22 octobre 2011

Vers un grand schisme de l’internet ?

Par Hubert Guillaud
le 26/01/10
pour http://www.internetactu.net

Depuis le 1er septembre 2006, le nouveau DNS chinois ne passe plus par les serveurs de noms de domaines (DNS) de l’Icann, l’organisme qui gère les noms de domaines de l’internet, rappelait récemment la Société européenne de l’internet : “Depuis le 1er mars 2006, la Chine applique une réforme de son système de gestion des DNS. L’objectif officiel déclaré est de permettre aux Chinois d’accéder à Internet en composant les adresses en idéogrammes, une solution confortable pour les internautes de l’Empire du Milieu… [Tout donne à penser] que la Chine a décidé de lancer un nouveau suffixe national, pour s’affranchir définitivement de la gestion des noms de domaine Internet par l’ICANN et plus avant de l’emprise du gouvernement américain. Ce schisme fut accompagné par un passage massif à la version IPv6 d’internet et ce dans un temps record de 6 mois.”
 
La Chine a donc mis en place un nouveau système de gestion de noms de domaines ou plutôt un deuxième étage, comme l’explique l’informaticien Laurent Bloch :
“un premier niveau accepte les noms de domaines en idéogrammes mais les tronque pour ne donner accès qu’aux sites installés sur le territoire chinois : “ainsi pour les noms se terminant en “.com.cn”, “.net.cn”, le suffixe “.cn” n’apparaît plus à la fin dans la fenêtre du navigateur. Le résultat est que tout internaute chinois utilisant les idéogrammes est cantonné sur ce sous-réseau, déconnecté de la Toile, et directement contrôlé par Pékin. En tapant son adresse, l’internaute chinois arrive donc en réalité sur une version chinoise du site en question, préalablement aspiré, vérifié et remis en ligne par les autorités.” Quant à la navigation sur les sites étrangers justiciables du DNS en caractères latins (plus précisément LDH, letters, digits, hyphen), elle est réservée aux personnels autorisés, accrédités, … et surveillés.”
“Le système de censure fonctionne aussi en sens inverse : un site chinois qui veut être atteignable de l’étranger doit en obtenir l’autorisation, afin que son nom soit publié dans le DNS (en caractères latins) visible de l’extérieur, « chaque page marquée d’un lien menant au site du Ministère de l’Intérieur où l’on peut télécharger un certificat ».
L’ensemble du dispositif répond au beau nom de Bouclier doré.”
Ce n’est pas seulement d’un Grand pare-feu chinois permettant la censure et le contrôle de l’internet dont l’actualité s’est souvent fait l’écho dont il est question ici, mais de la mise en place d’un nouveau système de noms de domaines. Le DNS chinois ne passe plus par les serveurs racine ondoyés par l’ICANN et la nouvelle structure leur a permis de créer autant d’extensions qu’ils le souhaitaient. L’objectif est le même – isoler la Chine – mais la méthode est radicalement différente et à des conséquences sur l’architecture de l’internet. Jusqu’à présent, il s’agissait de mettre un Firewall entre la Chine et le reste du monde pour bloquer les sites non acceptés. Mais avec cette nouvelle architecture, il s’agit de faire en sorte que ceux qui utilisent un navigateur en chinois ne puissent utiliser qu’une partie du DNS et que ceux qui utilisent un navigateur classique ne puissent pas accéder à l’autre partie. On a donc l’équivalent de deux DNS dont une large partie est inacessible à l’autre. L’internet chinois n’est plus une espèce d’intranet protégé de l’internet (comme on a en a pour plein de sociétés), mais de deux internet distincts, du moins lorsqu’on y accède via un même nom de domaine.

Reste à savoir, comme nous l’explique Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la Fing, si les sites chinois restent accessibles par leurs adresses IPv6 (plutôt que par leur DNS) – pour ceux qui ne sont pas bloqués par le parefeu chinois. Et si les sites internationaux sont accessibles par leur numéro IPv4 ou IPv6 pour certains – pour ceux qui n’ont pas été aspirés et modifiés par les autorités chinoises. “Ce qui semble sûr c’est que cette création d’un DNS alternatif ouvre la porte à beaucoup d’autres DNS alternatifs, qui ne seront contrôlés ni par les Américains, ni par les Chinois”. Reste à savoir si on a un réel schisme de l’internet – une complète incompatibilité, même en passant par les adresses IP, ce qui semble probable – ou pas.

Comme le dit encore Laurent Bloch : “Politiquement, la signification de cette sécession peut se comparer à celle des schismes qui ont rythmé l’histoire du christianisme. Nul doute que la technologie chinoise, qui aux parfums enivrants de l’indépendance associe les avantages pratiques de la censure et de la surveillance, aura des succès auprès de la Russie, de l’Iran et d’autres pays qui utilisent une écriture différente de l’alphabet latin.

Mais cette situation, et ses développements prévisibles, posent un problème grave : l’unité actuelle de l’internet est l’axe autour duquel s’est réorganisée l’économie mondiale, et aussi en partie la culture mondiale ; quelles seront les conséquences de sa partition ? La décision chinoise montre que si tout le monde se félicitait de cette unité tant que l’on en restait aux aspects commerciaux, son aspect culturel n’était pas considéré comme supportable par certains acteurs.”

En tout cas, cet éclairage donne une autre tournure à l’affaire qui oppose Google et la Chine depuis quelques semaines (voir les analyses de Fabrice Epelboin pour le ReadWriteWeb, Brice Pedroletti pour LeMonde.fr, Camille Gévaudan sur Ecrans.fr…). Contrairement à ce qu’avancent quelques commentateurs respectés comme Ethan Zuckerman ou Rebecca MacKinnon, le subit revirement de Google et du gouvernement américain en faveur de la liberté d’accès à l’internet (voir le compte-rendu d’Ecrans.fr) – qui devient brusquement une politique étrangère prioritaire -, pourrait bien masquer un bras de fer plus subtil pour éviter la possible dislocation du réseau des réseaux en une multitude de réseaux incompatibles entre eux… Et cette perspective là gênerait à la fois l’offre commerciale comme les grandes oreilles de Google et des Etats-Unis.

