par Edouard Orozco
Notre douce France se classe 24e à l'indice de Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2009 établi par Transparence Internationale. Aussi bien noté (6,9) qu'en 2008, l'Hexagone pourrait encore améliorer son image, selon l'ONG qui s'inquiète du projet de suppression du juge d'instruction.
Mais taper sur les pays du Sud étant un peu facile, l'Organisation s'évertue aussi à mettre le doigt sur les dérives de certains pays occidentaux. La France, par exemple, pointe cette année au 24e rang et reste à la traîne des autres grandes nations démocratiques, comme les Etats-Unis (19e), l'Allemagne (14e), l'Angleterre ou le Japon (17es ex-æquo). "La France continue ainsi à véhiculer une image relativement dégradée de ses institutions publiques", note TI-France, la branche française de Transparency International.
"A l’instar de certains de ses voisins européens comme la Belgique (21ème rang), l’Espagne (32ème) et l’Italie (63ème rang), pays secoués par des affaires de corruption ayant éclaboussé la sphère politique, l’actualité en France a été émaillée par plusieurs affaires", commente encore TI-France. "Deux procès retentissants – Angolagate, affaire Clearstream – ont impliqué des personnes au plus haut niveau de l’Etat. Cette année a également été marquée par les enquêtes visant Jacques Chirac, qui ont conduit à son renvoi, en octobre 2009, devant le tribunal correctionnel."
La réforme du juge d'instruction en ligne de mire
Comme elle l'avait déploré en mai 2009, l'ONG continue par ailleurs à dénoncer la suppresion du juge d'instruction, projet qui inquiète "sur la volonté française de faire la lumière sur les dossiers politico-financiers de grande ampleur". "L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dans une résolution adoptée le 30 septembre 2009, a ainsi appelé la France à « revoir le projet de suppression des juges d’instruction » afin « d’éviter (de donner) l'impression que cette réforme vise à protéger la classe politique de tout contrôle judiciaire»", rappelle TI-France dans son communiqué.
"Ce qui nous inquiète sur le projet de suppression du juge d'instruction, c'est qu'il n'est pas accompagné d'une réforme du statut du parquet", précise Julien Coll, délégué général de TI France. "On craint que cela aggrave l'affaiblissement de la justice financière."
Que vaut ce classement ?
Ce classement qui se base notamment sur des sondages réalisés auprès d'analystes et d'experts en finance internationaux est-il pour autant fiable ? "Nous ne publions les données d'un pays que lorsque nous avons un minimum de trois sources. Et nous allons prochainement passer à quatre", argumente Julion Coll, qui avance également des "éléments de faits" pour expliquer la note attribuée à la France. "Par exemple, sur la corruption d'agents publics étrangers, des pays comme l'Allemagne et les Etats-Unis sont en avance sur la France qui n'a encore condamnée aucune entreprise, dix ans après les recommandations de l'OCDE."
Et ce ne sont pas les derniers rebondissements du procès de l'Angolagate, rythmé par la conférence de presse théâtrale de Charles Pasqua, qui vont améliorer l'image internationale de la France en matière de corruption.
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