18 mars 2011

Nucléaire militaire : à quand le débat ? (III)

par Philippe Leymarie
pour http://blog.mondediplo.net

Sur la lancée des catastrophes au Japon, on se fait peur avec le nucléaire civil. Mais quid du militaire ? La « dissuasion » – qui absorbe un cinquième du budget des armées – reste l’alpha et l’oméga de la défense française, même si elle paraît en mal d’ennemi identifié. Mais, comme au sujet de l’Afghanistan ou de l’abandon de la défense européenne au profit d’un retour dans le giron américain de l’OTAN, pas de débat, ou presque, en France. Pas plus que sur le « bouclier » antimissile concocté par Washington, autour duquel les Européens vont bien devoir se positionner...
Le nucléaire français, civil comme militaire, est toujours resté mystérieux et opaque, apanage de l’Etat, maintenu sous le manteau du secret défense. C’est d’autant plus le cas pour les réacteurs des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) ou des obus nucléaires de la composante aérienne de la dissuasion (Rafale et Mirage 2000), même si, tout au long de la chaîne industrielle et militaire qui y concourt, on assure que toutes les précautions sont prises, les matériels renouvelés à temps, les délais de maintenance respectés, les procédures de contrôle et de décision rodées, recoupées, multipliées, etc.
En Grande-Bretagne, grâce à la déclassification récente d’un rapport de novembre 2009 sur le renouvellement des sous-marins nucléaires, on sait que les machines actuelles – 7 SNA et 4 SNLE – sont dangereuses, ou en tout cas « potentiellement vulnérables », comme l’écrivent ses experts du ministère de la défense de Londres (MOD). Le site Zone militaire signale que le rapport, initialement réservé aux « UK eyes only », a été sérieusement expurgé, avant d’être divulgué (PDF).
Le contre-amiral Andrew McFarlane, responsable de la sécurité nucléaire au ministère de la défense, y estime que « les pratiques britanniques actuelles sont très loin des bonnes pratiques couramment admises » ailleurs. Les réacteurs à eau pressurisée pourraient être sujets à « une défaillance structurelle du circuit primaire » : en cas de « libération de produits de fission hautement radioactifs » (c’est-à-dire, de fuite), il existerait « un risque significatif pour la vie de ceux qui sont à proximité et un danger pour la sécurité du public dans un rayon de 1,5 km autour » du submersible. Ces problèmes de réacteur pourraient aussi causer « la perte du contrôle de l’immersion », avec risque d’être envoyé par le fond !

Posture blairiste

Lors d’un colloque organisé fin janvier à Paris par la sénatrice communiste Michelle Demessine, il a été rappelé, par exemple, que la batterie d’accords signés en novembre dernier entre Paris et Londres – laquelle comporte pour la première fois un volet sur la dissuasion – revient pour la France à prendre en charge une partie des coûts de recherche britanniques dans le domaine nucléaire.
On comprend mieux, à la lecture de ce qui précède, pourquoi les Britanniques ont été intéressés par cette joint venture [1] Cette « entente frugale » a l’avantage, pour les Britanniques, de mettre de fait l’Europe hors jeu – ce qui est une constante de la diplomatie de Londres. L’accord permet à la Grande-Bretagne de renvoyer à plus tard une décision sur un démantèlement de son dispositif nucléaire, pour lequel plaidaient d’anciens responsables de la défense de ce pays, une opinion réticente, et… un budget militaire en baisse de 8 % cette année, avant d’autres révisions déchirantes.
Côté français, on peut se satisfaire d’avoir découplé, même en très petite partie, le dispositif britannique, jusqu’ici entièrement dépendant du parrain américain (qui fournit à son allié « caniche » les missiles Polaris, les plans, brevets, etc.). Et d’avoir, en s’alliant avec la seule autre puissance nucléaire européenne, mis à l’abri – si l’on peut dire – son propre dispositif de dissuasion, Paris remettant ainsi à plus tard un débat sur la dénucléarisation française. Et évitant donc de faire un geste supplémentaire en matière de désarmement (au risque d’un isolement diplomatique croissant, qui peut lui coûter cher).
Paris, bien que réintégré au commandement militaire de l’OTAN, ne participe pas à son comité des plans nucléaires, très largement dominé là encore par les Américains qui en sont le bras armé quasi unique. L’organisation transatlantique a entrepris à son tour une « revue des enjeux nucléaires », qui devrait déboucher à la fin de cette année. Entre-temps, une réunion à Paris des cinq puissances nucléaires traditionnelles est annoncée pour septembre prochain.
Ultra-suiviste, l’OTAN avait réaffirmé, lors de son sommet de novembre dernier à Lisbonne, que « tant qu’il y aurait des armes nucléaires, elle resterait une alliance nucléaire » : une mention exigée, et obtenue par la partie française. Dans le contexte européen, la posture très « blairiste » de Nicolas Sarkozy, le président français, a détonné, au moment où les quatre pays accueillant des armes nucléaires tactiques américaines en demandent au contraire le retrait.

Assurance tous risques ?

Ce n’est pas la tendance lourde du moment, considère le chercheur Bruno Tertrais [2], pour qui le « global zero » défendu par Barack Obama « a fait un flop ». Selon lui, « le vrai but d’Obama n’est pas le désarmement nucléaire, mais la lutte contre le terrorisme nucléaire ». L’affaiblissement de sa majorité au sénat interdira désormais au numéro un américain ce type de rhétorique. En outre, ses partenaires européens sont divisés sur le nucléaire : entre pays, et parfois même à l’intérieur des pays (comme en Allemagne).
Faute de débat sur un éventuel désarmement nucléaire français, partiel ou total, on ne pose pas non plus la question du transfert éventuel des crédits nucléaires sur le secteur conventionnel. L’engagement en Afghanistan a montré que les besoins peuvent être pressants : faute des matériels adéquats, il a fallu équiper les forces françaises en urgence (« crash programs »), en procédant à de coûteux achats sur étagères, pour les mettre à l’abri des mines posées par les talibans et leur fournir quelques drones d’observation.
Les partisans de la dissuasion rappellent qu’il n’y a pas eu de guerre entre grandes puissances depuis soixante-cinq ans : l’arme nucléaire, une sorte d’assurance tous risques, conçue pour ne pas avoir à être utilisée, y a largement contribué. Ils font remarquer que l’arsenal français actuel – qui a été réduit par étapes depuis vingt ans, au point d’être ramené à ce que les spécialistes appellent une « stricte suffisance » – n’est pas surdimensionné : un SNLE en moins, par exemple, et il n’y aura plus la possibilité d’assurer en permanence une patrouille à la mer. Ou que les 3 milliards d’euros annuels qui seraient libérés par une sortie du nucléaire militaire iraient sans doute au remboursement de la dette publique, et non à l’équipement des armées…

