17 novembre 2011

La Googlisation est dans l’Entonnoir

Par Hubert Guillaud
pour http://www.internetactu.net

Pour conclure le dossier sur la société de la requête, il semblait important de montrer que les réflexions sur Google sont assez nourries en France et qu’elles ne se résument pas, loin de là, au pamphlet de Jean-Noël Jeanneney, comme l’estimait Geert Lovink.


La publication de L’entonnoir, aux éditions C&F, réunissant plusieurs contributions de chercheurs provenant essentiellement des sciences de l’information et de la communication, est un condensé de quelques-unes des nombreuses interrogations qui agitent l’univers de la recherche quand on évoque Google. Il nous a semblé intéressant de vous en livrer l’introduction qui donne un bon aperçu de la richesse de son contenu, notamment en questionnant la notion de la pertinence du moteur ou en analysant le discours que porte Google sur lui-même.

Comme le dit Hervé Le Crosnier, éditeur et préfacier de l’ouvrage : “La formation du citoyen du vingt-et-unième siècle passe par le décryptage des processus de condensation des méga-entreprises du web, non pour les mettre de côté, ce qui est impossible, il faut et il a toujours fallu des filtres à information pour éviter la noyade, mais plus simplement pour les mettre “à leur place”.” Comprendre Google, décoder les projections mentales de l’entreprise et nos propres représentations, sont nos premières armes pour donner place au recul critique nécessaire pour comprendre l’évolution de la société de la connaissance.

 

Introduction à l’Entonnoir

 

Depuis leur avènement au milieu des années 1990, les moteurs de recherche commerciaux ont pris une place de choix dans les habitudes des internautes. Le succès rencontré par ces outils n’a cessé de se renforcer et oblige à l’analyse. La position hégémonique du moteur de recherche Google dans le paysage français et occidental, son positionnement particulier et le changement de modèle qu’il a imposé dans la recherche d’information en ligne en font un dispositif qui mérite d’être interrogé.

Cet ouvrage cherche à passer au-delà du fonctionnement intrinsèque des services de Google pour mettre en débat les valeurs qu’ils promeuvent et les pratiques dont ils font l’objet. Dans l’entonnoir de Google se joue à la fois la contraction de “tout le web” dans un champ de recherche unique, devenu indispensable, et la construction d’un discours auto-justificatif et moralisateur qui en retour inonde tout le web. Double circulation en entonnoir. Nous souhaitons au long des divers articles qui composent cet ouvrage rendre compte de phénomènes distincts et pourtant connexes.

Pour une partie des usagers, la méconnaissance des outils de recherche tend à objectiver les résultats fournis par Google. Ce phénomène nous semble lié à l’intelligibilité des typologies et techniques documentaires, des techniques (algorithmiques) stochastiques et à la surcharge informationnelle. De l’autre côté, nous avons des usagers désorientés par la déconstruction/reconstruction de leur univers documentaire. En cause la versatilité des services, des sources, des interfaces d’interrogation, rythmée par les rachats et les fusions d’entreprises et par l’évolution des techniques. Aussi, même si chacun des textes de l’ouvrage peut être lu indépendamment des autres, l’ensemble est agencé selon un fil rouge, une certaine progression entre une perte d’intelligibilité (flou cognitif) et une perte de repères (flou sémiotique).