21 octobre 2011

En Papouasie, la grève oubliée des mineurs

Par Philippe Pataud Célérier,
mercredi 19 octobre 2011


Les ressources naturelles abondent en Papouasie occidentale. Pourtant, depuis son annexion forcée en 1963, cette province indonésienne concentre les populations les plus pauvres de l’archipel (1). Nouvelle illustration de ce paradoxe ordinaire en terre papoue, le conflit qui oppose depuis la mi-septembre huit mille grévistes — 70 % des mineurs, selon les syndicats — à la société Freeport Indonesia (PT-FI), filiale à 91 % du géant minier américain Freeport-McMoRan Copper & Gold Inc, basé à Phoenix, dans l’Arizona. Déjà, la répression a fait deux morts et au moins sept blessés graves parmi les grévistes.

Cette filiale de vingt-quatre mille salariés exploite depuis 1990 la plus grande mine de cuivre et d’or au monde en termes de réserves récupérables : le site minier de Grasberg, situé à quelques kilomètres du Puncak Jaya, point culminant d’Océanie et terre sacrée pour nombre de groupes ethniques. Le cuivre, dont celui de Papouasie occidentale, génère près de 80 % des revenus de Freeport-McMoRan.

A l’origine du conflit, des revendications salariales sur fond de terribles frustrations sociales : la grande majorité des mineurs sont nés sur ces terres si généreuses, dont ils ne tirent aucun profit. Ne gagnant que 1,50 dollar de l’heure (à peine plus de 1 euro), ils dénoncent la faiblesse des rémunérations payées par la multinationale, alors même que leurs conditions de travail sur ce site — entre 3 200 et 4 200 mètres d’altitude --- sont des plus éprouvantes. « N’aurions-nous droit qu’aux préjudices de cette exploitation ? », clame l’un des mineurs affiliés à la section mines du Syndicat des travailleurs de la chimie, de l’énergie et des mines de PT Freeport Indonesia. Le syndicat réclame une multiplication par huit du salaire de base.

La mine d’or de Grasberg est en effet la plus haute du monde et son exploitation — une folie technologique — est aussi un écocide qui saccage plus de 6 % de la Papouasie, presque l’équivalent du territoire de la Belgique. A raison de quelques grammes de précieux minerai extraits (0,98 gramme d’or par tonne par exemple), la mine rejette chaque jour plus de 700 000 tonnes de déchets aux dépens des autochtones, spoliés de leurs terres quand ils n’ont pas été empoisonnés par les eaux de leurs fleuves.
Mais que peuvent peser ces groupes ethniques locaux, souvent divisés, face à ce géant minier qui est le premier contribuable de l’archipel ? De 1992 à juin 2011, Freeport a versé pas moins de 13 milliards de dollars au gouvernement indonésien, propriétaire par ailleurs des 9% restants de la filiale Freeport Indonesia. La multinationale bénéficie donc d’un label d’acteur éminemment respectable, dont on entend moins vilipender les excès que protéger les actifs. L’an dernier, Freeport aurait dépensé 14 millions de dollars pour protéger son complexe industriel. Un marché de la sécurité lucratif, que se disputent factions militaires et forces spéciales policières indonésiennes. Celles-ci n’hésitent d’ailleurs pas à s’entretuer pour s’assurer les contrats les plus juteux. Les conséquences de ces rivalités meurtrières seront de toutes façon imputées à leur ennemi commun, l’OPM — Mouvement de libération papou —, pour lequel Freeport Indonesia incarne l’aliénation de l’indépendance papoue.

En attendant, ce sont encore ces forces spéciales policières qui sont responsables de la mort des deux mineurs, alors même qu’un millier d’entre eux tentaient de repousser les briseurs de grève appelés par Freeport Indonesia auprès de ses sous-traitants. Car la direction a rapidement fait son choix. Les rémunérations demandées par les grévistes sont bien trop « irréalistes », « sans rapport, dit-elle, avec le niveau des salaires en Indonésie et nettement supérieures aux salaires de mineurs d’autres pays effectuant un travail similaire ». Une augmentation de 25% était quand même proposée, mais elle a immédiatement été rejetée par les grévistes.

Depuis l’affrontement, les négociations sont au point mort. Pis, l’activité de la mine est arrêtée et ses voies d’accès sont bloquées par les grévistes. La dernière production quotidienne (230 000 tonnes de minerai d’or, 150 000 tonnes de minerai de cuivre) est en attente d’exportation. Certains pipelines ont même été sabotés, rendant impossible tout acheminement des métaux précieux vers les ports. Au grand dam de M. Darwin Zahedy Saleh, ministre indonésien chargé de l’énergie, qui fait état d’une perte quotidienne de 6,7 millions de dollars pour son gouvernement. Mais les grévistes sont plus que jamais déterminés à faire durer le mouvement. Non seulement pour faire aboutir leurs revendications, mais aussi pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce qu’ils appellent un nouveau « meurtre Freeport ».

Responsable ou non, celle qu’on accuse de tous les maux depuis quelques décennies devra ouvrir le dialogue. Les marchés boursiers sont volatiles quand les revendications s’enflamment et font tache d’huile. Les travailleurs péruviens de la mine de cuivre de Cerro Verde, contrôlée par Freeport-McMoRan, ne viennent-ils pas à leur tour de lancer une grève illimitée pour réclamer des augmentations de salaires ? « Nous sommes parvenus à réaliser en 2010 les meilleurs résultats financiers de l’histoire de notre entreprise », annonçait récemment le géant minier à ses actionnaires (2). Ceci explique peut-être aussi cela.
(1) Lire « Vers la disparition des peuples papous en Indonésie ? », Le Monde diplomatique, février 2010.
(2) Rapport annuel 2010 (PDF), mai 2011.

17 octobre 2011

Un Etat palestinien est-il encore possible ?


DL : MC , DP , ES , FSO


Un Etat en marche ?

Un reportage de Martine Laroche-Joubert et Thierry Breton

En Palestine, il y a déjà pourtant une administration qui marche. La gestion des affaires courantes est saluée par les instances internationales. Lutte contre la corruption, sécurité renforcée, relance de l’économie, les résultats sont spectaculaires. La Cisjordanie est beaucoup plus moderne que le Sud-Soudan, dernier accueilli comme membre de l’ONU…

Les 1000 visages de Gaza.