Maître du feu

Pour Alain Joxe [3], cette arme nucléaire ne sert à rien dans les conflits réels. « On ne peut s’en servir : une petite salve est déjà effrayante ! » Face aux soulèvements, on recourt aux kalachnikov, aux drones, pas aux bombes atomiques. Il ne sert à rien de donner l’illusion que la France a la même taille que de vraies grandes puissances comme l’Inde, alors que les Etats-Unis eux-mêmes perdent de l’influence, que la souveraineté bancaire paraît aussi forte ou supérieure à celle des Etats (et « on ne peut leur balancer une arme nucléaire ! »). Le chercheur conclut : « Comment se débarrasser de ce mythe », qui n’est plus adapté aux réalités du monde ?
« En dehors des cercles spécialisés, on ne sait plus très bien à quoi sert la dissuasion », renchérit Paul Quilès, ancien ministre socialiste de la défense : « Une assurance contre quoi exactement ? » Mais il invite à la prudence : « Opposer le monde réel du nucléaire au virtuel du désarmement, c’est porter le discrédit à la posture de type Obama, qui change tout de même du style Bush ». En France, « le président est maître du feu nucléaire, mais un parlement, des députés, pour quoi faire ? ».
L’Iran, pour Jacques Fath, responsable des relations internationales au PCF, a droit au développement du nucléaire civil ; il doit appliquer le Traité de non-prolifération (TNP), mais cela ne vaut que si son respect est exigé de tous, alors que certains pays se moquent des résolutions internationales depuis des dizaines d’années. Il faut remettre l’ONU au centre, refonder le système des Nations unies, « acquis décisif du XXe siècle », menacé aujourd’hui par les G8, G20, Davos, OTAN, etc., estime Jacques Fath.

Bouclier virtuel

« Le nucléaire militaire, arme de puissance, structure toute la géopolitique internationale. Le remettre en question, c’est s’en prendre à l’ordre du monde », fait valoir Arielle Denis, co-présidente du Mouvement de la Paix. Le TNP, soi-disant universel, est inégalitaire, violé par un de ses signataires (Iran), foulé aux pieds par les Etats nucléaires qui n’y ont jamais adhéré (Israël, Inde, Pakistan). Pourtant, d’anciens responsables de la nucléarisation du monde (les Henry Kissinger et d’autres) en sont venus à la prise de conscience que conserver ces arsenaux, aujourd’hui, est devenu dangereux...
A quoi s’ajoutent des interrogations sur le programme antimissile adopté également au sommet de l’OTAN de novembre à Lisbonne : selon le Mouvement de la Paix, il va « coûter cher, relancer la course aux armements, et porter un coup final à l’indépendance européenne ». On ne comprend d’ailleurs toujours pas très bien, au stade actuel, comment, pourquoi, et avec qui sera mené ce projet, même si on voit bien les profits qu’en attend le lobby militaro-industriel du nucléaire, élément moteur de l’économie américaine. Certes, il sert de message à l’Iran : « Vos missiles ne serviront à rien, on pourra les arrêter. » Mais on ne sait toujours pas si cette garantie de dissuasion sera valable pour toute l’Europe.
Pour l’heure, le bouclier antimissile est virtuel. Les 200 millions de dollars de budget annoncés par l’OTAN ne représentent que le coût de la liaison entre le système préparé par les Américains, avec les moyens antimissiles des Européens. Mais cela en vaut-il la peine, alors qu’existe déjà un dispositif de dissuasion nucléaire ? Est-ce, là aussi, une alternative adaptée et crédible, face aux types de menaces qui se profilent ? Beaucoup plus de questions que de réponses...

Notes

[1] Dans un entretien accordé au quotidien Le Télégramme, le chef d’état-major de la marine française a précisé qu’un sous-marin français est passé récemment « sous commandement britannique dans le grand Nord pour surveiller de plus près les Russes » – une démarche qui « témoigne d’un niveau de confiance élevé entre les pays concernés ».
[2] Membre de la Fondation pour la recherche stratégique, auteur de La Menace nucléaire, Armand Colin, Paris, 2011, 160 pages, 14,90 euros.
[3] Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et président du Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques (CIRPES).

Défense européenne, OTAN : à quand le débat ? (II)

par Philippe Leymarie
pour http://blog.mondediplo.net

En dépit des bonnes intentions annoncées lors du remaniement ministériel du 27 février, et du lancement, par exemple, d’une opération de secours humanitaire au profit des opposants au leader libyen Mouammar Khadafi, il ne faut pas s’attendre à un revirement de la diplomatie et de la politique de défense de la France, que ce soit à propos de sa participation à la guerre en Afghanistan, de son retour au sein du commandement intégré de l’OTAN et de l’articulation avec la politique européenne de défense, ou de l’utilité de la dissuasion nucléaire – tous domaines qui ne font guère l’objet de débats, comme l’a regretté un colloque organisé récemment au Sénat à l’initiative de Michelle Demessine, ancienne ministre et sénatrice communiste du Nord. Eléments pour un éventuel débat, en tout cas, avec – après l’Afghanistan – ce deuxième volet consacré à l’OTAN et à la PESD, entre atlantisme et européanisme...
A propos de la guerre en Afghanistan, cette remarque d’abord du général Vincent Desportes – qui était jusqu’à ces derniers mois directeur du Collège inter-armées de défense, redevenu récemment « l’Ecole de guerre » : quinze pays de l’Union européenne ont engagé des soldats dans ce conflit, et ont représenté – jusqu’à l’arrivée des derniers renforts américains – un tiers de l’effectif de l’opération menée sous couvert de l’OTAN en Afghanistan. Or, pointe le général, « il n’y a presque pas d’Europe, de défense européenne en tant que telle, dans cette opération : l’Europe y mène sa guerre la plus longue... sans même exister, apparaissant comme un simple protectorat américain : il est temps qu’elle se prenne en main » [1].

Système impérial

Alain Joxe, directeur d’études à l’EHESS, rappelle que pour la première fois, dans sa guerre en Afghanistan, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) n’agit pas dans une... « zone OTAN », mais dans un secteur qui relève surtout de trois commandements militaires américains : « L’Afghanistan a au moins servi, finalement, à renforcer le rôle de super-commandant en chef du président US », avec cette idée sous-jacente d’un commandement sécuritaire américain global, qui n’a pas besoin de l’ONU, et qui continue, Obama ou pas.
« Ils sont en train de perdre leur leadership économique, mais pensent compenser par le militaire », estime ce chercheur pour qui « l’Europe est sans importance là-dedans », la question de l’OTAN n’occupant d’ailleurs que 2 pages (sur 128) dans la Quadriennal Defence Review (QDR) établie à la fin de l’année 2010. « Le sujet n’a même plus la vertu de figurer dans le discours US, et encore moins sous Obama que sous Bush. »
L’actuel président, pour Alain Joxe, a renforcé cette vision œcuménique d’un instrument US/OTAN capable d’assurer à lui tout seul la sécurité de la planète. Les cinq commandements « régionaux » américains [2], et les deux ou trois commandements fonctionnels, constituent « un système impérial complet », dans une optique qui est « le contraire d’une multilatéralisation » (pourtant appelée de ses vœux par le numéro un américain au début de son mandat).