Nous avons organisé les articles proposant les résultats de recherches en sciences de l’information et de la communication des universités françaises en trois parties : les pratiques, les méthodes et l’analyse du discours de Google. De l’usage de l’outil Google à la volonté de pouvoir de l’entreprise Google Inc.
Nous ouvrons l’ouvrage par une démonstration du flou cognitif des usages dans l’appréhension des outils de recherche d’information par le public estudiantin. Public intéressant à observer, puisqu’il constitue un échantillon parmi les personnes acculturées aux moteurs de recherche, qui plus est placées dans une situation d’acquisition de méthodologie de travail. Ceux qui arrivent à l’université de nos jours font un usage banalisé des moteurs commerciaux en ligne. À partir d’une enquête menée auprès d’étudiants de première année, Brigitte Simonnot cherche à cerner les représentations des outils chez ce public. L’enquête, comme d’autres menées ailleurs, montre la position hégémonique qu’occupe le moteur Google, plébiscité pour sa facilité d’usage et son côté intuitif. Cependant, le recours fréquent aux moteurs n’amène pas les étudiants à questionner les fondements d’une démarche informationnelle aboutie et n’améliore pas leurs connaissances info-documentaires. Il leur donne surtout une illusion d’autonomie dans ce domaine. Illusion entretenue par un manque d’intelligibilité des outils de recherche et des ressources documentaires. L’illusion constitue-t-elle un frein à la connaissance ? Les formations dispensées à l’université méritent d’être repensées pour promouvoir et approfondir les compétences info-documentaires et offrir aux étudiants des catégories permettant de mieux gérer, évaluer et maîtriser la densité d’information, d’acquérir une meilleure autonomie et ne pas laisser le moteur régler la sélection des sources à leur place.

Autre public dont l’observation peut se révéler charnière, celui d’une catégorie essentielle de spécialistes de l’information : les journalistes. Ils ont fait la part belle à la communication marketing du moteur dans leurs colonnes. Ils ne sont pas non plus les derniers à utiliser les moteurs de recherche dans leur activité professionnelle. Nicolas Pélissier et Mamadou Diouma Diallo interrogent la place grandissante qu’occupent les moteurs dans les pratiques journalistiques. Ils constatent la montée en puissance des sources électroniques par rapport aux sources traditionnelles – orales et imprimées – dans cette profession. À partir d’une série d’entretiens menés avec des journalistes d’un grand quotidien français, les auteurs évoquent des pratiques d’enquêtes de plus en plus sédentaires où les réseaux télématiques, qu’il s’agisse d’internet ou du téléphone, prennent une part grandissante. Chez les journalistes avec lesquels ils se sont entretenus, Google occupe une place de choix, mais, paradoxalement, ces professionnels de l’information semblent prendre peu de recul par rapport à leurs usages du moteur. Une fois de plus le flou cognitif s’installe et les formations des journalistes devraient prendre en compte cet aspect pour doter les futurs professionnels d’éléments méthodologiques et éthiques plus poussés dans ce domaine.

Au chapitre des méthodes, nous retrouvons au cœur la question de la formation. Alexandre Serres et Olivier Le Deuff font directement écho aux besoins de formation évoqués dans les deux précédents textes. Les auteurs interrogent principalement l’intelligibilité des moteurs de recherche, le flou cognitif dans lequel peuvent être plongés les utilisateurs. Mais plus généralement, ils soulignent qu’une formation aux outils de recherche doit s’appuyer plus largement sur le développement de la culture informationnelle. Les auteurs relèvent plusieurs “confusions sémantiques” induites par les moteurs qui participent à un “brouillage” des notions info-documentaires. Confusion entre les différentes approches de la pertinence : pertinence thématique ou topicale (relevance), pertinence-système calculée par agrégation ou conjonction de mesures statistiques, et pertinence-utilisateur, c’est-à-dire adéquation à un besoin d’information en contexte. Confusion entre mesure d’audience (affluence et fréquentation des sites) et influence. Confusion enfin entre autorité et popularité. Face aux enjeux sociopolitiques soulevés par les nouveaux infomédiaires machiniques que représentent les moteurs de recherche, ils plaident pour une nouvelle approche de la formation documentaire dans les universités et la mise en œuvre d’un véritable travail de réflexion sur la didactique de l’information.

Pour poursuivre sur cette voie, Olivier Ertzscheid, Gabriel Gallezot et Éric Boutin se penchent sur le fameux algorithme PageRank du moteur. Inspiré à l’origine par des indicateurs scientométriques, cet algorithme s’en est ensuite éloigné pour s’adapter à l’évolution des ressources en ligne. L’application de tels indicateurs à des corpus de documents aussi hétérogènes que ceux que l’on trouve sur le web visible pour évaluer leur pertinence documentaire par rapport aux requêtes des internautes ne va pas sans poser question. Les auteurs soulignent l’instrumentalisation du concept de pertinence par le moteur et son détournement au profit d’une logique marchande. Des situations de flou et d’ambiguïté s’installent, comprises entre une vision appauvrie de la réalité documentaire et une fuzzy search contrôlée. À l’origine de ces situations, des cultures informationnelles diverses et des pratiques documentaires variées qui relèvent d’un paradigme qui pourrait être celui de la sérendipidité. Pour réduire leurs propos, les usagers ont ou n’ont pas la possibilité ou la capacité de subjectiver leur recherche, du moins ne savent pas ou peu se défaire de l’”objectivation” imposée par les outils de recherche du web.