Un reportage de Katia Clarens et Valérie Lucas
A côté de la Cisjordanie, il y a la bande de Gaza, dirigée par les islamistes du Hamas, tristement célèbres pour des attentats-suicides sanglants en Israël. En représailles, le territoire est soumis à un blocus. En rétorsion, le Hamas envoie des roquettes sur Israël, qui riposte... Une violence qui pénalise durement les civils. Une majorité n’a rien à voir avec le Hamas et souhaite son départ. Mais il y a aussi des groupes salafistes qui le trouvent trop modéré… Gaza a 1000 visages. Un reportage exclusif.

Les frontières de la discorde

Un reportage de Alexis Monchovet et Sophie Claudet
Il y a d’autres obstacles à la création d’un Etat palestinien. D’abord, celui de ses frontières. Les Israéliens ne veulent plus entendre parler du tracé qui existait avant la guerre des Six jours. Pour des raisons stratégiques ou religieuses, leurs colonies se multiplient en Cisjordanie, accaparant l’eau et les meilleures terres. Et les colons juifs s’implantent aussi dans et autour de Jérusalem-Est. Comment créer un État viable dans ces conditions ?

Et le droit au retour ?

Un reportage de Negar Zoka et Malek Sahraoui
Autre souci, la question des réfugiés palestiniens. Il y en a près de cinq millions
recensés hors des territoires. Plus qu’en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le
droit au retour se transmet de génération en génération. Au Liban, certains
croupissent depuis plus de 60 ans dans des camps insalubres. Seule, une minorité
pourra revenir en Israël ou en Palestine.

Le lobby pro-israélien aux Etats-Unis

Un reportage d’Estelle Youssouffa et Christophe Obert
Quelles que soient les résolutions de l’ONU, Israël a longtemps pu compter sur le soutien sans faille de la première puissance mondiale. Car le lobby pro-israélien est très influent aux États-Unis, mêlant organisations juives et chrétiens conservateurs. Ses pressions pèsent de tout leur poids sur la politique étrangère américaine. Mais le printemps arabe a redistribué les cartes.

Entretien avec Avraham Burg

Fukushima, un silence inquiétant

Par olivier cabanel (son site)  
lundi 17 octobre 2011
pour http://www.agoravox.fr



Plus de 7 mois se sont écoulés depuis la catastrophe, et les médias semblent croire à une normalisation de la situation.