OTAN sans frontières

Alain Joxe relève « une grande continuité dans la réforme permanente de l’OTAN : dès que les Américains annoncent un changement dans leur dispositif, l’organisation transatlantique doit s’aligner ». Le document préparé par l’ancienne responsable de la diplomatie US, Madeleine Albright, en vue du sommet de l’OTAN, évoquait l’abandon partiel du système du consensus (qui est « une façon polie de présenter un droit de veto »), fondement basique de l’actuel traité. Il s’agissait de tenir compte des réticences des Américains et de certains Européens à être automatiquement engagés dans un conflit. La proposition n’a pas été reprise, de même d’ailleurs que la « réforme du commandement » préconisée par le secrétaire général Anders Fogh Rasmussen, dont on n’entend plus parler...
La préparation du nouveau « concept stratégique » de l’organisation transatlantique, avalisé lors du sommet de Lisbonne en novembre dernier, a d’ailleurs été – selon Jean-Pierre Maulny, directeur-adjoint de l’Institut des Relations internationales et stratégiques (IRIS) – « confisquée par les experts, et reste difficile à décrypter ».
Ce document fait référence au fameux article 5 du Traité de l’OTAN, organisant la sécurité collective par un mécanisme de solidarité quasi obligatoire [3]. La mention de cet article reste capitale pour les pays de l’Est européen, toujours inquiets de leur voisinage avec la grande Russie – ce qui explique aussi pourquoi le partenariat avec ce pays, mais également avec les pays du Caucase, du Moyen-Orient et du Golfe (Initiative d’Istanbul), et du Maghreb (Dialogue méditerranéen) a été réaffirmé et même développé.
Déjà, il n’est plus nécessaire d’élargir l’OTAN (en y accueillant de nouveaux membres) : il suffit d’étendre cette politique de développement des points d’appui, via les « partenariats » (qui concernent plus de cinquante pays, outre les vingt-huit Etats-membres), dans le cadre d’une sorte de « mondialisation de la sécurité », à l’exemple de l’économie. Un compromis a d’ailleurs été trouvé, dans la rédaction de ce nouveau « concept », pour justifier l’extension des prérogatives de l’OTAN : par le biais des « nouvelles menaces » (terrorisme, ADM, attaques NRBC, piraterie, etc.), l’organisation est plus « sans frontières » que jamais, et pratiquement « déterritorialisée ».

Pilier européen

Selon Maulny, s’agissant de la France, « on aurait pu penser que notre positionnement politique nous permettrait de servir de passerelle » entre l’OTAN et les (rares) pays qui refusent ses avances. Mais « c’est impossible aujourd’hui », affirme ce chercheur, qui prévoit que deux décisions du sommet de Lisbonne – la réforme du commandement intégré (passage de 13 000 à 8 000 agents) ainsi que la réduction du nombre des agences ( de 14 à 5) – « pourraient être douloureuses pour la France ».
Le pilier européen de l’Alliance, et surtout l’Europe de la défense, auraient dû – selon la rhétorique en vigueur à l’Elysée en 2009 – bénéficier de ce retour (inespéré), au sein du commandement militaire intégré de l’organisation, du pays qui le boudait depuis 1964, suite à un sursaut indépendantiste du général de Gaulle. C’était même une « condition », disait-on pour faire avaler la pilule.
Mais la réintégration « n’a pas eu l’effet bénéfique annoncé », estime le chercheur de l’IRIS, qui rappelle que la France demande par exemple sans cesse, depuis 2003, la mise en place à Bruxelles, dans les locaux de la Commission de l’UE, d’une cellule de planification militaire – embryon d’un état-major opérationnel – « ce qui n’est toujours pas gagné ! ». De même, il est probable, selon lui, que la modalité de « coopération structurée permanente » prévue par le traité UE de Lisbonne ne verra jamais le jour.

Logique bilatérale

Le pompon, sur ce plan, étant ce traité franco-britannique de novembre dernier, avec ses 17 mesures (en plus du nucléaire) qui font partie d’un processus sans doute utile de rationalisation des capacités entre les deux pays (on verra à l’usage), mais qui n’est pas en phase avec la construction européenne, et dont, par exemple, les Allemands et les Italiens n’avaient pas l’air très heureux.
Selon un intervenant, « les Britanniques ne croient plus à l’Europe de la défense », alors qu’ils s’étaient laissés entraîner, en paroles, dans le processus d’autonomisation lancé à Saint-Malo en 1998, sous l’impulsion des Français. Ils sont dans une logique purement bilatérale (avec les USA, avec la France), aux prises avec des réductions budgétaires, et une tendance au repli, pour défendre leur industrie de l’armement. « Cameron fera tout pour ne pas appliquer l’accord de novembre avec la France, négocié par son prédécesseur. »
Côté français, on continue à évoquer la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) [4] dans les discours, mais sans prendre d’initiatives. Si bien que l’Europe de la défense paraît en position de faiblesse aujourd’hui, et bien loin de pouvoir contrebalancer l’OTAN. Seule la crise financière contraint l’UE et l’OTAN à discuter aujourd’hui de la mutualisation partielle de certaines de leurs capacités [5]…
A suivre : Dissuasion nucléaire, bouclier antimissile : à quand le débat ? (III)

Notes

[1] Michelle Demessine, sénatrice du Nord, a posé le jeudi 3 mars une question orale au gouvernement, au Sénat, demandant un grand débat public sur la situation en Afghanistan.
[2] Derniers en date : l’Afrique, l’Amérique latine.
[3] Il a servi par exemple à justifier l’engagement des pays membres de l’OTAN en Afghanistan, pour venir en aide aux Américains, agressés à travers les attentats du 11 septembre 2001.
[4] Rebaptisée, pour simplifier, « Politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne » (PSDC-UE).
[5] D’autres thèmes, non traités lors de ce colloque – les ventes d’armes ou l’assistance à certains régimes africains – mériteraient bien sûr d’être également discutés, au Parlement ou ailleurs.

17 mars 2011

Botnets : l’agence européenne de sécurité met en garde contre la surestimation des infections

par Christophe Auffray,
pour ZDNet France

 La vision actuelle des réseaux de PC zombies et des risques qu’ils représentent est brouillée par une surestimation du nombre de machines infectées basée sur la seule comptabilisation des adresses IP. Très médiatisés, ces chiffres n’en sont pas moins erronés. L’Enisa recommande donc d’autres indicateurs. Du concret et moins de marketing ?
 
L'Enisa publie un rapport d'analyse consacré aux réseaux de PC zombies, également dénommés botnets. L'agence européenne de sécurité des réseaux et de l'information dissèque les modes de fonctionnement divers des botnets, mais préconise également une approche différente de l'évaluation des risques.
L'Enisa, comme différents experts en sécurité, met en effet en garde contre la tentation de certains acteurs à surévaluer les infections et ainsi à réduire les risques présentés par un botnet au seul nombre de machines infectées le composant.