Ces pratiques et réflexions méthodologiques rencontrent un discours diffusé avec insistance par Google Inc. Nous passons de l’usage technique des ressources au positionnement économique et idéologique de l’entreprise. Les visées de celle-ci dépassent la promotion pour se placer comme référent dans l’imaginaire des usagers. C’est la construction d’un discours qui organise le flou sémiotique, au travers des mots, des concepts, de la communauté des usages et des implicites de l’interface qui sont passés au crible dans la troisième partie du livre.

Après avoir appréhendé les usagers des moteurs de recherche, souligné le flou cognitif qu’ils semblent entretenir et la nécessité de formation à une culture informationnelle capable de rendre intelligibles les outils de recherche d’information, Philippe Dumas et Daphné Duvernay rendent compte d’une dialectique entre usagers et concepteurs des moteurs. Le flou est ici dans la co-construction, à la fois cognitive et sémiotique : qui se sert de qui, en toute connaissance de cause ou par mimétisme ? Les repères sont brouillés ou du moins difficiles à démêler. Les auteurs procèdent à une analyse du googling, usage banalisé du moteur de recherche, en s’appuyant sur les travaux de Patrice Flichy définissant l’imaginaire technique. Dans une approche anthropologique, ils décortiquent certains mythes qui entourent Google et qui participent à la popularité du service qu’ils qualifient de postmoderne. Selon eux, par son cycle incessant d’innovations, le moteur transforme les internautes en usagers-concepteurs, ce qui est emblématique d’une nouvelle culture.
L’usager ne connaît du moteur que son interface, dans lequel il se perd comme sujet, comme avalé par le moteur. Avec Le grand avaleur (The Big Swallow), Jacques Araszkiewiez apporte une contribution riche et inédite par le biais d’une analyse sémiologique de l’interface du moteur de recherche Google. S’appuyant sur les travaux de Michel de Certeau et de Georgio Agamben, il mobilise le concept de dispositif socio-technique pour le caractériser. Son analyse sémiologique de la page d’accueil du moteur et de certains éléments des pages de résultats l’amène à qualifier l’énonciation du moteur de “voix moyenne”, entre le “je” et le “il”, “à mi-chemin entre l’actif et le passif”. Il discute à partir de cet exemple l’hypothèse de Georgio Agamben selon laquelle de tels dispositifs sociotechniques agiraient par des processus de désubjectivation. Enfin, l’auteur souligne qu’avec le web, les médias comme dispositifs ne sont plus seulement des représentations métaphoriques du monde mais ont une dimension métonymique, jetant en cela un flou sur notre réel.
Nouvelle culture, innovation ininterrompue, Céline Masoni-Lacroix et Paul Rasse montrent que le discours de la société Google pour introduire l’innovation, oscille entre culture d’entreprise et valeurs culturelles universelles. En étudiant le corpus des pages de rubrique du site Google, les auteurs dégagent les métaphores récurrentes. Le discours de Google s’appuie à la fois sur des valeurs politiques (notamment la démocratie) et économiques dont il joue à contre-pied pour finalement mettre en exergue deux sentiments : la croyance et la confiance, qui sont dès lors érigées en valeurs. Beaucoup reconnaissent que la société de Mountain View a imposé un nouveau modèle économique des services commerciaux du web. Ce texte tente de démontrer qu’elle cherche aussi à imposer un nouveau modèle en matière de communication d’entreprise. Comme l’expose John Battelle en 2005 dans son ouvrage La révolution Google. Comment les moteurs de recherche ont réinventé notre économie et notre culture, les deux créateurs de l’entreprise étaient réticents à l’origine vis-à-vis de la publicité classique. Ils ont inventé leur forme de communication. Cependant, le discours affiché sur le site de Google procède d’une rhétorique publicitaire masquée faite de glissements de sens, un flou sémiotique bien entretenu.

