution of an Industry and a Seminar: Agribusiness Seminar,

www.exed.hbs.edu/programs/agb/seminar.html


​​​​4 Engdahl, op cit., p. 130.


​​​​5 Ibid. P. 123-30.


​​​​6 Myriam Mayet, The New Green Revolution in Africa: Trojan Horse for GMOs ?, mai 2007, African Centre for Biosafety,

www.biosafetyafrica.net.


​​​​7 ETC Group, Green Revolution 2.0 for Africa?, Communique Issue #94, mars/avril 2007.


​​​​8 Site Internet Global Crop Diversity Trust :

www.croptrust.org/main/donors.php.


​​​​9 Engdahl, op. cit., pp.227-236.


​​​​10 Anders Legarth Smith, Denmark Bans Glyphosates, the Active Ingredient in Roundup, Politiken, 15 septembre 2003 :

www.organic.com.au/news/2003.09.15


​​​​11 Tanya L. Green, The Negro Project: Margaret Sanger's Genocide Project for Black American's :

www.blackgenocide.org/negro.html.


​​​​12 Engdahl, op. cit., pp. 273-275; J.A. Miller, Are New Vaccines Laced With Birth-Control Drugs ? HLI Reports, Human Life International, Gaithersburg, Maryland; juin/juillet 1995, Volume 13, Number 8.


​​​​13 Sherwood Ross, Bush Developing Illegal Bioterror Weapons for Offensive Use, 20 décembre 2006 :

www.truthout.org.



​​​​ F. William Engdahl est auteur de Seeds of Destruction, the Hidden Agenda of Genetic Manipulation (graines de destruction, les projets secrets du génie génétique) qui vient d'être publié par Global Research. Il est également auteur de Pétrole, une guerre d'un siècle : L'ordre mondial anglo-américain (en français). Pour le contacter par courrier électronique :

info@engdahl.oilgeopolitics.net



Original : http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=7529
Traduit au mieux par Dany Quirion et Pétrus Lombard pour Alter Info



Samedi 15 Décembre 2007

14 septembre 2008

C’est quoi une bonne nouvelle ? Immobilier en baisse ? Ou bien...

Les récentes données fournies par les agents immobiliers et les notaires sont sans ambiguïté, l’immobilier est globalement dans une tendance à la baisse. Est-ce une bonne nouvelle ? Mais, au fait, qu’est-ce qu’une bonne nouvelle par les temps qui courent ?

Quand on a d’immenses compétences reconnues en philosophie, on peut comme Luc Ferry ouvrir un grand chantier de réflexion ; soldé par un gros livre portant par exemple sur ce qu’est une vie réussie. Ce n’est pas un sujet facile car une vie commence par des cris et des pleurs et s’achève avec un périple de dizaines d’années pendant lesquelles on peut travailler, jouer, créer, engendrer, manger, jouer, gagner, planter, mais aussi perdre, des proches ou bien se perdre soi-même, ou perdre son job, être inondé, se retrouver malade, avoir des accidents sur la route… L’optimiste dira que toutes les vies sont réussies ; Cioran pensait que toute vie est ratée ; et chacun sait que la réalité est au milieu, et que certains sont plutôt dans la réussite et d’autres dans l’échec. Une vie réussie au sens philosophique du terme, dépasse de loin les considérations prosaïques. Les critères sont-ils plus exigeants ? Je n’en sais rien, n’ayant pas lu le livre de Ferry et si je devais me pencher sur la question, il y a fort à parier que je n’écrirais pas les mêmes choses mais que bien des points de convergences seraient présents.