Torpig : 1,2 million d'IP, mais 180 000 machines hôtes
Or cette communication, notamment de la part des sociétés de sécurité, n'est pas sans incidence. Dans un billet de blog publié sur ZDNet.fr, Pierre Carron cite ainsi l'exemple du botnet Mariposa, qui selon Panda Software, comptait 13 millions de bots.
« L'ennui, c'est que toutes ces informations erronées finissent en bout de chaîne par influer sur les décisions de nos responsables économiques et politiques [...] A long terme, cette surenchère porte le risque de perdre toute crédibilité lors d'alertes légitimes sur de réels incidents de sécurité » s'inquiète ainsi Pierre Caron.
L'Enisa met donc en garde contre ces évaluations basées uniquement sur un comptage des adresses IP uniques. Cette méthodologie conduit à des surestimations, qui par ailleurs tendent à gonfler au fil des jours du fait de l'attribution dynamique d'IP.
Dans le cas du botnet Torpig ce sont ainsi 1,2 million d'IP infectées qui étaient détectées. Mais des chercheurs ont démontré qu'en réalité 180 000 machines compromises composaient Torpig et non 1,2 million comme le total des IP pouvait le laisser penser.
L'agence européenne appelle donc à plus de précaution dans l'évaluation de la taille des botnets, mais aussi à plus de transparence. En ligne de mire le marketing de la peur pratiqué par certains éditeurs de produits de sécurité, parfois très prompts à publier des chiffres d'infection impressionnants - plus à même de leur garantir des reprises dans la presse.

Le risque n'est pas nécessairement proportionné à la taille du botnet
Toutefois les éditeurs ne sont pas les seuls à grossir artificiellement le nombre de machines compromises. En effet, les administrateurs des botnets s'efforcent parfois eux-mêmes de leurrer les chercheurs en sécurité.
Un faux serveur de contrôle a été mis en place par des pirates pour gonfler la taille d'un botnet associé à un groupe baptisé la cyber-armée iranienne, relève par exemple Pierre Caron.
Pour l'Enisa, la seule taille d'un botnet ne peut en aucun cas être un indicateur approprié et fiable pour évaluer la menace représentée par un botnet. Les botnets exploités pour lancer des attaques en déni de service se composent ainsi de centaines de machines, et non de milliers.
Pour autant, ces botnets présentent un risque réel. Cependant, le nombre de zombies est insuffisant pour évaluer la menace. Une analyse de risque pertinente devra par exemple tenir compte de la bande passante dont dispose chaque machine - et donc le botnet.

Afin de mieux appréhender les botnets et les risques qu'ils peuvent présenter, l'Enisa préconise donc différentes approches et techniques, à la fois passives (analyse de trames, flux réseaux, DNS, fichiers de log, spam...) et actives (sinkholing, infiltration, DNS cache snooping, suivi des réseaux Fast-Flux, etc.).

16 mars 2011

Gasland (Vostfr) (Documentary)

http://www.gaslandthemovie.com

Réalisation Josh Fox
Scénario Josh Fox
Montage Matt Sanchez
Production Trish Adlesic
Molly Gandour
Josh Fox
David Roma
Pays d’origine Drapeau : États-Unis États-Unis
Langue(s) originale(s) Anglais
Genre Documentaire
Durée 104 minutes
Sortie 24 janvier 2010 (26e Festival du film de Sundance)

Wikipedia :

Gasland est un film documentaire américain sorti en 2010. Écrit et réalisé par Josh Fox, il a pour objet l'impact environnemental et sanitaire de la méthode d'extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique.

Résumé

Un matin, Josh Fox reçoit une lettre d'une compagnie d'extraction de gaz qui lui propose 100 000 dollars contre le droit d'installer des puits de forage sur les dix hectares du terrain familial, dans la zone non incorporée de Milanville (Pennsylvanie). Méfiant, Fox se renseigne alors sur l'exploitation de la formation rocheuse des schistes de Marcellus (en) qui parcourt la Pennsylvanie, l'État de New York, l'Ohio et la Virginie-Occidentale. Josh Fox visite d'abord Dimock (Pennsylvanie), dans une zone d'exploitation du gaz de schiste. Il y rencontre plusieurs familles dont l'eau du robinet peut prendre feu si l'on en approche un briquet. Les habitants y souffrent également de nombreux problèmes de santé et craignent que leur approvisionnement en eau soit contaminée.
Josh Fox décide alors de partir plus à l'ouest, dans des endroits où l'exploitation dure depuis une décennie, pour constater l'impact son impact sur les communautés sur un plus long terme. Il visite donc différents sites, principalement dans le Colorado, le Wyoming, l'Utah et le Texas, partant à la rencontre des résidents pour en recueillir les récits. Nombre d'entre eux mentionnent des problèmes de santé chroniques, ainsi qu'une contamination de l'air, des puits ou des cours d'eau. Parfois, les habitants précisent avoir obtenu des compagnies gazières d'être approvisionnés en eau potable ou de se faire installer des systèmes de purification de l'eau.
Tout au long du documentaire, Josh Fox interroge des scientifiques, des personnalités politiques et des représentants de l'industrie gazière. Ses démarches le mènent même à filmer au Congrès les discussions d'un sous-comité sur le Fracturing Responsibility and Awareness of Chemicals Act, « une loi visant à amender le Safe Drinking Water Act (en) pour supprimer une certaine permissivité envers la fracturation hydraulique[1] », permise par le Energy Policy Act (en) de 2005[2].

Production

Gasland est le second documentaire de Josh Fox, après un premier film intitulé Memorial Day. Fox débute seul son projet, mais est rejoint par un total de trois autres cadreurs, à différents moments du tournage[3]. Le film est produit en environ dix-huit mois, monté par Matthew Sanchez et Josh Fox. Des 200 heures d'enregistrement, ils ne gardent que 100 minutes de film[4].
La première de Gasland a lieu à l'occasion de l'édition 2010 du Festival du film de Sundance, à Park City (Utah). Le documentaire est également diffusé à la télévision pour la première fois le 21 juin 2010, sur la chaîne américaine HBO. Le film sortira dans les salles françaises le 6 avril 2011. Une version de 42 minutes est diffusée en ligne par LaTéléLibre.fr [5].