L’ouvrage que vous tenez dans vos mains ou dont vous consultez une version électronique, propose un regard souvent original mais toujours critique sur les moteurs de recherche commerciaux, les discours qui les accompagnent et les valeurs qui les sous-tendent. Il aborde sous un angle différent l’analyse de ces dispositifs, et ouvre de nouvelles questions sur la façon de les étudier.

Les sciences de l’information et de la communication proposent en général des approches holistiques des dispositifs de médiatisation, des rapports contenu-contenant et de la distorsion apportée par les usages, en ce qu’ils éclairent des intentions cachées. C’est au crible de cette approche scientifique que les universitaires réunis ici veulent analyser le phénomène Google. Après les discours de glorification, souvent repris par les médias de masse, après les dénonciations, voici venu le temps des analyses. Nous espérons que ce livre offrira aux étudiants, aux chercheurs, aux professionnels de l’information, depuis les journalistes jusqu’aux bibliothécaires, des outils pour mieux comprendre et décrypter ce qui se joue derrière le flou entretenu par les moteurs de recherche.

Mais un livre vraiment sérieux ne saurait se contenter d’une approche strictement universitaire. Les auteurs de nouvelles, notamment les auteurs de science fiction, savent aussi produire des analyses au travers de la force des situations. Il s’agit d’une respiration nécessaire et quand les éditeurs nous ont proposé de publier la nouvelle enGooglés (Scroogled) publiée dans la revue Radar en 2007 par Cory Doctorow, auteur souvent primé et coresponsable du blog Boing-Boing, nous avons évidemment accepté ce bol d’air. La déconstruction du discours de Google par le biais de la SF, loin de nous effrayer, nous incite à continuer l’étude académique pour que toute la société puisse éviter que n’advienne le cauchemar décrit dans la nouvelle.


Gabriel Gallezot & Brigitte Simonnot

Gabriel Gallezot est maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, enseignant à l’URFIST (Unité Régionale pour la Formation à l’Information Scientifique et Technique). Il est membre du laboratoire I3M (Information, Médias, Milieux, Médiations). Gabriel Gallezot est co-fondateur de l’Archive Ouverte (@rchiveSIC). 

Brigitte Simonnot est maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Paul Verlaine-Metz. Elle est membre du Centre de Recherche sur les Médiations. Ses travaux portent sur l’analyse des dispositifs d’accès à l’information et leurs usages, notamment dans le domaine de la formation.

Bilan des exportations d’armes (FRANCE)

Par Marion Boucharlat
pour http://owni.fr

“La crise n’entame pas la dynamique générale” affirmait mercredi le général Philippe Pontiès, porte-parole adjoint du ministère de la Défense, lors de la présentation du rapport sur les exportations d’armement en 2010. “Avec 5,12 milliards d’euros de prises de commandes en 2010, la France se maintient au quatrième rang des exportateurs mondiaux d’armement” se félicite Gérard Longuet, ministre de la Défense, dans un communiqué. Les prises de commande en 2010 sont pourtant en net recul par rapport à l’année précédente, faisant de 2010 la plus mauvaise année depuis 2006.





En 2009, elles plafonnaient à 8,1 milliards d’euros. Comme le montre notre visualisation, plusieurs importantes commandes ont été enregistrées en 2010, notamment avec l’Inde, la Malaisie, l’Arabie Saoudite et le Kazakhstan. Ils se concentrent dans les domaines aérien et supra-aérien, maritime, balistique, d’interception et brouillage des communications. (Cliquez sur l’image pour voir afficher l’ensemble des pays et des commandes).


Légende : les points beige correspondent aux commandes entre 1 et 50 millions, les points rouge aux commandes supérieures
Sur le globe, la région du Proche et Moyen-Orient réunit la majorité des commandes, pour un montant de 1,2 milliards en 2010, loin devant l’Asie du Sud (802 millions) et l’Union européenne (541 millions).