Les apparences sont trompeuses.
Pour que la situation se normalise, il faudrait au moins que la température à l’intérieur des réacteurs descende sous la barre des 100° C, or il apparait que cette température est toujours élevée, au point que personne n’est en mesure de s’en approcher.
Dans un article paru le 14 octobre dans le journal « Politis  », on apprend en effet que, malgré la poursuite des injections d’eau, la température varie entre 300° et 500°C, expliquant qu’en dehors de l’arrosage, les ingénieurs ne savent plus quoi faire. lien
Le 9 octobre, une délégation de l’AIEA s’était rendue sur le site dévasté, et nous proposent un diaporama en 10 photos « à l’intérieur du cauchemar  ». lien
Il y a un mois, un travailleur anonyme du site nucléaire se faisant appeler Mr T.S., afin de ne pas perdre son emploi, a « mangé le morceau ».
Il s’est donné une mission, avec son compteur personnel Geiger (qui ne le quitte pas), il mesure, partout ou il passe, les taux de radioactivité, et lorsqu’ils sont importants, il prévient les habitants du secteur.
Il raconte sa situation lorsqu’il travaille dans la centrale : il a un système d’alarme personnel qui sonne si la radioactivité dépasse un certain niveau, mais il n’a pas la mesure exacte de ce qu’il a absorbé. lien
Il convient de rappeler que pour les travailleurs du nucléaire japonais, avant l’accident, la limite était d’un millisievert par an, elle est aujourd’hui 80 fois supérieure, mais ailleurs, comme en France par exemple, cette norme est toujours d’1 milli sievert par an. lien
Et puis, ce serait oublier que la norme n’empêche pas le danger.
Ce travailleur anonyme explique qu’aujourd’hui, dans la centrale où il continue de travailler, la radioactivité est de 10 000 fois plus élevée qu’avant l’accident. lien
Le 6 octobre dernier un travailleur employé à la centrale nucléaire est mort subitement, mais les autorités affirment que les radiations ne seraient pas en cause.
Il a pourtant reçu, selon Tepco, une dose de 2,02 millisieverts, soit plus du double de la limite fixée avant l’accident.
Ce sera donc le 3ème mort officiel parmi les travailleurs de la centrale, en écartant les 2 morts du jour du tsunami. lien
On sait en tout cas, depuis le mois de mai, que 4956 travailleurs de Fukushima ont présenté des taux de d’irradiation interne élevés, ainsi que l’a admis Terasaka Nobuaki, patron de NISA (Nuclear and Industrial Safety Agency). lien
A la date du 18 avril, on dénombrait 21 travailleurs ayant reçu des doses supérieure à 100 millisieverts, bien qu’en réalité, la dosimétrie individuelle de chaque travailleur ne soit pas connue avec précision, vu que les ouvriers s’échangeaient leurs dosimètres, lesquels étant à ce moment en nombre insuffisant. lien
Le 27 septembre, d’après l’IRSN le césium 134 et 137 de la région de Fukushima ont des taux comparables à ceux de la région de Tchernobyl, soit  15 millions de Bq/m2, et au delà de la zone d’exclusion des 20 km, on a mesuré des taux dépassant les 3 millions de Bq/m2. lien
Pas étonnant des lors que les japonais refusent de retourner dans les zones contaminées, notamment à Hirono, ce que leur adjoignait les autorités. lien
Comme l’explique Dominique Leglu, ce n’est que 7 mois après que les thyroïdes de 360 000 enfants vont être examinées, et on s’attend à des nouvelles pas très bonnes, vu que les autorités ont attendus 5 longs jours avant de distribuer les pilules d’iodes, décision trop tardive et donc inutile, puisque la radioactivité avait eu largement le temps de se fixer sur les thyroïdes des japonais, et particulièrement sur celles de leurs enfants. lien
Les premiers résultats viennent de tomber : 10 des 130 enfants évacués de Fukushima présenteraient des troubles thyroïdiens. lien
Il y a 40 ans, la première manifestation antinucléaire contre la centrale nucléaire de Bugey avait défrayé la chronique, (vidéo) et j’ai eu l’honneur d’y participer, tout comme à celle qui s’est tenue le samedi 15 octobre 2011 avec  3000 autres manifestants, (lien) et à cette occasion Yuko Nishiyama a envoyé un message aux amis français.
Extraits : « on a perdu notre région, on ne sait même pas quand l’accident se terminera (…) l’état japonais, le préfet de Fukushima, et le maire de Fukushima ne nous ont pas informés de ce qui se passait réellement, ils ne nous ont pas du tout protégés. Donc nous avons été obligés de nous sauver par nous-mêmes, avec notre propre jugement de la situation (…) les enfants ne peuvent pas partir de Fukushima et ils portent un masque quand ils sortent dehors. Il leur est interdit de faire du sport, ils vivent avec beaucoup de limitations (…) notre pays a reçu 770 000 000 000 000 000 Bq de radioactivité mais le gouvernement fait vivre toute la population comme avant (…) et puis face à cette infâme destinée pour les enfants de Fukushima, face à ce spécialiste qui nous explique que jusqu’à 100 mSv an c’est sans danger pour notre santé, et aussi face à ce préfet qui l’a invité…secourez-nous ! S’il vous plait…ONEGAI-SHIMASU ». lien
Un autre citoyen japonais, Simon, a habité 10 ans à Fukushima City, à 60 km de la centrale et à 47ans, il a tourné la page, laissant derrière lui son appartement, son travail, ses amis et il restera en France les 3 mois que lui permet son visa touriste, puis il hésite entre l’Angleterre ou l’île d’Okinawa, le plus loin possible de Fukushima.
Il évoque le « Whole Body Counter » une machine qui détecte les radionucléides contenus dans l’organisme, mais qui est inaccessible financièrement (1000 €) et affirme que seulement 5 personnes ont pu l’utiliser à ce jour : ils tournaient une émission télé, et c’est la chaine de TV qui a payé.
Alors il s’est acheté sur le Net un compteur Geiger, fait ses mesures lui-même, le prête, et a détecté souvent une radiation supérieure à 20 mSv. lien
« Asahi Shimbun », un quotidien japonais, à révélé des niveaux élevés de radioactivité jusqu’à 250 km de la centrale, du coté de Siba et Salaima, mesures prises entre le 8 et 12 septembre dernier : entre 30 000 et 60 000 becquerels par m2.
Les habitants de cette région reçoivent plus de 4 mSv/an, soit 4 fois plus que la norme pratiquée ailleurs.
A Tokyo même, des niveaux incompatibles avec la santé ont été relevés, et nombreux sont ceux qui pensent qu’il faudrait évacuer la ville.
Le gouvernement à une tache difficile : selon le ministère de l’environnement japonais, il faut enlever et éliminer (mais comment ?) 29 millions de m3 de terre contaminée dans une zone de 2400 km2, et tout cela aura un prix élevé : aux 2,2 milliards d’euros, il faudra ajouter plus de 4 milliards d’euros, et cela ne sera pas suffisant.
D’après le « Mainichi Japan » du 12 octobre 2011, un niveau de radioactivité anormalement élevé a été relevé le long d’une rue de Setagaya, un arrondissement de Tokyo, qui serait du aux pluies radioactives.
Près de certaines écoles de ce quartier, un taux de 2,7 mSv/heure a été détecté, et nettoyer à grande eau n’a pas permis d’abaisser cette radioactivité.
A Funabashi, près de l’aéroport international de Narita, un niveau de 5,8 mSv/h a été relevé dans un parc, et à Yokohama, du Strontium 90 a été décelé dans le sol.
Cet isotope radioactif est susceptible de provoquer des cancers de l’os et des leucémies. lien
Au moment ou nombreux sont ceux qui imaginent que tout est réglé à Fukushima, on s’aperçoit qu’ils sont très éloignés de la réalité, et que malheureusement, le pire est sûrement devant nous.
Au mois de mai, la décontamination partielle des 110 000 tonnes d’eau radioactive que voulait entreprendre Tepco était estimée à 650 millions de dollars, (lien) et le 22 juin, l’opération lancée avec promesse qu’en 150 jours tout serait réglé, allait connaitre de nombreux déboires, (lien) prenant beaucoup de retard, et son efficacité n’est que d’environ 55%. lien
Le 22 novembre, date à laquelle tout devait être tout devait être terminé, rien n’aura été résolu, et l’opacité de Tepco ne permet pas de savoir comment ils comptent résoudre le problème.
Le 22 septembre, il restait encore 102 000 tonnes d’eau à traiter.
De plus, une bonne partie de l’eau radioactive a fui vers l’océan, ou les nappes phréatiques. lien
Eva Joly qui se rend au Japon dès le 18 octobre prochain essayera de nous donner de nouvelles informations. lien
Car comme dit mon vieil ami africain : « la plupart des gens préfèrent vivre avec des vieux problèmes qu’avec des nouvelles solutions  ».

Merci aux internautes, et à Corinne PY pour leur aide efficace.
L’image illustrant l’article provient de « machronique.com ».

L’oligarchie est responsable de la crise écologique

Par Hervé Kempf
pour http://www.goodplanet.info

La crise écologique est aussi une crise sociale, selon Hervé Kempf, éditorialiste au Monde. Les classes dominantes –appelées oligarchie par l’auteur- qui encouragent et profitent du modèle actuel, empêchent sa transformation.


Vos ouvrages s’articulent autour de la notion de crise écologique, comment la caractérisez-vous ?

Pour la première fois dans son histoire, l’humanité fait face à une crise écologique majeure et généralisée. Depuis son origine, il y a plus d’un million d’années, elle a vécu comme si le monde était infini. Mais nous découvrons depuis une ou deux générations que les matières premières, les sources d’énergies et les capacités de résistance et d’équilibre de l’écosystème global atteignent leurs limites. Nos générations se trouvent confrontées à cette mutation culturelle immense, qui est d’adapter l’énergie de l’humanité à la finitude du monde.