Notes et références


DIRECT LINK

Language : English VOSTFR

ARTE Reportage - Libye Italie Tunisie Yémen

http://videos.arte.tv
(France, 2011, 42mn)
ARTE


ARTE Reportage

Révoltes arabes, le grand exil
Alors que les combats font rage en Libye, des milliers de travailleurs étrangers fuient le pays et viennent s’entasser à Ras Jédir, à la frontière tuniso-libyenne. Ce lieu d’ordinaire très calme se transforme ainsi en un gigantesque camp de réfugiés. C’est le chaos.
Egyptiens, Soudanais, Bangladais, Nigérians… Plus de 110 000 hommes de plus de 40 nationalités attendent un hypothétique retour dans leur pays. Les plus démunis passeront plus de deux semaines ici…
Pour faire face à cette situation, l’armée tunisienne et le Haut Commissariat aux Réfugiés se mobilisent. Un camp de tentes est alors mis en place. L’objectif, apporter un minimum d’hygiène et de confort à ces victimes traumatisées par la répression libyenne. Bloqués aux confins de la Tunisie et de la Libye, les réfugiés essaient tant bien que mal de mettre des mots sur leur exode.
A 50 kilomètres plus au Nord, un autre drame se déroule en pleine clandestinité. Des centaines de candidats à l’immigration tentent de rejoindre les côtes italiennes dans des embarcations de fortune. Principalement des Tunisiens qui profitent de l’effondrement du régime de Ben Ali pour fuir.
L’équipe d’Arte Reportage décrypte les enjeux de ces drames croisés qui se déroulent aux portes de l’Europe.

Lampedusa : les naufragés du jasmin
Lampedusa, l’île la plus méridionale d’Italie, se trouve à 113 kilomètres au large des côtes tunisiennes.
A peine le régime de Ben Ali tombé, une vague d’immigration clandestine a déferlé sur cet avant-poste de l’Europe. En l’espace de trois jours la population de l'île a doublé : près de 5000 jeunes Tunisiens ont débarqué sur ses plages, avec en tête des rêves d'Europe, de liberté et de fortune. Alors que l’État italien essaye tant bien que mal de faire face à cette crise humanitaire, les insulaires se sentent délaissés.
La saison touristique approche et les ruelles du centre sont peuplées de ces visages étrangers. Chaque jour la tension monte un peu plus. Qui sont ces migrants et quels sont leurs espoirs ? Comment réagissent les habitants face à cette invasion pacifique pour l’instant ?
Une équipe d’ARTE Reportage a passé une semaine à Lampedusa, ce petit caillou méditerranéen au bord de l'implosion.

Yémen : l’art de la paix
Depuis près d’un mois, au même titre que d’autres pays arabes, le Yémen est le théâtre de manifestations appelant à la démission du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
Des milliers d'opposants campent devant l'Université de Sanaa. L'armée s'est redéployée dans les rues faisant craindre de nouvelles violences.
Dans ce jeu de dupes entre le parti au pouvoir et l’opposition, les tribus jouent un rôle primordial. Dans tout le pays, ces clans s’affrontent pour asseoir leur influence sur le pouvoir central.
Une organisation, Dar As Salam, littéralement la maison de la paix, tente malgré tout de jouer les médiateurs. Il y a quelques mois, les équipes d’Arte Reportage sont allées à la rencontre de ceux qui opposent à l’art de la guerre celui de la paix. Médiation entre tribus, sensibilisation dans les écoles pour contrer l’extrémisme religieux ou cet esprit de vengeance qui gangrène la société yéménite. Dans le contexte actuel, ce sont ces acteurs de la société civile qui, dans quelques jours, dans quelques semaines, pourraient devenir les nouveaux leaders d’un pays qu’on appelait autrefois l’Arabie heureuse.

Les crayons de Courrier
A partir de janvier, chaque premier samedi du mois, retrouvez dans ARTE Reportage une nouvelle rubrique : Les Crayons de Courrier International, en partenariat avec l’agence Cartoons de Courrier International.
Cinq minutes pour voir l’actualité internationale autrement, à travers les dessins de presse de caricaturistes du monde entier.
Plus de dessins

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13 mars 2011

Water makes money – Comment les multinationales transforment l’eau en argent (Documentaire)

http://www.watermakesmoney.com

"Water Makes Money"

dvd-cover_fr_thumb

Une co-production de KERNFILM avec Achille du Genestoux et La Mare aux canards
de Leslie Franke et Herdolor Lorenz
en coopération avec Christiane Hansen, Jean Luc Touly, Marc Laimé, Markus Henn et aquattac.
Longueur: 82 min. technique: HDcam (16:9)

Le film „Water Makes Money"

La plupart des humains ne se rendent compte de la valeur d´une chose que lorsqu´elle leur manque : l´eau fait partie de ces choses.

Un être humain est constitué à 70% d´eau. Il lui faut refaire le plein sans cesse sinon c´est la mort au bout de 3 jours. C´est pourquoi l´eau, nourriture de base indispensable, a toujours été un bien public, géré publiquement. Jusqu´à aujourd´hui l´approvisionnement en eau dans le monde entier, est à 80% encore public. L´eau potable et l´assainissement sont toujours un monopole local. Nulle part au monde ne circulent dans les mêmes tuyaux, des eaux distinctes, de fournisseurs concurrents. Un marché est impensable. Qui privatise malgré tout ce service vital, remplace un monopole public par un monopole privé.

Pourtant c´est exactement ce qui se passe actuellement, partout dans le monde, au nom de la concurrence et du marché, lorsque des multinationales de l´eau comme Veolia et Suez, frappent à la porte de communes à court d´argent. Veolia, multinationale  née en 2003, à la suite du plus important crash financier de l´histoire en  France, celui de Vivendi Universal, - Veolia donc est présente dans au moins 69 pays sur les cinq continents et en cela le Nr.1 incontesté de la gestion privée de l´eau. En Allemagne, la multinationale française a réussi, par des participations dans les services des eaux de plus de 450 communes, à prendre la première place dans l´approvisionnement  en eau potable et le traitement des eaux usées. Les multinationales françaises annoncent tous les jours de nouvelles conquêtes. Ils promettent l´efficacité, des financements avantageux et le développement durable. Cependant, chez eux, en France, on leur fait de moins en moins confiance....

Le « modèle français »

C´est précisément là où Veolia et Suez fournissent l´eau de 8 citoyens sur 10, que de nombreuses communes veulent se débarrasser des deux entreprises, l´opacité, la mauvaise qualité de l´eau, une augmentation continue des prix et l´abus de leur situation de monopole, voilà les reproches qu´on leur fait. Les communes ont du mal à contrôler si les prix facturés correspondent bien au travail effectué. Est-ce que les milliards de redevances payés pour la réparation des tuyaux ont bien été utilisés à cet effet ?  L´argent de l´eau des communes françaises n´a-t-il pas financé l´expansion mondiale de Suez et de Veolia ?

À Paris, au cœur de leur  pouvoir, les géants de l´eau ont déjà une plaie dangereuse. La capitale et plus de cent communes françaises ont décidé de reprendre le contrôle de ce service vital. À la fin de cette année Veolia et Suez devront faire leurs valises à Paris. La gestion de l´eau redeviendra communale.

Un film « citoyen »

Le film « Water Makes Money » veut informer sur cette évolution actuelle. Il veut montrer les leçons que Paris et d´autres communes françaises ont tiré de la domination de Veolia & Co et comment elles réussissent à reprendre l´eau en régie publique. Des exemples européens et américains complètent le film qui deviendra ainsi un cas d´école pour le monde entier. « Water Makes Money » donnera du courage: l´eau aux mains des citoyens/citoyennes c´est possible !!