Si on ne veut pas se prendre la tête avec l’existence, nous pouvons réfléchir à une question plus simple, inscrite dans l’air du temps. Qu’est-ce qu’une bonne nouvelle ? Surtout par les temps qui courent. Quelles sont les raisons nous faisant espérer quelque plaisir ou bonheur à venir ? Certaines nouvelles sont mauvaises ou bonnes à l’échelle nationale, d’autres nouvelles le sont à titre individuel. Une bonne et une mauvaise nouvelle ; la bonne, le cadet vient de réussir son bac, la mauvaise, il va s’inscrire en fac de lettres. Bonne nouvelle, l’aînée a réussi le concours pour être instit ; mauvaise nouvelle, elle doit déménager et se louer un appart au prix fort. La vie est faite de ces petits événements, parfois sans importance, mais qui en certaines occasions peuvent changer une vie. On ne sait pas en réalité si une nouvelle est bonne ou mauvaise. Sauf si c’est du tangible en termes matériel. Une promotion, une augmentation, un gain substantiel à un jeu d’argent, voilà une bonne nouvelle pour tous. Après, tout dépend comment cet argent est employé. Les uns savent se faire plaisir avec des moyens limités et les autres sont des éternels insatisfaits.

Bonnes et mauvaises nouvelles se succèdent. Parfois, elles n’ont aucun lien et d’autres fois, elles sont liées, plus spécialement quand la nouvelle plaît aux uns et déplaît aux autres. Une usine qui ferme dans le Nord n’a aucun lien avec un plan de licenciement décidé par une boîte du Pays basque. La hausse du pétrole fait le bonheur des émirs, mais c’est une mauvaise nouvelle pour ceux qui utilisent un véhicule ou se chauffent. Autrement dit, presque tout le monde est touché. La baisse de l’immobilier est une mauvaise nouvelle pour les agences et les propriétaires. Par contre, c’est une excellente nouvelle pour ceux qui souhaitent devenir propriétaires, notamment s’ils ont un peu de cash car, même avec le crédit augmentant, le gain sera évident d’ici quelques années. Imaginons un bien de 100 ou 200 000 euros au prix de 2007. En 2012, ce bien ou l’équivalent sera accessible pour 70 ou 140 milles euros. Tant mieux pour ceux qui en profiteront, mais, en même temps, les chantiers vont diminuer et, donc, mauvaise nouvelle pour les promoteurs et les travailleurs du secteur.

Augmentation de la prime de rentrée scolaire, bonne nouvelle pour les familles. Tu parles ! 15 euros, des miettes qui ne compenseront pas les gaspillages effectués pendant les vacances. Fin de la publicité à la télévision publique. Mauvaise nouvelle pour le personnel. Mais bonne nouvelle pour les actionnaires de TF1 et M6. C’est aussi une bonne nouvelle pour les rares croyants en une télévision sans pub livrant des programmes intéressants. Car la qualité de toute œuvre culturelle repose sur des créateurs. Il y en a-t-il encore, de ces talents inconnus, de ces réalisateurs géniaux qui en un coup de baguette du chef de Carolis poussé par l’UMP, livreraient leur production magique au public. L’avenir dira si cette mesure est une nouvelle ni bonne ni mauvaise car elle ne change rien. Ainsi coule la vie et les politiques qui voudraient bien que chaque jour annonce son lot de bonnes nouvelles doivent maugréer leur impuissance. Ou bien faire des spots de pub pour dire aux Français qu’il faut être patients quand on attend les bonnes nouvelles.

Notons qu’il existe une profession pour qui toute nouvelle, bonne ou mauvaise, est bonne à prendre. C’est la presse et rien de tel qu’un accident de car avec dix morts ou une démonstration de l’armée qui tourne mal. Rien que sur un JT, ça vaut entre 7 et 12 minutes d’antenne. La mort d’une célébrité peinera les proches et les fans, mais fera entrer de la thune à Paris-Match. Mais n’est-ce pas le signe que tout devient marchandise ?

A noter aussi la temporalité associée aux nouvelles. Quand une équipe gagne, c’est une super-nouvelle pour les supporters et une mauvaise pour les adversaires. Mais la fête ou la tristesse ne durent que deux ou trois jours ; après tout s’oublie. Néanmoins, la rencontre de l’âme sœur peut se transformer en une bonne nouvelle durant une existence. Mieux vaut trouver la compagne d’une vie que passer sa vie dans les tribunes. La mort d’un proche nous affecte le temps que dure le deuil ; que du reste on ne devrait pas travailler et laisser en friche. L’élection de Sarkozy est une bonne nouvelle qui ne dure que cinq ans. Et pour ceux qui trouvent que c’est une mauvaise nouvelle, la durée est équivalente.