Qui sont les responsables de cette crise ?

Une question plus pertinente serait de se demander qui sont les responsables de l’absence de réaction face à cette crise. Car elle découle d’une séquence historique, qu’on peut faire commencer par la révolution cartésienne en Occident et qui s’est poursuivie au travers de la révolution industrielle. L’homme a pris conscience qu’il pouvait changer le monde et il l’a transformé radicalement devenant, comme le disent nombre de scientifiques, une force géologique. Cela a conduit, malgré d’incontestables succès, à la crise que nous connaissons.

Nous en avons pris conscience depuis les années 1960, et depuis elle n’a cessé de s’aggraver, de manière de plus en plus évidente. Mais cette prise de conscience ne s’est pas traduite par une réorientation de nos économies et de notre culture de consommation, en large partie parce que les classes dirigeantes, que je nomme oligarchie, ont bloqué cette réorientation, en maintenant la fiction que la production matérielle illimitée resterait toujours possible.

Cette oligarchie s’est particulièrement constituée au cours des trente dernières années, qui ont vu une progression forte des inégalités dans tous les pays occidentaux, en rupture avec la situation antérieure qui voyait, entre la fin des années 1940 et 1980 une stabilité du partage des richesses entre capital et travail. Un groupe hyper-riche s’est ainsi constitué, contrôlant les leviers de pouvoir politique, économique et médiatique, et imposant sa vision au reste de la société. En particulier, son mode de vie de gaspillage et de surconsommation est devenu le modèle culturel de notre époque, diffusé par les médias et la publicité. Ce modèle et cette vision d’une croissance matérielle portent une très lourde responsabilité dans la crise actuelle.

Justement, vous liez la crise écologique aux inégalités sociales. Les premières ne sont-elles pas un reflet des secondes ?

L’obsession de la croissance matérielle est entretenue par le système. Il s’efforce de maintenir, voire d’améliorer un peu, les conditions de vie des gens pour leur faire oublier, d’une part, l’accroissement des inégalités et, d’autre part, la gravité de la crise écologique. Cela constitue un des leurres de la croissance. De ce fait, il n’y a pas de remise en cause des inégalités, ce qui contribue à maintenir cet ordre social injuste.

Les médias sont-ils en mesure de traiter les questions d’inégalités ?

Bien sûr, mais ils le font très peu. Pourquoi ? Parce que les plus influents d’entre eux appartiennent à l’oligarchie et mettent en forme son discours – qui minimise la question sociale. A l’échelle planétaire, l’inégalité nord-sud est aussi négligée, alors que les pays pauvres subissent davantage les nuisances. Dans nos sociétés aussi, les pauvres sont aussi en première ligne pour subir le dégât environnemental. Regardons par exemple qui habite à proximité des autoroutes et des usines ou qui doit faire ses courses au supermarché hard-discount où se trouve la nourriture la moins chère, produite industriellement avec des pesticides.

Une partie non négligeable de la population aspire à une augmentation de son niveau de vie. N’est-ce pas contradictoire ?

Non, ce n’est pas contradictoire. Une amélioration des conditions d’existence est indispensable pour les plus pauvres, mais le niveau de vie matériel des classes moyennes dans les pays occidentaux ne peut plus augmenter et doit même décroître. Il nous faut réorienter l’activité collective vers des domaines à moindre impact écologique, répondant mieux aux besoins sociaux, et capables de créer de nombreux emplois : l’éducation, la santé, la culture, une autre agriculture, une autre politique de l’énergie et des transports, etc.
Mais pour aller dans cette direction, une condition essentielle est de réduire drastiquement l’inégalité : afin que les classes moyennes occidentales sentent que la transformation écologique se fait dans l’équité, et aussi pour changer le modèle de surconsommation qui est propagé par l’oligarchie.

Quelles alternatives proposer ?

Les alternatives et les solutions existent déjà. Les mouvements altermondialistes et écolo les proposent depuis des années, avec de plus en plus d’idées fortes et d’exemples concrets. Pour l’économie, on peut citer le Manifeste des économistes atterrés, Tim Jackson et Jean Gadrey. Pour l’énergie, les scénarios de Negawatt. Pour les idées écologistes, la sobriété heureuse de Pierre Rabhi et la décroissance de Serge Latouche, Paul Ariès et bien d’autres. Et sur le terrain, des milliers d’expériences alternatives qui marchent bien, et qui vont des AMAP à l’agriculture biologique en passant par les sociétés coopératives et les villes en transition.
Pour aller dans cette direction, il y a aussi un enjeu impalpable mais tout aussi important : parvenir à sortir de la culture individualiste dans laquelle nous enferme le capitalisme pour retrouver le goût de la communauté, le sens de l’intérêt général, le souci du bien commun.

Que manque-t-il à ce contre-modèle pour l’emporter ?

Les mesures à entreprendre, les systèmes, les lois, c’est indispensable, mais il y faut l’esprit qui les fait vivre. Nous sommes nombreux à avoir conscience de la gravité des problèmes, comme les internautes de GoodPlanet sans doute, pourtant cela ne suffit pas. Que continue-t-on de regarder le soir à la télé ? Des feuilletons et des émissions qui propagent la culture dominante, dépolitisée et prônant la consommation. De même, les médias les plus importants ne donnent que des aperçus très partiels et anecdotiques du contre-modèle. L’information joue donc un rôle essentiel dans la transformation nécessaire. Et puis, pour reprendre l’idée de la philosophe Cynthia Fleury, il nous faut recultiver le sentiment du courage, ne pas se résigner. Avoir le courage de changer soi, à titre personnel, mais aussi, celui de changer avec les autres. Il reste encore un élan collectif à inventer pour échapper à ce qui nous conditionne à accepter la situation présente sans bouger. C’est de ce courage qu’ont fait preuve les Tunisiens et les Egyptiens. Redécouvrir et redonner une valeur à la vertu dans nos actions, surtout en politique, me semble indissociable de la réflexion sur les politiques à mener.