« Water makes money » sera un film « citoyen » financé par ceux qui veulent le voir, le montrer, qui ont besoin de cette aide pour mieux comprendre. Le précédent film des cinéastes « Bahn unterm Hammer (film sur la DB allemande )» montre combien un tel projet est éclairant et capable de mobiliser.

C´est pourquoi nous lançons cet appel : aidez-nous, afin que « Water Makes Money » voie le jour.

La constante progression de la privatisation de l´eau, indispensable à notre vie, n´est pas inévitable. Il est important de transmettre l´information, par exemple par l´image qui bouge et parle. Les derniers films de Leslie Franke et Herdolor Lorenz « Eau : service public à vendre » et « Bahn unterm Hammer » (film sur les intentions de privatisation de la DB allemande) ont montré des milliers de fois, l´efficacité qu´un tel film peut avoir pour la prise de conscience.
C´est pourquoi nous nous adressons à vous : aidez-nous à réaliser « Water makes money »

Index de l'article
thèmes du film
Au cœur du pouvoir
Modèle France
L'ingénierie financière est le savoir-faire le plus important
Où les eaux usées se transforment en or
Contrats secrets
La démocratie sous tutelle
Corruption structurelle
Entre le marteau de la compétence privée et l'enclume du marché monopolistique
Des communes contre-attaquent
Veolia revient par la petite porte
Position clé dans la recherche au niveau de l´Union Européenne
Développement durable et responsabilité ?
Tirer les fils derrière les coulisses
Accès privilégié aux processus de décision de l´Union Européenne
Qui est le plus efficace ?
Un rêve : être numéro 1 mondial
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Le Dessous des Cartes - Occident, empire du soleil couchant ? (2/2)

 (France, 2010, 12mn)
ARTE F
pour http://www.arte.tv

Voilà donc, le deuxième numéro que le Dessous des Cartes consacre à questionner la notion d’Occident.
Dans un premier temps, je vous ai parlé de l’Histoire, des valeurs fondatrices, des conquêtes jusqu’en 1939/1945, au moment où l’Europe, qui est le cœur historique de l’Occident, s’autodétruit.
Et bien, aujourd’hui, je vais poursuivre cette interrogation en abordant les dimensions économique et militaire de l’Occident.

  • Le monde en 1945
  • L’URSS : un nouveau rival géopolitique
  • Les deux blocs en 1949
  • L’absence d’unité stratégique de l’Occident
  • La création de l’OCDE en 1960
  • Le critère flou de l’économie
  • Du G8 au G20
  • Un Occident réinventé après le 11 septembre 2001
  • Les troupes présentes en Afghanistan à la fin de 2010
  • Occident vs Islam : un clivage absurde
  • L’Occident : une frontière mentale

Le monde en 1945

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Le monde en 1945
Voilà donc où nous en sommes en 1945, au terme de cette deuxième guerre mondiale, initiée par l’Allemagne nazie contre le reste de l’Europe, et gagnée par l’effort de guerre américain et britannique. Vous voyez sur cette carte les vainqueurs et leurs empires coloniaux, et les vaincus qui ont perdu leurs aires d’influence. On constate que parmi les pays vainqueurs, tous ne sont pas des Occidentaux, puisque Russie et Chine ne font pas partie de l’Occident.

Finalement, nous devrions peut-être penser que nous sommes toujours à l’Occident d’un autre pays, ou encore à l’Occident de quelqu’un d’autre.
En tout cas que l’on tente de comprendre cette idée d’Occident, ou que l’on cherche à la déconstruire, dans la mesure où c’est peut-être un mythe, à chaque fois, on débouche sur des interrogations et des contradictions.
Plus on délimite l’idée de l’Occident, plus elle apparaît à la fois comme permanente, critiquable et volatile.
Car au fond un Occident pour vaincre quoi ? Pour se battre contre qui ? Et pour faire quoi de la victoire ?


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Le rêve brisé de la jeunesse biélorusse

par Benjamin Vautrin
pour http://blog.mondediplo.net

Finalement, la révolution n’a pas eu lieu en Biélorussie. Les quelques concessions accordées à l’opposition – dont l’accès aux médias est limité – lors de la période électorale de décembre 2010 avaient pourtant fait naître quelques espoirs. Ils furent très vite brisés par une brutale reprise en main. Réécrite, canalisée, censurée, l’information ne sert qu’une cause, celle du pouvoir en place. L’opposition reste isolée et peine à se structurer.

Loukachenko, seul contre la jeunesse ?

