Exposé sur le nouveau mode actuel de répression politique en France.
Une ambition de perfection.
Vers une répression invisible et intangible, qui se veut irrésistible.
1 - La contrainte première de ce nouveau mode de répression.
Ne pas reproduire les erreurs commises contre les opposants soviétiques (qui luttaient pour le respect par le pouvoir soviétique du droit, de la loi et de la Constitution). L'Etat soviétique avait utilisé des moyens de répression au grand jour (agressions policières, procès et peines de prison, camps de travail, hôpitaux psychiatriques, exil, déchéance de la nationalité, privation de logement et de travail, menaces et persécutions sur les proches, et autres). Les opposants se sont servis de l'évidence de cette répression pour dénoncer la réalité totalitaire et arbitraire du régime soviétique, et trouver des alliés.
2 - Principes d'action de ce nouveau mode de répression.
2 - 1. Cette répression doit rester clandestine. Elle doit user de moyens illégaux non enregistrés administrativement, et ne laissant pas de traces probantes susceptibles de porter au jour ce mode de répression (exemples parmi d'autres : violation du domicile sans effraction par l'obtention de doubles de clés, viol de la vie privée par des écoutes téléphoniques, par la lecture des e-mails, par l'ouverture de la correspondance postale, par l'espionnage informatique ...).
2 - 2. Le harcèlement est le second principe de ce nouveau mode de répression. Il ne doit pas laisser de traces probantes (dégradations des biens, vol d'objets au domicile ou ailleurs, sabotages divers ...). L'objectif du harcèlement est de maintenir une pression psychologique constante sur l'opposant, sans qu'il puisse s'opposer à cette agression en la dénonçant. Le harcèlement s'opère sur la durée.
2 - 3. Le caractère des exactions subies est délibérément incongru de façon à rendre difficile et peu crédible leur narration à autrui.
3 - Personnes visées.
3 - 1. Toutes celles qui exigent le respect du droit et de la liberté d'expression, hors de l'encadrement conventionnel de l'opposition, encadrement couvrant depuis l'extrême gauche jusqu'à l'extrême droite, et qui exposent la réalité du régime politique.
Les individus visés sont qualifiés d'indépendants, d' "électrons libres", de "francs tireurs", d'originaux, d'incontrôlables, d'outsiders, entre autres. Le choix de ce type de cibles démontre que le pouvoir a un objectif de destruction à la source de tout développement possible d'une réelle opposition.
Il n'existe pas pour le moment en France de réelles organisations d'opposants, car toutes les organisations d'opposants connues participent à l'encadrement de la population pour le régime, et collaborent même étroitement avec sa police politique. Il n'y a pas en France d'équivalent à ce qui se passait dans l'ex URSS, dans la dernière période de l'existence du régime soviétique, qui débuta dans les années 1970.
Le pouvoir est tranquille, il n'y a que des dissidents isolés. L'aventure soviétique de la dissidence est un fait historique unique, et non reproductible.
De plus, la population occidentale est pour le moment particulièrement et peut-être irrémédiablement amoindrie par l'hyper consommation. Il n'est absolument pas certain qu'au moment de l'avènement de l'inévitable extraordinaire récession généralisée qui se prépare en Occident, et qui approche rapidement, elle récupère sa lucidité, sa dignité et une aptitude à la résistance, même passive comme pour la population soviétique.
C'est en prévision de cette prochaine récession gravissime que le pouvoir organise préventivement l'élimination drastique de tout opposant authentique.
Il est à noter que certaines de ces organisations d'encadrement politique quasi officielles, se qualifient elles-mêmes de dissidentes, et qualifient leurs publications par le terme russe "samizdat" (cas de l'extrême gauche).
Il est à noter que tant dans l'ex RDA (Allemagne de l'Est), que dans l'ex URSS, le pouvoir favorisait, suscitait, quand il ne créait pas de toutes pièces, de fausses oppositions, au sein desquelles les réels opposants se trouvaient dispersés. La RDA était virtuose en la matière. Son chef de la police politique (la STASI) a dispensé sa science ensuite à l'Ouest.
3 - 2. Une sélection parmi les personnes visées est effectuée, de façon à semer le doute chez celles qui ne sont pas atteintes par les exactions, à éveiller la jalousie chez les immatures, ou à inquiéter l'ensemble par une persistance des exactions sur une seule ou sur certaines. C'est la même logique qu'on pouvait constater lors de la répression du milieu dissident soviétique.
4 - Organisation des services de cette nouvelle police politique.
Il est très probable qu'il existe des listes de personnes à réprimer, harceler, espionner, soit à éradiquer, et qu'il existe des services étatiques spécialisés en ces matières, du type Renseignements généraux ou DST, qui ne font plus que cela.
L'implantation géographique de ces services est encore indéterminée. Dans l'ex URSS, c'était le siège du KGB dans l'immeuble de la Loubianka à Moscou. En France, on connaît l'immeuble de la rue du Château des Rentiers à Paris 13ème, qui abrite les bureaux du service de "Protection de la personne", qui dépend de la Préfecture de police de Paris, la 4ème section du Parquet de Paris dite de la presse et des "Libertés publiques" dans le Palais de Justice de Paris, la Préfecture de police de Paris dans le 4ème arrondissement, sur l'Île de la Cité, en face du Palais de Justice, qui loge les Renseignements généraux de la Préfecture de police de Paris (RGPP), et l'immeuble de Levallois, qui accueille des services réunis depuis peu de temps de la DST (Direction de la sécurité du territoire) et des Renseignements généraux (RG), dans la proche banlieue Ouest de Paris.
Il ne faut pas omettre les psychiatres de cet appareil de répression politique, psychiatres qui existent aussi en France, frères de ceux de l'ex URSS. Ils oeuvrent principalement à l'Hôpital Maison Blanche à Paris et à l'Infirmerie spéciale de la Préfecture de police de Paris. Certains sont extérieurs à ces établissements de "soins" (Martorell, Coutanceau, Kottler).
La substance du discours de ces "médecins" français et russes est la même. Ils associent l'exercice du droit de résister à l'oppression de la Déclaration des droits de l'homme à une forme de maladie mentale (des "politicopathes", selon le vocabulaire des psychiatres soviétiques) : "Il faut être un fou paranoïaque ou un schizophrène pour imaginer être en dictature policière".
Les médecins russes qualifiaient d'idées "surévaluées", manifestation d'une sorte de surestime de soi-même, de mégalomanie, les opinions politiques des dissidents.
Michel DAKAR. Paris, le 2 juin 2008.
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