[Hervé Kempf, auteur de L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie
 
Propos recueillis par Julien LEPROVOST
]


Hervé Kempf Journaliste et éditorialliste au Monde, Hervé Kempf écrit sur les enjeux écologiques. Hervé Kempf vient de publier L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie (Seuil), qui prolonge sur le plan de l’écologie politique la réflexion ouverte avec Comment les riches détruisent la planète (Seuil, 2007) et Pour sauver la planète, sortez du capitalisme (Seuil, 2009). Il participe aussi au site /www.reporterre.net
 

Delta du Niger, la guerre du brut (Documentaire)

Pour http://www.france5.fr
Durée : 52'
Auteur-réalisateur : Olivier JOULIE
Production : France Télévisions / Sunset Presse / Anda-Média
Année : 2011 




DL : DP

Il était l’espoir de tout un peuple dans les années 1950. Un demi-siècle plus tard, le pétrole est devenu le pire de ses cauchemars. Corruption, enlèvements, guerre civile… Dans le delta du Niger, l’or noir a réveillé les plus féroces appétits et engendré la plus grosse marée noire de tous les temps. Depuis vingt ans, armée gouvernementale et compagnies pétrolières luttent main dans la main contre les rebelles, qui réclament un meilleur partage des ressources. Car, dans le delta, malgré une manne pétrolière qui se chiffre en milliards d’euros chaque année, la population vit toujours avec moins de deux euros par jour. Des champs pétroliers du delta du Niger au camp des révoltés, ce documentaire en forme de road-movie montre une réalité violente : le véritable prix de quelques litres d’essence à la pompe.

Par Camille Flocon


EN SAVOIR + :