Un Moyen-Orient en pleine ébullition révolutionnaire depuis le début de l’année 2011. Le général Pontiès du ministère de la Défense et Bernard Valéro, porte-parole du Quai d’Orsay, ont assuré que les autorisations d’exportation pour les pays où la répression faisait rage, Syrie et Yémen en tête, étaient gelées, sans toutefois être en mesure de le confirmer pour Bahreïn.
Depuis 2006, la France a livré du matériel militaire pour une valeur de plus de 6,2 milliards d’euros aux pays de la région, principalement à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis. En 2010, le montant des livraisons (en gris clair sur le graphique ci-dessous) s’élevait à 1,6 milliards d’euros.


Plusieurs indices permettent de mesurer les exportations de matériel militaire. Seules les prises de commande font l’objet d’un traitement détaillé dans le rapport du ministère. La catégorie de l’armement exporté est donnée, sans préciser ni le nombre de contrats, ni le matériel précis concerné.


Visualisation réalisée par Marion Boucharlat. Vous pouvez télécharger le poster en haute définition.

15 novembre 2011

Hotel Sahara (Reportage)

http://www.hotelsahara.de
(Allemagne, 2008, 52mn)
ZDF




Direct Link : DP , FSO , WP


Bettina Haasen (*1969) a étudié les langues africaines et les sciences politiques à l’université de Hambourg et à Paris. Entre 1997 et 2001 elle a travaillé en tant que productrice pour la boîte de production EGOLI Films à Berlin. 

Ses premières réalisations de films documentaires sont récompensées en 1999 avec le Prix FIPRESCI (du meilleur premier film à IDFA) pour son film «Entre 2 mondes». Entre 2001 et 2004 elle a travaillé pour la coopération allemande au Niger. A son retour en Allemagne, elle a réalisé «La tente de l’inconnu» (IDFA, Lussas, Thessalonique), puis «Shadows of the Desert» (43’ & 52’ pour SWR/Arte), «Irene Dische–Ma Vie» (43’, ZDF/Arte). HOTEL SAHARA est son premier documentaire long-métrage. Actuellement Bettina Haasen vie en tant qu’auteure indépendante à Berlin.



La liberté de circulation n’est pas un droit universel, mais est réservé à un petit cercle de privilégiés. Parce que l’univers de la migration me préoccupe depuis bien longtemps, il me tenait à cœur de montrer son développement par le prisme du film documentaire. Dans ce monde des migrants tel que je l’ai découvert, les personnages déchirés sont sur le qui-vive en permanence ou emprisonnés dans une immobilité non désirée. C’est un espace irréel, de transit qui accueille des personnes d’issues du Ghana, du Cameroun, du Togo, du Nigeria et autres pays d’Afrique. «Nouadhibou» en Mauritanie est la dernière escale avant la destination, tant rêvée, tant prisée: l’Europe. Un dernier obstacle les sépare de leur rêve, ce petit bout d’océan atlantique à traverser. Au début, cette obsession du départ à n’importe quel prix me fascinait. Cependant, pourquoi tant d’hommes et de femmes risquent tous les jours cette traversée dont  l’issue est entièrement aléatoire au péril leur vie ? «Le grand gendarme européen» FRONTEX (Agence Européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle) vient d’avouer son échec dans la lutte contre l’immigration clandestine. Le flux s’avère non seulement incontrôlable, mais de plus les efforts des aventuriers pour éviter les brigades de FRONTEX au cours de la traversée rend le périple encore plus dangereux. Seule une minorité arrive sur les îles Canaries, à peine 1000 km de distance des côtes mauritaniennes.

Quatre années de recherche ont précédé les premiers tournages. J’ai tenté de comprendre, de découvrir les nuances du monde du transit, en rencontrant les migrants et tous les acteurs. Quels sont les visages derrière les stéréotypes, les statistiques et les images de naufragés qu’on voit sans cesse, depuis 2001 dans les médias ? Que veut dire être déjà en route mais pas encore arrivé ? Comment définir cette vie «entre deux» ? Une vie en attente. En stand-by. J’avais l’intention de trouver un langage au niveau de l’image mais aussi sonore qui pourrait traduire cet état de transit, de capter cette ambiance morbide que j’ai pu observer lors de mes repérages. Nous connaissons tous le besoin plus ou moins fort de pouvoir se réinventer autrement, ailleurs, en mouvement, afin de satisfaire nos rêves.
Pendant les années de repérages dans des lieux de transit j’ai pu rencontrer des destins et biographies multiples. Ces rencontres m’ont confrontée avec ma propre définition de la liberté de mouvement. Les personnes que j’ai pu rencontrer ont toutes un point commun: une sensation d’invulnérabilité et la conviction qu’il n’y a plus rien à perdre.

