Thierry Noisette, publié le 3 février 2009
Sécurité - Le rapport que vient de rendre l’Afsset sur l’impact des technologies d’identification par radiofréquence (RFID) conclut que le niveau d’exposition électromagnétique, "très faible" pour l'ensemble de la population, doit être mieux surveillé en milieu professionnel.
L'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement) avait été saisie en novembre 2005 par l'association France Nature Environnement pour évaluer les impacts éventuels des technologies d'identification par radiofréquences (RFID) sur l'environnement et la santé humaine.
Hier, l'agence a publié « un bilan sur le statut réglementaire national et international de la technologie RFID, une revue scientifique des études disponibles sur les risques sanitaires éventuels liés à son utilisation, une évaluation du risque sanitaire globale, vis-à-vis de la population générale ». Elle précise que les questions sur le respect de la vie privée ne sont pas de sa compétence et renvoie sur ce point à la Cnil.
Une exposition limitée par rapport au téléphone mobile
Dans son avis, l'Afsset indique que « les valeurs limites d'exposition des personnes aux champs électromagnétiques proposées par l'ICNIRP1 en 1998 ont été reprises par la réglementation française, et n'ont pas été remises en cause depuis lors par cette commission. Ces valeurs limites garantissent la protection des personnes contre les effets connus et avérés de l'exposition aux champs électromagnétiques. »
Conclusion prudente de l'Afsset, « les systèmes RFID engendrent la plupart du temps une exposition très faible des personnes au champ électromagnétique, en comparaison d'autres sources, comme par exemple l'usage d'un téléphone mobile ».
Dans le cadre professionnel cependant, « du fait des faibles distances observées entre l'interrogateur et certains postes de travail, l'exposition professionnelle, quoique toujours inférieure aux valeurs limites d'exposition dans les cas observés, peut être non négligeable. Il existe donc une très grande variabilité des situations d'exposition. »
Aussi l'agence recommande-t-elle une poursuite de la veille scientifique sur la recherche des effets biologiques des rayonnements aux fréquences spécifiques des RFID, et de « concentrer les recherches sur les expositions professionnelles utilisant des systèmes RFID à fonctionnement continu, qui représentent les scénarios d'exposition identifiés les plus défavorables ». Elle demande aussi des travaux sur « de possibles incompatibilités électromagnétiques avec des dispositifs actifs médicaux implantés ».
Des fabricants qui négligent leurs obligations
L'avis note aussi que les fabricants ou intégrateurs de systèmes RFID ne semblent pas tous « être au courant de la nécessité de contrôler que les dispositifs commercialisés, à travers le marquage "CE", doivent garantir la sécurité et la santé des personnes, y compris concernant l'exposition au champ électromagnétique ».
A plus long terme, le rapport souligne la croissance très importante des technologies RFID et que les étiquettes, quelle que soit leur forme, contiennent toutes une antenne métallique. « La question du développement durable, et donc du recyclage de ces étiquettes, vouées souvent à être détruites en même temps que leur support, se pose. Il faut encourager la mise sur le marché des étiquettes les moins polluantes. »
France Nature Environnement, déclencheur du rapport, estime pour sa part que l'Afsset conforte son approche : « La RFID est en passe de devenir un sujet majeur en matière de santé/environnement. » L'association relève parmi les points clés du rapport que « les experts ne se sont pas penchés sur le cas des effets d'implantation de RFID dans le corps humain, pratique qui est déjà une réalité dans d'autres pays ».
L'avis et le rapport de l'Afsset.
Par Thierry Noisette, ZDNet France PERMALINK
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