Le 21 janvier 2011, Alexandre Gregorevitch Loukachenko a officiellement pris — pour la quatrième fois consécutive — ses fonctions de président de la République de Biélorussie, un mois après avoir remporté les élections dès le premier tour avec 79,65 % des voix (selon les sources officielles, pour une participation de 90% ; les études indépendantes l’avaient crédité de 35 % des voix au premier tour). Comme les deux derniers scrutins, ces élections ont été entachées de fraudes massives et de pressions sur les votants, et donc une nouvelle fois invalidées par les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La campagne présidentielle a pourtant présenté une configuration inédite où, en partie grâce aux pressions de l’Union européenne et la Russie, les membres de l’opposition ont pu avoir accès aux médias nationaux, et des observateurs étrangers assister au déroulement du scrutin.
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Toujours dans le giron russe, mais tentée par l’Europe
Esquisse : Philippe Rekacewicz
En septembre, M. Loukachenko annonce que les élections présidentielles seront avancées au 19 décembre, anticipant ainsi de plus de quatre mois l’échéance électorale et prenant de court l’opposition. Il a quelques raisons d’être pressé. Fort de son expérience passée, il sait qu’il est plus facile de gérer des manifestants par -15°C plutôt qu’au début du printemps. Par ailleurs, les lignes de crédit s’épuisent, et il risque de ne plus pouvoir payer pensions et salaires, ce qui en pleine période électorale alimenterait l’instabilité sociale. Enfin, il est plus facile de renégocier les prêts avec la Russie en qualité de nouveau président.
Soufflant le chaud et le froid, feignant de se rapprocher de l’Europe, puis se retournant finalement vers le « grand frère russe », M. Loukachenko règle le curseur de ses relations en fonction de ses besoins de crédit auprès de l’Europe, de l’application incertaine des accords douaniers sur le lait ou le gaz avec la Russie, et de la nécessité de flatter la fibre nationaliste en jouant la carte de l’indépendance et du « seul contre tous », entretenant le mythe d’une Biélorussie indépendante et économiquement stable.
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Un pays enclavé
La faiblesse de son commerce extérieur met effectivement la Biélorussie à l’abri des crises systémiques. Mais son indépendance est toute relative : sans ressources énergétiques propres, sans accès à la mer, son budget dépend en grande partie des ristournes accordées par la Russie sur le prix du gaz et pétrole (42 milliards de dollars sur les dix dernières années). A titre de comparaison, le budget du pays pour 2010 était de 10 milliards de dollars, et sa dette dépassait 25 milliards de dollars.
Bien que Moscou ait durci le ton, sa politique à l’égard de M. Loukachenko n’a pas réellement changé. Il reste un allié stratégique de la Russie pour le transit du gaz vers l’Europe, du moins tant que les gazoducs Nordstream et South Stream ne seront pas mis en service. Malgré cela, en septembre 2010, Moscou tire un gros coup de semonce : sur la chaîne de télévision NTV sont diffusés une série de quatre reportages présentant Loukachenko comme « le Parrain » biélorusse, décrivant dans le détail son réseau d’influence et surtout le nommant explicitement comme responsable des assassinats d’opposants, dont celui d’Oleg Bebenin [1] quelques jours plus tôt. Le même type de reportage ayant été utilisé par le Kremlin pour préparer l’opinion publique au limogeage de Youri Lujkov, les biélorusses ont secrètement espéré que la Russie se préparait aussi à « limoger » Loukachenko, deux mois avant les élections !
Le président biélorusse se tourne alors vers l’Europe — démarche déjà amorcée en 2008 quand il avait refusé de reconnaître l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud pour marquer son indépendance face à la Russie — et le 2 novembre, l’Union européenne, par le biais de l’émissaire polonais Radoslav Sikorskiy, fait une promesse d’aide financière de 3 milliards d’euros, à la condition que soient organisées des élections démocratiques.
Contraint, M. Loukachenko fait semblant de jouer l’ouverture. Il autorise, pour tous les candidats, deux passages à la radio, deux fois trente minutes d’antenne sur BTCanal1 et un débat d’une heure (auquel lui-même refusera de participer) ainsi que la publication de leur profession de foi dans la presse contrôlée par l’état. Ce service minimum est dénoncé par les neuf candidats concernés, mais néanmoins mis à profit pour aborder des sujets jamais évoqués par les médias biélorusses : le scandale de Tchernobyl et du million de biélorusses qui vivent toujours en zone contaminée, les disparitions d’opposants, l’endettement du pays, ce mystérieux « fond présidentiel » de 900 millions de dollars qui n’apparaît dans aucune comptabilité officielle, et bien sûr, les falsifications massives des élections.
Cette configuration joue contre les candidats. La toute petite « fenêtre d’expression » ne leur permet pas de s’exprimer harmonieusement, leur discours apparaît agressif, décalé, par rapport à l’image édulcorée que les médias nationaux donnent du pays. Ces candidats présentent bien un front solidaire entre eux, mais ne font preuve de combativité que contre Loukachenko, oubliant presque de mettre en valeur ce qui fait leur singularité. Beaucoup de votants indécis leur ont reproché de ne pas avoir de réel programme à présenter. Enfin, leur intervention télévisuelle ayant eu lieu quinze jours avant le scrutin, le président avait amplement le temps de démentir, contredire, diffamer, sans permettre aux candidats le moindre droit de réponse.
L’OSCE (dont les bureaux à Minsk ont depuis été fermés) a mesuré le temps de parole de chaque candidat entre le 25 novembre et le 5 décembre 2010 : 90 % du temps d’antenne pour M. Loukachenko contre 10 % répartis entre les neufs autres candidats… Les plus cyniques noteront tout de même une amélioration, puisque le temps de parole du président est normalement de 100 %.
Il existe deux chaines hertziennes biélorusses (Belarus TVCanal1, et STV) et deux chaînes d’origine Russe (ONT et NTV Belarus), très étroitement surveillées par le pouvoir qui censure régulièrement les programmes. Les très populaires programmes d’humour russe « Comedy Club » et « Projet Paris Hilton » se voient amputés, parfois au dernier moment, des sketchs mettant en scène Loukachenko. Il n’est pas rare de voir diffusé, sans explications, un clip musical avant la reprise du programme.
Pour les journaux télévisés, le traitement de l’information des chaînes russes est assuré par la rédaction locale à Minsk, qui n’a pas changé de ligne éditoriale depuis 1994 : la Biélorussie est un état indépendant et stable grâce à son président, le reste du monde est corrompu et instable. Seuls les Etats amis — Venezuela, Chine, Iran et Libye — ont les faveurs de l’actualité internationale.
Plus inquiétant encore que la censure, c’est la réécriture de l’Histoire. En mars 2006 lors des précédentes élections, des revues pornographiques et des seringues ont été placées dans les tentes des manifestants qui occupaient la place d’Octobre. Le même procédé a été utilisé au lendemain de la manifestation démocratique du 19 décembre 2010 : des barres de fer et des bouteilles de vodka ont été disposées sur les lieux de la manifestation, puis filmées par la télévision biélorusse. Les 30 000 à 40 000 manifestants pacifiques sont devenus « environ 3 000 marginaux alcooliques ». Il ne saurait être question d’un élan populaire mais bien, selon la thèse officielle, d’une contestation « marginale ». La ficelle peut paraître bien grosse, mais ici, le reportage diffamatoire est un exercice qui se pratique sans nuance et de manière très décomplexée. Le message passe assez bien auprès de la majorité des Biélorusses, pour qui Canal1 est la principale source d’information.
Depuis juillet 2010, un décret présidentiel [2]impose aux cafés Internet de noter le numéro de passeport de tous leurs clients et de conserver l’historique de navigation correspondant, supprimant du coup un des derniers espaces de liberté. Par ailleurs, l’Internet à domicile est centralisé par BelTelecom ce qui empêche tout anonymat. La presse indépendante (Nasha Niva, Narodnaja Volya) est soumise à une pression gouvernementale constante : contrôles fiscaux, remise en cause des licences de diffusion, ou numéros interdits lorsqu’ils contiennent un article « contre-présidentiel ».
Avec le plein contrôle des télécommunications, des médias, d’Internet, des syndicats [3] et des universités, Loukachenko a pu, en seize ans de pouvoir absolu, tisser un efficace réseau de propagande. La répression des opposants prend de multiples formes : licenciements, exclusion, sanctions financières...
« Sania, reste avec nous ! »
En octobre 2010, le groupe biélorusse RockerJoker a lancé sur YouTube une chanson intitulée « Sania, reste avec nous », Sania étant un diminutif pour « Alexandre ». L’ironie est à peine voilée :
« Sania reste avec nous,
Tout sera OK,
Des rues propres,
Le soleil cligne des yeux,
Une pluie comme une petite douche nous caresse l’âme,
[…]
Grâce à toi nous vivons dans l’endroit le plus propre au monde »
(Allusion au souhait du président d’avoir un pays propre « sur tous les aspects ».)
Reprise sur BTCanal1, la chanson est devenue très populaire parmi les jeunes du BRSM (mouvement des jeunes biélorusses, héritier idéologique affiché des jeunesses communistes de l’ère soviétique). Début décembre, le ministère de l’information impose aux radios nationales de diffuser cette chanson « au moins sept fois par jour ». Elle a été présentée par le groupe comme un « gag musical » lors de sa sortie, et malgré cela, est devenue le tube de campagne du président… Naïveté d’une censure ne comprenant pas le second degré ou habile retournement ? Depuis, pris à son propre piège, le groupe se terre dans un mutisme total…
Voici la version originale mise à la disposition du public par le groupe lui-même :
Une version plus « commerciale » a été réalisée plus tard, avec une mise en scène un peu plus élaborée et quelques danseuses en costume traditionnel pour faire couleur locale :
Le même groupe a aussi enregistré un clip absolument étonnant, « Goodbye America », en soi une performance puisque qu’il a été réalisé en une seule prise avec comme acteur principal le courageux chanteur du groupe biélorusse « Cassiopée ».
Puisque l’espace de parole est inexistant, les opposants biélorusses en reviennent aux bonnes vieilles méthodes de partisans : tracts imprimés à la maison et lancés dans la rue, disques gravés de reportages censurés distribués aux arrêts de bus, montages vidéo mis en ligne sur Internet, collage d’affiches présentant les portraits des opposants disparus. Mais ces initiatives citoyennes spontanées restent sporadiques et isolées. Les partis d’opposition ne se risquent à rien d’illégal, sachant que le moindre écart sera disproportionnellement sanctionné, comme l’ont d’ailleurs montré les événements de la soirée du 19 décembre 2010.
Toute manifestation publique est soumise à une autorisation, qui bien sûr n’est jamais accordée. Tout participant à une manifestation est de fait hors-la-loi, et tout organisateur passible de prison. C’est ce qui est arrivé à six des neuf candidats, arrêtés et passés à tabac le soir des élections, ainsi qu’à plus de 600 manifestants et à des journalistes étrangers. A ce jour, les candidats Andrey Sannikov, Vladimir Niklaev [4], Nikolai Statkevitch, et Alexei Mikhalevitch, qui avaient ouvertement appelé à manifester, sont toujours emprisonnés et n’ont pu voir leurs avocats respectifs qu’une seule fois, le 29 décembre.
Le soir des élections, la plupart des sites Internet d’information, les réseaux sociaux, ainsi que l’accès à toutes les serveurs de courrier électronique étaient bloqués. Les antennes relais situées sur le lieu de la manifestation ont capté les signaux émis par les téléphones portables des manifestants, et M. Loukachenko a promis que tous les participants seraient identifiés et sanctionnés. Depuis le début du mois de janvier, les convocations et interrogatoires individuels se succèdent. Les personnes identifiées se voient offrir l’abandon des poursuites en échange d’un témoignage contre les candidats, afin d’alimenter le procès des figures de l’opposition qui a débuté mi-février. Alexandre Otroshenkov, le secrétaire du candidat Sannikov, premier à être jugé, a d’ores et déjà écopé de quatre ans d’enfermement en colonie pénitentiaire.
Tout comme Alexandre Kazulin, candidat aux élections de 2006 condamné à cinq ans de prison pour avoir appelé à manifester, et libéré au bout de deux ans et demi contre un crédit européen et des promesses allemandes d’investissement, les candidats actuellement emprisonnés sont la monnaie d’échange pour le rachat d’une respectabilité européenne et la négociation d’un éventuel nouveau crédit.
Les possibilités de frapper économiquement une Biélorussie endettée et en manque de liquidités [5] n’ont jamais été aussi grandes. Pourtant, l’Europe, toujours aussi frileuse, se limite à des sanctions diplomatiques symboliques et la Russie, même si elle se dit inquiète, reste très discrète, surtout depuis la réconciliation affichée des deux présidents lors des négociations douanières de décembre 2010. Que l’Europe cède à un prévisible chantage ne fera que renforcer la position de ce dictateur aux méthodes de voyou.