HOTEL SAHARA est synonyme d’un lieu qui héberge des existences disloquées, entre le désert et l’Atlantique, des vies qui se sont installées dans une sorte de faille temporelle et qui ne s’attachent à rien, sauf à leur rêve.

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14 novembre 2011

Ormuz, détroit de la peur

Par Philippe Leymarie
jeudi 10 novembre 2011
pour  http://blog.mondediplo.net

Et si l’Iran, qui en est le principal riverain, fermait le détroit d’Ormuz ? La crainte d’un blocage de cette voie d’eau stratégique, par laquelle transite 40 % du pétrole exporté du Proche-Orient, ressurgit à chaque montée de tension à propos de l’Iran : c’est à nouveau le cas après la déclaration du président israélien Shimon Pérès, le 5 novembre dernier, selon laquelle la perspective d’une option militaire contre l’Iran pour l’empêcher d’obtenir l’arme nucléaire se rapproche. Et après la publication le 8 novembre du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) évoquant de « sérieuses inquiétudes concernant une possible dimension militaire du programme nucléaire » de Téhéran, alors que de son côté le président français Nicolas Sarkozy assurait le 9 novembre à une délégation à Paris du Congrès juif mondial vouloir accentuer les pressions sur l’Iran, « Israël n’ayant n’a pas de meilleur partenaire pour sa sécurité que le gouvernement français ».
Sur Israël-Infos, Gerard Fredj relève que le numéro un français a reçu mercredi « durant quatre vingt onze minutes » cette délégation du Congrès juif mondial, conduite par son président Ronald Lauder, ainsi que Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF), désireux d’obtenir de M. Sarkozy l’assurance qu’il inciterait les pays occidentaux à agir rapidement pour empêcher l’Iran de parvenir à assembler une bombe nucléaire. Selon Richard Prasquier, Nicolas Sarkozy aurait effectivement assuré qu’il « pousserait » à un renforcement des sanctions internationales contre Téhéran, qui rendraient difficiles les transactions de la Banque centrale iranienne et les exportations de pétrole. En revanche, le président français aurait insisté sur les « conséquences lourdes » d’une intervention militaire destinée à frapper les sites nucléaires iraniens.
Deux mentions récentes de ce qui pourrait se passer autour de ce passage d’Ormuz, long de 63 km et large de 40 km, avec deux rails de navigation de 3 km de large essentiellement situés dans les eaux omanaises - détroit qui relie la mer d’Oman au Golfe arabo-persique, et voit passer chaque année deux mille quatre cents pétroliers, au long de la côte iranienne [1]. Pour Kaveh L. Afrasiabi, professeur de science politique aux universités de Téhéran et Boston, « l’Iran peut couper le détroit d’Ormuz pratiquement à tout moment, et cela mettrait un coup d’arrêt à l’exportation des quelque 6 millions de barils de pétrole embarqués chaque jour [2] ».

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Le détroit d’Ormuz
Philippe Rekacewicz 
 
Comme une éventuelle intervention militaire israélienne contre les implantations nucléaires en Iran « nécessiterait, pour avoir des chances de réussite, d’effectuer des frappes sur une douzaine de sites, certains dans ou autour de secteurs peuplés, avec une forte probabilité de faire de nombreuses victimes civiles », cela déclencherait selon lui « un tsunami de colère populaire » dans le pays, qui conduirait les responsables politiques iraniens à lancer des représailles aussi dures que possible contre les intérêts américains et israéliens, avec notamment un blocage d’Ormuz.