Nigéria: le Delta du Niger est pollué pour 30 ans

Libellés

Politique (381) social (341) actualité (279) corporation (265) loi (227) Corruption (208) geopolitique (201) Documentaire (155) documentary (143) Propaganda (129) Etats (128) Guerre (126) France (124) Internet (98) Reflexion (95) Pollution (94) crise (94) USA (93) Economie (89) Europe (85) Nouvelles Technologies (82) Santé (75) Arté (59) Argent (57) Etats-Unis (53) environnement (53) reportage (53) administration US (52) Nucléaire (51) Armement (48) Surveillance (46) Nucleaire (45) Chine (44) Armées (43) Mort (42) histoire (42) Japon (40) Japan (36) Police (34) le dessous des cartes (34) rapport (33) Banque (30) Petrole (30) censure (30) Energie (29) Agriculture (27) Eau (27) Afrique (25) Conflits (24) Fukushima (24) LOBBYS (24) Russie (22) gouvernements (22) Medias (21) Sécurité (21) Frontières (20) International (20) Agro Alimentaire (19) Catastrophe (19) Revolution (19) Armes (18) Pauvreté (18) Repression (18) geographie (18) China (17) OTAN (17) Libye (16) cybersécurité (16) gouvernance (16) Army (15) Carte (15) cyberspace (15) ARTE Reportage (14) Allemagne (14) Facebook (14) Inde (14) Moyen Orient (14) Cyber-activisme (13) FMI (13) Google (13) Royaume-Uni (13) cyberespionnage (13) sciences (13) Mali (12) Manipulations (12) commerce (12) enfant (12) philosophie (12) Israël (11) Violence (11) Web 2.0 (11) capitalisme (11) Afghanistan (10) CIA (10) Immigration (10) Journaliste (10) Livres (10) Syrie (10) finance (10) religion (10) traité (10) Bresil (9) Dictature (9) Drones (9) Pakistan (9) Radioactif (9) US (9) Vietnam (9) business (9) desinformation (9) election (9) militaires (9) secret (9) travail (9) 2011 (8) Climat (8) Droit de l'Homme (8) Démocratie (8) Gaz (8) Informations (8) Irak (8) Mexique (8) Reflextion (8) Somalie (8) conspiration (8) exploitation (8) mondialisation (8) terrorisme (8) Bolivie (7) Canada (7) Democratie (7) Discrimination (7) Filtrage (7) Presse (7) controle (7) crimes (7) manifestations (7) multinationales (7) trafic (7) 2012 (6) ACTA (6) Areva (6) Asie (6) Crise sociale (6) Droit (6) Gaza (6) Grande Bretagne (6) Haïti (6) Italie (6) Madagascar (6) Netizen Report (6) Nigeria (6) O.N.U (6) Oligarchie (6) RDC (6) Société (6) UE (6) changement climatique (6) danger (6) justice (6) mines (6) ocean (6) pirates (6) projet (6) Africa (5) Algerie (5) Arabie Saoudite (5) Bahreïn (5) Brésil (5) Chimique (5) Chomsky (5) Colonisation (5) Congo (5) Crise politique (5) Debat (5) Egypte (5) Indigènes (5) Inégalités (5) Liberté (5) Loppsi (5) NSA (5) ONG (5) Palestine (5) Pharmaceutique (5) Tunisie (5) Union Européene (5) Veolia (5) agrocarburants (5) big brother (5) contamination (5) ecologie (5) emploi (5) esclavage (5) hadopi (5) informatique (5) interview (5) menace (5) prison (5) AIEA (4) Accident (4) Agent (4) Bombes (4) Chili (4) Colombie (4) Contaminés (4) Grèce (4) Honduras (4) Iran (4) Microsoft (4) Migration (4) OMC (4) Occident (4) Perou (4) Racisme (4) Tchernobyl (4) Venezuela (4) Webdocumentaire (4) Wikileaks (4) brevet (4) dette (4) fichage (4) frontex (4) industrie (4) maladie (4) nanotechnologies (4) plastic (4) plastique (4) privatisation (4) privée (4) public (4) réfugiés (4) 2013 (3) Apple (3) Australie (3) Azerbaïdjan (3) Bangkok (3) Banque mondiale (3) Banques (3) Bosnie (3) Corée (3) Dechets (3) Espagne (3) Faim (3) Islande (3) Kazakhstan (3) Kenya (3) Liban (3) Maroc (3) Monde (3) NATO (3) Nature (3) Niger (3) OGM (3) OMS (3) Politics (3) Proche-Orient (3) Riz (3) Roms (3) Sahel (3) Sarkozy (3) Totalitaire (3) Turquie (3) Twitter (3) Ukraine (3) Uranium (3) Urbanisation (3) accords (3) art (3) cancers (3) charbon (3) culture (3) cyber-censure (3) drogue (3) ethnie (3) extreme droite (3) futur (3) gouvernement (3) minerais (3) piraterie (3) ressources (3) réseau (3) sondage (3) stratégie (3) télévision (3) écologie (3) 2014 (2) 2030 (2) Abus (2) Affaire (2) Africom (2) Afrique du Sud (2) Agent Orange (2) Amerique du Sud (2) Arabes (2) Argentine (2) Arménie (2) Articque (2) Atlas (2) Attentat (2) Australia (2) Balkans (2) Bangladesh (2) Belgique (2) Bio Carburants (2) Bioethique (2) Birmanie (2) Biélorussie (2) CRIIRAD (2) Cambodge (2) Cancer (2) Caucase (2) Centrafrique (2) Cloud (2) Coltan (2) Correa (2) Corée du nord (2) Coup d’Etat (2) Crise financière (2) Côte d'Ivoire (2) DARPA (2) Defense (2) Drone (2) Défense (2) EDF (2) EFSA (2) Emirats (2) Equateur (2) Espace (2) G8 (2) Gaz de Schiste (2) Gazoduc (2) Genocide (2) Germany (2) Ghana (2) Goldman Sachs (2) Guatemala (2) Géorgie (2) IKEA (2) India (2) Indiens (2) Irlande (2) Kirghizistan (2) Kosovo (2) Les infos dont on parle peu (2) Liberté d'expression (2) Mafia (2) Maghreb (2) Mosanto (2) Médias (2) Nation (2) Nouvel Ordre Mondial (2) Obama (2) Oppression (2) Paragay (2) Parlement (2) Patriot Act (2) Petropolis (2) Quatar (2) RFID (2) Retraites (2) Royaume Uni (2) Rwanda (2) Révolte (2) Sahara (2) Science (2) Serbie (2) Sexe (2) Space (2) Swift (2) Taiwan (2) Taïwan (2) Tepco (2) Thailande (2) U.R.S.S (2) Video (2) Viol (2) WTO (2) Yemen (2) aide alimentaire (2) aluminium (2) animaux (2) bilan (2) biotechnologie (2) chimie (2) civil (2) coup d’État (2) debt (2) dessous des cartes (2) developpement (2) diaspora (2) diplomatie (2) débat (2) délation (2) education (2) ex-Yougoslavie (2) famine (2) fonds d'investissement (2) graphisme (2) hack (2) humain (2) loi Internet et Création loi Hadopi (2) medecine (2) metal (2) misère (2) mondial (2) mur (2) news (2) paradis fiscaux (2) pesticides (2) piratage (2) poison (2) populisme (2) previsions (2) prostitution (2) président (2) sensure (2) telephonie (2) terre rare (2) territoire (2) textile (2) transport (2) villes (2) war (2) 11/9 (1) 1918 (1) 1945 (1) 2 (1) 2009 (1) 2010 (1) 23andMe (1) 9/11 (1) A TelecomTV Campaign (1) AFP (1) ALENA (1) APT (1) ASN (1) Abidjan (1) Agences de notation (1) Alimentarius (1) Almentaire (1) Amazonie (1) Amérindiens (1) Angola (1) Anonymous (1) ArmeFrance (1) Asile (1) Autodialogue à propos de New Babylon (1) Awards (1) B.R.I.C (1) BASM Conférence de Dublin Le texte du futur Traité adopté (1) BCE (1) Babylon District (1) Bayer (1) Berlin 1885 la ruée sur l'Afrique (1) Berlusconi (1) Bhoutan (1) Bilderberg 2008 (1) Bill Gates Rockefeller Svalbard (1) Black Hat (1) Blackwater (1) Botnet (1) Brazil (1) Burkina Faso (1) CEA (1) CETA (1) CFR (1) CNT (1) COMMENT) SUPREMATIE DE L'INFORMATION (1) CONSPIRATION - LE BRESIL DE LULA (1) CONTROLE TOTAL (1) CPI (1) CRU (1) CUG (1) Cachemire (1) Camera City (1) Child miners (1) Chypre (1) Cisjordanie (1) Citoyenneté (1) City (1) Clearstream (1) Club de Paris (1) Cnil (1) Codex (1) Collapse (1) Colombia (1) Combattre les mines et les BASM (1) Commission (1) Contrôle maximum sur tout le spectre électromagnétique (1) Corruption des syndicats l’enquête qui dérange (1) Costa Rica (1) Criminalité (1) Crise à la Banque mondiale et au FMI (1) Cuba (1) Côte d’Ivoire (1) C’est quoi une bonne nouvelle (1) Dadaab (1) Darfour (1) Davos (1) De l’explosion urbaine au bidonville global (1) Destabilisation (1) Documentaire : No es un Joc ( Ce n'est pas un Jeu ) (1) Doha (1) Dubaï (1) Déchets (1) EADS (1) ELENA (1) Ecole (1) Ecoterrorisme (1) Ecuador - The Rumble in the Jungle (1) Eglise (1) Embargo (1) End (1) Enquête en forêt tropicale (1) Erreurs statistiques de la Banque mondiale en Chine : 200 millions de pauvres en plus (1) Eurosatory (1) Exposé sur le nouveau mode actuel de répression politique en France (1) F.M.I Finances Mondiale Immorale (1) FAO (1) FARC (1) FEMA (1) FSC (1) Finlande (1) Foret (1) Forum social mondial FSM Belém (1) Foxconn (1) Franc Maçon (1) France-Afrique (1) Fujitsu (1) G20 (1) Gabon (1) Game (1) Gasland (1) Gazprom (1) Golfe Du Mexique (1) Google Cisco HP Ericsson et Verizon (1) Greenpeace (1) Gréce (1) Guantánamo (1) Guaraní (1) Guerre d’Algérie 1954-1962 (1) Guinée (1) Génocide (1) Génome (1) Géographies des alimentations (1) Géoingénierie (1) H1N1 (1) H2Oil (1) HAARP (1) HP (1) Hackers ni dieu ni maître (1) High-Tech (1) Hiroshima (1) Hollande (1) Hotel Sahara (1) I Am The Media (1) IBM (1) IMF (1) INTERNET (QUI (1) IPRED (1) Iceland (1) Icesave (1) Imiter (1) Indonesia (1) Indonesie (1) Insertion (1) Island (1) Italia (1) J.O (1) Jean Ziegler (1) Jesus Camp (1) KYSEA (1) Karachi (1) Kurdistan (1) L'Or bleu (1) LE HOLD-UP DU SIÈCLE (1) La Commission européenne lance un programme de propagande radio (1) La Démocratie en France 2008 (1) La Fin du Pétrole (1) La Paz (1) La Stratégie du choc (1) La Trahison des médias le dessous des cartes (1) La fin de la propriété de soi (1) La guerre de l'information utilise des opérations psychologiques agressives (1) La guerre invisible (1) La guerre pétrolière oubliée du Soudan (1) La menace iranienne (1) La quatrième révolution (1) Lakmi et Boomy (1) Laos (1) Le Secret des Sept Soeurs (1) Le club des incorruptibles (1) Le grand Monopoly du gaz (1) Le grand marché des cobayes humains (1) Le nuage (1) Le temps des mensonges (1) Le ventre de Tokyo (1) Les Armées Privées dans la Cible (1) Les Occidentaux dénient que la Géorgie a procédé à un génocide (1) Les enfants des rues de Mumbai (1) Les insurgés de la terre (1) Les nouveaux chiens de gardes (1) Les secrets de la forteresse Europe (1) Leviev (1) Littérature (1) Livre (1) Londres (1) MSF (1) Malaisie (1) Malediction (1) Manille (1) Mauritanie (1) Mayotte (1) Medcament (1) Mexico (1) Minorité nationale (1) Mogadiscio (1) Money (1) Mongolie (1) Monsanto (1) Moving forward (1) Mozambique (1) Mururoa (1) Music (1) Musique (1) Médias citoyens (1) NED (1) Nazis (1) Nazisme (1) Neo Conservateurs (1) Nepal (1) Nes (1) Nestlé (1) Nicaragua (1) Nigéria (1) Noam (1) Norvège (1) Notre poison quotidien (1) Nouvelle Zelande (1) Nuage Mortel (1) O.G.M ?? Vous avez dit O.G.M : Organisation Générale du Mensonge (1) O.M.S (1) OFCE (1) Oil (1) Oman (1) Orange (1) Ormuz (1) Ouganda (1) Ouïgours (1) P2 (1) PIPA (1) PRISM (1) Pacifique (1) Papouasie (1) Paraguay (1) Pays Bas (1) Paysans (1) Pentagone (1) Pentagone: Nous devons combattre le Net (1) Perhttp://www.blogger.com/img/blank.gifte (1) Perte (1) Philippines (1) Phtographe (1) Planète à vendre (1) Pologne (1) Polynésie (1) Portugal (1) President (1) Prison Valley (1) Prix agricoles les véritables raisons de l’inflation (1) Prévisions (1) Prêt à jeter (1) Publicité (1) Pêche (1) QUOI (1) Quelle devrait être la politique européenne de l'immigration (1) RATP (1) Rapport Angelides (1) Reflection sur : Le monde de l'image (1) Regis Debray (1) Ruhnama (1) Révolution (1) SOPA (1) STIC (1) Samsung (1) Sans lutte pas de victoire possible (1) Savoir (1) Schiste (1) Scoop (1) Senegal (1) Shanghaï (1) Singapour (1) Skype (1) Sociologie (1) Soudan (1) Sri Lanka Tsunami tourisme banque mondiale (1) Station (1) Stratfor (1) Suisse (1) Sénégal (1) TAFTA (1) TPP (1) TSCG (1) TTIP (1) Tchad (1) The Shock Doctrine (1) Tibet (1) Tienanmen (1) Tokyo Freeters (1) Total (1) Touaregs (1) Turkménistan (1) U.A (1) U.S.A (1) UMP (1) Une livraison de Nouvelles questions féministes (1) Union Africaine (1) Union Européenne (1) United Kingdom (1) Vaccin (1) Vatican (1) Vie Privée (1) Viellesse (1) Viêtnam (1) VoIP (1) Voies de navigations (1) Volcan (1) Vu du ciel (1) Wackenhut (1) Water makes money (1) Windows (1) Yahoo (1) Yakutsk (1) Yaoundé by night (1) Zambie (1) Zeitgeist (1) accord (1) activisme (1) alex (1) anonymat (1) archives (1) article (1) assassinat (1) avocat (1) bactériologique (1) barrage (1) bauxite (1) bildenberg (1) biomimétisme (1) biotech (1) blocus (1) bourse (1) boycott (1) caméra (1) centrale (1) change (1) citizen berlusconi (1) coke (1) congrès (1) contamine (1) crime (1) c’est innover (1) dead (1) discours (1) domination (1) droits de l'homme (1) déchets toxiques (1) démographie (1) département (1) désinformation (1) d’Amnesty (1) e (1) electronique (1) enseignement (1) entreprises (1) estonie (1) etude (1) européen (1) eurosur (1) experience (1) explosifs (1) falsifiabilité et modèle standard de l'évolution stellaire (1) fanatism (1) femmes (1) fiscal (1) fête (1) grève (1) hackers (1) harmaceutique (1) hydrates de méthane (1) iPhone (1) information (1) ingérance (1) inondations (1) irradiés (1) jeu (1) jeux video (1) jones (1) journalisme (1) jugement (1) l'Oreal (1) la tyrannie du cool (1) lithium (1) main basse sur le riz (1) mandat (1) mer (1) methane (1) meu (1) monarchie (1) monnaie (1) obsolescence (1) opinion (1) or (1) parti de droite (1) patriotisme (1) protection des viols de brevets Google Cisco HP Ericsson Verizon (1) psychologie (1) rafale (1) rebellion (1) recherche (1) ressources naturelles (1) réunions secrètes UE OGM (1) sables bitumineux (1) salaires (1) saumon (1) sous-marin (1) speculation (1) structure (1) sureté (1) taxe (1) tourisme (1) toxique (1) transgenic (1) tribunal (1) victimes (1) vidéo (1) virus (1) vote (1) vêtements (1) ÉVASION FISCALE (1) Élections (1) États-Unis (affaires extérieures) (1) Étienne Chouard (1)