Des oreillers pour un peu de liberté

La jeunesse biélorusse ne manque pas d’imagination. Elle s’est embarquée, à sa manière, dans le grand mouvement très international du « Pillow fight » dont le slogan est « faites des plumes, pas la guerre ! »...
Le 8 septembre 2009, quatre cents jeunes Biélorusses se sont réunis pour commémorer de manière festive le 495e anniversaire de la bataille de Vorsha (1514), au cours de laquelle 30 000 soldats du duché de Litva réussirent à défaire une solide armée russe de 80 000 combattants.
Armés d’oreillers, de duvets et de jouets en peluche, les jeunes répartis en deux camps se sont affrontés jusqu’au coucher du soleil dans une atmosphère joyeuse, ne laissant comme trace de la guerre qu’un soyeux tapis de plumes blanches.
Devenues de véritables cartes de visites culturelles pour Minsk, accueillies avec un enthousiaste retentissement dans les médias des pays voisins, ces batailles ont été interdites par le gouvernement en 2010. « Cet événement est stupide. Je ne le comprends pas, c’est pourquoi j’ai décidé de l’interdire » a déclaré Mikhail Titenkov, membre du comité exécutif de la ville de Minsk.
La dernière bataille, celle qui commémorait la victoire « de Grunwald » a eu lieu en juillet 2010, et soixante-dix personnes y ont été arrêtées.
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Bataille d’oreillers à Minsk en commémoration de la victoire de Vorsha (1514)
Photos : © Yahor Shumsky, 2009. Reproduites avec l’aimable autorisation de l’auteur.
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Benjamin Vautrin est journaliste.
A consulter
- « Loukachenko, “notre” impitoyable dictateur », traduction française parue sur Presseurope le 8 mars 2011 d’un article de The Independent (« In Europe’s last dictatorship, all opposition is mercilessly crushed ») le même jour.
- Le site de la charte 97 qui est une déclaration inspirée de la Charte 77 en Tchécoslovaquie pour la démocratie et la liberté. Le fondateur de la charte 97, Oleg Bebenin, a été retrouvé mort chez lui à Minsk en septembre 2010. La thèse officielle prétend qu’il s’est suicidé par pendaison, ce que réfutent catégoriquement ses amis et sa famille.
- « Belarus : Survey Shows Massive Abuses of Protesters » (en anglais), Human rights watch (HRW), 9 février 2011.

Notes

[1] Journaliste, soutien de campagne du candidat Sannikov, fondateur du site http://charter97.org, il enquêtait justement sur les enlèvements d’opposants survenus à la fin des années 1990.
[2] Décret présidentiel n°60 entré en vigueur le 1er juillet 2010 nommé « mesure de sécurité nationale sur le segment internet » accompagné d’une liste d’une vingtaine de sites internet rendus inaccessibles.
[3] Un peu moins de 80% des entreprises sont gérées par l’Etat, et un scrutin anticipé est organisé dans les usines et universités, permettant de surveiller et au besoin, corriger, les suffrages exprimés.
[4] Vladimir Niklaev, retenu dans les locaux du KGB dès le soir des élections malgré un traumatisme crânien est en résidence surveillée à son domicile depuis le 29 janvier 2011
[5] En février, l’Etat a annoncé son intention de supprimer 15% des postes de fonctionnaires. Le pays a un déficit de liquidités de plus d’un milliard de dollars pour le premier semestre 2011.

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