« Rhétorique incendiaire » 

 

Cet intellectuel, réputé proche du président Ahmadinejad, estime – comme d’autres experts de politique étrangère en Iran – que l’exécutif américain ne fait rien pour apaiser ce qu’il appelle la « rhétorique incendiaire » d’Israël : « C’est sans doute parce que le président Barack Obama est trop occupé par d’autres problèmes, mais cela peut constituer une erreur grave et coûteuse. »
« La pose de mines dans le Golfe arabique, surtout dans le détroit d’Ormuz, est la principale menace à prendre en compte », considère de son côté Ahmed Al Attar, un commentateur emirati, spécialiste des questions de défense et d’énergie. Il rappelle qu’en 1988, la frégate américaine Samuel B. Roberts avait heurté une mine iranienne, et avait été presque perdue. « L’installation de champs de mines à grande échelle entraverait considérablement le trafic de pétrole et l’ensemble du commerce maritime dans le Golfe, et serait difficile à contrer, quoique pas impossible, estime-t-il. Mais la pose de mines, ou l’utilisation de missiles, affecterait également le commerce pétrolier de l’Iran, autant sinon davantage que celui de ses ennemis. L’aviation et la marine iraniennes seraient rapidement annihilées ; les forces armées se retrouveraient sans couverture air, aux prises avec des attaques aériennes répétées. Et il serait vite l’heure d’abandonner la partie… »

Durant la guerre Iran-Irak des années 1980, des tankers avaient été bombardés par la chasse iranienne dans le Golfe persique. Les prix du brut avaient explosé, tout comme les tarifs d’assurances. L’Iran peut être tenté d’agiter la menace de sa « marine de guérilla » – constituée notamment d’escadrilles de vedettes rapides – et d’une éventuelle fermeture du détroit, au cas où Israël, les Etats-Unis ou l’Europe iraient trop loin dans les sanctions, ou dans des projets d’attaque de ses installations nucléaires.

Le dernier incident sérieux dans la région remonte au 5 janvier 2008. Des vedettes rapides iraniennes s’étaient faites menaçantes contre une petite escadre de l’US Navy, de passage dans le détroit : des bâtiments américains qui rasaient, semble-t-il, la côte iranienne. L’ancien président George W. Bush était alors attendu dans la région. L’incident, qui n’avait pas débouché sur une poursuite ou un tir, avait permis en revanche à la diplomatie américaine de battre le tam-tam auprès des pays du Golfe en faveur d’une coalition anti-iranienne, et au président lui-même de se poser en garant de la libre circulation dans le golfe et le détroit.

La perspective d’une option militaire 

 

Les présidents américain et français ont profité du récent sommet du G20 à Cannes pour dénoncer le programme nucléaire militaire iranien, et agiter la menace de nouvelles sanctions, tandis qu’en Israël on débattait gravement d’une possible expédition punitive des forces armées, dans la foulée d’une déclaration du président israélien. Shimon Pérès [3] avait estimé le vendredi 5 novembre que la perspective d’une option militaire contre l’Iran pour l’empêcher d’obtenir l’arme nucléaire se rapprochait, et suscité une avalanche de débats et commentaires dans la presse israélienne.
Il semble admis, une semaine plus tard, que ce nouvel accès de fièvre était essentiellement verbal, à usage politique, dans l’attente de la publication d’un rapport « favorable » de l’AIEA ouvrant la voie à un nouveau train de sanctions internationales.

Au contraire de l’Egyptien Mohamed El Baradei, qui faisait preuve d’une certaine indépendance, même s’il a peut-être eu une tendance pan-islamique à minorer les tentatives iraniennes pour se doter de l’arme atomique, le Japonais Yukiya Amano – son successeur à la tête de l’AIEA – semble parfaitement en phase avec Washington (qu’il a consulté quelques heures avant de sortir son rapport), et avec Israël (qui a aussitôt clamé que ce rapport confirmait et même légitimait ses inquiétudes répétées). Selon Téhéran, qui ne compte pas changer de politique, ce rapport est fabriqué à l’aide d’éléments communiqués opportunément par des services secrets occidentaux, et ne reflète pas la réalité.