Intéressons-nous à l’éventualité d’une mauvaise nouvelle universelle, valable pour tout le monde. C’est impensable. Même le réchauffement climatique, touchant la planète entière, ne peut être une mauvaise nouvelle pour tous. Je connais un gars, il s’appelle Hans Larsen, il vit au Danemark, depuis qu’il est jeune, il rêve de faire pousser des palmiers dans son jardin. Eh bien son rêve deviendra réalité. Et une bonne nouvelle pour tous ? Tout aussi impensable. Même Dieu, s’il revenait, il se trouverait un abruti pour le flinguer. Sans compter les disputes entre factions religieuses pour se l’approprier ou le conspuer. Une bonne nouvelle fait toujours des mécontents. Qui ne connaît pas ces repas de dimanche en famille pendant lesquels un frangin se pointe au moment du café, annonçant qu’il vient de gagner 100 euros au loto. Les envieux se déchaînent et ça finit en eau de boudin, le frangin se casse.

Les bonnes nouvelles, elles ne viennent pas forcément du collectif. Parfois, une bonne nouvelle tient à une négociation réussie. Qui ne se traduit pas nécessairement par de spectaculaires avantages, mais l’orgueil est flatté, la fierté est soignée et cela donne un bonheur certain dont la durée est aussi certaine que celle du fût du canon qui refroidit. Les médias ont tendance à mettre l’accent sur les mauvaises nouvelles. Serait-ce là la transposition affective du principe économique selon lequel les bénéfices sont privatisés et les pertes collectivisées, du moins dans les grands systèmes productifs ? Les bénéficiaires du seizième mois dans les entreprises d’Etat ne vont pas le crier sur les toits. Ils font la fête chez eux à l’abri des médias. N’annoncez jamais une bonne nouvelle qui vous concerne exclusivement. Ça fait des envieux. Vivez les bonnes nouvelles en étant caché et plaignez-vous le reste du temps. Quant au gouvernement, ne pouvant satisfaire le désir de bonnes nouvelles annonce le plus souvent des mauvaises nouvelles pour ensuite revenir dessus, ce qui alors devient une bonne nouvelle, mais ne change rien à la vie des gens. D’ailleurs, le but du politique n’est pas de changer la vie des gens parce qu’ils ne le peuvent pas. Ceux qui sont attentifs aux bonnes et mauvaises nouvelles le savent. Tout s’équilibre et se nivelle. En fin de compte, quel intérêt les bonnes et mauvaises nouvelles ? Autant fermer ses postes de télé et radio et ne pas perdre son temps à s’accrocher aux nouvelles. La vraie vie et le bonheur sont ailleurs ! Les bonnes nouvelles, vous pouvez les vivre, admirer un hibiscus qui fleurit sur le balcon ; le sourire d’un enfant ; le coucher de soleil ; les œuvres pour orgue de Jehan Alain ; l’orage qui gronde et ce doux sentiment de goûter le bonheur en narguant les impostures du politique et les contrefaçons d’existence diffusées dans les médias. Tu es libre, je suis libre, partageons cette bonne nouvelle cher ami !

Auteur de l'article
Bernard Dugué (Bordeaux en Aquithènes)

Scientifique, philosophe, écrit vain. Ce que j’ai fait et sais faire : enseigner (niveau universitaire), chercher, analyser, synthétiser, écrire ; accessoirement, radio libre et animation café philo. Domaines du savoir maîtrisés correctement ou plus : sciences physiques, chimie, biochimie, sciences du vivant, neurosciences, sciences cognitives, systémique, épistémologie, psychologie, philosophie, sociologie, histoire, théologie. Cherche éditeurs, employeurs.... bdugue@wanadoo.fr Diplômes Ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne, 1980 Doctorat de Pharmacologie, (...)

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