Sur un plan technique, on relève dans la lettre confidentielle TTU, spécialisée dans les questions de défense [4], « qu’à partir de la fin de l’année, l’aviation israélienne n’aura plus à demander la permission aux Etats-Unis pour survoler l’Irak et mener d’éventuelles attaques contre les installations nucléaires iraniennes ». La clause dans l’accord militaire entre l’Irak et les Etats-Unis signé en novembre 2008, incluse sous la pression du premier ministre chiite Nouri al-Maliki, qui a institué une zone interdite de vol au-dessus du territoire irakien en vue d’empêcher des raids israéliens contre l’Iran, arrive en effet à expiration à la fin 2011, après le départ officiel des troupes américaines d’Irak. Or, rappelle TTU, le plus court chemin vers l’Iran pour l’aviation israélienne passe par l’Irak. Par ailleurs, les vives tensions de ces derniers mois entre Israël et la Turquie excluent un passage par ce dernier pays [5].

Ne pas délaisser le Golfe 

 

Plus généralement, si l’ex-président Bush rêvait de remodeler le Proche-Orient, c’est ce même Proche-Orient avec ses évolutions politiques récentes qui, en attendant, contraint l’exécutif conduit par Barack Obama à redéfinir la posture stratégique des Etats-Unis dans le Golfe. Dans un dossier de la revue Diplomatie (juin-juillet 2011) sur « la géopolitique des Etats-Unis : la fin d’un empire ? », Anthony Cordesman, titulaire d’une chaire de stratégie au Center for Strategic and international Studies (CSIS), conseille au gouvernement américain - auquel il n’est pas hostile ! - de ne pas délaisser le Golfe, qui doit rester une priorité absolue pour les Etats-Unis (comme pour la plupart des pays dépendants du pétrole proche-oriental), quitte à laisser à l’Inde, la Chine, et la Russie le « grand jeu » dans l’Asie du Sud, et à « oublier » ou presque l’Afghanistan, le Pakistan, etc., en évitant en tout cas d’y contrarier les fragiles équilibres actuels.

Cordesman, qui dresse un tableau inquiétant des failles et zones de fracture au Proche-Orient, dans des pays qui étaient jusqu’ici des partenaires privilégiés des Etats-Unis (Egypte, Tunisie, Yémen, Bahrein), suggère par exemple :

- de traiter l’Iran comme s’il était déjà une puissance nucléaire potentielle, de ne pas compter sur une opération israélienne, ni sur une évolution favorable du régime, et d’examiner avec les pays du sud du Golfe un possible dispositif de défense antimissiles, en leur offrant une garantie globale de sécurité ;
- de s’appuyer sur le nouvel Irak, comme gardien du trublion iranien, en y maintenant dans la mesure du possible une présence militaire significative, en continuant à former son armée à la contre-insurrection et au contre-terrorisme, etc. ;
- de rassurer les petits riverains du sud du Golfe (Koweït, Bahrein, Qatar, Oman) quant au maintien des installations militaires américaines actuelles ;
- de maintenir une présence navale et aérienne forte dans le Golfe, pour dissuader toute action iranienne sur le détroit d’Ormuz, le Golfe persique, le Golfe d’Oman, l’océan Indien ;
- de considérer l’Egypte et la Jordanie comme des « partenaires critiques » pour la sécurité à l’ouest du Golfe, en mer Rouge,etc. ;
- de développer des programmes de formation, équipement, etc. des armées locales, pour éviter aux forces américaines d’apparaître en première ligne (le fameux « leadership from behind » qui fait florès ces temps-ci) ;
- et aussi de maintenir un partenariat stratégique avec les grands alliés extérieurs au théâtre que sont notamment la Grande-Bretagne, la Turquie, ou la France.

Notes

 

[1] Une base française interarmées permanente a été créée en 2009 à Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis, aux approches du détroit, face à l’Iran.
[2] Voir son autre article dans Asia Times, « False bells on Iran’s nuclear program ».
[3] Le même Shimon Pérès avait contribué à faire d’Israël une puissance nucléaire dans les années 1960, avec l’aide technique de la France.
[4] 9 novembre 2011 – n° 821.
[5] En septembre 2007, lorsqu’elle a attaqué un site nucléaire dans le nord de la Syrie, ses appareils avaient largué accidentellement des réservoirs de carburant sur le territoire turc.

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